Tragic Circus de Cécile Guillot & Mathieu Guibé

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Éditions du chat noir , 213 pages, 14,90 €

4ème de couverture

« Mesdames et Messieurs ! Jouvenceaux et jouvencelles ! Petits et grands ! Approchez, approchez ! Venez assister à un spectacle unique en son genre. Notre cirque vous ouvre ses portes et dévoile ses mystères. »
À chaque prestation, les monstres de foire enchantent les spectateurs : l’enfant funambule, le dompteur de fauves et la charmeuse de serpents, clowns et jongleurs, sans oublier l’effroyable homme sans visage…
Mais que se passe-t-il au cirque Andreani une fois le rideau retombé ? Quels sombres tourments agitent les âmes et enflamment les cœurs ? À moins qu’il n’y ait à l’œuvre une magie pernicieuse… Cela, Cătălina, la nouvelle diseuse de bonne aventure, va tenter de le découvrir, mais même les Tarots ne sauraient la prémunir contre l’indéfectible fatalité…

Mon avis

Une excellente lecture !

Cătălina est une jeune sorcière roumaine qui n’a comme seuls biens que sa roulotte et tout ce que lui a appris sa grand-mère une drabarni, une diseuse de bonne aventure. Seulement, même si Cătălina est très douée, la charmante jeune femme, n’a pas le contact aussi facile avec la clientèle que sa mamaia et ses affaires ne vont pas bien. Elle survit, plus qu’elle ne vit et ne voit pas d’autre solution que de chercher protection, couvert et salaire auprès d’un cirque. Elle postule donc auprès d’Andreani. Le M. Loyal ne lui fait pas bonne impression, quelque chose chez lui la met mal à l’aise mais elle veut s’en sortir et rompre avec sa solitude. Il accepte de la prendre dans son cirque. Elle va alors découvrir ses nouveaux collègues, aussi étrange les uns que des autres : une étrange jeune funambule, un ventriloque et sa poupée aussi vraie que nature, un clown dépressif,… et un mystérieux homme isolé et triste, l’homme sans visage.

En parallèle, le lecteur va découvrir la rencontre entre Pierre, violoniste de talent mais qui ne parvient pas à percer dans le milieu et Hortense une jeune fille de bonne famille qui possède une grâce et un véritable don pour le chant. Leur association va peut-être leur permettre de percer dans le métier. Pierre rêve de se produire au prestigieux Opéra Bach…

Le lecteur comprendra assez rapidement que les destinées des personnages de Pierre, Hortense, Andreani et Cătălina vont être liés…

Ce roman court est vraiment très bien écrit. Les deux auteurs réussissent à faire transparaître le malaise de la jeune voyante. Il y a quelque chose qui cloche dans ce cirque et progressivement on partage son mal être et on se demande bien ce qui va nous être relevé. L’histoire est très bien menée et même si j’ai rapidement compris ce qui se tramait, les pages se tournent toutes seules et j’ai été happé dans ce récit teintée de symboles et de drames. J’avais envie de savoir ce qui allait se passer ensuite. C’est beau et triste. L’univers décrit est à la fois mélancolique et macabre, on sent la tragédie poindre, inéluctable mais on se prend à espérer.

Même si le roman est assez court et se lit rapidement, la psychologie des personnages est bien travaillée. C’est le gros point fort du roman. On découvre des personnages touchants et singuliers. Chacun est pourvu d’un don qui fait sa force mais qui couvre à peine les blessures, fêlures ou autres coups du sort. Cătălina va vite comprendre que les coulisses de ce cirque ne sont pas aussi fastueuses que l’image véhiculée par cet univers. L’envers du décor est étrange, rempli de non dit et tragédie. Les auteurs ont réussi à dépeindre les personnages en peu de pages mais avec une réelle intensité. Par exemple, un personnage (ou plutôt un duo) m’a fichu la chair de poule… Et j’en ai détesté un autre. Pour un 3ème, j’oscillais entre admiration et dégoût. Les impressions, les sentiments, la détresse ou l’espérance des personnages sont incroyablement bien retranscrits par les deux plumes des auteurs qui se marient à merveille.

Les deux auteurs ont réussi à créer deux ambiances à la fois sombre et lumineuse, noire et colorée. Un récit habillement structuré avec une pointe de mystère et de magie, équilibré et fluide, j’ai beaucoup aimé. Il se dégage de ces lignes une musicalité, une mélancolie, un romantisme, un fatalité et un parfum d’étrangeté qui collent très bien aux styles de Cécile Guillot et Mathieu Guibé. Une jolie réussite. J’ai hâte qu’ils nous écrivent à nouveau un récit à « 4 » mains.

Bravo aussi à Mina M pour sa magnifique couverture ^^

Merci aux Editions du Chat Noir et à Babelio.com pour ce titre.

Les illusions de Sav-Loar de Manon Fargetton

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Editions Bragelonne, 665 pages, 20€

4ème de couverture

Dans le royaume d’Ombre, les femmes qui possèdent le don sont persécutées. Pour survivre et devenir magiciennes, il leur faut se réfugier dans la cité légendaire de Sav-Loar.
Or Bleue se trouve très loin de là lorsque apparaissent ses pouvoirs : elle n’est qu’une jeune esclave entre les griffes d’un seigneur sadique desquelles nul ne s’est jamais évadé. Mais certains de ses compagnons de captivité vont risquer leur vie pour tenter de sauver Bleue, à commencer par Fèl, une beauté farouche qui ne rêve que de liberté. Leur fuite éperdue va précipiter le royaume dans une guerre impitoyable au cours de laquelle Bleue, dont la puissance s’affirme de jour en jour, pourrait bien changer le monde…

Mon avis

Coup de coeur ❤

J’avais beaucoup aimé L’héritage des Roi-Passeurs mais j’en regrettais un peu le manque de développement. Et bien là, j’ai été servi ! L’univers d’Ombre dense est bien développé, le lecteur suit plusieurs personnages dont les destins s’entremêlent, c’est palpitant et complet ^^ Ce second roman dans l’univers des rois et reines d’Ombre, des magiciens et des magiciennes m’a complètement happé, même si ma lecture n’a pas été rapide (pouponnage oblige), j’y pensais souvent et avait envie de m’y replonger avidement, voire même je regrette encore d’avoir terminé, j’ai eu du mal à quitter cet univers.

Un magicien, une cape d’or, recherche une jeune femme avec qui il a passé une nuit et qui est enceinte, très certainement de lui. Il doit la retrouver pour éliminer l’enfant si c’est une fille, l’envoyer étudier au Clos à Astria si c’est un garçon. Car cette cape d’or est un Traqueur, hors de question pour lui, de laisser dans la nature, une potentielle magicienne… Dans le royaume, lui et ses pairs ont pour tâche de retrouver les jeunes filles dont le pouvoir s’est déclenché et de les éliminer avant qu’elles s’en aillent grossir les rangs des sorcières qui se cachent dans la Forêt des Songes, à Sav-Loar. La jeune femme traquée mets au monde une petite fille, l’abandonne à des marchands et disparait.

Quelques années plus tard, à Dorderès, sur la foire aux esclaves, les hommes du Sker Nazâr, seigneur d’une citadelle dans le Désert des Regrets, recherchent des bras pour les mines et des jeunes femmes pour le harem du maître. Fèl, une étrangère du royaume d’Ombre, belle blonde provocante est remarquée par le chef du harem, elle est achetée avec une sauvage en haillon. Ils achètent également sur les recommandations du médecin du Sker, Amesân, deux guerriers un étranger d’Ombre et un homme robuste. Ils croisèrent le regard d’une gamine, Bleue qui fût acheté elle aussi pour le harem malgré son jeune âge… Le groupe hétérocycle, enchaîné, se mets ensuite en route avec la citadelle. Cependant, Fèl ne pense qu’au moyen de s’échapper, peut-être en séduisant un des trois hommes, un guerrier du nom de Yôn. Mais il reste plutôt insensible à ses charmes mai surtout ils n’ont pas l’occasion de s’arrêter en chemin.

Fèl et Bleue se retrouvent donc au harem et si Bleue essaie d’être la plus transparente possible, Fèl elle décide de se mettre en avant, afin d’être choisie par le Sker, dans l’intention de réussir à découvrir comment elle pourrait s’échapper de la citadelle. Mais rien ne va se passer comme elle l’attendait, notamment, le seigneur va se révéler bien différent de se qu’elle s’était imaginé… Surtout, elle et Bleue vont vivre un enfer à la merci de cet être infâme…

C’est toujours difficile pour moi de parler d’un coup de coeur, j’ai envie de rentrer dans les détails mais je ne voudrais pas gâcher votre lecture et en même temps, je veux vraiment vous convaincre de lire ce roman !
Les personnages sont vraiment bien développés, on suit principalement Fèl et Bleue mais nombre de personnages secondaires qui vont croiser les jeunes femmes. Des magicien(ne)s mais aussi des personnes normales ou encore des Dieux. En effet, pour ceux qui ont lu les Rois-Passeurs, on retrouve Aa et Izil. Ce ne sont les seuls personnages que l’on retrouve d’ailleurs. Je me suis attachée à beaucoup de personnages, j’ai couru avec eux, j’ai tremblé pour eux, j’ai espéré pour eux et avec eux. J’ai adoré la petite troupe qui gravite autour de Fèl. Surtout, l’auteure prend le temps de nous en apprendre sur chacun et à chaque fois pour servir l’histoire. Plus on creuse les personnages, plus je m’attache à eux et plus j’ai du mal à m’en détacher et c’est exactement ça que j’ai ressenti avec Oreb, Luernios, Bleue notamment. J’ai eu un peu plus de mal avec les magiciennes. Comme tout n’est pas tout blanc ou tout noir, on se rend compte que rien n’est parfait même à Sav-Loar et que même cette communauté cachée par nécessité et qui devrait pouvoir vivre au grand jour à ses défauts. Même si j’ai eu un peu plus de mal avec ces personnages, je me suis beaucoup attachée à certaines d’en elle, notamment Néphélie et Tyna.

On ne s’ennuie pas une seconde et on apprend beaucoup sur l’univers imaginé par Manon Fargetton. L’histoire des magiciennes et des magiciens, du royaume d’Ombre, du Dieu gris… L’intrigue est solide et se met en place, parfois on se demande ce que le début va nous apporter, où on va, et progressivement tout se lie, tout à un sens, rien n’est laissé au hasard. Le lecteur va naviguer entre le destin des deux femmes, mais aussi entre les eaux tumultueuses de la politique du royaume et des caprices des Dieux.
L’auteure a réussi à faire évoluer ses personnages et de quelle façon ! Ils traversent tous  un moment donné un tournant décisif dans leur vie et les événements, les gens, les façonnent.
Différents thèmes sont abordés, très forts, la liberté, le renoncement, l’acceptation de soi, des autres, la vengeance, l’espoir. Pour les développer, sachez que Manon Fargetton ne va pas épargner les personnages et le lecteur non plus. Le plus puissant est la dualité des êtres, faire mal en pensant faire le bien mais aussi apprendre à accepter d’être imparfait, apprendre à pardonner pour avancer. La dualité de l’ombre et de la lumière, des faux-semblants et des vérités, de la mort et de la vie, de la vengeance et du pardon. Le savoir et les non-dits, les mensonges et la vérité. On sent que l’auteure travaille dans le milieu de la lumière, son récit est tout en nuance, éclairage / part d’ombre… C’est encore plus flagrant que dans le premier.

Comme pour L’héritage des Rois-Passeurs, les personnages féminins sont forts et mis en valeur, un livre encore une fois un peu féministe mais cette fois si, en nuance, le Passé nous est révélé et les défauts des deux camps, magiciens qui ont le pouvoir et traquent les magiciennes, et ces dernières qui ne font plus confiances aux hommes… Le mystère sur ces personnages est levé par rapport au premier livre. Comme dans ce dernier, j’ai beaucoup aimé la façon de faire la magie, et encore plus je crois, ce que peuvent faire les magiciennes les illusions, seulement la méthode …. est loin d’être parfaite…

Un récit fluide et prenant. Des personnages consistants et attachants. Une histoire passionnante et terrible. J’ai eu beaucoup de mal à quitter cet univers, il me manque déjà. Je garde l’espoir que l’auteure aura peut-être envie d’y replonger un jour et alors, je me ferais un plaisir de continuer l’aventure même si beaucoup de choses ont été dites, on ne sait jamais ^^

Merci à Babelio et aux Editions Bragelonne pour la découverte et ce beau coup de coeur ❤

Le Paris des merveilles – T1 : Les enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel

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Bragelonne, 17€90, 384 pages

4ème de couverture

Paris, au début du XXe  siècle.
 
Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melons ; les dames portent des corsets, des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétardent parmi les fiacres le long des Grands Boulevards aux immeubles haussmanniens. Mais ce n’est pas le Paris de la Belle Époque tel que nous l’entendons : la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, des chats-ailés discutent philosophie et une ligne de métro permet de rejoindre le pays des fées.
 
Occupé à enquêter sur un trafic d’objets enchantés, Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan, se retrouve mêlé à une série de meurtres. Confronté à des gargouilles immortelles et à un puissant sorcier, Griffont n’a d’autre choix que de s’associer à Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien…
 
Bienvenue dans le Paris des Merveilles.

Mon avis

Une excellente lecture !

Isabelle de Saint-Gil est dans le train qui relie Saint-Pétersbourg à Varsovie  quand elle est dérangée par Lucien, un gnome, un de ses acolytes. Il lui annonce qu’ils sont poursuivis, ce qu’elle sait déjà, mais surtout, que leurs poursuivants sont très proches, vraiment très proches.  Ils vont donc devoir descendre du train. Le coin étant devenu trop dangereux, Isabelle de Saint-Gil, la belle intrigante, décide de rentrer à Paris.

En juillet 1909, à Paris, un homme se rend chez Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan.  Il trouve la maison vide. Cependant, poursuivant son chemin dans la maison, il finit par découvrir le mage au fond de son jardin s’affairant sur son invention la Pétulante, une motocyclette magiquement trafiquée. Le mage a oublié le rendez-vous pris par Monsieur Carrard, recommandé par monsieur Falissière, un excellent ami de Griffont.
Monsieur Carrard souhaite que Louis enquête sur un joueur de son cercle de jeu privé. Ce joueur gagne beaucoup sans jamais perdre et le directeur soupçonne quelque chose de magique derrière cela. Griffon accepte cette enquête.  Peu après, le mage retrouve Cécile de Brescieux une magicienne du Cercle Incarnat qui demande un service. Pour l’aider, il va devoir se rendre à Ambremer dans l’Outremonde. Autre monde dont l’influence n’a jamais été aussi présente qu’à Paris, une volonté des fées. Louis va mettre malgré lui, avec ces deux affaires, les pieds dans une drôle d’histoire de meurtres et de recel d’objets enchantés…

J’ai adoré retrouver l’écriture et l’imaginaire de Pierre Pevel. C’est un réel plaisir de découvrir ce Paris des merveilles, réellement bien construit, un véritable enchantement, un mélange bien dosé de merveilleux et de monde réel : des arbres qui parlent, une tour Eiffel en bois magique, des passage vers l’Outremonde, des chats ailés dotés de parole, le tout dans le vrai Paris du 20e siècle.

Dans ce premier tome, le lecteur apprend l’histoire de ce monde depuis que les fées se sont révélées, l’histoire récente de ces fées aussi, ainsi que l’existence d’enchanteresses, aux destins particuliers. Lors de divers événements emprunts de magie, le lecteur en apprend aussi beaucoup sur Griffont, ses amis et ses liens avec certains personnages.
Les fils des missions de Griffont vont se rejoindre pour une aventure passionnante, une enquête sur des objets magiques et sur le passé de l’Outremonde, d’Ambremer. Je préfère ne pas en dire trop / plus sur l’intrigue, pour vous laisser la découverte de ce merveilleux univers créé par Pierre Pevel.

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Griffont plus creusé que ce qu’on pourrait penser de prime abord. Il est attachant et j’ai beaucoup souri en découvrant son caractère et ses relations avec certains personnages féminins. De plus, tout ce qui tourne autour de la magie, d’Ambremer, du passé, etc. est vraiment passionnant.  J’ai aussi beaucoup aimé le personnage d’Isabelle de Saint-Gil, une voleuse pas comme les autres, elle aussi, un personnage plus profond que ce qu’on pourrait penser de prime abord. Le style est fluide et les dialogues sont bourrés d’humour, de second degré et je me suis beaucoup amuser lors de cette lecture. Tout cela, fait que ce premier tome est rythmé et que l’on passe un excellent moment de lecture.

Ce premier tome se lit très vite. D’ailleurs, je m’attendais un peu, au regard du format du livre, à un récit plus dense mais j’ai quand même beaucoup aimé. Le lecteur ne sera pas trop frustré à la fin car même si c’est un premier tome, que le récit est ouvert, on a bien une fin à l’enquête de Louis. Même si l’on n’est pas laissé en plein suspense, je n’hésiterai pas à acheter les autres tomes pour poursuivre l’aventure rapidement, surtout dans cette édition, avec les si jolies couvertures de Xavier Collette.

Les Dossiers Dresden – T1 : Avis de Tempête de Jim Butcher

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Milady, 7,00€, 384 pages

4ème de couverture

Tous les bons magiciens s’appellent Harry, et Harry Dresden est le meilleur. Techniquement, c’est même le seul dans sa  » catégorie  » : lorsque la police de Chicago est sur une affaire qui la dépasse, c’est vers lui qu’elle se tourne. Car notre monde regorge de choses étranges et magiques… et la plupart ne s’entendent pas très bien avec les humains. La magie, ça vous flingue un gars en moins de deux !

Mon avis

Une lecture détente mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Harry est magicien, il est aussi le seul qui officie régulièrement pour la police de Chicago, complément de son boulot de détective privé. Boulot qui ne paie pas fort, et faut reconnaitre qu’Harry a bien du mal à payer son loyer et ses factures. Pour la police, il bosse sur les affaires étranges et complexes, des affaires sur lesquelles elle bute face au paranormal. Surtout, que seule Murphy, croit vraiment à la magie, aux dons d’Harry, du moins c’est la moins septique de son équipe. C’est d’ailleurs pourquoi, elle doit gérer son service et subit énormément de pression de sa hiérarchie. Une relation tendue mais amicale unies les deux personnages.

Les affaires semblent repartir quand il reçoit un appel d’une femme qui souhaite l’engager pour retrouver son mari. Et qu’ensuite, il reçoit un appel du lieutenant Murphy. Cette fois-ci, Harry doit se rendre au plus vite dans un hôtel, où deux personnes ont été assassinées, de façon peu banale. Voire même sans équivoque, il y a de la magie là-dessous, un sort très puissant. Murphy demande alors à Harry de se renseigner sur la façon dont ce sort a pu être jeté et par qui. Cependant, Harry ne peut pas promettre à la flic de lui venir en aide, il est tenu de respecter les lois de la confrérie blanche, et sent que ce cas va le mener trop loin. Or il a une malédiction de Damoclès au dessus de sa tête et ne peut pas se permettre un pas de travers.

Il va alors devoir jouer serré, dans les deux affaires, car il a bien besoin de l’argent qu’il va pouvoir récupérer. Mais cela ne s’annonce pas facile, à peine sorti de l’hôtel, il est confronté au parrain du coin… Lors de son rendez-vous avec sa cliente, il sent qu’elle ne lui avoue pas tout… Harry aurait-il mis le pied dans un nid de guêpe ?

Une lecture en demi-teinte pour moi. D’abord, j’ai bien aimé la magie et la façon de la faire d’Harry, avec des petits riens, des choses basiques, c’est vraiment sympa. Harry a beaucoup d’humour, d’auto-dérision, se parle à voix haute. Il semble vraiment très puissant mais lutter pour ne pas sombrer vers la magie noire.
Dommage, cependant, on s’attache peu à ce personnage. Il n’est pas assez creusé, on a que des pistes sur son passé mais aucun développement. Forcément, c’est une saga, donc si le lecteur veut savoir ce qu’a vécu Harry pour devenir qui il est,  pourquoi il est sous le coup d’une malédiction, … et bien, il faudra lire la suite. Je ne suis pas forcément contre l’idée mais il reste qu’on a bien peu de billes pour s’attacher à lui.

La lecture est rapide mais toutefois, je n’avais pas une envie folle de me jeter sur le livre pour continuer. Le style est sympa mais pas transcendent. Toutefois, l’humour distillé par l’auteur rattrape la simplicité de l’écriture. Certaines scènes sont assez cocasses. Je reconnais avoir souri plus d’une fois. C’est ce qui permet, je pense, de sortir cette histoire du lot.

L’intrigue est bien menée, beaucoup d’actions et de rythme. On ne se repose jamais en fait, enfin, Harry. Il vit une véritable course contre la montre à la seconde moitié du roman. De ce fait, la lecture est dynamique. C’est dommage que l’auteur ne nous livre pas lus d’informations sur Harry et son passé, parce que du coup, je suis restée en attente et je n’ai vu que le côté « je vais toujours m’en tirer ». Alors que creuser un peu, l’aurais peut-être rendu plus attachant mais plus faillible aussi. J’aurai moins eu cette impression que tout est trop facile.
Pour l’histoire, on se doute vraiment vite de qui est le coupable. Mais, il est intéressant d’apprendre pourquoi et comment. De plus, j’ai été surprise par certains liens entre les personnages. De ce côté-là, c’est plutôt bien fait.
En tout cas, le personnage et les « dossiers » se prêtent bien à un approfondissement, je ne suis pas étonnée qu’une série ait été faite. Je suis assez curieuse de voir ce que ça a donné.

Un roman fantastique avec du bon et du moins bon, pas suffisamment original pour qu’il me marque plus que ça toutefois. Je ne pense pas lire la suite sauf si une opportunité se présente mais comme j’ai déjà plein de livres qui m’attendent, ça ne serait pas pour toute de suite de toute façon.

Apostasie de Vincent Tassy

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Editions du Chat Noir, 333 pages, 19,90€

4ème de couverture

Anthelme croit en la magie des livres qu’il dévore. Étudiant désabusé et sans attaches, il décide de vivre en ermite et de s’offrir un destin à la mesure de ses rêves. Sur son chemin, il découvre une étrange forêt d’arbres écarlates, qu’il ne quitte plus que pour se ravitailler en romans dans la bibliothèque la plus proche.
Un jour, au hasard des étagères, il tombe sur un ouvrage qui semble décrire les particularités du lieu où il s’est installé. Il comprend alors que le moment est venu pour lui de percer les secrets de son refuge.
Mais lorsque le maître de la Sylve Rouge, beau comme la mort et avide de sang, l’invite dans son donjon pour lui conter l’ensorcelante légende de la princesse Apostasie, comment différencier le rêve du cauchemar ?

Merci aux éditions du Chat Noir pour l’envoi de ce roman.

Mon avis

Pas loin du tout du coup de coeur !

Anthelme, jeune homme désabusé, ne trouve pas sa place dans ce monde. Il dévore des livres, s’imprègne des histoires et rêve de mondes et de vies qui n’existent que dans les écrits. Sans attaches, il décide de voyager et d’errer par monts et par vaux au gré du vent. Cependant, un jour il pénètre dans une étrange forêt d’arbres rouges, dans laquelle il perd souvent la notion du temps, des heures, des jours et des nuits. Il découvre une cabane dans laquelle il s’installe. A partir de là, il va parcourir cette étrange contrée, entre lieux enchanteurs et sentiers déroutants. Il la quitte de temps en temps pour se rendre dans la ville la plus proche dans laquelle il pille la bibliothèque, tenue par Alice, de ses ouvrages fantastiques et envoûtants, des romans qui le font s’évader, vivre des vies et des histoires qu’il ne pourra jamais vivre. Un jour, il va tomber sur un roman fascinant qui parle de l’endroit où il a élu domicile depuis 3 ans. La Sylve rouge. Ainsi, il n’est pas seul à connaître cet endroit. Le jour où il le rapporte à la douce Alice, il va rencontrer Alvaron, auteur mystérieux, habitant de la Sylve, doté d’un magnétisme étrange.

Alvaron va donner rendez-vous à Anthelme dans un lieu à la fois ensorcelant et angoissant, la maison des Effraies. Dans cette tour sans âge, il va faire la connaissance de personnages singuliers et du maître de la demeure : Aphelion. Être autant charismatique qu’étrange, autant triste que fascinant, autant mystérieux que troublant…  A la douce lumière d’une bougie d’Ellébore, au son de la harpe, Aphelion va prendre tout son temps à conter, entre autres étrangetés, l’histoire mélancolique et sublime de la princesse Apostasie.

Ce roman, découpé en 3 parties, est une merveille. Au début, le lecteur découvre Anthelme, un être à fleur de peau, et sa vie dans la Sylve rouge. J’ai eu un peu de mal avec les premiers chapitres, tout s’est enchaîné très vite. Je m’attendais à suivre Anthelme avant la Sylve mais non, l’auteur nous plonge dans le vif du sujet dès le départ. C’était donc le temps d’accrocher au rythme de l’histoire et de me laisser bercer. La seconde partie se passe dans la Maison des Effraies,  et suite, … je vous laisse le plaisir de la découverte.

La plume de l’auteur est magique, très belle, envoûtante, je me suis laissée porter par les mots, les sonorités. C’est soigné, travaillé, chaque mot semble pesé et choisi avec soin. Le travail d’écriture a dû être important ou la muse très inspirée. C’est difficile d’en parler sans avoir l’impression de trop en dire, j’ai presque envie de vous laisser la surprise ^^

Le récit, l’histoire d’Anthelme est mélancolique, poétique, intemporelle. Pour le plus grand plaisir du lecteur, l’univers se veut sombre, romantique, un peu macabre, mais doux. L’auteur réussit à mêler les contraires: la cruauté et la douceur, la folie et l’espoir, la lumière et la nuit, la chaleur et le froid, … le tout dans un entêtant parfum de fleurs étranges et dans des décors abruptes. Même dans la manière d’écrire, Vincent Tassy souffle la modernité et le passé, il allie les références aux contes de notre enfance avec une histoire de buveurs de sang, hors d’âge, différente de celles déjà contées même si on y retrouve des thèmes chers au genre sous une nouvelle inspiration : ambiguïté sexuelle & sensualité exacerbée, souffrance & délivrance, rêves & réalité,…

La partie dans la Sylve est calme, c’est un temps propice à la découverte et à l’émerveillement, mélange de fascination pour sa flore étrange : fleurs et arbres rouges et de simplicité : promenades et repos. Ce qui se passe dans la maison des Effraies fait passer le lecteur du calme à l’agitation et il passe par une foule de sentiments. Dans cette demeure envahie d’effraies, de lierres et d’épines, on s’y sent à la fois bien et oppressé, fasciné et effrayé. Le merveilleux y côtoie l’horreur. On vit un émerveillement malsain dans une aura surnaturelle.
Tout le roman est poétique et enivrant, les lieux, les personnages, j’ai oscillé entre malaise et ravissement. L’histoire d’Apostasie et de ses parents m’a touchée, si belle, si triste, …. J’ai aimé découvrir Lavinia, liée à un amour inconditionnel non partagé; Ambrosius, si doué, si sensible et à la fois si grave. J’ai eu mal avec eux, espéré avec eux, lutter à côté d’eux. J’étais, comme Anthelme, envoûtée par les histoires, les drames, le beau, le merveilleux et l’horrible. Puis une révélation m’a frustrée autant que le protagoniste ! Pour dire comme l’histoire se vit avec intensité. Heureusement, tout n’est pas terminé à ce stade de la lecture. Pour le reste, il faudra lire ce roman.

Je retiendrai une histoire magnifique, envoûtante, différente et mélancolique et une plume précise, belle, avec sa musicalité et son rythme particulier. Ainsi que l’amour des belles histoires, des mots, des livres. Une réussite. Je vous conseille vivement ce roman et la découverte de cet auteur.

Il était une fois… Veillées de Noël au coin du feu

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Editions Eveil et Découvertes, 25€, 144 pages

Achat d’occasion

4ème de couverture

Ce magnifique livre-CD vous plonge dans la tradition et la magie de Noël.
Le livre réunit autour de 4 thèmes, 10 contes magnifiquement illustrés de peintures et gravures de la première moitié du XXe siècle.
Sur le CD, les conteuses de La Maison des Contes et des Histoires vous délivrent une interprétation enchanteresse de 4 contes.

Mon avis

Un superbe livre qui m’a accompagné avant et un peu après Noël, des contes qui mettent dans l’ambiance des fêtes mais qui servent aussi à faire passer des messages. J’ai été ravie de relire des contes que j’aime beaucoup, bien que parfois triste, qui ont marqué mon enfance : La petite fille aux allumettes et La reine des neiges de Hans Andersen ainsi que Un conte de Noël de Charles Dickens. De lire enfin en entier La légende de Saint-Nicolas  et Casse-Noisette. Et de découvrir de petits textes Les contes du Berger : La légende du chemin creux de C Labelle, Les lutins et le cordonnier des Frères Grimm, Le Sapin d’Hans Andersen et Le sapin qui chante de Simon & Schuster et enfin La petite fille de neige d’après un conte russe.

Ces nouvelles et contes peuvent tour à tour émerveiller le lecteur et l’embarquer dans la magie de Noël comme Le Sapin qui chante, l’entrainer vers les affres de la réalité de Noël qui est parfois cruel pour ceux qui n’ont pas le sou comme la pauvre petite fille aux allumettes ou encore les prendre par la main pour leur montrer l’espoir et la bonté tels les fantômes qui vont s’occuper de Scrooge ou la petite fille de neige pour un couple sans enfant. Ces légendes montrent aussi qu’il ne fait pas bon vouloir être ce qu’on est pas ou vouloir ce qu’on ne peut pas avoir comme Le sapin d’Andersen qui veut tellement quitter sa forêt et vivre des aventures… mais il va découvrir à ses dépends ce que deviennent les si beaux sapins de Noël.

Le livre est magnifique, sa couverture déjà et puis ensuite le choix des illustrations, tirer des textes d’autrefois qui donnent du cachet aux récits. On y trouve les noms entre autres d’André Pécoud, Adèle Werber et Doris Heins, Richard Scarry, Maurice Berty et beaucoup d’autres.

Pour le CD avec 4 contes (Les lutins et le cordonniers, Le sapin, La reine des Neiges et Casse-Noisette), j’avoue ne pas l’avoir écouté encore. Je me le garde pour Noël prochain. J’avoue avoir acheté le livre sans me rendre compte qu’il contenait un CD… C’était une belle surprise. Je pense que c’est un plus pour ce bel ouvrage.

Un beau recueil avec 10 contes à découvrir ou redécouvrir et un beau objet-livre-CD.

Le roi des fauves d’Aurélie Wellenstein

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Scrineo, 352 pages, 16,90€

Prix des Halliennales 2015

4ème de couverture

Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort.
Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ».

Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…

Mon avis

Une excellente lecture !

Dans le village d’Ivar, les habitants ont faim. Une famine de grande importance commence. Ivar, fils du forgeron, accompagné de deux de ses amis d’enfance Oswald, fil de l’herboriste et Kaya, fille de couturière décide de partir à la recherche de nourriture. Cependant, comme il n’y a plus rien chez eux et dans les bois environnant, ils se rendent sur les terres du Jarl où bien entendu, le braconnage est interdit. Les 3 amis arrivent mort de trouille dans les bois du Jarl et réussissent à prendre un lièvre. Malheureusement, ils sont repérés par le berserkir du Jarl qui les tient en respect. Le Jarl rejoint bientôt son hideux compagnon et sa cruauté est bien pire que celle du berserkir qui le sert. En effet, la créature est sous le contrôle de son maître, lié par une magie et ne peut s’y soustraire.

La rencontre entre ses personnages ne passent mal et de retour au village, les 3  jeunes adultes décident de n’en compter mot à personne et de reprendre leur vie. Cependant, un matin des Valkyries accompagnés de berserkirs débarquent au village et Ivar, Kaya et Oswald sont arrêtés pour meurtre ! Et leur châtiment sera d’être transformé en berserkir lors d’une cérémonie. Où ils découvrent ce que sont réellement ces créatures mi homme mi bête. La transformation prend en moyenne 7 jours pendant lesquels ils traverseront Hadarfell. Il semble n’y avoir aucun espoir d’y échapper, sauf peut être de répondre à l’appel du roi des fauves…

J’ai adoré cette lecture originale et très bien écrite. Elle se démarque des autres récits et c’est agréable de lire quelque chose de nouveau auquel on ne s’attend pas. Parce que tout le long du récit, le lecteur se demande où Aurélie Wellenstein veut en venir. L’histoire ne prend pas le cours de ce que je croyais qu’il prendrait. Rien ne se passe comme je m’y serai attendu en tout cas. Le récit s’inspire des mythologies nordiques (et ça change je n’en lis quasiment pas) et des guerriers ours: berserkir. J’ai adoré ce qu’a utilisé l’auteur pour récit.

Les héros ne sont pas épargnés par leur aventure. La psychologie d’Ivar et de ses compagnons est brillamment retranscrite, tout comme la lente transformation qui se fait en eux. Ce qu’ils vivent, est incroyablement dur, difficile et injuste et leur esprit est malmené. Que faire ? Comment réagir lorsque vous devenez un animal ? Que reste-t-il de votre humanité  quand s’exprime la bête en vous ? Faut-il l’accepter ou la combattre ? Faut-il baisser les bras, renoncer ? Ou est-il possible de vivre en étant l’un et l’autre ? Comment réagir quand votre corps se transforme  ? Quand vos instincts changent ?

La façon dont les personnages changent, caractère et physique, tout est vu à travers les yeux d’Ivar qui combat ce qu’il devient et ce qu’il espérait. L’auteur s’en sort à merveille dans ces descriptions qu’elles traitent de la psychologie des personnages ou des décors et créatures. Je n’ai eu aucun mal à m’imaginer les bersekirs, mi-homme mi-bête. Je ne m’attendais pas un tel panel de possibilité dans le choix de la transformation. Comme les berserkirs sont traqués et utilisés par les hommes comme des armes, je n’avais pas imaginé qu’il puisse y avoir des animaux plus faibles…

Le récit est bien plus tragique que ce à quoi je m’attendais et je trouve que l’auteur a su parfaitement surprendre son lecteur le long de ce qui ressemble à un chemin initiatique très particulier. Chacun des personnages va réagir différemment à sa transformation, à ce qu’il peut en attendre, espérer ou perdre espoir, la lutte si difficile contre ce qui est en eux. J’ai beaucoup aimé le passé du royaume ancien et les révélations qui nous sont faites.

Je ne m’attendais pas non plus à la finalité du récit, je m’étais trompé sur ce que je pensais qu’il se passerait et je suis ravie de m’être égarée au début de ma lecture parce que j’ai avancé en me disant « oh il se passe ça ?  » « pourquoi ils font ça » « qui est donc le roi des fauves ? »… Quelle excellente surprise que ce livre ^^
Il n’y a pas d’époque clairement indiquée mais le style et l’atmosphère étrange font penser à une sorte de moyen-âge et même sans datation, on s’y croit très bien. Le récit n’est pas trop horrifique mais les personnages n’étant pas épargnés dans leur voyage, une tension s’installe progressivement.

Dernier point et non des moindres, la couverture d’Aurélie Police est magnifique ❤ Elle retranscrit à merveille les berserkirs et l’atmosphère du roman. On est vraiment vraiment pas passé loin du coup de coeur pour cet excellent roman young adult, presque inclassable ^^ Bravo à Aurélie Wellenstein pour ce récit original et parfaitement travaillé. Il a gagné le prix des Halliennales 2015 et c’est amplement mérité !!! J’aurai plaisir à lire un autre des textes de cette auteure très prometteuse.

(j’ai respecté le singulier et le pluriel utilisés par l’auteure même si on écrit plus souvent berserk et berserkir)

Passeurs – T1 : Jeffrey Horlaw de Lucille H. James

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Nats Editions, 374 pages, 17€

Merci à Nats Editions de m’avoir sollicitée et pour la découverte d’un de leur titre. C’est toujours un plaisir de découvrir une maison d’éditions, merci de votre confiance.

4ème de couverture

Outre des professeurs détestables et une cantine infecte, l’institut Walter Walbotte totalise près d’une dizaine d’élèves portés disparus. Depuis cinquante ans, des collégiens s’aventurent dans la forêt autour de l’école pour ne plus jamais en revenir. Aussi, lorsque le jeune Nathan disparaît à son tour, Jeffrey Horlaw redoute le pire. Lancé à sa poursuite avec son ami Ted, il découvre un puits secret, un manoir envahi de squelettes mutants et une organisation armée bien déterminée à intercepter les intrus. Jeff avait tort : le pire ne fait que commencer.

Mon avis

Un roman jeunesse très sympathique.

Le premier tome de Passeurs raconte l’histoire d’un jeune garçon de 14 ans élève à l’Institut Walbotte et qui va vivre une aventure extraordinaire. Jeffrey Horlaw fait parti un groupe d’amis qui la nuit tombée se retrouve à l’extérieur de l’Institut pour fumer quelques clopes et discuter des derniers ragots. Braver les interdits leur permet de tenir le coup dans ce lieu austère et légèrement déprimant. Jeff, Nathan, Ted et les autres commentent les rumeurs qu’on entend dans les couloirs. Comme celle qui raconte que presque qu’une dizaine d’élèves aurait disparu dans les bois et personne ne les aurait jamais revu.

Un matin, Jeff arrive en retard et se retrouve exclu du cours. Dans la bibliothèque de l’Institut, Jeff déniche un vieux carton avec des coupures de presse qui relatent la disparition des élèves de l’Institut. Elles racontent les enquêtes qui piétinent, des affaires certainement étouffées par le directeur de l’Institut. Par une des vitres du lieu, il aperçoit Nathan jouait au foot avec les gamins de son âge pendant que Ted drague une fille. Il aperçoit également le surveillant venir vers Ted et probablement lui demandé de garder à l’œil le groupe de Nathan pendant qu’il s’en va faire autre chose. Mais l’adolescent n’a d’yeux pour sa conquête du jour…

Pendant sa retenue, Jeffrey s’endort. Ted le réveille paniqué. Alors qu’il devait surveiller les garçons, il est retourné draguer la fille. Pendant ce temps, Nathan a disparu. Il s’est dirigé vers la forêt. C’est là-bas que les autres enfants ont déjà disparu. Jeff propose d’appeler la police alors que Ted veut partir à la recherche de Nathan dans les bois. Après une dispute, ils partent finalement à la recherche de Nathan dans la forêt. Au cœur de la forêt, ils tombent sur un puits. Ils y entendent un hurlement et Jeff décide de descendre dedans. Bizarrement, la matière se déforme et Jeff atterrit devant un tunnel. Ted le rejoint et ensemble, ils vont explorer les lieux à la recherche de Nathan. Cependant, des choses étranges vont survenir. Comme croiser une armée de squelettes hostiles et en cherchant à leur échapper, ils se heurteront à des militaires spécialistes des explosions. Où sont-ils tombés ?

J’ai bien aimé ce roman jeunesse remplit d’action et de rebondissements. A la lecture du résumé, on ne s’attend pas du tout à ce que va découvrir Jeffrey. Le début est un peu classique, j’avoue avoir eu du mal à visualiser certaines scènes. Il y a en effet, quelques bizarreries au début. Mais ces dernières finissent par s’expliquer. Et ensuite, tout s’enchaine très vite. L’aventure de Jeffrey ressemble à une longue course mais on ne s’ennuie nullement en le suivant. De l’autre « côté », il est récupéré par un groupe d’adolescents et il comprend vite que le monde dans lequel il est « tombé » est semblable en certains points au sien mais que sur bien des points, il est très différent !

Des portes relient le monde dans lequel il est passé à celui de l’Institut Walbotte. Et il existe des passeurs qui surveillent les portes, aident ceux qui passent mais le but n’est pas de les laisser rester, plutôt de les renvoyer chez eux dans les meilleurs conditions. Seulement, des circonstances particulières n’ont pas permis à Jeff de rentrer chez lui. Malgré son manque d’expérience, d’endurance, de condition physique et son âge, il réussit peu à peu à s’intégrer au groupe de passeurs qui l’a recueilli. Parmi eux, Jeffrey apprend à connaître Réo un guérisseur, Lyune une guerrière et Dinn qui aime faire des étincelles. Toutefois, il a vécu des choses traumatisantes et peine à trouver sa place. Jeffrey est un personnage sympathique même si j’avoue ne pas avoir réussi à m’attacher complètement à lui. Il m’a manqué quelque chose mais je ne serais pas vraiment dire quoi. Mais les personnages secondaires m’ont tellement plu que finalement, ça ne m’a pas tellement dérangé.

J’ai beaucoup aimé le monde de Réo, Lyune et les autres, un monde de magie : prophétie, carte explosive, potion de guérison, différents pouvoirs, comme manipuler la matière, arrêter le temps… Ce monde est composé de choses issues de notre monde et d’autres choses complètement différentes… Les habitants sont « gouvernés » par des oracles, au nombre de 5. Chacun à ses caractéristiques et ses « dons ». Une prophétie existe qui lie la destinée des oracles. Il est dit que les 5 oracles réunis peuvent ouvrir une porte vers un 3ème monde où ils trouveront le Dieu endormi. Mais des guerres ont dévasté le monde, deux oracles ont disparus et une partie du monde est depuis aux mains d’une étrange milice… On sent progressivement qu’il y a des choses étranges dans la politique de ce monde. Que certaines choses ne collent pas mais on ne sait pas quoi…. Certaines choses inexpliquées arrivent sans que l’on puisse trouver qui les a provoqué. Que se trame-t-il dans l’ombre ?

Il n’y a pas que des passeurs et 5 oracles, le monde comprend aussi des disciples (religion), des marchands (commerce), les alchimistes (scientifique), des guérisseurs (santé), etc. Et la milice… Qui traquent les voyageurs, les clandestins, et qui n’hésitent pas à tuer pour obtenir ce que ces dirigeants veulent. Ils ont déjà l’Est et chercher à conquérir le Sud. Que cherchent-ils ? Pourquoi ? Qui se cache derrière la milice ?

Dans ce premier tome, l’auteur pose son univers, commence à semer la trame de son histoire. Il est toutefois pas non plus trop introductif, il y a beaucoup d’action, c’est très rythmé. Le lecteur est vraiment pris dedans l’histoire, à vouloir savoir ce qu’il va se passer et il y a pas mal de rebondissements. Attention, il ne faut pas trop s’attacher aux personnages, en effet, l’auteur ne fait pas dans la dentelle avec eux et prend un malin plaisir à en faire disparaître. Et pour ce qui me connaissent, c’est un bon point ! Je ne m’attendais pas du tout à la fin et là encore c’est un très bon point ! J’ai trouvé le style de l’auteur hésitant au début, mais très rapidement, dès qu’on bascule avec Jeffrey dans l’imaginaire, que l’intrigue se met en place, le style est plus fluide, les pages se tournent toute seule (ou presque).

Passeurs est un jeunesse / Young adult avec ses qualités et ses petits défauts. J’ai relevé quelques incohérences qui ne gâchent cependant pas la lecture (comme une erreur de prénom) mais j’ai trouvé qu’il y avait parfois un peu trop de surenchère « magique ». Je suis à fond pour les formules magiques, les pouvoirs des oracles, les sorts, etc. parce qu’ils sont essentiels à l’histoire mais je me serais bien passé des licornes et des grenouilles qui parlent…  Le gros point fort du récit c’est l’action, j’en ai même oublié de descendre à ma station de métro, c’est pour dire. J’ai vraiment envie de connaître la suite, je continuais donc à suivre les passeurs… J’ai apprécié les illustrations intérieures aussi à chaque début de chapitre, ça donne un petit plus à l’imaginaire. Une série qui s’annonce passionnante et sympathique.

Le parfum du mal, T2, Fille d’Hécate de Cécile Guillot

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Editions du Chat Noir,  pages, 14,90€

4ème de couverture

«Il parait que je suis devenue une femme et une sorcière accomplie… pourtant j’ai besoin plus que jamais qu’Hécate guide mes pas. Me voilà au service de la police, à tenter d’élucider des meurtres grâce à mes pouvoirs naissants. Ajoutez à cela ma recherche de boulot et mon ex qui refait surface… Voilà de quoi être déboussolée ! »

Après la découverte de ses dons d’empathie, Maëlys est propulsée au sein d’une enquête macabre : des jeunes filles ont été retrouvées atrocement mutilées, les scènes de crime évoquant la magie noire. Elle et ses amies vont devoir explorer les côtés les plus sombres de Marseille tandis que la vie sentimentale et professionnelle de notre héroïne ne fait que se compliquer de plus en plus…

Mon avis

Une joie de retrouve Maëlys !

La lecture commence quelques instants après la fin de l’intrigue du 1er tome. On retrouve l’héroïne là où on l’avait quitté, juste après son anniversaire quand elle a été appelée par Patricia. Cette dernière sollicite son aide au plus vite. Maëlys se rend donc sur place accompagnée de  son amie Dorine. Même si elles connaissent Patricia et savent qu’elle aide la police dans ses enquêtes, les jeunes femmes sont quelque peu surprises de se trouver sur une vraie scène de crime. De quoi vous retourner même la plus courageuse des sorcières. Surtout que ce n’est vraiment pas beau à voir. Il s’agit de l’assassinat sauvage d’une jeune femme. Ce n’est pas la première victime et cela ressemble à un crime rituel. La mort a été mise en scène. Maëlys ne  peut malheureusement pas venir en aide à la police mais Dorine se rend compte que le rituel ressemble à ce qu’elle a déjà lu dans des livres de magie noire. Elle va donc faire des recherches pour aider Patricia.

Maëlys l’introvertie change peu à peu, elle s’affirme au contact de ses amies. Elle n’est plus seule, elle peut partager sa découverte de la magie avec des amies de confiance. De plus, la vie de la jeune femme est en complète évolution. En effet, Maëlys a trouvé un travail en CDD pour quelques semaines dans un centre. Elle va remplacer une psychologue en arrêt et va devoir aider des adolescents étranges et perturbés. Un véritable challenge mais Maëlys se sent prête à relever le défi, et elle peut compter sur son récent savoir magique pour affronter ses angoisses. Parmi les adolescents perturbés voire limite psychopathes, Maëlys va tomber sur Jehane qui voit et parle à des personnes décédées. Réalité ou pathologie? Jehane voit-elle réellement des fantômes ? Ou a-t-elle besoin d’une aide médicale ? La jeune sorcière est un peu coincée, l’éthique l’empêche de poser clairement la question à l’adolescente. Mais on peut compter sur Maëlys pour faire tout ce qui sera en son pouvoir pour lui venir en aide.

L’ambiance de ce tome est plus sombre. Il règne ici  une atmosphère noire avec tous ces meurtres et la magie noire.  Le lecteur apprend à nouveau plein de choses sur la magie, sur certaines célébrations païennes, notamment Lughnasad (qui je pense, est une des saisons païenne préférée de l’auteur). Personnellement, j’adore cette fête, son symbolisme et l’ambiance. L’atmosphère d’été et d’abondance. Ici le contexte est particulier, et j’ai apprécié trouvé dans le récit quelque chose différent, presque « détourné », vers de plus sombres desseins. Les informations « magiques » sur la Wicca sont parfaitement distillées dans le tome. Une nouvelle fois, on apprend des choses nouvelles de manière agréable, avec une note encore plus sombre (car ancrée dans la réalité).

J’aime beaucoup cette héroïne qui s’affirme et qui doute aussi. Sa simplicité et sa façon très cohérente de voir les choses, d’appréhender sa nature, sa magie, m’ont séduite. Cécile Guillot a également ajouté des parties rêvées qui sont chargées de symboles, et qui annoncent certainement les révélations du 3ème tome.

Pour l’héroïne, en plus de la pratique de sa magie et de son nouveau travail, il y a des événements dans sa vie amoureuse. Maëlys pense beaucoup à Alex qui est absent mais elle décide d’aller de l’avant. Elle retombe même sur son ex petit copain Anthony, le gendre idéal. Cependant, il va s’apercevoir que la vie de la jeune femme tourne désormais autrement, il voit ses lectures, son environnement et ne cherche pas à en discuter avec elle, pour lui, c’est sur, elle tourne mal ! Comme la jeune sorcière va-t-elle réagir ?
J’ai apprécié que l’héroïne soit d’une nature à ne pas se laisser abattre, qu’elle ne se jette pas non plus à corps perdu vers quelqu’un d’autre. Elle a bien sur des doutes mais elle réfléchit. Elle murit au fil des romans et j’aime vraiment sa personnalité.

J’aime toujours la douceur de l’écriture de Cécile et ses connaissances sur la Wicca, les rituels, le bien-être, les symboles, la magie. Et elle a su durcir son style pour aborder des choses plus sombres, plus noires dans ce nouveau récit.

Seul bémol dans cette lecture, la disparition d’un personnage secondaire qui n’est pas vécu par les protagonistes comme je m’y attendais. Du coup, pour moi il y a eu un manque d’émotion face à cet événement. C’est difficile d’expliquer vraiment pourquoi sans spoiler. En dehors de ce point, j’ai beaucoup aimé retrouver Maëlys, sa quête initiatique, jeune sorcière à la découverte d’elle-même, confrontée à des choix. C’est un personnage que je prends plaisir à suivre même si parfois, il faut le reconnaître, elle a le chic pour aller, avec inconscience, au-devant du danger ! Le tome 3 s’annonce particulièrement intéressant avec des révélations sur l’histoire de Maëlys. Vivement la lecture du chant de la lune !

Le chaudron des âmes d’Anne Rossi

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Editions Voy’[el], collection e-court, ebook, 0,99€

4ème de couverture

Plusieurs siècles après son incarnation en Dana, la séraphine Viviane doit se rendre sur Terre : le chaudron de Dagda a repris du service et les morts reviennent à la vie. L’archange Arthur sera là pour la seconder. Ainsi que Merlin, toujours aussi enchanteur… Mais la présence de leur vieille ennemie Morgane risque de changer la donne.

Mon avis

Tout d’abord merci à Editions Voy’el, à la Collection e-court et Manon & Tesha pour l’envoi de cet e-court 🙂

Je n’avais pas encore découvert Anne Rossi et je suis bien contente d’en avoir eu l’occasion avec cette nouvelle. J’aurais pu pourtant parce qu’elle a déjà été publié dans un recueil que j’ai à la maison mais que je n’ai pas encore lu…

Le lecteur découvre la Séraphine Viviane en train de scanner un codex dans la bibliothèque du Paradis. Métatron le régent des Séraphins rentre dans une vive colère, le chaudron de Dagda a été retrouvé et est utilisé. Cet artéfact des Enfants de Dana a pour propriété de ramener les morts. Métatron va charger, bien malgré elle, Viviane, de la recherche de ce chaudron, elle pourra compter sur l’aide d’un Archange qu’elle connait bien Arthur. Comme elle, ce dernier s’est déjà réincarné sur Terre. Ils pourront également compter sur Merlin, ange à part entière, qui lui est rester sur Terre. Les retrouvailles où souffleront le chaud et le froid, satiné du danger de retrouver leur vieille ennemie la Morrigane.

Je l’avoue il faut adhérer au concept de retrouver de nouveau à notre époque Viviane, Arthur et Merlin. Oublié les chevaux et les codex, bonjour les ordinateurs, les portables et les voitures. Mais l’ancienne magie est toujours présente et les trois amis savent toujours d’en servir. Une fois qu’on adhère à cette réécriture, la nouvelle se lit toute seule comme une mini enquête sur la réapparition du chaudron qui ressuscite les morts et l’affrontement avec ceux qui tire les ficelles.

J’ai bloqué un peu au début, les deux premières pages mais ça m’a beaucoup plu de retrouver les personnages de la légende arthurienne, qui ont conservé leur passé en mémoire et qui ont même, pour Viviane connu d’autres réincarnations légendaires sur Terre.

L’auteur n’épargne pas ses personnages et la tournure du récit va prendre des accents plus dramatiques. Les liens entre les personnages, leur façon de voir les choses, de les appréhender,rendent les personnages attachants. L’auteur est resté, même si le décor est différent, dans la veine de la légende arthurienne avec le lien entre Merlin et Viviane, Arthur et son âme guerrière. On trouve parfaitement l’idée que l’on se fait d’eux et celle de ce qu’ils pourraient ressentir en débarquant en plein 21ème siècle.

L’auteur a décidé d’émailler son récit de confrontation entre les anciens us et coutumes et l’ancienne magie avec la technologie actuelle. Ce qui crée un décalage assez drôle. Et à la fois, il y a une sorte de nostalgie qui règne entre les lignes.

J’ai aimé le style de l’auteur, assez sobre mais efficace. Anne Rossi dispose d’un bagage sur les légendes et les contes solides et j’ai aimé retrouvé les références qu’elle utilise dans son texte.

La fin du récit est émouvante, c’est une jolie fin teintée d’espoir, symbole de renaissance. Un texte très sympathique pour découvrir l’auteur.

Merci encore à la collection e-court pour ce partenariat très enrichissant et rempli de découverte.