Le Nibelung – Tome 1 – Le carnaval aux corbeaux d’Anthelme Hauchecorne

carnaval

Editions du Chat Noir, 19,90€,

4ème de couverture

Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal.
Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu.
Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu… Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite… Saura-t-il percer les mystères de l’Abracadabrantesque Carnaval ?

Mon avis

Coup de coeur  ❤

D’ailleurs comme à chaque coup de cœur, c’est super difficile pour moi d’en parler, j’ai tellement envie que les gens se ruent sur ce livre mais en même temps leur laisser la surprise de la découverte fabuleuse qu’ils ne manqueront pas de faire, que je ne sais comment aborder cette chronique.

Peut-être déjà en disant que je l’ai lu deux fois, une fois en bêta lecture à un stade assez avancée (la dernière si je me souviens bien) et j’avais adoré. Puis, une seconde fois où je l’ai reçu si gentiment par l’auteur. Et là, je m’étais dis « bon tu le lis vite comme ça fait pas un an que tu l’as lu » et … bien non, j’ai replongé dedans comme la première fois, c’était toujours aussi prenant, je voulais retrouver les détails (et les différences suite aux dernières modifications) et finalement j’ai pris mon temps pour le savourer une seconde fois. Et je crois bien que plutôt, je le relirai encore et que le plaisir sera toujours le même.

Car quelle ambiance ce carnaval,  j’en ai eu la chair de poule ! Je n’avais jamais envie de m’arrêter. Dès le début, j’ai eu envie de pousser les portes de cette semaine de Toussaint et de ses spectres. C’est vraiment une lecture pour cette saison-là mais pas que ! (On peut la lire à tout moment, pas de doute mais les soirs d’Octobre, la magie va se révéler un peu plus). L’intrigue est effrayante juste ce qu’il faut. Adapter à tous les publics et les tranches d’âge d’ailleurs. Ce n’est pas parce que l’histoire met en avant des adolescents que les adultes s’en trouveront chagrinés ou frustrés ! Parce que coté, adultes justement, forains notamment mais aussi membres de la communauté de Rabenheim, il y a de quoi faire ! Et quelle galerie de portraits ^^ On ne s’ennuie pas une minute entre les dialogues savoureux, la musicalité de l’écriture, la poésie et le joyeux macabre. Cette plongée dans l’Est et ses légendes est vraiment un petit bijou de fantastique.

Le carnaval aux corbeaux m’a fait penser aux récits et séries de mon enfance. Avec une teinte de pourritures et de sombrécumes en plus ^^  Le lecteur ressentira, à n’en pas douter, les influences artistiques d’Anthelme entre Edgar Allan Poe et Tim Burton, cet univers fantasque très imagé aux relents de pourriture saupoudré de merveilleux, très visuel et sonore pourrait facilement être adapté en conte animé ou en film pourquoi pas ^^
Encore une fois, je suis impressionnée par le style si travaillé de l’auteur. Cette façon de dépeindre les personnages, les lieux et les décors mais aussi de donner vie à ses personnages hauts en couleur, avec des joutes verbales mémorables entre les deux héros Ludwig et Gabriel et les autres personnages.  Quelle gouaille de nouveau. Il nous sert une histoire fascinante, à la fois drôle et sensible, mystérieuse et frissonnante avec un arrière gout sucré, aux odeurs fétides et nauséabondes; un mélange des genres et le gout des mots, une poésie, un conte, un imaginaire influencé certes (Poe, Grimm, Burton,…) mais qu’il réussit à rendre unique et original.

Je me suis attachée à Ludwig Poe ce garçon qui possède une sensibilité pour le paranormal mais surtout qui souffre de n’avoir pas connu son père et qui aimerait le retrouver. Sa relation avec sa mère est tendue mais on note aussi l’affection qu’ils se portent mutuellement. Le jeune garçon, régulièrement tête en l’air est aussi la tête de turc préféré des plus grands et surtout d’Otto. Heureusement, il y a Gabriel Grimm son copain, son opposé, presque aussi transparent que Ludwig est bizarre. Gabriel qui doit composer avec ses frères chahuteurs et ses parents qui traversent des difficultés financières. Parents qui voient d’un très mauvais oeil son amitié avec le fils Poe d’ailleurs. Quand un étrange carnaval s’installe en ville, Ludwig commence à recevoir des lettres de son père disparu acheminée par bien d’étranges façons. Il va tomber sur une fille encore plus bizarre et dérangée que lui. Le comportement des parents de Gabriel va changer aussi et ce dernier va fouiller un peu dans le passé familial. Ludwig et Gabriel vont vite se rendre compte que les apparences peuvent être trompeuses qu’elles concernent les étranges forains ou leur propres familles.
Je n’en dirais pas plus que l’intrigue. Mais le récit ne manquera pas de rebondissement, de révélations, de surprises et de coups bas.

J’ai beaucoup aimé les personnages secondaires également, Slike la petite peste dont la répartie est juste hallucinante ! Je n’ai pas toujours compris ses réactions mais ça fait tellement parti du personnage ^^ J’ai adoré détester Alberich, avec lui on ne sait jamais sur quel pied danser, est-il sincère ? Cherche-t-il à embrouiller Ludwig ? Est-il cruel ou juste aigri ? Dame Vala est aussi un personnage attachant dans son genre comme le géant Frost. L’Abracadabrantesque Carnaval est bien un personnage à part entière dont on découvre l’histoire qui ne manquera pas de faire frissonner les lecteurs sensibles.

Il ne faut pas avoir peur de vous lancer dans ce récit, c’est un tome 1 mais il y a bien une fin, la grande majorité des mystères sont levés et même je me demande ce que Le Nibelung nous réserve la prochaine fois ! Pas de doute pour moi, je me jetterai sur la suite A la Cour des nuits d’hiver (si je ne me trompe pas).

Cette histoire m’a donné envie d’approfondir les contes et les légendes du Nord ou de l’Est que je ne connaissais pas, le Nibelungen un peuple de nains légendaires de la mythologie germanique, l’Élivágar de la mythologie nordique ou encore le Schimmelreiter, inspiré de l’Homme au cheval blanc de Theodor Storm (mixé avec la Mort de Pratchett non ?) bref, toute une foule de légendes, de thèmes passionnants qui manquent les esprits et donne envie d’en connaitre, d’en savoir plus.

Un gros plus, pour cet ouvrage sorti dans la collection  Graphicat des Editions du Chat Noir sont les illustrations, la mise en page et la typographie très travaillée elle aussi. Pour avoir lu en béta lecture, je me demandais comment ça allait rendre et le résultat est magnifique. Je vous invite à découvrir les deux illustrateurs Loïc Canavaggia et Matthieu Coudray si ce n’est pas encore fait. Leurs illustrations rendent magnifiquement l’atmosphère du carnaval et de ses forains mais aussi de Rabenheim.

Je ne pense pas avoir dit la moitié du quart de ce que j’aimerai dire, si vous ne connaissez pas le talentueux Anthelme Hauchecorne, son écriture ciselée, précise et acérée et son univers sombre et poétique, coloré et brumeux (le joyeux macabre est un terme qui lui va si bien), Le carnaval aux corbeaux est idéal pour commencer. Le livre-objet est magnifique et vous ne verrez plus les corbeaux de la même façon après votre lecture ^^

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Un cadeau du ciel de Cecelia Ahern

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J’ai lu, 317 pages, 7€20

4ème de couverture

Lou a une vie parfaite, une femme magnifique, deux enfants adorables et un travail qui le comble. Mais la réussite a un prix et Lou est prêt à tout pour parvenir au sommet. Un matin, en se rendant au travail dans les rues enneigées de Dublin, il fait la connaissance de Gabe et lui propose de l’embaucher. Il ne sait pas encore que cette rencontre va bouleverser sa vie. Car Gabe n’est pas un homme comme les autres…

Mon avis

Un policier voit débarquer au poste le jour de Noël un ado paumé qui a balancé une dinde à travers la fenêtre de la maison où son père a refait sa vie avec nouvelle femme et bébé. Le gamin est désabusé et ne semble pas comprendre la portée de son coup de folie. Raphie, le policier va alors lui raconter une histoire incroyable que lui et sa collègue viennent de vivre…

Lou Suffern est un homme charmant et séducteur. Il a une belle femme Ruth, une petite fille adorable Lucy et un bébé Pud. Mais Lou a aussi beaucoup d’ambition et dans la société où il travaille il vise le poste laissé vacant de n°2 par un collègue qui vient de craquer et partir en dépression. Lou est le genre d’homme qui devrait être à deux endroits en même temps, qui enchaine les rendez-vous sans avoir participer au début et en attendre la fin. Son ambition lui a fait perdre de vue l’importance d’accorder du temps à sa femme, ses enfants, il ne s’est jamais occupé du petit dernier et à sa famille. Il n’écoute plus rien, ni personne et ne se remet jamais en question. En fait, l’homme charmant en est devenu détestable, volage et arrogant.

Un matin, il est pris d’une impulsion qui va pourtant à l’encontre de ses habitudes, il offre un café à un sans-abri qui squatte devant l’immeuble à côté de celui de son boulot. Et prend le temps de discuter avec lui. Gabriel, dit Gabe lui fait une telle impression, que quelques temps plus tard il va le faire engager au service courrier de sa boite. Gabe est étrange, intriguant, énigmatique. Il semble se déplacer plus vite que n’importe qui dans cet immeuble, et séduit la moindre personne à qui il parle. Lou est à la fois attiré par ce personnage et effrayé. Et si ce dernier n’attendait rien d’autre que de lui prendre sa place… La parano de Lou s’accroit progressivement mais en même temps il ne peut s’empêcher d’aider le jeune homme.

Quelques jours avant Noël, la vie de Lou devient de plus en plus compliquée. Il doit gérer plusieurs choses en même temps pour le boulot et décide en parallèle de soulager sa soeur Marcia de l’organisation des 70 ans de leur père, alors qu’il en a visiblement rien à faire mais aussi qu’il n’a pas de temps pour se consacrer à ça… Quand Gabe lui propose une recette miracle, Lou pense que tout va s’arranger….

Cecelia Ahern est une de mes auteurs préférées parce qu’elle aborde des thèmes durs avec un regard sensible et des mots souvent très justes. Un cadeau du ciel ne déroge pas à la règle. Toutefois, j’ai un peu moins aimé que les livres précédents de l’auteur et en même temps, je n’ai pas su retenir mes larmes de nouveau lors de ma lecture. C’est juste que parfois le récit s’étire au lieu d’aller droit au but et puis il y a deux ou trois petites choses que j’ai peut-être trouvé trop faciles mais cette histoire est presque un conte, et du coup, ces petites choses ne viennent pas pour autant gâcher le plaisir de la lecture.

Lou est un personnage à la fois détestable et attachant. Il est devenu tout ce qu’il détestait chez les autres, dévoré par l’ambition et la chance que ça marche plutôt bien pour lui. Avec l’entrée de Gabe dans son existence, il va évoluer et comprendre certaines choses. Il va changer et faire le point sur sa vie mais pourra-t-il vraiment modifier sa destinée ? On a envie de le secouer et de lui donner des baffes mais on espère aussi que tout va aller bien pour lui parce qu’on arrive à voir ses bons côtés. Sa famille est touchante, la petite Lucy, son père et sa femme Ruth surtout. Qui ont vu Lou se transformer et qui ne savent plus comment communiquer avec lui.

Et puis, qui est Gabe ? Que propose-t-il a Lou ?
Au départ, je pensais avoir une réécriture du Conte de Noël de Dickens et finalement non, même si on se doute bien que Gabe n’est pas un homme comme les autres, ce qu’il veut et ce qu’il fait ne sont pas toujours évidents pour Lou ou le lecteur et on se demande comment cette histoire va finir.

Certains ont trouvé cette histoire de Cecelia Ahern trop moralisatrice. Il y a en effet, une morale mais je pense pas que cela desserve le récit. Au contraire, elle lui donne du sens. Et personnellement, même si je suis loin de ressembler à Lou et d’avoir sa vie, je retiens ce que l’auteur veut nous faire passer comme message. Le temps qui passe ne se rattrape pas. Et il faut profiter oui mais ce qui est vraiment important. Et moi, ça ne me dérange pas que me le rappelle de temps en temps dans mes lectures. Je ne me sens pas pour autant montrer du doigt ou je n’ai pas l’impression qu’on me fasse la morale.

J’ai encore beaucoup apprécié l’action à Dublin, l’évocation des lieux et des immeubles, la description des décors et le charme de l’Irlande. Y a pas c’est vraiment agréable d’avoir un peu de descriptions qui ne donne pas l’impression qu’on pourrait être n’importe où. Cette fois-ci pas de légende et de folklore irlandais. Une pointe de fantastique pendant la période de Noël, comme un conte en effet. Une lecture qui me marquera bien qu’elle ne sera pas ma préférée de l’auteure.

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Il était une fois… Veillées de Noël au coin du feu

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Editions Eveil et Découvertes, 25€, 144 pages

Achat d’occasion

4ème de couverture

Ce magnifique livre-CD vous plonge dans la tradition et la magie de Noël.
Le livre réunit autour de 4 thèmes, 10 contes magnifiquement illustrés de peintures et gravures de la première moitié du XXe siècle.
Sur le CD, les conteuses de La Maison des Contes et des Histoires vous délivrent une interprétation enchanteresse de 4 contes.

Mon avis

Un superbe livre qui m’a accompagné avant et un peu après Noël, des contes qui mettent dans l’ambiance des fêtes mais qui servent aussi à faire passer des messages. J’ai été ravie de relire des contes que j’aime beaucoup, bien que parfois triste, qui ont marqué mon enfance : La petite fille aux allumettes et La reine des neiges de Hans Andersen ainsi que Un conte de Noël de Charles Dickens. De lire enfin en entier La légende de Saint-Nicolas  et Casse-Noisette. Et de découvrir de petits textes Les contes du Berger : La légende du chemin creux de C Labelle, Les lutins et le cordonnier des Frères Grimm, Le Sapin d’Hans Andersen et Le sapin qui chante de Simon & Schuster et enfin La petite fille de neige d’après un conte russe.

Ces nouvelles et contes peuvent tour à tour émerveiller le lecteur et l’embarquer dans la magie de Noël comme Le Sapin qui chante, l’entrainer vers les affres de la réalité de Noël qui est parfois cruel pour ceux qui n’ont pas le sou comme la pauvre petite fille aux allumettes ou encore les prendre par la main pour leur montrer l’espoir et la bonté tels les fantômes qui vont s’occuper de Scrooge ou la petite fille de neige pour un couple sans enfant. Ces légendes montrent aussi qu’il ne fait pas bon vouloir être ce qu’on est pas ou vouloir ce qu’on ne peut pas avoir comme Le sapin d’Andersen qui veut tellement quitter sa forêt et vivre des aventures… mais il va découvrir à ses dépends ce que deviennent les si beaux sapins de Noël.

Le livre est magnifique, sa couverture déjà et puis ensuite le choix des illustrations, tirer des textes d’autrefois qui donnent du cachet aux récits. On y trouve les noms entre autres d’André Pécoud, Adèle Werber et Doris Heins, Richard Scarry, Maurice Berty et beaucoup d’autres.

Pour le CD avec 4 contes (Les lutins et le cordonniers, Le sapin, La reine des Neiges et Casse-Noisette), j’avoue ne pas l’avoir écouté encore. Je me le garde pour Noël prochain. J’avoue avoir acheté le livre sans me rendre compte qu’il contenait un CD… C’était une belle surprise. Je pense que c’est un plus pour ce bel ouvrage.

Un beau recueil avec 10 contes à découvrir ou redécouvrir et un beau objet-livre-CD.

Noëls d’hier et de demain – Anthologie dirigée par Pierre-Alexandre Sicart

Couverture

Argemmios éditions, 391 pages, 20€

4ème de couverture

Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…

Voici Saint Nicolas, venu annoncer la période des fêtes, accompagné de ses rennes, de ses lutins, et parfois du Père Fouettard. Voici la Befana, qui le remplace en Italie. Voici les rois mages, sur le chemin qui les mènera jusqu’à l’enfant Jésus, qui ignore encore qu’il mourra sur la croix. Voici le temps des fêtes, qui font rêver enfants et commerçants. Voici le temps des cadeaux et des bonbons, de la chaleur familiale, et des sans-logis qui, sous le grand manteau blanc, lentement meurent de froid.

Voici le temps des histoires – au coin du feu, ou dans une lointaine station spatiale où il ne neige jamais que des étoiles.

Mon avis

Une superbe découverte, quel dommage qu’on ne le trouve plus que d’occasion 😦

Au sommaire de cette anthologie : David Baquaise, Olivier Boile, Ophélie Bruneau, Orson Scott Card, Muriel Essling, Pierre Gévart, Léo Lamarche, Meddy Ligner, Jean-Marc Ligny, Claude Mamier, Élodie Meste, Damien Nortier, Anne Rossi, Alain Rozenbaum, Nicolas Saintier, Léa Silva, Ian Watson, Dean Whitlock

Un recueil parfaitement équilibré, où le choix des nouvelles n’est pas laissé au hasard, leur ordre non plus, comme l’expliquer P-A Sicart. Une belle façon de découvrir certains auteurs ou de les redécouvrir. Et des genres, des styles différents. Des nouvelles poétiques, angoissantes, mélange d’espoir et de désespoir. Des visions des Noëls passés ou à venir qui émerveillent pour les premiers, font froid dans le dos pour les seconds.

On y croise le Père Noël, le Père Gel russe, la Befana, le père Fouettard, … mais aussi Marie, les Rois mages… des contes et légendes revisités et retravaillés à merveille par les auteurs.

Quand Jésus descend par la cheminée de Ian Watson

On a ici une réécriture complète des histoires de Noël et de Jésus. Dans un monde qui ne surconsomme pas, Jésus vient retirer aux gens leurs biens les plus précieux pour les redistribuer aux pauvres. Quand à Noël, à l’époque romaine, il a reçu de 3 magiciens un grand sac magique, il peut y trouver ce que désire les gens. Mais cela va lui attirer les foudres de l’empereur… Cette nouvelle démarre fort l’anthologie avec un récit original et surprenant.

La Méthode Noël de Nicolas Saintier

A l’orphélinat Clauss, le directeur s’appelle Noël Nicolas Clauss, débonaire mais sévère. Il est aidé par sa femme Befana qui s’occupe de l’intendance et par Hans Trapp qui corrige les orphelins pas sages. Marion est si triste, elle veut une belle poupée mais n’a pas d’argent. Le père Clauss lui promet donc le jouet si elle travaille dur. Et au bout de quelque temps, elle finit par l’avoir, ce qui va susciter la jalousie des autres enfants et entretenir une paranoïa. Hugo lui aussi quelque chose. Le directeur décide alors de faire travailler les enfants et de récompenser ceux qui se seront le plus dévouer à leurs tâches quotidiennes…. Cette nouvelle pointe les travers de notre société : surconsommation, travail des enfants, profit, …, elle réécrit le conte de Noël et la méthode Noël n’a vraiment pas que du bon !

Noël en solitaire de Léa Silva

Thomas ne veut pas fêter Noël. C’est devenu une fête célébrant la surconsommation et l’hypocrisie et plus une fête célébrant les notions de partage, d’espoir et de magie. Il sort donc se promener le soir de Noël. Là, il rencontre un vieil homme qui cherche la péniche de sa fille. Tom décide de l’aider à trouver son chemin… et va passer une bien drôle de soirée. Une nouvelle sympathique délivrant un joli message d’espoir. Je partage certaines convictions exposées dans ce texte.

Du Sang sur des mains de givre d’Olivier Boile

Snegourochka a décidé d’en finir avec Ded Moroz, le Père Gel, que tous les enfants russes adorent mais qui la brime, l’humilie et la prive à longueur de temps. La jeune fille est différente, c’est une filles des glaces et elle n’en peut plus et va agir,…. et ça être assez violent. On découvre ici la figure traditionnelle russe du Père Gel et de sa petite fille Snegourochka. Récit plus pessimiste, il n’aurait pas dénoté dans un recueil noir. Il est sombre, cruel et met fin au rêve.

Befana d’Anna Rossi

L’atmosphère de la planète est devenu irrespirable sans tomber malade et se condamner à une espérance de vie courte. Noël vit dans un immeuble équipée où la concierge Befana est encore la seule à sourire, à se faire la cuisine et à ne pas avoir peur de l’extérieur. Elle va ouvrir les yeux de Noël sur la dure réalité de la vie mais également sur l’espoir que la génération de Noël représente pour tous. J’ai beaucoup aimé cette réécriture de la légénde italienne de Befana. La nouvelle est teinte d’espoir, d’optimiste et reflète parfaitement l’Esprit de Noël.

Le Sauveur d’Alain Rozenbaum

Jos et Mia, deux petits vieux, reçoivent en ce soir de Noël leurs amis à diner mais surtout ils attendent impatiemment le moment où le Père Noël leur apportera ce qu’ils ont commandé, un robot chirurgien pour Jos qui ne voit plus bien et devient complètement incontinent et pour Mia une barrette mémoire parce qu’elle oublie tout. Et cette semaine là, elle a justement oublié d’acheter des recharges de carbone pour faire fonctionner le synthétiseur gastronomique et autres appareils technologiques dont ils ne peuvent plus se passer pour vivre. Mais ce soir là, le Père Noël qui voit l’humanité s’éteindre peu à peu, leur fait un cadeau d’un autre genre… Noire, très noire et  cynique à souhait. L’avenir est sombre et il ne reste plus beaucoup d’espoir pour l’humanité avec des personnages pareils !

Miriam, Messie de Dean Whitlock

Une réécriture de la vie de Marie, la mère de Jésus. Miriam a un don particulier. Elle reçoit la visite de l’ange Gabriel qui lui annonce qu’elle va accomplir de grandes choses et qu’elle doit se concentrer sur les signes. Alors qu’elle devient une femme, son père part à la recherche d’un mari pour elle. Un jour, elle reçoit de nouveau la visite de Gabriel qui lui annonce que leur peuple à besoin d’un chef et qu’elle a été choisi. Et pour ce que les gens la suive, il y aura un miracle. Elle aura donc un enfant cet hiver. Quand l’ange s’en va, elle rencontre un homme qu’elle ne laisse pas indifférent…  Une nouvelle qui conte les origines des célébrations chrétiennes de la nativité. Une pointe de fantastique ou de miracle ?

Gloire éternelle de Meddy Ligner

En pleine guerre des tranchées, les allemands célèbrent la nuit de Noël ce qui occasionne une trève. Le capitaine en profite alors pour envoyer Dubois chercher de l’eau. C’est bien sa veine, c’est loin, dangereux dans ces tranchées qui se transforment en pleine nuit en vrai labyrinthe… Mais pour ce soldat qui veut laisser une marqué indélébile dans l’histoire, pas question de désobéir. Il part donc accomplir sa mission mais elle ne se passera pas vraiment comme espérer … enfin pas tout à fait … Une nouvelle sympathique avec une chute assez bien trouvée.

Poupée et vieux journaux de David Baquaise

Mathilde et Marthe se rendent dans la maison de leur enfance abandonnée depuis quelques mois, depuis le décès de leur maman. Elles doivent y accomplir quelque chose et avec un peu de chance, elles seront enfin en paix… Un récit fantastique dans une atmosphère oppressante et fantastique.

Nuit de Noël à l’Octogone de Jean-Marc Ligny

Gabriel, SDF, cherche un refuge à l’abri du froid en ce soir de Noël, le dernier du siècle. Il tente la Maison-Dieu où il sait qu’un soupirail l’amènera vers une cave à l’abri. Mais tout est fermé. Il essaie alors l’Octogone en chantier. Peut-être qu’avec un peu de chance… Une nouvelle fantastique assez courte. Un peu trop pour moi d’ailleurs.

Le don de Damien X. Nortier

Jérémie passe Noël chez son grand-père que tous appelle Père Joseph. Le jeune garçon ne prend pas part aux jeux de ses cousins et décide de chercher la cache des cadeaux de Noël. Il se rend dans le cabinet de travail de Joseph mais il tombe nez à nez avec son grand-père. Jérémie avoue qu’il ne croit plus au Père Noël et qu’il s’attendait à ce que Père Joseph soit en train de préparer les cadeaux. Ce dernier lui demande ce qu’il aimerait pour Noël, la réponse de Jérémie ne le satisfait pas. Il va alors lui raconter une histoire de tradition sur le sens des cadeaux… J’ai bien aimé cette nouvelle qui revient sur les Roi mages et leur chemins vers l’enfant Jésus. Et sur un mystérieux 4ème mage…

A nos espoirs d’Ophélie Bruneau

Nolwenn, commissaire reçoit un appel le soir de Noël, une urgence sur Lyon, elle et ses collègues doivent s’y rendre au plus vite. A Lyon, Lydia n’a pas envie de rentrer chez elle après le lycée pour un tête à tête avec sa mère, carrément pas dans l’ambiance de ce soir de Noël. Il peut des cordes et elle se dirige vers le Vieux Lyon, un quartier qui l’apaise. Elle y percute un jeune de son âge, étrange, qui lui dit être polynésien. Il semble perdu voir recherché. Il lui demande de l’aide, se protéger de la pluie. Lydia se méfie mais elle décide de l’aider quand même… Une nouvelle fantastique qui vire à la SF. Peut-être un peu trop douce.

Un jour par an de Claude Mamier

Julien déprimé décide de tenter la Chance et se voir ce que ça va donner comme dans un récit qu’il vient de terminer. Il décide de se jeter du 9ème étage de son immeuble et de voir ce que va lui réserver le destin. Il est alors arrêté par le Père Noël qui n’est pas celui qu’on croit. Tout comme les lutins qui furètent dehors et qui ne sont pas là pour distribuer les cadeaux de Noël…. Cette nouvelle est très glauque et on se demande ce qui est vrai et ce qu’il ne l’ai pas. Julien est-il fou ?

A Christmas Carol de Pierre Gévart

Dans une station spatial, l’équipage s’apprête à fêter Noël, Goosta est de garde, aidé par Lia (une AI) qui lui annonce qu’ils vont entrer en collision avec un objet. Lia programme donc une manoeuvre d’évitement mais si elle réussit, l’objet lui change également sa trajectoire… Et l’équipage va voir débarquer le Père Noël et ses rennes ! Une nouvelle SF totalement loufoque ^^

Le village de M. Noël d’Élodie Meste

Noëlla a 5 ans et nous raconte sa vie. Elle vit en Suède avec son papa et sa maman. Elle teste des jouets que fabrique son papa. Mais elle ne peut les garder. A Noël, on les lui reprend et pendant ce temps elle dort. Elle ne comprend pas pourquoi papa n’aime pas Noël, qu’il se dispute de plus en plus souvent avec maman… Sa maman est si gentille et prévenante que la petite fille oublie vite certaines petites contrariétés…. Mais un jour le comportement de sa maman change… Une nouvelle angoissante, une idée bien trouvée, une fin… pfiou. Par certains aspects, elle fait même froid dans le dos.

Le Vœu secret des anges de Léo Lamarche

P’tit Luc ne parvient pas à écrire sa lettre au Père Noël… Parce qu’il est des choses qu’on ne peut pas demander comme ça dans une lettre. Lui ne voudrait rien d’autres que des parents qui s’aiment à nouveau, qui arrêtent de se disputer. Mais ça c’est impossible ça se trouve pas dans un catalogue… Alors P’tit Luc pleure. Et ses larmes coulent sur le papier… Une nouvelle qui reflète la magie de Noël.

Le Père Noël de Muriel Essling

Une nouvelle glaçante. D’un côté, un jeune homme Sam plaqué par sa copine le soir du Réveillon. Il est en rage, quoi il l’a trompé c’est vrai mais ça n’avait pas d’importance. On ne rompt pas un soir comme celui-ci. Il tente de la faire revenir en lui envoyant un dernier texto. D’un autre côté, une famille, un trajet en voiture vu par les yeux du plus vieux des deux garçons. Un petit trop lucide et froid pour son âge.

Pour une pincée de poussière d’Orson Scott Card

La nouvelle la plus longue du récit. Enoch est un petit garçon qui doit déménager parce que sa maman est gravement malade. Même s’il comprend, il n’accepte pas de devoir se séparer de ce qui fait sa vie. Surtout ça serait reconnaitre que sa mère va mal et c’est certainement ce qui lui fait le plus peur. Il décide de se perdre dans un grand magasin de jouet. Il tombe sur fille bizarre Mo et la suit. Il passe alors derrière des cartons, dans une pièce étroite et se retrouve dans un autre monde. Où les écureuils ne vous veulent pas du bien et où Mo est un chevalier qui doit délivrer un roi. Enoch va sans doute vivre des aventures comme on n’en vit jamais… s’il survit. Et eut-être trouvera-t-il la fameuse poussière qui pourrait sauver sa mère ? Un récit fantastique, fantasy, un peu à la Narnia, rempli d’espoir, d’amour et de choix.

Noëls d’hier et de demain est vraiment une anthologie agréable à lire, qui émerveille et fait frisonner. Les textes apportent tous quelque chose, sont à la fois différent (style, thème) et complémentaire. Le recueil est vraiment bien équilibré. J’ai passé un agréable moment de lecture.

Le chaudron des âmes d’Anne Rossi

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Editions Voy’[el], collection e-court, ebook, 0,99€

4ème de couverture

Plusieurs siècles après son incarnation en Dana, la séraphine Viviane doit se rendre sur Terre : le chaudron de Dagda a repris du service et les morts reviennent à la vie. L’archange Arthur sera là pour la seconder. Ainsi que Merlin, toujours aussi enchanteur… Mais la présence de leur vieille ennemie Morgane risque de changer la donne.

Mon avis

Tout d’abord merci à Editions Voy’el, à la Collection e-court et Manon & Tesha pour l’envoi de cet e-court 🙂

Je n’avais pas encore découvert Anne Rossi et je suis bien contente d’en avoir eu l’occasion avec cette nouvelle. J’aurais pu pourtant parce qu’elle a déjà été publié dans un recueil que j’ai à la maison mais que je n’ai pas encore lu…

Le lecteur découvre la Séraphine Viviane en train de scanner un codex dans la bibliothèque du Paradis. Métatron le régent des Séraphins rentre dans une vive colère, le chaudron de Dagda a été retrouvé et est utilisé. Cet artéfact des Enfants de Dana a pour propriété de ramener les morts. Métatron va charger, bien malgré elle, Viviane, de la recherche de ce chaudron, elle pourra compter sur l’aide d’un Archange qu’elle connait bien Arthur. Comme elle, ce dernier s’est déjà réincarné sur Terre. Ils pourront également compter sur Merlin, ange à part entière, qui lui est rester sur Terre. Les retrouvailles où souffleront le chaud et le froid, satiné du danger de retrouver leur vieille ennemie la Morrigane.

Je l’avoue il faut adhérer au concept de retrouver de nouveau à notre époque Viviane, Arthur et Merlin. Oublié les chevaux et les codex, bonjour les ordinateurs, les portables et les voitures. Mais l’ancienne magie est toujours présente et les trois amis savent toujours d’en servir. Une fois qu’on adhère à cette réécriture, la nouvelle se lit toute seule comme une mini enquête sur la réapparition du chaudron qui ressuscite les morts et l’affrontement avec ceux qui tire les ficelles.

J’ai bloqué un peu au début, les deux premières pages mais ça m’a beaucoup plu de retrouver les personnages de la légende arthurienne, qui ont conservé leur passé en mémoire et qui ont même, pour Viviane connu d’autres réincarnations légendaires sur Terre.

L’auteur n’épargne pas ses personnages et la tournure du récit va prendre des accents plus dramatiques. Les liens entre les personnages, leur façon de voir les choses, de les appréhender,rendent les personnages attachants. L’auteur est resté, même si le décor est différent, dans la veine de la légende arthurienne avec le lien entre Merlin et Viviane, Arthur et son âme guerrière. On trouve parfaitement l’idée que l’on se fait d’eux et celle de ce qu’ils pourraient ressentir en débarquant en plein 21ème siècle.

L’auteur a décidé d’émailler son récit de confrontation entre les anciens us et coutumes et l’ancienne magie avec la technologie actuelle. Ce qui crée un décalage assez drôle. Et à la fois, il y a une sorte de nostalgie qui règne entre les lignes.

J’ai aimé le style de l’auteur, assez sobre mais efficace. Anne Rossi dispose d’un bagage sur les légendes et les contes solides et j’ai aimé retrouvé les références qu’elle utilise dans son texte.

La fin du récit est émouvante, c’est une jolie fin teintée d’espoir, symbole de renaissance. Un texte très sympathique pour découvrir l’auteur.

Merci encore à la collection e-court pour ce partenariat très enrichissant et rempli de découverte.

Secrets et mystères de la vie de Merlin de Marie Tanneux

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Editions Ouest-France, 192 pages, 15,90€

4ème de couverture

Issu d’une tradition orale celtique archaïque, le personnage de Merlin a acquis, au cours des siècles, une immense popularité, le faisant accéder au statut de véritable mythe littéraire. Fuyant et méprisant les honneurs de ce monde, il s’est volontairement coupé de celui-ci pour vivre en ermite. Pourtant, il n’en demeure pas moins la figure centrale de la légende arthurienne. Merlin personnifie le détenteur des pouvoirs magiques du passé et de la connaissance des évènements futurs. Conjuguée sur le mode des fêtes celtiques, voici la vie secrète et mystérieuse de Merlin.

Résumé

Un vieil homme bat des cartes dans une Taverne un soir de Samain…. Une bien étrange nuit où tout est possible. Riwalen et ses amis écoutent ce vieux étrangement jovial, alerte, alors que son visage est fortement marqué par l’âge. Des cartes de l’étrange homme surgissent des animaux et commence alors la roue du temps. Riwalen se précipite dehors dans une course folle. Quand il s’arrête, il rencontre à nouveau le vieil homme de la taverne et s’il ne s’était finalement pas arrêté de courir ?

Mon avis

J’ai beaucoup aimé même si c’était mal parti ! Comme quoi !

Le lecteur découvre un vieil homme qui rapidement nous apprend être Merlin, il est pourtant bien dans une taverne bretonne possédant des tables en Formica… Comment dire ? ça m’intrigue quand même ! Le début est donc assez surprenant car on ne comprend pas bien comment Merlin peut être présent en Bretagne au 21ème siècle mais attention, c’est la nuit de Samain et cette nuit n’est pas comme les autres ! Rappelez-vous en en lisant ce livre ^^ Car les Portes sont ouvertes ce soir là…

Secrets et mystères de la vie de Merlin permet de façon un peu romancée de revisiter la vie de Merlin. Son histoire étant oral, le récit de Marie Tanneux, lui est donc propre et sa vision de certaines choses pourront surprendre voire faire bondir peut-être. Mais moi, j’ai bien aimé les liens entre Merlin et Arthur par exemple. Le lecteur retrouve donc les « temps forts » de la légende de l’enchanteur. De la légende arthurienne aussi, profondément liée. Mais Merlin ce n’est pas que le guide, le conseil du Roi, c’est une vie remplie bien avant et bien après également. Certains aspects de cette passionnante vie seront développés, quand d’autres seront moins abordés, parce que plusieurs légendes s’entrecroisent et qu’on ne peut pas tout dire en un seul ouvrage. Mais pas d’inquiétude, on retrouve Viviane, Morgane, Lancelot et encore d’autres ^^

Le livre permet un voyage sympathique en Bretagne mais également en Angleterre et en Irlande. J’aurais pu faire la liste des lieux, j’avais envie de tout voir, de tout visiter. C’est un magnifique voyage en Grande-Bretagne et Petite Bretagne, chaque lieux est l’occasion de développer un partie de la légende, la liaison aux mythes est vraiment très bien faite.  Pour compléter le voyage, la vie de Merlin, la culture celte, on redécouvre également les célébrations d’équinoxe et de solstice, les traditions, les symboles. Toujours un plaisir pour moi de glaner des infos sur ces célébrations, avoir plusieurs sources.

Si j’ai eu un peu de mal au début ensuite, je me suis complètement laissée emporter par la course du temps, l’initiation de Riwalen. Les choses vues, les propos de Merlin, les événements se mettrent progressivement en place et à avoir du sens. C’est une lecture envoutante, déroutante et surprenante. Passionnante également. Parfois, elle peut sembler un peu « fourre-tout » tant Merlin est lié à la culture et aux traditions magiques mais au final on est vraiment pris dans la roue du temps et on apprend beaucoup de choses. Un autre plus du livre, des lexiques, un des lieux de Bretagne, un des personnages, histoire d’éclairer encore plus le lecteur.

J’avais craqué sur la couverture, elle est vraiment parfaite pour cette lecture, on la comprend encore mieux en lisant ce récit de la vie de l’enchanteur, à mesure que l’on découvre les secrets et les mystères de son existence. J’ai beaucoup aimé la façon qu’à l’auteure de se réapproprier certains mystères. Poser par écrit une transmissions orale c’est accepter que chacun le retranscrive à sa manière. Ce qui donne des visions différentes d’un même mythe. C’est ce qui me passionne dans la légende de Merlin et celle d’Arthur, chacun contribue à la légende.

De plus, l’auteur sert cette visions d’un Merlin entre le fou et l’attendrissant bonhomme. Il y a beaucoup d’humour en lui, autant que de sagesse mais finalement d’humanité car, Merlin aussi n’a pas toujours fait les bons choix, réussi tout ce qu’il avait en tête.

Comme quoi parfois un début déroutant pour livrer une très belle surprise ! Je suis bien contente de l’avoir lu avant mes vacances en Bretagne, son souvenir m’a accompagné en Brocéliande et à Huelgoat. Le début d’un voyage…. initiatique ?

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La belle et la bête de Madame de Villeneuve

9782070349593FSFolio, 2€, 135 pages

4ème de couverture

«Le monstre se fit entendre. Un bruit effroyable, causé par le poids énorme de son corps, par le cliquetis terrible de ses écailles et par des hurlements affreux, annonça son arrivée. En voyant approcher la Bête, qu’elle ne put envisager sans frémir en elle-même, la Belle avança d’un pas ferme, et d’un air modeste salua fort respectueusement la Bête. Cette démarche plut au monstre. Se retournant vers la Belle, il lui dit : « Bonsoir, la Belle ».» Gabrielle-Suzanne de Villeneuve (1685-1755) est l’auteur de l’un des contes de fées les plus célèbres de la littérature française. Venue tardivement à la littérature, elle est également l’auteur de plusieurs autres contes et romans, parmi lesquels La Jardinière de Vincennes qui connut un grand succès.

Résumé

Un riche marchand a 3 fils et 3 filles. La dernière des filles est la plus belle, si bien que tous ne l’appelle que la Belle, ce qui attise la jalousie de ses sœurs. Mais sans compter son physique, elle est aussi la plus studieuse et la moins vaniteuse. Mais un jour, le riche marchand perd tout et la famille est contraint de déménager à la compagne.

Un matin, une opportunité se présente au marchand de se refaire un pécule mais le temps d’arriver sur place, il ne trouve que de vains espoirs. Sur la route du retour, le cheval du marchand le conduit dans un château. Il y découvre des merveilles. Quand il cueille une rose pour sa fille Belle, une étrange malédiction se met en marche.

Mon avis

Mitigée !

Le lecteur découvre le conte original de la Belle et la Bête. Celui-ci est composé de deux parties. La première est le conte que l’on connait à quelques modifications près et la seconde nous raconte comment le prince est devenu à la Bête et qui est vraiment la Belle.

Autant j’ai bien aimé la première partie, autant j’ai vraiment pas aimé la seconde. Et pour vous dire pourquoi, je vais devoir spoiler, j’en suis désolée ^^

Commençons par le positif. C’est une belle histoire, un beau récit et bien écrit, même s’il faut s’accrocher pour bien comprendre toutes les tournures de phrases. Le style est celui du 17ème- 18ème siècle et il peut parfois sembler lourd. Je ne le cache pas, il ne m’aurait pas fallu 50 pages de plus. Parce qu’au bout d’un moment, c’est un peu fatiguant. Une question d’habitude sans doute.

Autre point positif, le récit touche vraiment au Merveilleux. La Bête est vraiment monstrueuse et bête. L’enchantement est vraiment présent. Il se passe des choses étranges et féériques dans le palais de la Bête. On prend plaisir à suivre la Belle qui déambule dans le château et découvrir 1000 et 1 choses surprenantes. Le côté magique, merveilleux est vraiment plaisant. Les fenêtres qui s’ouvrent vers des loisirs : théâtre, opéra,… les décors, les fées bonnes et mauvaises, ….

Toujours pour le positif, j’ai trouvé les sentiments relatés vraiment très bien maitrisés. La jalousie et la haine des sœurs de la Belle, leur vanité et leur suffisance aussi. La bêtise et l’horreur de la Bête, la naïveté et la candeur de la Belle, sa bonté et sa simplicité également. L’amour filial et fraternel. Vraiment tout cela est très bien décrit. Puis on comprend comment la Belle change d’avis et finit par s’unir à la Bête.

Dernier point positif, avoir des explications sur le comment et pourquoi  le Prince a été changé en Bête, comment les événements se sont enchainés, sont deux points forts intéressants et paradoxalement… je n’ai pas apprécié la version de l’histoire, surtout du côté de la Belle.

Arrive donc le négatif. Dans la seconde partie, où le lecteur en découvre plus sur Belle et le Prince. Pourquoi, cette jeune fille doit-elle absolument être une princesse pour épouser le prince ? Oui c’est la réalité de l’époque sans doute mais ça brise « le conte de fée » pour le coup ^^ Je serai bien resté sur la belle et intelligente fille, roturière qui épousa son Prince… Mais ce n’est pas encore ça le pire pour moi, c’est qu’on a deux fois la démonstration en moins de 20 pages. Une fée ne peux pas épouser un roi non plus, bien oui, la fée est trop au dessus du roi… Pfff, franchement moi, ça m’a fatiguée. En gros, pas possible de dépasser sa condition. A cette époque, tu es dans la misère, tu y restes…

De plus, les explications sont un peu embrouillées, les fées ne peuvent pas avoir des prénoms comme tout le monde, on arrive plus à suivre à la fin… C’est un peu dommage.

Je ne déconseillerai pas cette lecture, je pense que les défauts que j’y trouve, ont sans doute un grand fond personnel. Dans l’ensemble, c’est une belle lecture qui a vraiment pour elle d’ouvrir le lecteur à un style pas si aisé que ça et au Merveilleux.

Voilà, la Belle et la Bête, il y a du bon comme il y a du moins bon pour moi. Finalement, je resterais presque à préférer le dessin animé de Disney moi qui pourtant ne suis pas une fan absolue des Disney. J’ai aimé sans adoré. Et je pense que si je devais le lire un jour à mes enfants, je m’arrêterai avant que la fée nous raconte comment et pourquoi toute cette histoire !

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Lughnasadh de Pat McMurphy

LughnasadhManannan Editions, 14,90€, 400 pages

4ème de couverture

1845.
Touchée par une famine épouvantable et des tensions fratricides, l’Irlande abandonne son âme épuisée à la promesse d’une nouvelle légende. Mais est-il encore un Devin ou quelques dieux anciens pour consacrer la naissance d’Aenghus Cork sous ce dolmen sacré et révéler son ineffable destinée ?

Véritable saga qui le mènera de Cork à la terrifiante réalité des bagnes australiens, en passant par la prometteuse Amérique, le jeune Aenghus apprendra l’âpreté du monde à la découverte d’un idéal qu’il semble incarner à la perfection: un humanisme qui défie tous les rêves de ces temps troublés.

Face aux tragédies de son époque, il ne lui reste que son courage, le soutien de quelques proches et l’Amour. Un amour par delà le Temps qui lui révèlera bien plus que tout ce qu’il ne pouvait imaginer et s’imposera comme une révélation à tous les protagonistes de cette fascinante épopée… « 

Lughnasadh est le premier roman de Pat Mc Murphy. Il signe sur ce coup d’essai une oeuvre remarquable.

Résumé

Aenghus a 10 ans. Sa mère l’amène chez Cogan qui vit en ermite au Conrrag. Il est temps pour Aenghus de découvrir d’où il vient. Cogan l’emmène dans les montagnes, c’est l’occasion de raconter au garçon l’histoire de son père Aenghus Cork. Un enfant particulier confié à ses soins et ses connaissance druidiques, pour le former jusqu’à son Initiation. Car Aenghus Cork a une destinée à accomplir quelque soit les obstacles qui se dresseront peut-être devant lui…

Mon avis

UNE MERVEILLE ! Un énorme coup de coeur !

Lu en lecture commune avec ma Cassiopée, vous pouvez retrouver son avis >ici<

Le lecteur découvre donc très vite Aenghus Cork, un enfant confié par Deirdre (personnage de la mythologie celtique) à Cogan pour que celui-ci l’élève et lui inculque l’amour de son pays, de ses légendes, et le prépara à son Initiation. Qui de mieux pour cela qu’un druide. C’est à Lughnasadh des années après, que nous retrouvons Aenghus, à la croisée de sa destinée. Il rencontre par hasard une belle lavandière un jour de méditation dans la forêt. Intrigué par les hommes et par le fait que Cogan l’élève à l’écart de tout, il décide de découvrir leur « monde » et de voir par lui-même comment ils vivent. Il se rend alors au marché, là où les paysans recrutent leur main d’oeuvre. Malgré son manque d’expérience, Daniel O’Grady accepte de l’embaucher pour l’aide aux champs de pomme de terre. Aenghus découvre que toute la vie de la maisonnée tourne autour du tubercule. Et il a la chance d’y retrouver la jolie lavandière : Fiona. C’est le départ pour Aenghus de la découverte des hommes, des troubles qui surviendront dans cette Irlande du 19ème siècle.

Lughnasadh est un récit multiple, on y découvre l’Irlande du 19ème, la culture de la pomme de terre, la vie paysanne rude et simple mais fière et honnête. L’opposition entre l’Irlande et l’Angleterre qui administre l’île, s’octroie les richesses, et laisse au peuple irlandais les restes. Avec Aenghus, le lecteur s’initie à l’écoute de la nature, des traditions celtiques, les connaissances druidiques et découvre via ses rencontres les convictions des catholiques irlandais, leur croyance en Dieu, la révolte sous jacente d’un peuple dont certains ne reconnaissent pas l’autorité anglaise. Mais tout cela n’est que le début du chemin initiatique d’Aenghus. Tout va commencer avec la grande famine et les événements conduiront le jeune irlandais jusqu’en Australie…

Aenghus a été élevé par un druide, il est proche de la nature et sensible à des choses qu’il est le seul à voir. Il a une destinée, liée aux Dieux.  Il semble qu’il doive retrouver la trace de l’esprit de du dieu Lugh. Symboliquement, tout se passe lors de la grande famine qui toucha l’Irlande. Lugh s’étant égaré, la terre ne réagi plus comme elle le devrait. Coïncidence ou croyance celtique ? Aenghus, cette nature sensible qui semble être au dessus de toute considération humaine, va découvrir l’injustice, les politiciens véreux, la justice aveugle,  une Angleterre souveraine qui manque de compassion. Sur son chemin, il verra la misère, la mort, les troubles et vivra même l’exil. Le lecteur ne pourra pas lui non plus rester insensible à ce qui se passe en Irlande et ressentira lui aussi ce sentiment d’injustice pour le peuples irlandais et pour ce que vivra Aenghus.

Au court, de son périple, Aenghus sentira la présence de Dreidre, cette fée qui semble désirer quelque chose et qui a besoin d’Aenghus pour y parvenir. Il sera victime de ses charmes, de ses desseins et de sa jalousie. Aenghus est-il maitre de son destin ? ou un jouet dans les mains d’autres ? Il vivra tellement de choses, devra surmonter des obstacles, vivre l’enfer pour découvrir sa destinée, ce pourquoi il a été engendré. Nous sommes en empathie avec lui et on voudrait tellement que les choses changent mais le destin doit s’accomplir et les épreuves être passées. Elles sont nécessaires et on apprend pourquoi.

L’auteur n’épargne pas au lecteur la cruauté de la vie. On ressent l’émerveillement de la nature. Mais aussi la puanteur de la mort. La confrontation entre l’espoir et l’horreur. Le récit mêle légende et réalité, malheur et beauté. On voyage avec Aenghus et on continue d’apprendre et de découvrir à la fois l’horreur du monde, le bagne, la misère, le rejet et l’espoir, le destin. Même à ce stade de son parcourt initiatique, on sent qu’Aenghus a un lien puissant avec la nature et son environnement. Il se dégage de lui une assurance, une force qu’il ne voit pourtant pas. Il est comme en dehors du monde en étant pourtant un humaniste. Et bien souvent, il a du mal à comprendre le comportement des gens leurs vices, leurs défauts mais il voit leurs faiblesses, leurs désœuvrements. Leur désespoir ou leur espoir. Il essaie toujours quelque part de faire quelque chose. Aenghus est un personnage incroyable que j’ai adoré suivre. J’ai eu beaucoup de mal à le quitter. Surtout avec cette fin….

Dans Lughnsadh, on apprend beaucoup de choses, l’histoire de l’Irlande, les Dieux et leurs particularités, tout cela prend vie sous la plume de Pat McMurphy. Des légendes et des mystères dont Lugh, Deirdre, Mannanan Mac Lyr, … Parfois, un peu confus dans ce que sera la finalité du récit, tout s’éclaire progressivement et la fin est magistrale. A la fin de cette histoire extraordinaire, je me suis aperçue que des détails sont donnés sans s’en rendre compte, ce qui montre tout le travail de l’auteur. Luhgnasadh est un récit prenant et vivant. L’écriture est délicate et belle. On sent la passion de Pat McMurphy pour l’Irlande, les mythes, les mystères, pour la mer aussi. J’ai vraiment adoré cette lecture dense et riche sur des sujets merveilleux, variés, durs, passionnés. Pat McMurphy a un véritable talent de conteur, je fus tenue en haleine jusqu’au bout. Et conquise par l’histoire, les personnages, les ambiances.

Il y aura un autre livre, une suite, bien que Lughnasadh se suffit amplement à lui-même, que j’attends avec impatience pour replonger dans l’univers et être charmée de nouveau par la plume de l’auteur !

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