Un grand MERCI à Claire / Agnah’s World chez qui j’ai gagné ce roman lors d’un concours !

Black Moon, 16 €, 450 pages
4ème de couverture
Un ciel de sang.
De la neige à perte de vue.
Et une forêt de pins. Des pins qui dévorent tout.
Demain. L’Hiver engloutira le monde.
Johan refuse de s’agenouiller devant le sort.
Par amour, il décide de retrouver celle qu’il aime.
Par amour, son frère, Théo, va lui ouvrir la voie.
Par amour, ses amis laissent tout derrière eux pour l’accompagner.
Pour cela, ils devront pénétrer jusqu’au cœur des ténèbres…
Au cœur de leurs propres ténèbres.
Résumé
2035, -31°C. A Aurillac comme sur la planète entière, l’Hiver s’est installé, les océans ont gelés, la neige a tout recouvert, le Crépuscule baigne les villes dans un ciel de sang. Une armée de pins vampires, la Malsève, a presque tout envahi et la Société est complètement désorganisée. C’est dans contexte, que Johan décide de tout quitter pour retrouver sa bien-aimée Léa qui a du suivre ses parents à Bergerac. Par amour, il est prêt à risquer sa vie. Dans sa périlleuse aventure, il sera accompagné de Théo son grand frère, Fanie, leur sœur de cœur, et Khalid son ami d’enfance.
Mon avis
L’auteur nous lâche dans un monde quasi apocalyptique où la Malsève étend ses racines et où le Crépuscule remplace le Jour. C’est un univers sombre, noir, froid et oppressant. J’ai été happé dès le début, la lecture va vite. C’est très rythmé même si j’ai trouvé que ça perdait un peu en vitesse à l’arrivée de nos héros à Bergerac mais ça ne dure pas longtemps, on repart dans l’action jusqu’à la fin. Sur leur chemin, ils croisent des créatures engendrées par la Malsève assez terrifiantes mais aussi des humains tels qu’on n’aimerait pas en croiser tous les jours. Rajouté au froid ambiant, j’en ai eu des frissons!
L’auteur a une écriture fluide, le vocabulaire est très travaillé, certains passages sont poétiques et métaphoriques, c’est agréable à lire et j’ai vraiment été prise dans l’histoire. Un panel de sentiments est développé tout le long du roman : l’amour, la détresse, la peur, l’espoir, la déshumanisation, … Mais bien que le monde semble vivre ses derniers hivers, il y a des lueurs d’espoir.
L’auteur ne se prive pas de faire quelques clichés (sur les nationalités, les histoires d’amour, etc.) mais c’est uniquement pour mieux les abattre et nous pousser à la réflexion.
En parlant de réflexion, Jean-Luc Marcastel nous offre une réflexion sur l’Humanité intéressante et poussée.
Dans cette ambiance de fin du monde, il y a ceux qui privilégient l’entre-aide, qui gardent espoir et foi en un avenir même s’il est plus qu’incertain et qui se battent pour ne pas perdre leur humanité et leur âme. Et il y a ceux qui ont abolit les codes, qui vivent « sans foi, ni loi », qui en deviennent égoïstes et cruels, que la peur de disparaître a rendu fou ou plus monstrueux que les créatures engendrées par la Malsève. C’est là que prend tout son sens la locution latine Homo homini lupus est (de Plaute et reprises par d’autres auteurs) : L’homme est un loup pour l’homme !
L’histoire flirte souvent avec le fantastique, les êtres vivants évoluent au contact de la Malsève et/ou des radiations du Crépuscule, des êtres humains développant certains pouvoirs. Quelques personnes pourront trouver cela invraisemblable mais j’ai trouvé que c’était très bien amené dans le récit. Il est vrai que rien pourtant ne le laisse entrevoir dans le 4ème de couverture.
J’ai apprécié les personnages, on s’attache à eux. Ils ne sont pas parfaits, ils ont leurs forces et leurs faiblesses. Johan est froid et sombre. Il a perdu sa mère jeune et s’est créée une double personnalité appelée « Corbeau » pour ne pas souffrir. Elle prend le dessus dès qu’un évènement difficile ou traumatisant arrive. Ce corbeau est insensible, logique et sans état d’âme. Johan décide de retrouver Léa parce que c’est la seule qui a vraiment su voir en lui. Théo, le frère de Johan, est un ancien militaire, il est comme un chevalier de l’ancien temps, droit et altruiste. Il a pourtant des secrets. Fanie est une jeune eurasienne, qui n’est pas aimée de ses parents qui voulaient un fils et qui lutte pour se faire une place dans ce qu’il reste de ce monde et dans le cœur de Johan. Enfin, Khalid est celui qui ajoute une touche d’humour et de réflexion (ah son grand père qui faisait des babouches… !), il est toujours prêt à aider ses amis.
J’ai beaucoup aimé l’histoire, l’atmosphère oppressante et sombre, les personnages et leur évolution, la réflexion sur l’humanité. L’action se passe en France et je trouve que c’est vraiment pas mal, je connais peu d’histoires de ce type se passant chez nous.
J’aurai aimé avoir plus d’informations sur la Malsève parce qu’on a qu’un bref aperçu de son mode de fonctionnement. Toutefois, l’histoire se comprend parfaitement sans ça. Et même cela contribue à maintenir une tension dans l’histoire, la Malsève et le Crépuscule restant un mystère.
Les « triangles » amoureux, c’était un peu en trop pour moi, mais ils ne prennent toute la place dans l’histoire donc je suis passée très facilement au dessus.
Je ne suis pas déçue par la fin, mais pas convaincue non plus, il y a des choses que j’ai trouvé de trop (je n’en dis pas plus pour ceux qui le liront). Mais l’ensemble est bien mené.
C’est une très bonne surprise, je ne connaissais pas Jean-Luc Marcastel et je trouve qu’il écrit très bien. Je ne suis pas contre découvrir autre chose de lui.