
Bonjour à tous !!!!
Voici les résultats du concours !
Vous êtes 7 à avoir participer au concours et je vous remercie infiniment quelque soit le résultat, sachez que je suis touchée que vous ayez laissé libre court à votre imagination pour moi 🙂
7 participations : 3 photos, 1 montage, 2 textes et 1 aquarelle !
Les 4 membres du jury, Tom, Sophie, Lilith et moi, nous avons eu beaucoup de plaisir à regarder vos productions ou lire vos textes ❤
Une note sur 20 a été attribuée qui a permis de rentrer autant de fois que la note, votre nom dans le logiciel THE HAT (avec des +1 pour vos likes FB ou vos participations ici)
Il y a donc 3 gagnants !
LOT n°1

C’est Ptyx / Cydre qui remporte un livre au choix sur Amazon d’un prix maximum (avec frais de port si marketplace) dont l’auteur(e) doit être IRLANDAIS(E) et un porte clé ou marque page dans le thème (si tu as une préférence, je vais à Dublin bientôt, je peux regarder là bas aussi ^^)
LOT n°2

C’est Priscilla / Anna Sauvage qui remporte HARPICIDE de Michel Vigneron, le premier tome de l’Embaumeur, un de mes coups de coeur 2012 !
Ravie de te faire découvrir L’atelier Mosésu !
LOT n°3

C’est Eowyn qui remporte un carnet L’étrange noël de Mister Jack et son stylo assorti (avec éventuellement, un ou plusieurs marques page) ^^
BRAVO A TOUS LES 3 !!!
Je sais que je fais 4 déçus mais il y aura d’autres concours sur le blog !
Voici les productions des gagnants :
Ptyx :
Un Voyage
Voyageur infatigable, j’ai sillonné maints pays. En fuite, en quête, nul n’aurait su le dire. Cela faisait si longtemps que je marchais et mes souvenirs eux-mêmes commençaient à s’estomper. J’allais où mes pieds me menaient.
Un jour, après avoir longtemps cheminé sur le sentier aride d’un col de montagne battu de vent froid, après avoir échappé de justesse à l’attaque de pillards troglodytes, à la traque d’une meute de loups à neuf queues, à l’assaut d’un grizzli à dents de sabre et à l’embuscade d’une horde rampante de salamandres qui crachaient des flammes de neige, je parvins tout à coup au royaume du Printemps.
Enclavé par des rochers, il se trouvait dans une vallée pleine de verdure. Du sol caillouteux jaillissaient des herbes aux tons d’émeraude et d’or qui, à mesure que j’avançais, recouvrèrent tout. Pour la première fois depuis longtemps, je respirais le calme. Le vent tiède était une chanson aux ailes diaphanes. Des arbres m’apparurent, tout d’abord en rangs clairsemés, se muant bientôt en forêt. Sur les branches des uns pendaient, comme des fruits mûrs, des montres ovales, au cadran d’or et à la chaînette d’argent. Leur tic-tac semblait faire écho au martèlement d’un invisible pivert. Sur les branches des autres, c’était un spectacle tout aussi édifiant. Des livres bourgeonnaient, petits tubercules verdâtres tout d’abord, qui s’ouvraient en corolle ensuite. Les pages lentement se déployaient, au travers des feuilles qui bruissaient d’un son doux et crépitant. On apercevait les nervures des lignes d’encre qui racontaient mille histoires, que parfois les bourrasques venaient caresser comme on choie un trésor.
Des papillons venaient y butiner. Dans d’autres arbres, uniquement feuillus, j’aperçus des lutins armés de cimeterres étincelants qui s’attachaient à découper de larges tranches dans les nuages bas qui passaient à leur portée. Délicatement, ils déposaient les morceaux de nuée dans de vastes corbeilles en rotin, qu’un autre lutin venait ensuite saisir. Tenant quant à lui une aiguille et une paire de ciseaux d’or, il concevait dans l’étoffe des nuages des chemises, des rideaux, des chapeaux. Qu’il devait être agréable de s’en vêtir ! Je me dis que porter des chaussures façonnées dans un tel cuir devait être le plaisir le plus léger qui soit.
Plus tard, dans une clairière qu’un soleil doux réchauffait de tendres rayons, je me désaltérai à l’eau d’une source pure. Un oiseau fort bavard, une sorte de mésange ou de colibri au plumage ocellé, m’expliqua qu’il s’agissait en réalité du tombeau d’Ynair le mage. Quiconque buvait à la source y recevait une part de pouvoir : les rhumatismes étaient soignés et la mauvaise humeur s’envolait. J’en remplis une gourde pleine. Ce devait être délicieux pour préparer des potages.
Je me plaisais ici, tout ce que je voyais m’enchantait. Peut-être avais-je enfin trouvé un havre où me poser ? Un peu plus loin, dans un champ de coquelicots qui s’éployaient tous azimuts, deux licornes échangeaient des coups de corne comme deux escrimeurs se portent l’estocade. Je faillis intervenir, mais à l’élégance des assauts et des parades, je compris qu’il ne s’agissait que d’une joute amicale. Les bêtes hennirent et s’en furent au galop. Dans un verger où des cerisiers en fleur avaient décoré le sol de pétales, un troupeau de cornemuses dotées de pattes, à la manière de moutons grassouillets, paissaient tranquillement. De temps à autre, l’une d’elle appelait ses congénères en un feulement long, vibrant et strident. C’était étonnant de les observer ainsi dans leur habitat naturel. C’était le temps des amours et elles bramaient en quelque sorte pour se séduire. Laissons le détail aux savants plus scrupuleux. J’écoutai un temps leur symphonie flamboyante avant de m’en détourner.
Bientôt, je m’engageai dans une charmille. C’était comme traverser un couloir ombragé, chargé de mille senteurs, qui mène à un temple végétal. De l’autre côté, je restai interdit devant l’incroyable spectacle. Le corps massif, gigantesque, impressionnant d’un dragon noir endormi. Ses ronflements faisaient trembler le sol. Plus incroyable encore, et touchant aussi, étaient les innombrables massifs de plantes et de fleurs qui avaient élu domicile à la surface de son épiderme. Par dessus ses écailles d’un noir de jais, s’épanouissaient des roses épineuses d’un rouge sanglant, des tulipes tendres d’un jaune crémeux, des jasmins en couronne blancs comme la neige. Des orchidées mauves, violettes, azur, dépassaient de ses oreilles et des fleurs de lys étaient lovées dans le creux de ses narines. Depuis combien de siècles dormait-il ? Le peuple floral avait colonisé le reptile.
Hélas, mille fois hélas ! A cause sans doute d’une allergie que provoquait chez moi une trop forte concentration de pollen, un prodigieux éternuement me monta au nez. Je le retins pendant dix secondes, mais j’étais un volcan dont la lave enfin se réveille. Mon éternuement fit fuir une volée d’oiseaux moqueurs paisiblement nichés dans les arbres. Ouf, le dragon semblait toujours assoupi. Mais quand le sort s’acharne, il s’acharne. Un second éternuement me prit, puis un troisième, puis un quatrième. Une véritable cascade sonore qui me secoua comme un séisme. Il était trop tard. Quand je repris mes esprits, le corps courbé, genoux à terre et larmes aux paupières, deux immenses yeux comme des soleils noirs me scrutaient avec attention. Je me sentis plus nu que s’il ne m’était resté que les os sur la peau. Je sentis les flammes de la faim danser dans ses prunelles. Elles dardaient vers moi. La bête rugit, s’ébroua, lentement se dressa : elle était encore plus immense que je ne l’avais crue, elle dépassait les arbres. Elle était en colère, elle rugit à nouveau, puis s’avança dans ma direction. Seule une longue expérience de l’esquive m’évita de me faire croquer d’un coup de mâchoire. Je m’enfuis et le dragon me poursuivit. Il crachait du feu, tentait de me mordre, de me griffer, de m’aplatir avec sa queue… Cela dura une éternité. Je ne m’en sortis qu’au prix de la combustion de mon manteau et d’une part de mes cheveux que j’avais heureusement fort fournis. Je plongeai dans une rivière qui coulait non loin et y restai jusqu’à ce que le monstre se désintéressa de moi.
Il faisait nuit quand, fourbu, dépité, transi de froid, je regagnais la berge. Les étoiles filaient dans le ciel, les ténèbres étaient presque complètes. Un chant fantomatique et lugubre sourdait de la forêt. J’étais épuisé, j’avais le moral dans les chaussettes et celles-ci étaient trempées. Moi qui avais cru avoir trouvé le pays de mes rêves ! Malheureusement, le royaume du Printemps, malgré ses dehors avenants, recelait bien des dangers. J’en avais assez d’user mes semelles, d’avoir le nez qui pique et de lutter pour rester en vie. Un instant, je rêvai d’un fauteuil au coin du feu, d’un bon verre plein d’un vin tremblant et d’un bon livre racontant des récits de voyages. Ras le bol des aventures ! Ras le bol des monstres qui en voulaient à ma couenne ! Je m’assis sur la souche d’un arbre et bougonna méthodiquement pendant un long moment. La colère se changeait en mélancolie. A quoi bon continuer ? Dans les ténèbres, un hibou hululait, j’entendais d’étranges sons, peut-être des loups ou des sangliers, à moins que ce ne fût la plainte du vent dans les frondaisons. Il n’y avait pas de répit, il fallait toujours être sur le qui-vive. Chape de lassitude.
Et puis, le matin approcha. Timidement d’abord, mais plus sûrement ensuite. L’aube puis l’aurore se découvrirent. Le soleil alluma dans le ciel des liserés de feu. Au loin, je vis un vallon où sinuait un torrent argenté, des coteaux buissonneux, une colline derrière laquelle disparaissait une vieille tour, plus loin encore des monts dentelés qui étincelaient de neiges éternelles. Je bus un peu d’eau. Je sentais ma curiosité renaître, mon courage, mon envie. C’était un appel irrésistible. Mon cœur, en phénix, renaissait de ses cendres.
Voyageur infatigable, j’ai sillonné maints pays. En fuite, en quête, nul n’aurait su le dire. Cela faisait si longtemps que je marchais et mes souvenirs eux-mêmes commençaient à s’estomper. J’allais où mes pieds me menaient. L’horizon m’attendait. J’allai à sa rencontre.
Ptyx, 21/04/13
Priscilla :

Eowyn :

Les 4 autres participations :
Coquelicote :
Le Printemps

Queen Guinevere Maying, John Collier, 1900
Le ciel dégagé laissait toute la place à la lune, dont la brillante clarté éclipsait celle des étoiles et aveuglait presque Guenièvre. Elle resserra son châle autour de ses bras en frissonnant pour la centième fois depuis qu’elle avait quitté la salle commune de Camelot où elle avait passé la soirée. Les convives et les nombreux feux allumés dans la pièce l’avaient maintenue au chaud, mais à présent qu’elle était dans sa chambre, le froid la gagnait. La saison était déjà très avancée, et malgré cela le soleil persistait à ne pas dispenser sa chaleur. La nature toujours endormie obligeait les hommes à trouver d’autres façons de s’occuper, et ripailler dans le château enfin achevé du Roi Arthur était leur occupation favorite. Ils étaient particulièrement joyeux ce soir, car le lendemain allait avoir lieu une fête destinée à appeler les beaux jours.
Le froid mordant de cette nuit dégagée fit soupirer Guenièvre. Elle doutait que des festivités pussent ramener la chaleur qui lui manquait tant depuis qu’elle était mariée à Arthur et s’était installée au château. On l’avait prévenue que tous les gens vivant à une distance raisonnable de Camelot viendraient y assister, et qu’Arthur serait couronné roi de la fête car le peuple l’admirait. Elle serait donc reine une deuxième fois, et devrait sourire en continu toute la journée et jusqu’à une heure avancée de la nuit. Avec un nouveau soupir, elle ferma le battant en bois de la fenêtre et alla se coucher, toujours transie de froid.
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Quand le soleil fut assez haut dans le ciel pour passer par-dessus les remparts extérieurs de la ville de Camelot, Guenièvre était déjà vêtue et parée pour les réjouissances. Ses servantes, babillant en toute gaîté en même temps qu’elles s’affairaient, l’avait habillée d’un magnifique corsage d’étoffe blanche et filé d’or au niveau de la poitrine et cousu du même métal jusqu’à ses hanches qui mettait ses seins en valeur. Sa longue jupe était du même tissu blanc éclatant, comme la cape qui recouvrait ses épaules et tombait à terre. La jeune femme pensa avec tristesse qu’elle avait presque l’air d’une vierge ainsi vêtue, surtout lorsqu’on coiffa ses cheveux d’une voile immaculé. Au moins, elle n’avait pas froid, et sa cape ainsi que le voile cachait suffisamment ses attributs pour qu’elle ne se sentît pas honteuse.
Debout dans la cour, elle leva la tête vers l’immensité bleue au-dessus d’elle et respira l’air doux qui l’environnait. L’odeur des écuries toutes proches ne l’incommodait même plus, elle était tout à coup heureuse de quitter les pièces de pierre froide qu’elle n’avait pu quitter des semaines durant à cause du mauvais temps. Un très jeune garçon arriva avec une belle jument blanche que Guenièvre n’avait jamais vue. « Un cadeau de votre époux », dit le palefrenier. Arthur avait bon goût, c’était indéniable. La bête était splendide et, comme Guenièvre le découvrit sitôt qu’elle la caressa, d’un très bon caractère. On l’aida à monter en selle sans abîmer sa tenue, et peu à peu la cour fut pleine de belles dames et de chevaliers prêts à s’en aller festoyer. La colonne s’élança lentement, avec Guenièvre en tête, entourée de gens qui portaient des branches parsemées des quelques fleurs qui avaient réussi à bourgeonner en dépit du froid. Le découragement prit la jeune reine de nouveau ; la nature était si triste.
Enfin, ils arrivèrent en vue de l’arbre ancestral choisi pour la fête. Son large tronc était lisse et montait très haut, avant de se perdre dans la ramure abondante et déjà verte. Arthur avait laissé les gens du peuple le choisir eux-mêmes à ce qu’avait entendu Guenièvre. Elle était étonnée qu’ils aient réussi à trouver un si bel arbre quand l’hiver semblait ne jamais vouloir prendre fin. Ses pensées redevinrent plus heureuses, et elle n’eut pas à beaucoup se forcer pour sourire au roi qui vint l’accueillir. Il était vêtu dans des tons verts, et les paysans lui avaient donné une couronne de lierre, ainsi qu’un sceptre faite des premiers épis récoltés, qu’il arborait fièrement. Il souleva son épousée comme si elle ne pesait rien et la déposa doucement au sol. Aussitôt, les jeunes gens présents se mirent à courir vers elle et la déclarèrent reine de ce jour, tandis qu’Arthur affectait de s’offenser de ne pas avoir choisi lui-même en riant. Les festivités commencèrent, et bientôt les paysans dansaient autour de l’arbre, tandis que les gens de la cour d’Arthur discutaient avec emphase et ne cessaient de manger.
Après le zénith du soleil, Guenièvre fut étonnée de se trouver si à l’aise. Les rayons du soleil la réchauffaient vraiment ! Elle ôta le voile et la cape qui l’encombrait et se laissa emmener par des petites filles qui détressèrent ses cheveux et refirent des tresses en y mêlant de longs brins d’herbe, des épis, du lierre, des fleurs, tout ce qu’elle trouvait pour embellir une reine déjà si belle. Guenièvre riait en écoutant toutes les histoires que ses petites amies lui racontaient, puis en dansant à son tour à la suite de filles à peine plus jeunes qu’elle, qui cherchaient du coin de l’œil leur futur mari parmi les garçons présents, osant même regarder du côté des beaux et nobles messieurs.
Alors qu’elle s’écroulait de fatigue, toujours riante, dans l’herbe à l’écart de l’arbre et des tables dressées pour le repas, elle vit juste à côté une fleur des champs tout juste née. Elle regarda autour d’elle, espérant en voir d’autres, mais il n’y avait rien. Au même moment un grand coup de vent la fit frissonner et poussa un nuage devant le soleil. Guenièvre se sentit de nouveau accablée mais, consciente de son rang et de son rôle à cette fête, elle se releva, lissa ses vêtements et se dirigea vers les tables, décorées et entourées de ces mêmes branches garnies des quelques bourgeons qui avaient percé dans le froid de ces dernières semaines.
Armée d’un faux sourire, elle approchait de son époux et de ses chevaliers attablés lorsque l’un d’eux, qu’elle n’avait jamais vu à Camelot, leva la tête et lui sourit. En un regard, elle avait tout remarqué : ses bonnes manières, son élégance, sa mise propre alors même qu’il mangeait avec des hommes parmi les plus sales que Guenièvre avait rencontré, ses dents bien alignées, sa tenue, ses cheveux propres et coiffés en arrière, et ses yeux, ses yeux qui la transperçaient comme s’il l’avait comprise. Son cœur bondit puis battit furieusement dans sa poitrine qui se soulevait avec difficulté. Elle inspira une grande goulée d’air, et aussitôt le nuage se dissipa, laissant place au soleil radieux, les couleurs de la nature semblèrent plus éclatantes, les feuilles et l’herbe plus vertes, et les bourgeons s’ouvrirent pour laisser place à des centaines de petites fleurs blanches. Arthur se tourna alors de son côté et s’exclama, ravi :
— Guenièvre, viens donc que je te présente mon nouvel ami venu de l’Armorique, Lancelot !
Le printemps était enfin arrivé.
Cassiopée (aquarelle) :

Kim :

Karine N :

Merci à toutes les 4, ça n’est que partie remise 🙂