Le serpent à plumes, 8,20 €, 424 pages
Merci Lilith de m’avoir prêté ton livre !
4ème de couverture
Paris, 1899… L’industrie, portée par la force de l’Éther, a révolutionné le monde. Le ciel bourdonne de machines volantes, les automates sont partout qui agissent au service des hommes, hommes qui communiquent entre eux par téléchromos d’un continent à un autre. Dans cette ville moderne où s’ouvre une éblouissante Exposition Universelle, une jeune comédienne, Margo, aidée de son frère psychiatre, enquête sur la mort mystérieuse de son ex-maîtresse et d’un singulier personnage créateur de robots… Écrites à deux mains par deux jeunes auteurs incroyablement doués, ces Confessions d’un automate mangeur d’opium sont un bonheur d’imagination et de virtuosité littéraire, à découvrir au plus vite.
Résumé
Un homme, soldat semble-t-il couche sur le papier sa folie.
En 1889, année de l’exposition universelle, à Paris, Margaret Saunders, comédienne, joue Juliette dans la pièce de Shakespeare. Un soir où elle a rendez-vous avec son frère, Théo, aliéniste, elle découvre par le journal que sa meilleure amie et confidente Aurélie est décédée, tombée d’un aérocab. Ce dernier, étrangement a continué sa route et le responsable peut-être de cette mort (Accident ? Meurtre ?) a disparu. Margo ne veut en tout cas pas croire à la troisème hypothèse de la police, le suicide. En se rendant chez le père d’Aurélie, Monsieur Couturier, elle tombe sur deux brutes épaisses menaçantes, qui lui laissent une drôle d’impression…
Mon avis
Découverte agréable du Steampunk !
C’est mon premier vrai roman dans ce genre (le premier c’est Sans âme mais il n’effleure que le genre, et c’est voulu je pense), donc dans ce roman de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit, c’est très très travaillé, on retrouve de nombreux éléments : machines volantes, automates, éther, machines, … Avec pas mal de détails, d’explications mais c’est savamment dosé, on n’a vraiment pas besoin d’un master en physique pour comprendre. En plus, c’est très visuel, les descriptions sont tellement bien faites que j’avais l’impression d’avoir des illustrations.
Le Paris ré-écrit est très sympathique, d’une part, on a le vrai Paris avec beaucoup de noms de rue, de places, des bâtiments, de monuments (Ah la Tour Eiffel), le métro ou le tram … et d’autre part, ce Paris historique est adapté à la technologie et aux sciences (les machines volantes, le bâtiment fictif où travail Théo,…), le tout donne un mélange très bien fait, on s’y croirait ! L’action se situe en 1889 (et non 1899, qui a fait la 4ème de couv’???) au moment de l’exposition universelle, la Tour Eiffel vient d’être créée et elle fait un très beau symbole du steampunk, je trouve, avec ses ascenseurs, son esthétisme, … et l’exposition universelle colle très bien avec les pavillons sur les technologies émergentes, les automates, etc.
Le point de départ pour Margo et Théo est la mort d’Aurélie Couturier, Margo ne va pas accepter la mort, non de son ex-compagne (tu as lu le livre avant de faire ton 4ème de couverture ou pas ?) mais de sa meilleure amie, elle va se retrouver confronter à une histoire qui la dépasse, enjeu humain, politique, scientifique,… Pas uniquement une histoire de pouvoir ou de Progrès , ça va bien au-delà…
L’intrigue est bien construite et intéressante à suivre, même si parfois j’ai soufflé devant les réactions de certains personnages. L’écriture à 4 mains est très bien faite, comme on a un chapitre avec le point de vue de Margo alterné avec le point de vue de Théo, on ne se rend pas compte, car il parait qu’on change d’auteur à chaque chapitre. Et cette alternance donne du rythme à l’histoire. Pas de panique, ceux qui n’aiment pas ce type de narration en alternance de points de vue, les chapitres sont courts, les personnages souvent ensemble, on n’est pas frustré à la fin d’un chapitre de laisser le personnage où il en est.
Concernant les deux personnages principaux, j’ai une grosse préférence pour Théo le frère de Margo, son esprit scientifique, son caractère et ses réflexions. J’ai eu beaucoup plus de mal avec Margo. Je ne sais pas comment l’expliquer, elle est loin d’être sotte ou superficielle, elle est volontaire et c’est un personnage intéressant mais je n’ai pas réussi à m’attacher à elle et parfois ses digressions ou ses commentaires m’ont agacé.
Les deux auteurs sont vraiment talentueux et ont réussi l’exercice de l’écriture à 4 mains, c’est fluide, rythmé, précis, tout en détails sans que ça soit trop, cohérent entre les deux personnages, Fabrice Colin et Mathieu Gaborit ont tous les deux une belle écriture, ils ont réussit à retranscrire l’ambiance de Paris dans les années 1890 et réussissent à merveille la création de l’univers steampunk, on s’y croirait vraiment par moment, la présence des automates si intriguants, l’utilisation de l’éther controversée, ils ont inventé une époque à laquelle on peut aisément croire car des éléments réelles sont bien là : la Tour Eiffel, l’exposition universelle, la reine Victoria, etc.
Un petit bémol, j’aurai bien aimé explorer Metropolis, en savoir plus. Idem pour les passages sur le Cambodge, c’était frustrant de ne pas avoir plus de détails, de passages sur les événements qui se sont déroulés là-bas. J’ai repéré une seule incohérence dans les noms (suffisante pour que je m’en souvienne) et quelques coquilles mais vraiment pas grand chose, et n’enlève rien à la qualité du livre.
En tout cas, ne vous laissez pas impressionner par le prologue (très important) mais qui est assez spécial et partez à l’aventure du Paris steampunk ! Pour ma part, je découvrirai avec plaisir Mathieu Gaborit seul parce que je n’ai encore jamais lu cet auteur, si vous avez des suggestions, je suis preneuse. Pour Fabrice Colin, je fais une pause mais, je pense que je lirai de lui au moins un thriller et pourquoi pas une de ses sagas fantasy !
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