L’anneau de Moebius de Franck Thilliez

moebiusPocket, 608 pages, 8€20

4ème de couverture

Pour sa première enquête, Victor Marchal aborde son métier de flic par sa face la plus noire : une actrice du porno torturée, une plongée dans le monde des déviants sexuels et des monstres de la nature.
Depuis toujours, Stéphane Kismet est hanté par des images prémonitoires, mais cette fois elles obéissent à une terrifiante logique. Dans ses rêves, Stéphane possède une arme, il est recherché par la police, une petite fille est morte…
Les trajectoires de Victor et Stéphane vont se rejoindre.
L’un n’a encore rien vu, l’autre ignore qu’il sait déjà tout…

Mon avis

Vic est un jeune flic qui vient de prendre sa première affectation à la criminelle. Il vient de s’installer avec sa femme enceinte en banlieue à Boulogne-Billancourt. Sa carrière démarre sur les chapeaux de roue, cela ne fait pas quelques semaines qu’il est là, qu’il est appelé par son supérieur sur une scène de crime, la victime, une ancienne star du porno, a été torturée et la mise en scène est particulièrement macabre. Vic arrive en retard, se fritte avec son commandant, laisse son collègue Wang lui exposer la situation. Il tente bien de poser des questions mais elles semblent stupides aux oreilles de son partenaire. Le moins qu’on puisse dire c’est que Vic n’est pas vraiment à l’aise, il a du mal à se faire une place dans son équipe. Moqué et raillé par ses collègues, il a hérité du doux surnom de V8, lui jeune homme qui a fini dans les premiers n’arrive pas à leur faire admettre qu’il n’a pas été pistonné. Comment pourraient-ils le croire, il est fils de flic et pas n’importe lequel. Du coup, sa hiérarchie ne lui passe aucune erreur.

En parallèle, Stéphane Kismet, artiste, travaillant pour le cinéma, se réveille très perturbé. Il se souvient de son rêve, ce qui ne lui est jamais arrivé de toute sa vie. Et ce dernier était particulièrement intense, si réel. Lui dans sa maison, comme en train de fuir quelque chose ou quelqu’un, qui se voit avec un oeil au beurre noir, en pleurs et le visage griffé. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi arpente-t-il les couloirs et les pièces de son sous-sol comme si sa vie était menacée? Et pourquoi, se met-il soudain à tout noter à la craie sur les murs comme s’il avait un message urgent à délivrer ?

Les rêves ou cauchemars de Stéphane sont de pire en pire. Il cherche alors à savoir si ces derniers pourraient être prémonitoires. La jeunesse de Stéphane a toujours été différente des autres et il a bien peur que ses rêves contiennent des vérités qu’il aimerait empêcher. Sa femme Sylvie, elle, ne voit dans les rêves de Kismet et dans les découvertes qu’il fait ensuite que de simples coïncidences ? Mais est-ce vraiment le cas?

Dans l’enquête sur la mort de la jeune femme, les policiers piétinent, aucun indice sur le coupable, sur ses raisons. Ils découvrent néanmoins que la victime avait des penchants particuliers. Dans un de ses rêves, Stéphane va voir des photos de jeunes femmes torturées, on comprend alors qu’il y a un lien entre les deux pans de l’intrigue.

Comment les deux personnages, si opposés, vont-ils être amenés à se croiser ?  Les songes de Stéphane et l’enquête criminelle sont-ils liés ?  Qui est donc Stéphane ? Le lecteur découvre son passé et s’interroge de plus en plus sur cet homme, des drames parsèment sa vie, le comportement de sa femme est étrange….

L’intrigue est une nouvelle fois bien menée, tambour battant. L’engrenage dans lequel les protagonistes osnt pris semble inextricable. L’histoire jongle entre les cauchemars de Stéphane et l’enquête de Vic. Entre présent et futur ? Entre fantasme et réalité ?
Les thèmes abordés sont ici encore une fois différents de autres livres de l’auteur. C’est ce que j’apprécie chez Franck Thilliez, on sent un renouveau dans ses one-shots, l’envie de ne pas toujours raconter la même chose et d’explorer de nouvelles facettes scientifiques et/ou de l’âme humaine. Ici, on évoque donc, comme le titre l’indique, l’anneau de Moebius, le temps, la douleur, les rêves et les impressions de déjà-vu. Il y a des questions sous-jacentes : Peut-on défier le temps? Peut-on agir sur un enchainement d’évènements ?

Le rythme est effréné, l’écriture efficace. Le lecteur n’aura pas le temps de s’ennuyer, les 600pages défilent à toute vitesse. La vulgarisation de théories scientifiques, d’évènements historiques, passent toujours aussi bien.
Il y a des personnages auxquels je me suis attachée, on a envie que ce qui semble tout tracer puisse changer. Et il y a des personnages qui m’ont fortement agacés. Antipathiques à souhait.

J’ai beaucoup apprécié cette intrigue et j’ai encore une fois passé un super moment de lecture avec M. Thilliez. J’ai hâte de continuer à découvrir ses romans. Je ne devrais pas tarder à retrouver Hennebelle et Sharko, je crois que le prochain que je dois lire est Le syndrome [E].

Les enquêtes de l’inspecteur Higgins – Tome 20 : Justice est faite de Christian Jacq

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J Editions, 221 pages, 13,5 €

4ème de couverture

Pour un juge londonien de premier plan, un assassin est un homme comme les autres et, quelque soit l’atrocité de ses crimes, il faut songer à le réinsérer dans la société. Malheureusement pour lui, quelqu’un n’est pas de son avis et considère qu’il est temps de mettre un terme à la carrière de ce magistrat.
Sa brutale disparition risquant de provoquer de sérieuses perturbations, qui d’autre que l’inspecteur Higgins pourrait éteindre l’incendie ?
Mais découvrir son auteur ne sera pas aussi facile que prévu.

Mon avis

Cela faisait un moment que je voulais découvrir un des romans policiers de Christian Jacq. J’avais vu que sous le nom de JB Livingston il écrivait les enquêtes d’un inspecteur de Scotland Yard et je fus intriguée. La dernière masse critique de Babelio proposait Assassinat chez les druides, un thème qui me plait beaucoup, j’ai donc tenté ma chance…. Chance et pas de chance, l’éditeur s’étant trompé de titre, je découvre le héros de Christian Jacq, Higgins avec Justice est faite, dont le thème me tentait beaucoup moins. C’est une lecture qui fut rapide, sympathique mais qui ne restera pas, cependant, gravé des années dans ma mémoire.

Le juge Fichter est un juge convaincu que chaque homme, qu’il soit voleur ou assassin, a le droit à une seconde chance et il plaide en faveur de soins médiaux et d’une réinsertion rapide dans la société. C’est ainsi que ce juge parvient à remettre rapidement en liberté un tueur de fillettes. Quelque temps plus tard, quelqu’un se présente au domicile du juge alors qu’aucun domestique ne s’y trouve. Cette personne a quelque chose à confier au juge. Ce dernier bien que fatigué et d’humeur peu cordiale accueille cette personne et lui offre à boire. Alors qu’il part en quête de glaçons, le visiteur empoisonne le breuvage du juge qui meurt peu de temps après. Il le quitte sur ces mots « Justice est faite ».

Le superintendant Marlow est chargé de l’enquête. Il décide de contacter l’ex inspecteur Higgins, qui a à son actif de nombreuses enquêtes résolues, pour le seconder. L’inspecteur qui avait déjà décidé de prêter main forte au Yard accepte d’enquêter avec Marlow. Qui bien pu s’en prendre au juge ? De nombreux suspects viennent allonger la liste des inspecteurs. Un journaliste qui tente par tous les moyens de discréditer le juge ?  Les parents des pauvres victimes du tueur en série ?  A moins que ce ne soit le tueur de fillettes lui même ?

L’inspecteur Higgins est un mélange de Colombo et d’Hercule Poirot. Raffiné, patient, préférant la déduction, l’intuition, aux interrogatoires musclés et aux courses poursuites. Ce style que ne renierait pas Agatha Christie, charme anglais fait de cottage, thé et vielles dentelles est agréable. Cependant, on est quand même loin de la grande dame qui en général, fait se torturer beaucoup plus et plus longtemps les méninges de son lectorat ^^

Pendant une partie du livre ont est balloté d’une hypothèse et d’un coupable à l’autre mais les allusions sur le vrai coupable sont trop tôt distillées, les alibis trop vites confirmés, tout cela oriente trop rapidement le lecteur vers  la solution de l’énigme. La lecture, bien qu’agréable, n’est pas franchement surprenante. L’intrigue est bien ficelée mais reste classique. Le livre est court, les chapitres aussi, ce qui donne du rythme, c’est vraiment vite lu. C’est parfois agréable mais c’est aussi un peu dommage, moi j’aurai préféré plus de détails sur les affaires du juge, sur celle du tueur en série, sur les fausses pistes, … que ça soit plus dense, les personnages plus creusés et que cela dur plus longtemps.

J’ai apprécié la réflexion sur la Justice et sur les hommes qu’amènent la lecture et le sujet. Il faut défendre les criminels mais jusqu’où aller? Parce que le juge représente un extrême, surtout quand on obtient des informations sur le tueur en série. Qui rend la justice finalement ? Peut-on lui faire confiance ?  Peut-on comprendre et accepter le geste du meurtrier du juge ? Qui est le véritable assassin ? Etc. etc.

En tout cas, pas besoin de lire les 19 premiers pour comprendre, on ne creuse pas la vie du personnage suffisamment pour qu’il manque des clés de lecture ni pour s’y attacher à lui en fait. J’ai trouvé d’autres personnages plus attachants notamment du côté de la famille des victimes que cet inspecteur. Mais son style m’a bien plu.

Peut être qu’à l’occasion, je relirai un autre titre pour voir si toutes les enquêtes d’Higgins sont construites ou non de la même façon. Je reste intriguée par les premières enquêtes de l’inspecteur et Assassinat chez les Druides. Un jour peut-être.

Merci à Babelio et à J Editions pour cette découverte.

Le crime du golf d’Agatha Christie

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Mon édition : Le Masque, 251 pages, occasion

4ème de couverture

Une fois n’est pas coutume, cette enquête d’Hercule Poirot nous mène en France d’où M. Renauld – un monsieur qui semble avoir des moyens – a lancé un SOS impérieux au détective. Une limousine attendra Poirot et son ami Hastings à Calais… Mais à Calais, point de limousine : c’est que M. Renauld a été assassiné dans la nuit. On l’a trouvé lardé de coups de couteau dans le dos, au fond d’une tombe ouverte, creusée dans un terrain de golf… L’enquête ne sera pas facile : M. Renauld était bien discret sur son passé en Amérique du Sud ; et bien mystérieuses sont les deux femmes qui, aux dires des domestiques, le rencontraient souvent le soir… Mais Poirot est là, furetant partout, à récolter le moindre indice…

Résumé

Dans le train pour Calais, Hastings tombe sur une bien charmante mais agaçante demoiselle. Grâce à elle, le trajet passe plus vite et la traversée vers l’Angleterre a déjà un parfum de nostalgie. A Londres, Hastings retrouve Poirot qui s’ennuie à mourir. Bien vite pourtant, le courrier leur apporte une nouvelle aventure. Un riche homme d’affaire, M. Renauld, installé en France depuis peu, demande au célèbre détective belge de l’aide. Il reste très mystérieux sur les raisons de sa demande mais prie expressément Poirot de venir en France et de le rencontrer au plus vite. Ni une, ni deux, Hastings et Poirot se rendent à Calais où une voiture doit les attendre. Point de véhicule à l’arrivée cependant. Ils louent alors une voiture. Arrivés à Merlinville-sur-Mer, la police est sur les lieux.  M. Renault a été retrouvé mort… Poirot est arrivé trop tard…

Mon avis

Avec Agatha rien n’est jamais fortuit et j’aime ça !

J’avais envie d’une auteure doudou dans un passage à vide livresque et je suis bien contente d’avoir pris dans ma PAL le crime du golf.

Comme à son habitude, le célèbre détective Poirot met de côté les affaires trop conventionnelles pour se consacrer à un appel à l’aide d’un obscur homme d’affaires, M. Renauld, qui dans sa lettre ne s’explique même pas sur les raisons de sa demande. Mais arrivés dans la petite ville de Merlinville-sur-Mer, Poirot et son fidèle associé Hastings apprennent l’assassinat de M. Renauld. Tué prêt du futur golf, poignardé par derrière. Adieu l’invitation et l’enquête? Pas du tout, car la renommé du détective belge et surtout la lettre du défunt,cet appel à l’aide, lui permettent de participer à l’enquête de la police française. Bien entendu, la femme de M. Renauld est effondrée, elle ne peut pas pour le moment raconter ce qu’elle sait mais les employés racontent déjà qu’ils l’ont retrouvée ligotée sur son lit. Le fils du couple est quand à lui absent, parti à l’étranger pour affaires à la demande de son père.

L’enquête va vite révéler que M. Renauld recevait régulièrement la visite d’une dame. Habitante de la villa d’à côté. Se pourrait-il que le défunt entretenait une liaison avec cette Mme Daubreuil ? L’œil acéré de Poirot et sa façon de fureter partout seront bien utiles pour découvrir le fin mot de l’histoire. Le coupable et les raisons de ce meurtre. Et comme tout cela s’est déroulé.

J’ai passé un très bon moment avec cette lecture d’un après-midi. Déjà retrouver Poirot, c’est toujours un délice. Sa maniaquerie, sa façon d’être, d’épier sans se faire remarquer, pince sans rire, son air hautain et ses manières d’une autre époque. Mais quel cerveau ! Quel incroyable talent de déduction. Le meilleur élève de Joseph Bell (https://www.youtube.com/watch?v=h6oxaidos-c) ! C’est vraiment mon personnage préféré de la grande Agatha.

Dans le crime du golf, j’ai beaucoup aimé la relation entre Poirot et Hastings. La façon dont le capitaine est toujours en train de se demander de que pense Poirot, il le trouve un peu dépassé, peu enclin aux nouvelles méthodes et pourtant il doit bien reconnaître qu’il a la chance de suivre le meilleur ! Le lecteur découvre Giraud l’inspecteur français si différent du petit belge. La nouvelle génération qui épluche une scène de crime mais malheureusement n’établit de théorie qu’à partir des indices retrouvés. Tout ce qu’il ne faut pas faire ! Alors qu’Hercule Poirot lui utilise la déduction, et en maitrise parfaitement l’art ^^

En parlant d’art, celui d’Agatha Christie est d’imaginer des histoires où on ne voit pas venir l’évidence ^^ Où l’on se pose moultes questions. Et quand on pense que l’histoire est terminée et bien non ! Il y a encore un rebondissement que le lecteur n’a pas vu venir ^^ Excellent. Ici, on comprend peut-être un peu plus vite que dans d’autres histoires ce qu’il se trame mais sans jamais savoir qui a bien pu tuer M. Renault. On a bien quelques révélations au milieu du récit mais on n’a pas encore toutes les clés ^^  Comme à chaque fois, nous sommes comme Hastings en train de relier les éléments entre eux mais toujours moins vite d’Hercule Poirot.

J’adore l’atmosphère un peu vieillotte du récit, des villes, le voyage en train, location de voiture, villas au bord de la mer… C’est le charme du roman et finalement, il y a suffisamment peu de détails pour que le récit ne se démode jamais.

L’intrigue est incroyablement bien ficelée, c’est toujours un plaisir de retrouver l’esprit vif et retord d’Agatha. C’est court, rythmé, avec un suspense ménagé. Alambiqué comme il faut. Toujours une réussite.

Mon seul bémol, c’est que je ne suis pas fan des récits au travers des yeux d’Hastings. Et puis, il est un peu trop au centre d’une intrigue secondaire à base d’amour et de bons sentiments et ça m’a pas vraiment plu. Le personnage a tendance à m’agacer. Mais bon, ça fait du charme de l’histoire ^^ Heureusement, ces aspects du récit ne durent jamais trop longtemps.

En bref, une excellente lecture détente, peut-être pas le meilleur avec Poirot mais c’est quand-même toujours un régal. A découvrir ou redécouvrir.

Sans raison… de Mehdy Brunet

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Editions Taurnada, 9,99€, 287 pages

Merci aux Editions Taurnada de me permettre à nouveau la découverte d’un de leur titre 🙂

4ème de couverture

Je suis dans cette chapelle, avec ma femme et mes deux enfants, je regarde le prêtre faire son sermon, mais aucun son ne me parvient.
Je m’appelle Josey Kowalsky et en me regardant observer les cercueils de ma femme et de ma fille, mon père comprend.
Il comprend que là, au milieu de cette chapelle, son fils est mort. Il vient d’assister, impuissant, à la naissance d’un prédateur.

Mon avis

Une très bonne lecture même si j’avoue ne pas avoir adhérer à tout ^^

Josey Kowarsky et son fils assistent à un match de football au stade de Bordeaux, une surprise que leur a fait l’épouse de Josey. Une sortie entre garçon pour une des plus belles affiches de la saison. Christine, elle, reste avec leur fille de 8 ans pour une soirée DVD. Quand pendant la mi-temps du match, Josey essaie de joindre sa femme, il n’y parvient pas. Comme le match reprend, il n’y prête pas plus attention. Sur la route du retour, à quelques rues de chez lui, il croise une camionnette tous phares allumés qui l’ébloui et le fait sortir de la route. Plus de peur que de mal, il reprend la route. Arrivé chez lui, Josey s’aperçoit vite que quelque chose ne va pas, la porte d’entrée est ouverte, les lumières allumées et les filles ne répondent pas quand il les appelle. Il doit se rendre à l’évidence, elles ont disparu, et de façon inquiétante. Que s’est-il passé? Josey appelle son père, Aleksander, pour qu’il vienne chercher William et il appelle ensuite la police. Une enquête commence. Les premières heures sont cruciales mais il n’y a aucun indice, à part la camionnette à la conduite sportive dans les petites rues. Quand Josey reçoit un mail avec une vidéo attachée, sa vie commence à basculer…

L’histoire est bien menée, les codes du thriller sont très bien exploités. L’intrigue n’est peut être pas la plus originale, on voit venir pas mal de choses, mais elle a le mérite de nous confronter aux choix du personnage principal. De rentrer dans sa tête, de le suivre dans ses faits et gestes. Je me suis attachée à ce personnage même si je n’approuvais pas tout de ses actes, une part de moi avait envie de le voir réussir, une autre de me révolter ! De plus, ce roman est très bien écrit, fluide, concis, explicite. Il y a beaucoup de rythme, on ne s’ennuie pas une seule seconde, pas le temps ! Comme Josey on est toujours en mouvement.

Un thriller haletant, qui se lit vite. J’avais envie de savoir ce qu’allait faire Josey, ce qu’il allait décidé, jusqu’où il irait. Et même si je n’ai pas adhéré à ses choix, je ne pouvais m’empêcher de continuer. Le dilemme c’est que j’arrivais à le comprendre même si je ne pouvais pas cautionner ce qu’il faisait.

Déjà, on est horrifié parce qu’il arrive à la famille de Josey. Comme lui, on va alors ressentir des émotions fortes : souffrance, tristesse, révolte. Puis viendront la prise de conscience, la volonté d’agir. Mais que faire ? La haine engendrera-t-elle le goût de la vengeance? Dans Sans raison…, on aborde la noirceur de l’âme humaine. Cela aurait pu être encore plus poussé mais je trouve que là, c’est parfait, bien dosé parce que ça reste encore assez cohérent et réaliste. Même si certaines réactions de personnage m’ont un peu fait tiqué, je dois le reconnaître. Le roman aborde aussi l’enquête des policiers, qui piétine et la notion de justice. Il garde aussi une part de mystère, le pourquoi de tout cela ? Et là, j’ai apprécié comment a travaillé l’auteur, par touche on commence à comprendre. Mais est-ce possible ? Pourquoi ? Mais ça ne peut pas être ça ? Jusqu’à ce qu’on comprenne avec le comportement des personnages qu’une hypothèse est plus probable qu’une autre. Je suis assez contente d’avoir compris avant que cela nous soit explicitement révélé.

J’ai beaucoup aime le père de Josey, c’est un beau personnage. Une force de la nature qui n’a pas eu l’affection d’un père mais qui ferait tout pour sa famille même aller au delà ce qu’il pourrait être capable, de supporter, … qui n’a pas honte d’avouer qu’il a peur, etc. Vraiment, j’ai beaucoup aimé Aleksander. Et inversement, j’ai détesté d’autres personnages à un point ! Mais je ne vous en raconte pas plus !

J’ai trouvé la fin un peu trop rapide, peut être qu’au fond j’avais envie de suivre encore la famille Kowalski. Et puis, je suis intriguée maintenant par les toutes dernières lignes. Nul doute que Medhy Brunet n’en a pas terminé avec certains de ses personnages et que le lecteur pourra un jour retrouver sa plume et son style ^^

Merci encore aux Editions Taunada pour la découverte et la publication de romans très efficaces.

Maman a tort de Michel Bussi

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Edition Presses de la cité, 509 pages, 21€50

4ème de couverture

Rien n’est plus éphémère que la mémoire d’un enfant.
Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit.
Il est le seul… Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide.
Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple.
Car déjà les souvenirs de Malone s’effacent.
Ils ne tiennent plus qu’à un fil, qu’à des bouts de souvenirs, qu’aux conversations qu’il entretient avec Gouti, sa peluche.
Le compte à rebours a commencé.
Avant que tout bascule. Que l’engrenage se déclenche. Que les masques tombent.

Qui est Malone ?

Résumé

Aéroport du Havre. Malone attend devant le guichet que la dame de l’aéroport vérifie les passeports, le sien et celui de sa maman. L’hôtesse se pose des questions. Le petit réagit bizarrement quand elle lui parle de sa maman. Toutefois, la mère ne correspond pas aux personnes qui sont recherchées par la commandante Augresse. Marianne Augresse recherche un tueur en fuite, son complice, ainsi qu’une jeune femme. C’est sans doute que le petit est perturbé de prendre l’avion pour la première fois. Quand à la commandante, elle suit la piste de d’un tueur. La vie d’un gamin est en jeu. Peut-elle encore les arrêter ?

Mon avis

Dévoré en 3 jours, Maman a tort est encore un très bon Michel Bussi ^^

Marianne Augresse, commandante de police, recherche Timo Soler, un des 4 responsables du casse de Deauville qui a eu lieu quelques mois auparavant. 2 des voleurs sont morts, Timo Soler a pu s’enfuir avec un autre complice. Depuis, blessé, Timo se cache en ville mais pas moyen pour la police de mettre la main dessus. Si l’enquête ne piétinait pas autant, la commandante n’aurait certainement pas prêté attention à cet appel d’un psychologue solaire qui s’inquiète pour l’un des enfants qu’il voit. Un petit garçon de 3 ans et demi qui raconte que sa maman n’est pas sa maman. Et que sa peluche Gouti lui parle. Qui a des peurs étranges, peur de la pluie, peur des ogres. Qui parle sans cesse de château, de bâteau-pirate, et de fusée. Des souvenirs ? Mais aucun endroit en Normandie ne ressemble à ce que raconte Malone…

Intriguée, Marianne décide de mettre un élève stagiaire sur une discrète enquête de voisinage dans l’entourage des parents de Malone le petit garçon qui prétend que ses parents ne sont pas les siens. Pendant, ce temps, Timo Soler refait surface et échappe de nouveau à la police. Qui sont ses complices ? Les enquêteurs soupçonnent Alexis Zerda, d’être le 4ème membre du casse de Deauville. Ce dernier n’est pas un enfant de coeur, il a déjà plusieurs morts à son actif. S’il est bien le 4ème homme, la police va devoir la jouer serré.

Pendant, ce temps, les parents de Malone s’entretiennent avec la directrice de l’école du petit. Ils ne comprennent pas pourquoi le psychologue Vasile Dragonman s’obstine. Malone est leur fils, il a juste beaucoup trop d’imagination. En tout cas Amanda et Dimitri Moulin sont furieux. Mais Vasile a pris cette histoire trsè à cœur et suite à son coup de fil à la commandante, décide d’aller la voir directement sans passer par l’appui de l’éducation nationale.
Le soir, Malone attend la nuit avec un mélange d’impatience et de peur. Il sait que Gouti va comme chaque nuit lui raconter une des ses histoires. Un peu compliquée mais si belle et essentielle, qu’il ne doit pas oublier. Mais quand l’histoire est finie, Malone a peur, il ne voit plus que du rouge, partout.

L’intrigue est de nouveau extrêmement bien ficelée. En 2 chapitres, on retrouve ce sentiment d’être perdu, mené en bâteau, entre un petit garçon débrouillard, bavard et pourtant fragile, qui ne serait pas l’enfant de ses parents ? Et une affaire de casse, de vol à Deauville, de deux malfrats en fuite et recherchés. Michel Bussi a encore réussi à faire une intrigue en pelote qui se déroule au fur et à mesure des pages. On arrive à relier certaines choses entre elles mais il faut l’éclairage de l’auteur pour tout remettre à sa place. Les indices sont pourtant là, semés dans les chapitres. Personnellement, j’en ai repéré quelques uns.

J’ai beaucoup aimé cette histoire notamment celle de Malone. Qui est-il ? Qui se joue de nous ? On s’attache à ce petit garçon et on a envie de savoir ce qu’il sait, ce qu’il croit savoir. Comment sa peluche peut-elle lui raconter ce qui se passe quand il n’est pas là ? Que lui raconte-elle la nuit ? J’ai adoré les contes de Gouti. J’aurai même aimé en lire un ou deux de plus ^^ Les explications sur la mémoire sont très intéressantes sans que ça soit non plus pesant et trop long.
Marianne est l’autre personnage attachant du récit. Cette femme qui a presque 40 ans qui domine son petit monde mais qui n’est pas aussi forte que l’image qu’elle donne. Elle a envie de fonder une famille mais est désespéramment seule. Heureusement, il y a Angélique son amie, a qui elle peut se confier.

De nouveau, on retrouve la Bussi Touch suspense, mystère, apparences trompeuses ou pas. On se fait des nœuds au cerveau pour comprendre où veulent en venir les personnages. Et pourtant tout est là devant nous !
Par certains aspects, la fin est peu « border line » mais je pourrais presque comprendre le choix des personnages. On peut se poser la question, à la place d’untel ou d’un autre, qu’aurais-je fait ?
Et puis, il y a quelques clins d’œil au métier d’auteur de polar, comment accrocher le lecteur, continuer à le surprendre, le fait d’avoir un style qui permet une lecture rapide qui empêche le lecteur de se poser milles questions . Etc. J’adore c’est exactement ce que j’avais déjà dis dans mes chroniques ^^

Toutefois, je l’ai trouvé un peu en dessous d’autres textes lus. Le style est toujours simple et efficace mais j’ai été moins charmée que pour N’oubliez jamais ou Nymphéas noirs. J’avais compris bien plus de choses que d’habitude. Trop rodée au style ? Ou est-il vraiment moins nébuleux que les précédents ? Puis, il y avait quelques petites choses qui m’ont agacée mais sur des choses toute personnelle que les lecteurs ne verront pas tous de la même façon. Et puis, les personnages ne m’ont pas semblé aussi travaillés quand dans les romans précédents. A part Malone bien sur. Peut-être un choix ? Bon, ça ne m’empêchera pas de continuer à lire cet auteur que j’aime beaucoup.

Merci à Presses de la Cité et Babelio pour cette masse critique, et l’occasion de lire ce roman dès sa sortie ^^

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La mémoire fantôme de Franck Thilliez

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Pocket, 438 pages, 7€30

4ème de couverture

Quatre minutes. C’est le temps d’un souvenir pour Manon Après, tout s’efface. Puis recommence. Pour quatre minutes. Dans ces conditions, pas facile pour Lucie Henebelle, fraîchement promue lieutenant à la brigade criminelle de Lille, de trouver par qui la jeune femme vient d’être agressée. Et de comprendre la signification des mots gravés au creux de sa paume :  » Pr de retour « . S’agit-il du Professeur, ce tueur en série qui a sévi quatre ans plus tôt dans la France entière, semblant obéir à quelque sordide logique mathématique ? Lucie le pressent, la clé de cette affaire jamais résolue réside dans la mémoire fragmentée de Manon Une mémoire à laquelle plus personne n’a accès, pas même l’intéressée…

Résumé

Dans la maison hantée de Hem, un couple en quête de sensations tombe sur une une étrange scène. Un bruit survient, le couple panique et s’enfuit. Dans l’ombre, une silhouette se détache et met un point final à son Œuvre.

Un mois plus tard, un automobiliste récupère une jeune femme paniquée au bord de l’autoroute de Valenciennes. Quelques heures plus tard, des adolescents viennent sonner à la porte de l’appartement lillois de Lucie Hennebelle, une jeune femme désorientée et mal en point au comportement étrange a besoin d’aide. La flic pourra certainement l’aider. Lucie laisse ses jumelles sous la surveillance d’un des jeunes et part aider la jeune femme. Cette dernière semble avoir été séquestrée, des traces sont découvertes sur ses poignets et ses chevilles. Elle a une drôle d’inscription dans la paume d’une des mains. Lucile, rejoint par deux policiers, amène la femme à l’hôpital. Fait étrange, cette dernière semble ne conserver aucune mémoire des événements passés, ni même du présent…

Mon avis

Une excellente lecture !

J’ai tardé à retrouver Franck Thilliez et je me demande encore pourquoi ! J’avance doucement dans son œuvre mais si j’attends un an à chaque fois, je n’arriverais jamais à rattraper mon retard !  C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Lucie Hennebelle désormais lieutenant à Lille et ses mystères. En effet, depuis La chambre des morts, on se doute qu’elle garde en elle un lourd secret et peut-être que ce titre va enfin nous révéler quoi !

Lucie a décidé de ne plus passer ses nuits à la brigade afin de pouvoir s’occuper de ses deux petites filles qui ont désormais 4 ans. Mais l’enquête sur Manon va l’obliger à revenir sur la promesse qu’elle s’était fait. Manon est une jeune mathématicienne brillante qui a la suite d’un cambriolage, durant lequel le voleur a tenté de la tuer en l’étranglant, n’a plus de mémoire à court terme. Elle a gardé ses souvenirs jusqu’à cet événement tragique mais depuis 3 ans impossible pour elle de retenir ce qui se passe. C’est au prix d’un long et pénible travail qu’elle réussi à garder certaines choses en elle mais jamais comme des vrais souvenirs. Heureusement, depuis quelques temps, la technologie parvient à l’aider un peu, ou plutôt l’aide à se faciliter le quotidien.

L’enquête s’annonce compliquée pour Lucie. Manon a semble-t-il été kidnappée et détenue dans une cabane à Raismes mais elle n’en garde aucun souvenir. Que signifie la marque qu’elle a dans la paume d’une de ses mains « Pr de retour » ? Pourquoi errait-elle dans les rues de Lille ?

Au début de son enquête, Lucie va devoir interroger le médecin de Manon le docteur Vandenbusche à l’hôpital de Swynghedauw à Lille. Elle va aussi devoir se renseigner sur les problèmes de mémoire de Manon et sur son quotidien. A Swynghedauw, Lucie rencontre aussi le frère de Manon, Frédéric, ce dernier s’occupe de sa soeur. De ses entrevues, Lucie découvrira que l’intelligence de Manon est restée intacte malgré sa mémoire défaillante. Que se retrouver dans un environnement inconnu et stressant peut engendrer un comportement violent chez la jeune femme. Lucie découvrira aussi que Manon s’est donnée pour but de retrouver le Professeur, un tueur en série en sommeil depuis des années. Ce tueur au modus operandi particulier a en effet tué 6 personnes dont la sœur de Manon et Frédéric, Karine…

La jeune inspectrice recueille beaucoup d’informations en peu de temps mais le tout forme un véritable sac de nœud. Le Professeur est-il de retour ? Ou bien un autre tueur s’en inspire ? Dans la cabane de Raismes, Hennebelle comprend que la personne qui a kidnappé Manon a lancé un ultimatum. Va-t-il y avoir de nouveaux meurtres ? Au ragard à son comportement et de certaines de ses paroles, Manon semble bien impliquée/ liée à cette affaire. Lucie va donc devoir enquêter avec l’aide de la jeune amnésique. Oui, l’enquête du lieutenant Hennebelle s’annonce belle et bien difficile et mouvementée.

Encore une fois, il ressort de la lecture le travail de recherche de l’auteur. Ici sur la mémoire, son fonctionnement, les types de maladie, d’amnésie, … La différence entre les pathologies, les moyens de faire travailler la mémoire, etc. C’est parfois, un peu difficile de suivre les explications du médecin mais des mises en situation et des exemples éparpillés dans le roman permettent au lecteur de finalement tout comprendre. L’intrigue est une nouvelle fois bien menée et bien montée. Le fait que Manon n’ait pas de mémoire du présent engendre de nombreux questionnements. Est-elle en danger? Est-elle manipulée ? A-t-elle eu des informations que sa mémoire n’a pu retenir ?

Et le lieutenant Hennebelle saura-t-elle gérer son équilibre familial et son métier ? Va-t-elle enfin se confier à quelqu’un sur le lourd secret qu’elle cache dans une armoire fermée à double tour ? Dans ce nouveau tome avec Hennebelle, le lecteur en apprendra plus sur elle, sur sa façon de voir les choses, sur ses secrets. Comment Lucie va-t-elle réagir à certains événements personnels ? Même si comme tous les romans de Thilliez, La mémoire fantôme peut se lire indépendamment des autres, je trouve que c’est plus intéressant de les prendre dans l’ordre pour suivre l’évolution des personnages. Personnellement, j’ai préféré le personnage de Lucie dans ce roman, plus fragile et plus sensible.

L’intrigue va mener le lecteur là où il ne s’y attend pas. Chaque découverte de Lucie ou de Manon va engendrer d’autres questionnements, d’autres recherches. Comme mettre un doigt dans l’engrenage. J’ai vraiment beaucoup aimé ce thriller. Si je n’ai pas forcément apprécié ou si je ne me suis pas forcément attachée à certains personnages, j’en ai détesté un tout particulièrement. Je ne suis pas pressée de le recroiser ailleurs. Sauf si c’est pour le voir souffrir (si avec ça, je n’arrive pas à vous intriguer 😉 ).

Ce que j’ai beaucoup apprécié aussi c’est que je me faisais des réflexions auxquelles l’auteur a du penser aussi. Régulièrement, mes points de doute étaient levés. J’ai ressenti l’attention de Franck Thilliez à faire coller les détails, à éviter les incohérences. Très appréciable. Et comme toujours, le style est percutant et fluide. La mémoire fantôme se lit aisément et les pages se tournaient sans que j’y pense, tellement, j’avais envie de savoir la fin.
Second atout, l’action se passe vraiment par chez moi et j’adore toujours autant retrouver les noms des rues, des hôpitaux, des villages, etc. La petite fierté quand on sait ne pas écorcher le nom Swynghedauw (en fait c’est archi simple malgré les w) !

Voilà, je n’en dirai pas plus sur l’intrigue, le spoil est mon ennemi. En tout cas, c’était vraiment une excellente lecture et je pense ne pas traîner pour lire le prochain de Franck Thilliez sur ma liste : L’anneau de Moebius. Je vous recommande donc toujours autant de découvrir mon chouchou ❤

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Mourir sur Seine de Michel Bussi

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Editions des falaises, 9€, 470 pages

4ème de couverture

Un meurtre… huit millions de témoins.
Sixième jour de l’Armada. Un marin est retrouvé poignardé au beau milieu des quais de Rouen ! Quel tueur invisible a pu commettre ce crime impossible ? Quel étrange pacte semble lier des matelots du monde entier ? De quels trésors enfouis dans les méandres de la Seine sont-ils à la recherche ? Quel scandale dissimulent les autorités ?
Une implacable machination… qui prend en otage huit millions de touristes.
Une course effrénée contre la montre avant la parade de la Seine. L’histoire de la navigation en Seine, stupéfiante et pourtant bien réelle, livre la clé de l’énigme. Les quais de Rouen, le cimetière de Villequier, les rues médiévales de Rouen, le marais Vernier… deviennent autant de scènes de cette enquête défiant l’imagination.

Résumé

1983, Muriel, sa fille Marine et son époux se rendent au Marais Vernier. Le mari de Muriel est un plongeur émérite et sa fille d’une dizaine d’année l’accompagne. Pendant qu’ils plongent, en général, Muriel se promène et découvre les environs. C’est ce qu’elle décide de faire ce matin-là, une ballade dans les bois même si la chasse est ouverte. Quand Marine et son père ressortent de la Seine, Muriel n’est pas là à les attendre avec les serviettes chaudes comme elle le fait d’habitude. Ils partent à sa recherche. Seulement, il est trop tard…

25 ans plus tard, la ville de Rouen vit les premiers jours de l’Armada. D’un voilier mexicain, un matelot plonge dans la Seine, il fait sensation. Mais les raisons de son saut reste obscur pour tous même de l’équipage. Il écope de 4 soirées sans permission. Le premier soir où il peut sortir, il se rend à la Cantina s’amuser avec ses camarades. Il ressort de là au bras d’une jolie blonde. Le lendemain matin, à l’aube, un artiste-peintre va découvrir le corps du jeune homme sans vie devant le voilier mexicain, le Cuauhtémoc.

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Mon avis

Une très bonne lecture ^^

J’aime beaucoup Michel Bussi, sa façon de construire ses histoires et son style. Ce livre est très bien, mais en ayant lu des titres plus récents, on sent qu’il n’avait pas encore trouvé sa « patte ». Cependant, Mourir sur Seine est une très bonne lecture ! Donc imaginez la suite ^^ Bref, Michel Bussi est un auteur à lire !

Suite à la découverte du corps d’Aquilero un matelot mexicain, une enquête policière démarre. Ce marin a été retrouvé mort devant le voilier le Cuauthémoc présent à Rouen pour l’Armada. Pour la police, c’est l’horreur, en pleine Armada, ce meurtre va bouleverser les festivités, attirer les journalistes prêts à descendre la tradition de l’Armada et terrifier les touristes. Le commissaire Paturel et son équipe doivent aller vite. Ils commencent leur enquête dès la découverte du corps. Le jeune homme s’était fait remarquer en sautant du mât du voilier dans la Seine. Les policiers retracent sa soirée, boite, danse, alcool, etc, et départ de la Cantina au bras d’une jolie fille. A-t-elle un lien avec le meurtre ? Quelques heures plus tard, le légiste affirme qu’Aquilero est mort à 2h du matin, à la sortie de la Cantina mais le corps ne présente aucune manifestation de la décomposition, et il n’a été découvert que 4h plus tard. Pourquoi ? Comment est-ce possible ? Et puis surtout, qui en voulait à ce marin ? Un mari jaloux ? Un vol qui a mal tourné ? Les inspecteurs vont émettre des hypothèses parfois assez farfelues mais si la vérité l’était tout autant ?
Pendant, ce temps, une journaliste Maline est missionnée par le directeur du SeinoMarin lui demande de suivre l’Armada et l’enquête et de faire un papier sur le sujet…

Le lecteur découvre l’équipe d’inspecteurs. Des personnages sympathiques mais, en dehors du commissaire, peut-être un peu trop survolés pour être attachants. Le commissaire Paturel, 30 ans de service, du caractère, deux enfants en garde alterné, et qu’il a justement pour les vacances, des comptes à rendre au Préfet,… Colette, la cinquantaine, autant d’années de carrière que le commissaire, dans son équipe depuis presque autant, ils se connaissent très bien. Ovide celui qui émet des hypothèses et des théories improbables mais qui sont souvent les bonnes pistes à suivre. Jérémy, stagiaire, blouson de cuir, sourire en coin et chewing-gum. J’ai eu beaucoup de plaisir à suivre l’enquête et les découvertes de cette équipe même si on sent que les liens entre eux auraient pu être un peu plus développés, la psychologie un peu plus détaillée. Il y a des passages assez prévisibles mais on sent déjà une maîtrise de l’auteur dans la recherche de la crédibilité scientifique mais sans assommer le lecteur de détails, de théories. Bref, pas les experts 😉 mais ça prend très bien !

Et puis, on suit Maline, journaliste professionnelle. Jolie jeune femme qui n’est pas encore prête à se poser. Elle a une source d’information au cœur même de la police et  elle suit  donc l’enquête de très près. Elle va même déduire plus de choses des éléments communiqués par son informatrice. Pour son article au SeinoMarin, elle va devoir rentrer Olivier Levasseur, relation presse de l’Armada. Une rencontre qui ne va pas la laisser de marbre. Maline va contribuer sans le vouloir à l’enquête et bien sur, elle va se retrouver dans une situation compliquée ^^ Elle est attachante, spontanée et intelligente. Je pensais en apprendre un peu plus sur Maline, il y a des choses que regrette de ne pas avoir été un peu plus développée. Même si je comprend pourquoi. Maline connait le commissaire qui ne sera pas surpris de la retrouver plusieurs fois sur son chemin.

Dans Mourir sur Seine, j’ai retrouvé le style de l’auteur : l’art de mettre en place des fausses pistes, de faire naître des doutes chez le lecteur, de le surprendre avec une tournure inattendue des événements. On sent que le style dans la construction de l’intrigue doit encore d’affirmer un peu, ce que l’auteur a brillamment réussi dans ses derniers romans. Il y a déjà la fluidité et le rythme tant apprécié de ses romans, grâce à l’alternance des points de vue : police/ Maline et des chapitres courts. Il y a parfois des maladresses comme des répétitions dans la description des personnages ou certains dialogues mais il faut bien se rôder ^^

Malgré celà, j’ai été happé dans l’histoire. Je me suis torturée les méninges pour trouver l’astuce, faire le tri entre faux semblants, fausses pistes et rebondissements. J’adore échafauder des théories, me faire des nœuds au cerveau, parfois même compliquer l’intrigue plus qu’elle ne l’ai en réalité ! L’auteur réussit à installer la paranoïa de Maline chez son lecteur, comme elle, j’ai vu des complots, des coupables partout. Tout le monde s’est mis à être le suspect, le coupable idéal !

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui se passe pendant l’Armada de Rouen donc. J’ai appris beaucoup de chose que je ne connaissais sur cet événements, sur la ville, sur la piraterie, les légendes du coin,… vraiment très intéressant. Les légendes et la piraterie sont vraiment ce que j’ai aimé le plus ici. De plus, l’Armada est un magnifique décor pour cette intrigue. Cette lecture m’a donné envie de m’intéresser plus à l’histoire riche de Rouen, la prochaine fois que j’irai. Et aussi d’assister un jour à une Armada.

amerigo-vespucci-armada-2013 rouen1La prochaine est en 2019…. c’est loiiiiiiiiin

Ce n’était pas aussi tordu que dans d’autres romans de l’auteur, on sent parfois qu’il s’agit d’un de ses premiers romans, mais, comme j’avais pu déjà le lire pour mon autre chouchou Franck Thilliez, les premiers romans sont déjà très bons, y a déjà du niveau, on sent déjà le gros potentiel de l’auteur qui arrive à se jouer de nous ^^

Petit bémol,  il y a des répétitions qui donnent trop d’éclairage sur la vérité et il y a quelques coquilles, mais ma foi, rien qui ne gâcha ma lecture 🙂 J’ai passé un très bon moment, et j’espère sortir bientôt de ma PAL énorme, les autres romans que j’ai de Michel Bussi 🙂

Mention spéciale, au titre du roman qui bien sur, laisse en tête la chanson de Dalida… Comme le titre un avion sans elle… Où comment réussir à avoir une chanson en tête pendant des jours, qui n’a « rien à voir » avec l’histoire du roman…

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La mort s’invite à Pemberley de P.D. James

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Le livre de poche, 7€60, 400 pages

4ème de couverture

Rien ne semble devoir troubler l’existence ordonnée et protégée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maîtresse des lieux, Elizabeth Darcy. Elle est la mère de deux charmants bambins, sa soeur préférée, Jane, et son mari, Bingley, habitent à moins de trente kilomètres de là, et son père adulé, Mr Bennet, vient régulièrement en visite, attiré par l’imposante bibliothèque du château. Mais le climat s’alourdit soudain lorsque, à la veille du bal d’automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune soeur d’Elizabeth, Lydia, et son mari, Wickham, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s’invitent la mort, la suspicion mais aussi le romanesque.

Mon avis

Une déception

Un prologue explique au lecteur, qui ne connaitrait pas Orgueil et Préjugés de Jane Austen, certains des événements survenus 6 ans auparavant. Il retrouve donc résumés la venue de M. Bingley et M. Darcy à Netherfield Park, le bal où Darcy et Elizabeth se sont rencontrés, la maladie de Jane et la venue inattendue de sa sœur, etc., les différentes allées et venues des uns et des autres. Tout ceci, du point de vue des gens de Meryton, des « on dit ». Ainsi, il serait possible qu’Elizabeth ait dupé tout le monde, quelle ne recherchait que fortune et prestige ? Pourquoi tant d’animosité envers le charmant Wickham devenu beau-frère de Darcy mais qui n’est jamais reçu à Pemberley ?

Le lecteur retrouve donc Elizabeth et Darcy, 6 ans après l’action d’Orgueil et Préjugés, un jour avant l’organisation du bal de l’automne, le traditionnel bal autrefois organisé par Lady Anne, la mère de Darcy. Elizabeth a été complètement acceptée au domaine de Pemberley par les domestiques et gens de maison. C’est donc l’esprit serein et avec plaisir que les festivités sont organisées. Amitié et déférence acquises grâce à la bonté et l’esprit d’Elizabeth mais aussi car elle a donné deux beaux garçons à Darcy, ce qui assure un maintien de la famille au sein du domaine et donc l’assurance de garder son travail et de servir cette famille présente depuis des décennies.

Jane et Charles Bingley qui ne vivent pas très loin de Pemberley sont bien entendu présents au bal et reçus une journée en avance. Ils sont venus accompagnés d’un avocat de Londres comptant parmi leurs amis, M. Alveston. La veille du bal sont donc présents à Pemberley les Bingley et leur ami, le Colonel Fitzwilliam cousin de Darcy, co-tuteur de la douce Georgiana, sœur de Darcy et cette dernière demeurant toujours au domaine.

Au début du roman, on apprend différentes choses, les intentions du Colonel Fitzwilliam, récent héritier de sa famille et du titre, le bonheur de Darcy et Elizabeth et de Jane et Bingley, les relations entre Elizabeth et son amie Charlotte, etc. Mais aussi, l’existence d’une amitié entre Georgiana et M. Alveston , de tensions entre ce dernier et le Colonel Fitzwilliam, la présence à quelques lieux de là du fils mourant de l’ancien cocher du domaine M Bidwell, les bonnes relations entre Elizabeth et Lady Catherine de Bourgh. En somme, P.D. James nous plonge complètement dans la suite d’Orgueil et Préjugés, basant son action à Pemberley et reprenant les personnages principaux mais chacun ayant évolué, changé, etc.

Mais le soir de la veille du bal, après le repas, alors que les invités et les hôtes sont au salon, que le Colonel Fitzwilliam s’est absenté pour prendre l’air, arrivé une diligence a bien trop vive allure sur le domaine de Pemberley. Avec stupéfaction, les protagonistes découvrent Lydia Wickham, la sœur d’Elizabeth en plein crise d’hystérie. Le cocher raconte alors qu’il a laissé M. Wickham et son ami le capitaine Denny, après une dispute, dans les bois de Pemberley et qu’il a entendu des coups de feu. Lydia hurle à tous que son Wickham est mort et que Denny l’a tué.

Cet événement vient troubler la quiétude de Pemberley de ses habitants. Darcy et les hommes du domaine vont alors se rentrent dans les bois à la recherche de Wickham et du capitaine Denny. Ils tomberont alors sur le corps sans vie de l’un d’eux et l’autre en état de choc. Commence alors l’enquête concernant la mort soudaine et inattendue d’un des protagonistes.

J’ai bien aimé retrouvé l’ambiance, l’atmosphère et les personnages d’Orgueil et Préjugés, ainsi que les clins d’œil de l’auteur, le tempérament de Lydia qui n’a pas changé, la présence de M. Bennett toujours absorbé par les livres, le caractère de Mrs Bennett, etc. Le fait de reprendre les personnages et de leur redonner vie dans une suite m’a plu, et ça ne m’a pas dérangé. C’est même très sympathique. Ma déception pour ce roman vient de l’intrigue et de la façon dont le récit est construit. C’est avec la construction que j’ai eu beaucoup de mal. Restant fidèle à l’époque, le 19è, il n’est pas surprenant qu’il n’y est finalement pas vraiment d’enquête policière. Mais je pensais quand même avoir les points de vue des différents personnages comme Elizabeth ou même la version de Lydia, l’avis de Darcy ou du médecin du village. Mais bon, ici pas de travail sur les personnages et la façon dont ils vivent les choses. C’est la procédure judiciaire qui est détaillée et qui présente donc la soirée et la nuit du meurtre.

Et donc, le récit nous présente 3 ou 4 fois la même chose, le même déroulé des événements. Cette redondance ne m’a pas plu du tout. C’est bien trop et je me suis ennuyée. J’ai trouvé que du coup, la structure narrative mettait en évidence les personnages et les lieux où s’est vraiment joué les événements, en les pointant du doigt, sans laisser un effet de surprise à la fin quand on apprend la vérité sur tout. La construction du récit ne laisse pas assez la possibilité de fausses pistes ou de rebondissements, puisqu’il n’y a pas d’enquête. C’est la même version jusqu’à ce que le seul rebondissement explique la vérité.

Alors que j’ai adoré le prologue avec le point de vue des gens de Meryton et des étrangers sur les événements d’Orgueil et Préjugés, je n’ai pas aimé les explications de Darcy sur des événements vieux de 6 ans, qu’il comprenne qu’il faut communiquer avec sa sœur oui, mais qu’il revienne sur sa lettre à Elizabeth, ce n’était pas vraiment la peine. Pas du tout d’intérêt dans cette histoire. Un hors sujet fait pour combler quoi ?

Outre ces points, j’ai apprécié l’explication sur le vrai déroulement des événements même si du coup je me suis douté de qui et pourquoi un peu trop facilement, et je ne pouvais pas m’empêcher de dire, sacré Wickham, quand-même, y a des choses qui ne change pas !!

Même s’il y a pas mal de choses que j’ai aimé (retrouver les personnages, la société anglaise du 19è, l’explication finale entre autres), mon impression générale est une déception, parce que je ne m’attendais pas à m’ennuyer sur plus de 200 pages du roman. Les lourdeurs de l’enquête et du procès ont pris le pas sur le reste.

J’essaierai de relire un PD James parce que c’était bien écrit, facile à lire et que c’est une auteure très prisée dans le monde du polar. Je ne peux donc pas rester sur un seul récit et une déception.

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Le cauchemar de Cassandre de JB Leblanc

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Val Sombre Editions, 564 pages, 23 €

4ème de couverture

Cassandre est la cible de Kolber, un tueur de légende. Infaillible. Insoupçonnable. Invisible.
Aidée par de mystérieuses créatures, la jeune femme parvient à le mettre en échec et à s’enfuir. L’assassin doit la retrouver à tout prix et honorer son contrat avant qu’elle ne dévoile son identité. Car à présent, elle connaît son secret.
Ce revers inattendu de Kolber permet aux hommes de la Police Judiciaire de se rapprocher de l’assassin. Cependant, ils ne sont plus seuls sur les traces de deux fuyards. Un flic, aussi ambitieux qu’inexpérimenté, et un prêtre exorciste envoyé par le Vatican, se lancent également à leur poursuite.
Une cavale sauvage et cruelle où chasseurs et gibiers se confondent. Des personnages en proie à leur destin, ébranlés au plus profond de leurs convictions.
Tous au coeur d’un complot millénaire…

Résumé

Kolber, une ombre. Non. Un mystère. Maniaque, méticuleux, il ne laisse aucun indice derrière lui. Jamais. Chaque étape de ses missions est calculée, maitrisée, rapide. Pendant, que le tueur fait le vide dans sa tête, le père Norbert est victime d’une bien étrange attaque dans son église. Alors que ce dernier fait le tour du lieu sacré pour s’assurer que personne ne se cache entre les bancs, l’atmosphère change. Et il aperçoit des ombres, l’eau frémit dans le bénitier mais que se passe-t-il dans ce lieu pourtant sacré ?

Quelques jours plus tard, pendant que Denis Béresson, flic de son état, recherche un médium d’un genre un peu particulier, le père Fantino aux ordres du Vatican rencontre le père Norbert qui a miraculeusement réchappé aux phénomènes survenus dans l’église. Que sait-il passé ce soir là ?

Quel lien relie entre eux tous ces personnages ?

Mon avis

Coup de coeur ❤

Un vrai bon thriller fantastique ! J’ai adoré !!!

Un roman dense, travaillé avec toute une galerie de personnages complexes et une intrigue passionnante ! Je pourrais m’arrêter là mais non, je vais détailler un peu quand même, je vous rassure ^^

Kolber est une légende. Un tueur qui ne laisse aucune trace derrière lui. Il a si bien organisé sa façon de faire que la police n’a pas le moindre indice sur lui en 8 ans. S’il ne laissait pas une carte avec sa signature sur le lieu de ses méfaits, la police ne pourrait même pas les relier entre eux. Kolber est méticuleux, organisé, maniaque et perfectionniste. C’est avec lui que le lecteur débute Le cauchemar de Cassandre. Et c’est une excellente entrée en matière. Car, nous sommes dès le début, dans la tête du tueur. Tueur si méthodique, que ça en est glaçant. Puis, progressivement, nous découvrons les personnages qui vont se retrouver impliquer dans la traque de Kolber mais aussi ceux qui gravitent autour de la prochaine victime du tueur : Cassandre. Ainsi, l’alternance de points de vue, de personnages et de lieux permet de dérouler l’intrigue, de creuser les personnages, de les connaitre, de les apprécier ou de les détester et de mettre un pas dans la trame complexe et fantastique de la trilogie concoctée par JB Leblanc.

Le livre est dense et d’une grande qualité, il est difficile de parler de tout sans spoiler, je vais essayer de faire de mon mieux. Le lecteur va donc à la découverte de personnages tous différents les uns des autres. D’un côté les policiers, notamment, Denis Béresson et son collègue Nathaniel Dresde. Aussi différent l’un de l’autre que le jour et la nuit. Denis est buté, déterminé et ambitieux, très ambitieux. Il est obsédé par Kolber et va essayer de le retrouver lui un petit fonctionnaire alors que les autres flics, même les meilleurs, font chou blanc depuis des années. Pour cela, il va faire appel à des méthodes qui ne sont pas reconnues par la police comme requérir l’aide d’un médium. Dévoré par son ambition, Denis a un comportement plus qu’odieux avec sa famille et il ne se rend pas compte qu’il passe à côté de l’essentiel. Nathaniel lui est posé, strict, droit, carré, imperturbable et peu affable. Il est très droit, maniaque et seul. Son appartement est sans âme, il n’a pas beaucoup d’ami. Un seul pour être précis. Et ne semble pas avoir de famille. Mais Nathaniel est un très bon flic qui a choisi de se faire muter en pleine gloire dans un petit commissariat pour ne pas être dévoré par sa carrière. Dans les policiers, il y a aussi le Commandant Marchegiani qui traque depuis des années Kolber, qui remonte toutes les pistes, qui s’obstine, tient bon alors qu’aucune piste n’aboutit, qu’aucun indice n’est découvert. Il est maniaque (genre pas possible pour lui de voir ces hommes passer au peigne fin une scène de crime !) et déterminé. Découvrir qui est Kolber mais surtout le confondre est devenu sa principale tâche. Plus posé que Denis son obsession est à l’image de sa maniaquerie.

Et puis, bien sur,  il y a la prochaine victime de Kolber, Cassandre, mannequin en pleine gloire, belle, arrogante et déterminée. Alors qu’elle accepte de rendre service à Meursault, responsable de l’agence de mannequins, elle se fait contrôler par la police. Et quand on passe de la drogue pour dépanner son boss, en général, si on se fait chopper ça ne se passe pas bien. C’est Nathaniel qui s’occupe de son dossier. Cassandre s’accuse et refuse de reconnaitre qu’elle agissait pour le compte de quelqu’un d’autre. Le capitaine Dresde ne croit pas qu’elle soit une toxico, mais elle s’entête. Le patron de Cassandre convaincu qu’elle finira par le balancer à la police et mettre fin à sa récente popularité, lance un contrat sur sa tête. Contrat qui sera accepté par Kolber. La traque commence alors.

En fait, nous avons là une double traque Kolber / Marchegiani, Kolber / Cassandre. Mais l’histoire pourrait s’arrêter là dans la complexité, s’il n’y avait pas l’étrange protection dont bénéficie Cassandre. Des ombres qui lui viennent en aide, le soir où Kolber passe à l’attaque. Et où ce dernier va laisser ses premiers indices en 8 ans. Cible ratée, Cassandre en fuite, la course poursuite débute. A cet instant, je vous préviens, vous serez « pris au piège » il est impossible de relâcher le livre après ça ! Kolber se rend compte que Cassandre est suivi par un drôle de prêtre, le père Fantino, aux ordres directs du Vatican ! Qui est ce prêtre qui ne ressemble pas à ceux de son ordre? En jean/basket, dont l’apparence semble changer avec son humeur ? Pourquoi suit-il Cassandre, qu’a-t-elle de particulier ?

Beaucoup de questions n’est-ce pas ? Mais aucune crainte, vous allez aller va alors de rebondissements en découvertes. Gros plus, on apprend vraiment à connaitre l’ensemble des personnages et on comprend progressivement que Cassandre est au centre d’enjeux qu’elle ignore et la dépasse. Kolber va devoir échapper à la traque policière tout en continuant à rechercher le mannequin. Pourquoi s’obstine-t-il alors qu’elle semble protégée ? Parce qu’elle a vu son visage, elle peut donc le reconnaitre. Kolber ne peut pas lui laisser la vie sauve. Mais les ombres ou ce qu’elles recèlent seront en travers de son chemin.

Vraiment, j’ai passé un excellent moment de lecture. J’ai au début trouvé un peu bizarre qu’un gérant d’une agence de mannequin mette un contrat sur son employée mais à part ça, j’ai trouvé l’agencement des événements, les détails, les explications très réussis. Le chemin des différents personnages vont se croiser, le mystère autour de Cassandre et de l’intérêt qu’on lui porte est progressivement levé. On s’attache aux personnages et on en déteste quelques uns. Je me suis attachée à Kolber alors que c’est un tueur froid et sans pitié. Mais il est complexe et en apprendre plus sur lui, peu à peu, permet de s’attacher à lui. Alors que je n’ai pas vraiment apprécié Cassandre même en découvrant son passé ^^ Chaque personnage, même secondaire, a sa place, son rôle à jouer et faire parti d’un tout.

A part quelques coquilles (franchement vu le pavé, elles sont négligeables avec le recul), ce roman est très bien écrit.  Le côté fantastique est distillé progressivement. De la façon dont cela est traité, pendant longtemps, on se demande s’il n’y a pas des hallucinations collectives. Cassandre est-elle folle ? Kolber ne disjoncterait-il pas ? Un côté fantastique un peu en retrait au début puis plus marqué, c’est vraiment le bon dosage pour un thriller fantastique. Et puis ENFIN un roman où le policier, Marchegiani, n’a pas de la me*de dans les yeux si je peux dire ! Il ne passe pas à côté des évidences et des coïncidences qui s’accumulent depuis la tentative ratée contre Cassandre. Bien sur, il y a des choses qui lui échappent, comme à nous en fait. Elles s’expliquent. Le tout est pour le Commandant de prouver son intuition. Difficile quand les indices laissés sur les scènes de crime sont incohérents et quand tout le monde, tueur, victime, suspect, témoin, joue au chat et à la souris !

J’ai vraiment adoré le travail de JB Leblanc. On sent qu’il maitrise bien le sujet, certaines habitudes policières, certaines façons de voir les choses. Les personnages sont travaillés, complexes, ont des réactions assez cohérentes vu ce qu’ils leur arrivent. Il y a pas mal de choses où on se demande s’il n’y a pas un peu de réalité, de vécu derrière tout cela (bon pas tout quand même, on est d’accord). Et puis, JB Leblanc réussi à créer aussi une atmosphère particulière tout le long du roman, un malaise qui s’insinue en nous, et certaines descriptions peuvent donner envie au choix : de se cacher les yeux/vomir/mourir. Car la plume de l’auteur sait se faire horrifique, glauque juste ce qu’il faut, quand il le faut.

La trame est très bien construite, bien ficelée, l’action monte crescendo. J’ai hâte de me procurer la suite. J’ai envie de savoir ce que l’auteur nous réserve. Et si les deux autres livres sont de cette qualité, ça va être un régal. Alors oui, c’est dense mais c’est génial ! Et puis pour une fois, je le dis, le livre peut paraitre un peu cher, mais 23€ pour un ouvrage comme celui-ci dans une petite maison d’édition, ça les vaut complètement ^^

Pour ceux qui se demanderait, la fin est ouverte juste ce qu’il faut. Certaines choses sont résolues, d’autres n’en sont qu’à leurs balbutiements. La fin est juste bien pour nous permettre de tenir avant de lire la suite mais aussi d’avoir envie de savoir ce que certains personnages vont devenir. J’espère n’en avoir pas trop dit mais suffisamment pour vous donner envie de courir sur le site de Val Sombre acheter ce premier tome ou de le sortir de votre PAL (attention, je ne serais pas responsable de vos cauchemars 😉 )

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La princesse des glaces de Camilla Läckberg

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Éditions Babel, 448 pages, 9,50€

4ème de couverture

Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’œuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres –, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.

Résumé

Erica vient de subir un deuil et revient dans la maison de son enfance. Où elle règle ses affaires et essaie de finir la dernière biographie que son éditeur lui a commandé. Un vieil homme se rend dans une des maisons en retrait du village. Comme toutes les fins de semaine depuis quelques temps, il se rend dans cette maison  moins vérifier que la chaudière est allumée, qu’elle n’a pas de problème car la propriétaire y revient chaque weekend se couper de tout. Mais un soir, il retrouve la chaudière éteinte… Un drôle de pressentiment le prend, quelque chose ne va pas, quelqu’un serait mort. Au dehors, il alpague Erica qui passait par là. Elle accepte de faire le tour de la maison et découvre un corps bleuit dans une baignoire d’eau gelée et pas n’importe qui, sa meilleure amie d’enfance Alex… Suicide ? Tout le laisse croire mais les parents d’Alex ne peuvent y croire. Erica va essayer de comprendre…

Mon avis

Une très bonne lecture !

Pour dire, j’ai lu 3/4 du roman en un dimanche ! ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé !

Le lecteur est donc plongé dans le froid suédois. Erica une biographe qui n’ose pas encore se lancer dans l’écriture de son propre roman, se retrouve malgré elle mêlée à une enquête de police mais surtout la victime n’est autre que sa meilleure amie d’enfance perdue de vue depuis de nombreuses années. Elle devrait certainement être plus choquée mais finalement cette amie qu’elle n’avait pas revue depuis des années et des années, la connaissait-elle encore ? La découverte macabre l’attriste mais déjà en plein deuil, elle arrive à prendre de la distance. Bien sur ce n’est pas facile d’affronter les parents d’Alexandra, encore moins quand il vous demande d’écrire une nécro sur quelqu’un que vous n’avez finalement pas vraiment connu… Erica est assaillie par des sentiments différents qu’elle va devoir apprendre à gérer. Et puis, il faut bien se rendre à l’évidence : ce qui ressemble à un suicide n’en ai pas un ! Alexandra avait peur du sang, elle n’aurait jamais pu se tailler les veines  mais surtout, d’après sa collègue et amie, elle était heureuse comme jamais ces derniers temps. Elle n’avait donc aucune raison de se vouloir du mal. Alors que s’est-il donc passé? Qui a bien pu tuer une si jolie fille, charmante, sans ennemi. Et que faisait-elle de ses weekends à la campagne, loin de chez elle, de son époux, de sa belle demeure dans une grande ville ?

Le début du roman est donc l’occasion pour l’auteur d’avancer ses pions et de nous perdre en conjonctures et interrogations. Le suspens est très bien maitrisé par Camilla Läckberg, qui sait le ménager. Elle lâche des fins de chapitre où  Erica découvre des choses mais nous, lecteur, devons attendre un peu, ainsi elle tient nous en haleine. L’auteur est aussi douée pour croquer des personnages que l’on pourra selon nos aspirations trouver tantôt adorable, horrible, grotesque, drôle ou perturbant.

Erica va d’abord mener son enquête un peu par hasard, décidant d’interroger famille et amis d’Alex pour la nécrologie. Elle va finir par apprendre des secrets, comprendre des choses cachées à d’autres personnages et mettre le doigt sur le début d’une réponse. Mais ce que j’ai vraiment aimé dans ce roman, c’est qu’elle n’est pas une héroïne qui se met dans des situations incohérentes, rocambolesque pour sa fonction. Elle n’est pas de la police, pas journaliste. A partir du moment, où elle revoit un ancien ami d’enfance devenu policier, c’est lui qui va mener l’enquête. Bien sur elle va lui révéler ce qu’elle a appris, mais elle observe et assiste. Cette tournure plausible de l’histoire, ce passage de relais m’a vraiment plu. Et comme un bon polar scandinave, le rythme est cohérent avec une vraie enquête, tâtonnement, erreur, attente, … cela fait parti du métier et j’ai trouvé ça génial. Attention, j’adore les policiers/thrillers avec leur lot de héros intrépides, avec des résolutions d’enquête en 1 semaine ! Mais j’ai adoré le changement, c’est une bouffée d’air frais quand on n’en a pas l’habitude. Alors peut-être que certains vont s’ennuyer. Pas moi. Pas du tout.

Personnellement, j’ai su remonter les indices disséminés dans le roman et vers le dernier tiers, j’avais compris ce qui était arrivé à Alex. Plus ou moins en fait, parce que jusqu’à la fin, on ne sait pas qui a pu la tuer. Et quand même on se doute un peu… une autre vieille affaire ne nous a pas été expliquée et on veut savoir ! Camilla réussit à nous faire tourner les pages, nous tenir jusqu’à la dernière !

Certaines chose m’ont un peu fait tiquer sur la fin mais dans l’ensemble j’ai trouvé l’intrigue vraiment bien menée. J’ai aimé Erica et Patrik, l’aspect romance ne m’a même pas contrarié, je l’ai trouvé assez juste comme cela pourrait se passer dans la vie, du moins dans la mienne. Et c’est passé tout seul.  Je me suis attachée à Erica, sa façon d’être, sa relation avec sa soeur, son histoire, … pour une fois que l’héroïne ne m’agace pas ! J’ai bien aimé les personnages secondaires dans l’ensemble, surtout dans la brigade de Patrik, il y a vraiment des cas ! Et puis j’en ai détesté d’autres que je vous laisse le soin de découvrir !

J’ai apprécié l’ambiance décrite dans l’ensemble du texte, soufflant le froid et le chaud;  le contraste avec les personnages froids et les personnages chaleureux, même dans les détails comme les peintures exposés dans la boutique d’Alex. C’est peut-être dommage qu’on se sente pas plus en Suède, oui il fait froid, oui il neige et les routes sont mauvaises, mais un peu plus de descriptions des lieux, des villes ou de la campagne m’aurait bien plu (mais peut être que les Suédois s’en contrent fiche eux!).

Je ne sais pas encore si je continuerai avec les prochains, tellement j’ai de livres à lire qui m’attend mais si j’en ai l’occasion un jour pourquoi pas ^^

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