La pelote d’épingles de Cécile G. Cortes

la-pelote-d-epinglesEditions du chat noir, 19,90€, 276

4ème de couverture

De nos jours, l’existence des marraines fées est bien connue. L’une d’entre elles, Violette, est missionnée à Paris pour réunir deux tourtereaux : un chanteur pour midinettes et une couturière sans le sou. Mais sur place, rien ne se déroule comme prévu : les prétendants ne se calculent même pas ! Pire, le jeune homme craque pour les charmes de la fée qui doit pour la première fois gérer un problème de taille, pour lequel elle est parfaitement incompétente et inexpérimentée : ses propres émotions.

La pelote d’épingle est une romance acidulée aux accents rock qui met un bon coup de pied au joyeux petit monde des fées, princes charmants et innocentes princesses.

Résumé

Violette rendre à peine de mission que les Nébuleuses la renvoient au 21ème siècle permettre la naissance d’un Grand Amour, une de ses missions préférées, une des plus belles mais aussi des plus audacieuses. Violette doit conduire sa filleule une jeune couturière indépendante vers le coeur de son promis, un chanteur assez coté qui plait beaucoup aux jeunes filles et jeunes femmes. Pour la première fois de sa vie de fée, la mission de Violette semble voué à l’échec. Les deux promis ne sont absolument pas attirés l’un par l’autre….

Mon avis

Une belle découverte ❤

Voilà ce qu’il y a de bien avec les Editions du Chat Noir, c’est que la variété de leur publication m’amène parfois à sortir de ma zone de confort, parfois à découvrir un ovni littéraire et parfois comme ici, à lire une romance avec une jolie couverture acidulée. Un genre que j’apprécie pas beaucoup et que je ne lis quasiment plus. Et ça me réconcilier presque totalement avec le genre parce que cette jolie découverte est bien plus qu’une belle romance teintée d’imaginaire et de féérie.

Violette est une marraine fée, missionnée par les Nébuleuses (qui portent bien leur nom) pour aider des couples à se former et à nouer des liens amoureux profonds et sincères. Elle est pleine de vie, rigolote, un peu rigide peut-être et elle prend la bonne réussite de sa mission à cœur. Pétillante et attachante, Violette est la fée que tout le monde voudrait avoir pour marraine. Tout le monde ? Presque. Parce qu’Élisabeth, sa filleule, n’est pas très ravie de l’arrivée de la petite fée dans sa vie. Surtout qu’elle n’a pas trop envie d’un homme. Pas le temps. Elle qui est absorbée par son travail de couturière pour un grand créateur. Mais on ne peut pas résister longtemps à Violette, à sa joie de vivre et son entrain. Élisabeth accepte donc d’aller dans la soirée où elle doit tomber sur l’homme de sa vie. Là bas, la mission de Violette commence mal, le chanteur ne plait pas du tout à la jeune couturière. Il est sympa certes, mais pour le coup de foudre, on repassera !

Violette va devoir redoubler d’efforts pour remettre sa mission sur les rails. Sauf, que le destin en a semble-t-il décidé autrement…

J’avais un peu peur de ne pas apprécier les personnages. Un chanteur pour midinette… Hum hum… Mais en fait, Cécile G. Cortes arrive à faire de ce personnage quelqu’un de sympathique et de touchant. Comme l’ensemble des protagonistes de son histoire en fait ^^  Les personnages secondaires ont tous une importance, ils vont permettre à l’héroïne de se construire, de s’épanouir, de découvrir qui elle est réellement. C’est vraiment une belle histoire agréablement décalée, fraîche, sensible et drôle. L’auteure démonte les clichés de la romance, des princes, des princesses et des fées. Les hommes et les femmes ne sont plus ceux des époques anciennes mais quand bien même ils ne chercheraient plus la même chose de nos jours, une chose reste importante l’amour. Celui avec un grand A, pour son partenaire pourquoi pas. Mais surtout celui qu’on a pour soi. Il est important de s’accepter, de s’aimer et c’est crucial pour s’épanouir, c’est aussi ce que va découvrir Violette.

L’auteure creuse les relations, les personnalités de ses héros. La psychologie des personnages est vraiment bien développée. Pas pendant des pages et des pages c’est vrai, mais quelques lignes sur des traits de caractère, des réactions justes et crédibles, font beaucoup plus que de longs discours. Violette traverse des moments douloureux qui ne sont pas mis de côté mais qui sont abordés avec délicatesse et honnêteté. L’humour bien présent permet non de minimiser l’ampleur de ce qu’elle vit mais bien de permettre au lecteur de la comprendre sans que cela soit trop sombre. La marraine se révèle tout le long du roman et découvre de nombreuses choses, la cruauté de la vie, l’intensité des sentiments, et le voile se lève sur ce qu’elle imaginait être un paradis. La naïveté qui fait le charme de Violette transforme sa perception des choses mais elle ouvrira bientôt les yeux sur le monde qui l’entoure. J’ai beaucoup aimé la tournure qu’à pris le récit avant mi-parcourt. On est vraiment pas là à lire une simple bluette. Gros plus, aucun personnage n’est agaçant \o/

L’apparition d’autres êtres féériques m’a beaucoup plu. L’ambiance musicale, rock, décalé, le monde de la mode, de la couture, … sont des décors superbes pour cette histoire. Grosse mention « j’aime » pour les descriptions des costumes et des talents artistiques ! Mention spéciale pour les muses. Ni bonnes ni mauvaises, elles vivent pour leur mission. J’ai adoré leurs interventions.

Les princesses d’aujourd’hui sont bien plus complexes que leurs aînées et ne sont pas non plus celles que l’on attend. Toutes ses différences, les qualités du roman m’ont fait passé un excellent moment de lecture. Une romance bien plus profonde qu’elle pourrait le laisser paraître. Un vent de fraîcheur dans un monde qui peu morose.

Cécile G. Cortes a un style très agréable, une écriture légère, fraîche, fluide. Son récit pétille, fait sourire ou rire et m’a même mis les larmes aux yeux d’émotion. L’inspiration des contes de fée, le « brisage » de codes, le retournement de situation, l’humour, le merveilleux et le sincère (la vie n’est pas un conte de fée), quel joli mélange ! Un vrai livre doudou ❤

Northanger Abbey de Jane Austen

norther 10/18 Editions, 276 pages, 7€10

4ème de couverture

Par sa gaucherie, ses rêveries naïves et son engouement pour les vieux châteaux, Catherine Morland semble loin des modèles de vertu. Mais si cette jeune Bovary délicatement british n’a rien d’une héroïne, c’est que Jane Austen s’amuse ! Et nous emporte, d’une plume malicieuse, d’un bout à l’autre du plus moderne des romans austeniens.

Résumé

Catherine Morland n’a rien d’une héroïne et pourtant… Garçon manqué pendant son enfance, elle n’excelle pas dans le jardinage, la tenue d’une maison ou dans les Arts, pas de dessins, ni de musique ou de chant…Maladroite, gauche et parfois stupide, qui aurait pu imaginer qu’elle deviendrait plutôt jolie et qu’elle serait amenée à se rendre à Bath pour accompagner les Allen et aller au devant de sa carrière d’héroïne ?

Mon avis

Lu en lecture commune avec Scarlett et Marie (Même les sorcières lisent)

Quelle écriture et quel esprit ! Jane Austen m’a complètement séduite avec ce petit Northanger Abbey

Le lecture découvre un portrait très précis et pourtant très court de Catherine Morland. L’enfance de cette jeune femme n’est rien de sensationnel, elle-même jusqu’à son adolescence ne semble n’avoir rien pour elle. Quel portrait !  On ne s’attend pas à ça pour débuter un roman !! Pas vraiment douée pour les études, un peu garçon manqué au début, Catherine n’a pas de talent particulier. Mais la jeune femme a bon et agréable caractère. Elle ne côtoie pas de jeunes gens de son âge et n’a pas vraiment l’occasion de voyager. Avec sa grande famille, le destin ne semble pas l’avoir favorisée. Mais un jour, leurs voisins, les Allen lui proposent de les suivre à Bath. Une aubaine pour la jeune fille. Elle va enfin sortir un peu en société. Bath, ses rooms, ses bals, les distractions : théâtre, boutiques, … tout ce qu’elle n’a encore jamais vécu.

Puis Jane Austen s’adresse à son lecteur dans ce roman. On comprend alors qu’elle va nous dépeindre les travers de son époque en prenant cette « pauvre » jeune Catherine qui décidément n’a rien d’une héroïne et pourtant des rencontres vont la façonner et son histoire sera digne d’être racontée.

Catherine et Mrs Allen pourtant ne connaissant personne et les premiers jours dans la ville de Bath sont loin d’être idyllique. Il leur manque une connaissance, quelqu’un qui pourrait les présenter aux gens de la société.  Même si Catherine se voit attribuer comme cavalier Mr Tilney avec qui elle sympathise aussi bien que le peu les convenances, le temps passe alors lentement. Si seulement, Miss Morland et Mrs Allen pouvaient avoir quelques connaissances à Bath. La providence étant curieuse, Mrs Allen finira par tomber sur une ancienne amie, Mrs Thorpe, elle aussi séjournant dans la ville. Catherine va alors se lier d’amitié avec Isabelle, la fille de Mrs Thorpe. Et le hasard faisant encore étrangement les choses, le frère d’Isabelle John connait le frère ainé de Catherine, James ! L’occasion d’avoir chacune un cavalier. Sauf que John n’a pas la finesse du frère de Catherine.

La plume de Jane Austen est un délice vraiment, alliant finesse et ironie. Elle manie l’ironie de façon tellement charmante, et pourtant, elle sait être féroce ou impitoyable mais toujours avec bienséance et courtoisie. Un régal vraiment ! Elle nous croque des personnages charmants et d’autres extrêmement agaçants mais semble-t-il assez fidèles de leur époque. Certains très vaniteux et imbus d’eux-mêmes, ou encore très « je fais le contraire de ce que je vous dis », d’autres par contre, charmant, adorable et attentif. Quel contraste !

Je n’ai pas supporté les Thorpe, intéressés et versatiles. Égoïstes aussi. Ils m’ont fait hérisser les poils des bras 😀 Jane Austen excelle dans l’art de leur tirer le portrait. ça fonctionne bien, j’avais envie de frapper l’un avec l’autre ! Mais ils seront utiles à Catherine, elle va ouvrir les yeux et découvrir que la nature humaine n’est pas une et unique. Jane Austen a du doser ses effets, juste quand je me disais « il ne faut pas que cette partie dure trop longtemps, parce que là, je ne les supporte plus », elle a su changer le décor de son héroïne.

J’ai aimé Catherine, sa spontanéité, son humeur agréable et sa passion pour les romans noirs et les vieux châteaux. Elle semble au premier abord très naïve, mais il faut se rappeler qu’elle vient de la campagne et donc n’a pas du tout l’habitude des convenances de cette époque. Surtout, elle n’a pas côtoyé assez de jeunes gens pour comprendre rapidement qu’elle se fait berner, abuser ou pour savoir comment se comporter. Elle est tellement nature qu’elle ne voit pas le mal. Mais attention, elle a des sursauts de réflexion et elle est honnête donc elle ne se fera pas avoir trop longtemps. Puis elle manque peut-être d’esprit mais pas d’imagination. J’ai adoré son séjour à Northanger Abbey. Elle est attachante et on a vraiment envie qu’elle ait un destin d’héroïne ^^

J’ai adoré l’ambiance dans les différents parties, celle des Rooms de Bath, très guindée; celles de balade entre jeunes gens, très controversée et celle de l’arrivée à Northanger, très gothique. Puis, le changement de caractères de certains personnages, qui finissent par s’expliquer, ah les apparences, …

J’ai adoré le fait que « Jane Austen nous parle ».  Elle dépeint si bien les caractères et les convenances, elle les dénonce à sa façon. Quelle modernité ! On est régulièrement pris à parti et puis elle évoque même ses sœurs.  Ça m’a surpris et en même temps j’ai adoré ❤

C’était vraiment une excellente lecture, un coup de coeur pour la plume envoutante et le style si parfait de Jane Austen. Pour son tact mais aussi sa façon de dépeindre la société de son époque, loin d’être parfaite mais pas la pire non plus. Travers, défauts, elle nous les montre et prend parfois des risques pour une auteur de son époque. Pas étonnant que le livre ne soit pas sorti rapidement. Il a du choquer son éditeur ?! Et ses passages sur les livres, les auteurs, les figures féminines, les a priori, les fausses idées, … Que ce livre est riche pour ses moins de 300 pages ! Je ne peux pas tout dire, tout citer mais j’en ai relevé des citations si vraies, si justes, et pourtant si opposée à la pensée de l’époque.  Résolument MODERNE. Une démonstration !

J’ai d’ailleurs commandé dans la foulée, Persuasion et Mansfield Park ^^ Ah Jane Austen ❤

L’avis de Scarlett

L’avis de Marie (Même les sorcières lisent)

Je ne suis pas mort d’Arsène Prisca & Le syndrome de la poupée de chiffon d’Hubert Stern

Dans le cadre d’un challenge proposé par mon club de lecture : L’île aux livres, j’ai eu l’occasion de lire deux recueils de poèmes publiés par la maison d’éditions : Hybris Editions. Je découvre cet éditeur. Et je retrouve le plaisir de lire des poèmes, ça faisait longtemps !

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Je ne suis pas mort d’Arsène Prisca

Editions Hybris, 8,00€,

4ème de couverture

Arsène Prisca aborde autour de vingt poèmes la fin qui approche, l’échéance qui tarde, la fatalité qui ne montre pas son nez. Vingt poèmes, vingt instants survolés de vingt vies, animales et humaines. Tout ce qui vit est voué à l’extinction.

Les textes sont illustrés par un saisissant bestiaire. Les bêtes, loup, cerf, chien, corbeau et coq se croisent et errent au fil des vers. Dans leur regard se lit la fin qui approche et ce sentiment étrange de révolte qui grandit, je ne suis pas encore mort…

Mon avis

J’ai beaucoup aimé ce recueil, c’est dommage que ça soit si court. Arsène Prisca arrive à faire passer des émotions, un sentiment d’urgence d’apprécier sa vie, d’en profiter, parce que la mort peut débarquer à tout moment, même si bien souvent dans ses écrits, elle tarde un peu, prolonge la souffrance, la peine, le remord, … Etrange sensation d’urgence et de longueur. La mort est proche, imminente … souhaitée, voulue, envisagée ou redoutée.

J’ai apprécié le fait que le poète ne se limite pas à une vision humaine mais se fait tour à tour loup, corbeau, coq… Je ne suis pas une spécialiste de poésie, toutefois, j’ai été séduite par le thème, les messages, le rythme des poèmes, …

Certaines phrases subliment les instants précédents la mort : la chute, la fatalité, la finalité de l’existence. La mort est présentée sous tous ses formes : la guerre, la passion, la petite mort, l’animalité…Plusieurs façons de voir les choses, de les appréhender, de tenter de les comprendre, ou parfois, simplement « faire avec ».

Le recueil est court pourtant on y retrouve déjà beaucoup de sentiments, de musicalités, de thèmes sous-jacents au fil conducteur. Ce recueil m’a beaucoup plu, il n’a pas été aussi déprimant que je m’y attendais même si la mort, la fin de toute chose, ça n’est pas drôle, bien sur.

J’ai apprécié les illustrations aussi , réalistes qui donnent de l’effet aux poèmes : effroi et interrogation mélangée.

Je n’ai peut être pas toujours tout compris, c’est ça, la poésie mais ça m’a beaucoup plu.

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Le syndrome de la poupée de chiffon d’Hubert Stern

Editions Hybris, 10€

4ème de couverture

Hubert Stern nous offre avec régal son premier ouvrage. Un premier recueil de poèmes traitant de l’usure sous toutes ses formes. Noir et sarcastique, drôle et érotique, il appuie là où ça fait mal puis souffle et ça va mieux ! Une poésie classique, réaliste, à la recherche du beau dans l’épuisement et la fatigue. Un bain de fraîcheur pour tous les névrosés du ciboulot et une onde de choc pour tous les autres.

A vos bourses et bonne lecture !

Mon avis

Le syndrome de la poupée de chiffon est un peu plus long que Je ne suis pas mort. Il est découpé en 3 parties. La première, à part un ou deux poèmes m’a bien plu. Ce sont de beaux poèmes, travaillés, en rime, durs et touchants. Il y a un travail sur les sonorités, la musicalité, les allitérations, sur le choix des mots, sur le choix des thèmes. C’est vraiment intéressant. Même quand le thème ne m’a pas touchée, j’ai senti, qu’il y avait quelque chose.

Il y a peu d’illustrations dans ce recueil, on se concentre donc plus sur le ryhtme, les mots, les idées. On sent la sueur et les tripes. Les thèmes sont difficiles, trop parfois, pour moi, d’où le fait que je n’ai pas particulièrement accroché à la seconde partie, même si je reconnais qu’il faut « des couilles » pour traiter certains thèmes violents, glauques. Les poèmes de cette seconde partie, sont tout autant travaillés, mais ils m’ont mis mal à l’aise je dois le reconnaitre. Je suis donc plutôt du côte de « l’onde de choc » dont parle la 4ème de couverture. Certains propos peuvent heurter voire choquer, je préfère prévenir.

La 3ème partie revient à moins de violence, ça m’a permis de ne pas refermer le recueil trop mal à l’aise. C’est un découpage très bien fait.

Je retiens que le recueil contient beaucoup de niak, de travail et de réflexions. J’ai eu l’impression de sentir beaucoup de colère derrière ces poèmes. Je serai curieuse de savoir si c’est le cas ou non, pas facile, on a son idée, son ressenti mais est-ce celui de l’auteur. Veut-il surprendre ? Choquer? Faire réfléchir ? Ou peut être exorciser ?  C’est intime la poésie, pas facile à appréhender mais je trouve ça, d’autant plus intéressant !

Dernière remarque, j’adore la couverture !

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J’ai apprécié découvrir ces deux recueils, j’aime lire de la poésie même si je suis toujours un peu frustrée de ne pas savoir vraiment ce qu’il se cache derrière mais c’est le jeu. Je me laisse porter par les mots, les sonorités. Je suis touchée, mal à l’aise, apaisée, stressée, choquée. Panel d’émotion de lecteur, que presque seule la poésie me fait ressentir. Dommage de ne pas avoir assez de mémoire pour retenir certains vers. Bref, même si je n’ai pas tout appréciée, mon ressenti est positif et je suis contente d’avoir lu ces deux recueils.

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Merci pour les souvenirs de Cecelia Ahern

J’ai lu, 7,30€, 474 pages

4ème de couverture

Après un accident qui a bouleversé sa vie et détruit son mariage, Joyce Conway ne doit la vie qu’à une transfusion sanguine. Mais des phénomènes étranges commencent à se produire. Elle se souvient de choses qu’elle n’a pas vécues. Elle peut parler des heures durant des rues pavées et sinueuses de Paris, ville qu’elle n’a jamais visitée, ou disserter sur l’architecture baroque. Et, toutes les nuits, elle rêve d’une petite fille aux cheveux blonds. Dès lors, Joyce n’aura plus qu’un but : découvrir à tout prix qui lui a donné son sang, dans l’espoir de comprendre ce qui lui arrive. Et retrouver le charmant Américain dont elle a fait la connaissance le jour de sa sortie de l’hôpital.

Résumé du début

Joyce est mariée et enceinte de quelques mois.  Suite à un accident, elle se retrouve à l’hôpital où pour la sauver, les médecins doivent la transfuser.

A Dublin, Justin Hitchcock, américain expatrié à Londres pour vivre près de sa fille, et de son ex-femme, doit donner une conférence sur l’art mais quand il arrive dans l’amphi, une jeune docteur est en train de faire une présentation sur le Don du Sang et  son importance et répond aux questions que se posent les étudiants. La jeune femme, Sarah, réussit à le convaincre de donner son sang. Mais Justin a peur des piqures et ne se rendra pas à la collecte du soir. De retour chez lui, il téléphone à sa fille Bea qui vit à Londres, elle lui fait remarquer son manque de courage et la honte d’avoir posé un lapin à Sarah. Avant de repartir pour Londres, Justin va pour les beaux yeux de sa fille et ceux de Sarah donner son sang.

Joyce de retour de l’hôpital s’installe chez son père et commence à remarquer que ses gouts, ses connaissances ont changés, de plus, elle dispose de souvenirs qui ne sont pas les siens…

Mon avis

Pas un coup de cœur mais j’ai beaucoup aimé ! Si je dois lire la « romance » ou de la « littérature pour filles », c’est exactement ça que je veux lire !!!

J’avais hâte de relire un texte de Cecelia Ahern après avoir eu un coup de cœur à la lecture de PS : I Love You et j’ai donc sauté sur l’occasion de la lecture commune de Tête de Litote pour sortir ce roman de ma PAL. Et même si j’ai moins apprécié que PS : I Love You, j’ai quand même beaucoup apprécié ma lecture et j’ai passé un très bon moment en compagnie de Joyce, son père, Justin et sa famille.

On suit en parallèle deux « familles » liés parce qui arrive à l’héroïne Joyce. On a d’abord donc Joyce (à Dublin) qui vient d’avoir un accident aux conséquences bouleversantes, son retour chez son père Henri, on apprend qu’elle a perdu sa mère 10 ans plus tôt et découvre ses deux meilleurs amies Kate et Frankie. Puis on a Justin, un bel américain, expatrié à Londres pour vivre à côté de sa fille Bea qui vit pour le moment chez sa mère et son nouvel ami. Justin donne de temps en temps des conférences à Dublin, l’Art c’est son dada. On découvre des personnages qui gravitent autour de Justin : son frère Al marié à Doris, son ex-femme, etc.  J’ai trouvé les personnages attachants surtout Justin et Joyce mais on a aussi une belle palette de personnages secondaires avec des caractères, des physiques et des actions tous différents.
Je me suis attachée à Joyce très vite parce que c’est principalement elle qui s’exprime et on a tout ce qu’elle ressent au moment où les choses lui arrivent. Elle traverse une palette d’émotions tout le long du roman qu’on partage avec elle, la peur, le désespoir, le doute, la joie, l’appréhension, etc.

Quand à l’histoire même si elle est moins originale que ce que j’ai pu lire avant, je me suis laissée prendre au jeu de cette expérience que vit Joyce, quelque peu « paranormale’, vivre avec des connaissances et des gouts, avec des souvenirs qui ne sont pas les siens. J’ai tout particulièrement apprécié qu’elle doute, se demande si elle ne deviendrait pas un peu folle, s’interroge sur la réaction des gens si elle devait se confier, … Quand elle va croiser par hasard Justin, quelque chose va se passer mais aucun n’imagine encore ce qui a pu les lier. Leurs rencontres inattendues, la reconnaissance que Joyce va avoir quand elle va comprendre, son envie d’aborder Justin, quelques quiproquos vont pimenter l’histoire et leurs vies.

J’ai retrouvé les thèmes que j’affectionne chez Cecelia Ahern et qu’elle arrive à retranscrire à merveille. Le premier est la relation père/fille, j’avais déjà fortement apprécié ce point dans PS : I Love You c’est encore plus fort et important ici entre Joyce et Henri et dans une moindre mesure entre Justin et Béa. Cette affection que Joyce et Henri se portent est très forte, Henri est vieux maintenant mais il sera un soutien et un pilier pour sa fille. Cette relation m’a tout particulièrement touchée, sincère et vraie, décrite avec subtilité et finesse par Cecelia Ahern. Le deuxième thème est « comment continuer à vivre quand un malheur vous frappe ». Dans Merci pour les Souvenirs, comme dans PS : I love You, l’héroïne doit apprendre à continuer d’avancer dans sa vie, et à chaque fois, tout se fait peu à peu sans qu’on s’en rend compte, grâce aux personnes et événements extérieurs. Ici l’amour et l’humour d’un père, le cadeau d’un lien entre elle et Justin, ses deux meilleurs amies qui vont l’épauler comme elles peuvent, et d’autres choses encore, vont permettre à Joyce d’aller mieux.

Je ne sais pas comment Cecelia Ahern fait, mais moi je suis conquise par sa manière de raconter ce type d’histoire, où j’oscille entre rire et larmes, les sentiments sont justes, quand c’est cruel, elle ne met pas de voile dessus, n’estompe pas la souffrance mais arrive à rendre ça plus léger mais pas moins fort. Elle arrive à insuffler dans ses histoires qui commencent par des drames, de l’optimisme, de la sincérité, un grain de folie, de l’humour, de la joie, tant de choses qui rendent le récit fort sans tomber dans le pathos ni la mièvrerie. J’aime beaucoup son style et la traduction est très bien faite. Le GROS plus de ce roman : l’humour ! J’ai ri plus d’une fois au cours de ma lecture. Il y a des situations ou des répliques vraiment drôles, une sorte d’humour thérapie (mais là je vais loiiiin). Mon personnage préféré de ce roman, le père de Joyce, Henri, à la fois fort et fragile, utilisant le sarcasme, l’humour, ses anecdotes, ses réparties et sa façon de parler, il est excellent !

Ce roman pourrait être une romance banale mais non, il a ce petit quelque chose en plus, qui fait que ça marche, une comédie romantique « mais pas que ». Parce qu’on n’a pas seulement une histoire d’amour (d’ailleurs ce n’est pas vraiment traité en tant que tel), une grande place est réservée à la famille, à l’amitié, à la (re)découverte de l’autre, de soi,… Complètement le genre de livre « pour filles » (même si je n’aime pas ce terme) qui me fait du bien !

Je crois que je suis fan de Cecelia (ça se sent non ?), j’ai deux autres de ses romans dans ma PAL et je crois que j’achèterai ceux que je n’ai pas. En espérant que comme pour cette histoire (et la précédente lue), je sois à la fois conquise par son style et surprise par le traitement du sujet.

En me relisant, je me rends compte que c’est un peu décousu mais je ne sais pas comment expliquer ce que je ressens quand je lis Cecelia Ahern…

Voici les avis de Natiora, Tête de Litote, Jasmine, …

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