Rose Morte, T2, Trois épines de Céline Landressie

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Les éditions de l’Homme Sans Nom, 19,90€, 443 pages

4ème de couverture

France, fin du XVIIIe siècle.
Alors que la révolte gronde aux quatre coins de la France, Rose est rappelée de la cour de Russie. De retour aux côtés de son mentor, elle découvre que la situation vacille également dans l’univers occulte d’Artus.
Les Arimath doivent faire face à de sauvages attaques sur leurs terres, tandis que la grogne contre la noblesse croît d’instant en instant parmi le peuple. Entre la révolution naissante et les prémices d’une guerre au sein du monde obscur, les bouleversements dans l’existence de Rose s’annoncent cataclysmiques. Leurs conséquences risquent fort de faire sombrer en un même chaos les existences des humains aussi bien que des immortels…

Résumé

Mars 1789, Rose est à la cour de Russie. En plein bal, elle reçoit une missive de France, à elle alors de décider de suivre les directives de cette lettre ou bien de n’en rien faire. Rose choisit de rentrer en France et retrouve le domaine de Boissy en juin de la même année. Elle se rend vite compte de la tension qui existe à son retour, les Arimath sont attaqués sur leurs terres mais ils ne sont pas les seuls victimes d’attaque. Tension interne également, puisque Rose a ramené avec elle plus que la fratrie d’Holival n’en attendait… Adelphe aimerait qu’elle prenne  le temps d’écouter Artus, son frère, seulement elle ne souhaite pas lui accorder une attention qu’elle pense qu’il ne mérite pas… Que se passe-t-il donc entre Rose et Artus ? Que signifie les attaques contre les leurs ?

Mon avis

Une suite à la hauteur de mes attentes et même plus !

Je vais essayer de ne pas spoiler le 1er mais il y a certaines petites choses qu’il est inévitable de dire mais elle ne devrait pas vous faire bondir, je pense ^^ Et je serais discrète que le contenu de ce tome pour vous laisser le maximum de surprise 😉

Je souhaite d’abord remercier Céline Landressie pour sa gentillesse et sa confiance, merci de m’avoir permis de poursuivre cette traversée du temps à la suite de Rose, Artus et Adelphe. Merci beaucoup à vous et aux Editions de l’Homme sans nom.

De mon point de vue, ce second tome est encore meilleur que le précédent !

Le lecteur a quitté Rose en 1600 et la retrouve 189 ans plus tard en Russie ! Il est alors plongé dans une période tourmentée : 1789, peu avant la révolution, un contexte historique différent du tome 1. Ce ne sont plus les problèmes de religion qui tourmente le pays, ici c’est le peuple qui va se soulever pour d’autres changements. Le changement d’époque permet de donner un nouveau souffle au récit, permet à Céline Landressie, de continuer à nous émerveiller mais sans refaire ce qui avait déjà été fait !

J’ai comme dans le 1er tome, adoré ce contexte historique. C’est une période complexe et riche qu’on peut exploiter, une période de l’histoire intéressante. On retrouve avec plaisir, la maitrise de Céline Landressie, qui ne se contente pas de situer son action dans une époque particulière mais elle réussit parfaitement à la faire vivre, les us et coutumes, les habits, les décors, tout est superbement décrit avec précision et raffinement. De nouveau, le langage des personnages est parfaitement adapté au contexte, soutenu sans être pompeux, le style utilisé par l’auteure met en valeur des descriptions, les personnages et les actions. On a droit à de magnifiques images pour souligner les sentiments et les actions. La perfection va jusqu’à écrire certaines phrases en russe quand le personnage en est originaire ! L’écriture est belle, dosée et envoutante. Un véritable régal. Le poème du début est magnifique, j’ai tout de suite été sous le charme

On retrouve dons Rose, presque 200 ans après l’avoir quitté, elle semble avoir retrouvé ses terres mais alors qu’on pense la retrouver en France ou en Angleterre, elle est en Russie ! Surprise ! Pourquoi ? C’est la première question que l’on se pose. Le lecteur découvrira progressivement les raisons puis aussi ce qu’il s’est passé pour Rose entre 1600 et 1789. Elle semble en froid avec son mentor, mais qu’en est-il vraiment ? Le fossé semble s’être creusé entre eux et plus le temps passe dans ce tome 2, plus on se demande pourquoi et on se rend compte qu’il se creuse toujours un peu plus. Rose nous apparait curieusement à la fois vulnérable et déterminée. Elle tente par tous les moyens de se composer la figure de circonstance, calme, posée, que rien ni personne n’atteint, mais elle ne peut toujours y parvenir et nous livre ses impressions, ses émois, ses doutes. C’est vraiment un personnage ambivalent, il y a toujours des choses qu’elle ne comprend pas alors que pour le lecteur s’est plus évident, elle a tendance à ne pas réfléchir sur les bonnes choses. Pour autant, elle ne nous apparait pas du tout comme un oiseau sans cervelle ou comme une personne égoïste, bien au contraire ! Rose est vraiment un personnage intéressant, complexe, qu’on sent s’affirmer de plus en plus, elle a entièrement sa place chez les Arimath, ne manque pas de courage et peut parfois être prise de court. Rose a des capacités qui en font ou feront très certainement LA personne qui compte.

Le comte de Janlys, Artus, est de plus en plus mystérieux, son comportement est étrange aux yeux de Rose, qu’il s’agisse de sa sphère privée (avec Adelphe par exemple) mais également par son statut d’Héritier. Il présente habituellement certaines qualités probité, tempérance, respect,… qui semblent s’effriter, Rose se met à douter parfois et un nouvel aspect du comte nous ai montré. L’attitude d’Artus est toujours caractérisée par les non-dits et les faux semblants mais on comprend de plus en plus pourquoi, il agit comme cela. Personnellement, plus l’histoire avance, plus j’apprécie Artus, certains aspects me plaisent plus que d’autres mais on le comprend mieux dans ce second tome. Céline Landressie joue avec ses personnages et aussi cultive leurs mystères sans pour autant frustrer son lecteur, certaines parties sont riches en révélation. Mais nous avons encore plein de choses à apprendre d’eux. La psychologie des personnages est très travaillée et les personnages secondaires ne sont pas en reste ! Adelphe soufflant le chaud et le froid, Vassili tendre et intègre, Hilda courageuse et franche,…

L’intrigue est plus complexe que dans le premier tome et le lecteur accompagne les personnages dans leurs découvertes et leurs déductions. Il y a une vraie histoire de fond, que l’on découvre et suit peu à peu, une sorte de quête, de recherches, avec des pistes et des fausses pistes, les intrigues de pouvoir et de politique mais aussi sentimentales… ça m’a beaucoup plu !  Plusieurs intrigues s’entrecroisent, elles donnent du rythme et de la consistance à ce second tome. Je l’ai trouvé encore plus prenant que le premier, je n’arrivais pas à arrêter de lire ! On apprend tellement de choses, sur les différentes maisons, sur le but des « ennemis » des Arimath, sur les Janlys, sur Rose,… Et puis, tout n’est pas rose, il y a des combats, des complots, de l’action, oui, c’est vraiment prenant.

Il y a des choses que j’ai vu venir un peu de loin comme on dit mais en aucun cas, cela m’a gênée dans ma lecture, au contraire, je crois que j’avais hâte de savoir comment le ou les personnages allaient découvrir cela et comment Céline Landressie allait nous le raconter. Et je n’ai pas été déçue ! Pour moi, ce deuxième tome est très différent du premier (où on découvre les personnages, et une partie de l’intrigue) et il est encore meilleur ! Les éléments se mettent en place, et j’ai hâte de savoir ce que nous réserve la suite ! Est-ce que l »on va changer de période historique ? De continent peut être ? J’ai peur de trembler pour certains personnages. La fin m’a laissée une drôle d’impression, le cœur serré, je me demande … enfin je verrais bien parce qu’il est sur que je me jetterai sur le 3ème tome très très peu de temps après sa sortie ! ça va être long d’attendre !

L’écriture est toujours aussi belle, maitrisée et envoutante, la structure de l’histoire dense et travaillée et Céline Landressie arrive à nous captiver et elle nous donne des éléments, nous fait trembler et préserve une part de doute, de mystère et d’inconnues ! Je confirme que Céline Landressie est une auteure à suivre !!
Bravo une nouvelle fois à Magali Villeneuve pour la magnifique couverture ! J’ai hâte de voir la prochaine ^^

Merci encore aux Editions de l’Homme Sans Nom et à Céline Landressie pour cette suite magistrale !

Fièvre Noire (Les chroniques de MacKayla Lane, Tome1) de Karen Marie Moning

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4ème de couverture

« Ma philosophie tient en quelques mots : si personne n’essaie de me tuer, c’est une bonne journée. Autant vous le dire, ça ne va pas très fort, depuis quelque temps. Depuis la chute des murs qui séparaient les hommes des faës. Pour moi, un bon faë est un faë mort. Seulement, les faës Seelie sont moins dangereux que les Unseelie. Ils ne nous abattent pas à vue. Ils préfèrent nous garder pour… le sexe.
Au fait, je m’appelle MacKayla Lane. Mac pour les intimes. Je suis une sidhe-seer.
La bonne nouvelle : nous sommes nombreux.
La mauvaise : nous sommes le dernier rempart contre le chaos. »

Résumé

Mackayla dit Mac est une jeune américaine de Géorgie, elle adore sa vie dans le bled paumé d’Ashford, jolie, blonde, un peu écervelée, elle profite de la maison de ses parents qui sont partis en vacances. Tout va bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce qu’elle reçoive un coup de fil qui lui apprend l’assassinat de sa sœur Alina, qui faisait ses études à Dublin. Sa vie bascule alors, Alina était son modèle, sa meilleure amie. Quelques semaines après cette perte terrible, Mac apprend que la police va clore l’enquête sur le meurtre de sa sœur, faute de preuves, de témoins, de suspects. Une nouvelle difficile à avaler, Mac décide alors de s’envoler pour Dublin afin de pousser la police à rouvrir l’enquête, surtout qu’elle a depuis découvert un étrange message sur son répondeur téléphonique. Ce que Mackayla ne sait pas encore c’est que sa vie va complètement changer une fois le pied posé sur le sol irlandais…

Mon avis

Cela faisait plusieurs mois, qu’à force de voir les copinautes le lire, adorer, dévorer la suite, j’avais envie d’essayer. Et puis, quoi de mieux en weekend à Dublin que lire un livre qui se passe là bas ! J’avais besoin d’une lecture légère et j’ai été servi. Je ne suis pas déçue par ce premier tome, mais il s’agit clairement d’une introduction, Fièvre Noire, ne peut pas se lire sans ses suites. C’est cependant, une bonne lecture détente.

Et comme un bon tome d’introduction, Fièvre Noire, nous permet de découvrir une héroïne : Mackayla, un peu de son passé, son caractère, une jeune demoiselle pas si écervelée que ça finalement, avec du caractère même si parfois il lui arrive de passer à côté des évidences ! Je ne suis pas complètement attachée à Mac, du moins pas eu point, de frémir avec elle ou de stresser quand il se passe quelque chose, mais elle est sympathique et c’est son évolution qui m’a plu le plus. Elle est obligée de faire face à plein de choses et elle finit par les accepter, tout en restant elle-même, demoiselle qui aime le vernis à ongle et le rose 😉
Il nous permet également de découvrir la mythologie développée par Karen Marie Moning. Elle a choisi la mythologie celte, avec le Sidhe, les faës, les seelies, les unseelies,… Loin de nous perdre, elle explique très bien et progressivement à travers les révélations qu’apprend Mackayla (et dans le prologue), les différences entre les uns et les autres, les « bons » et les « mauvais », leurs aspects, etc. J’ai vraiment beaucoup aimé cette mythologie (ça donne envie d’en apprendre plus d’ailleurs) et donc l’histoire que vit Mackayla.

Même si beaucoup l’ont lu, je vais quand même éviter de spoiler, je ne rentrerai pas dans les détails. Mackayla va vite découvrir qu’elle (et ça c’est la 4ème de couverture qui le dit), est une sidhe-seer, elle a la capacité de voir les fäes, leurs vraies natures et c’est souvent pas beau à voir d’ailleurs ^^ Elle va tomber sur Barrons, un homme énigmatique et terriblement beau, qui va l’aider (ou pas ^^), tout va dépendre du point de vue, la grande question posée dans ce tome 1 :  peut-elle lui faire confiance ?
Leur relation est pleine de piques, d’animosité et de surprises. Parfois, elle m’a saoulé, et parfois j’ai adoré. Je n’aime pas Barrons pour le moment, il est trop arrogeant (et je déteste les gens imbus d’eux même) mais il est mystérieux, et ça, bizarrement, ça me plait, parce qu’on ne sait pas sur quel pied danser avec lui ! Il est méchant ? Manipulateur ? Altruiste (hahaha)… ?

Ce premier tome pose beaucoup de questions et ne donne quasiment pas de réponses, on en a bien une à la fin, mais sommes-nous sûrs ? Est-ce que l’auteur ne se joue pas de nous ? (A déconseiller donc à ceux qui ne veulent pas se lancer dans une saga de 5 tomes, il y a en a, il faut prévenir). Mais, Fièvre Noire pose bien les jalons de l’univers, les personnages, les intrigues et sous-intrigues. Il donne envie de savoir ce que va encore découvrir MacKayla, si notre monde est en danger, comment va-t-elle faire? Seule ? Avec qui ?
Concernant la narration, je n’ai pas trop eu de mal avec la première personne, c’était sympa. Mais j’ai eu plus de mal avec le découpage, une impression parfois, de sauter du coq à l’âne … Certaines choses auraient pu être un peu plus creusées ou détaillées, mais je suppose que tout cela viendra dans les tomes suivants.

Autre point que j’ai apprécié et là pô de surprise, ça se passe en Irlande, à Dublin et on s’y croit (il y a peut être un ou deux trucs qui ne collent pas trop mais qu’importe, c’est une histoire inventée), des noms de lieux, des personnages au tempérament « irlandais », des noms de plat, etc. C’était vraiment agréable de se dire, « hé j’ai vu ça », et « hé moi aussi j’ai fais ça » etc.

Concernant le style de l’auteur, c’est frais, rythmé, pas mal d’humour aussi. Sur ce n’est pas de la Grande Littérature diront certains, mais c’est très plaisant. Honnêtement, j’ai préféré Anthelme Hauchecorne, et son Âmes de verre, dans le style et la thématique mais je me suis laissée portée par cette lecture et même si c’est pas un coup de coeur, j’ai passé un bon moment 🙂 Je continuerai donc cette sympathique sage d’urban fantasy 🙂

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Oraisons (L’intégrale) de Samantha Bailly

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Bragelonne, 25€, 716 pages

4ème de couverture

En Hélderion, la mort peut rapporter beaucoup… surtout à la famille Manérian, qui procède aux oraisons, les rites funéraires du royaume. Mais la réalité de la mort les frappe de plein fouet lorsqu’on retrouve le corps de leur plus jeune fille dans une ruelle sordide.
Tout désigne les clans, ces dangereux rebelles qui s’opposent à Hélderion.
Aileen, prête à tout pour venger sa cadette, se lance dans une enquête qui la mettra à rude épreuve.
Noony, leur sœur aînée, se retrouve quant à elle aux premières loges de l’entrée en guerre de son pays contre le continent voisin. Mais elle est bien décidée à s’opposer à ce conflit qui pourrait tourner en véritable massacre.
Prises dans des intrigues dont les enjeux les dépassent, les deux sœurs devront affronter le système qui les a forgées.

Résumé

En 897, Abranelle, en Heldérion est attaquée par les Lames Nocturnes, un clan de rebelles de Thyrane qui souhaite reprendre sa liberté. L’Ioden (l’héritier de l’Astracan, Soleil III), encore bébé est kidnappé par ces rebelles, qui ne parviennent pas cependant à tuer l’Astracan ou même s’enfuir avec l’enfant.
En 912, Mylianne Manérian, dernière fille du dirigeant de la corporation des marchands d’étoile (en Heldérion), s’enfuit de la pension où elle étudie (en Thyrane), afin de retrouver Glenn, un pensionnaire dont elle est amoureuse et qui s’est enfuit quelques temps plus tôt. Malheureusement, Mylianne est assassinée. Aileen, la grande soeur de Mylianne, également pensionnaire de la pension, se sent coupable de n’avoir pas empêcher la mort de sa soeur. Elle décide de tout faire pour retrouver le coupable et la venger.
Pendant ce temps là à Manérian, en Heldérion, Noony, la fille ainée des Manérian est sur le point de devenir pour de bon une oraisonnière, ceux qui aident les âmes à rejoindre leurs astres d’attribution, par la cérémonie de l’Oraison. Au même moment, où elle apprend la mort de sa plus jeune soeur, l’Astracan annonce que des territoires sacrés ont été souillés par des habitants des Terres Impies, la guerre semble inévitable et Noony va devoir s’engager dans cette guerre,… Cependant, les événements feront que son engagement va prendre un sens différent…

Mon avis

Attention coup de coeur !

Je l’ai terminé il y a quelques jours (mardi) et j’ai beaucoup de mal à me détacher de cette histoire et j’ai eu beaucoup de mal à quitter les personnages et refermer la dernière page.

Cette intégrale est un beau pavé de 716 pages, regroupant le diptyque de Samantha Bailly.  Pour tout vous dire, plus de 700 pages d’un grand format, faut que ça soit entrainant et intéressant pour que je ne décroche pas au bout de 150/200 pages. Et donc vous comprendrez qu’ici c’est mission réussie puisque je l’ai dévoré en 8 jours !

Le lecteur découvre un monde complètement différent, 3 royaumes, Hélderion, Thyrane et les Terres Impies. Il découvre rapidement que Thyrane est occupé par Hélderion, et que cela se passe plus ou moins bien, enfin, plutôt moins bien. Car des clans se sont créés, composés de Thyranniens qui ne veulent pas se soumettre à l’autorité de l’Astracan  ni à sa religion. Ces clans sèment régulièrement la terreur sur Thyrane, attaquent régulièrement les Veilleurs (des Hélderionnois qui protègent les villes principales) et les jeunes gens d’Hélderion qu’on envoie en pension sur ce continent.

Le lecteur débarque donc dans un monde où il existe des tensions entre les peuples. Et découvre par la suite tout l’univers riche et complexe mis en place par Samantha Bailly. On suit plusieurs points de vue et on apprend beaucoup de choses sur Heldérion, l’Astracan, la religion en place, l’Oraison, Thyrane, les Terres Impies, les Signes, l’union …
Pour tout découvrir, on suit principalement Aileen Manérian, pensionnaire à qui ont apprend à faire des belles révérences et à faire de beaux sourires parce qu’on l’élève en future femme de la bonne société, mais on sent rapidement qu’elle n’aime pas vraiment tout ça.  Elle garde le dessus à l’annonce de la mort de sa soeur, car dès lors, elle décide qu’elle ne peut que chercher à la venger. Aileen va donc prendre certaines décisions qui auront toutes de lourdes conséquences. Elle est combattive, parfois impulsive, forte et fragile à la fois, elle est loin d’être naïve ou niaise. Elle découvrira la vérité sur la mort de sa sœur et verra son monde changer et elle avec. Tout comme Noony sa grande soeur, qu’on va suivre également. Noony a été choisi pour plus tard succéder à son père, le dirigeant de la corporation des marchands d’étoiles, les oraisonniers et donc elle vit uniquement pour l’Oraison. Avec elle, on va découvrir ce qu’est vraiment la religion de l’Astracan, on va en découvrir plus sur l’Oraison, le rite, les croyances, on va découvrir le monde tel qu’il est vraiment. Noony est de prime abord froide et conditionnée, mais vite on comprend que ce n’est qu’une apparence. Elle est intelligente, réfléchie, elle se pose les bonnes questions et ne se laisse pas aveugler par sa foi. Elle a des fêlures mais garde toujours son humanité. J’ai beaucoup aimé Aileen mais je crois bien que ma préférée est Noony. On s’attache néanmoins beaucoup à ses deux sœurs. Leurs vies sont détaillées, leur fêlures, leur passé, leur actions, leurs sentiments, leurs rencontres, leurs questionnements, etc.

Le lecteur va aussi apprendre à connaitre plein de personnages secondaires, les membres de la famille Manérian et leurs proches, des membres des clans thyranniens, un veilleur Orius, l’Ioden, l’Astracan et sa femme, des habitants des terres impies… Il y a beaucoup, en Hélderion, de corporations allant de la protection (guerriers de l’aurore) aux divertisseurs (assurant le divertissement lors des cérémonies) en passant bien sur par les oraisonniers, les guérisseurs, les historiens et autres artistes de Volplume. C’est assez fastueux, on imagine Hélderion comme un royaume lumineux, prospère, paisible. Tout le contraire de Thyrane, qui a été dévasté par les armées des guerrières de l’aurore, et qu’on imagine froid, sombre, dangereux. Les Terres Impies nous apparait comme mystérieuses, dangereuses, hostiles. Mais les apparences sont bien souvent trompeuses.

J’ai beaucoup aimé les différences entre les peuples, leurs spécificités, leurs croyances. L’univers imaginé par Samantha Bailly est dense, détaillé (les us et coutumes, les villes, les différentes corporations, les créatures, les oppositions de point de vue) et superbement bien construit.
Chaque chapitre commence par un extrait, cela peut être un extrait de journal intime, de livres d’histoire, de guide rédigé par les dirigeants des corporations, de poème, … Puis chaque fin de chapitre permet un interlude, durant lequel on découvre d’autres personnages et ce qu’ils font ou ce qu’il se trame pendant l’action du chapitre. Ainsi on a plusieurs sources d’informations, plusieurs points de vue, ce qui permet la découverte du monde créé par Samantha Bailly, de l’action et des rebondissements / intrigues. Les chapitres sont plutôt courts ce qui permet de donner du rythme au récit. Un découpage en 4 parties par livre qui permettent d’avancer dans l’action et les intrigues de chaque protagoniste.

L’originalité de ce roman est la trame qui mène à la fois fantasy et intrigues façon polar (un meurtre, une enquête, un châtiment) mais pas uniquement ! Oraisons, c’est un monde, une histoire travaillée, dans laquelle on va de révélations en rebondissements. La plume de Samantha Bailly est déjà très assurée pour un premier roman, c’est fluide, entrainant, la lecture est aisée et les pages se tournent toutes seules. On a envie de découvrir les tenants et les aboutissants, ce que vont apprendre chacune de leur côté Noony et Aileen. Samantha Bailly nous plonge dans un univers riche, un monde détaillé, une fantasy avec les codes certes mais avec plein de choses en plus, des complots, une enquête policière, des intrigues politique sous fond de religion et de pouvoir, avec les thèmes suivants : trahison, amour, amour impossible, amitié, … Des atmosphères très différentes se dégagent de ces pages, mensonges, vergences et guerre, mêlé d’espoir et de changements. Un hymne à la tolérance, à la liberté et à l’ouverture d’esprit. Noony et Aileen seront actrices du changement et non les petits moutons qui suivent bêtement le troupeau, différentes de ce qu’on attendait d’elles.

Au départ, j’ai eu peur en voyant que les héros principaux, les soeurs Manérian et certains des personnages qui les accompagnent sont de jeunes gens (entre 16 et 20 ans), j’avoue j’avais peur que l’histoire tourne en mélodrame de sentiments amoureux, que ça manque de cohérence. Et même si on a dans les thèmes abordés l’amour, l’amitié, on ne tombe jamais dans ce côté que j’appréhendais. Au contraire, ces héroïnes mettent de la fraicheur dans un monde d’adultes noir et sinistre parfois. Et on oublie vite leur âge car les événements de toute façon, les font murir très vite et elles réagissent en cohérence avec leur fonction, sentiments, valeurs. Très appréciable aussi, dans ce récit, les images féminines sont mises en valeur, la mère Soliane des soeurs Manérian, Cataline, Nwinver, etc. A certaines choses, à la façon de les expliquer, on reconnait la plume d’une femme et ce changement fait du bien (après avoir lu quasiment que de la fantasy écrite par des hommes). Attention, les personnages masculins ne sont pas en reste pour autant ! J’ai beaucoup aimé aussi les liens entre les hommes et la nature, les créatures, … Je n’en dis pas plus sur les personnages volontairement afin que vous gardiez la découverte.

Dans le premier livre, on sent peut être encore quelques tâtonnements dans le style, mais c’est assez rare quand même, enfin, j’ai surtout tiqué lors de deux ou trois « coïncidences bien heureuses », où des choses / questions se dénouent assez vite. Mais uniquement dans le premier livre, et puis quand on voit la richesse de ce qui attend le lecteur ensuite, ce qu’il reste à apprendre et à élucider, c’est vraiment un détail mineur !

Vers la fin de la lecture, j’ai commencé à avoir comme un regret « j’adore ce que je lis mais je ne suis pas vraiment touchée émotionnellement » et là… c’est le drame ! Juste quand cette pensée m’a effleurée, j’ai eu la montée de stress à la tournure des événements, et la fin… J’en suis encore tout émotionnée. J’ai refermé le livre en n’ayant plus qu’un seul mot : « waouh« .

J’ai découvert une auteure qui écrit très bien, à l’imagination débordante, qui a fait siens les codes de la fantasy mais qui ne s’est pas arrêté à la facilité. Certains trouveront peut-être que des événements sont de trop mais moi je pense qu’on ne réussit son pari en écriture que quand on fait réagir le lecteur, qu’on malmène ses héros, qu’on leur fait des vies ni toute blanche, ni toute noire, j’adore quand un auteur prend des risques !

Je vous conseille cette auteure et cette magnifique histoire. Je serai ravie de faire dédicacer mon exemplaire (énorme quand même et encore les pages sont très fines !) aux Imaginales à la fin du mois ! (bon maintenant moi aussi je veux un lynx, comment je fais…)

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DefiPALImaginales

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Nymphéas Noirs de Michel Bussi

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Presses de la cité, 21,30€, 437 pages

4ème de couverture (attention y quand même un peu de spoil)

Tout n’est qu’illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels.

Au cœur de l’intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vielle femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûre, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps. 

Un étonnant roman policier dont chaque personnage est une énigme.

Résumé

Pendant 13 jours, va se jouer le destin de 3 femmes, Fanette 11 ans, Stéphanie 36 ans et une vielle dame solitaire. Tout commence avec le meurtre à Giverny, la ville des Nymphéas de Monet, d’un médecin ophtalmologiste parisien. Qui pouvait bien en avoir après cet homme ? Pourquoi ? Les enquêteurs ont peu d’indices et 3 pistes prioritaires. Pendant ce temps là, le destin de nos 3 femmes se joue, entre meurtres et impressionnisme…

Mon avis

Bluffant !

Qu’il est difficile de faire un résumé même du début de cette histoire ! Dès le départ, on est mis dans « le bain », le prologue nous l’annonce, 3 femmes, 3 destins, des meurtres et une seule personne pourra s’en sortir ! Quel mystère ! On suit l’histoire de 2 manières, d’abord la vieille femme solitaire s’adresse à nous et entreprend de nous rapporter ce qu’elle voit. Ensuite, un narrateur omniscient nous permet de suivre l’enquête de l’inspecteur Séverac du commissariat de Vernon et de son adjoint, ainsi que les faits et gestes de deux autres femmes du récit Fanette et Stéphanie.

Je ne peux presque rien vous révéler de l’histoire à part qu’elle est incroyable et formidablement bien menée ! Michel Bussi réussit à manipuler son lecteur, à l’intriguer, à l’amener avec lui à Giverny, à l’y installer et à le voir se débattre avec les indices et les pistes des enquêteurs. Nymphéas Noirs nous emmène en voyage de surprises en rebondissements. Le puzzle s’éparpille puis se reforme au fil des pages pour le plus grand bonheur du lecteur.

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Ce roman est une véritable surprise, j’ai traversé plusieurs émotions lors de ma lecture, de l’interrogation (où Michel Bussi veut-il m’emmener ?), de l’exaspération (même pourquoi cette vieille dame ne nous révèle rien!), de l’émerveillement (magnifique Giverny, on s’y croirait complètement), de l’énervement (mais pourquoi ?????), de la fascination (OMG quelle intrigue !).

J’ai adoré les enquêteurs Laurenç Séverac et Silvio Bénavidès, ils sont totalement différents mais on voit naitre entre eux une complicité, des réparties et un sens de l’humour particulier, un duo qui fonctionne à merveille. J’ai aimé suivre Fanette, cette petite fille de 11 ans, douée pour la peinture et qui décide de participer à un concours pour avoir la chance d’apprendre et de découvrir le monde. Fanette est touchante et on s’y attache beaucoup. J’ai eu un peu plus de mal avec Stéphanie l’institutrice de Giverny, qu’on n’arrive pas à cerner, là dessus le pari de l’auteur est réussi, on se retrouve confronté aux mêmes impressions que les inspecteurs. Et puis notre narratrice (ses passages sont à la première personne) petite souris ou fantôme, qui nous guide dans le village.

Giverny est un personnage à part entière. On est transporté dans ce village, les descriptions sont tellement bien faites qu’on s’y croirait ! Pour moi qui n’est pas eu l’occasion d’y aller, ça donne vraiment envie de découvrir (mais ce site a le revers de la médaille : l’affluence !). J’ai envie de voir le « Moulin de la sorcière », la maison de Claude Monet, l’île aux Orties moi aussi !

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Nymphéas Noirs est bien écrit et accessible à tous, que l’on aime ou pas l’Art, la peinture, Claude Monet ou l’impressionnisme (moi j’aime ça tombe bien !). Pas besoin d’être initié pour comprendre. Même je dirai qu’un gros atout est de faire découvrir au lecteur le village, l’histoire de Giverny autrement ! On apprend plein de choses sur Monet, l’impressionnisme mais sans avoir un cours magistral, c’est fortement agréable.Les plus curieux (comme moi) iront voir sur le net ou dans des livres certaines toiles ou certains paysages. J’ai même découvert un peintre que je ne connaissais pas : Theodore Robinson.

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La plume de Michel Bussi est belle, un brin mélancolique parfois. On sent la passion du détail mais l’envie de la transmettre différemment. Michel Bussi est géographe de formation et Normand et çà se ressent dans le texte, on sent de la justesse et de la précision. Nymphéas noirs est agréable à lire, c’est fluide et très bien construit. On y trouve de l’humour, de la passion, de l’espoir mais aussi des meurtres, des secrets, du désespoir. Un mélange très réussi !

Vous l’aurez compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre (Merci Ludivine <3), j’ai été bluffée par l’histoire, émerveillée par le contexte. Je découvre un auteur et je peux dire que je lirai avec plaisir d’autres de ces textes, surtout si les intrigues sont aussi travaillées et surprenante que Nymphéas Noirs. Notamment Code Lupin (moi qui suit une grande fan d’Arsène !) et ses deux derniers succès Comme un avion sans elle (merci Michel, c’est fait exprès ce titre qui nous fait chanter du Charlélie Couture depuis sa sortie ?? 😉 ) et Ne lâche pas ma main.

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Le livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness

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Orbit, 19,80€, 528 pages (prêt de Cali <3)

4ème de couverture

Diana Bishop est la dernière d’une longue lignée de sorcières, mais elle a renoncé depuis longtemps à son héritage familial pour privilégier ses recherches universitaires, une vie simple et ordinaire. Jusqu’au jour où elle emprunte un manuscrit alchimique : l’Ashmole 782. Elle ignore alors qu’elle vient de réveiller un ancien et terrible secret, et que tous – démons, sorcières et vampires – le convoitent ardemment. Parmi eux, Matthew Clairmont, un vampire aussi redoutable qu’énigmatique. Un tueur, lui a-t-on dit. Diana se retrouve très vite au cœur de la tourmente, entre un manuscrit maudit et un amour impossible.

Résumé

Diana, jeune américaine, est docteur en histoire des sciences et ses recherches actuelles concernent l’alchimie. Elle travaille à Oxford en Angleterre, où elle doit passer une année entière, se documenter à la bibliothèque bodléienne d’Oxford pour préparer une conférence. La particularité de Diana est qu’elle est une Bishop, une sorcière et la dernière de sa lignée mais elle refuse de se servir de sa magie surtout dans son travail, elle n’aspire qu’à une vie normale et ordinaire. Mais un jour, elle va avoir entre les mains un manuscrit particulier : l’Ashmole 782, un livre ensorcelé. Sous ces traits de livre d’alchimie, Diana se doute qu’il est bien plus, mais ne veut pas s’en préoccuper et le rend à la bibliothèque. Seulement, Diana n’est pas seule sur Terre, et le fait d’avoir eu entre ses mains ce livre convoité, va la mettre en danger…

Mon avis

Une belle découverte !

On suit donc Diana Bishop, une sorcière d’une longue lignée mais qui ne veut pas utiliser sa magie. Suite à la disparition de ses parents, elle veut être normale et se refuse à participer aux convents avec les autres sorcières ou à les côtoyer. Diana est historienne,  jeune, jolie, sportive et intelligente. Elle m’a plus d’une fois agacée mais faut dire qu’elle a des défauts qui vont bien avec le personnage donc pas d’aversion pour Diana ! En plus, ce n’est pas une adolescente écervelée, en mal d’amour ou niaise et ça c’est tout à fait appréciable !

J’ai apprécié le Matthew ténébreux, mystérieux, scientifique, amateur de bons vins, les passages où on découvre comment il se nourrit, sa transformation en vampire, son passé avant ça et ces « vies » après. Je pense que j’ai plus accroché à ce personnage qu’à celui de Diana.

J’ai été un peu longue à me mettre dans l’histoire, même si la lecture est facile. Je n’étais pas trop motivée, surtout que j’appréhendais énormément le côté romance. Au début, assez peu de choses se passe, on n’apprend pas vraiment grand chose sur le livre perdu des sortilèges, c’est surtout la naissance de l’histoire entre Diana et Matthew.  Ils se voient à la bibliothèque, un peu en dehors, elle se pose pas mal de questions mais ne semble pas encore trop perturbée par ce qu’il se passe. C’est un peu long. Et puis dès que Matthew et Diana quittent l’Angleterre, il commence à y avoir plus d’action, Diana ne se laisse plus porter par les événements, elle s’affirme, etc., on apprend plein de choses, ça devient beaucoup plus prenant.

Un seul chapitre ne concerne pas Diana, quand Matthew part en Écosse voir Hamish (début du livre). On découvre ce démon, et plein de choses sur la façon de voir de Matthew, sur ce qu’il ressent, la narration est quelque peu différente et on a un autre point de vue que celui de Diana et c’est agréable. Malheureusement, ça ne se produit qu’une seule fois, j’aurai bien aimé avoir plus de chapitres de ce type (pourquoi pas le ressentiment de la mère de Matthew par exemple).

La romance prend une grande place dans le récit, mais comme leur amour est très compliqué, finalement, les passages plus « mielleux », il n’y en a pas tant que cela. C’est vrai que c’est rapide, l’action ne se déroule que sur quelques semaines mais bizarrement, on a un impression de lenteur, de non précipitation, un drôle de mélange, qui m’a bien plu finalement.

Ce qui fait que ce roman est un belle découverte et qu’il s’agit d’un livre dense, avec des détails, des rebondissements, des personnages secondaires, des anecdotes, etc. Ce qui me manquait dans Sans âme par exemple, je l’ai trouvé ici et j’ai adoré, des anecdotes historiques sur la vie de Matthew, de sa mère, de la famille de Diana,…, des extraits de livres scientifiques ou autres, des références religieuses… Certains parlent de digressions, moi, je trouve que vraiment ces éléments donnent beaucoup plus de poids au récit, y a des recherches, du travail et ce n’est pas uniquement un décor à une histoire d’amour et ça vraiment, j’aime beaucoup ! En plus, cela donne envie de faire des recherches, de se documenter sur l’alchimie, sur ce qui est vrai, ce qui est inventé, etc.

Cet aspect « scientifique » « historique » est, pour moi, le gros plus de cette histoire, les textes alchimiques, les éléments qui s’imbriquent les uns à la suite des autres. Mes passages préférés sont ceux où Diana découvre les textes alchimiques, les enluminures, les illustrations, … et les anecdotes historiques qui expliquent les comportements de Matthew. Et j’ai aimé les recherches de Matthew sur les relations entre créatures, y aurait-il un ancêtre commun ? Qui a créé qui ? L’ADN, le sang,…, etc.  Loin d’être un frein à la lecture, j’ai complètement adhéré à ce côté scientifique !

J’ai beaucoup aimé, moi qui lit peu de bit-lit ou du moins de romans à créatures, en apprendre plus sur ces dernières (du moins la vision de l’auteure) : connaitre les habitudes des vampires, les caractéristiques des démons, ce qu’est la Congrégation. Ce que font les sorcières et leur entourage de fantômes, etc.  J’ai adhéré aux interrogations posées par l’existence de lAshmole 782, que contient-il ? Pourquoi les trois types de créatures veulent le récupérer ? Qui l’a ensorcelé ?

Deuxième atout de la seconde partie du roman, les personnages secondaires. J’ai eu beaucoup plus de facilité et suis plus rentrée dans ma lecture quand les personnages secondaires ont commencé à être plus nombreux. Et surtout j’ai aimé leur complexité, notamment Ysabeau, Marcus, Sarah, Emily… Et quand on commence à comprendre ce qu’il arrive à Diana et qu’elle découvre ce dont elle est capable.

Deborah Harkness signe là son premier roman et dans l’ensemble c’est réussi. On a une vraie histoire, des informations distillées tout le long du livre quand il faut, comme il faut, l’écriture est fluide, présente beaucoup de vocabulaire (au moins deux points qui indiquent une bonne traduction), des recherches, des détails et c’est cohérent (parfois, je me disais « attention mais au début il y avait ça et puis ? » et puis on répondait à mes interrogations même mineures). C’est efficace et j’avoue j’ai été touchée et émue par certains passages.

C’est vraiment donc vers la moitié du roman que j’ai été « conquise », c’est pour ça que ça n’est pas un coup de cœur, je ne dirais pas que le début m’a ennuyée mais c’est long à démarrer. Mais une fois dedans, j’avais vraiment envie de continuer et de savoir ce qu’on allait apprendre. Je savais qu’il s’agit au moins d’une trilogie et donc que je ne saurai pas le fin mot de l’histoire avant un moment, donc je n’ai pas été frustrée de la fin. Cependant, oui, je voudrais lire la suite, surtout que ça s’annonce très intéressant et j’espère ne pas me tromper en disant que le côté historique qui m’a tant plu ici, je le retrouverai certainement dans L’école de la nuit !

Merci Calinette pour le prêt et pour la découverte ❤ ! T’aurais pas le tome 2 par hasard 😉

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challenge destins de femmes

Le Pacte Boréal d’Anna Jansson

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Le livre de poche, 6,60€, 333 pages

4ème de couverture

Alors que le froid et la neige de décembre submergent la côte, la petite ville suédoise de Kronköping est soudain plongée dans la terreur. Des inconnus sont pendus ou mutilés selon des méthodes qui rappellent les pires châtiments de la mythologie scandinave. Est-ce l’œuvre d’une secte ? Pourquoi avoir choisi ces hommes et ces femmes sans histoires ? Ou bien s’agit-il d’un tueur solitaire adepte des traditions nordiques les plus sanglantes ?
La belle Maria Wern fait partie de l’équipe de policiers chargée de mener l’enquête. Sacrifiant ses vacances de Noël, elle doit au plus vite déchiffrer les signes étranges que les tueurs laissent sur les lieux de crime…

Résumé

Le récit commence par un poème de Nils Ferdin, Silencieux demeure le Dieu. Le 22 décembre, des animaux et un homme sont retrouvés pendu à un frêne, les éléments retrouvés sur place, rappelle la mythologie nordique mais d’autres choses ne collent pas , comme si celui ou ceux qui avai(en)t fait ça, voulai(en)t se moquer de la police. L’agent de police Maria Wern est, avec ses collègues de Kronköping, chargée de l’enquête. En pleine période des fêtes de fin d’année Maria va devoir jongler entre sa famille et une belle-mère un peu trop présente et le sac de noeuds de ce meurtre des plus étranges…

Mon avis

Une bonne découverte.

Mon premier polar scandinave, en tout cas, un des premiers. Et j’ai vraiment bien aimé. Il se lit très vite, très facilement.

On découvre dans Le Pacte Boréal, l’enquêtrice récurrente d’Anna Jansson, auteure suédoise, Maria Wern, mère de deux enfants avec un mari un peu immature, amoureux et qui adore faire des surprises; une belle-mère qui empiète sur sa vie, des collègues sympathiques comme l’inspecteur Hartman ou au contraire complètement antipathique, comme le commissaire Ragnarsson.

Maria est consciencieuse et aime son travail même si elle n’est pas comprise de sa belle-mère, pour qui une femme doit s’occuper de sa maison, de ses enfants, de son mari. Si le pari d’Anna Jansson était de faire détester à ses lecteurs ce personnage secondaire, c’est gagné ! Comme d’ailleurs le commissaire Ragnarsson, dit La Tempête, misogyne et  incompétent. Je me suis attachée à Maria, même si je la plaignais plus que je tremblais pour elle. Même si cela n’est pas le sujet de l’histoire, on imagine comme ça doit encore être difficile dans certains endroits de travailler ou de vivre avec de tels personnes aux idées passéistes. Les réflexions de Maria, de son mari parfois et de ses collègues sont souvent justes. Les personnage secondaires sont attachants et pas uniquement là pour faire beau, ils donnent de la consistance à l’intrigue et au personnage de Maria.

L’intrigue sans être la plus originale jamais lue et toutefois très bien, et bien construite, les indices sont disséminés, les événements s’emboitent et dès le début, le lecteur est mis volontairement sur de fausses pistes. Et quand on comprend le « qui » l’intrigue ne perd pas de son intérêt parce qu’on passe en alternance de Maria et ses investigations à ce ou ces coupables et on est un peu dans sa/leur tête. On comprend alors clairement le « pourquoi ». C’est très intéressant de comprend la psychologie de ou des responsables des crimes et ce qu’il(s) croi(en)t.

Concernant le style (de la traduction pour le coup, ne sachant pas lire le suédois), il y a quelques tournures de phrases un peu indélicates mais dans l’ensemble l’action et l’enquête sont bien menées et les éléments donnés sont clairs. Un bémol : parfois, on a comme des manques dans les enchainements des actions, même si on comprend ce qu’il se passe, il manque des phrases de transition. Je pense que c’est pour éviter des répétitions mais ça se ressent quand même pas mal.

Un gros plus dans cet intrigue policière, on apprend plein de choses sur la mythologie nordique, les dieux et déesses, Odin, Freya,…, les cultes, les différents plans de vie, … L’auteure nous livre en quelques sortes une vision de son héritage nordique. Un deuxième plus, en cette période de l’année, l’action se déroule en fin d’année justement et on a (surtout au début) des éléments de la culture de pays scandinaves, Suède notamment, les traditions lors des fêtes de Noël, les plats traditionnels: brioche, jambon, etc. C’est vraiment enrichissant pour la culture personnelle du lecteur. En tout cas, moi j’ai beaucoup aimé, parce que de ces deux aspects, les éléments sont livrés dans le contexte de l’enquête ou de la vie de Maria et que ça passe super bien.

Je ne sais pas encore si je lirai d’autres livres d’Anna Jansson, j’ai vu que Maria revenait dans les deux autres livres sortis en français. Ce qui m’ennuie un peu, c’est qu’Anna Jansson, a écrit pas mal de romans mais peu sont sortis chez nous et j’ai peur qu’on ne les ai pas dans « l’ordre » et j’aime suivre la progression d’un personnage (et si je le découvre en cours de route, ensuite, je reprend du début). En tout cas, si je tombe sur L’inconnu du Nord d’occasion, je me laisserai peut-être bien tentée !

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CHALLENGE LITTERATURES NORDIQUES LOGO

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Challenge destins de femmes

Merci pour les souvenirs de Cecelia Ahern

J’ai lu, 7,30€, 474 pages

4ème de couverture

Après un accident qui a bouleversé sa vie et détruit son mariage, Joyce Conway ne doit la vie qu’à une transfusion sanguine. Mais des phénomènes étranges commencent à se produire. Elle se souvient de choses qu’elle n’a pas vécues. Elle peut parler des heures durant des rues pavées et sinueuses de Paris, ville qu’elle n’a jamais visitée, ou disserter sur l’architecture baroque. Et, toutes les nuits, elle rêve d’une petite fille aux cheveux blonds. Dès lors, Joyce n’aura plus qu’un but : découvrir à tout prix qui lui a donné son sang, dans l’espoir de comprendre ce qui lui arrive. Et retrouver le charmant Américain dont elle a fait la connaissance le jour de sa sortie de l’hôpital.

Résumé du début

Joyce est mariée et enceinte de quelques mois.  Suite à un accident, elle se retrouve à l’hôpital où pour la sauver, les médecins doivent la transfuser.

A Dublin, Justin Hitchcock, américain expatrié à Londres pour vivre près de sa fille, et de son ex-femme, doit donner une conférence sur l’art mais quand il arrive dans l’amphi, une jeune docteur est en train de faire une présentation sur le Don du Sang et  son importance et répond aux questions que se posent les étudiants. La jeune femme, Sarah, réussit à le convaincre de donner son sang. Mais Justin a peur des piqures et ne se rendra pas à la collecte du soir. De retour chez lui, il téléphone à sa fille Bea qui vit à Londres, elle lui fait remarquer son manque de courage et la honte d’avoir posé un lapin à Sarah. Avant de repartir pour Londres, Justin va pour les beaux yeux de sa fille et ceux de Sarah donner son sang.

Joyce de retour de l’hôpital s’installe chez son père et commence à remarquer que ses gouts, ses connaissances ont changés, de plus, elle dispose de souvenirs qui ne sont pas les siens…

Mon avis

Pas un coup de cœur mais j’ai beaucoup aimé ! Si je dois lire la « romance » ou de la « littérature pour filles », c’est exactement ça que je veux lire !!!

J’avais hâte de relire un texte de Cecelia Ahern après avoir eu un coup de cœur à la lecture de PS : I Love You et j’ai donc sauté sur l’occasion de la lecture commune de Tête de Litote pour sortir ce roman de ma PAL. Et même si j’ai moins apprécié que PS : I Love You, j’ai quand même beaucoup apprécié ma lecture et j’ai passé un très bon moment en compagnie de Joyce, son père, Justin et sa famille.

On suit en parallèle deux « familles » liés parce qui arrive à l’héroïne Joyce. On a d’abord donc Joyce (à Dublin) qui vient d’avoir un accident aux conséquences bouleversantes, son retour chez son père Henri, on apprend qu’elle a perdu sa mère 10 ans plus tôt et découvre ses deux meilleurs amies Kate et Frankie. Puis on a Justin, un bel américain, expatrié à Londres pour vivre à côté de sa fille Bea qui vit pour le moment chez sa mère et son nouvel ami. Justin donne de temps en temps des conférences à Dublin, l’Art c’est son dada. On découvre des personnages qui gravitent autour de Justin : son frère Al marié à Doris, son ex-femme, etc.  J’ai trouvé les personnages attachants surtout Justin et Joyce mais on a aussi une belle palette de personnages secondaires avec des caractères, des physiques et des actions tous différents.
Je me suis attachée à Joyce très vite parce que c’est principalement elle qui s’exprime et on a tout ce qu’elle ressent au moment où les choses lui arrivent. Elle traverse une palette d’émotions tout le long du roman qu’on partage avec elle, la peur, le désespoir, le doute, la joie, l’appréhension, etc.

Quand à l’histoire même si elle est moins originale que ce que j’ai pu lire avant, je me suis laissée prendre au jeu de cette expérience que vit Joyce, quelque peu « paranormale’, vivre avec des connaissances et des gouts, avec des souvenirs qui ne sont pas les siens. J’ai tout particulièrement apprécié qu’elle doute, se demande si elle ne deviendrait pas un peu folle, s’interroge sur la réaction des gens si elle devait se confier, … Quand elle va croiser par hasard Justin, quelque chose va se passer mais aucun n’imagine encore ce qui a pu les lier. Leurs rencontres inattendues, la reconnaissance que Joyce va avoir quand elle va comprendre, son envie d’aborder Justin, quelques quiproquos vont pimenter l’histoire et leurs vies.

J’ai retrouvé les thèmes que j’affectionne chez Cecelia Ahern et qu’elle arrive à retranscrire à merveille. Le premier est la relation père/fille, j’avais déjà fortement apprécié ce point dans PS : I Love You c’est encore plus fort et important ici entre Joyce et Henri et dans une moindre mesure entre Justin et Béa. Cette affection que Joyce et Henri se portent est très forte, Henri est vieux maintenant mais il sera un soutien et un pilier pour sa fille. Cette relation m’a tout particulièrement touchée, sincère et vraie, décrite avec subtilité et finesse par Cecelia Ahern. Le deuxième thème est « comment continuer à vivre quand un malheur vous frappe ». Dans Merci pour les Souvenirs, comme dans PS : I love You, l’héroïne doit apprendre à continuer d’avancer dans sa vie, et à chaque fois, tout se fait peu à peu sans qu’on s’en rend compte, grâce aux personnes et événements extérieurs. Ici l’amour et l’humour d’un père, le cadeau d’un lien entre elle et Justin, ses deux meilleurs amies qui vont l’épauler comme elles peuvent, et d’autres choses encore, vont permettre à Joyce d’aller mieux.

Je ne sais pas comment Cecelia Ahern fait, mais moi je suis conquise par sa manière de raconter ce type d’histoire, où j’oscille entre rire et larmes, les sentiments sont justes, quand c’est cruel, elle ne met pas de voile dessus, n’estompe pas la souffrance mais arrive à rendre ça plus léger mais pas moins fort. Elle arrive à insuffler dans ses histoires qui commencent par des drames, de l’optimisme, de la sincérité, un grain de folie, de l’humour, de la joie, tant de choses qui rendent le récit fort sans tomber dans le pathos ni la mièvrerie. J’aime beaucoup son style et la traduction est très bien faite. Le GROS plus de ce roman : l’humour ! J’ai ri plus d’une fois au cours de ma lecture. Il y a des situations ou des répliques vraiment drôles, une sorte d’humour thérapie (mais là je vais loiiiin). Mon personnage préféré de ce roman, le père de Joyce, Henri, à la fois fort et fragile, utilisant le sarcasme, l’humour, ses anecdotes, ses réparties et sa façon de parler, il est excellent !

Ce roman pourrait être une romance banale mais non, il a ce petit quelque chose en plus, qui fait que ça marche, une comédie romantique « mais pas que ». Parce qu’on n’a pas seulement une histoire d’amour (d’ailleurs ce n’est pas vraiment traité en tant que tel), une grande place est réservée à la famille, à l’amitié, à la (re)découverte de l’autre, de soi,… Complètement le genre de livre « pour filles » (même si je n’aime pas ce terme) qui me fait du bien !

Je crois que je suis fan de Cecelia (ça se sent non ?), j’ai deux autres de ses romans dans ma PAL et je crois que j’achèterai ceux que je n’ai pas. En espérant que comme pour cette histoire (et la précédente lue), je sois à la fois conquise par son style et surprise par le traitement du sujet.

En me relisant, je me rends compte que c’est un peu décousu mais je ne sais pas comment expliquer ce que je ressens quand je lis Cecelia Ahern…

Voici les avis de Natiora, Tête de Litote, Jasmine, …

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Confessions d’une accro du shopping de Sophie Kinsella

Pocket, 7€20, 371 pages

4ème de couverture

Votre job vous ennuie à mourir ? Vos amours laissent à désirer ? Rien de tel qu’un peu de shopping pour se remonter le moral… C’est en tout cas la devise de Becky Bloomwood, une jolie Londonienne de vingt-cinq ans. Armée de ses cartes de crédit, la vie lui semble tout simplement magique ! Chaussures, accessoires, maquillage ou fringues sublimes… rien ne peut contenir sa fièvre acheteuse, pas même son effrayant découvert. Un comble, pour une journaliste financière qui conseille ses lecteurs en matière de budget ! Jusqu’au jour où, décidée à séduire Luke Brandon, un jeune et brillant businessman, Becky s’efforce de s’amender, un peu aidée, il est vrai, par son banquier, qui vient de bloquer ses comptes… Mais pourra-t-elle résister longtemps au vertige de l’achat et à l’appel vibrant des soldes ?

Résumé du début

Rebecca Bloomwood reçoit sa facture de carte bancaire, et stupéfaction, elle ne s’attendait pas à avoir dépenser autant en si peu de temps ! L’occasion pour elle de faire le point sur ses dépenses, malheureusement rien ne cloche, elle est juste accro au shopping. Rebecca, dite Becky, est journaliste financière, boulot rébarbatif et peu intéressant, où elle a l’impression de ne faire que recopier les brochures de presse que lui envoient les banques, les assurances, …
A une conférence, elle papote avec une amie journaliste sans faire attention le moins du monde à ce pourquoi elle est là, obsédée par l’écharpe en solde qu’elle n’a pas pu payé faute d’avoir oublié sa carte bancaire au bureau. Son sauveur sera Luke Brandon, un patron de Brandon Communication, qui lui prêtera la somme qui lui manque en billet pour acheter cette écharpe après l’avoir entendu se morfondre de ne pas avoir assez d’argent liquide sur elle pour cet achat important.
Seulement, la facture de carte bancaire n’est pas la seule que Rebecca reçoit, elle a aussi des relances d’autres banques, pour d’autres cartes impayées, le loyer, … Comment va-t-elle s’en sortir…

Mon avis

Je cherchais une lecture légère d’été et je n’ai pas été déçue, c’est  léger, très léger, … malheureusement trop léger à mon gout.

C’était mon premier Sophie Kinsella, j’ai bien aimé son style, c’est fluide, ça se lit vite. J’ai apprécié les insertions des lettres de banques qui réclament les paiements et qui indiquent les excuses qu’utilise Becky pour ne pas régler la totalité de ses factures. Ces lettres et certains passages ou situations dans le livre sont très drôles par contre, j’ai trouvé le reste très agaçant.

Becky est une jeune femme fraiche, pétillante, qui est accro aux achats, aux bons plans mode, aux produits de beauté,… Elle s’y connait hyper bien parce qu’elle passe beaucoup de temps dans les boutiques. J’aurai pu m’attacher à elle, parce que parfois, je me suis reconnue dans certains passages : une contrariété, un passage à vide, hop, un tour dans une boutique, dans une librairie et ça va déjà mieux niveau moral. A la différence que souvent flâner me suffit, elle, elle achète toujours mais surtout elle a toujours une bonne excuse à fournir pour faire passer la pilule de la dépense.  Et encore pire, quand elle est à court d’arguments et de bonnes excuses, elle a comme par hasard, la capacité extraordinaire d’oublier ce qui l’angoisse ou la contrarie ! Comme c’est pratique !
Et puis on peut être accro au shopping (je suis bien accro aux bouquins, j’en ai plus que je ne peux en lire pour deux vies! et mon armoire de fringues, suit le même chemin que de ma bibliothèque, elle déborde !) et avoir un peu de cervelle ou de l’amour propre (le pôvre Tarquin quand même) ! Faut reconnaitre que certains passages sont limite affligeants !
Donc voilà, Becky, m’a plus agacée que charmée. Attention, je ne suis pas contre les achats (compulsifs, ça m’arrive d’en avoir), de choses et d’autres (souvent inutiles, je me fais avoir aussi),… ça arrive de ne pas savoir gérer correctement ses dépenses, ça ne fait pas de ces gens de mauvaises personnes, ce qui m’a gêné c’est la manière dont ça se passe pour elle. C’est trop facile, ça se veut trop léger alors la résolution de ses problèmes financiers vont lui tomber tout cru dans l’bec ! Même pas besoin de réfléchir, d’assumer un petit peu sa situation, … Y a quand même une légère prise de conscience, mais attend ! il fait beau là, c’est les soldes, pfut, envolée la prise de conscience.

Je n’ai pas détesté ma lecture, mais c’est quand même trop léger, trop facile, … On sait très vite comment elle va s’en sortir, très vite avec qui elle va finir.

On sent derrière tout ça, une dénonciation de la société de consommation (la banque qui vous propose une carte avec un gros découvert, à peine sorti de la fac, alors que vous ne bossez pas encore), de faire attention à ses placements, etc. Mais comme, on reste dans la légèreté et bien les situations s’arrangent vite, personne n’est malheureux, n’est triste, n’est pauvre… Un peu à l’image de la couverture, ça reste beaucoup trop rose même pour une lecture détente ! J’ai déjà lu des livres chick-lit où c’était quand même plus creusé. Après, je peux comprendre qu’on aime ou adore ça, mais pour moi, il manque quelque chose pour vraiment m’accrocher.

Du coup, à moins de tomber sur la suite à 20 cts ou au kilo, je ne pense pas poursuivre les aventures de Becky. Par contre, j’ai apprécié le style de Sophie Kinsella, alors peut être qu’un jour je me pencherai sur un autre de ses écrits.

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