Montres enchantées – Collectif

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Editions du Chat Noir, 19,90€, 395 pages

4ème de couverture

Indécis entre fuite et union, le temps est un amant insaisissable. Omniprésent, dès qu’on le regarde, il s’efface pourtant, déjà évanescent. Inlassablement, il permet croissance ou use jusqu’à l’extinction. L’être humain pourchasse depuis toujours ce dieu créateur et destructeur, en quête de son asservissement. Secondes, minutes, heures… L’esprit cartésien a beau le fractionner, il n’en demeure pas moins incontrôlable.
Et si la relecture de notre passé, de notre culture, ou encore du progrès scientifique nous en accordait la maîtrise, l’Homme saurait-il mieux gérer son temps ?
Plongez-vous sans perdre une minute dans cette anthologie et peut-être, parmi ses pages, percevrez-vous le tic-tac de ces montres enchantées.

Les auteurs : Marie Angel, Marie Lucie Bougon, Esther Brassac, Fabien Clavel, Sophie Dabat, Hélène Duc, Clémence Godefroy, Cécile Guillot, Claire Stassin, Geoffrey Legrand, Lucie G. Matteoldi, Pascaline Nolot, Laurent Pendarias, Marine Sivan, Marianne Stern, Vincent Tassy, Adeline Tosello

Mon avis

Un recueil vraiment intéressant.

J’aime bien les nouvelles et les anthologies. Ici le thème est original et je suis contente de découvrir de nouvelles plumes et de voir comment elles ont traité le thème des montres enchantées. Dans l’ensemble, j’ai apprécié ce recueil même si j’ai été marqué par certaines nouvelles alors que je pense être passé un peu à côté d’autres. Voici mon avis rapide sur chacune des 17 nouvelles de l’anthologie.

Et depuis, je compte les heures de Geoffrey Legrand

Lætitia Burrows rentre chez ses parents après 3 mois en pension. Ils vivent dans le Haut Londres au dessus du smog et des quartiers emplis de brouillard. Deux mondes dans une même ville séparés par une centaine de pieds d’altitude. Sortie du monorail, elle se fait agressée. Heureusement, le contrôleur du monorail, ancien soldat, lui vient en aide. Ce dernier l’avait surprise dans le monorail en la reconnaissant et en l’appelant par son nom. Quelques temps plus tard, on les retrouve se promenant ensemble au British Museum. Le jeune homme est un peu curieux, à la fois proche et distant… Il accepte de rencontrer les parents de la jeune fille qui désirent le remercier de l’avoir sauver de l’agression du monorail. Toutefois, le comportement de l’ancien soldat reste étrange…

C’est une nouvelle bien menée entre passé et présent. Le thème est bien visible et le traitement original. Les thèmes principaux, vengeance, honneur, sont traités avec justesse le tout dans un Londres Steampunk où l’auteur n’en fait pas trop ni trop peu. Une nouvelle pas mal du tout.

Comment meurent les fantômes de Sophie Dabat

Doris possède une montre tout à fait surprenante, lègue de sa grand-mère, qui lui permet de s’évader dans le passé, de revenir sur les plus beaux souvenirs récents, pendant qu’un double d’elle, vit sa vie temporairement dans le présent. Doris reçoit un message d’un jeune homme tombé sous son charme et qui désire entretenir une correspondance avec elle. Mais Doris n’y répond pas, elle passe de plus en plus de temps dans le passé. Elle fuit la réalité, ne se sentant pas à la hauteur de sa vie… Et c’est de pire en pire quand ses parents lui imposent une doll comme dame de compagnie, un automate qui doit l’accompagner partout…

L’univers steampunk développé par Sophie Dabat est vraiment intéressant entre 19è et 21è siècle. Cette nouvelle est touchante et sensible, sur une jeune fille qui ne se voit aucun avenir, qui n’a pas reçu l’affection de ses parents qui ont fait le deuil de leurs autres enfants d’une façon assez singulière. La lecture m’a plongé dans une mélancolie et le style de l’auteur s’est accordé à cette impression.

Le Toquant de Clémence Godefroy

Lucien et Blaise, deux étudiants de 5ème année de l’Institut Supérieur d’Automatie passe leur habilitation; Lucien en mécanique soignante et Blaise en modélisation appliquée. Ils sont aussi différents que le jour et la nuit mais très amis. Lucien est sérieux et stressé alors que Blaise est calme et désinvolte. Pour son habilitation, Lucien s’est occupé toute une année de remettre « sur pieds » Léonie, un automate négligé par ses anciens propriétaires. Un lien étrange s’est créé entre les deux êtres…

On découvre ce qu’est le Toquant, les doutes et les peines de Lucien. Cette nouvelle est très bien écrite dans un univers bien posé. Cependant, je n’ai pas été transcendé par l’histoire. J’espère que j’apprécierai plus le roman de Clémence Godefroy qui fait suite, qui m’attend dans ma PAL.

Allergène de Hélène Duc

1887. Will Whitcomb est allergique au temps, allergie due à la perturbation du continuum espace-temps créée par les allées et venues d’un savant fou ayant créé une machine à remonter dans le temps. A la vue d’appareil à mesurer le temps, certaines personnes éternuent, toussent, voire ont même des allergies cutanées ou pire des « décorporations ». C’est ce mal qui touche Will Whitcomb. Licencié et ne retrouvant pas de travail, Will commence à vandaliser tout ce qui annonce l’heure… Quand des automates sont soustraient à leurs propriétaires, démolis et jetés dans la Tamise, Scotland Yard se met à enquêter. Comme ils ne mettent pas la main sur le coupable, Lestrade fait appel à un nouveau détective Sherlock Holmes…

Je n’ai pas vraiment apprécié cette nouvelle qui pour moi fait intervenir trop de références littéraires sans vraiment de lien les unes avec les autres.

Tourbillon au Trois Ponts d’Or de Fabien Clavel

L’inspecteur Ragon rejoint l’agent qui doit enquêter avec lui sur le décès d’un homme vivant dans une chambre de la pension des Trois Ponts d’Or. L’homme a été retrouvé mort dans la chambre fermée de l’intérieur une flèche dans la tête. D’autres pensionnaires ont entendu une violence chute à 8h et ont défoncé la porte. Personne n’est sorti une fois cette dernière ouverte. La montre du défunt s’est elle arrêtée à 7h50. L’agent Fredouille et l’inspecteur Ragon vont tenter de découvrir la raison et les circonstances de ce décès en chambre close.

Une pointe de fantastique, une autre de steampunk et une grosse touche d’enquête policière, héritière des Sherlock/Poirot/Carnacki. C’était pas mal du tout, j’ai beaucoup apprécié cette nouvelle et j’ai bien accroché au duo et à leur façon de déduire ce qu’il s’est passé dans cette chambre. Dommage que ça soit si court d’ailleurs ^^

The Pink Tea Time Club de Cécile Guillot

Lottie, jeune fille joviale et toujours célibataire, se prépare ainsi que son petit chien Pink Princess à rejoindre sa sœur ainée Vivian, récemment mariée, à Hyde Park. Alors que Lottie discute en marchant avec sa soeur, Pink Princess échappe à la vigilance de sa maitresse et s’enfonce dans les fourrés. Un jeune homme arrive sur ce fait. Lottie cherche son chien et voit le sol s’ouvrir. Un tentacule surgit et son chien disparait. Le jeune homme présent réussit à fermer la faille à l’aide d’une montre enchantée. Lottie est bien décidée à ce que l’homme s’explique sur ce qu’il vient de se passer….

Lottie est une jeune fille un peu écervelée alors que Vivian est beaucoup plus mature et présent plus de sang froid. Le lecture découvre la création du Pink Tal Time Club et des différents modes côtoyant le notre. Le récit est frais mais assez court. J’aurai l’occasion de lire le roman de Cécile qui suit cette nouvelle.

Je reviendrai de Laurent Pendarias

Vile de Königsberg, Prusse orientale. Un envoyé du futur doit retrouver Emmanuel Kant, son aïeul. Dans le futur, les humains sont aliénés au temps qui leur impose les horaires de travail, etc. Les montres enchantées douées de raison sont même parvenues à se reproduire. Un horodateur est envoyé du futur pour tuer le philosophe. Angela doit retrouver le professeur avant la machine missionnée pour l’éliminer.

Malheureusement, je n’ai pas trop accroché à cette nouvelle. Pourtant, il y a des éléments intéressants, de bonnes idées et la chute est bien trouvée. Mais j’ai manqué de développement pour vraiment tout saisir.

Le club des érudits hallucinés de Marie Lucie Bougon

Eusèbe d’Orleille fait partie d’un club créé par un professeur Brussière dans lequel les membres participent aux recherches du professeur et de ses assistants sur la métallurgie / la mécanique mais surtout la possibilité qu’un objet comme un automate puisse être animé : la biomutation.

Une nouvelle à laquelle j’ai bien accroché, le lecteur découvre un peu de chaque membre du club dont fait par exemple partie un certain Gustave qui a créé qui a créé une tout d’expérimentation en plein Paris. L’écriture et le style m’ont beaucoup plu, ça sonne juste.

When Time drives you insane de Lucie G. Matteoldi

Jackson est chercheur, il travaille sur une lyre qu’il a retrouvé en Italie. Daniel est un inventeur, une génie des temps modernes. Jackson fait des rêves étranges, en fait, toujours le même, depuis qu’il a découvert la lyre en chantier archéo. Il semble avoir un lien étrange avec Eurydice. Le lecteur découvre le rêve étrange de Jackson et sa relation avec Daniel.

Cette nouvelle se démarque vraiment du reste des nouvelles dans sa construction, sa structure déroutante. Le style utilisé est exigeant. Son étrangeté marquera les esprits. Elle est très originale, déroutante, travaillée. Une variation sur le mythe d’Orphée et Eurydice.

Derrière les engrenages de Marie Angel

Sylvine travaille dans une boutique horlogerie depuis 40 ans maintenant. Régulièrement, James vient lui déposer des pièces. Elle assemble alors des pièces délicates, des automates, des petits personnages dans les horloges qu’elle doit repérer. Le soir venu dans cette étrange ville, où chaque quartier ne reçoit pas la même lumière, Ambrose qui n’a pas vieillit en 40 ans, arrive. Sylvine comprend que son tour est terminé, une nouvelle Sylvine va arriver bientôt pour la remplacer….

J’ai beaucoup aimé le développement de cette nouvelle, où l’on comprend doucement où l’autrice veut en venir, où on découvre la ville, son fonctionnement. J’ai surtout apprécié la chute.

Pacte mécanique de Esther Brassac

Claytorn est un vieux vampire qui souffre de l’absence de l’être aimé. Il maudit le jour de la renaissance de Glasgow, cette ville écossaise où il vit et qu’il aimerait fuir sans le pouvoir. Quelque chose le pousse à rester là. Depuis deux siècles, il s’acharne sur un système mécanique, un coeur horloge qui pourrait le libérer de sa souffrance du moins psychique…

Une nouvelle courte qui m’a beaucoup plu, j’ai aimé l’écriture d’Esther Brassac et l’histoire si triste de Claytorn et de Glasgow. L’ambiance de cette nouvelle est une bonne surprise.

La mécamonstruosité de Monsieur Helpiquet de Adeline Tosello

M. Helpiquet est Agent d’Accueil et de Sécurité, 16h par jour et 9j sur 10, sur le téléphérique disposant de la plus grande cabine du monde. Méprisante et imbu de lui-même, il observe les gens pour s’en inspirer pour son futur livre qui ne sera probablement jamais publié comme toutes ses autres histoires. Durant le trajet, il passe au dessus du Dépotoir Public où des lubricomposteurs détruisent les déchets mécaniques, technologiques produits par les hommes. Le plus grand, un véritable monstre, se montre à chaque passage du téléphérique. Les horloges qui occupent ses yeux ne laissent pas indifférents les passagers ni M. Helpiquet. Mais un jour sera différent des autres…

Cette nouvelle est assez riche en détails, très imagées. On arrive facilement à détester M. Helpiquet, qui se semble accorder d’importance qu’à lui-même. L’univers est intéressant avec les lubricompiosteurs, une petite dénonciation de la sur-consommation et de la difficulté de traiter les déchets. On a une galerie hétéroclite de personnages dans la cabine. Il y a beaucoup d’imagination dans cette nouvelle.

L’agonie des aiguilles de Marine Sivan

Une archéologue historienne, Jeanne vient de découvrir un site pré-industriel. Elle tente de trouver des fonds pour poursuivre le chantier. Mais les mages ne semblent pas disposé à la laisser faire. Pourquoi ? Au chantier, elle retrouve son directeur qu’elle méprise un peu, il est plus politicien qu’historien. Elle est alors averti de la découverte d’un corps et pas n’importe lequel. Il présente une montre à gousset qui ne devrait pas être là, parce qu’apparue bien des années plus tard. Jeanne aurait-elle mis le doigt dans un engrenage vers une vérité qui la dépasse?

J’ai bien aimé cette nouvelle, une sorte d’enquête. C’est un mélange des genres comme la nouvelle de Fabien Clavel, Steampunk, historique, polar, intrigue politique. Très complète et très sympa à découvrir.

Da Svidaniya Rossiia ! de Marianne Stern

Anastasia se réveille dans une pièce totalement plongée dans le noir. Elle ne sait pas ce qu’elle fait là. Elle ressent un rouli, sa couche se dérobe soudain sous elle, elle est donc en mouvement. Mais où ? Comment ? Progressivement, elle se remémore le cauchemar qu’elle a vécu. Et finit par trouver une porte dans la pièce où elle est. Elle est en réalité sur le pont d’un vaisseau qui l’emmène loin de la Russie…

C’est toujours un plaisir de lire une nouvelle de Marianne Stern. C’est bien écrit, fluide. J’ai apprécié le côté historique de la nouvelle, comme souvent dans les écris de cette autrice. Ici, le lecteur retrouve la Russie, Anastasia, la triste fin des Tsars. J’ai apprécié l’usage du thème de la montre dans cette nouvelle.

Au fil du temps de Claire Stassin

Dans une cité de pierres où il n’y a plus ni animaux ni végétation, remplacés par des ersatz mécaniques, dans cette cité où les machines souterraines œuvrent à la maintenir uniforme et immuable, un jeune homme est attiré dans une horlogerie étrange. Boutique où le végétal et la mécanique sont alliés. La jeune fille qui tient cette boutique donne une montre végétale au jeune homme puis une fois ce dernier dehors, la boutique disparait. Des choses étranges arrivent à la suite de cet événement….

Une histoire d’immortalité, de temps. La montre créé le temps jusqu’à ce que tout s’effondre. C’est très bien écrit, poétique. Mais j’avoue ne pas avoir vraiment bien compris la chute…

Le cimetière des heures perdues de Pascaline Nolot

Un dragon mécanique s’empare du récit d’un jeune homme qui a perdu la vie. Il ramène ce trophée à sa maitresse.   1867, Logan Lloyd ne souhaite pas succéder à son père dans l’office notarial. Il décide donc de quitter son village et de chercher gloire et fortune à Édimbourg. Profondément attaché à cette ville, il ne parvient pourtant pas à percer. Un jour, alors que la ville est étrangement nimbée d’une atmosphère opaque et cotonneuse, où les heures ont été volées, il tombe sur une étrange boutique et la jeune fille qui la tient, affirme qu’il est le seul à pouvoir sauver la ville…

J’ai beaucoup apprécié cette nouvelle construite en plusieurs phases, la naïveté du jeune homme, la détermination d’Isobel. Il est intéressant de découvrir ce qu’il se passe à Édimbourg.

Malvina Moonlore de Vincent Tassy

Le faux excentrique Edgar Ravenswood recherche Malvina Moonlore. Il s’époumone dans les rue de Birmingham quand une vieille femme n’en pouvant plus lui conseille d’aller chercher du côté de Haze Street. Là-bas dans l’horlogerie de la rue, il découvre enfin ce qu’il recherche. Son choix se porte sur une horloge en forme de poupée, aussi fascinante que terrifiante, qu’un homme a revendu quelques jours auparavant à l’horloge. Mystère de fabrication, elle séduit de suite Edgar qui la commande au jeune horloger. S’en suivra de bien étranges phénomènes…

L’écriture de Vincent Tassy est très prenante. L’histoire est originale autant que le personnage d’Edgar. L’ambiance est étrange et beaucoup de questions se posent sur l’intérêt d’Edgar pour cette poupée horloge. La fin est particulièrement bien trouvée.

Ce recueil présente donc, pour moi, beaucoup de nouvelles qui m’ont vraiment marqué, même s’il est vrai qu’il en a quelques unes sur 17 que ne n’ai pas vraiment comprise ou dont le traitement du thème m’a moins emballée. En tout cas, il y a beaucoup de steampunk, d’univers inventifs et de personnages singuliers. Il est amusant de voir comment le thème des montres enchantées a été traité, comment la montre est indissociable du temps mais aussi des automates.

13 à table – Collectif (2014)

13àtable

4ème de couverture

13 des plus grands auteurs français actuels pour 13 nouvelles autour d’un thème commun : un repas. Intrigues policières, réunions de famille qui dérapent, retrouvailles inattendues… Du noir, de la tendresse, de l’humour, de l’absurde, à chacun sa recette. 13 repas à déguster sans modération, alors à table !

Auteurs :

Françoise Bourdin – Maxime Chattam – Alexandra Lapierre – Agnès Ledig – Gilles Legardinier – Pierre Lemaitre – Marc Levy – Guillaume Musso – Jean-Marie Périer – Tatiana de Rosnay – Éric-Emmanuel Schmitt – Franck Thilliez – Bernard Werber

Mon avis

Olympe et Tatan de Françoise Bourdin

Un repas de famille à Noël chez Olympe à Paris.  La vieille dame réussit pour l’occasion à réunir l’ensemble de sa famille, mais le cœur n’y est pour personne. Mais personne ne saurait refuser l’invitation… La force de la tradition.

Je n’ai pas trop de chose à dire sur cette nouvelle, facile à lire, une pointe d’ironie, sympathique.

Maligne de Maxime Chattam

Sam Kruger, psychothérapeute reçoit « en urgence » dans son cabinet Patrick Hores. Ce dernier pense être possédé. Il a besoin d’un avis est-il fou ? Ou est-il en train de se détruire à cause d’une force maligne ?

En quelques pages, Maxime Chattam réussit à nous maintenir en haleine et à nous faire froid dans le dos ! Qu’arrive-t-il à Patrick ? Comment tout cela va-t-il finir ?

Nulle, nullissime en cuisine ! de Alexandra Lapierre

Sophie est nulle en cuisine mais vraiment, une vraie catastrophe, alors que son époux est un fin gastronome. Quand ce dernier est muté et doit recevoir à diner son patron, comment Sophie va-t-elle s’en sortir ?

Nouvelle assez drôle avec une narratrice qui sait reconnaitre avec dérision ses défauts. Quiproquo et rebondissement, j’ai passé un bon moment avec cette nouvelle.

Un petit morceau de pain de Agnès Ledig

Nicolas sort de l’école et il a faim, très faim. Mais sa maman Nathalie, qui élève seule son fils, qui passer sa journée à jongler, ne s’en rend pas compte. Elle rentre dans la boucherie en laissant son fils dehors. Un homme se rend compte que le petit garçon pleure et lui demande pourquoi. Il lui offre alors un morceau de pain et s’en va. La mère s’aperçoit que son fils a reçu quelque chose de quelqu’un et le dispute. Mais si cet événement était le début d’une belle histoire ?

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle relatée en partie par ce petit garçon. Une belle histoire qui débute avec un petit morceau de pain.

Mange le dessert d’abord de Gilles Legardinier

Deux anecdotes racontées par l’auteur : un repas pris sur le pouce avec sa famille alors qu’il vient de recevoir le permis de construire de sa maison puis un repas suivant un enterrement où l’auteur et un collègue ont mis les pieds dans le plat.

Je dois l’avouer j’ai pleuré. La première anecdote m’a beaucoup touché, je ne m’y attendais pas. Et j’ai pas mal souri à la lecture de la seconde. Je ne connaissais pas Gilles Legardinier et j’ai été surprise qu’il s’adresse à son lecteur. La façon de faire m’a beaucoup plu. Je pense que je lirai un titre de cet auteur à voir dans quel genre.

Une initiative de Pierre Lemaitre 

A 81 ans, M. Tessier décide d’inviter sa nièce et sa famille à diner. Mais bien vite, il se rend compte qu’il n’a pas vraiment la bonne façon de faire pour recevoir, surtout depuis la mort de sa femme. Comment va-t-il s’en tirer ?

Une nouvelle assez rapide où l’on se doute de la finalité. Elle aura eu le mérite de faire réfléchir sur la solitude de l’existence.

Dissemblance de Marc Levy

Mehdi et Aaron sont seuls dans une pièce et l’un s’interroge beaucoup, sur la durée de leur séjour en ce lieu… L’autre n’a pas envie d’échanger mais un dialogue entre les deux hommes s’engagent. Jusqu’à la révélation finale.

Une nouvelle qui aide à réfléchir sur les différences, les dissemblances entre les peuples. Un thème fort et efficace. Cependant, je regrette que cela soit la seule nouvelle du recueil qui ne respecte pas du tout le thème du repas… Dommage.

Fantôme de Guillaume Musso

Constance Lagrange est flic, le même jour, elle apprend qu’elle est promue et qu’elle est atteinte d’une tumeur au cerveau. Elle rentre dans un établissement pour consulter un cancérologue réputé. Fatiguée, devant son repas, elle tombe sur le docteur Montgomery qui lui propose d’aller lui chercher un mcdo pendant qu’elle se repose. A son réveil, elle découvre que le médecin est mort depuis des années… Son instinct de flic s’emballe et elle décide d’enquêter…

Une vraie histoire en quelques pages, ça se lit bien, vite,s’est prenant et la révélation est vraiment pas mal, une chute qui va bien à ce type de nouvelle. Un bon moment de lecture.

Jules et Jim de Jean-Marie Périer

Jules a décidé d’organiser un diner de retrouvailles. Il va revoir Jim qui fut un ami très cher mais que la vie et son ambition ont séparés. Comment vont se passer les retrouvailles ?

Une intrigue bien menée, une chute ici aussi parfaite pour ce type de nouvelle. Une histoire de paix, de l’âme, de l’esprit.

Le parfait de Tatiana de Rosnay

Monique est stressée, elle marie sa fille. Monique a une particularité, elle perd tout, tout le temps et faut reconnaitre qu’un jour comme celui là, l’éventualité que ça lui arrive, la rend nerveuse.  Et puis, il y a mamie qui a toujours son mot à dire …. et qui réclame qu’un parfait soit servit au repas du mariage…

On voit venir à des kilomètres la chute mais on a bizarrement envie de la lire, et sans s’en sentir coupable, ou presque. Parce que parfois, il y a des choses horribles qui soulage même si ça reste dans une nouvelle.

La part de Reine de Éric-Emmanuel Schmitt

Le narrateur est intrigué par Clovis, un clochard qui campe sur la place du village avec sa chienne Reine. Quand il reçoit un chien, Tao, en cadeau, il se retrouve à le promener en ville où le chien et Reine tombent amoureux. Notre narrateur se met à discuter avec Clovis. Il apprend par le voisinage que l’homme donne des petits coups de main, moyennant un repas. Il refuse catégoriquement de l’argent. Et quand il en reçoit, il ne le garde pas, qu’en fait-il ? La curiosité du jeune homme va lui ouvrir les yeux sur la fidélité et l’amour…

Une belle nouvelle qui donne à réfléchir. Ce que découvre le narrateur est essentiel et c’est bien ne nous le rappeler de temps en temps. J’ai beaucoup aimé cette histoire sensible et touchante.

Gabrielle de Franck Thilliez

Un couple se rend tous les ans en Alaska étudier les ours dans leur milieu naturel. Mais cette année, un phénomène étrange survient, aucun saumon, ou si peu n’a réussi à remonter la rivière et les ours n’ont pas de quoi se nourrir. Leur comportement va changer progressivement et les deux chercheurs sont peut-être en danger.

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, qui prend son inspiration dans un fait réel qui s’est passé en Alaska. J’avoue que je n’ai rien vu venir et j’ai été happé par le récit. Une très bonne nouvelle de Franck Thilliez.

Langouste blues de Bernard Werber

Bob est une langouste et il nous raconte sa drôle et terrifiante histoire. Il a été péché et pense vivre à chaque instant sa dernière heure. Il voit les autres disparaître. A quand son tour ?

Une nouvelle rafraichissante, drôle, il fait le faire de se mettre à la place d’une langouste. C’est original et sympathique. Avec un fond de réflexion bien sur.

Un recueil sympathique avec des nouvelles qui se démarquent plus que d’autres. Certaines m’ont marqué, d’autres pas, c’est peut-être un peu inégal mais ça va si vite à lire. J’ai aimé découverte de nouvelles plumes que je prendrais plaisir à relire bientôt. Et puis, c’est pour la bonne cause. A s’offrir et à offrir.

Noëls d’hier et de demain – Anthologie dirigée par Pierre-Alexandre Sicart

Couverture

Argemmios éditions, 391 pages, 20€

4ème de couverture

Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…

Voici Saint Nicolas, venu annoncer la période des fêtes, accompagné de ses rennes, de ses lutins, et parfois du Père Fouettard. Voici la Befana, qui le remplace en Italie. Voici les rois mages, sur le chemin qui les mènera jusqu’à l’enfant Jésus, qui ignore encore qu’il mourra sur la croix. Voici le temps des fêtes, qui font rêver enfants et commerçants. Voici le temps des cadeaux et des bonbons, de la chaleur familiale, et des sans-logis qui, sous le grand manteau blanc, lentement meurent de froid.

Voici le temps des histoires – au coin du feu, ou dans une lointaine station spatiale où il ne neige jamais que des étoiles.

Mon avis

Une superbe découverte, quel dommage qu’on ne le trouve plus que d’occasion 😦

Au sommaire de cette anthologie : David Baquaise, Olivier Boile, Ophélie Bruneau, Orson Scott Card, Muriel Essling, Pierre Gévart, Léo Lamarche, Meddy Ligner, Jean-Marc Ligny, Claude Mamier, Élodie Meste, Damien Nortier, Anne Rossi, Alain Rozenbaum, Nicolas Saintier, Léa Silva, Ian Watson, Dean Whitlock

Un recueil parfaitement équilibré, où le choix des nouvelles n’est pas laissé au hasard, leur ordre non plus, comme l’expliquer P-A Sicart. Une belle façon de découvrir certains auteurs ou de les redécouvrir. Et des genres, des styles différents. Des nouvelles poétiques, angoissantes, mélange d’espoir et de désespoir. Des visions des Noëls passés ou à venir qui émerveillent pour les premiers, font froid dans le dos pour les seconds.

On y croise le Père Noël, le Père Gel russe, la Befana, le père Fouettard, … mais aussi Marie, les Rois mages… des contes et légendes revisités et retravaillés à merveille par les auteurs.

Quand Jésus descend par la cheminée de Ian Watson

On a ici une réécriture complète des histoires de Noël et de Jésus. Dans un monde qui ne surconsomme pas, Jésus vient retirer aux gens leurs biens les plus précieux pour les redistribuer aux pauvres. Quand à Noël, à l’époque romaine, il a reçu de 3 magiciens un grand sac magique, il peut y trouver ce que désire les gens. Mais cela va lui attirer les foudres de l’empereur… Cette nouvelle démarre fort l’anthologie avec un récit original et surprenant.

La Méthode Noël de Nicolas Saintier

A l’orphélinat Clauss, le directeur s’appelle Noël Nicolas Clauss, débonaire mais sévère. Il est aidé par sa femme Befana qui s’occupe de l’intendance et par Hans Trapp qui corrige les orphelins pas sages. Marion est si triste, elle veut une belle poupée mais n’a pas d’argent. Le père Clauss lui promet donc le jouet si elle travaille dur. Et au bout de quelque temps, elle finit par l’avoir, ce qui va susciter la jalousie des autres enfants et entretenir une paranoïa. Hugo lui aussi quelque chose. Le directeur décide alors de faire travailler les enfants et de récompenser ceux qui se seront le plus dévouer à leurs tâches quotidiennes…. Cette nouvelle pointe les travers de notre société : surconsommation, travail des enfants, profit, …, elle réécrit le conte de Noël et la méthode Noël n’a vraiment pas que du bon !

Noël en solitaire de Léa Silva

Thomas ne veut pas fêter Noël. C’est devenu une fête célébrant la surconsommation et l’hypocrisie et plus une fête célébrant les notions de partage, d’espoir et de magie. Il sort donc se promener le soir de Noël. Là, il rencontre un vieil homme qui cherche la péniche de sa fille. Tom décide de l’aider à trouver son chemin… et va passer une bien drôle de soirée. Une nouvelle sympathique délivrant un joli message d’espoir. Je partage certaines convictions exposées dans ce texte.

Du Sang sur des mains de givre d’Olivier Boile

Snegourochka a décidé d’en finir avec Ded Moroz, le Père Gel, que tous les enfants russes adorent mais qui la brime, l’humilie et la prive à longueur de temps. La jeune fille est différente, c’est une filles des glaces et elle n’en peut plus et va agir,…. et ça être assez violent. On découvre ici la figure traditionnelle russe du Père Gel et de sa petite fille Snegourochka. Récit plus pessimiste, il n’aurait pas dénoté dans un recueil noir. Il est sombre, cruel et met fin au rêve.

Befana d’Anna Rossi

L’atmosphère de la planète est devenu irrespirable sans tomber malade et se condamner à une espérance de vie courte. Noël vit dans un immeuble équipée où la concierge Befana est encore la seule à sourire, à se faire la cuisine et à ne pas avoir peur de l’extérieur. Elle va ouvrir les yeux de Noël sur la dure réalité de la vie mais également sur l’espoir que la génération de Noël représente pour tous. J’ai beaucoup aimé cette réécriture de la légénde italienne de Befana. La nouvelle est teinte d’espoir, d’optimiste et reflète parfaitement l’Esprit de Noël.

Le Sauveur d’Alain Rozenbaum

Jos et Mia, deux petits vieux, reçoivent en ce soir de Noël leurs amis à diner mais surtout ils attendent impatiemment le moment où le Père Noël leur apportera ce qu’ils ont commandé, un robot chirurgien pour Jos qui ne voit plus bien et devient complètement incontinent et pour Mia une barrette mémoire parce qu’elle oublie tout. Et cette semaine là, elle a justement oublié d’acheter des recharges de carbone pour faire fonctionner le synthétiseur gastronomique et autres appareils technologiques dont ils ne peuvent plus se passer pour vivre. Mais ce soir là, le Père Noël qui voit l’humanité s’éteindre peu à peu, leur fait un cadeau d’un autre genre… Noire, très noire et  cynique à souhait. L’avenir est sombre et il ne reste plus beaucoup d’espoir pour l’humanité avec des personnages pareils !

Miriam, Messie de Dean Whitlock

Une réécriture de la vie de Marie, la mère de Jésus. Miriam a un don particulier. Elle reçoit la visite de l’ange Gabriel qui lui annonce qu’elle va accomplir de grandes choses et qu’elle doit se concentrer sur les signes. Alors qu’elle devient une femme, son père part à la recherche d’un mari pour elle. Un jour, elle reçoit de nouveau la visite de Gabriel qui lui annonce que leur peuple à besoin d’un chef et qu’elle a été choisi. Et pour ce que les gens la suive, il y aura un miracle. Elle aura donc un enfant cet hiver. Quand l’ange s’en va, elle rencontre un homme qu’elle ne laisse pas indifférent…  Une nouvelle qui conte les origines des célébrations chrétiennes de la nativité. Une pointe de fantastique ou de miracle ?

Gloire éternelle de Meddy Ligner

En pleine guerre des tranchées, les allemands célèbrent la nuit de Noël ce qui occasionne une trève. Le capitaine en profite alors pour envoyer Dubois chercher de l’eau. C’est bien sa veine, c’est loin, dangereux dans ces tranchées qui se transforment en pleine nuit en vrai labyrinthe… Mais pour ce soldat qui veut laisser une marqué indélébile dans l’histoire, pas question de désobéir. Il part donc accomplir sa mission mais elle ne se passera pas vraiment comme espérer … enfin pas tout à fait … Une nouvelle sympathique avec une chute assez bien trouvée.

Poupée et vieux journaux de David Baquaise

Mathilde et Marthe se rendent dans la maison de leur enfance abandonnée depuis quelques mois, depuis le décès de leur maman. Elles doivent y accomplir quelque chose et avec un peu de chance, elles seront enfin en paix… Un récit fantastique dans une atmosphère oppressante et fantastique.

Nuit de Noël à l’Octogone de Jean-Marc Ligny

Gabriel, SDF, cherche un refuge à l’abri du froid en ce soir de Noël, le dernier du siècle. Il tente la Maison-Dieu où il sait qu’un soupirail l’amènera vers une cave à l’abri. Mais tout est fermé. Il essaie alors l’Octogone en chantier. Peut-être qu’avec un peu de chance… Une nouvelle fantastique assez courte. Un peu trop pour moi d’ailleurs.

Le don de Damien X. Nortier

Jérémie passe Noël chez son grand-père que tous appelle Père Joseph. Le jeune garçon ne prend pas part aux jeux de ses cousins et décide de chercher la cache des cadeaux de Noël. Il se rend dans le cabinet de travail de Joseph mais il tombe nez à nez avec son grand-père. Jérémie avoue qu’il ne croit plus au Père Noël et qu’il s’attendait à ce que Père Joseph soit en train de préparer les cadeaux. Ce dernier lui demande ce qu’il aimerait pour Noël, la réponse de Jérémie ne le satisfait pas. Il va alors lui raconter une histoire de tradition sur le sens des cadeaux… J’ai bien aimé cette nouvelle qui revient sur les Roi mages et leur chemins vers l’enfant Jésus. Et sur un mystérieux 4ème mage…

A nos espoirs d’Ophélie Bruneau

Nolwenn, commissaire reçoit un appel le soir de Noël, une urgence sur Lyon, elle et ses collègues doivent s’y rendre au plus vite. A Lyon, Lydia n’a pas envie de rentrer chez elle après le lycée pour un tête à tête avec sa mère, carrément pas dans l’ambiance de ce soir de Noël. Il peut des cordes et elle se dirige vers le Vieux Lyon, un quartier qui l’apaise. Elle y percute un jeune de son âge, étrange, qui lui dit être polynésien. Il semble perdu voir recherché. Il lui demande de l’aide, se protéger de la pluie. Lydia se méfie mais elle décide de l’aider quand même… Une nouvelle fantastique qui vire à la SF. Peut-être un peu trop douce.

Un jour par an de Claude Mamier

Julien déprimé décide de tenter la Chance et se voir ce que ça va donner comme dans un récit qu’il vient de terminer. Il décide de se jeter du 9ème étage de son immeuble et de voir ce que va lui réserver le destin. Il est alors arrêté par le Père Noël qui n’est pas celui qu’on croit. Tout comme les lutins qui furètent dehors et qui ne sont pas là pour distribuer les cadeaux de Noël…. Cette nouvelle est très glauque et on se demande ce qui est vrai et ce qu’il ne l’ai pas. Julien est-il fou ?

A Christmas Carol de Pierre Gévart

Dans une station spatial, l’équipage s’apprête à fêter Noël, Goosta est de garde, aidé par Lia (une AI) qui lui annonce qu’ils vont entrer en collision avec un objet. Lia programme donc une manoeuvre d’évitement mais si elle réussit, l’objet lui change également sa trajectoire… Et l’équipage va voir débarquer le Père Noël et ses rennes ! Une nouvelle SF totalement loufoque ^^

Le village de M. Noël d’Élodie Meste

Noëlla a 5 ans et nous raconte sa vie. Elle vit en Suède avec son papa et sa maman. Elle teste des jouets que fabrique son papa. Mais elle ne peut les garder. A Noël, on les lui reprend et pendant ce temps elle dort. Elle ne comprend pas pourquoi papa n’aime pas Noël, qu’il se dispute de plus en plus souvent avec maman… Sa maman est si gentille et prévenante que la petite fille oublie vite certaines petites contrariétés…. Mais un jour le comportement de sa maman change… Une nouvelle angoissante, une idée bien trouvée, une fin… pfiou. Par certains aspects, elle fait même froid dans le dos.

Le Vœu secret des anges de Léo Lamarche

P’tit Luc ne parvient pas à écrire sa lettre au Père Noël… Parce qu’il est des choses qu’on ne peut pas demander comme ça dans une lettre. Lui ne voudrait rien d’autres que des parents qui s’aiment à nouveau, qui arrêtent de se disputer. Mais ça c’est impossible ça se trouve pas dans un catalogue… Alors P’tit Luc pleure. Et ses larmes coulent sur le papier… Une nouvelle qui reflète la magie de Noël.

Le Père Noël de Muriel Essling

Une nouvelle glaçante. D’un côté, un jeune homme Sam plaqué par sa copine le soir du Réveillon. Il est en rage, quoi il l’a trompé c’est vrai mais ça n’avait pas d’importance. On ne rompt pas un soir comme celui-ci. Il tente de la faire revenir en lui envoyant un dernier texto. D’un autre côté, une famille, un trajet en voiture vu par les yeux du plus vieux des deux garçons. Un petit trop lucide et froid pour son âge.

Pour une pincée de poussière d’Orson Scott Card

La nouvelle la plus longue du récit. Enoch est un petit garçon qui doit déménager parce que sa maman est gravement malade. Même s’il comprend, il n’accepte pas de devoir se séparer de ce qui fait sa vie. Surtout ça serait reconnaitre que sa mère va mal et c’est certainement ce qui lui fait le plus peur. Il décide de se perdre dans un grand magasin de jouet. Il tombe sur fille bizarre Mo et la suit. Il passe alors derrière des cartons, dans une pièce étroite et se retrouve dans un autre monde. Où les écureuils ne vous veulent pas du bien et où Mo est un chevalier qui doit délivrer un roi. Enoch va sans doute vivre des aventures comme on n’en vit jamais… s’il survit. Et eut-être trouvera-t-il la fameuse poussière qui pourrait sauver sa mère ? Un récit fantastique, fantasy, un peu à la Narnia, rempli d’espoir, d’amour et de choix.

Noëls d’hier et de demain est vraiment une anthologie agréable à lire, qui émerveille et fait frisonner. Les textes apportent tous quelque chose, sont à la fois différent (style, thème) et complémentaire. Le recueil est vraiment bien équilibré. J’ai passé un agréable moment de lecture.

Zone d’ombres de Frédéric Livyns

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L’ivre-book, ebook : 2,99 €, environ 70 pages

4ème de couverture

Ce recueil va vous faire rencontrer, au travers de ses différentes histoires, les êtres qui se dérobent à votre regard.
Tapis dans les ténèbres, ils n’attendent que l’occasion de se jeter sur vous afin de vous souiller de leur empreinte malfaisante.
Vous y trouverez des vampires, des zombies, des démons, des Grands Anciens… tout ce qui fait la saveur particulière du fantastique d’hier et d’aujourd’hui.

Mon avis

Merci à Frédéric pour ce nouveau partenariat 🙂 Je suis ravie d’avoir découvert son dernier bébé publié chez L’ivre Book. Le lecteur aura 7 histoires intrigantes comme autant de façons de découvrir l’univers de Frédéric Livyns.  Une plongée dans le fantastique à travers 7 fenêtres ouvertes vers les ombres…

L’autre côté
C’est une nouvelle assez courte et l’auteur joue sur les symboles et les impressions. Un homme se réveille dans une pièce sans issue, pourtant dans son lit mais il n’y a personne avec lui et aucun moyen de sortir. Comment est-il arrivé là ? Pourquoi ?
L’auteur parvient à surprendre son lecteur avec une fin inattendue.

Lilith
Dans un autre style, Frédéric Livyns fait avancer son lecteur vers une des facettes de l’horreur absolue. C’est une nouvelle assez glauque où l’on rentre dans la tête d’un homme prêt à tout pour sa campagne Lilith, pour leur passion dévorante.
Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette nouvelle mais elle a le mérite de mettre le lecteur légèrement mal à l’aise et donc réussie à l’amener dans une zone d’ombre.

Querry’s Dephts
Aux States, un ancien policier devenu détective enquête sur la soudaine et mystérieuse disparition d’une mère de famille et de ses deux enfants.  Le père de la jeune femme inquiet n’a plus de nouvelle de sa famille partie s’intaller à Querry’s Dephts, où l’activité touristique est en plein essor. Le détective va se rendre sur place, interroger les habitants du coin. Bien vite, il apprend que le passé du lieu est trouble… L’auteur amène le lecteur vers un mythe bien connu, vers un endroit maudit. Le clin d’oeil et les références sont bien amenés. La nouvelle est un peu plus longue que les précédentes ce qui aide à plonger le lecteur dans l’ambiance.

Lydia
Une main sort de terre puis le reste d’un corps. Lydia, abandonnée par son conjoint de façon peu élégante, revient à la vie et elle a soif de vengeance.
Le lecteur apprend comment la jeune femme a été traité par son homme et ensuite comment le « miracle » de sa renaissance est possible et enfin ce qu’elle compte bien faire pour se venger…
Une histoire sympathique qui permettra au lecteur de découvrir la plume de l’auteur dans un registre plus fantastique et moins horrifique. Un gros plus pour la psychologie de cette jeune femme.

Dancin’pig
Où comment vous faire faire des cauchemars la nuit, en espérant toutefois qu’ils ne soient pas similaires à ceux de Rudy… Rudy reçoit un spam dans sa messagerie, contenant une vidéo assez glauque et est invité à poursuivre une chaine comme on en reçoit tant. Mais notre homme même superstitieux, ne se voit pas transférer ce message horrible…
Le lecteur est plongé au cœur d’une légende urbaine qui prend vie… Une nouvelle avec son petit côté malsain, l’auteur joue avec les frayeurs et les superstitions.
J’avais déjà eu l’occasion de lire cette nouvelle et l’effet souhaité fonctionne encore même à la relecture ^^

Le manoir Winsart
Un jeune garçon pari avec ses copains qu’il pourra passer toute la nuit dans la vieille demeure Winsart, réputé hantée, sans prendre ses jambes à son cou. On rapporte que bien des choses horribles se seraient passées dans cette demeure. Peu rassuré, le jeune garçon s’installe tant bien que mal et parvient même à s’endormir. Quand soudain, un bruit étrange le réveille… A quoi va-t-il être confronté ?
J’ai  beaucoup aimé cette nouvelle, un peu plus longue que les deux précédentes. J’ai vraiment apprécié le thème et surtout la façon de le traiter. Une petite angoisse monte doucement et j’ai adoré la fin.

Zombie love
Une nouvelle courte, assez sympa et pourtant je ne suis pas du tout fan des zombies. A la fin du 19è, un homme ravagé par le chagrin suite à la perte de sa femme et de leur enfant, se rend toutes les nuits au cimetière. Un soir, il va y faire une mauvaise rencontre…

Zone d’ombres est un recueil très sympathique, un peu moins horrifique que les précédents de l’auteur mais qui est tout aussi efficace. Il est un peu plus abordable que Sutures par exemple si vous n’aimez pas le glauque et l’horreur. C’est une bonne façon de découvrir l’auteur en 7 nouvelles toutes différentes sur 7 registres fantastiques. Cette fois-ci, on retrouve vampire, zombie, loup-garou, monstres, créatures, …

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, le style est efficace, agréable et le recueil se lit rapidement. On est parfois mis un peu en dehors de nos zones de confort dans ces zones d’ombre. C’est donc réussi.

Je suis un peu moins surprise que pour d’autres récits de l’auteur, sans doute parce que je m’habitue un peu à son style. J’avais déjà lu 2 ou 3 des nouvelles également, ça doit jouer. C’est toutefois toujours un plaisir de retrouver Frédéric Livyns et ses histoires.

Folie(s) : 18 textes échappés de l’asile – Collectif Les artistes fous associés

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Les éditions des Artistes fous, lu en ebook gratuit, 368 pages, 15 € version papier

4ème de couverture

Les Fous ont la parole !

Folie joyeuse, tragique, douce ou furieuse, folie visionnaire, délirante, compulsive, criminelle ou simplement géniale… Mais aussi : folie qui ouvre sur un autre monde, qui efface les limites de la réalité. Entre engloutissement et hypothétique guérison.Dans cette troisième anthologie des Artistes Fous Associés, 18 écrivains de tous horizons vous initieront aux arcanes de nos déraisons les plus secrètes. Pour ne plus jamais dire : “Je suis sain d’esprit”.

Composition du recueil

  1. Préface (Sébastien “Herr Mad Doktor” Parisot)
  2. Nuit Blanche (Sylvie Chaussée, illustré par Cham)
  3. La couleur de la folie (Éric Udéka Noël, illustré par cAmille)
  4. Cauchemars (Maniak, illustré par Xavier Deiber)
  5. Coccinelles (Émilie Querbalec, illustré par Merrion)
  6. Le même sang coule dans mes veines (NokomisM, illustré par Ana Minski)
  7. Marie-Calice, Missionnaire de l’extrême (Nelly Chadour, illustré par ARZH)
  8. La nuit où le sommeil s’en est allé (Cyril Amourette, illustré par NikoEko)
  9. Entre-deux (Louise Revoyre, illustré par Maniak)
  10. La convenance de la bête (Leith, illustré par Corvis et FloatinG)
  11. C15 (Herr Mad Doktor, illustré par Stabeor Basanescu, Cooke et Martin Lopez)
  12. Jour gras (Southeast Jones, illustré par StanleyGrieves et Kenzo Merabet)
  13. Le maître des bélougas (Julie Conseil, illustré par Sophie Clair)
  14. La maman de Martin (Morgane Caussarieu, illustré par Venom et Nelly Chadour)
  15. Europe (Pénélope Labruyère, illustré par Deadstar)
  16. Sanguines (Adam Roy, illustré par Fred Wullsch)
  17. Transfert (Julien Heylbroeck)
  18. Les soupirs du voyeur (Corvis, illustré par Margaux Coste et Corvis)
  19. Le décalage (Ludovic Klein, illustré par Kinglizard)

Mon avis

Un recueil un peu inégal

Je ne suis pas fan de la couverture, et je pense que malheureusement elle peut freiner beaucoup de lecteurs. Mais heureusement le prologue est très bien écrit, c’est une belle entrée en matière. Il donne envie de tourner les pages et éveille la curiosité.

Il y a des nouvelles que j’ai beaucoup aimé comme la première du recueil, Nuit blanche, où je me suis laissée porter par le récit et même si le doute monte peu à peu je n’ai pas vu venir le retournement de situation ! Une jeune femme en voiture affronte une tempête de neige et alors qu’elle prend en auto-stop un jeune homme sans aucune affaire avec lui même pas un manteau, elle apprend par la radio qu’une personne dangereuse s’est évadé de prison…Ou encore Le même sang coule dans mes veines, une nouvelle qui fait froid dans le dos. Une jeune fille se fait du mal, elle se blesse volontairement, surprise par sa mère, elle arrête quelques temps mais voilà, la raison pour laquelle elle le fait va vous glacer d’effroi. Elle fait réfléchir, folie, fatalité, y a-t-il des choses auxquelles on ne peut échapper?

J’ai aimé aussi Marie-Calice, Missionnaire de l’extrême et La nuit où le sommeil s’en est allé. La première est complètement décalée avec un humour barré très drôle, elle raconte le départ de Marie Calice en mission. Lors d’une « rave party » elle va tenter de sauver les jeunes en danger. Il faut au moins qu’elle sauve une personne. J’ai beaucoup souri et je ne m’attendais pas à cette fin ! Dans la seconde, l’auteur décrit un monde où le sommeil n’existerait plus. Elle présente l’incompréhension du phénomène et la souffrance du manque de sommeil. Jusqu’à la folie ? J’ai trouvé que les effets étaient trop rapides au début mais la nouvelle dans son ensemble m’a vraiment beaucoup plu.

J’ai beaucoup aimé C15 (c one five), à NY pendant 15 min une fois par mois et jamais au même moment, les hommes redeviennent libres, cette liberté qui rime avec sauvagerie, absence d’interdit. 15 min de « folie » où l’homme à l’impression d’avoir enfin vécu sa vie. Un journaliste français débarque 1 mois à NY pour comprend le phénomène désormais inscrit dans la constitution des USA… Cette nouvelle fait réfléchir sur les lois, la liberté, l’absence d’interdit, de barrières, sur la vie. C’est terrifiant sur beaucoup d’aspect.

J’ai aimé également Europe, une nouvelle plus SF. Un vaisseau atteint enfin Europe, satellite de Jupiter et militaires et chercheurs se séparent en deux groupes. Certains posent le pied sur le satellite pour faire des relevés pendant que les autres les attendent en orbite. Mais ceux qui se sont posés sur Europe commencent à voir des choses étranges tandis qu’une tempête solaire les coupe de tout communication avec la Terre. Nouvelle très prenante, même si j’ai eu un peu de mal avec retrouver qui est qui dans le récit. L’univers et les phénomènes m’ont vraiment accroché. Où commence la folie ? La fiction ? Que se passe-t-il vraiment?

Enfin, j’ai beaucoup aimé également Sanguines et Le décalage. Dans la première, l’auteur prend l’hypothèse qu’il n’y a plus d’homme sur terre, les femmes ont épuisé le dernier homme pour tenter de tomber enceintes mais sans succès. Mais un jour, l’une d’elle attend un enfant ! Comment va réagir la doyenne à cet événement ? Bien écrite et mélancolique, elle est aussi assez effrayante, les situations sont terribles. Cette nouvelle est une belle découverte. Dans la seconde nouvelle, un homme sort de plusieurs années en hôpital psychiatrique. Il décide de remettre un pied dans la vraie vie en se rendant à un repas d’anciens élèves. Mais le pauvre garçon se retrouve vite en plein décalage avec les autres. J’ai beaucoup aimé la fin de cette nouvelle, la prise de conscience, l’endroit. C’est beau.

Ensuite, il y a deux nouvelles assez particulières qui m’ont plu mais qui m’ont mises mal à l’aise je dois le reconnaitre : La maman de Martin et Les soupirs du voyeur. La première présente une femme qui n’a pas pu avoir d’enfant et qui adopte un enfant pas comme les autres. Il semble en retard et elle ne supporte pas cela. En grandissant il est atteint de migraines importantes, dont les raisons échappent à tous. La mère ne supporte pas les plaintes de son fils… Nouvelle perturbante, dans un style percutant et direct, elle met en relief toute l’horreur de la situation de Martin. Et on ne sait plus si on doit éprouver du dégout ou de la peine pour les protagonistes de l’histoire. Dans les soupirs du voyeur, un homme impuissant et dépressif ne peut être satisfait et ne satisfaire les femmes que dans ses rêves. Des rêves qui deviennent de plus en plus particuliers. On navigue entre érotisme et sadisme dans les songes de cet être qui ne s’aime pas. Puis soudain, la tournure de la nouvelle change et de plus en plus, l’homme a l’impression de rêver, nous de vivre la nuit, au travers un homme bien réel… On se dirige alors vers l’inéluctable. C’est une nouvelle qui marque et qui est assez difficile, elle ne plaira pas à tout le monde.

Moins marquante mais très sympathique, il y a aussi La couleur de la folie sur un septuagénaire qui perçoit les couleurs des hommes, leur noirceur, leur folie. Il peut parvenir à en soulager ou soigner quelques uns mais doit perpétuellement bouger pour ne pas être rattraper par le Mal. Un jour, il va découvrir un autre être comme lui. Et aussi, Le maître des bélougas, une nouvelle poétique, très jolie sur un homme en hôpital psychiatrique qui ne supporte pas le désordre, ni la présence des couleurs. Dans son monde tout est blanc et le reste représente le danger. Son symbole, son animal totem est le bélouga. Mais un jour, un homme arrive dans le même hôpital et lui raconte qu’il peut passer des portes grâce à l’électricité. Cette annonce va changer le monde du patient aux bélougas.

Enfin, pour les autres nouvelles, je suis plus mitigée, soit j’ai eu l’impression de passer à côté, de ne pas accrocher, soit de ne pas vraiment comprendre où voulait en venir l’auteur. De temps en temps, j’ai trouvé  que le thème ne touchait pas vraiment à la folie mais plus à ses dérivés. Cependant, quand cela arrive, ça ne dénote pas encore trop avec le reste du recueil. Toutefois, j’ai eu un peu de mal avec le déséquilibre de la longueur des nouvelles, quand certains sont beaucoup trop longues, d’autres intéressantes sont trop courtes.

Folie(s) m’aura permis de découvrir des auteurs, dont certains qui sont dans ma PAL comme Morgane Caussarieu, des styles, des univers. Un ouvrage à découvrir pour cela et pour être entraîné dans une multitude de folies, folie douce, folie furieuse, folie consciente, inconsciente, … ^^ Les nouvelles abordent aussi des thèmes comme la liberté, le libre arbitre, le choix, le fait d’être pris dans l’engrenage.

Autre point, sur liseuse, j’ai malheureusement trouvé que les illustrations n’étaient pas suffisamment mises en valeur, sur la mienne en tout cas, certaines ne rendaient pas du tout, dommage.

Si ce recueil vous intéresse, il est gratuit en numérique sur le site de l’éditeur : http://www.lesartistesfous.com/les-editions-des-artistes-fous/folie-s

Les coups de coeur des Imaginales – chez Actu SF

42793Actu SF, 14€, 313 pages

4ème de couverture

Tous les ans, le festival des Imaginales à Épinal est le grand rendez-vous de tous les amateurs de fantasy. Et chaque année, le festival choisit un auteur « coup de cœur ».
Dirigée par Stéphanie Nicot, cette anthologie rassemble les dix écrivains français distingués, depuis 2004.
Un casting de rêve avec dix nouvelles inédites et superbes. L’occasion de découvrir ces plumes exceptionnelles et de se balader sur les terres de la fantasy, de la fantasy urbaine, du fantastique et de la science-fiction.
Retournez dans le Vieux Royaume avec Jean-Philippe Jaworski, alors que les morts semblent se relever sur les champs de bataille ; marchandez avec Sire Cédric et le père d’Eva Svärta, un commerçant albinos qui saura combler jusque vos plus étranges désirs ; plongez au cœur de Narthécia en compagnie de Samantha Bailly, une cité encerclée de forêts dangereuses où la justice passe par l’empathie ; accompagnez Jérôme Camut dans un petit village des Pyrénées où la vie semble s’être arrêtée à la fin du XIXe siècle ou partez avec l’héroïne demi-elfe de Rachel Tanner au Kosovo enquêter sur un trafic d’organes…

Avec Thierry DI ROLLO, Jérôme CAMUT, Erik WIETZEL, Rachel TANNER, Mélanie FAZI, Jean-Philippe JAWORSKI, SIRE CÉDRIC, Charlotte BOUSQUET, Lionel DAVOUST, Samantha BAILLY.

Mon avis

J’ai acheté de recueil de nouvelles afin de pouvoir relire certains auteurs avant d’aller aux Imaginales et d’en découvrir d’autres qu’ils soient présents en 2014 ou non. Voici mon petit avis sur chacune des nouvelles :

Une simple promesse de Thierry DI ROLLO

Un Janus noir se rend en Territoire perdu. Il a fait une promesse qu’il souhaite honorer.  Les Janus Noir sont immortels mais qui sait ce qu’il encourt en se rendant là-bas … Wilbur veut revoir Choréandre même si le prix à payer est de ne jamais revenir, de tout perdre.

Je découvre Thierry Di Rollo avec cette nouvelle très belle, mélancolique, toute en nuance, teintée de désespoir et de fatalité. L’histoire est belle. J’aurai bien aimé en savoir plus sur l’univers dans lequel évolue le Janus Noir. J’ai beaucoup aimé le symbolisme et la fin de cette nouvelle.

Le secret de Parsigou de Jérôme CAMUT

Le lecteur découvre Parsigou dans les Pyrénées, un village qui n’a pas changé depuis 100 ans. Réellement. Les gens vivent là comme au début du 20ème siècle. Et la moyenne d’âge est assez élevée. Mais est-ce réellement de la propre volonté des habitants ou bien il y a-t-il quelque chose derrière ces particularités ?

Alors là, j’ai adoré cette nouvelle ! Une nouvelle fantastique dans le fin fond des Pyrénées, déjà l’idée j’adhère complètement ! Il y a beaucoup d’humour dans le traitement de cette nouvelle et dans l’analyse de la vie avec ou sans la technologie. De plus, j’ai beaucoup apprécié l’écriture de Jérôme Camut qui se veut légère avec un fond de réflexion sur le progrès si on en a envie de développer un peu !

Le chirurgien d’Erik WIETZEL

Un chirurgien reconnu trompe sa seconde femme avec une artiste. Un jour, à son réveil, il est pris d’un gros mal de gorge sans raison apparente. Après consultation d’un de ses confères, il découvre qu’il a subit une ablation des amygdales. Pourquoi en a-t-il aucun souvenir ? Quand une cicatrice apparait sur son corps quelques jours plus tard, plus de doute, il se passe réellement quelque chose d’étrange.

Une nouvelle intéressante même si j’avoue ne pas avoir vraiment accrochée. L’intrigue fantastique est sympathique mais je n’ai pas du tout été en empathie avec le chirurgien. Faut dire que j’ai beaucoup de mal avec les maris infidèles (ou les femmes d’ailleurs), pas de chance.

La stratégie du chasseur de Rachel TANNER

Juliette est une Chasseuse. Une partie d’elle est Elfe ce qui lui confère la capacité de ressentir des connexions avec les personnes, pour le peu qu’il dispose d’un objet leur appartenant. Freelance depuis quelques temps déjà, Juliette se voit régulièrement confier des missions de recherche de personnes importantes disparues, enlevées, … dans des zones sensibles du Monde. Et cette fois, elle va devoir s’envoler pour le Kosovo, son trafic d’organe, son insécurité, …

Une nouvelle dans un monde TRES réel, le notre, le Kosovo et ses tragédies, ses monstruosités. On s’attache à Juliette, cette Chasseuse et ses capacités. Le fantastique n’est présent que par touches dans notre quotidien si réel et Rachel Tanner le fait très bien. Cette nouvelle permet de nous ouvrir les yeux sur le monde et c’est ce qu’on peut aussi attendre de la fantasy.

Trois renards de Mélanie FAZI

Une jeune musicienne nous raconte comment elle se retrouve, seule, sans ami, dans un quartier pourri, dans un studio minuscule, à la suite de sa rupture. Elle était avec un homme violent mais comme de nombreuses femmes amoureuses, elle ne s’en ai pas rendue compte tout de suite et surtout elle pensait mériter la violence verbale dont son homme faisait preuve. Elle nous raconte aussi comment elle a vu les renards pour la première fois quand elle a joué de son violon pour le groupe Caméo. La brèche qui s’ouvre sur un autre monde quand la musique vous transporte.

C’est une très belle nouvelle, poignante et dure. Elle aborde des thèmes difficiles mais aussi le côté fantastique quand la violoniste joue, sa musique atténue le voile entre les mondes et la jeune femme voie les animaux, c’est très poétique. Elle a la chance de voir ce que très peu de personne peut voir mais attise la jalousie de ceux qui ne les voient pas. Elle est seule dans son monde et cela fait une nouvelle très mélancolique.

Profanation de Jean-Philippe JAWORSKI

Sabaude Cufart doit plaider sa cause devant les trois prêtres du Desséché, il a été pris en train de détrousser des cadavres tombés au champ de bataille, une profanation. Or Sabaude va leur démontrer qu’il n’est pas un profanateur…

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui (re)plonge le lecteur dans le Vieux Royaume. Elle m’a fait sourire plus qu’une fois,  j’ai beaucoup aimé la façon dont Jean-Philippe Jaworski a mené l’action. Un peu « arroseur arrosé ». Retrouver la plume de Jean-Philippe Jaworski est un plaisir, je ne suis toujours pas prête pour lire Gagner la Guerre mais je savoure les nouvelles du Vieux Royaume. La postface est bien utile pour comprendre tous les subtilités.

Séréna de SIRE CÉDRIC

Charles se rend dans un lieu isolé à la rencontre du marchand, Louis, un albinos. Dans les cercles d’amateurs de sombres débauches et autres vices étranges, c’est l’homme qui vous trouve ce qu’il vous faut. Charles a une demande des plus particulières, un fantasme à assouvir… Peu importe le prix à payer ?

Là aussi c’est toujours un plaisir de retrouver le style percutant de Sire Cédric ! Et avec un personnage lié à un autre personnage de ces romans, c’était très sympa ! La nouvelle est assez courte, dommage, j’aurai bien aimé en découvrir plus sur Louis moi ! Attention, c’est un peu spécial mais c’est du Sire Cédric quoi ❤

La nuit sur le plateau de K’fên de Charlotte BOUSQUET

Kanuya fuit. Elle essaie à nouveau d’échapper à celui à qui son père l’a mariée de force. Plutôt mourir que d’être reprise et de retourner là bas. Alors, Kanuya puise dans ses dernières ressources pour courir le plus loin possible. Mais il y a beaucoup d’obstacles sur sa route…

Je découvre Charlotte Bousquet avec cette nouvelle qui m’a beaucoup plu. Un imaginaire que j’ai trouvé très beau, c’est presque plus un conte qu’une nouvelle et j’ai beaucoup aimé là. L’héroïne est attachante et on a envie de savoir ce qui va se passer pour elle. Il y a beaucoup d’émotions dans cette nouvelle et c’est vraiment génial de réussir à les faire passer dans un format court.

Derrière les barreaux de Lionel DAVOUST

Un jeune homme se confie à son amie, dans une situation complexe, il lui explique son enfance, sa « différence », la difficulté pour les autres à le comprendre. Et puis aussi comment tout a commencé, pourquoi, il en est venu à faire ce qu’il a fait, les extraordinaires découvertes réalisées, si difficile à croire pour les autres…

Cette nouvelle aborde deux thèmes forts : la différence et trouver sa place dans le monde. En plus, l’auteur a saisi l’occasion pour aborder un thème tout spécial pour lui ce qu’il n’aborde jamais, sa passion pour les dauphins. Ces êtres mystérieux, doués d’intelligence. C’est une idée qu’on retrouve pas mal en SF (dans les séries télé), celle que les dauphins ne seraient pas vraiment de notre monde… Et si c’était vraiment le cas ? Le récit à la première personne est marquant. La psychologie du personnage est fine, travaillée. Une nouvelle très intéressante.

Élixir de Samantha BAILLY

Dans un monde différent, le gouvernement utilise les empathes pour travailler sur les maladies psychiatriques ou psychologiques. Mais aussi pour déterminer si les personnes arrêtées sont coupables ou non. Avec cette capacité particulière, Elixir a été forcée de renoncer à sa propre vie pour servir cette nouvelle société. On lui confie le diagnostic d’une personne qui a pu s’approcher du monde extérieur, de l’autre côté du champ de force, de l’interdit. Que va-t-elle découvrir?

Un vrai plaisir ici aussi de retrouver la plume si fluide et l’univers si riche de Samantha Bailly. Ici, le monde imaginé est très intéressant que ça en est frustrant de n’avoir qu’une nouvelle ! On aimerait tellement en savoir plus à la fin. Les thèmes m’ont beaucoup plu, la liberté, le choix. Je pense que ça pourrait donner un très chouette roman !

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La présence de postfaces des auteurs indiquant la ou les raisons de leurs nouvelles, de leurs thèmes est vraiment un gros gros plus. Pour moi, cela a compensé le fait que ce recueil ne dispose pas d’un thème particulier, d’un fil conducteur, d’un lien entre les textes. Ce recueil permet de vraiment découvrir l’univers de ces auteurs, de découvrir de nouvelles plumes, différents façons d’écrire des récits imaginaires. Je n’ai pas été charmée par toutes les nouvelles, il y en a que j’ai préféré aux autres. Mais dans l’ensemble, c’est un bon recueil, avec des lectures variées et plaisantes. Et qui rappelle les bons moments passés aux Imaginales.

DefiPALImaginales2014

Géniteurs & Fils d’Anthony Boulanger

90921193

Chat Noir Éditions, 14,90€, 170 pages

4ème de couverture

L’union tissée tre un père et son enfant est un lien primordial qui demeure bien au-delà du temps partagé, mais que se passe-t-il lorsque cette relation est non-fonctionnelle, défaillante, dangereuse ? Rabaissées, violentées, ignorées, quel destin attend ces pauvres âmes qui portent les stigmates d’une jeunesse gâchée ? Pourront-ils engendrer une nouvelle génération ou bien les séquelles de leurs traumas ne provoqueront-elles que la répétition de maux profonds ?
À travers les nouvelles de ce recueil, oscillant entre réel et fantasme, des Fils et leur Géniteur se fuient, se pourchassent, se détruisent, volant en éclats de vie et de peur. La plume d’Anthony Boulanger suit l’évolution de cette relation, en quête de compréhension et d’un changement possible afin d’effacer les erreurs vécues par les générations meurtries.

Mon avis

Un très, très bon recueil !

Une fois n’est pas coutume, je commence avec la couverture. J’ai longtemps hésité parce qu’elle est aussi belle qu’elle me touche et me fait peur. Je pensais que ça serait très difficile de lire un recueil sur un thème comme celui du père, du fils, et les poings serrés du père et le regard triste du fils laissent penser que ça ne va pas bien se passer. Et j’ai vraiment bien fait de dépasser mon appréhension, car ce recueil est une vraie réussite !

Géniteurs & fils est un recueil aux nouvelles sombres, parfois dures mais poétiques et fantastiques. Découpé en 5 parties, le lecteur découvre des nouvelles des plus poignantes, aux plus optimistes. 5 visions de l’enfance et de la confrontation entre la progéniture et le père. De multiples variations très réussies sur un même thème.

Je vais essayer de donner rapidement mon impression sur les nouvelles, sans toute fois, les résumer en détail afin de garder du suspense ^^

1ère partie : Génération première

Tombent les pluies

Cette nouvelle, c’est comme une rengaine, un poème. C’est différente façon de voir, de ressentir la douleur et la souffrance. Elle est très dure mais la façon d’écrire, le style d’Anthony Boulanger sublime l’écrit alors que le thème  reste très difficile, dur.

Entre 4 murs, entre 4 murmures

Un texte dur également. Un enfant enfermé pour un crime mais l’a-t-il commis ? La cruauté apparait progressivement et comme bien souvent les apparences peuvent être trompeuses.

Johann…

A sa façon, Anthony Boulanger traite de la violence conjugale et du drame familiale en mêlant fantastique, imaginaire, créatures et réalité. Une nouvelle magnifique, qui prend aux tripes.  Une histoire aussi belle que cruelle, très prenante.

Après le mot fin

Un côté fantastique très prenant également pour cette nouvelle, un hymne à l’amour d’un fils pour sa mère, un combat, des choix à faire.

Les 4 nouvelles de cette première partie donnent le ton du recueil, mélant de réalité froide et cruelle avec une dose plus ou moins importante d’imaginaire et de fantastique. 4 nouvelles traitées dont le thème de la violence est traitée de façon subtile, touchante, poignante, sans tomber dans le glauque et le pathos. Le lecteur n’en sort toutefois indemne. La violence d’un père, la maltraitance, la souffrance, … sont des thèmes dures à traiter qui sont ici abordés avec une certaine pudeur. Anthony Boulanger y parvient en introduisant une note fantastique qui loin de dédramatiser la réalité, permet de créer un échappatoire, de faire surgir un espoir, un moyen de fuir, de s’échapper d’une réalité trop dure.

2ème partie : Génération abandonnée

Proie et chasseur

L’histoire d’un homme traqué par un enfant accompagné de loups. Cet enfant pourchasse pour l’empire les déserteurs. Mais l’homme fuit, affronte les tempêtes, car il a espoir de revoir sa femme et son fils qu’il a du quitter pour combattre.

C’est une belle nouvelle même si on voit venir le twist on apprécie énormément de découvrir comment tout cela se passe. La traque est très bien contée. On s’y croirait vraiment !

L’écume des nuits

Deux adolescents, Delphine et Pierre se disputent. L’un veut attendre avant d’enfin s’échapper de l’emprise de son père. L’autre n’en peux plus et n’imagine pas rester plus longtemps.  L’histoire de l’indifférence de pères pour leurs enfants qui ne font pas le poids face à la Mer.

C’était pas mal du tout, on ressent bien les sentiments des adolescents et on aurait presque envie de les aider dans leurs desseins.

Disparition programmée

La vie d’un homme invisible, cobaye de son propre père, contée par l’homme invisible lui-même. Un être sensible, qui va s’épanouir dans l’Art. Et quelle fin !

Une nouvelle très surprenante et rondement bien menée ^^

3 nouvelles dans cette deuxième partie qui traitent de l’indifférence, du rejet et de l’abandon. Quand l’amour paternel fait défaut. On s’éloigne ici de la violence et on rentre dans la psychologie de l’ado ou de l’enfant qui a grandit beaucoup trop vite.

3ème partie : Génération perdue

Entretien de validation

En 2025, un enfant de 6 ans passe son entretien de validation. Peut-il présenter un valeur ajoutée sociétale ? Le jury va en décider.

Une nouvelle futuriste dans une société qui fait froid dans le dos. Une nouvelle courte mais efficace, qui donne matière à réflexion !

Repas de famille

Un enfant réveille sa mère en pleine nuit. Il est terrifié, il entend des coups donnés depuis le rez-de-chaussée et si des voleurs s’étaient introduit chez eux ?

Une fin terrible qu’on voit pas venir. Une nouvelle noire et glauque, courte mais terrifiante à souhait ^^

Hommes et chimères

Des hommes fuient afin d’échapper à la chimère de leur territoire. Cette créature qui autrefois les aidait et devenir récemment synonyme de malheur et de destruction. Les héros d’autrefois sont devenus des tyrans. Les hommes n’ont plus beaucoup d’espoir, vie est devenue synonyme de mort.

A travers la relation entre un homme et son fils, Anthony Boulanger nous transporte dans un univers que l’on aimerait voir développer. C’est avec plaisir qu’on lit cette nouvelle plus longue que les précédentes. Un univers créé en quelques pages déjà passionnants avec un vrai fond ! Très réussi !

Déchirures et tissages

Stephen marin aguerrit a fait fortune grâce à sa femme et son fils doués de don précieux en navigation. Cependant, il a eu le revers de la médaille, à trop en vouloir, le capitaine traine sa mélancolique, sa peine, et sa douleur derrière lui. Son fils survit plus qu’il ne vit. Ombre de lui même. L’équipage du navire se rend vers une station pour commercer. Mais elle a été attaquée ! Par qui et pourquoi ?

Comme pour la nouvelle précédente, Anthony Boulnager réussi à créer un univers original et qui tient la route en quelques pages. Un côté SF qui m’a beaucoup plut. Et toujours en arrière fond, la relation terrible, touchante et triste d’un père et son fils.

Ici Anthony Boulanger s’essaie à des thèmes différents en gardant en fils conducteur les relations parents / enfants. Des essais assez réussis dans des genres variéUs : SF, fantasy, horreur… 4 nouvelles avec beaucoup de travail d’univers. Un plaisir !

4ème partie : Génération sauvée

Il avait pour mères le brume et les Neufs filles…

Un viking fou de douleur d’avoir perdu sa femme  en couche et  dont le bébé ne va pas survivre, embarque avec son bébé à la proue de son navire pour mourir et rejoindre son aimée.  L’enfant est toutefois sauvé  par la brume.

Une légende Nordique très joliment écrite et contée ! J’ai beaucoup aimé l’atmosphère dégagée par l’histoire, le mélange légende et réel.

Le mal de pierre

Un jeune homme défie son père. Pour lui prouver que ce n’est pas un couard, il décide d’aller voir ce qui se trouve de l’autre côté de la cascade. Il découvre alors ce qu’il n’aurait jamais imaginer trouver. Mais une malédiction semble s’être déclenchée …

Une jolie nouvelle mais je dois le reconnaitre, elle m’a beaucoup moins plus que les autres.

L’écorce des coeurs

Une jolie histoire d’un homme amoureux dryade, mi femme ni arbre. Elle attend son promis et ne prête aucune attention au pauvre jeune homme….

Idem ici, à croire que je ne suis pas une romantique ^^ Mais l’histoire est jolie, elle est douce et la chute m’a bien plu ^^

3 nouvelles plus optimistes sur la relation père / fils, enfin parce que l’Amour est présent pour sauver cette génération perdue ^^  J’ai un peu moins aimé les 2 derniers textes mais cette petite baisse ne retire rien à l’intérêt des histoires et la qualité de l’écriture.

5ème partie : Génération seconde

Le rouge, le blanc et l’Artefact

Ressil Maler nous raconte les derniers événement survenus dans son monde. Tous les 262 ans, les 5 lunes forment un pentagone qui permet l’accès à une caverne, dont laquelle se trouve l’Artefact. Parmi les aspirants présents, serviteur de la Voie Blanche, un Pur, un seul aura le droit de demander quelque chose qui sera   accomplit. Mais qui est cet homme en rouge qui attend lui aussi de rentrer dans la caverne. Ressil ne peut rester à l’observer. Il décide d’aller l’aborder. S’en suit alors un échange très surprenant…

Une nouvelle très intéressante. Qui creuse le thème de la volonté, du choix, de la liberté. Il y a plusieurs niveaux d’interprétation et le récit est très prenant. Philosophique, la nouvelle aborde le libre arbitre, la violence, la rédemption, la foi, le pouvoir, la puissance. C’est très intéressant. Le thème père et fils est plus ténu mais on finit par le trouver et le comprendre.

Cette nouvelle allume le flambeau de l’espoir et conclue parfaitement le recueil.

Géniteurs & Fils est un très bon recueil de nouvelles, divers et variées. Tout en gardant, le fil conducteur, Anthony Boulanger suit une progression de l’horreur à l’espoir. Le fil conducteur est plus ténu dans les derniers textes, est-ce parce que l’image du père peut s’améliorer ? En tout cas, je découvre un auteur qui arrive à traiter de thèmes durs d’une manière poignante et belle, avec simplicité, avec l’aide d’un imaginaire curieux et prenant. Un auteur qui arrivent en peu de mots à créer des univers passionnants, à décrire les relations entre les hommes. Un auteur à découvrir.

Encore un très bon ouvrage, différent et réussi des Editions du Chat Noir ^^

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DefiPALImaginales2014

Le livre de la jungle de Rudyard Kipling

le livre de la jungleLu en ebook, gratuit

4ème de couverture

Un loup et sa compagne découvrent un Petit d’Homme errant tout nu dans la forêt. Mowgli : ainsi va l’appeler Mère Louve qui l’adopte comme un de ses petits, refusant de le livrer à Shere Kahn, le tigre boiteux. Furieux, le tigre vient exiger son dû au Conseil du Clan où, selon la loi, chaque petit du Peuple Libre doit être présenté devant les autres loups. Mais l’ours Baloo et la panthère Bagheera interviennent en sa faveur. Mowgli va grandir sous leur protection. Mais Shere Kahn rôde dans l’ombre…

Résumé

Découvrir les moments forts de l’enfance de Mowgli, du conseil des loups à l’affrontement avec Shere Kahn, le rapt par le peuple Singe, découvrir la loi de la jungle et ses animaux sauvages (et d’autres domestiqués),  voyager de l’Alaska à l’Inde … 7 nouvelles qui emméneront le lecteur vers toutes ses découvertes.

Mon avis

Une déception

ça ne m’arrive pas souvent mais là, je n’ai pas aimé. Je peux trouver des choses qui m’ont plu, mais mon ressenti général est que je me suis ennuyée et que je suis passée à côté des nouvelles et de leurs « messages ». En fait, c’est en discutant de ce livre, lecture commune du Club de lecture L’île aux livres, que je me suis rendue compte qu’il y avait certainement bien plus « à en tirer » que ce que j’en ai pensé.

Voici d’abord succinctement mon avis sur les nouvelles :

  • Les Frères de Mowgli (avec Mowgli)

Le lecteur découvre, au cœur de la Jungle, un clan de loups et l’arrivée surprenante d’un petit d’homme. Il faudra toute la persuasion de membres extérieurs à la meute, pour que le petit ne soit pas abandonné à son triste sort, servir de repas au tigre Shere Kahn. Et puis 12 ans après, la stupidité et la cupidité des uns, la cruauté et la méchanceté des autres vont le forcer à quitter la jungle.

Retrouver les héros du livre de la jungle, le dessin animé, est intéressant. Mais le style de l’auteur ne pas m’a pas aidé à me plonger dans ce récit. Pourtant, on a là, beaucoup de thèmes qui devraient toucher : le rejet, l’abandon, la trahison, … mais je ne sais pas pourquoi, la « magie » n’a pas opéré.

  • La Chasse de Kaa (avec Mowgli)

Mowgli a 7 ans, il apprend les lois de la jungle avec Baloo, qui n’est pas toujours très tendre avec lui. Quand, un jour, Mowgli est enlevé par le peuple singe, les Bangar-log, peuple sans loi, sans règle; à la mémoire courte, vaniteux, sot et stupide, Baloo et Bagheera vont devoir chercher de l’aide. Ils doivent s’en remettre à Kaa, pourtant le dernier animal de la Jungle auquel ils souhaiteraient demander de l’aide.

On découvre les lois de la jungle avec Mowgli. On retrouve Kaa, l’hypnotiseur serpent et le lecteur en apprend plus sur les liens entre les peuples, ce qu’il faut faire ou ne pas faire, les codes pour survivre. Cette nouvelle traite de l’importance de respecter les lois, les codes, les règles.

Encore une fois, je n’ai pas vraiment su apprécier, je pense être passée à côté des vrais messages à la lecture. La façon de faire m’a agacée et puis les dialogues m’ont gênés, comme s’ils ne sonnaient pas vrais.

  • « Au tigre ! au tigre ! » (avec Mowgli)

On revient sur Mowgli réfugié chez les hommes, qui apprend que Sheer Khan en veut toujours à sa vie. Mowgli doit prendre les devants, quitte à tuer avant de se faire tuer.

Manipulation, combat, ruse et tactique, sont les maitres mots de cette nouvelle. Des 3 nouvelles sur Mowgli c’est celle que j’ai le moins aimé.

Certains thèmes et certains passages ne sont pas vraiment adaptés pour les enfants, je trouve. Cette 3ème nouvelle est violente dans son genre. Je pense qu’il y a de quoi vraiment faire peur à de jeunes enfants. Il y a aussi des messages pour leur apprendre à respecter les ainés, les lois, ne pas suivre ou croire n’importe qui … mais je crois que ce n’est plus un style adapté pour notre époque.

  • Le Phoque blanc

Kotick est un bébé phoque qui apprend la vie. Nager, se nourrir, suivre les courants. Cependant, il est spécial. Déjà il est tout blanc. Et puis il est curieux. Il comprend que l’homme tue et chasse les phoques. Kotick décide de ne pas « s’établir » avant d’avoir découvert un endroit où les phoques de son clan, seront en sécurité.

Une nouvelle surprenante, que viennent faire des phoques dans la Jungle 😉 ! Ici, l’auteur apprend aux jeunes qu’il faut être curieux, altruiste et défendre ses idées. Mais je n’adhère toujours au style et la façon de faire. Je me rend compte que je suis passée complètement à côté de cet ouvrage…

  • Rikki-tikki-tavi

Une mangouste est recueillie par des humains. Elle n’est pas sauvage pour un sou,  elle est même très curieuse et se fait un devoir de protéger la famille qui l’a trouvé. Quand elle comprend que la famille est menacée par un couple de cobra noir, elle passe à l’action.

Alors là, je suis passée encore plus à côté de cette histoire que des autres …. C’est intéressant de voir comment les animaux « combattent » mais à part ça…

  • Toomai des Éléphants

Le lecteur suit les Toomai qui de pères en fils travaillent à rassembler et dompter les éléphants sauvages pour qu’ils soient ensuite « domestiqués » pour la guerre ou le confort des plus riches et l’homme blanc. Un soir, un vieil éléphant quitte le campement en emmenant avec lui le jeune Toomai…. qui va assister à la ce que personne n’a jamais pu voir, la Danse des Éléphants.

Cette danse est le passage le plus « joli » du recueil, un moment suspendu, un phénomène rare qu’aucun humain n’a jamais vu. Malheureusement, l’éléphant habitué à servir les hommes ne reprend pas sa liberté. Quel dommage. C’est la nouvelle dont j’arrive le moins à parler mais qui a été la plus sympa pour découvrir une partie de ce qui se passe dans la jungle au 19e siècle.

  • Service de la Reine

A l’aube d’une parade lors d’une cérémonie officielle, un soldat est réveillé en pleine nuit par un grand brouhaha. Un chameau a pris peur et dévaste le camp où les animaux et les hommes se reposent pour la nuit. Le soldat écoute alors les animaux du camp parler entre eux : boeufs, chameaux, mulets, cheval australien, … éléphant, chacun discourt sur sa place dans l’armée. C’est à qui est le plus utile et fait le mieux les choses, connait le mieux l’art de la guerre. Ils se disputent l’honneur d’être le meilleur à servir les militaires…

C’est la nouvelle que j’ai détesté le plus. Pour moi, elle met en avant la domestication, la servilité, l’obéissance dans l’art de la guerre. C’est un éloge à l’art de la guerre britannique en pays colonisé… Je n’ai pas du tout aimé.

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Donc voilà, je me suis ennuyée, je n’ai pas réussi à m’intéresser à ses histoires. Je pensais découvrir plus de choses sur l’Inde, même si je me doutais qu’on ne ferait qu’effleurer le pays et ses coutumes. Et même si découvrir les lois de la Jungle se révèle assez intéressant, ce ne fut pas suffisant. Je pense comme ma copine Coquelicote, que nous sommes désormais éloigné du public auquel ces histoires étaient destinées. Par contre, on ressent bien la marque du colonialisme anglais. Trop même je pense, surtout dans la dernière nouvelle. Ode à l’armée britannique. Pas de doute, ça change des autres histoires contées lors de l’ère Victorienne mais je n’ai pas réussi à accrocher. Même si certaines choses, avec le recul, m’ont plu comme retrouver les « héros » du livre de la jungle de Disney, découvrir la danse des éléphants, ce ne fut pas suffisant et cela ne m’a pas donné envie de lire Le second livre de la jungle.

Avec le recul, ce n’est pas aussi horrible dans mon souvenir. Même si certains messages me sont apparus depuis, surtout en discutant avec d’autres lecteurs, ce ne m’empêche pas de m’être ennuyée. C’est dommage, car il y a certainement un fond sur la protection de l’environnement, de la nature… qui pourtant m’intéresse beaucoup; mais tout est eclipsé par la mise en avant de la présence anglaise dans ce décor.

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Challenge La littérature fait son cinéma 2013. (2) jpg

Le lamento des Ombres – Les Enfants de Walpurgis

lamentoLes éditions du Chat Noir, 306 pages, 19,90€

4ème de couverture

Tempo sourd ou pure envolée, trille innocente ou rugissement de haine, la musique vibre à nos oreilles de ses multiples identités. Tantôt berceuse, parfois fracassante, elle n’a pas de frontières, elle ignore les bornes. Ou plutôt, elle les refuse.
L’harmonie, ce fluide évanescent de cannelle et de myrrhe qui perce jusqu’aux palissades des cultures, marche aux confins de la mortalité. Elle transgresse les limites humaines. Elle apporte l’ailleurs jusqu’à nous, nous y transporte. Elle ouvre des passages vers des mondes imperceptibles et les créatures qui y vivent. Pour la beauté, pour la musique…

Huit auteurs se sont rencontrés autour d’une poignée de notes. Certains ont pris l’immortalité en Dot majeure, d’autres un chant Fa-erique aux accents tragiques. Les restants se sont partagé des partitions en clés de Sol afin de passer une porte, une épreuve… ou la muraille dont s’entoure un cœur.
Dans ce grand opéra à huit voix, l’Histoire croise l’utopie, la fantasy médite en compagnie du fantastique romantique sur la magie et les pactes faustiens. Un arpège délicat se met en œuvre. Une mélodie douce-amère, où les ombres évoluent dans les brumes comme dans les consciences…

Le sentier du lamento vous mènera jusqu’à elles.

Mon avis

J’ai adoré cette anthologie publiée par les Éditions du Chat Noir. 8 textes de qualité ! Sur une thématique : la musique, la manière de la vivre, de la jouer, de la ressentir. Je me demande encore pourquoi j’ai attendu si longtemps pour la sortir de ma PAL, parce que franchement, c’était un régal. L’année 2014 commence bien avec cette première lecture (oui, je suis légèrement en décalage, lecture / chronique).

Comme on a ici 8 nouvelles, je vais donner mon avis rapide sur chacune d’elle 🙂

Maudite Sonate ! de Stéphane Soutoul

Joachim est pianiste, il compose sa plus belle sonate pour sa fiancée, sa bien-aimée. Malheureusement, son talent va séduire la Mort en personne… Elle lui jette alors une bien sombre malédiction quiconque entendra la sonate, que la Mort ne souhaite que pour elle, mourra, alors que Joachim devra vivre éternellement. Sauf s’il réussit une composition meilleure encore, à même de toucher à nouveau la Mort. A une autre époque, un homme est furieux car sa jeune épouse enceinte s’est enfouie. Comment a-t-elle bien pu deviner ses sombres desseins ? Qu’est-ce qui relie ces deux univers ?

J’ai adoré retrouver la plume de Stéphane Soutoul. Cette nouvelle est assez longue (40-45 pages) et est très bien écrite. On sent déjà une certaine maitrise même si le style est peut-être un petit peu moins assuré que les écrits récents de l’auteur (et c’est normal, ça va s’en dire), toutefois, pas de crainte à avoir, l’émotion passe vraiment très très bien dans cette nouvelle. Le thème musical est parfaitement intégré, et l’écriture est aussi fluide qu’une magnifique mélodie. J’ai beaucoup aimé l’implication de la Grande Faucheuse. Les personnages sont touchants et on a envie de savoir comment va finir cette nouvelle, on comprend au fur et  à mesure et on se laisse prendre dans l’histoire. Une nouvelle émouvante, poétique et torturée avec des personnages lumineux ou horrifiques habilement croqués.

Requiem pour un songe de Céline Guillaume

En 1950, une jeune violoniste nous raconte son retour dans sa demeure et comment elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, après des années de misère et de cruauté.

Une nouvelle assez courte (la plus courte je pense du recueil), joliment écrite. Le récit nous entraine là où on ne l’attendait pas. J’aurai bien aimé plus de détails, en savoir plus que Katerine, mais c’est toute la beauté du texte, nous accrocher et nous surprendre en peu de pages.

That’s a long way to hell de Marianne Gellon

Le guitariste-chanteur d’un groupe de heavy nous fait part des moments si particulier de la scène, surtout ce concert donné chez eux, à Neoberlin, aux frontières du No Man’s Land. L’adrénaline. Les vibrations. La transe. L’extase. Richard est en symbiose parfaite avec sa gratte, cependant, il a des bémols, Lisa la petite amie rabat-joie, le monde qui a changé,… et qui a changé les gens et Richard/Hans ne fait pas exception…

Une claque ! Cette nouvelle assez longue par rapport à la précédente. Elle nous plonge complètement dans la vie de Richard (de son vrai nom Hans) et dans ce monde différent où le totalitarisme soviétique s’étend sur ce qui n’a pas été complètement détruit par les bombes. Marianne Gellon a un don pour créer une atmosphère très particulière parfaitement réussie. Les descriptions de la façon dont Hans ressent les choses et notamment la musique, le son, le show,…  sont géniales, on est transporté à ses côtés et on vit les déchainements de violence, de cet homme qui brûle la chandelle par les deux bouts. L’histoire est détaillée, brillamment menée, la fin est très bien trouvée, les parallèles et les images enivrants. Parfait !

Song to the Siren de Cécile Guillot

Marion, ingé son, fan de métal féminin, nous raconte sa rencontre et son amitié avec Aysun. Elle croit rêver quand elle découvre la chanteuse de Song to the Siren, sa voie et son charisme. D’habitude, les chanteuses sont des divas et elles manquent de naturel, d’authenticité et de charme. Aysun est différente et ça sera vite le succès pour le groupe. Mais les gens ne supportent pas ce qui est différent…

Une nouvelle qui a une taille parfaite, ni trop longue, ni trop courte et la belle écriture de Cécile nous permet d’être rapidement transporté aux côtés de Marion et Aysun. Nous suivons l’ascension de Song to the Siren et la folie des médias. Cette nouvelle est emprunte de mélancolie, de beauté et de noirceur et qui aborde des thèmes forts : l’amitié, la tolérance, la folie. A la fin, on se dit que nous aussi, on aimerait que les légendes soient vraies.

Les flûtes enchantées de Vanessa Terral

Lors d’une réception au sein d’une famille plutôt aisée, le maitre des lieux apprend que son coffre a été forcé mais on ne lui a dérobé qu’une flûte… mais pas une fluûe ordinaire, pas l’instrument de musique mais une flûte à vin, à champagne… Pourquoi garder un tel objet dans un coffre? Soudain, l’hôte ressent de violentes douleurs et entend un hurlement déchirant à vous glacer le sang. Il en mourra, comme le reste de sa famille… Comment et pourquoi ? C’est la consultante en affaires occultes Hélianthe Palisède qui va répondre pour nous à ces questions. Elle va être chargée par une « gardienne » d’enquêter et de découvrir ce qui se cache derrière ces morts.

Une autre claque ! J’ai adoré. C’est avec cette nouvelle que j’ai découvert Hélianthe Palisède, cette enquêtrice que Vanessa fait vivre dans différentes nouvelles. Et c’est un coup de foudre pour le personnage. Le fait qu’elle soit enquêtrice doit y être pour quelque chose mais en tout cas, je me suis tout de suite attachée à elle. Et puis Vanessa nous entraine même… sur l’île d’émeraude ! Waouh !!!! J’ai adoré retrouver la plume de Vanessa et ses personnages si atypiques, elle arrive toujours à en créer un qui a une façon bien à lui de se conduire ou de s’exprimer, c’est génial ! ça donne le sourire et amène une pointe d’humour très appréciable. Cette nouvelle est vraiment super et on peut la lire sans connaitre le personnage ou l’univers car les rappels sont là et habilement amenés. On pourrait peut être regretter qu’on s’éloigne légèrement du thème du recueil (on le retrouve mais c’est moins marqué que les autres nouvelles) mais ma foi, c’est tellement bien qu’on lui pardonne complètement ! Gros plus à chaque fois chez Vanessa, les mythologies sont développées, on voyage, on apprend, simplement fantastique.

La chorale du temps d’Ambre Dubois

Eric est saxophoniste, il est abordé dans la rue par un homme de grande prestance qui lui propose de venir jouer chez lui quelques heures contre rémunération. D’abord existant, Eric si discret, va quand même sonner à la porte de cet étrange homme dont il ne sait rien. Dans la demeure de l’homme, Eric joue quelques heures dans le grand salon avec pour public son hôte et une belle statue de marbre représentant Lucilla, la bien aimée du maitre des lieux. Eric se rendra tous les jours dans cette maison et croisera même parfois d’autres musiciens habitués des lieux. Que cache donc cet homme ? Que cache la venue d’Eric dans ce lieu ?

Cette nouvelle est un peu plus courte que les précédentes. Je découvre l’écriture, très belle d’Ambre Dubois. L’histoire m’a beaucoup plu, elle est originale, bien menée, bien pensée et je me suis laissée porter par le récit. De drôles d’impression naissent à la lecture, comme une sensation de malaise et c’est super de parvenir à cela en quelques pages. Cette nouvelle a tout sa place dans le Lamento des Ombres <3, musique, douceur, noirceur et fantastique.

Salve Regna Stellarum d’Angélique Ferreira

Till est un jeune elfe à la croisée des chemins, il doit devenir adulte et servir dans l’armée comme son père et son grand père avant lui. Né dans une famille de soldats, il ne peut pas en être autrement. Cependant, Till n’est pas du tout comme ses pères, il aime l’art, la musique. Même s’il a conscience des sacrifices de sa famille, il souhaite vivre sa vie comme il l’entend selon ses valeurs. La passion et la liberté seront plus forts que l’amour filial. Il va se rendre à Camelot pour commencer une autre vie. Il va très vite tomber sous le charme d’une belle demoiselle mais leur idylle ne sera pas sans danger…

C’est, je crois, la nouvelle la plus longue du recueil. C’est bien écrit, fluide et entrainant. J’ai beaucoup aimé le monde des elfes et le fait de suivre un personnage confronté à sa destinée. Cette nouvelle colle très bien aux thèmes du recueil, la musique, les choix,… Mais elle contient également plusieurs petites choses dont je ne suis pas friande : l’amour réciproque au premier regard, le mélange des mondes et des mythologies (pourquoi des références arthuriennes ? ou aux légendes grecques ? dans un univers fantasy ???). Malgré ces petits bémols, on passe cependant un bon moment de lecture.

La Clef musicale de Bettina Nordet

Au 15è siècle, le jeune Leonardo achève une toile. Quand la nuit, lui apparait Loriel qui doit lui ravir son âme, Leonardo se réveille et s’étonne de cette présence à ses côtés. L’instant est déroutant pour les deux êtes et exceptionnel, car Leonardo peut voir l’ange de la mort. Loriel voit l’occasion de rompre un temps sa solitude et décide de prolonger la vie de celui qui deviendra un être célèbre et prolifique. Au 18è siècle, la jeune Aure reçoit de son père une boite à musique.  Cette nuit là, elle s’endort et rêve d’un étrange homme aux cheveux longs et noirs, qui deviendra son seul ami et confident. Qu’est-ce qui relie ses deux époques, et ces destinées si différentes ?

C’est une nouvelle très plaisante et très bien écrite. Le thème abordé est très intéressant et bien traité, j’ai beaucoup apprécié l’utilisation du personnage de Léonard De Vinci et ce qui fera le lien entre les deux époques contées. C’est une très belle histoire qui emporte son lecteur. J’ai beaucoup apprécié le style de Bettina et serait ravie de relire quelque chose d’elle.

Le lamento des ombres est vraiment un super recueil de nouvelles avec un thème, un fil conducteur que j’ai adoré, la musique et la musicalité ^^ Les 8 nouvelles sont toutes différentes, de part leur style, la longueur, leur traitement du thème, les histoires empruntes de fantastique.

Les enfants de Walpurgis c’est 8 auteurs à découvrir ou redécouvrir, 8 très bons, voire excellents moments de lecture. 8 nouvelles qui transportent le lecteur sur des rythmes effrénés ou lancinants, sur des tempos mélancoliques ou endiablés. 8 univers où les sons, la musique rendent amoureux, fous ou heureux, où les mélodies vous déchirent, vous délivrent, vous condamnent, vous bouleversent…. 8 récits où le lecteur est embarqué sur des harmonies nées des plumes de nouveaux auteurs fantastiques, portés par leur musicalité et leurs messages.

Bravo aux éditions du Chat Noir pour ce recueil et vivement ma lecture des autres recueils qui m’attendent dans la bibli !

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Punk’s not dead d’Anthelme Hauchecorne

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Midgard Editions, 461 pages, 16,50€

4ème de couverture

À quoi l’Apocalypse ressemblerait-elle, contée par un punk zombi ?
Qu’adviendrait-il si le QI des français se trouvait d’un coup démultiplié ? Un grand sursaut ? Une nouvelle Révolution, 1789 version 2.0 ?
Est-il sage pour un mortel de tomber amoureux d’un succube ?
Les gentlemen du futur pourront-ils régler leurs querelles au disrupteur à vapeur, sans manquer aux règles de l’étiquette ?
Comment se protéger des cadences infernales, de la fatigue et du stress au travail, lorsque l’on a le malheur de s’appeler « La Mort », et d’exercer un métier pour laquelle il n’est pas de congés ? 
Autant de sujets graves, traités entre ces pages avec sérieux. Ne laissez pas vos neurones s’étioler, offrez une cure de Jouvence à vos zygomatiques. Cessez de résister, accordez-vous une douce violence…De toute évidence, PUNK’S NOT DEAD a été écrit pour vous.

Mon avis

Définitivement fan du style d’Anthelme Hauchecorne !!!

Merci à Anthelme Hauchecorne et aux Editions Midgard pour ce partenariat !

J’ai vraiment beaucoup aimé ce recueil de 13 nouvelles, 13 histoires qui montrent l‘étendu de l’imagination de l’auteur, de son besoin de faire passer des messages de manière percutante et fun ! Toujours des sujets graves, traités de façon intelligente et non rébarbative. De la folie des hommes dévastant notre planète, à l’évolution engendrée par le chaos social, une palette de thèmes et de personnages habillement croqués, prennent vie sous la plume aiguisée et fluide d’Anthelme Hauchecorne. On sent parfois que des nouvelles datent un peu dans le sens où le style est peut-être plus balbutiant mais dans l’ensemble, 13 bijoux de précision, de beauté et de noirceur mêlés, de réflexion.

Le livre est magnifique ^^ La couverture est belle, je m’en lasse pas de la regarder (surtout quand on sait qui est en couv’), et les illustrations de Loïc Canavaggia sont superbes, je ne serais que trop vous conseiller de découvrir son coup de crayon. Chacun de ses dessins illustrent à la perfection les nouvelles d’Anthelme. A chaque fin de nouvelle, je revenais à l’illustration et je m’émerveillais des détails, de la justesse de l’interprétation. Vraiment bravo !

Autre élément génial dans ce recueil, les backstages, 2 ou 3 pages dans lesquelles Anthelme Hauchecorne, nous livre quelques clés sur la nouvelle, si elle est issue d’un appel à texte, le sujet devant être traité, son envie de faire passer tel ou tel message; si la nouvelle a été primée ou pas, ou encore ses influences musicales, lors de l’écriture du texte. C’est vraiment intéressant et montrent à quel point, il s’investit dans son écriture.

Difficile de dire quelle nouvelle j’ai préféré, je pense que certaines m’ont marquées plus que d’autres certainement quand le thème me touchait plus mais dans l’ensemble, j’ai passé 13 excellents moments de lecture ^^ Peut être une préférence pour la première, Décembre de cendres, où on est plongé dans le post-apo dès les premières lignes, ou La grâce du funambule qui se déroule à Roubaix ou encore La guerre des Gaules, où nos pires cauchemars deviennent réalité. Non décidément, c’est trop difficile de choisir !

Décembre de cendres, est une très belle nouvelle, mettant en scène Eva qui habite Brûle-Peste. Budapest post-apocalypse, où pour aider sa mère malade à se soigner, Eva va devenir Scropailleuse, un sort peu enviable, un « métier » où les plus fluets excellent, puisqu’il s’agit de rechercher dans les ruines de la ville des vestiges de l’ancien temps (conserves, bijoux, tableaux, alcool,…). Mais ces zones sont instables; le travail est dangereux, et les employeurs intraitables.
Quelle entrée en matière ! Cette nouvelle est très travaillée, superbement bien écrite, on est véritablement transporté dans le monde post-apo fantastico-réaliste et social ^^ Une leçon de vie pour Eva. Et pour nous ?

Sarabande mécanique est une nouvelle steampunk ^^ Dans le système planétaire Elisabeth IV, sur une planète quelque peu inhospitalière (mais ça n’a pas empêché les hommes de la coloniser ^^) Lord Patton et Edward Fleetwood attendent les témoins de leur duel… Une histoire comico-tragique, mêlant habillement les thèmes des classes sociales, du pouvoir, des conflits générationnels,… Le côté steampunk est très réussi, détails vestimentaires, vocabulaire, technomancie,… Une réussite agrémentée de références au cinéma de Kubrick.

No future. Le 25 décembre 2012, Johnny Rotten prend la plume pour écrire son témoignage, son testament. Suite à la Super Grippe, les survivants se sont faits rare mais ce n’était que la première étape de la destruction de l’Humanité par Mère Nature…. No future, ou l’apocalypse selon un zombi punk ! Nouvelle déjantée sur le retour de bâton de Mère Nature dans la face des êtes humains dépourvus de bon sens ! Tout ça est ma foi… assez juste !

C.F.D.T. Une légende existe sur un manoir hanté. Le père Gracchus, s’y rend pour l’exorciser mais au lieu d’y parvenir, il se retrouve témoin du legs du fantôme à une drôle de Confrérie…  De son côté, un viking recherche 3 jeunots jamais revenus de la chasse aux dragons…. Deux mondes qui vont se croiser… J’avoue avoir moins accrochée à cette nouvelle. J’ai bien aimé y retrouver des dragons, des fantômes. Mais je l’ai trouvé assez mal construite comparée aux autres nouvelles du recueil. Elle date de 2007, je pense que depuis Anthelme s’est doté un style plus percutant qui lui sied mieux. Ici c’est plus faible, sympa mais sans plus.

Sale petite peste, est une nouvelle tirée d’Hommage à Sir Terence ! 1349, la Mort est submergé de boulot avec l’épidémie de peste qui traverse l’Europe, la Pestilence nie y être pour quelque chose, bizarre… La Mort se rend chez M. Marasme, mort depuis 6 mois, recueillir son âme malgré le retard du à la pandémie. A sa grande surprise, il découvre que Mme Marasme est enceinte mais de moins de 6 mois, que se passe-t-il ? Qui se cache derrière ça ?
Je l’avais donc déjà lu, et c’est une nouvelle que j’adore ! Déjà le personnage de la Mort est un de mes préféré et je trouve d’Anthelme a su plus que très bien exploiter ce perso dans la lignée de Terry Pratchett ! Et on assiste à la naissance d’un personnage intéressant ! Du tout bon !

Les gentlemen à manivelle, est une nouvelle assez courte. L’histoire d’Eugénie au service de Maitre Brimborion. Maitre tête en l’air ou décarochant qui confond ses automates, les uns avec les autres. Heureusement il y a Eugénie et son sens inouï de la répartie !!! Un zeste de steampunk et une grosse dose d’humour, pour une nouvelle sur les robots un peu moins engagé que les autres nouvelles mais avec une fin très sympa ! Un gros plus pour les échanges entre Eugénie et Maitre Brimborion !

La guerre des Gaules, Énorme nouvelle ! Imaginez que le parti Nouvelle France (même si celui qui souhaite la fermeture des frontières, la sortie de l’Euro,…) gagne les élections de 2029. 5 personnalités reviennent sur cet événement qui plonger la France en guerre civile, car les pauvres sont toujours plus pauvres, les riches toujours plus riches, et  l’Europe s’en lave les mains… Et si pour s’en sortir, l’homme devait évoluer ? Sur un ton tantôt badin, tantôt hautin, tantôt beauf et tantôt aristo, à l’image des personnages interviewés , on découvre que la France devient après la victoire des extrémistes et des cons… Et nous ne sommes pas à l’abri que ça nous tombe sur le coin de la gu*ule… Sauf qu’on n’aura pas la chance d’évoluer … si ?  Une nouvelle marquée par un engagement sur un ton humoristique mais caustique et dénonciateur une série de thèmes sérieux et graves sont abordés, une excellent façon de faire passer le message (sur les différences, la société qui nous veut faire de nous des moutons, des abrutis, plus facile à manipuler). Une réussite !

Voodoo doll est une nouvelle assez courte, nous contant la nouvelle affaire d’un privé  chargé de retrouvée une jeune fille Angélique, qui a fuit son domicile. On decouvre un privé désabusé, une sorte d’anti-héros.  Anthelme Hauchecorne change de registre et se met au noir, et ça lui va plutôt bien ! A quand un polar, made in Hauchecorne ?

De profondis nous fait est une révélation, les dragons existent ! Ils vivent dans les profondeurs abyssales de nos océans. Mais leur nombre se réduit depuis peu. Que se passe-t-il ? Qui ou quoi s’en prend aux derniers géants ? Une nouvelle originale, l’accent est porté sur l’imagination qu’inspire le monde des mers et des profondeurs inexplorées. Mystères et créatures étranges. Moi aussi quand je vois les reportages sur tout ce qu’on aurait à découvrir dans le fond des océans, ça fait travailler mon imaginaire, j’ai beaucoup aimé !

La ballade d’Abrahel, une réécriture de conte lorrain. Martin, éleveur de brebis est marié à Martine. L’union n’est plus si heureuse, Martin reluque un peu trop la jeune et jolie Catherine. Mais Martin est dupé, Catherine n’est pas celle qu’il croit. La nuit, le succube reprend son apparence, et rentre dans son monde. Où il cherche à racheter un objet particulier mais là bas, tout se paie en âme… Une nouvelle qui m’a beaucoup plut! Le démon est plus qu’il n’y parait, que ce que l’on en voit. J’ai beaucoup aimé la fin.

Buto atomique, une nouvelle un peu en marge des précédentes, mélange de réel et de fantastique. C’est au lecteur de se faire son propre avis et de choisir. Un patient confie à son médecin la façon dont il a miraculeusement survécu à des radiations. Mais pour comprendre comment il a pu guérir, il lui faut raconter comment il a été contaminé. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, belle et gracieuse comme le thème de la danse développé ici. Très originale sur des sujets qui m’ont touchée. Je recommande !

La grâce du funambule, ou quand un jeune diplômé de Roubaix, souhaite quitter la ville et son homme pour rejoindre Paris et vivre son rêve. Julian est comme un funambule, en équilibre, obligé d’avancer pour ne pas tomber, pas possible de faire demi-tour. Une quête d’idéale dans un monde corrompu. J’ai été touché par cette nouvelle. C’est la seule qui n’a pas de touche fantastique, un défi pour l’auteur, réussi. J’ai adoré, les personnages, la façon de rendre hommage à Roubaix, à son passé historique, ses écoles de mode, tourné vers l’avenir, où une certaine misère sociale évolue dans un monde de strass et de paillettes, deux mondes opposés mais pourtant soudés. Une nouvelle « blanche » très réussie.

Le roi d’Automne, quand Dawn retrouve enfin l’Univers du Sidh qu’elle a tant adoré !!! (oui je parle de moi à la 3ème personne ;p) Qui a lu Âmes de verre, retrouvera avec plaisir un des personnages charismatiques du livre et ceux qui n’ont pas lu auront un avant gout de ce livre fantastique ! L’action se passe avant Âmes de verre, et Ambre est adolescente. Elle est jeune et chiante! J’adore ❤ Ambre est issue d’une famille ayant pour mission de protéger les Dormeurs des Daedalos qui essaient de passer à la Surface. Les jeunes de ces familles particulières doivent une nuit de Samhain, descendre dans l’En-Deçà, acquérir la Vue et la preuve de leur passage là bas, une arme ou un Daedalos ! Bref, une mission périlleuse. Ambre réussira-t-elle ? Est-elle vraiment maitresse de ces choix ? Une nouvelle que j’attendais et je n’ai pas été déçue, retrouver l’En-deçà, les Daedalos, l’étrange famille d’Ambre, un régal ! J’espère que cette nouvelle vous donnera envie de vous jeter sur le Tome 1 du Sidh, ça vaut vraiment le coup !

Voilà, à part un ou deux nouvelles que j’ai trouvé en-deçà des autres, j’ai vraiment beaucoup aimé ce cercueil de nouvelles ! Je regrette de ne pas avoir Baroque’n’roll dans ma PAL mais j’attends sa réédition (si je me trompe pas, ça devrait avoir lieu un jour), histoire d’avoir un aussi joli ouvrage que ce Punk’s not dead !!!!

Ces 13 nouvelles à leur manière plus ou moins développée, font réfléchir, abordent sur le ton de l’humour, de la dérision (permit par l’Imaginaire), des sujets sérieux et graves. Je n’ai pas eu l’impression qu’on voulait me donner des leçons, mais plutôt me permettre de réfléchir, de développer ma propre opinion, de m’intéresser à des sujets importants, sur des questions sociales et environnementales. Mais surtout Punk’s not dead est un recueil qui emporte son lecteur dans plusieurs univers et qui le fait réfléchir et moi c’est ce que j’aime dans mes lectures ^^ Une écriture belle, intelligente, fluide, un style percutant, de magnifiques illustrations, je vous recommande l’auteur et l’ouvrage !

Bonne lecture 😉

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JLNN

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