13 à table – Collectif (2014)

13àtable

4ème de couverture

13 des plus grands auteurs français actuels pour 13 nouvelles autour d’un thème commun : un repas. Intrigues policières, réunions de famille qui dérapent, retrouvailles inattendues… Du noir, de la tendresse, de l’humour, de l’absurde, à chacun sa recette. 13 repas à déguster sans modération, alors à table !

Auteurs :

Françoise Bourdin – Maxime Chattam – Alexandra Lapierre – Agnès Ledig – Gilles Legardinier – Pierre Lemaitre – Marc Levy – Guillaume Musso – Jean-Marie Périer – Tatiana de Rosnay – Éric-Emmanuel Schmitt – Franck Thilliez – Bernard Werber

Mon avis

Olympe et Tatan de Françoise Bourdin

Un repas de famille à Noël chez Olympe à Paris.  La vieille dame réussit pour l’occasion à réunir l’ensemble de sa famille, mais le cœur n’y est pour personne. Mais personne ne saurait refuser l’invitation… La force de la tradition.

Je n’ai pas trop de chose à dire sur cette nouvelle, facile à lire, une pointe d’ironie, sympathique.

Maligne de Maxime Chattam

Sam Kruger, psychothérapeute reçoit « en urgence » dans son cabinet Patrick Hores. Ce dernier pense être possédé. Il a besoin d’un avis est-il fou ? Ou est-il en train de se détruire à cause d’une force maligne ?

En quelques pages, Maxime Chattam réussit à nous maintenir en haleine et à nous faire froid dans le dos ! Qu’arrive-t-il à Patrick ? Comment tout cela va-t-il finir ?

Nulle, nullissime en cuisine ! de Alexandra Lapierre

Sophie est nulle en cuisine mais vraiment, une vraie catastrophe, alors que son époux est un fin gastronome. Quand ce dernier est muté et doit recevoir à diner son patron, comment Sophie va-t-elle s’en sortir ?

Nouvelle assez drôle avec une narratrice qui sait reconnaitre avec dérision ses défauts. Quiproquo et rebondissement, j’ai passé un bon moment avec cette nouvelle.

Un petit morceau de pain de Agnès Ledig

Nicolas sort de l’école et il a faim, très faim. Mais sa maman Nathalie, qui élève seule son fils, qui passer sa journée à jongler, ne s’en rend pas compte. Elle rentre dans la boucherie en laissant son fils dehors. Un homme se rend compte que le petit garçon pleure et lui demande pourquoi. Il lui offre alors un morceau de pain et s’en va. La mère s’aperçoit que son fils a reçu quelque chose de quelqu’un et le dispute. Mais si cet événement était le début d’une belle histoire ?

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle relatée en partie par ce petit garçon. Une belle histoire qui débute avec un petit morceau de pain.

Mange le dessert d’abord de Gilles Legardinier

Deux anecdotes racontées par l’auteur : un repas pris sur le pouce avec sa famille alors qu’il vient de recevoir le permis de construire de sa maison puis un repas suivant un enterrement où l’auteur et un collègue ont mis les pieds dans le plat.

Je dois l’avouer j’ai pleuré. La première anecdote m’a beaucoup touché, je ne m’y attendais pas. Et j’ai pas mal souri à la lecture de la seconde. Je ne connaissais pas Gilles Legardinier et j’ai été surprise qu’il s’adresse à son lecteur. La façon de faire m’a beaucoup plu. Je pense que je lirai un titre de cet auteur à voir dans quel genre.

Une initiative de Pierre Lemaitre 

A 81 ans, M. Tessier décide d’inviter sa nièce et sa famille à diner. Mais bien vite, il se rend compte qu’il n’a pas vraiment la bonne façon de faire pour recevoir, surtout depuis la mort de sa femme. Comment va-t-il s’en tirer ?

Une nouvelle assez rapide où l’on se doute de la finalité. Elle aura eu le mérite de faire réfléchir sur la solitude de l’existence.

Dissemblance de Marc Levy

Mehdi et Aaron sont seuls dans une pièce et l’un s’interroge beaucoup, sur la durée de leur séjour en ce lieu… L’autre n’a pas envie d’échanger mais un dialogue entre les deux hommes s’engagent. Jusqu’à la révélation finale.

Une nouvelle qui aide à réfléchir sur les différences, les dissemblances entre les peuples. Un thème fort et efficace. Cependant, je regrette que cela soit la seule nouvelle du recueil qui ne respecte pas du tout le thème du repas… Dommage.

Fantôme de Guillaume Musso

Constance Lagrange est flic, le même jour, elle apprend qu’elle est promue et qu’elle est atteinte d’une tumeur au cerveau. Elle rentre dans un établissement pour consulter un cancérologue réputé. Fatiguée, devant son repas, elle tombe sur le docteur Montgomery qui lui propose d’aller lui chercher un mcdo pendant qu’elle se repose. A son réveil, elle découvre que le médecin est mort depuis des années… Son instinct de flic s’emballe et elle décide d’enquêter…

Une vraie histoire en quelques pages, ça se lit bien, vite,s’est prenant et la révélation est vraiment pas mal, une chute qui va bien à ce type de nouvelle. Un bon moment de lecture.

Jules et Jim de Jean-Marie Périer

Jules a décidé d’organiser un diner de retrouvailles. Il va revoir Jim qui fut un ami très cher mais que la vie et son ambition ont séparés. Comment vont se passer les retrouvailles ?

Une intrigue bien menée, une chute ici aussi parfaite pour ce type de nouvelle. Une histoire de paix, de l’âme, de l’esprit.

Le parfait de Tatiana de Rosnay

Monique est stressée, elle marie sa fille. Monique a une particularité, elle perd tout, tout le temps et faut reconnaitre qu’un jour comme celui là, l’éventualité que ça lui arrive, la rend nerveuse.  Et puis, il y a mamie qui a toujours son mot à dire …. et qui réclame qu’un parfait soit servit au repas du mariage…

On voit venir à des kilomètres la chute mais on a bizarrement envie de la lire, et sans s’en sentir coupable, ou presque. Parce que parfois, il y a des choses horribles qui soulage même si ça reste dans une nouvelle.

La part de Reine de Éric-Emmanuel Schmitt

Le narrateur est intrigué par Clovis, un clochard qui campe sur la place du village avec sa chienne Reine. Quand il reçoit un chien, Tao, en cadeau, il se retrouve à le promener en ville où le chien et Reine tombent amoureux. Notre narrateur se met à discuter avec Clovis. Il apprend par le voisinage que l’homme donne des petits coups de main, moyennant un repas. Il refuse catégoriquement de l’argent. Et quand il en reçoit, il ne le garde pas, qu’en fait-il ? La curiosité du jeune homme va lui ouvrir les yeux sur la fidélité et l’amour…

Une belle nouvelle qui donne à réfléchir. Ce que découvre le narrateur est essentiel et c’est bien ne nous le rappeler de temps en temps. J’ai beaucoup aimé cette histoire sensible et touchante.

Gabrielle de Franck Thilliez

Un couple se rend tous les ans en Alaska étudier les ours dans leur milieu naturel. Mais cette année, un phénomène étrange survient, aucun saumon, ou si peu n’a réussi à remonter la rivière et les ours n’ont pas de quoi se nourrir. Leur comportement va changer progressivement et les deux chercheurs sont peut-être en danger.

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, qui prend son inspiration dans un fait réel qui s’est passé en Alaska. J’avoue que je n’ai rien vu venir et j’ai été happé par le récit. Une très bonne nouvelle de Franck Thilliez.

Langouste blues de Bernard Werber

Bob est une langouste et il nous raconte sa drôle et terrifiante histoire. Il a été péché et pense vivre à chaque instant sa dernière heure. Il voit les autres disparaître. A quand son tour ?

Une nouvelle rafraichissante, drôle, il fait le faire de se mettre à la place d’une langouste. C’est original et sympathique. Avec un fond de réflexion bien sur.

Un recueil sympathique avec des nouvelles qui se démarquent plus que d’autres. Certaines m’ont marqué, d’autres pas, c’est peut-être un peu inégal mais ça va si vite à lire. J’ai aimé découverte de nouvelles plumes que je prendrais plaisir à relire bientôt. Et puis, c’est pour la bonne cause. A s’offrir et à offrir.

La mémoire fantôme de Franck Thilliez

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Pocket, 438 pages, 7€30

4ème de couverture

Quatre minutes. C’est le temps d’un souvenir pour Manon Après, tout s’efface. Puis recommence. Pour quatre minutes. Dans ces conditions, pas facile pour Lucie Henebelle, fraîchement promue lieutenant à la brigade criminelle de Lille, de trouver par qui la jeune femme vient d’être agressée. Et de comprendre la signification des mots gravés au creux de sa paume :  » Pr de retour « . S’agit-il du Professeur, ce tueur en série qui a sévi quatre ans plus tôt dans la France entière, semblant obéir à quelque sordide logique mathématique ? Lucie le pressent, la clé de cette affaire jamais résolue réside dans la mémoire fragmentée de Manon Une mémoire à laquelle plus personne n’a accès, pas même l’intéressée…

Résumé

Dans la maison hantée de Hem, un couple en quête de sensations tombe sur une une étrange scène. Un bruit survient, le couple panique et s’enfuit. Dans l’ombre, une silhouette se détache et met un point final à son Œuvre.

Un mois plus tard, un automobiliste récupère une jeune femme paniquée au bord de l’autoroute de Valenciennes. Quelques heures plus tard, des adolescents viennent sonner à la porte de l’appartement lillois de Lucie Hennebelle, une jeune femme désorientée et mal en point au comportement étrange a besoin d’aide. La flic pourra certainement l’aider. Lucie laisse ses jumelles sous la surveillance d’un des jeunes et part aider la jeune femme. Cette dernière semble avoir été séquestrée, des traces sont découvertes sur ses poignets et ses chevilles. Elle a une drôle d’inscription dans la paume d’une des mains. Lucile, rejoint par deux policiers, amène la femme à l’hôpital. Fait étrange, cette dernière semble ne conserver aucune mémoire des événements passés, ni même du présent…

Mon avis

Une excellente lecture !

J’ai tardé à retrouver Franck Thilliez et je me demande encore pourquoi ! J’avance doucement dans son œuvre mais si j’attends un an à chaque fois, je n’arriverais jamais à rattraper mon retard !  C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Lucie Hennebelle désormais lieutenant à Lille et ses mystères. En effet, depuis La chambre des morts, on se doute qu’elle garde en elle un lourd secret et peut-être que ce titre va enfin nous révéler quoi !

Lucie a décidé de ne plus passer ses nuits à la brigade afin de pouvoir s’occuper de ses deux petites filles qui ont désormais 4 ans. Mais l’enquête sur Manon va l’obliger à revenir sur la promesse qu’elle s’était fait. Manon est une jeune mathématicienne brillante qui a la suite d’un cambriolage, durant lequel le voleur a tenté de la tuer en l’étranglant, n’a plus de mémoire à court terme. Elle a gardé ses souvenirs jusqu’à cet événement tragique mais depuis 3 ans impossible pour elle de retenir ce qui se passe. C’est au prix d’un long et pénible travail qu’elle réussi à garder certaines choses en elle mais jamais comme des vrais souvenirs. Heureusement, depuis quelques temps, la technologie parvient à l’aider un peu, ou plutôt l’aide à se faciliter le quotidien.

L’enquête s’annonce compliquée pour Lucie. Manon a semble-t-il été kidnappée et détenue dans une cabane à Raismes mais elle n’en garde aucun souvenir. Que signifie la marque qu’elle a dans la paume d’une de ses mains « Pr de retour » ? Pourquoi errait-elle dans les rues de Lille ?

Au début de son enquête, Lucie va devoir interroger le médecin de Manon le docteur Vandenbusche à l’hôpital de Swynghedauw à Lille. Elle va aussi devoir se renseigner sur les problèmes de mémoire de Manon et sur son quotidien. A Swynghedauw, Lucie rencontre aussi le frère de Manon, Frédéric, ce dernier s’occupe de sa soeur. De ses entrevues, Lucie découvrira que l’intelligence de Manon est restée intacte malgré sa mémoire défaillante. Que se retrouver dans un environnement inconnu et stressant peut engendrer un comportement violent chez la jeune femme. Lucie découvrira aussi que Manon s’est donnée pour but de retrouver le Professeur, un tueur en série en sommeil depuis des années. Ce tueur au modus operandi particulier a en effet tué 6 personnes dont la sœur de Manon et Frédéric, Karine…

La jeune inspectrice recueille beaucoup d’informations en peu de temps mais le tout forme un véritable sac de nœud. Le Professeur est-il de retour ? Ou bien un autre tueur s’en inspire ? Dans la cabane de Raismes, Hennebelle comprend que la personne qui a kidnappé Manon a lancé un ultimatum. Va-t-il y avoir de nouveaux meurtres ? Au ragard à son comportement et de certaines de ses paroles, Manon semble bien impliquée/ liée à cette affaire. Lucie va donc devoir enquêter avec l’aide de la jeune amnésique. Oui, l’enquête du lieutenant Hennebelle s’annonce belle et bien difficile et mouvementée.

Encore une fois, il ressort de la lecture le travail de recherche de l’auteur. Ici sur la mémoire, son fonctionnement, les types de maladie, d’amnésie, … La différence entre les pathologies, les moyens de faire travailler la mémoire, etc. C’est parfois, un peu difficile de suivre les explications du médecin mais des mises en situation et des exemples éparpillés dans le roman permettent au lecteur de finalement tout comprendre. L’intrigue est une nouvelle fois bien menée et bien montée. Le fait que Manon n’ait pas de mémoire du présent engendre de nombreux questionnements. Est-elle en danger? Est-elle manipulée ? A-t-elle eu des informations que sa mémoire n’a pu retenir ?

Et le lieutenant Hennebelle saura-t-elle gérer son équilibre familial et son métier ? Va-t-elle enfin se confier à quelqu’un sur le lourd secret qu’elle cache dans une armoire fermée à double tour ? Dans ce nouveau tome avec Hennebelle, le lecteur en apprendra plus sur elle, sur sa façon de voir les choses, sur ses secrets. Comment Lucie va-t-elle réagir à certains événements personnels ? Même si comme tous les romans de Thilliez, La mémoire fantôme peut se lire indépendamment des autres, je trouve que c’est plus intéressant de les prendre dans l’ordre pour suivre l’évolution des personnages. Personnellement, j’ai préféré le personnage de Lucie dans ce roman, plus fragile et plus sensible.

L’intrigue va mener le lecteur là où il ne s’y attend pas. Chaque découverte de Lucie ou de Manon va engendrer d’autres questionnements, d’autres recherches. Comme mettre un doigt dans l’engrenage. J’ai vraiment beaucoup aimé ce thriller. Si je n’ai pas forcément apprécié ou si je ne me suis pas forcément attachée à certains personnages, j’en ai détesté un tout particulièrement. Je ne suis pas pressée de le recroiser ailleurs. Sauf si c’est pour le voir souffrir (si avec ça, je n’arrive pas à vous intriguer 😉 ).

Ce que j’ai beaucoup apprécié aussi c’est que je me faisais des réflexions auxquelles l’auteur a du penser aussi. Régulièrement, mes points de doute étaient levés. J’ai ressenti l’attention de Franck Thilliez à faire coller les détails, à éviter les incohérences. Très appréciable. Et comme toujours, le style est percutant et fluide. La mémoire fantôme se lit aisément et les pages se tournaient sans que j’y pense, tellement, j’avais envie de savoir la fin.
Second atout, l’action se passe vraiment par chez moi et j’adore toujours autant retrouver les noms des rues, des hôpitaux, des villages, etc. La petite fierté quand on sait ne pas écorcher le nom Swynghedauw (en fait c’est archi simple malgré les w) !

Voilà, je n’en dirai pas plus sur l’intrigue, le spoil est mon ennemi. En tout cas, c’était vraiment une excellente lecture et je pense ne pas traîner pour lire le prochain de Franck Thilliez sur ma liste : L’anneau de Moebius. Je vous recommande donc toujours autant de découvrir mon chouchou ❤

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La forêt des ombres de Franck Thilliez

527317_438201622893001_397505720_nPocket, 7€30, 365 pages

4ème de couverture

Arthur Doffre, milliardaire énigmatique, est sur le point de réaliser un rêve vieux de vingt-cinq ans : ressusciter un tueur en série, le Bourreau 125, dans un livre. Un thriller que David Miller, embaumeur de profession et auteur d’un premier roman remarqué, a un mois pour écrire contre une forte somme d’argent.

Reclus dans un chalet en pleine Forêt-Noire, accompagné de sa femme et de sa fille, de Doffre et de sa jeune compagne, David se met aussitôt au travail. Mais il est des fantômes que l’on ne doit pas rappeler…

Résumé

Miss Hyde fracasse contre une poutre le test de grossesse. Comment David, son David a-t-il pu faire ça ! Hors de question qu’elle lui envoie sa dernière lettre amour, après cet affront, il ne mérite pas son Amour, il mérite mépris et silence. Et si c’était la femme de David, Cathy qui se servait de lui…

David Miller, embaumeur de profession, est abordé par Arthur Doffre. Ce dernier a adoré le premier roman noir de l’auteur, et il lui propose un sujet en or pour un second livre. Contre une très forte somme d’argent, Arthur lui propose de faire revivre le Bourreau 125, un célèbre tueur en série, pour ça, David doit passé 1 mois reclu avec sa famille et Arthur en plein coeur de la forêt noire…. Et si c’était le début du cauchemar ?

Mon avis

Je continue dans la lecture « dans l’ordre » des Franck Thilliez. Il s’agit de ce qu’on peut considérer comme son premier one-shot, ici pas d’Hennebelle, pas de Sharko. Et pour avoir déjà lu, un autre one-shot de l’auteur, La forêt des ombres n’est pas son meilleur. Attention, c’est toujours un grand plaisir de lire cet auteur que j’adore mais l’histoire est, je trouve moins bonne que dans les livres que j’ai déjà lu.

David Miller et sa famille se retrouve donc en plein coeur de la forêt noire en Allemagne. Il doit écrire plusieurs heures par jour, et être relu dans la foulée par Arthur Doffre qui valide ou non la façon dont l’écrivain va faire revivre le Bourreau 125. Doffre est donc présent, il a avec lui une jeune compagne, qui ne va pas s’entendre très bien avec l’épouse de David.

En tout cas, c’est très agréable de retrouver le style et l’écriture d’un auteur chouchou ❤ C’est percutant, rythmé, rapide, fluide. ça se lit très bien. L’effet huit clos angoissant est très réussi. Par contre (et oui, il y a du contre…), il y a des choses qui m’ont déplut : déjà, on voit venir l’intrigue super vite. J’ai échafaudé dans ma tête des scénarios qui m’auraient surprises mais finalement, les rebondissements que j’attendais, ne sont pas venue. Il y a de grosses ficelles, des liens qu’on percute tout de suite. Ensuite, il y a des scènes « gores » que j’ai trouvé pour une fois vraiment de trop. Elles ne servent pas vraiment l’histoire. Dommage. Il y en a d’autre heureusement qui sont nécessaires pour plonger dans la folie de l’esprit.

Dans La forêt des ombres ce n’est donc pas le « qui » et le « comment » qui est important mais bien le « pourquoi », le « dans quel but? ». Et là, ce qui compense les grosses ficelles de l’intrigue, c’est le développement de la pensée des personnages, leur psychologie. On plonge alors dans la folie, dans l’horreur de certains esprits humains.  On se laisse emporter par la spirale et on se demande jusqu’où les personnages vont aller. Comment ils vont s’en sortir, s’ils s’en sortent.

Autre point, il y a des personnages qu’on déteste, mais alors méchamment ! Il y a ceux qu’on ne peut pas aimer vu l’histoire et la démence qui les touchent mais il y en d’autres qu’on déteste à cause de leur attitude et comportement. Vraiment certains personnages m’ont horripilée et d’autres m’ont horrifiée. J’ai bien aimé aussi l’atmosphère crée par l’auteur, cet effet huit clos, le froid, la neige, l’isolement, les lynx… Ce chalet perdu au milieu de la forêt, vraiment un contexte, une ambiance qui m’a beaucoup plu.

Voilà pour moi , c’était un bon moment de lecture même si ça n’a pas été le meilleur fait avec cet auteur. Il y a du bon et du moins bon. J’espère que le prochain me plaira plus ^^ Je ne fais pas plus long, je vous laisse découvrir l’intrigue, déjà qu’il n’y a pas trop de surprise, si j’en dis trop ça ne serait plus intéressant ! Je pense du coup, il est peut-être préférable de découvrir l’auteur par ces premiers écrits, dans l’ordre quoi, parce que passer par celui-là après les plus récents, j’ai peur que ça vous déçoive beaucoup.

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Deuils de Miel de Franck Thilliez

9782266205009

Pocket, 7,20€, 340 pages

4ème de couverture (Spoliers non ? quand même…)

Après le décès accidentel de sa femme et de sa fille, le commissaire Sharko est un homme brisé. Insomnies, remords, chagrin… Difficile dans ces conditions de reprendre du service. Mais une macabre découverte va brutalement le ramener à la réalité : une femme est retrouvée morte, agenouillée, nue, entièrement rasée dans une église. Sans blessures apparentes, ses organes ont comme implosé. Amateur d’énigmes, le tueur est aussi un orfèvre de la souffrance. Et certainement pas prêt à s’arrêter là. Pour Sharko, déjà détruit par sa vie personnelle, cette enquête ne ressemblera à aucune autre, car elle va l’entraîner au plus profond de l’âme humaine : celle du tueur… et la sienne.

Résumé

Le commissaire Sharko après l’enquête éprouvante de l’Ange Rouge, a retrouvé son poste à Paris. Un an maintenant qu’il a traversé un drame terrible et qu’il réoccupe l’appartement parisien au milieu des trains électriques. Alors qu’il vient à peine de rentrer de ses congés en Bretagne, et qu’il lui reste une journée de repos, il est appelé par son divisionnaire. Un corps a été retrouvé dans une église. Une femme nue et attachée au niveau des pieds. La cause du décès reste à première vue un mystère. Le plus étrange est la présence de 7 papillons vivants, sur son crâne, des sphinx tête de mort… Pourquoi cette mise en scène ? Qui était la victime ?

Mon avis

Toujours aussi bien !!!!

Pour qui a lu Train d’enfer pour ange rouge, je trouve que la 4ème de couv’ dévoile un peu trop vite le contenu de cette « suite » (même bon c’est pas plus gênant que ça en fait). Bien que les affaires soient indépendantes, on trouve ici Sharko, le commissaire de Train d’enfer… et donc je trouve qu’il est quand même bien d’avoir lu le 1er pour comprendre la psychologie de Franck Sharko. Maintenant, ils peuvent très bien se lire séparément, les éléments de Deuils de Miel ne viennent pas spoiler l’histoire de Train d’Enfer pour ange rouge et quand c’est nécessaire des explications sont données pour comprendre les références.

On retrouve donc Franck Sharko, commissaire à Paris. Il a vécu un drame un an plutôt et peine à s’en remettre. On le fait enquêter sur un nouveau cas, celui d’une femme retrouvée morte dans une église. Tout indique une mise en scène. Sa position, son doigt qui semble indiquer une direction, les papillons, des sphinx à tête de mort (même si celui de l’affiche du silence des agneaux) qui sont retrouvés sur son crâne. Sans autopsie, le légiste ne peut indiquer la façon donc elle est morte. A première vue, rien n’indique comment elle a perdu la vie, pas de contusion, pas de marques de couteau ou d’arme à feu… A force de réflexion, Franck va découvrir une énigme gravée sur le toit de l’église, ce message date de quelques mois auparavant, tout était donc prémédité. Commence alors un jeu de piste macabre, qui va entrainer Franck sur la piste du tuteur.

Si vous avez la phobie des insectes, ce livre n’est pas pour vous ! Enfin essayer quand même de le lire parce que ça vaut vraiment le coup. Et il n’y a pas tant de passages qui vous perturberont je pense. Personnellement à chaque bruit bizarre dans ma maison, à chaque bourdonnement, j’avais la chair de poule ! J’adore quand une histoire me fait cet effet-là ! Il n’y a pas  un temps mort dans Deuils de Miel, de l’action, de l’action, de l’action. L’intrigue est très très bien montée, beaucoup de rythme. On suit vraiment Sharko dans cette enquête et on ne comprend pas les choses avant lui mais en même temps que lui. Les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit. On pense avoir compris et comme Franck Sharko on est quand même surpris à la fin.

C’est un plaisir de retrouver le commissaire Sharko même si on retrouve un homme fragilisé par ce qu’il a traversé. On découvre une nouvelle facette de ce personnage, comment il surmonte le drame qui a subi, tout cela, en parallèle de l’enquête. Il a de plus en plus de mal à trouver le sommeil et cette enquête le fait basculer dans l’horreur. Dans cet opus, on découvre un monde souterrain rempli de personnes malsaines d’une part et d’aficionados des petites bébêtes en tout genre d’autre part.  L’intelligence du commissaire est mise à l’épreuve par le tuteur et il s’en sort brillamment mais cela n’est pas sans danger.
Cependant, il y a des choses qui se passe autour de Sharko qui vont perturber le lecteur, qui n’auront rien à voir avec l’enquête et on commence à comprendre certaines choses et d’autres nous surprennent complètement. Le commissaire va faire d’étranges rencontres, par exemple, une petite fille dont la mère ne s’occupe pas, va venir régulièrement  trouver Sharko pour qu’il s’occupe d’elle… Qui est-elle ? que veut-elle  ?
Franck Thilliez sait vraiment faire évoluer son personnage principal dans une direction que l’on n’attend pas.  On n’imagine pas la tournure que prend la vie du commissaire … C’est le point fort de l’intrigue, cette façon de jouer avec son personnage, de malmener ce flic doué et intelligent. Cette force de l’auteur de chercher à faire un polar différent de ses confrères avec un personnage attachant, fort mais fragilisé, complexe, simplement différent.

Comme d’habitude, on sent de la part de l’auteur, tout un travail de recherche en amont de la rédaction, cette fois, sur les insectes, les théories qui peuvent se développer autour de leur domination sur la race humaine, sur la fascination de certaines personnes pour les araignées, les poisons, etc . Tout est bien décrit, les lieux, les scènes, les collègues de Franck, … et les atmosphères sont bien posées, oppressantes quand il le faut. On est plus d’une fois en empathie avec Franck ou avec ses collègues Sibersky notamment.

Deuils de miel m’a semblé plus court que les autres romans que j’ai lu de Franck Thilliez, ça n’est pas forcément négatif, il se lit très bien, très vite, peut-être manque-t-il toutefois d’un peu de suspense, Sharko devrait peut-être piétiner un peu plus avant de trouver le pourquoi du comment del’intrigue ? Il m’a semblé moins trépidant que les précédents mais peut-être parce que je le trouve vraiment plus centré sur la physiologie de Franck Sharko ?

Ce roman est vraiment en continuité avec Train d’enfer pour ange rouge. Bien sur, il fait référence à l’enquête du premier, à sa résolution mais on retrouve les petites manies si attachantes du commissaire, les trains électriques, le voisinage excentrique, … puis on apprend plein de nouvelles choses sur sa façon de raisonner, sur sa vie, son travail.

Ce roman est donc surtout centré sur le personnage principal même si l’enquête est bien menée et que l’on prend plaisir à remonter le fil de l’intrigue. J’ai hâte de me replonger dans le style si percutant de Franck Thilliez. Le prochain sera La forêt des ombres.

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Apéro Polar # 1 au Furet du Nord de Lille le 11 avril 2013

305914_386638601453930_1243218813_nJeudi dernier, j’ai eu la chance de pouvoir partir plus tôt du bureau et d’aller retrouver mes amis Sophie et Nicolas, au Furet du Nord à Lille, pour assister au 1er apéro polar.

Une thématique : Le roman policer de la réalité à la fiction

Des invités de prestige : Franck Thilliez, auteur de thrillers; Michel Bussi, auteur de polars, Odile Bouhier, auteure de policier historique (les débuts de la médecine légale), Gilles Tournel, médecin légiste, responsable de l’unité médico-judiciaire de l’hôpital Salengro de Lille et Abdelkader Haroune, commissaire divisionnaire de Police, Chef d’Etat-Major de la direction départementale de la sécurité publique du Pas de Calais et Benjamin Parage, libraire expert.

Pendant 1h, nous avons pu en apprendre plus sur la place de la réalité dans les œuvres de fiction, les gouts des auteurs en matière de littérature, si pour eux le soucis du détail technique est important,…

Je vous ai préparé un compte rendu de ces échanges, attention, je ne suis pas à l’abri d’avoir mal compris ou d’avoir oublié certaines choses, j’espère que ceux qui y étaient ne m’en tiendront pas rigueur si c’est le cas. C’est un peu long aussi, merci à ceux qui auront le courage de tout lire ou en partie !

L’interview des intervenants commence même si le commissaire Haroune est en retard.

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La première question posée aux intervenants : Quelle a été l’influence de la littérature policière dans leur choix de carrière, ou encore est-ce qu’être ou non un lecteur de polars a pu les pousser à devenir auteur, médecin légiste, libraire,…

Gilles Tournel, médecin légiste a indiqué ne pas avoir choisi cette voie parce qu’il lisait ou non des polars, par contre, faire ce métier, lui a permit d’être sollicité par des auteurs, notamment Franck Thilliez comme expert. Et il reconnait que depuis le succès de certains livres mais plus encore de séries TV, beaucoup de candidats postulent parce qu’ils sont « fans » des experts par exemple !

Franck Thilliez indique que c’est plutôt son passé scientifique, le cinéma et la littérature qui nourrissent ses histoires.

Odile Bouhier avoue être une grande lectrice mais plutôt littéraire, ce sont les langues (chinois notamment) qui lui ont permit d’être très curieuse et ouverte d’esprit, elle a aussi une formation théâtrale et fait une école de cinéma (section scénario), ce sont tous ces éléments qui lui ont donné l’envie d’écrire.

Michel Bussi est géographe de formation, il a commencé la lecture avec les collections bibliothèques vertes, il a toujours aimé lire des histoires policières, il est plutôt de formation littéraire de cela lui vient l’envie de creuser plus l’aspect psychologique dans ses écrits.

Benjamin Parage avoue ne pas avoir été dans sa jeunesse un gros lecteur de livres policiers, sauf les classiques comme Agatha Christie ou Gaston Leroux, lui aussi est plutôt de formation littéraire et s’intéresse plus au côté social dans les livres policiers.

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2ème question de cet apéro polar : Quelle est l’importance de bien choisir son héros policier, le  « casting » est-il compliqué ?

Michel Bussi a fait le choix de héros non récurrents, donc il doit réinventer à chaque fois son personnage principal, son passé, ses qualités, ses défauts. Changer de décor l’aide beaucoup dans sa façon de choisir, il nous explique cela en prenant comme exemple son dernier roman qui se passe à la Réunion. Autrement, il adore se creuser la tête pour trouver de nouvelles choses à chaque fois.

Odile Bouhier a fait le choix de héros récurrents, un duo avec un policier et un scientifique entre autres. Réaliser une série de polar lui permet de développer les personnages, leurs passés, de les voir évoluer au fur et à mesure. L’action se situe au moment des années folles (1920 environ), cela lui permet de décrire ces années-là et d’évoquer également les conséquences de la 1ère Guerre Mondiale, ses héros sont donc influencés par cette époque.

Franck Thilliez, lui fait les deux, des livres avec des héros récurrents mais aussi des histoires indépendantes. Pour les histoires faisant intervenir Lucie Hennebelle et Franck Sharko, il doit anticiper les attentes des lecteurs mais également les surprendre, et faire vivre des choses différentes à ses héros. Le lecteur va exiger d’en savoir plus à chaque fois mais jusqu’à quel point peut-il aller ? Les lecteurs suivent finalement la série pour les personnages plus que pour l’histoire (mais qu’il ne faut pas négliger). Franck Thilliez cherche à raisonner comme son lecteur, si ce dernier prend la série en cours, il doit comprendre qui sont les personnages sans que pour autant cela soit redondant pour un habitué de la série. C’est beaucoup de travail. Et pour les histoires indépendantes, le travail est différent mais aussi complexe, il faut créer un nouveau personnage, avec son passé, sa vie actuelle, lui faire vivre une aventure en un seul livre qui soit complète. Il faut que le nouveau personnage soit atypique, différent ce qu’on peut trouver dans la série Hennebelle/Sharko mais aussi chez d’autres auteurs de thrillers afin que le lecteur est du « neuf » à chaque fois. Deux exercices passionnants mais demandant beaucoup de travail.

Sur ce, le commissaire divisionnaire  Haroune arrive et on lui pose également la première question : a-t-il choisi son métier parce qu’il était un amateur de lectures policières ?
Le commissaire nous indique d’abord pourquoi il a accepté de venir à cet apéro polar alors qu’il est en fonction. A titre privé, il s’intéresse beaucoup aux enquêtes criminelles, judiciaires, et sa hiérarchie est favorable à la communication sur ce thème, de plus il arrive régulièrement à la police de répondre aux questions de romanciers. Pour répondre à la question posée, il aurait plutôt été influencé par les séries policières si la fiction avait dû engendrer sa vocation, mais ça n’est pas pour cela qu’il est entré dans la police. Il reconnait que depuis le succès des livres, des séries policières, des films aussi, beaucoup de candidats se sont présentés, sans forcément savoir que la réalité est assez éloignée de la fiction. On lui demande à quel point est-ce éloigné ? Déjà il y a 4 à 5 ans de service sans spécialisation, avant de décider dans quel service on souhaite évoluer (mœurs, criminelles, …). Ensuite le métier est quand-même plus la lutte contre la moyenne délinquance que d’enquêter sur des affaires (crimes) que l’on trouve dans les romans. Il se demande d’ailleurs pourquoi autant de personnes sont passionnées par les policiers, les tueurs en série, … Il reconnait que son métier est publique et passionnant et surtout qu’il est difficile de s’en détacher au quotidien (on ne quitte jamais vraiment l’uniforme) et puis il nous fait comprendre qu’enquêter sur certaines personnes, c’est quasiment comme vivre avec elles pendant des mois, il faut être capable de gérer ce genre de choses.

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La troisième question de l’apéro polar est la suivante : A quel point  ce que l’on trouve dans les romans est crédible ?

Gilles Tournel (médecin légiste) indique qu’à la différence des romans, le médecin légiste ne travaille jamais seul, il y a toujours deux médecins pour une autopsie. Son travail est un travail d’équipe. Ce qu’on trouve dans les romans est quand-même assez loin de la réalité car il travaille beaucoup plus auprès de victimes vivantes (agression, agression sexuelle, enfants battus,…) que sur la science du cadavre. Et non, le médecin légiste ne mange pas dans la salle d’autopsie !
Notre hôte souhaite savoir ce que lui demande Franck Thilliez quand ils se voient pour un roman  ? Gilles raconte qu’il a rencontré Franck par l’intermédiaire d’un policier parce qu’il avait beaucoup de connaissances sur les violences sexuelles. En général, les questions de Franck sont très techniques afin d’être le plus proche possible de la réalité, ensuite c’est l’auteur qui décide ce qu’il conserve ou pas de ces échanges. Les dernières interrogations de Franck concernaient l’hypothermie et les violences sur les enfants. Quand Gilles ne peut pas lui répondre, il le renvoie sur des collègues plus spécialisés.

Qu’en est-il pour Michel Bussi, cherche-t-il absolument à ce « que ça fasse vrai ? »  Michel Bussi se place en spectateur, il ne commence pas par rencontrer des experts, ça n’est pas forcément intéressant dans un premier temps. Il se documente suffisamment, puis il écrit la scène comme le lecteur voudrait la lire sans trop charger de détails. Dans ses intrigues, il ne privilégie pas la dimension scientifique mais plutôt la psychologie du personnage.  Mais si l’intrigue le nécessite, il peut être amené à interroger des experts.

Pour Odile Bouhier, il y a eu un gros travail de documentation, car elle s’intéresse aux origines de la police scientifique.  Le premier laboratoire de police scientifique étant lyonnais, l’action de ses livres se passe donc là-bas, elle a du s’y installer, visiter certains lieux, rencontrer des gens. Puis, à elle d’assimiler les informations, de faire le tri et de transformer tout cela en fiction. Bien sur, il faut aussi prévoir des rebondissements pour ne pas lasser le lecteur. Elle s’inspire du passé, du réel (notamment Edmont Locard le fondateur du tout premier laboratoire de police scientifique à Lyon en 1910,  créateur de la criminalistique (forensic sciences) qui a servi d’expertise auprès de la police française, et qui allait devenir Interpol.) pour créer ses personnages.

Pour Franck Thilliez, le plus important est de trouver le bon équilibre entre la technique et l’histoire. Il aime enquêter à la façon d’un journaliste, creuser, découvrir,… Il est plutôt porté sur les aspects techniques, scientifiques et donc se documente beaucoup, rencontre des experts.

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Notre hôte fait un parallèle avec Simenon a qui la police avait indiqué que ces romans étaient beaucoup trop éloignés de la réalité, Simenon avait donc rencontré des membres de la police pour améliorer et rendre plus crédible ses histoires. Notre hôte demande au commissaire divisionnaire s’il est sollicité par des romanciers? Pas lui directement, mais les services de la police sont très régulièrement sollicités par les journalistes, des auteurs mais ils ne peuvent pas répondre à toutes les demandes, de plus en plus nombreuses.

Pour le libraire expert, Benjamin Parage, le lecteur n’est pas vraiment demandeur de réalisme ou de détails. Il est par contre attaché à la psychologie des policiers ou des criminels, c’est d’ailleurs ce qui marche le mieux en ce moment. C’est plutôt comment l’enquêteur appréhende les événements et va résoudre l’enquête qui intéresse le lecteur de polar.

Dernier point, les auteurs vont nous parler de leurs derniers écrits (sans spoiler j’espère).
Pourquoi Michel Bussi a-t-il choisi comme décor l’île de la Réunion ? Il indique que ça lui a permit de faire un livre dans un cadre enchanteur mais qui ne l’est pas temps que ça, on a beaucoup d’éléments de la vraie vie là-bas, plus social, et puis comme c’est une île, cela permet de fonctionner en huit-clos (car dans le roman, une femme en vacances disparait, son mari est suspecté, il s’enfuit avec sa petite fille de 6 ans). Il y a 3 niveaux dans l’intrigue : la traque, l’enquête, la violence réunionnaise. C’est le lieu qui a inspiré l’histoire.

Pourquoi Odile Bouhier a basé son récit dans les années 20 ? Pour pouvoir en plus de montrer l’évolution de la police scientifique, montrer les conséquences de la première guerre mondiale sur ses personnages, sur la France, sur les autres pays. Le dernier livre va parler des tous premiers tests de Rorschach ou psychodiagnostic, des névroses des soldats, du traumatisme de la guerre, etc.

Quand à Franck Thilliez, pourquoi des recherches sur l’hypothermie, pourquoi ce thème ? Pour savoir jusqu’où pousser la Science, la frontière entre la vie et la mort est-elle celle que l’on croit, si des cellules peuvent encore être vivantes des semaines après la mort, n’y a-t-il pas un moyen de revenir en arrière ? Son dernier livre permet aussi de voir les conséquences de Tchernobyl. Le tout est de bien choisir les points de vue narratif, pour aborder des sujets graves. Qu’on écrive des polars sociaux, politiques, sur fond historique ou contemporain.

Peu de questions ont été posées surtout parce que déjà beaucoup de choses avaient été dites. Voilà pour ce compte rendu, qui j’espère vous aura passionné, intéressé, intrigué, fait découvrir des auteurs et un peu de leur univers. (Bravo à ceux qui auront tout lu !).

L’apéro polar s’est ensuite terminé par des dédicaces des 3 auteurs présents (malheureusement boulet un jour, boulet toujours, je n’avais pas pris Nymphéas Noirs…) et d’un apéro au rez-de-chaussée du Furet.

J’ai personnellement pas vu le temps passé, cet apéro polar m’a permis d’en apprendre plus sur Franck Thilliez et Michel Bussi et de découvrir Odile Bouhier. C’était vraiment sympa d’avoir l’avis d’un médecin légiste et d’un policier en fonction, sur la réalité et la fiction. On voit bien que l’auteur reste maître de son histoire, à lui de déterminer le degré de précision des détails scientifiques et techniques, en fonction qu’il privilégie cet aspect dans son récit ou d’autres aspects.  ça m’a permis de confirmer qu’on a de plus en plus de réel dans un récit et que c’est ça qui fait froid dans le dos !

J’espère pourvoir aller de temps en temps à d’autres apéro polars, espérons que celui-ci ai plu à un grand nombre et que ça soit renouvelé régulièrement 🙂

Train d’enfer pour ange rouge de Franck Thilliez

train d'enfer pour ange rouge

Pocket, 6,70€, 436 pages

4ème de couverture

Un cadavre en morceaux est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martyrisé a fait l’objet d’une mise en scène défiant l’imagination. Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît : sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l’emmener au coeur de la nuit, loin, beaucoup trop loin…

Résumé

Le commissaire Sharko parcourt le Vieux Lille et rentre dans un café, l’occasion pour nous de découvrir que sa femme Suzanne a disparu depuis 6 mois et que malgré tous ses efforts et ceux de ses collègues, il n’a aucune piste, …
Franck est rappelé sur Paris, un cadavre a été découvert, mutilé de façon atroce avec une étrange mise en scène. Des éléments retrouvés sur le lieu du crime et sur la victime, une jeune femme, vont amenés le commissaire dans l’Ouest, l’enquête commence réellement.

Mon avis

Un coup de cœur ! Comme à chaque Franck Thilliez !

Il s’agit de mon 3ème Thilliez, j’ai décidé de les prendre désormais dans l’ordre de parution. On découvre ici le commissaire Sharko, un homme d’une quarantaine d’homme, un flic dur mais humain. 6 mois auparavant sa femme a disparu sans laisser de trace, il n’y a jamais eu de rançon demandée, jamais eu d’indice pour un semblant de piste. Ce fait et le caractère franc et l’esprit vif du commissaire font qu’on s’attache très vite à lui.

L’enquête sur laquelle va travailler le commissaire Sharko est vraiment prenante et à partir d’un moment, on tourne les pages à un rythme rapide, on a vraiment du mal à lâcher le livre. J’ai lu les 200 dernières pages hier. On sens à nouveau que Franck Thilliez fait beaucoup de recherches pour alimenter ses histoires. Ici on pénètre dans une mafia particulière, celle du sadomasochisme, de la douleur, de la souffrance et de la perversion. Certains passages sont assez durs mais l’auteur ne pousse quand même pas le vice jusqu’à décrire trop longuement ou trop en détails certaines choses, même attention, on ne manque pas pour autant de données et de descriptions.

L’action se passe en 2002, on ne sent pas encore trop les 10 ans qui ont passé depuis (par rapport à certains polars ou thrillers), on est déjà en plein dans l’air informatique, avec Internet et tous les travers et vices que la Toile peut produire. On a beaucoup de renseignements sur ce média sans être inondés de choses inintéressantes. C’est ça que j’apprécie chez Franck Thilliez, le sens du détail sans avoir besoin de charger le lecteur d’informations inutiles.  L’enquête est encore une fois cohérente et prenante. Le rythme s’accélère progressivement et les événements s’enchainent jusqu’au dénouement.

Le Commissaire n’a que de rares moments d’apaisement dans son enquête. Deux histoires lui tombent dessus, une majeure sombre, violente, celle de l’enquête sur le tueur, le récit est détaillé, dense, intéressant, captivant; et une mineure, la disparition de sa femme. On sent la tension monter dans les deux affaires. Un roman rondement mené !

Les doutes que j’avais lors de ma lecture sur le tueur se sont confirmés (faut dire que quand on lit beaucoup de thrillers et qu’on regarde beaucoup de séries policières, on trouve plus facilement les pistes et les indices laissés par l’auteur) mais pour un premier roman édité, c’est déjà du très très bon ! Ce qui est très intéressant et qui laisse du suspens dans la lecture pour les habitués du genre c’est le « pourquoi? » et là la réponse ne se découvre pas rapidement.

Contrairement à La Chambre des morts, on est constamment avec Sharko, c’est lui qui nous raconte son histoire quelque part et c’est vraiment ce qui fait qu’on s’attache à Sharko et fait qu’on « vit » l’enquête, c’est plus efficace qu’un narrateur omniscient. Du coup, on vit les doutes, les espoirs, le désespoir et les réflexions du commissaire. J’ai beaucoup aimé cet aspect. Et c’est vraiment le type de personnage que j’aime suivre. Je serai ravie de continuer l’aventure avec lui.

Les personnages secondaires aussi sont sympathiques, les lieutenants avec qui travaille Sharko, surtout Sibersky, une profileuse Elisabeth Williams, … Chacun apporte un plus à l’enquête mais permettent aussi des passages plus calmes,…

J’aime beaucoup comme à chaque fois, retrouver des éléments de ma région Nord Pas de Calais. La plus grande partie du roman se passe en région parisienne mais on a des références au passé de Sharko dont le grand père était mineur, on a des évocations de Lille, d’autres villes en NPdC,… Un détail mais j’ai beaucoup aimé les références aux rails, aux trains, tout en symbole dans ce roman. Le livre a été publié chez « La Vie du Rail », il fallait des références je suppose mais c’est vraiment bien amené.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré ma lecture, encore un bon thriller. Je ne tarderai pas trop à lire un autre Thilliez (vu que je les ai tous sauf le dernier ;)), je le conseille, parce qu’il est excellent mais aussi parce que c’est le premier et que vous verrez que le niveau est déjà bien élevé !

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challenge incontournable

Le Salon du Polar de Templemars (le 29 septembre 2012)

Une fois n’est pas coutume, une petite présentation d’un salon où je me suis rendu à la fin du mois dernier ! Le salon métropolitain du Polar, qui a eu lieu à Templemars (59). C’était la 5ème édition mais pour moi, une première fois !

 La salle est pas très grande mais en fait, c’est suffisant et on ressent toute la convivialité de ce type d’événement ! Beaucoup d’auteurs du Nord mais pas que et c’est très sympa de découvrir des spécialistes du polar lyonnais ou parisien !  Points communs à tous les auteurs vus, rencontrés avec qui j’ai échangé ou non, la joie de vivre et la simplicité ! Le sourire aux lèvres, la bonne humeur, des réponses données de bon cœur aux questions posées (parfois un peu bateau ^^ parfois même des réponses alors qu’on avait pas posé de questions !!!), c’est vraiment un salon très sympa où on ne voit pas le temps passer (sauf quand on sent le poids des livres peser de plus en plus sur son bras !!!).

Pour cette 5ème édition, il y avait une conférence de Stéphane Bourgoin, le grand spécialiste français des tueurs en série le vendredi soir, je n’ai pas pu y aller mais il parait que c’était fort intéressant, très pointu et bon esprit (criminel ?). Mon amie Sophie y était, si éventuellement, elle veut en faire un retour rapide, j’inclurai bien volontiers son avis à ce billet 🙂 En tout cas, c’était une très chouette initiative et j’espère que ça sera renouvelé lors des prochaines éditions.

Edit, l’avis de Sophinette :

« Pour ce qui est de la conférence de Stéphane Bourgoin, je peux dire que c’était très intense et très intéressant. Après une brève présentation, un documentaire tourné pour une chaîne du Câble a été diffusé. Le sujet, un des tueurs en série que Bourgoin a rencontré.
Après l’horreur du reportage viennent alors les questions (nombreuses), du public venu, lui aussi, en nombre (salle pleine, c’est une première à Templemars). Je passe ici les détails sordides révélés par l’auteur, qui laissent une salle pantoise.
Mis à part le fait qu’il fait souvent référence à tel nouveau livre qu’il a écrit, tel coffret bientôt en vente, telle chaîne de télé qu’il va bientôt lancer, Stéphane Bourgoin explique ce qu’il a pu voir, entendre et déduire de ses entretiens (plus de 70 tueurs en série rencontrés depuis ses débuts).
Bref, conférence très intéressante mais cœurs sensibles s’abstenir! » 

Voici la liste des auteurs présents le samedi :

Richard Albisser, Jean-Pierre Bocquet, Michel Bouvier, Estelle et Richard Brichet, Maryse Cherruel, Lucienne Cluytens, Paul Colize, Valéry G. Coquant, Philippe Declerck, Dirk Degraeve, Roger Delaporte, Jean-Marc Demetz, Claire Favan, Martine Festas, Jean-Paul Fosset, Maxime Gillio, Fabien Hérisson, Léo Lapointe, Jérôme Leroy, Jean-Christophe Macquet, Sandra Martineau, Philippe Masselot, Patrick Morel, Michaël Moslonka, John-Erich Nielsen, José Noce, Max Obione, Lionel Olivier, Gaëlle Perrin, Éléna Piacentini, Jean-Bernard Pouy, Laura Sadowski, Hervé Sard, Jacques Saussey, Frédéric Silva, Claude Soloy, Emmanuel Sys, Franck Thilliez, Annick Turpin, Claude Vasseur, Patrick Samuel Vast, Marie Vindy, Luc Watteau & Josette Wouters.

J’ai vogué de table en table, en m’arrêtant quand un titre, une récompense, une couverture,… m’interpelait et je suis repartie avec 9 polars que j’ai hâte de découvrir (et encore je me suis limitée !) !

Voici les 9 livres dédicacés :

– les 3 Franck Thilliez qui me manquaient (il restera Vertige, vivement noël !) : La Mémoire Fantôme, La Forêt des Ombres et Deuils de Miel. Monsieur Thilliez est toujours aussi souriant et disponible même quand il y a du monde devant son stand !!!!

Dunkerque, baie des anges de Maxime Gillio (je voulais découvrir une nouvelle facette de cet auteur avec un roman plus noir et sans trace d’humour après avoir lu l’excellent Batignolles Rhapsody)

Meurtre au dix-huitième trou de John-Erich Nielsen (1er d’une série comprenant 9 livres pour le moment, avec comme personnage un inspecteur écossais), un auteur au rire communicatif, ses voisins n’ont pas du s’ennuyer pendant le salon !

Printemps rouge à Lille d’Estelle et Richard Brichet (finaliste du concours sang pour 100 de Ravet-Anceau), ça sera sans doute mon premier polar écrit à 4 mains (enfin 2 mais on se comprend 😉 )

Roubaix 70′s : itinéraire d’un flic ordinaire de Luc Watteau (le gagnant du concours sang pour 100 de Ravet-Anceau)

Footing Fatal de Martine Festas (présent dans un récent  »On my wishlist », je n’ai pas pu résister !)

Exclusivité mondiale une photo de moi avec Martine Festas :

photographie de Jean-Pierre Bocquet

Un Corse à Lille d’Eléna Piacentini (une auteure que j’avais envie de découvrir et j’ai eu la chance que le 1er soit dispo, il était en rupture à Dainville quand je suis passée à son stand (Natiora venait de prendre le dernier coquine !)

Bon bien sur qui est-ce qui avait oublié son exemplaire des Auteurs du Noir face à la différence ? et son appareil photo ? C’est bibi 😦 La prochaine fois que je vais à un salon du polar, je les prépare dix jours en avance !

En tout cas, encore un salon vraiment réussi, j’y étais du matin donc je ne sais pas si tout s’est bien passé jusqu’au bout mais en tout cas moi, tant que j’étais là, c’était nickel !!! Vivement la 6ème édition !

Vous y étiez ? Vous pensez vous intéresser à la prochaine édition ?

On My WishList #24

« On my Wishlist » est un petit rendez-vous sympa lancé à la base par Book Chick City, et repris par la belle Chica sur son blog A l’abordage de la Culture – Chica’s Booksland. Je trouve l’idée excellente ! Alors je m’y mets 🙂

Il a lieu tous les samedis et permet dans sa version originale de faire un récap’ de tous les livres que l’on voudrait désespérément ajouter à notre PAL, qu’il s’agisse de parutions récentes ou non. Le RDV français concerne UN livre qui se trouve sur notre Wishlist : votre découverte de la semaine que vous piétinez de vous acheter ou ce livre que vous voyez régulièrement sur les blogs des copinautes ou dans votre librairie, qui vous fait envie mais pour lequel vous n’avez pas encore craqué !!

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Franck Thilliez : Vertige

4ème de couverture

Certains secrets sont inavouables, mais serions-nous prêts à mourir pour les cacher ?
Un homme se réveille au fond d’un gouffre, au coeur d’un environnement hostile, deux inconnus et son fidèle chien comme seuls compagnons d’infortune. Il est enchaîné au poignet, l’un des deux hommes à la cheville et le troisième est libre, mais sa tête est recouverte d’un masque effroyable, qui explosera s’il s’éloigne des deux autres. Qui les a emmenés là ? Pourquoi ? Bientôt, une autre question s’imposera, impérieuse : jusqu’ou faut-il aller pour survivre ?
Pour son 10e roman, Franck Thilliez réussit un tour de force dans ce huis clos étouffant et glacial à la fois, ou il joue à décortiquer l’âme humaine confrontée aux situations de l’extrême. Sans jamais épargner son lecteur, manipulé jusqu’à la dernière ligne, et, qui sait, peut-être plus encore…

Pourquoi ce livre ?

Il faut vraiment que j’explique pourquoi ?

Déjà, j’adore Franck Thilliez, sa façon d’écrire, de se documenter, de faire ses intrigues,… Ensuite, celui-ci sort bientôt en poche ! Vivement parce qu’il a eu de tellement bons échos que je veux le découvrir. Enfin, parce que ce livre change un peu de registre en partant sur un huis clos où on en arrive à … avoir le vertige. Bref, que de bonnes raisons pour avoir envie de découvrir celui là !

Et vous, quel est le livre que vous très envie d’avoir cette semaine ?

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Les On My Wish List de Natiora, NyrA, …

La Chambre des morts de Franck Thilliez

Pocket, 6,70€, 342 pages

4ème de couverture

Imaginez… Vous roulez en pleine nuit avec votre meilleur ami, tous feux éteints. Devant vous, un champ d’éoliennes désert. Soudain le choc, d’une violence inouïe. Un corps gît près de votre véhicule. À ses côtés, un sac de sport. Dedans, deux millions d’euros, à portée de main. Que feriez-vous ? Vigo et Sylvain, eux, ont choisi.

Résumé

Prologue : en 1987, dans le Nord de la France, on assiste impuissant au quotidien d’une petite fille de 9 ans, « coincée » dans un endroit sordide, et à sa délivrance par un policier.

Licenciés il y a 6 mois par leur société, les informaticiens Vigo et Sylvain, cumulent les entretiens infructueux, les galères financières et matérielles. Un soir, pour se venger et passer leurs nerfs, ils partent taguer les murs de leur ancienne entreprise. Après leur forfait, Vigo décide que rien ne vaut une belle montrée d’adrénaline, au volant de la voiture de Sylvain, il fonce à plus de 100 km/h dans un champ d’éolienne, tout feux éteints. Soudain, le choc, ils ont percutés quelqu’un !

En parallèle, Mélodie a été enlevée par la Bête, le Monstre lui dit que si elle est sage, elle reverra ses parents. Mais pour le moment, la voilà forcée à subir de drôles attentions de la part du Monstre, obligée de sourire pendant qu’on lui brosse les cheveux aux sangs, assise dans une position inconfortable. Mélodie sent bien que quelque chose ne va pas, sa perception des choses à changer, la nuit l’envahie… pour toujours.

Vigo et Sylvain découvre un sac de billets verts à côté du corps. L’espoir d’une vie meilleure, même si elle nait du chaos s’offre à Vigo et Sylvain. Ils décident de nettoyer leurs traces et de se débarrasser du corps. Et de s’enfuir avec le magot.

A proximité du lieu de l’accident, la Bête rôde, elle a tout vu et compte bien récupérer ce qui est à elle.

Mon avis

Il s’agit de mon 2ème Thilliez et il est plus sombre, plus glauque que Fractures mais pas moins réussit !

L’intrigue est très bien menée, tout s’enchaine avec cohérence, l’action progresse comme l’enquête et le suspens monte progressivement. On évolue dans un univers très sombre, souvent glauque, dans le cerveau « malade » de la Bête,  l’alternance avec les scènes plus faciles de l’enquête permet de souffler entre deux scènes assez dures. Et ces scènes ne concernant pas que le tueur ! Ce livre permet une réflexion sur le comportement humain. Les hommes normaux peuvent être aussi horribles et avoir des comportements égaux voire pires que les monstres qui tuent. Pourquoi les monstres agissent-ils ainsi ? Et si un événement s’était déroulé différemment, comment tout cela aurait-il tourné ? Mais si certaines choses n’avaient pas eu lieu, comment d’autres auraient-elles été découvertes ?

Je me suis laissée portée par l’intrigue et je n’ai pas toujours tout vu venir, certaines actions ou décisions sont faciles à entrevoir mais il y a de très bons retournements de situations ou des passages surprenants.

On suit à la fois Vigo et Sylvain depuis la fameuse nuit de l’accident, la Bête et l’enquête de police qui débute suite à la découverte du corps de la petite Mélodie. On découvre Lucie Hennebelle brigadier, pas habituée au terrain, accompagnée du Lieutenant Norman. Jeune maman, Lucie est fascinée par les tueurs en série, leurs méthodes, la psychologie, la traque, elle a beaucoup de livres sur le sujet, lit et fait beaucoup de recherches, elle essaie d’avoir une stratégie de profiler pour résoudre cette enquête, de se mettre à la place du meurtrier de Mélodie. C’est quelqu’un de déterminée qui a ses mystères et ses secrets. C’est un personnage que l’on retrouvera dans d’autres romans de Franck Thilliez. J’ai beaucoup aimé ce personnage, sa sensibilité de maman, lui permet de déduire facilement plus de choses que ses collègues masculins. Elle a son coté sombre et une fascination presque malsaine pour le morbide, les tueurs,… ça donne un personnage plus fort que le simple flic qui cherche à bien faire son travail.

Bon, il y a toujours le côté « je fonce tout(e)e seul(e) » que l’on retrouve dans beaucoup de romans ou de films. Je ne suis pas sure que ça soit le scénario le plus crédible mais disons que ça quand même marche bien dans les romans pour créer angoisse et suspens.

On ressent dans la lecture que Franck Thilliez fait beaucoup de recherches pour ses romans, les exemples fourmillent de détails précis qui rendent le tout très cohérent, presque effrayant. J’aime toujours autant lire des histoires qui se passent dans des lieux que je connais (les marches de la Voix du Nord, le Zoo de Lille,…) , je peux visualiser plus facilement, et j’adore ça ! Par contre, je tique de temps en temps sur des choses qui ne sont pas vraies mais bon c’est un roman, une histoire inventée alors on passe facilement au dessus 🙂

J’ai beaucoup apprécié ma lecture et je pense que oui, je lirai tous les Thilliez parce que c’est très bien écrit, documenté, sombre et noir, tout ce que j’aime !

J’aimerai bien voir le film réalisé par Alfred Lot, même si je ne suis pas une grande fan de Mélanie Laurent, pour voir comment cette histoire a été transposée au cinéma 🙂

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5ème lecture réalisée dans le cadre du Challenge  La littérature fait son cinéma (2e année) via le blog Kabaret Kulturel

Teaser Tuesday #8

Teaser Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire mis en place par MizB de Should Be Reading. N’importe qui peut participer ! Il suffit de faire ce qui suit :

  • Prenez votre lecture actuelle
  • Ouvrez une page au hasard
  • Partagez deux phrases de cette page.
  • Attention à ne pas inclure de spoilers, ne pas trop donner d’information sur l’avancé du livre, pour ne pas le dire aux futurs lecteurs.
  • Indiquez le titre et le nom de l’auteur afin que l’on sache de quel livre, les extraits sont tirés.

« Autour, des écharpes lumineuses enrubannaient la ville métallique, décochant des clins d’œil incisifs. Comme des sentinelles témoins d’une abomination… »

page 26,  La chambre des morts de Franck Thilliez, Pocket

(page choisie par mon patron !)

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