Christian Bourgeois Editeur, 276 pages, 20€
4ème de couverture
Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d’angoisse inexplicable. Rien n’est plus comme avant. Le blizzard s’est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant…
Résumé
Holly et Eric se sont réveillés tard le matin de Noël. Eric a du filer précipitamment à l’aéroport chercher ses parents et Holly a bien du mal à émerger. En effet, elle s’est réveillée avec la sensation bizarre que » Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux. » Holly aimerait prendre du temps pour elle, pour écrire sur cette impression étrange comme une prophétie. Mais c’est Noël, les invités vont arrivés et elle doit se préparer et préparer le repas. Et puis Tatiana, sa fille de 15 ans n’est pas venue comme tous les matins, les réveiller pour ouvrir leurs cadeaux, l’adolescente serait-elle en plein dans l’âge tant redouté des parents ? La journée commencée tard va prendre une drôle de direction…
Mon avis
Un livre que je n’ai sans doute pas pu/su apprécier à sa juste valeur…
ça arrive parfois, de prendre une lecture et de se dire, en fait je pourrais en retirer tellement plus mais … Je pense que le début que je n’ai pas aimé, y est pour quelque chose. Du coup, j’ai eu du mal à me mettre vraiment dedans, et que j’ai perdu du coup, toute la montée d’inquiétude et de bizarrerie qui doit prendre le lecteur dès les premières pages. Comme c’est un « service presse », match de la rentrée littéraire de Priceminister, j’ai continué et franchement, j’aurai regretté de pas continuer. Car, il s’agit d’un récit vraiment très bien monté. Passé les premières pages, on commence à se poser des questions, on découvre Holly et on se demande ce qui lui arrive. Il y a plein de choses perturbantes, étranges et insolites qui se passent et on s’interroge sur ces choses, sur le pourquoi, est-ce que Holly est perturbée, folle ? Ou bien, il y a-t-il autre chose ?
Holly et Eric se réveillent donc tard le matin de Noël et Eric part précipitamment pour l’aéroport, laissant seules sa femme et leur fille Tatiana à la maison pour préparer le déjeuner traditionnel de Noël. Holly aimerait se poser et écrire, comme elle le faisait dans sa jeunesse mais tout s’y oppose, elle est en retard, elle doit préparer le repas et ne peut pas vraiment cette année compter sur son adolescente de fille, qui semble en plein crise d’ado. Et dehors, pendant ce temps, le blizzard s’installe et les premiers invités se décommandent. L’ambiance est tendue entre Holly et sa fille qui se retrouvent coincer chez elles à cause de la neige. Holly se souvient alors de son passé. Le lecteur en apprend progressivement beaucoup sur Holly, sur sa santé, sur sa famille, sur son besoin, son envie d’être mère et on découvre que Tatiana a été adopté 13 ans plus tôt. Holly et Eric sont allés l’adopter en Russie, dans un orphelinat de Sibérie. Bébé aux grands yeux et aux cheveux si longs et noirs pour son âge. Elle devient vite le rayon de soleil d’Holly, sa lumière, son existence.
Le lecteur a donc en alternance, les souvenirs d’Holly et ce qu’il se passe d’étrange en ce jour de Noël. Les propos d’Holly sont parfois embrouillés. Le lecteur se prend à se demander si tout ce qu’on lui raconte est vrai. Et puis Holly se confie, ses doutes en temps que mère, ses inquiétudes et ses joies. Ce qui occasionne la remontée d’autres souvenirs…. Un climat particulier s’instaure et le lecteur a envie de découvrir de quoi il retourne. Oui quelque chose a suivi Holly et Eric jusque chez eux dans le Michigan depuis la Russie ? Leur fille bien sur mais ça n’est pas ça… Quoi alors ? Le climat tendu, l’atmosphère étrange, cotonneuse, sont accentués par le non découpage du roman en chapitre, je pense que ça contribue à une atmosphère encore plus oppressante (même si je ne l’ai pas vraiment perçu cette oppression, je pense vraiment que certains vont la vivre ^^). Holly est parfois confuse et on navigue entre passé et présent mais c’est très bien fait. L’auteur parvient très bien à passer de l’un à l’autre sans perdre pour autant son lecteur en route.
Le récit permet aussi de sensibiliser volontairement ou non, sur les adoptions à l’étranger et sur les conditions de vie dans les orphelinats et une fois les enfants adoptés, et offre un point de vue d’un couple adoptant, les doutes, les choix, etc. Surtout sur le point de vue de la femme, cette maman qui n’a pourtant pas porté son enfant. C’est aussi un récit sur les non-dits, sur ce qu’on refuse de dire, de voir, de faire. Et sur les conséquences.
C’est un roman très bien écrit même si je n’ai pas particulièrement trouvé en Laura Kaisischke une plume qui m’accroche. Par contre, elle est douée pour créer des climats inquiétants, des récits où on se demande si on a compris ou pas, avec une fin qu’on ne voit pas venir, ou alors que quelques pages avant. J’ai été très convaincue par la fin, la chute qui est vraiment très bien.
Même si ma lecture a mal commencé, j’ai ensuite su me laisser guider et intriguer par les événements. Il m’a manqué un petit quelque chose pour être complètement fascinée. Mais c’est un livre (et une auteure) qu’il vaut le coup d’être découvert, c’est un très bon roman psychologique !
Ma note (je joue le jeu, mais je ne note jamais les livres normalement) : 16/20
Livre lu dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire Priceminister. Merci à Oliver et aux Editions Christian Bourgeois !