Northanger Abbey de Jane Austen

norther 10/18 Editions, 276 pages, 7€10

4ème de couverture

Par sa gaucherie, ses rêveries naïves et son engouement pour les vieux châteaux, Catherine Morland semble loin des modèles de vertu. Mais si cette jeune Bovary délicatement british n’a rien d’une héroïne, c’est que Jane Austen s’amuse ! Et nous emporte, d’une plume malicieuse, d’un bout à l’autre du plus moderne des romans austeniens.

Résumé

Catherine Morland n’a rien d’une héroïne et pourtant… Garçon manqué pendant son enfance, elle n’excelle pas dans le jardinage, la tenue d’une maison ou dans les Arts, pas de dessins, ni de musique ou de chant…Maladroite, gauche et parfois stupide, qui aurait pu imaginer qu’elle deviendrait plutôt jolie et qu’elle serait amenée à se rendre à Bath pour accompagner les Allen et aller au devant de sa carrière d’héroïne ?

Mon avis

Lu en lecture commune avec Scarlett et Marie (Même les sorcières lisent)

Quelle écriture et quel esprit ! Jane Austen m’a complètement séduite avec ce petit Northanger Abbey

Le lecture découvre un portrait très précis et pourtant très court de Catherine Morland. L’enfance de cette jeune femme n’est rien de sensationnel, elle-même jusqu’à son adolescence ne semble n’avoir rien pour elle. Quel portrait !  On ne s’attend pas à ça pour débuter un roman !! Pas vraiment douée pour les études, un peu garçon manqué au début, Catherine n’a pas de talent particulier. Mais la jeune femme a bon et agréable caractère. Elle ne côtoie pas de jeunes gens de son âge et n’a pas vraiment l’occasion de voyager. Avec sa grande famille, le destin ne semble pas l’avoir favorisée. Mais un jour, leurs voisins, les Allen lui proposent de les suivre à Bath. Une aubaine pour la jeune fille. Elle va enfin sortir un peu en société. Bath, ses rooms, ses bals, les distractions : théâtre, boutiques, … tout ce qu’elle n’a encore jamais vécu.

Puis Jane Austen s’adresse à son lecteur dans ce roman. On comprend alors qu’elle va nous dépeindre les travers de son époque en prenant cette « pauvre » jeune Catherine qui décidément n’a rien d’une héroïne et pourtant des rencontres vont la façonner et son histoire sera digne d’être racontée.

Catherine et Mrs Allen pourtant ne connaissant personne et les premiers jours dans la ville de Bath sont loin d’être idyllique. Il leur manque une connaissance, quelqu’un qui pourrait les présenter aux gens de la société.  Même si Catherine se voit attribuer comme cavalier Mr Tilney avec qui elle sympathise aussi bien que le peu les convenances, le temps passe alors lentement. Si seulement, Miss Morland et Mrs Allen pouvaient avoir quelques connaissances à Bath. La providence étant curieuse, Mrs Allen finira par tomber sur une ancienne amie, Mrs Thorpe, elle aussi séjournant dans la ville. Catherine va alors se lier d’amitié avec Isabelle, la fille de Mrs Thorpe. Et le hasard faisant encore étrangement les choses, le frère d’Isabelle John connait le frère ainé de Catherine, James ! L’occasion d’avoir chacune un cavalier. Sauf que John n’a pas la finesse du frère de Catherine.

La plume de Jane Austen est un délice vraiment, alliant finesse et ironie. Elle manie l’ironie de façon tellement charmante, et pourtant, elle sait être féroce ou impitoyable mais toujours avec bienséance et courtoisie. Un régal vraiment ! Elle nous croque des personnages charmants et d’autres extrêmement agaçants mais semble-t-il assez fidèles de leur époque. Certains très vaniteux et imbus d’eux-mêmes, ou encore très « je fais le contraire de ce que je vous dis », d’autres par contre, charmant, adorable et attentif. Quel contraste !

Je n’ai pas supporté les Thorpe, intéressés et versatiles. Égoïstes aussi. Ils m’ont fait hérisser les poils des bras 😀 Jane Austen excelle dans l’art de leur tirer le portrait. ça fonctionne bien, j’avais envie de frapper l’un avec l’autre ! Mais ils seront utiles à Catherine, elle va ouvrir les yeux et découvrir que la nature humaine n’est pas une et unique. Jane Austen a du doser ses effets, juste quand je me disais « il ne faut pas que cette partie dure trop longtemps, parce que là, je ne les supporte plus », elle a su changer le décor de son héroïne.

J’ai aimé Catherine, sa spontanéité, son humeur agréable et sa passion pour les romans noirs et les vieux châteaux. Elle semble au premier abord très naïve, mais il faut se rappeler qu’elle vient de la campagne et donc n’a pas du tout l’habitude des convenances de cette époque. Surtout, elle n’a pas côtoyé assez de jeunes gens pour comprendre rapidement qu’elle se fait berner, abuser ou pour savoir comment se comporter. Elle est tellement nature qu’elle ne voit pas le mal. Mais attention, elle a des sursauts de réflexion et elle est honnête donc elle ne se fera pas avoir trop longtemps. Puis elle manque peut-être d’esprit mais pas d’imagination. J’ai adoré son séjour à Northanger Abbey. Elle est attachante et on a vraiment envie qu’elle ait un destin d’héroïne ^^

J’ai adoré l’ambiance dans les différents parties, celle des Rooms de Bath, très guindée; celles de balade entre jeunes gens, très controversée et celle de l’arrivée à Northanger, très gothique. Puis, le changement de caractères de certains personnages, qui finissent par s’expliquer, ah les apparences, …

J’ai adoré le fait que « Jane Austen nous parle ».  Elle dépeint si bien les caractères et les convenances, elle les dénonce à sa façon. Quelle modernité ! On est régulièrement pris à parti et puis elle évoque même ses sœurs.  Ça m’a surpris et en même temps j’ai adoré ❤

C’était vraiment une excellente lecture, un coup de coeur pour la plume envoutante et le style si parfait de Jane Austen. Pour son tact mais aussi sa façon de dépeindre la société de son époque, loin d’être parfaite mais pas la pire non plus. Travers, défauts, elle nous les montre et prend parfois des risques pour une auteur de son époque. Pas étonnant que le livre ne soit pas sorti rapidement. Il a du choquer son éditeur ?! Et ses passages sur les livres, les auteurs, les figures féminines, les a priori, les fausses idées, … Que ce livre est riche pour ses moins de 300 pages ! Je ne peux pas tout dire, tout citer mais j’en ai relevé des citations si vraies, si justes, et pourtant si opposée à la pensée de l’époque.  Résolument MODERNE. Une démonstration !

J’ai d’ailleurs commandé dans la foulée, Persuasion et Mansfield Park ^^ Ah Jane Austen ❤

L’avis de Scarlett

L’avis de Marie (Même les sorcières lisent)

Mini-bilan livresque 2014

L’heure des bilans a sonné ! WordPress Statistique a permis de mettre en évidence les billets qui marchent le mieux. Comme pour 2013, ce sont des billets de 2012 qui cartonnent… Du coup, pas de mise en avant des coups de coeur de cette année, et je trouve cela dommage.

Mais je n’ai pas le temps non plus de faire un vrai bilan avec tout ce qui s’est passé cette année, donc, je ne donnerai ici que les livres que j’ai adoré en 2014 et ceux qui m’ont déçus.

Pour rappel, tous mes avis sont disponibles dans une liste par année, à la gauche du blog 😉 Sinon, pour 2014, c’est ce lien :  https://lesdecouvertesdedawn.wordpress.com/livres/livres-lus-en-2014/

Voici donc :

Mes coups de coeur ❤

xenomeLes Lames Du Cardinal - Pierre Pevelalchimiste2images2hd-le-cauchemar-de-cassandre-1extraordinaires-fantastiques-enquetes-Sylvo-Sylvain-detective-prive-2-avant-le-deluge-raphael-albertles-herbes-de-la-lune-t1  9782258105546 arton781

Ceux que j’ai adoré

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J’ai vraiment beaucoup aimé

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Mes déceptions

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Xénome de Nicolas Debandt

xenome

Editions de l’Homme Sans Nom, 397 pages – Sortie : 26 Mai 2014, 19,90€

4ème de couverture

« Je me souviens très bien du jour où je naquis à la conscience. Il y a des jours comme ça qui ne s’oublient pas. Celui-ci était un 4 février. Celui de l’année 2184. »

Yann se réveille, sans savoir qui il est ni d’où il vient. Impliqué malgré lui dans une histoire de vol d’œuvres d’art au Louvre, il débute sa vie au rythme effréné de la fuite, des rencontres, des choix et des révélations.

Nicolas Debandt, à travers la situation impossible de Yann, soulève les questions de l’être et de l’existence, et dépeint une société contrôlée et voyeuriste où la place de l’homme est définie par son ADN, et où tout s’achète, même les gènes.

Résumé

Une conscience qui s’éveille. A Paris, au Louvre. Un corps d’homme. Des machines. Cet être qui s’éveille à la conscience se redresse. Il n’a pas de passé, pas de mémoire. Tétanisé, il ne sait que faire. L’instinct le pousse à sortir de la salle où il s’est éveillé. Un technicien de surface Joseph le trouve hébété dans un couloir. Pensant que cet individu est drogué  et en difficulté, Joseph l’aide et le recueille chez lui. Il lui donne un nom Yann. Jospeh est un Operaris. Débridé. Il consomme des drogues qui lui permettent de réfléchir et comprendre plus de chose que les autres Operaris. Mais qui est Yann ? Qu’est-il ? Comment à évolué notre monde ?

Mon avis

Un gros coup de coeur ! ❤

Bravo et merci à Nicolas Debandt pour cette histoire superbe, pour ce roman SF haletant et entrainant. C’est profond. Sensible. Terrifiant. Incroyable. J’ai beaucoup aimé la découverte de soi, la quête de Yann pour avoir des réponses. J’ai adoré les idées, l’anticipation, les messages, les personnages.

L’action se déroule dans un Paris surpeuplé, très urbanisé, de nouvelles espèces ont vu le jour à la place des Homo Sapiens. 4 espèces avec des particularités différentes existent et permettent au monde de survire. Les Homo Operaris, ceux qui « opèrent », sorte de classe ouvrière. Emploi du temps sur mesure, peu de réflexions, pas de révolte. Les Homo Obediensis, ceux qui « obéissent » aux ordres, des travailleurs, fonctionnaires. Ce sont les deux espèces que Yann rencontre en premier. Le lecteur va découvrir les deux autres espèces, principalement les Nexilis, en suivant un inspecteur de police. Les Homo Nexilis sont intelligents et occupent des professions comme policier, directeur, commerciaux, chercheur,… ce sont ceux qui agissent et disposent d’un minimum d’autorité. Puis, le lecteur découvrira les Homo Aureus, au dessus des Nexilis. Ceux qui possèdent.

On découvre aussi le Websoc, sorte de réseau social géant, connecté en permanence aux esprits des Obediensis et des Nexilis. Chacun membre ayant un profil gardant en mémoire toutes les actions, pensées, localisations… permettant de disposer aussi de toutes les informations culturelles, politiques, actualités, divertissements si nécessaire. Bref, tout y est enregistré. Tout s’affiche en hologramme devant vos yeux.  Impossible ou presque de se cacher, d’avoir une vie privée. Terrifiant. L’aire des êtres connectés. Mais aussi dans ce Paris des années 2184, le génome a été complètement remanié, vous pouvez disposer de nouveaux gènes, les acheter à la TransTrad, disposer de capacités supplémentaires, améliorer vos performances, etc. etc. Incroyable.

Yann lui ne sait pas qui il est, ce qui est sur c’est qu’il apprend vite. Mais pour avoir un avenir, il faut connaitre son passé, du moins, c’est ce que ressent Yann et il va donc se mettre en quête de son histoire, déterminer pourquoi il s’est éveillé déjà adulte, de cette façon.

Certaines péripéties et circonstances vont à Yann de croiser le chemin de Naya, une voleuse de gène. Durant tout le roman ou presque, le lecteur va découvrir le monde, les espèces, le passé de ce monde, les gens à travers les yeux de Yann. D’un autre côté, le lecteur va suivre l’enquête de l’inspecteur Roussel qui recherche Naya depuis des années et a qui est confié une enquête de vol d’œuvres d’art au Louvre, bizarrement le même soir que l’éveil de Yann.On apprend à connaitre Naya. Et on se pose plein de questions De quelle espèce est-elle ? Comment réussit-elle a se cacher de ceux qui la traque ? …

Nicolas Debandt a beaucoup creusé la psychologie de ces personnages, une véritable réussite. Ce n’est pas évident, de se mettre à la place de quelqu’un qui s’éveille à la conscience et qui se découvre. Pourtant l’auteur réussi cela. Yann est différent, il apprend vite, essaie d’analyser les comportements, les événements, les émotions. Avec lui, on ressent l’envie, la jalousie, l’incompréhension, la perte. Mais aussi l’affirmation de soi, la volonté de savoir mais aussi de braver les interdits. Le lecteur passe comme Yann par une foule d’émotions et de sentiments, on se sent alors si proche de Yann. Comment ne pas s’attacher alors à ce personnage et à sa quête ?

Avec Naya, on découvre que la TransTrad a le monopole de la synthèse génétique et que l’obtention de nouveaux gènes n’est que temporaire, que les gens deviennent « dépendants ». Le monde alors nous apparait rempli de vices et de choses cachés. Plus on creuse, plus les choses nous semblent étranges, illogiques… Quel est réellement ce monde évolué ? Qu’est-ce qui a changé la société à ce point ? Naya est forte et fragile à la fois, c’est un très beau personnage. Nicolas Debandt creuse aussi la vie et le passé de l’inspecteur Roussel. J’ai alterné entre des « il m’énerve » et des « je l’aime bien ». Cet inspecteur est le reflet de la Société. Mais il va vivre des choses qui vont éveiller sa conscience. On le voit changer et je me suis aussi attachée à lui. Il y a plein de personnages à découvrir, chacun à son importance. C’est un roman dense et enrichissant.

Xénome est un livre qui marque et qui prend la peine de montrer les dérives possibles du progrès. Ce qu’on apprend est terrifiant. Les messages véhiculés par Nicolas Debandt sont puissants, profonds et forts. C’est indéniablement un livre qui fait réfléchir. Un roman de SF original et très bien fait. J’avoue qu’avoir fait une partie de mes études en biologie m’a beaucoup aidé. Mais même sans cela, je pense qu’il est très accessible. Et puis, le mélange de la SF avec un côté enquête policière permet de rythmer le récit, le fluidifie, tient le lecteur en haleine et permet quelque chose de percutant. Et on ne le lit pas forcément comme un roman de SF, c’est plus abordable même si les idées sont elles vraiment dignes de auteurs d’anticipation. Qu’est prêt à faire l’homme au nom du Bien Commun ? Que sait-on vraiment ? Quelle est la réalité que l’on nous cache ? Les questions de 2184 pourraient se poser actuellement ! Flippant !

J’aurai peut-être aimé en appendre plus sur la période charnière qui a conduit aux 4 espèces et durant laquelle a été  développer des biotechnologies. Mais même sans ça c’est excellent. Et surtout je remercie l’auteur pour la fin. Même si j’ai versé ma petite larme, et eu la gorge nouée, elle ne fait pas dans la facilité et ça c’est un gros plus. Enfin quelque chose de moins convenu. J’ai adoré. Je le lirai très certainement dans quelques années, parce qu’il m’a fait forte impression et que pense que je pourrais encore découvrir des choses en le relisant ! Mais avant je lirai le diptyque Illuvendan 🙂

Un excellent titre des Editions de l’Homme Sans Nom qui décidément dispose d’une sélection d’ouvrages qu’il faut découvrir ! ❤

Le dragon des arcanes – Les Lames du Cardinal T3 de Pierre Pevel

couverture-32753-pevel-pierre-les-lames-du-cardinal-3-le-dragon-des-arcanesFolio SF, 416 pages, 7,90€

4ème de couverture

Un immense dragon noir menace Paris. C’est du moins les informations dont disposent les fameuses Lames du Cardinal. Mais l’ordre des Sœurs de Saint-Georges, pourtant chargé de contrer les dangers draconiques, ne semble pas décidé à intervenir et fait même obstruction à l’enquête d’Agnès de Vaudreuil. Les hommes du capitaine La Fargue ont déjà payé un lourd tribut à la défense du royaume de France, mais il se pourrait que cette mission soit la plus difficile. Qui se cache vraiment derrière le complot qui se prépare ? Des forces incontrôlables n’ont-elles pas été libérées ? Dernier tome d’une série qui rend brillamment hommage aux meilleurs romans de cape et d’épée, Le dragon des Arcanes est une œuvre de fantasy historique remarquable, déjà traduite en dix langues.

Résumé

Agnès de Vaudreuil se rend avec Ballardieu au Mont St Michel enquêter sur la disparition du fils d’un ami de La Fargue et découvre le danger qui plane sur la Capitale. Agnès en sait alors trop et sera retenue contre son gré par les Soeurs de Saint-Georges et ses gardes. De son côté le Capitaine des Lames, décide de demander l’appui du Cardinal pour découvrir ce qu’est devenu le chevalier Reynault d’Ombreuse. Richelieu accepte que La Faugue rencontre la Mère  supérieure générale, Thérèse de Vaussambre mais cette dernière en froid avec le capitaine depuis des années, ne se laisse pas attendrir ni détourner de sa mission et refuse son aide aux Lames. Elle semble aussi faire peu de cas de la menace qui plane sur Paris, pourquoi ?

Les Lames endeuillées vont devoir affronter leur pire ennemi, la Griffe noire? Autre chose ? qui en sortira vainqueur ?

Mon avis

Trilogie coup de coeur !!!! Maintenant, je peux le dire !!!

Ce dernier tome m’aura fait passé par tous les stades, peur, appréhension, joie, tristesse, … j’ai pris mon temps pour le lire, pour ne pas quitter trop vite la plume de Pierre Pevel et son univers mais sur la fin, j’avais trop besoin de savoir, je n’ai plus lâcher le livre !!!

clic clic pour mon avis sur le tome 1  et sur le tome 2

Comme pour le deuxième tome, on retrouve les Lames où l’action précédente s’arrête et là déjà premier coup au cœur. Le lecteur va devoir se séparer d’un personnage. Le début de l’hécatombe ? Agnès est plutôt en mauvaise posture et on a du mal à comprendre le comportement des Soeurs de Saint-Georges. J’ai eu peur plus d’une fois pour certains personnages, l’auteur joue à nous torturer il faut le savoir ! La Fargue est diminué, il a morflé dans le tome précédent et on attend des révélations à son sujet. Les autres lames sont à des instants charnières, à un tournant de leur vie. Ils vont chacun devoir faire des choix, plus ou moins aisés, plus ou moins dramatiques.

Les pièces du puzzle éparpillées au fil des tomes se rassemblent progressivement. Le second tome m’avait semblé un peu moins chargé en action, nous parlant de personnages plutôt secondaires qui avaient plus ou moins d’importance. Mais avec ce dernier tome, on se rend compte que RIEN N’A ETE LAISSE AU HASARD par Pierre Pevel !!!! Le tome commence avec plusieurs chocs, auquel on ne s’est pas préparé et faut accuser le coup. Puis on passe de la tristesse à la joie puis aux larmes (vi vi, j’ai versé ma larmichette, je le reconnais).

A 100 pages de la fin, l’ensemble de l’intrigue s’éclaire, les secrets commencent à nous être révélé plus qu’à mots couverts. La Mort étend son aile sur la ville et sur les Lames… L’affrontement final commence à pointer, et vu ce qu’il se passe dans ce tome, on tremble pour ses personnages favoris, on sent que ça risque de se terminer en apothéose. J’ai complètement vécu la frustration des personnages, leurs doutes, la peur, l’espoir… On brûle de connaitre les secrets d’alcôve  et de découvrir les non-dits. Le destin de certains personnages sera précipité dans des directions inattendues. Que cache la Mère de Vaussambre, qui est le mystérieux Valombre ? Que sont les Arcanes ? Qui menace réellement la France et pourquoi ? Ce tome sera riche en révélations !!! Et en action ! Quelle fin !

Même si on se doute de certains choses, de ce que devront faire les personnages, on est tellement accroché à eux qu’on est pris dans leurs tourments, leurs troubles et qu’on les accompagne avidement jusqu’au bout ! Le lecteur verra à travers les personnages, la mort, la maladie, le courage, la foi, la fierté, l’honneur des Lames, chacun des personnages portant en lui un ou plusieurs de ces particularités.

Petit mini bémol, la fin est trop rapide. La phase combat de préparation d’une des Lames est trop brève, elle aurait mérité beaucoup plus de détails, de développement. Les dernières pages présentent certaines ouvertures : une suite un jour peut-être ? Tel un Dumas et son 20 ans après ?

En tout cas, ce fût une épopée de fantasy, de cape et d’épée qui m’aura complètement embarquée ! J’y est retrouvé tout ce que je cherchais, un souffle épique, une aventure d’hommes, une partie de mystère et de magie, un univers riche et dense qui me manque déjà ! Sûr comme Les 3 mousquetaires de Dumas, je relirai un jour Les Lames du Cardinal ! C’était prenant, intense, magistral et captivan.  Je recommande aux amoureux de fantasy, d’histoire de France, de combats, de dragons, d’épées, …. ❤

N’oublier jamais de Michel Bussi

9782258105546

Presses de la Cité, 21,90€, 504 pages

Sortie : mai 2014

4ème de couverture

« Vous croisez au bord d’une falaise une jolie fille ?
Ne lui tendez pas la main !
On pourrait croire que vous l’avez poussée. »

Il court vite, Jamal, très vite. A cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper. A Yport, parti s’entraîner sur la plus haute falaise d’Europe, il a d’abord remarqué l’écharpe, rouge, accrochée à une clôture, puis la femme brune, incroyablement belle, la robe déchirée, le dos face au vide, les yeux rivés aux siens. Ils sont seuls au monde ; Jamal lui tend l’écharpe comme on lance une bouée.
Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, gît sous les yeux effarés de Jamal le corps inerte de l’inconnue.
A son cou, l’écharpe rouge.

C’est la version de Jamal.
Le croyez-vous ?

Résumé

Jamal travaille dans un centre psy. Il passe actuellement une semaine de congés à Yport en Normandie. Une occasion pour lui de s’entrainer à courir sur la plus haute falaise d’Europe. Car Jamal a un rêve, être le premier handicapé à participer et finir l’Ultra Trail du Mont Blanc. Sa revanche sur la vie. Un matin où il s’en va courir, il trouve accroché à un grillage une belle écharpe rouge. Etrange. Quelques mètres plus loin, une jeune femme se tient au bord de la falaise. Sa robe déchirée, en larmes, elle lui demande de la laisser et de s’en aller. Mais Jamal profite de cette écharpe pour tenter de la raisonner, il la lui lance comme on lance une bouée à la mer, façon désespérée de lui faire renoncer à sa décision plus désespérée encore. Mais la belle inconnue se jette malgré tout dans le vide. Jamal la retrouve avec deux autres témoins au pied de la falaise. La suicidée a l’écharpe autour du cou. Comment est-ce possible ?

Et ce flic, qui arrivé sur les lieux, parle de meurtres ? Que se passe-t-il ?

Mon avis

Quand Babelio m’a proposé le nouveau roman de Michel Bussi, en Masse Critique Exceptionnelle, je n’ai pas pu refuser ! J’avais été charmé et « pertroublée » par Nymphéas Noirs et j’avais envie de renouveler l’expérience et confirmer ou non, mon coup de coeur pour cet auteur! Alors ? C’EST CONFIRME !!!!

Coup de coeur !

De nouveau, Michel Bussi entraine son lecteur dans une intrigue travaillée et subtile, qui ne va pas là où on l’attend.

Jamal nous raconte son histoire. Étrange mais pourtant, il nous l’assure cette dernière malgré les apparences va bien se terminer. Il sera pourtant soupçonné d’avoir tuer la belle inconnue de la falaise. Nous lecteur, allons-nous croire le récit de Jamal ? Sommes-nous prêt à l’écouter et à lui accorder du crédit ? Et si on cherchait à nous embrouiller ?

Je me suis terriblement attachée à Jamal. Il a des défauts, il aime raconter des histoires, c’est encore plus difficile de ce fait de savoir si ce qu’il raconte est vrai ou pas. Mais Jamal est aussi quelqu’un de courageux et d’optimiste. La preuve : n’avoir qu’une jambe ne l’empêche pas d’avoir un rêve, un but dans sa vie. De vivre à fond et de se mettre des challenges ! Il a des principes et 5 choses qu’il a envie d’accomplir dans son existence. Cette histoire de suicide lui tombe dessus. Cela ne devrait pourtant pas l’inquiéter. Mais pourquoi, lors de l’enquête, les témoins n’ont pas la même version des événements que lui ? Pourquoi des preuves semblent s’accumuler contre lui ? Il n’est pourtant pas cinglé  ! La fille s’est jetée d’elle-même de la falaise ! Mais Jamal nous raconte-t-il la vérité ? Elle a été retrouvée étranglée. C’est donc un meurtre ?

Jamal découvre rapidement que cette mort, une jeune femme étranglée et violée, retrouvée avec une écharpe rouge  en rappelle d’autres qui ont eu lieu dans la région une dizaine d’années auparavant. Il y a-t-il là, un lien ? Doit-il creuser sur ces meurtres afin de prouver qu’il n’est pour rien dans celui qui vient d’avoir lieu ?

Je préfère volontairement ne pas donner de détails sur le récit, sur ce que vit Jamal pour maintenir le mystère. Juste que Jamal ne sera pas seul à chercher ce qui se passe. Il va rencontrer à Yport, Mona, une jolie rousse, intelligente et peu farouche, qui va croire sa version des faits et qui l’aidera comme elle peux.

Le lecteur suit le récit de Jamal, perd pied avec lui, essaie comme lui de dénouer les fils de ce mystère, ce suicide qui ne semble pas en être un. Est-ce que Jamal devient fou ? Est-il fou ? ou nous raconte-t-il la vérité ? Encore une fois, Michel Bussi maitrise l’art de dérouter son lecteur, de le mener là où il ne serait jamais allé. On s’interroge, on émet des hypothèses, on cherche la vérité. Michel Bussi maitrise les intrigues en toile d’araignée, tout en faux semblant, en vérité crue, en injustice, en doutes. A plus de mi-récit,  le lecteur ne sent toujours pas où tout cela va le mener. Puis les indices semés nous permettent de comprendre, de dénouer les fils du récit. Il reste alors à creuser la psychologie des personnages et découvrir le pourquoi après le comment !

Comme pour Nymphéas Noirs, je suis séduite par l’atmosphère créée par Michel Bussi. Et encore une fois, j’adore découvrir la Normandie et le caractère des gens de cette façon. Les paysages, le climat, la fausse tranquillité, les fais divers, … tout est conjugué pour immerger le lecteur dans l’histoire. On a envie de savoir, les pages se tournent « toutes seules ». Je n’ai pas réussi à lâcher le roman, que j’ai lu rapidement, avec peu de pauses. A lire d’une traite si possible ! Très fluide, très bien construit, très bien mené, c’est vraiment difficile de le poser.

Michel Bussi ne nous noie pas dans les expertises scientifiques, le gore et l’étrange mais il est indéniable que ces écrits sont travaillés pour surprendre le lecteur, maintenir le plus possible le suspense, pour perdre son lecteur au début et lui proposer les pièces d’un puzzle à remettre en place. J’adore ça ! C’est vraiment très bien fait.

J’ai adoré les personnages, surtout Jamal. Complexe et entier. Vraiment, je me suis attachée à lui. J’ai beaucoup aimé Mona aussi. Chaque personnage a sa part de mystère et cela ajoute de l’intérêt à l’intrigue. J’ai adoré l’histoire, être un peu malmenée par l’auteur, et surtout ne pas réussir à poser le livre avant d’avoir fini. J’ai même versé ma p’tite larme à la fin, pour dire comme j’ai été prise dans cette histoire, dans l’action.

Je conseille vraiment de découvrir Michel Bussi. Toute le monde devrait au moins en lire un dans sa vie ! Et plus si affinité. Moi ça sera plus, j’en ai déjà deux autres qui m’attendent dans la PAL !

Merci à Presses de la Cité et Babelio pour cette masse critique et cette super découverte !!!

tous les livres sur Babelio.com

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Avant le déluge (Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, T2) de Raphaël Albert

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Editions Mnémos, Collection Hélios, 391 pages, 11,90€

4ème de couverture

Sylvo Sylvain est un elfe détective privé dans Panam, un Paris du XIXè siècle décalé, aux accents steampunk. Après des débuts laborieux, son agence connait maintenant succès et richesse. Tout va pour le mieux, jusqu’au jour où son ami le journaliste Jacques Londres disparaît. Sylvo et son acolyte Pixel vont mener l’enquête : précipités au coeur d’une gigantesque conspiration, ils vont côtoyer de très près la Grande Faucheuse…

Résumé

Quelques années après La Conjuration des éléments, Sylvo et Pixel ont enfin une vraie agence de détective privé, avec des employés et surtout des clients, nombreux et qui paient bien. Fini les années de disettes et de vaches maigres. Mais au lieu de surfer trop longtemps sur la vague des héros, ils décident de garder profil bas, même si la célébrité a quelques avantages. Un nouvel acolyte à rejoint les deux exilés, un jeune garçon voleur à ses heures mais débrouillard et sympathique : Broons. Il dérise plus que tout qu’on lui confie une affaire, une vraie. Et Sylvo décide de lui laisser sa chance, bientôt, très bientôt. Un matin, Sylvo et Pixel accompagnés de Broons, trouve qui les attend à l’agence, Mme Lane, la patronne du journaliste Jacques Londres, l’autre héros de la conjuration des éléments. Ce dernier a disparu depuis 3 jours déjà et cela ne lui ressemble pas. Même si Sylvo n’est pas convaincu que Londres est réellement disparu, il accepte d’enquêter… Commence alors une mission qui aura de très grosses conséquences….

Mon avis

Gros coup de cœur ! Une suite encore meilleure que le premier tome !

Je vous invite à relire mon avis sur le 1er tome, si vous n’avez pas eu l’occasion de le connaitre : Rue Farfadet

Par quoi commencer… On retrouve Sylvo et le pillywigging Pixel quelques temps après l’action du tome 1, Rue Farfadet. Leur Agence est désormais on ne peut plus officielle :  P & S, et marche plutôt bien, une vraie secrétaire et des employés sérieux et efficaces, Le Géomètre, Hobo, … et Broons. Chacun a ses petites particularités mais ce sont de bons détectives qui contribuent à la renommé de l’Agence. Le lecteur apprend vite à les connaitre ou les reconnaitre car certains membres du personnel ne lui seront pas inconnus ! Sylvo nous conte sa routine et ses habitudes nouvelles, tout bien, voire tout va mieux, jusqu’au jour où disparaît Londres, le journaliste vedette depuis la Conjuration des Éléments. De prime abord, on découvre que lui et Sylvo ne sont pas aussi amis que la presse le dit mais en soe uvenir des événements passés, l’elfe détective accepte de mener l’enquête sur cette fraiche disparition. Les investigations de P & S débutent pas fouiller le bureau de Londres au journal et son appartement. C’est lors de la fouille de ce dernier lieu que les enquêteurs vont commencer à comprendre que la disparition du journaliste est peut-être bien sérieuse et les deux acolytes vont se retrouver au coeur d’une conspiration qui les dépassent. Comment vont-ils s’en sortir ? et retrouveront-ils Londres ?

A partir de la fouille de l’appartement de Londres, le rythme ne s’essouffle pas un instant ! Une vraie enquête voit le jour, découvertes, indices … Les événements s’enchaînent. L’intrigue est superbement construite. Ce second tome est résolument plus noir que le précédent, il se passe beaucoup de choses. Et le lecteur découvre qu’il ne se passe pas que du joli, joli dans le royaume et à Panam. Dans le premier, l’humour était de mise, ici même si certains passages sont plus légers, l’atmosphère des découvertes, les drames qui se jouent, des événements, complots … ne prêtent pas à la rigolade. Sombre et dense, étrange et mystérieuse, l’intrigue est à l’image de l’univers créé par l’auteur. C’est vraiment un polar plaisant, dramatique et palpitant, on en oublierait presque que les héros sont des personnages de « fantasy ». De nouveau, Raphaël Albert réussi le coup de maître de mêler polar et fantasy avec une facilité qui semble si déconcertante, et par là même il bluffe son lecteur ! Je trouve qu’on accroche très bien aux deux univers mélangés et que les peuples, créatures, mythologie inventée se fondent complètement dans l’histoire. Ce roman allie les deux univers que j’aime le plus, ce n’est donc que du bonheur !!!

On retrouve avec plaisir Panam, ce Paris de la fin du 19ème, à la sauce steampunk. Et c’est toujours aussi bon.  Je continue de beaucoup aimé cet univers et je dirais même que c’est encore meilleur, car il y a plus de choses développées. On retrouve ce monde avec 3 lunes, des rythmes différents, des noms d’heure, de jour, de mois à la fois différent et proche des nôtres, une gestion du Royaume par 3 Ducs. Toujours original et dans le respect de certains codes. Le steampunk est toujours le plus de cet univers en lien avec le monde fantasy où l’on croise autant de magie que de science. Je loupe peut-être quelques références, n’étant pas parisienne, cependant il y a les incontournables, les références littéraires … qu’on ne peut pas les louper. Un vrai méchant se démarque un peu plus, le 4ème Duc, personnage mystérieux, qui peut bien se cacher derrière ce mythe ? Existe-t-il vraiment ? Qui tire donc les ficelles ?

On suit Sylvo à travers Panam et avec lui, on explore encore un peu plus les traditions de ce Royaume, la Danse macabre par exemple, ainsi que la composition du Petit Peuple. L’auteur a choisi cette fois, de nous faire découvrir, l’envers du décor, des lutins et des leprechauns. J’ai adoré cette balade sombre dans Panam où l’on sent poindre le souffle de la révolte…

L’univers est très travaillé, tout comme le personnage de Sylvo. On commence à découvrir des choses de son passé, la collecte d’informations continue et on a envie d’en savoir toujours plus. Il reste mystérieux sur ce passé mais sa psychologie est elle, très développée. Le lecteur sait ce qu’il pense, ce qui l’effraie, le rend heureux, le perturbe, le dérange. Il semble changé mais est-ce vraiment le cas ? Il y a encore tant de choses à découvrir. Je suis très attachée à ce personnage que j’adore de plus en plus, et la fin …. le choc, elle m’a brisé le cœur, frustrée je suis. C’est dire, il me faut absolument la suite ! Malheureusement, elle n’est pas encore publiée. Je rassure ceux qui se demandent si du coup, il y a une fin ou pas, oui, l’intrigue est résolue mais on apprend et on souhaite savoir tellement d’autres choses, que : vivement la suite !!!!

Avant le déluge, comme Rue Farfadet, est très travaillé, recherché, et très bien écrit. Je dirais aussi que je le trouve plus fluide et que l’auteur affirme encore plus son style. Il y a du renouveau, plus sombre comme je l’ai déjà dit, une vraie suite. Un coup de cœur !

Avant le déluge, c’est une véritable plongée en eaux troubles, une enquête avec son lot de révélations (et quelles révélations!), de trahison, de surprise, de suspense !!! Je le recommande vivement. A lire de préférence après le 1, même si les deux tomes peuvent se lire assez bien l’un sans l’autre, l’univers est tellement formidable que ça serait dommage de ne pas lire Rue Farfadet.

masse critique

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Lughnasadh de Pat McMurphy

LughnasadhManannan Editions, 14,90€, 400 pages

4ème de couverture

1845.
Touchée par une famine épouvantable et des tensions fratricides, l’Irlande abandonne son âme épuisée à la promesse d’une nouvelle légende. Mais est-il encore un Devin ou quelques dieux anciens pour consacrer la naissance d’Aenghus Cork sous ce dolmen sacré et révéler son ineffable destinée ?

Véritable saga qui le mènera de Cork à la terrifiante réalité des bagnes australiens, en passant par la prometteuse Amérique, le jeune Aenghus apprendra l’âpreté du monde à la découverte d’un idéal qu’il semble incarner à la perfection: un humanisme qui défie tous les rêves de ces temps troublés.

Face aux tragédies de son époque, il ne lui reste que son courage, le soutien de quelques proches et l’Amour. Un amour par delà le Temps qui lui révèlera bien plus que tout ce qu’il ne pouvait imaginer et s’imposera comme une révélation à tous les protagonistes de cette fascinante épopée… « 

Lughnasadh est le premier roman de Pat Mc Murphy. Il signe sur ce coup d’essai une oeuvre remarquable.

Résumé

Aenghus a 10 ans. Sa mère l’amène chez Cogan qui vit en ermite au Conrrag. Il est temps pour Aenghus de découvrir d’où il vient. Cogan l’emmène dans les montagnes, c’est l’occasion de raconter au garçon l’histoire de son père Aenghus Cork. Un enfant particulier confié à ses soins et ses connaissance druidiques, pour le former jusqu’à son Initiation. Car Aenghus Cork a une destinée à accomplir quelque soit les obstacles qui se dresseront peut-être devant lui…

Mon avis

UNE MERVEILLE ! Un énorme coup de coeur !

Lu en lecture commune avec ma Cassiopée, vous pouvez retrouver son avis >ici<

Le lecteur découvre donc très vite Aenghus Cork, un enfant confié par Deirdre (personnage de la mythologie celtique) à Cogan pour que celui-ci l’élève et lui inculque l’amour de son pays, de ses légendes, et le prépara à son Initiation. Qui de mieux pour cela qu’un druide. C’est à Lughnasadh des années après, que nous retrouvons Aenghus, à la croisée de sa destinée. Il rencontre par hasard une belle lavandière un jour de méditation dans la forêt. Intrigué par les hommes et par le fait que Cogan l’élève à l’écart de tout, il décide de découvrir leur « monde » et de voir par lui-même comment ils vivent. Il se rend alors au marché, là où les paysans recrutent leur main d’oeuvre. Malgré son manque d’expérience, Daniel O’Grady accepte de l’embaucher pour l’aide aux champs de pomme de terre. Aenghus découvre que toute la vie de la maisonnée tourne autour du tubercule. Et il a la chance d’y retrouver la jolie lavandière : Fiona. C’est le départ pour Aenghus de la découverte des hommes, des troubles qui surviendront dans cette Irlande du 19ème siècle.

Lughnasadh est un récit multiple, on y découvre l’Irlande du 19ème, la culture de la pomme de terre, la vie paysanne rude et simple mais fière et honnête. L’opposition entre l’Irlande et l’Angleterre qui administre l’île, s’octroie les richesses, et laisse au peuple irlandais les restes. Avec Aenghus, le lecteur s’initie à l’écoute de la nature, des traditions celtiques, les connaissances druidiques et découvre via ses rencontres les convictions des catholiques irlandais, leur croyance en Dieu, la révolte sous jacente d’un peuple dont certains ne reconnaissent pas l’autorité anglaise. Mais tout cela n’est que le début du chemin initiatique d’Aenghus. Tout va commencer avec la grande famine et les événements conduiront le jeune irlandais jusqu’en Australie…

Aenghus a été élevé par un druide, il est proche de la nature et sensible à des choses qu’il est le seul à voir. Il a une destinée, liée aux Dieux.  Il semble qu’il doive retrouver la trace de l’esprit de du dieu Lugh. Symboliquement, tout se passe lors de la grande famine qui toucha l’Irlande. Lugh s’étant égaré, la terre ne réagi plus comme elle le devrait. Coïncidence ou croyance celtique ? Aenghus, cette nature sensible qui semble être au dessus de toute considération humaine, va découvrir l’injustice, les politiciens véreux, la justice aveugle,  une Angleterre souveraine qui manque de compassion. Sur son chemin, il verra la misère, la mort, les troubles et vivra même l’exil. Le lecteur ne pourra pas lui non plus rester insensible à ce qui se passe en Irlande et ressentira lui aussi ce sentiment d’injustice pour le peuples irlandais et pour ce que vivra Aenghus.

Au court, de son périple, Aenghus sentira la présence de Dreidre, cette fée qui semble désirer quelque chose et qui a besoin d’Aenghus pour y parvenir. Il sera victime de ses charmes, de ses desseins et de sa jalousie. Aenghus est-il maitre de son destin ? ou un jouet dans les mains d’autres ? Il vivra tellement de choses, devra surmonter des obstacles, vivre l’enfer pour découvrir sa destinée, ce pourquoi il a été engendré. Nous sommes en empathie avec lui et on voudrait tellement que les choses changent mais le destin doit s’accomplir et les épreuves être passées. Elles sont nécessaires et on apprend pourquoi.

L’auteur n’épargne pas au lecteur la cruauté de la vie. On ressent l’émerveillement de la nature. Mais aussi la puanteur de la mort. La confrontation entre l’espoir et l’horreur. Le récit mêle légende et réalité, malheur et beauté. On voyage avec Aenghus et on continue d’apprendre et de découvrir à la fois l’horreur du monde, le bagne, la misère, le rejet et l’espoir, le destin. Même à ce stade de son parcourt initiatique, on sent qu’Aenghus a un lien puissant avec la nature et son environnement. Il se dégage de lui une assurance, une force qu’il ne voit pourtant pas. Il est comme en dehors du monde en étant pourtant un humaniste. Et bien souvent, il a du mal à comprendre le comportement des gens leurs vices, leurs défauts mais il voit leurs faiblesses, leurs désœuvrements. Leur désespoir ou leur espoir. Il essaie toujours quelque part de faire quelque chose. Aenghus est un personnage incroyable que j’ai adoré suivre. J’ai eu beaucoup de mal à le quitter. Surtout avec cette fin….

Dans Lughnsadh, on apprend beaucoup de choses, l’histoire de l’Irlande, les Dieux et leurs particularités, tout cela prend vie sous la plume de Pat McMurphy. Des légendes et des mystères dont Lugh, Deirdre, Mannanan Mac Lyr, … Parfois, un peu confus dans ce que sera la finalité du récit, tout s’éclaire progressivement et la fin est magistrale. A la fin de cette histoire extraordinaire, je me suis aperçue que des détails sont donnés sans s’en rendre compte, ce qui montre tout le travail de l’auteur. Luhgnasadh est un récit prenant et vivant. L’écriture est délicate et belle. On sent la passion de Pat McMurphy pour l’Irlande, les mythes, les mystères, pour la mer aussi. J’ai vraiment adoré cette lecture dense et riche sur des sujets merveilleux, variés, durs, passionnés. Pat McMurphy a un véritable talent de conteur, je fus tenue en haleine jusqu’au bout. Et conquise par l’histoire, les personnages, les ambiances.

Il y aura un autre livre, une suite, bien que Lughnasadh se suffit amplement à lui-même, que j’attends avec impatience pour replonger dans l’univers et être charmée de nouveau par la plume de l’auteur !

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La Dernière Terre, T1, l’enfant Merehdian de Magali Villeneuve

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Les Éditions de l’Homme Sans Nom, 458 pages, 21,90€

4ème de couverture

Un monumental ruban de pierre se dresse en sentinelle au bord des brumes éternelles.
Les hommes leur ont donné un nom : la Dernière Terre.
Dans la cité-capitale des Cinq Territoires, Cahir, jeune homme frêle, maladif, aux mœurs et aux allures bien éloignées des codes stricts qui font loi autour de lui, subsiste envers et contre la réprobation générale. Il est issu des Giddires, un peuple rejeté, au ban de la paix politique qui unit les autres contrées. Malgré cela, entre intelligence et ingénuité, il parvient à se rapprocher de certains locaux, dont Ghent, fils du Haut-Capitaine à la tête des forces militaires des Basses-Terres.
Au fil de ces jours paisibles, s’il advenait un événement capable de bouleverser tous les dogmes établis, quel poids l’existence de Cahir aurait-elle dans la balance des certitudes ?

Résumé

C’est le jour de la Grande Relève, jour de fête et d’apparat dans la Cité-Capitale des 5 territoires : Tileh Agrevina. Les haut-gardes présentent le travail d’une année d’entrainement lors d’une cérémonie devant le régent des 5 territoires l’Igilh Nolath et les familles des Arpenteurs de tout niveau. L’occasion aussi de découvrir les Novices, les recrues de l’année. Dans cette atmosphère de rigueur, de droiture et d’apparence, avant la fête prévue le soir, un deuxième année en attente de la démonstration se fait remarquer, de quoi déplaire au Haut-Garde Cenerianh. Cependant, il n’est pas le seul à faire parler de lui, le second du Haut-Garde lui demande de venir rapidement gérer un Arpenteur de niveau plus élevé qui ne souhaite pas « se plier au protocole ». Ainsi glbalement rappelés à l’ordre les Arpenteurs de 2ème année, se mettent en marche vers la place où aura lieu leur démonstration. Une fois terminée, ils observent les Arpenteurs des années supérieures. C’est là que Ghent Ildorne, 2ème année, observe avec une attention toute particulière un jeune homme dépareillant dans le reste de son groupe, plus petit, chétif mais d’une prestance et d’un charisme en contradiction avec son physique, l’Arpenteur attire les regards. Pas pour son habilité ou pour son contraire, mais bien pour son apparence. C’est le seul Giddire de l’assemblée. Issu d’un peuple rejetée, marginal et mystérieux, cet arpenteur fascine autant qu’il effraie…

Mon avis

Un véritable coup de cœur !!!

Là encore, il est des jours dans la vie d’une lectrice (blogueuse en l’occurrence, votre serviteurse) dont on se souviendra longtemps ! Figurez-vous qu’en pleine discussion aux Imaginales avec Céline Landressie, elle s’interrompt et me présente à Magali Villeneuve assise juste à côté. Et là, j’apprends que Céline non seulement m’a réservé un exemplaire de son envoutant Rose Morte mais qu’elle a demandé à Magali de me permettre de découvrir La Dernière Terre en service presse également ! Il y a vraiment des jours où le soleil brille plus fort à l’intérieur d’un chapiteau que dehors. Un grand merci à Céline Landressie; les Éditions de l’Homme Sans Nom et surtout à Magali Villeneuve pour avoir pensé à moi pour découvrir le début de la saga La Dernière Terre, LDT pour les intimes ❤

J’ai adoré cette lecture, mais à un moment donné j’ai su qu’il s’agirait d’un coup de cœur, vous savez, ce moment, où vous ne pensez plus qu’à reprendre votre lecture. Puis d’autres moments, quand le dernier passage lu vous reste en tête, que les mots de l’auteur vous font frissonner ou vous donnent les larmes aux yeux. Que vous refermer le livre en vous disant, mais pourquoi j’ai pas le Tome 2 devant moi pour enchainer ???

Le prologue vous happe dans un monde étrange, froid et désolé. 4 compagnons se sont enchainés pour ne pas se perdre dans les brumes. Ils ont quitté la chaleur des foyers et la sécurité de leur lieu, pour découvrir enfin ce qu’il se cache derrière les murs. Mais la faim, l’errance et la solitude mènent doucement à leur perte, à la folie… Ce prologue est superbe, il immerge dans un monde nouveau, il intrigue et surtout, il m’est resté en tête toute ma lecture. Il pose tellement de questions dont on cherche les réponses tout le long du récit. Des pistes nous sont données dans ce premier tome mais il faudra très certainement toute la série pour lever complètement le voile sur les mystères de la Dernière Terre.

Changement de décor ensuite, le lecteur découvre des lieux, notamment, Tileh Agrevina, sur le plateau Agrevin, capitale toute désignée, et progressivement les 5 territoires et le Rempart. Afin de se protéger des dangers de mort et des Brumes de la Dernière Terre, ont été construit de très hauts remparts (la Cuirasse) protégeant les territoires. Seuls 4 territoires sur 5 sont encerclés par les remparts : les Gamarides, les Endérines, le plateau Agrevin et les plaines de Tilh. Le pays Giddhire en est exclu, rejeté par les autres, il se garde bien de tout lien avec eux.

Puis le lecteur apprend les fondements et l’organisation de ce « monde derrière la Cuirasse », des Arpenteurs (enseignements sur plusieurs années), des Aguerris, quelques hauts-gardes, et un haut-capitaine, pour la protection des Remparts et des territoires (hiérarchisation militaire complexe mais une fois assimilée (merci le Glossaire) plus de soucis de compréhension);  un dirigeant assez jeune mais puissant et incontesté : l’Igilh Nolath, les peuples cultivateurs ou marchants, etc.

Mais surtout, le lecteur découvre progressivement, les personnages qui seront l’essence du récit de Magali Villeneuve. Et des personnages, il y en a (moi plus en a, plus j’adore ça!) de tout type et de tout caractère. 2 principaux nous apparaissent au début, Ghent Ildorne et Cahir. Un peu comme, le jour et la nuit (mais dans quel ordre?)…
Cahir est un Giddire, des hautes terres blanches, le seul territoire qui n’est pas compris dans les Remparts, dont la paix avec le reste des territoires est fragile. Il est Arpenteur, à un niveau plus avancé que Ghent mais ils ont pourtant le même âge. Il cache des choses qui nous seront révélés au fur et à mesure de la lecture. On découvrira aussi ses liens avec d’autres membres de la cité. On découvre peu à peu que de très grandes différences de physique, de caractère et de pensées existent entre Cahir et Ghent. Cahir est le seul Giddire de Tileh Agrevina, sa vie est faite de solitude et de regard en biais. Les Agrevins l’évitent, le toisent ou le méprisent. Il faut dire qu’il n’y a pas peuple plus fier, plus froid et plus d’apparence insensible que les Agrevins. Cahir sort son épingle du jeu en ne se laissant pas marcher sur les pieds, en rentrant « dans le moule » sans pour autant perdre ses valeurs, son système de pensées… Ce qui fait évidemment grincer des dents chez les Agrevins. Pourtant quand plus on en apprend sur Cahir, sur sa façon de penser et d’agir, plus on s’attache à lui, qui est rejeté. Plus on découvre un peuple Agrevin qui a peur de la différence, des étrangers, de ce qui ne rentrent pas dans le moule de la rigueur et de la tradition présent depuis tellement d’années. Plus on se concentre sur Cahir, plus on met en relief les peuples des 5 territoires les uns par rapport aux autres.

Ghent, lui, est un jeune homme, fils du Haut-Capitaine qui nous apparait intelligent et droit. Il montre peu ses émotions, éduqué de la façon rigide des Agrevins, il est réservé, peu bavard et peu démonstratif (à l’image des Agrevins). Il ne semble pas orgueilleux mais son éducation et son maintien frôle la perfection. Il est entouré d’amis (un surtout) qui contrastent beaucoup avec lui. Plus le récit avance, plus on trouve Ghent lise, parfait, trop parfait… On a d’abord l’impression qu’il va nous surprendre, mais finalement, il est tellement englué dans la tradition, l’apparence, … qu’il ne fait pas les choix que le lecteur attendrait de lui. Il devient agaçant de perfection, de fierté, on le sent buté. Et on aimerait qu’il fasse d’autres choix surtout à la fin (mais on a encore 5 tomes… il changera peut-être?).

Cahir et Ghent ont en commun le devoir de leur fonction d’Arpenteur mais ils s’opposent sur l’attachement des Agrevins à la tradition et à l’apparence, prenant le pas sur la défense et la notion de danger. Depuis longtemps, les Arpenteurs sont instruits par les Hauts-Gardes et avec les Aguerris, ils protègent leurs territoires, sur les Remparts, mais contre quoi ? Cela fait bien longtemps qu’aucun danger n’est survenu. A quoi servent-ils encore ?

Les premiers chapitres permettent vraiment de poser le décor, le contexte, les personnages, les tensions entre les peuples ou entre protagonistes. Magali Villeneuve prend son temps pour construire les bases d’un monde différent, travaillé, rempli de personnages complexes. Nul doute que dans le récit, rien n’est laissé au hasard. Alors oui, l’intrigue ne fait pas d’énormes bonds en avant toutes les 50 pages mais les événements sont savamment amenés, dosés pour entretenir le mystère. Ce premier tome est nécessaire à cette construction d’un récit sur la durée, d’un univers riche, complexe, structuré, construit, abouti. Il fourmille de détails qui prendront leurs sens soit à la fin de ce tome soit dans les précédents. Même si le rythme d’action est donc en conséquence moins rapide quand dans d’autres romans, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Et au contraire, je trouve souvent que les choses vont trop vite, que tout se passe dans un délai trop court pour être cohérent, qu’on ne nous amène pas suffisamment dans la vie des personnages et bien là, je suis vraiment ravie parce qu’on a ici très peu de raccourcis, l’action prend son temps.
Puis, comme vous vous en doutez, il se passe quelque chose dans la cité, un événement qui ne sera pas sans être lourds de conséquences. Mystères, doutes, questions assaillent alors le lecteur.

Bien sur, il n’y a pas que Cahir et Ghent pour nous accompagner dans cette histoire, on découvre des personnages complexes, qui se révèlent souvent très différents de la première impression qu’ils donnent. Par exemple, on découvre une jeune fille Réghia de Tilh, fille du plus riche négociant des 5 territoires. Elle est de prime abord, rigide, agaçante et hautaine. Et puis, au fur et à mesure que l’on apprend ce qu’elle vit, les liens entre elle et les autres personnages, on découvre une toute autre personne (mieux ? pire ? Je vous laisse découvrir). Autre exemple, son père Nelgoth, voilà un personnage que j’ai détesté du départ, riche, calculateur, froid et que j’ai continué à détester même en apprenant des choses sur lui ! Le Haut-Garde Cenerianh, est un personnage qui a beaucoup d’importance, même si on le voit moins que d’autres. Il a su me toucher. Magali Villeneuve nous présente aucun des personnages détachés de l’intrigue principale (en dehors de la capitale) Feor et Ved par exemple, ces introductions permettent de faire naitre de nouvelles intrigues, de nouvelles questions… On a envie de les suivre, de savoir pourquoi ils apparaissent,…

Ce récit est marqué par les oppositions et le masque des apparences, trompeuses, bien entendu ! Le peuple qui semble parfait, fier, droit, s’oppose aux barbares, aux rejetés, mais finalement, auxquels des deux souhaiteriez-vous appartenir ? En fond de récit c’est bien les questions sur la différence et l’acceptation des autres qui apparaissent et font réfléchir et bouleversent le lecteur. Ce récit fait également la part belle aux thèmes de l’honneur, de l’amour, du devoir, du refus des émotions, de l’espoir, …

Ce premier tome, c’est aussi, le point de départ de nombreuses questions, de mystères qu’on a hâte de découvrir, pourquoi certaines choses se passe ? Que vont nous révéler les personnages ? la suite des événements ?  Le début d’une grande saga !!!

L’écriture de Magali enchante. Au début, j’avoue, j’ai trouvé certaines tournures de phrases malhabiles mais c’est vraiment le seul défaut que je trouverai au roman (et encore, c’est peut-être moi qui n’était pas bien réveillée !).  Ensuite dès que l’on est rentré dans l’univers, qu’on a assimilé les fonctions, les lieux et les petites originalités comme les points cardinaux différents, c’est que du bonheur ! (oui, cela ne se dit pas, j’m’en fout :p). Le style s’affirme, l’écriture se fluidifie au fur et à mesure. Les descriptions sont très belles, lumineuses, très visuelles, je n’ai eu aucun mal à faire marcher mon imagination ! Il faut rappeler que Magali est une illustratrice de talent et que son 1er métier déteint certainement sur sa façon d’écrire, c’est accrocheur, captivant, fantastique !!!

Mais je crois vraiment que ce que j’ai préféré, ce qui m’a épaté, laissé complètement sans voix, c’est la puissance des caractères. Non seulement les personnages sont croqués de manière fine et précise mais ils ont ce qui manque parfois dans certains romans : de la consistance ! Magali comment faites-vous pour créer des personnages si aboutis, si présents, qu’ils en semblent réels ! Personne ne se ressemble, tous ont un charisme impressionnant qu’on les apprécie ou non. Une palette de caractères et de personnages qui ne manqueront pas de toucher le lecteur. Et c’est encore plus plaisant, une fois le livre terminé d’aller voir les personnage tels que vous vous les représentez. On joue alors aux jeux des différences : moi je le voyais comme ça, comme çi, ou complètement comme vous !
Et avec les caractères, une avalanche de sentiments ressentis par les personnages. Et pas uniquement, moi j’en ai ressenti tellement les même qu’eux ou différents, j’en ai même versé quelques larmes !

Une chose est sure, je poursuivrai l’aventure aux confins de ce monde travaillé, complexe et mystérieux. Qui nous réserve, je pense, des surprises !

Dernier point, comme toujours avec les Éditions de l’Homme Sans Nom, un livre-objet superbe, une couverture à tomber signée Alexandre Dainche. Bravo pour ce travail de qualité !

Merci encore à Magali Villeneuve pour cette chance de découvrir votre univers que j’ai adoré !

Lire est le propre de l’homme – Collectif

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L’école des loisirs, gratuit, 187 pages

Cinquante écrivains et illustrateurs pour l’enfance et la jeunesse à l’école des loisirs livrent leurs témoignages et réflexions. Ils rappellent l’importance du livre dans le développement de l’enfant et de l’adolescent, ainsi que le lien vital qui existe entre lecture, éducation, liberté et, donc, démocratie. Car l’enjeu est bien là : c’est l’éducation du sens critique qui donne aux lecteurs la liberté de choisir et leur assure d’être demain des femmes et des hommes libres.

Commandez gratuitement le livre : http://www.lirelire.org/

4ème de couverture

Pour Brigitte Smadla : Il faut donner des livres aux enfants… pour les délivrer; pour Marie-Aude Murail : Ce n’est pas la lecture qui est en danger, ce sont les illettrés; pour Yvan Pommaux : Lire est le propre de l’homme et pour Claude Ponti : Ni vous ni moi ne sommes des phacochères !

L’école des Loisirs est heureuse de vous offrir ce petit livre qui rassemble des propos et des dessins inédits d’une cinquantaine des es auteurs. Destinés aux professionnels du livre, aux éducateurs, aux enseignant et aux parents, il est évidemment dédié aux enfants.

Mon avis

De l’enfant lecteur au libre électeur

Coup de cœur pour ce petit recueil de témoignages et de réflexions, sur la lecture et sa nécessité.

Le témoignage qui ouvre le recueil, annonce la couleur, Je suis protégé par des amis discrets et passionnants d’Arthur Hubshmid, ce témoignage est poignant, il reflète exactement ce que je pense des livres, ce sont des amis à part entière, des histoires dans lesquels nous trouvons refuge que l’on soit enfants ou adultes.

Ce recueil est constitué de différents témoignages et réflexions, tous assez courts, pour les écrits, ou parfois illustrés. Il y a de magnifiques illustrations N&B, notamment par Chen Jiang Hong, Olivier Melano, Grégoire Solotareff…

Comment ne pas être d’accord avec Marie-Aude Murail dans Une grande cause nationale, quand elle dit que le vrai combat est contre illettrisme et non la défense à tout prix des livres. Sa réflexion sur la lecture d’aujourd’hui, notamment Internet et numérique est juste. Ces technologies ne mettent pas forcément à mal la lecture, parfois même elle va permettre à un public peut porter sur l’achat papier, de découvrir des mondes, des auteurs, de lire en VO,…

Que de belles phrases, de bon sens et de vérité chez Agnès Desarthe, Où je suis quand je lis?, dans le fait que la lecture n’isole pas le lecteur mais le rapproche du reste du monde.

Bien sur dans ce recueil, je n’ai pas forcément adhéré à toutes les réflexions dont certaines sont trop catégoriques pour moi, et bien parce que le style utilisé pour faire passer le message ne m’a pas touché. Mais dans l’ensemble, les messages passés sont forts, intéressants et nécessaires.

Certains auteurs jeunesses, nous confient leurs lectures d’enfance, des anecdotes sur leur jeunesse. Je me suis sentie proche de certains auteurs pour avoir partagé certaines lectures, certaines attentes, certaines déceptions. Avec nos lectures, nous avons découvert les sentiments, les valeurs,… Ce qui est important de transmettre aux jeunes lecteurs d’aujourd’hui.
Je me suis senti proche de la petite fille que fût Valérie Zenatti par exemple (Des rencontres qui façonnent une vie), qui réalisa à 10 ans qu’elle ne pourrait jamais lire tous les livres du monde… J’ai trouvé très beau l’argumentaire sur l’homme et « la naissance » de l’écriture et de la lecture, par Claude Ponti (Livre libre et lecteur électeur). Et j’ai adoré Yvette de Malika Fredjoukn, une histoire belle, tendre, émouvante, tellement humaine ❤

J’ai rêvé devant certaines illustrations, notamment le dessin de Dorothée de Monfreid.

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Dorothée de Monfreid, © L’Ecole des loisirs

J’ai beaucoup aimé le J’aime / J’aime pas de Marie Desplechin, ce qu’elle dit est tellement vrai, ce qui est beau est que chacun est libre de lire ce qu’il veut et de la manière qu’il veut ! Comment ne pas partager l’avis de Yvan Pommaux citant Victor Hugo et indiquant à juste titre que « Lire est le propre de l’homme » !

Certains témoignent que la lecture les a sauvé à un moment de leur vie (lueur d’espoir, lire c’est avoir accès aux informations, à ses droits, c’est savoir ce qu’il se passe de par le monde,…), que l’écrivain est un porte-parle, que l’imaginaire est ce qu’on ne peut pas vous prendre, que la lecture peut changer les gens, …  Lire « est le seul remède à la solitude » (Florence Seyvos, Mon frère). D’autres évoquent le déclin de l’éducation, comme de nos jours les priorités sont différentes, alors que donner le gout de la lecture, peut apporter beaucoup à un enfant, car on apprend tellement de choses différentes dans les livres.

Je vous conseille le témoignage de Sophie Chérer, (Calcium de l’âme) sur la politique d’aujourd’hui, la tragédie sociale mais tellement vrai de l’abrutissement des gens voulu par une certaine catégorie de personnes. ça fait du bien, de voir des auteurs prendre la plume pour le dire, pour faire réagir ^^ Découvrez donc aussi le court texte de Catharina Valckx, Une grande force tranquille, beaucoup d’enfants n’ont plus la chance d’évoluer dans un milieu scolaire serein et épanouissant.

Il y a vraiment dans ce recueil de jolis témoignages comme Mes amis précieux, de Nathalie Brissac, teinté de tendresse, auteure avec une très jolie plume. Ou comme Les ailes du jars de Xavier-Laurent Petit qui nous raconte le 1/4 d’heure de fin de classe où son instit’ prenait le temps de lire une histoire. ça m’a rendu nostalgique, moi aussi, j’ai eu la chance d’avoir un instit formidable, qui nous a fait voyager par ses lectures !
Coup de coeur pour les dessins de Fabian Grégoire et Philippe Corentin.

Ce recueil permet aussi de découvrir la plume de certains auteurs, personnellement je n’ai connaissais que 2… On découvre les références des uns et des autres et certains ont les mêmes ! Il fait remonter des souvenirs à la surface, une douce nostalgie.

Lire c’est apprendre, partager, voyager, se sentir moins seul, s’évader, transmettre, découvrir, vivre, imaginer, partir à la découverte de sentiments, de l’Humanité. Ces témoignes rendent compte de l’amour des auteurs pour la lecture, les mots, le partage, montent comme donner le gout de la lecture est important. Mais aussi que l’école a changé et pas dans le bon sens malheureusement.

Le recueil se referme sur l’extrait de L’année Terrible de Victor Hugo, magnifique ! Tellement symbolique !

Vraiment si vous avez l’occasion de découvrir ce recueil en pdf ou en version papier, allez-y ! C’est beau, c’est vrai, il mérite de circuler et de passer dans beaucoup de mains ! Merci Faelys, de me l’avoir offert ❤

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Le Sidh – T1 : Âmes de verre d’Anthelme Hauchecorne

AmesdeVerredeAnthelmeHauchecorne

Midgard Editions, 18€, 657 pages

4ème de couverture

Ce livre vous attendait. Il était écrit que vous feriez sa connaissance. Car peut-être êtes-vous, à votre insu, un(e) Éveillé(e). Auquel cas, vous êtes en grand danger. Les rues de cette ville ne sont pas sûres. Pour vous, moins que pour tout autre.
Car les Streums rôdent, à l’affût d’une âme à briser. Je ne vous mentirai pas : vos options ne sont pas légion. Votre meilleure chance de survie gît selon toute probabilité entre ces pages. Qui sont les Streums, demanderez-vous ? Pourquoi convoitent-ils les fragments du Requiem du Dehors ? Quel avantage espèrent-ils retirer de cette partition funeste ?
Si vous ignorez les réponses à ces questions, vous vous trouvez alors face à un choix. Pour lequel il est de mon devoir de vous aiguiller…
Souhaitez-vous rejoindre la Vigie, risquer votre vie et sans doute plus encore, dans une lutte désespérée pour déjouer les intrigues du Sidh ? Ou bien demeurer parmi le troupeau des Dormeurs, à jamais ? Pareille aventure ne se présente qu’une fois. Sachez la saisir.

Enki, enquêteur et logicien de la Vigie

Résumé

Une Recrue Camille nous fait découvrir la Vigie, cette organisation « secrète », organisée entre Chasseurs (les bras et les jambes) et Colombes (la tête) où elle s’entraine dans le but de devenir Chasseuse. Elle nous explique qu’il existe des Éveillés, ceux qui ont la Vue, et qui donc voient des êtres particuliers : les Streums comme les surnomment les membres de la Vigie; des Daedalos. Les autres ne sont conscients de rien, les Dormeurs, c’était nous qui voguions dans la ville inconscients du danger. La Vigie a été constituée par les Piliers mais nombre d’entre eux sont morts ou disparus dans l’En-Deçà, ce monde intermédiaire entre la Surface et le Sidh d’où les Daedalos sont originaires. L’équilibre est fragile entre ces trois univers, et encore plus depuis que quelqu’un essaie de réunir tous les fragments du Requiem du Dehors, un concerto hybride très dangereux dont la musique pourrait changer la face du monde…

Mon avis

Énorme coup de cœur pour ce livre original !

La chronique de Demoiselle Coquelicote m’a donné envie de lire ce roman et j’ai eu la chance de le recevoir quelques jours après par l’auteur lui-même.

J’ai beaucoup apprécié la 4ème de couverture et les premiers chapitres, où on s’adresse directement au lecteur, on est pris à témoin, on est acteur à part entière du récit ; c’est une introduction efficace pour nous entrainer dans la lecture de ce 1er tome de 650 pages ! On plonge directement dans l’action, on est complètement concerné par ce qu’il va se passer.

Le lecteur pénètre dans un monde inconnu mais qui est pourtant le sien, mais son statut d’Eveillé lui permet de découvrir une réalité sombre et inattendue. Il possède désormais la Vue qui lui permet de voir les Streums (ou Daedalos) étranges créatures, comme tout droit sorties de cauchemars. En réalité, des êtres venus du Sidh, vivants dans l’En-deçà et se rendant régulièrement à la Surface, c’est-à-dire chez nous. Mais qui sont les Daedalos, que veulent-ils, comment sont-ils arrivés là, c’est l’ensemble de ce premier tome qui va nous l’apprendre.

Le lecteur va croiser d’autres personnages, des Dormeurs, les humains normaux qui n’ont pas reçu la Vue à la naissance ou qui ne l’ont pas (encore) ;  la Vigie, des Éveillés qui recueillent les nouveaux, sa fonction  est détaillée dans le roman, principalement défendre la Surface et ceux qui ne font pas partis de la Vigie. Le lecteur découvrira la création de la Vigie, les Piliers (membres fondateurs), les Chasseurs, les Colombes, notamment grâce au Codex Metropolis que la Vigie fait lire à chaque nouvelle Recrue.

Voilà ce qu’on peut dire de la mise en bouche, parce que là, vous ne trouverez que les grandes lignes, des 50 ou 100 premières pages !

On est projeté à la suite de Camille, une recrue qui veut devenir Chasseuse, elle a un but bien précis et fera tout pour y parvenir ; et de Vincent, un professeur quadragénaire qui a perdu sa famille et qui cherche des réponses, et enfin, on découvre le Marchand de sable, un tueur ( ?) que traque la police locale mais qui ne laisse aucun corps derrière lui, sinon un tas de sable noir ensanglanté …

La forme, la structure du roman permet au lecteur de ne pas crouler sur un flot d’informations mais de ne pas manquer non plus de données pour comprendre l’histoire. 3 façons de procéder ont été choisies par Anthelme Hauchecorne, 1/ suivre Camille, Éveillée, Recrue, 2/ suivre un autre Éveillé Vincent qui a écrit des notes régulièrement comme une sorte de journal intime (écriture italique sur fond grisé) et un Codex (pages grisées), guide pour toute jeune recrue de la Vigie. On découvre donc les choses au fur et à mesure, les 3 styles en alternance, avec des chapitres courts qui donnent beaucoup de rythme au récit.

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’Âmes de verre dispose d’un fond riche, dense et original, une histoire travaillée, construite sous forme de puzzle dont le lecteur remet le dessin original en place au fur et à mesure de sa lecture. On va de découvertes et rebondissements. Mais attention même si de prime abord, ça peut sembler complexe, la forme du roman et le talent d’Anthelme Hauchecorne permettent une lecture aisée, passionnante et addictive. On a envie de découvrir les tenants et les aboutissants, les pages se tournent toutes seules, le lecteur est captivé, happé dans l’univers Ô combien bien développé par l’auteur. Une mythologie précise, une inspiration celte, un mélange de nos angoisses et de légendes urbaines, donnent un roman original et fort, une magnifique fantasy urbaine travaillée et entrainante.

Les personnages sont détaillés, on découvre leur passé, leurs secrets, leurs angoisses, leurs espoirs. On s’attache à Camille, cette jeune recrue qui cherche à la fois à se faire une place dans la Vigie et à poursuivre son chemin et son but. C’est un personnage féminin comme j’aime en lire, elle est parfois dépassée par les événements, mais elle est combattive et pleine de ressources, on est loin d’une jeune fille fragile et godiche mais elle n’est pas sans faille, ni faiblesse. Grâce à elle, on découvre le cœur de la Vigie et ses principaux membres. On découvre aussi les oppositions entre ces membres, les aspirations de chacun. Et on est quasi-constamment en mouvement, dans l’action,…

Vincent est étrange, perturbé et perturbant, on découvre son passé à travers son journal intime mais aussi à travers ses actes. Grâce à Vincent, on va en découvrir plus sur certains Daedalos, la vie des Éveillés hors de la Vigie, …

Avec les personnages d’Anthelme on ne sait jamais sur quel pied danser ! Et j’adore ça ! Les apparences peuvent être trompeuses ou complètement justes. Il faut creuser la surface pour découvrir la vérité.  J’ai beaucoup aimé les personnages plus secondaires, que vous découvrirez, je vous laisse la surprise.

Comme le journal de Vincent, le Codex est pour le lecteur, une source importante de renseignements. (Anthelme faut le laisser dans le prochain même sous une forme différente !). Ce Codex Metropolis est un livre d’enseignements à destination de nouvelles recrues, rédigé par certains des Piliers, fondateurs de la Vigie. Ce codex nous permet d’en apprendre plus sur les créatures et sur le Monde. J’ai adoré lire ses passages, notamment parce qu’Anthelme fait écrire plusieurs Piliers totalement différents, avec des inspirations et des connaissances différentes et chacun a son style pour relater les événements ou les enseignements qu’il veut apporter. Loin d’être ennuyeuses, ces parties sont dynamiques, riches et parfois très drôles.

L’action du récit se passe à Lille (et en-deçà), et étant de la région, j’ai adoré retrouvé mes repères (le métro, les bâtiments comme l’Aéronef, les édifices, les quartiers, les rues, les places). Cependant, la vision de Lille est très sombre, remplies de misères sociales et de détresse latente. C’est vrai que c’est peut-être un peu comme ça, sous certains aspects  mais rassurez vous les non-Nordistes, Lille a d’autres côtés (festifs, touristiques, économique…) positifs (faut venir visiter !). En tout cas, j’aime quand un roman se déroule dans mon coin ! J’ai beaucoup aimé aussi l’utilisation du patois lorrain (qui rappelle les origines de l’auteur), ça donne vraiment un plus au personnage qui l’utilise.

Qu’on soit en répulsion ou en extase devant certains personnages, la force d’Anthelme est de les avoir croqués à la perfection ! J’ai aimé détester certains personnages et j’ai aimé en adorer d’autres et j’ai hâte de les suivre de nouveau dans le tome 2. D’ailleurs un chapitre de ce deuxième tome est livré à la fin du roman, et il donne envie de continuer l’aventure !

Âmes de verre n’est pas qu’un tome d’introduction et de découverte de l’univers de l’auteur, on y apprend déjà beaucoup de choses, des mystères sont résolus, on en découvre d’autres (il se dessine les intrigues des tomes suivants).  C’est vrai qu’il faut parfois s’accrocher pour une partie de l’intrigue, celle concernant le Requiem du Dehors (indiqué dans la 4ème de couverture) mais les différents points de vue permettent de relier les éléments ensemble et de comprendre son importance fondamentale à l’histoire. Certaines scènes peuvent être assez dures, mêlant sombre, glauque, sang et sueur. Mais chaque chose a sa place et son importance dans le récit.

En plus de tout ça, on découvre dans l’intrigue l’importance de la musique pour l’auteur. Certains passages difficiles sont bizarrement assez mélodieux, comme si on essayait d’adoucir les souffrances. En tout cas, l’intrigue en ressort encore plus originale. J’ajoute aussi qu’on sent toute une réflexion derrière cette histoire, un arrière-fond social ; une réflexion sur la vie, l’existence, sur la place de chacun, sur la politique sociale, sur la différence, sur l’indifférence,… On peut le lire facilement et on peut aussi réfléchir ^^

Le style de l’auteur est percutant, recherché et aisé, pas de lourdeur mais du vocabulaire, il appelle un chat, un chat ; la plume est tantôt belle, tantôt sombre, ce livre est comme un jeu de nuances, riche, je vous dis, riche ! Les personnages d’Anthelme ont une certaine gouaille, le style oral utilisé se fond bien dans le récit, pas vulgaire, mais qui sonne « vrai », ça m’a fait sourire d’ailleurs que les personnages les plus trashs ont le plus fin langage.

Vous l’aurez peut-être compris, si vous m’avez lu, jusqu’au bout, j’ai adoré ce livre, je l’ai dévoré (650 pages d’un moyen format, en écriture normale (ni « oui-oui » ni minuscule) en 1 semaine est une prouesse pour moi !), je le conseille à tous ceux qui veulent une histoire originale, inédite et très bien écrite (et qui fait réfléchir si on a envie  ^^)). L’objet livre en plus est superbe, la couverture, l’intérieur, des illustrations N&B magnifiques.

Personnellement, j’ai eu du mal à décrocher, et je lirai avec plaisir la Tour des Illusions (qui m’attend dans ma PAL), il m’a été difficile de passer à autre chose après cette lecture.

Merci infiniment à Anthelme Hauchecorne et aux Éditions Midgard pour cette magnifique découverte. Vivement la suite !

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