Maman a tort de Michel Bussi

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Edition Presses de la cité, 509 pages, 21€50

4ème de couverture

Rien n’est plus éphémère que la mémoire d’un enfant.
Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit.
Il est le seul… Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide.
Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple.
Car déjà les souvenirs de Malone s’effacent.
Ils ne tiennent plus qu’à un fil, qu’à des bouts de souvenirs, qu’aux conversations qu’il entretient avec Gouti, sa peluche.
Le compte à rebours a commencé.
Avant que tout bascule. Que l’engrenage se déclenche. Que les masques tombent.

Qui est Malone ?

Résumé

Aéroport du Havre. Malone attend devant le guichet que la dame de l’aéroport vérifie les passeports, le sien et celui de sa maman. L’hôtesse se pose des questions. Le petit réagit bizarrement quand elle lui parle de sa maman. Toutefois, la mère ne correspond pas aux personnes qui sont recherchées par la commandante Augresse. Marianne Augresse recherche un tueur en fuite, son complice, ainsi qu’une jeune femme. C’est sans doute que le petit est perturbé de prendre l’avion pour la première fois. Quand à la commandante, elle suit la piste de d’un tueur. La vie d’un gamin est en jeu. Peut-elle encore les arrêter ?

Mon avis

Dévoré en 3 jours, Maman a tort est encore un très bon Michel Bussi ^^

Marianne Augresse, commandante de police, recherche Timo Soler, un des 4 responsables du casse de Deauville qui a eu lieu quelques mois auparavant. 2 des voleurs sont morts, Timo Soler a pu s’enfuir avec un autre complice. Depuis, blessé, Timo se cache en ville mais pas moyen pour la police de mettre la main dessus. Si l’enquête ne piétinait pas autant, la commandante n’aurait certainement pas prêté attention à cet appel d’un psychologue solaire qui s’inquiète pour l’un des enfants qu’il voit. Un petit garçon de 3 ans et demi qui raconte que sa maman n’est pas sa maman. Et que sa peluche Gouti lui parle. Qui a des peurs étranges, peur de la pluie, peur des ogres. Qui parle sans cesse de château, de bâteau-pirate, et de fusée. Des souvenirs ? Mais aucun endroit en Normandie ne ressemble à ce que raconte Malone…

Intriguée, Marianne décide de mettre un élève stagiaire sur une discrète enquête de voisinage dans l’entourage des parents de Malone le petit garçon qui prétend que ses parents ne sont pas les siens. Pendant, ce temps, Timo Soler refait surface et échappe de nouveau à la police. Qui sont ses complices ? Les enquêteurs soupçonnent Alexis Zerda, d’être le 4ème membre du casse de Deauville. Ce dernier n’est pas un enfant de coeur, il a déjà plusieurs morts à son actif. S’il est bien le 4ème homme, la police va devoir la jouer serré.

Pendant, ce temps, les parents de Malone s’entretiennent avec la directrice de l’école du petit. Ils ne comprennent pas pourquoi le psychologue Vasile Dragonman s’obstine. Malone est leur fils, il a juste beaucoup trop d’imagination. En tout cas Amanda et Dimitri Moulin sont furieux. Mais Vasile a pris cette histoire trsè à cœur et suite à son coup de fil à la commandante, décide d’aller la voir directement sans passer par l’appui de l’éducation nationale.
Le soir, Malone attend la nuit avec un mélange d’impatience et de peur. Il sait que Gouti va comme chaque nuit lui raconter une des ses histoires. Un peu compliquée mais si belle et essentielle, qu’il ne doit pas oublier. Mais quand l’histoire est finie, Malone a peur, il ne voit plus que du rouge, partout.

L’intrigue est de nouveau extrêmement bien ficelée. En 2 chapitres, on retrouve ce sentiment d’être perdu, mené en bâteau, entre un petit garçon débrouillard, bavard et pourtant fragile, qui ne serait pas l’enfant de ses parents ? Et une affaire de casse, de vol à Deauville, de deux malfrats en fuite et recherchés. Michel Bussi a encore réussi à faire une intrigue en pelote qui se déroule au fur et à mesure des pages. On arrive à relier certaines choses entre elles mais il faut l’éclairage de l’auteur pour tout remettre à sa place. Les indices sont pourtant là, semés dans les chapitres. Personnellement, j’en ai repéré quelques uns.

J’ai beaucoup aimé cette histoire notamment celle de Malone. Qui est-il ? Qui se joue de nous ? On s’attache à ce petit garçon et on a envie de savoir ce qu’il sait, ce qu’il croit savoir. Comment sa peluche peut-elle lui raconter ce qui se passe quand il n’est pas là ? Que lui raconte-elle la nuit ? J’ai adoré les contes de Gouti. J’aurai même aimé en lire un ou deux de plus ^^ Les explications sur la mémoire sont très intéressantes sans que ça soit non plus pesant et trop long.
Marianne est l’autre personnage attachant du récit. Cette femme qui a presque 40 ans qui domine son petit monde mais qui n’est pas aussi forte que l’image qu’elle donne. Elle a envie de fonder une famille mais est désespéramment seule. Heureusement, il y a Angélique son amie, a qui elle peut se confier.

De nouveau, on retrouve la Bussi Touch suspense, mystère, apparences trompeuses ou pas. On se fait des nœuds au cerveau pour comprendre où veulent en venir les personnages. Et pourtant tout est là devant nous !
Par certains aspects, la fin est peu « border line » mais je pourrais presque comprendre le choix des personnages. On peut se poser la question, à la place d’untel ou d’un autre, qu’aurais-je fait ?
Et puis, il y a quelques clins d’œil au métier d’auteur de polar, comment accrocher le lecteur, continuer à le surprendre, le fait d’avoir un style qui permet une lecture rapide qui empêche le lecteur de se poser milles questions . Etc. J’adore c’est exactement ce que j’avais déjà dis dans mes chroniques ^^

Toutefois, je l’ai trouvé un peu en dessous d’autres textes lus. Le style est toujours simple et efficace mais j’ai été moins charmée que pour N’oubliez jamais ou Nymphéas noirs. J’avais compris bien plus de choses que d’habitude. Trop rodée au style ? Ou est-il vraiment moins nébuleux que les précédents ? Puis, il y avait quelques petites choses qui m’ont agacée mais sur des choses toute personnelle que les lecteurs ne verront pas tous de la même façon. Et puis, les personnages ne m’ont pas semblé aussi travaillés quand dans les romans précédents. A part Malone bien sur. Peut-être un choix ? Bon, ça ne m’empêchera pas de continuer à lire cet auteur que j’aime beaucoup.

Merci à Presses de la Cité et Babelio pour cette masse critique, et l’occasion de lire ce roman dès sa sortie ^^

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Mourir sur Seine de Michel Bussi

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Editions des falaises, 9€, 470 pages

4ème de couverture

Un meurtre… huit millions de témoins.
Sixième jour de l’Armada. Un marin est retrouvé poignardé au beau milieu des quais de Rouen ! Quel tueur invisible a pu commettre ce crime impossible ? Quel étrange pacte semble lier des matelots du monde entier ? De quels trésors enfouis dans les méandres de la Seine sont-ils à la recherche ? Quel scandale dissimulent les autorités ?
Une implacable machination… qui prend en otage huit millions de touristes.
Une course effrénée contre la montre avant la parade de la Seine. L’histoire de la navigation en Seine, stupéfiante et pourtant bien réelle, livre la clé de l’énigme. Les quais de Rouen, le cimetière de Villequier, les rues médiévales de Rouen, le marais Vernier… deviennent autant de scènes de cette enquête défiant l’imagination.

Résumé

1983, Muriel, sa fille Marine et son époux se rendent au Marais Vernier. Le mari de Muriel est un plongeur émérite et sa fille d’une dizaine d’année l’accompagne. Pendant qu’ils plongent, en général, Muriel se promène et découvre les environs. C’est ce qu’elle décide de faire ce matin-là, une ballade dans les bois même si la chasse est ouverte. Quand Marine et son père ressortent de la Seine, Muriel n’est pas là à les attendre avec les serviettes chaudes comme elle le fait d’habitude. Ils partent à sa recherche. Seulement, il est trop tard…

25 ans plus tard, la ville de Rouen vit les premiers jours de l’Armada. D’un voilier mexicain, un matelot plonge dans la Seine, il fait sensation. Mais les raisons de son saut reste obscur pour tous même de l’équipage. Il écope de 4 soirées sans permission. Le premier soir où il peut sortir, il se rend à la Cantina s’amuser avec ses camarades. Il ressort de là au bras d’une jolie blonde. Le lendemain matin, à l’aube, un artiste-peintre va découvrir le corps du jeune homme sans vie devant le voilier mexicain, le Cuauhtémoc.

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Mon avis

Une très bonne lecture ^^

J’aime beaucoup Michel Bussi, sa façon de construire ses histoires et son style. Ce livre est très bien, mais en ayant lu des titres plus récents, on sent qu’il n’avait pas encore trouvé sa « patte ». Cependant, Mourir sur Seine est une très bonne lecture ! Donc imaginez la suite ^^ Bref, Michel Bussi est un auteur à lire !

Suite à la découverte du corps d’Aquilero un matelot mexicain, une enquête policière démarre. Ce marin a été retrouvé mort devant le voilier le Cuauthémoc présent à Rouen pour l’Armada. Pour la police, c’est l’horreur, en pleine Armada, ce meurtre va bouleverser les festivités, attirer les journalistes prêts à descendre la tradition de l’Armada et terrifier les touristes. Le commissaire Paturel et son équipe doivent aller vite. Ils commencent leur enquête dès la découverte du corps. Le jeune homme s’était fait remarquer en sautant du mât du voilier dans la Seine. Les policiers retracent sa soirée, boite, danse, alcool, etc, et départ de la Cantina au bras d’une jolie fille. A-t-elle un lien avec le meurtre ? Quelques heures plus tard, le légiste affirme qu’Aquilero est mort à 2h du matin, à la sortie de la Cantina mais le corps ne présente aucune manifestation de la décomposition, et il n’a été découvert que 4h plus tard. Pourquoi ? Comment est-ce possible ? Et puis surtout, qui en voulait à ce marin ? Un mari jaloux ? Un vol qui a mal tourné ? Les inspecteurs vont émettre des hypothèses parfois assez farfelues mais si la vérité l’était tout autant ?
Pendant, ce temps, une journaliste Maline est missionnée par le directeur du SeinoMarin lui demande de suivre l’Armada et l’enquête et de faire un papier sur le sujet…

Le lecteur découvre l’équipe d’inspecteurs. Des personnages sympathiques mais, en dehors du commissaire, peut-être un peu trop survolés pour être attachants. Le commissaire Paturel, 30 ans de service, du caractère, deux enfants en garde alterné, et qu’il a justement pour les vacances, des comptes à rendre au Préfet,… Colette, la cinquantaine, autant d’années de carrière que le commissaire, dans son équipe depuis presque autant, ils se connaissent très bien. Ovide celui qui émet des hypothèses et des théories improbables mais qui sont souvent les bonnes pistes à suivre. Jérémy, stagiaire, blouson de cuir, sourire en coin et chewing-gum. J’ai eu beaucoup de plaisir à suivre l’enquête et les découvertes de cette équipe même si on sent que les liens entre eux auraient pu être un peu plus développés, la psychologie un peu plus détaillée. Il y a des passages assez prévisibles mais on sent déjà une maîtrise de l’auteur dans la recherche de la crédibilité scientifique mais sans assommer le lecteur de détails, de théories. Bref, pas les experts 😉 mais ça prend très bien !

Et puis, on suit Maline, journaliste professionnelle. Jolie jeune femme qui n’est pas encore prête à se poser. Elle a une source d’information au cœur même de la police et  elle suit  donc l’enquête de très près. Elle va même déduire plus de choses des éléments communiqués par son informatrice. Pour son article au SeinoMarin, elle va devoir rentrer Olivier Levasseur, relation presse de l’Armada. Une rencontre qui ne va pas la laisser de marbre. Maline va contribuer sans le vouloir à l’enquête et bien sur, elle va se retrouver dans une situation compliquée ^^ Elle est attachante, spontanée et intelligente. Je pensais en apprendre un peu plus sur Maline, il y a des choses que regrette de ne pas avoir été un peu plus développée. Même si je comprend pourquoi. Maline connait le commissaire qui ne sera pas surpris de la retrouver plusieurs fois sur son chemin.

Dans Mourir sur Seine, j’ai retrouvé le style de l’auteur : l’art de mettre en place des fausses pistes, de faire naître des doutes chez le lecteur, de le surprendre avec une tournure inattendue des événements. On sent que le style dans la construction de l’intrigue doit encore d’affirmer un peu, ce que l’auteur a brillamment réussi dans ses derniers romans. Il y a déjà la fluidité et le rythme tant apprécié de ses romans, grâce à l’alternance des points de vue : police/ Maline et des chapitres courts. Il y a parfois des maladresses comme des répétitions dans la description des personnages ou certains dialogues mais il faut bien se rôder ^^

Malgré celà, j’ai été happé dans l’histoire. Je me suis torturée les méninges pour trouver l’astuce, faire le tri entre faux semblants, fausses pistes et rebondissements. J’adore échafauder des théories, me faire des nœuds au cerveau, parfois même compliquer l’intrigue plus qu’elle ne l’ai en réalité ! L’auteur réussit à installer la paranoïa de Maline chez son lecteur, comme elle, j’ai vu des complots, des coupables partout. Tout le monde s’est mis à être le suspect, le coupable idéal !

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui se passe pendant l’Armada de Rouen donc. J’ai appris beaucoup de chose que je ne connaissais sur cet événements, sur la ville, sur la piraterie, les légendes du coin,… vraiment très intéressant. Les légendes et la piraterie sont vraiment ce que j’ai aimé le plus ici. De plus, l’Armada est un magnifique décor pour cette intrigue. Cette lecture m’a donné envie de m’intéresser plus à l’histoire riche de Rouen, la prochaine fois que j’irai. Et aussi d’assister un jour à une Armada.

amerigo-vespucci-armada-2013 rouen1La prochaine est en 2019…. c’est loiiiiiiiiin

Ce n’était pas aussi tordu que dans d’autres romans de l’auteur, on sent parfois qu’il s’agit d’un de ses premiers romans, mais, comme j’avais pu déjà le lire pour mon autre chouchou Franck Thilliez, les premiers romans sont déjà très bons, y a déjà du niveau, on sent déjà le gros potentiel de l’auteur qui arrive à se jouer de nous ^^

Petit bémol,  il y a des répétitions qui donnent trop d’éclairage sur la vérité et il y a quelques coquilles, mais ma foi, rien qui ne gâcha ma lecture 🙂 J’ai passé un très bon moment, et j’espère sortir bientôt de ma PAL énorme, les autres romans que j’ai de Michel Bussi 🙂

Mention spéciale, au titre du roman qui bien sur, laisse en tête la chanson de Dalida… Comme le titre un avion sans elle… Où comment réussir à avoir une chanson en tête pendant des jours, qui n’a « rien à voir » avec l’histoire du roman…

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N’oublier jamais de Michel Bussi

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Presses de la Cité, 21,90€, 504 pages

Sortie : mai 2014

4ème de couverture

« Vous croisez au bord d’une falaise une jolie fille ?
Ne lui tendez pas la main !
On pourrait croire que vous l’avez poussée. »

Il court vite, Jamal, très vite. A cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper. A Yport, parti s’entraîner sur la plus haute falaise d’Europe, il a d’abord remarqué l’écharpe, rouge, accrochée à une clôture, puis la femme brune, incroyablement belle, la robe déchirée, le dos face au vide, les yeux rivés aux siens. Ils sont seuls au monde ; Jamal lui tend l’écharpe comme on lance une bouée.
Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, gît sous les yeux effarés de Jamal le corps inerte de l’inconnue.
A son cou, l’écharpe rouge.

C’est la version de Jamal.
Le croyez-vous ?

Résumé

Jamal travaille dans un centre psy. Il passe actuellement une semaine de congés à Yport en Normandie. Une occasion pour lui de s’entrainer à courir sur la plus haute falaise d’Europe. Car Jamal a un rêve, être le premier handicapé à participer et finir l’Ultra Trail du Mont Blanc. Sa revanche sur la vie. Un matin où il s’en va courir, il trouve accroché à un grillage une belle écharpe rouge. Etrange. Quelques mètres plus loin, une jeune femme se tient au bord de la falaise. Sa robe déchirée, en larmes, elle lui demande de la laisser et de s’en aller. Mais Jamal profite de cette écharpe pour tenter de la raisonner, il la lui lance comme on lance une bouée à la mer, façon désespérée de lui faire renoncer à sa décision plus désespérée encore. Mais la belle inconnue se jette malgré tout dans le vide. Jamal la retrouve avec deux autres témoins au pied de la falaise. La suicidée a l’écharpe autour du cou. Comment est-ce possible ?

Et ce flic, qui arrivé sur les lieux, parle de meurtres ? Que se passe-t-il ?

Mon avis

Quand Babelio m’a proposé le nouveau roman de Michel Bussi, en Masse Critique Exceptionnelle, je n’ai pas pu refuser ! J’avais été charmé et « pertroublée » par Nymphéas Noirs et j’avais envie de renouveler l’expérience et confirmer ou non, mon coup de coeur pour cet auteur! Alors ? C’EST CONFIRME !!!!

Coup de coeur !

De nouveau, Michel Bussi entraine son lecteur dans une intrigue travaillée et subtile, qui ne va pas là où on l’attend.

Jamal nous raconte son histoire. Étrange mais pourtant, il nous l’assure cette dernière malgré les apparences va bien se terminer. Il sera pourtant soupçonné d’avoir tuer la belle inconnue de la falaise. Nous lecteur, allons-nous croire le récit de Jamal ? Sommes-nous prêt à l’écouter et à lui accorder du crédit ? Et si on cherchait à nous embrouiller ?

Je me suis terriblement attachée à Jamal. Il a des défauts, il aime raconter des histoires, c’est encore plus difficile de ce fait de savoir si ce qu’il raconte est vrai ou pas. Mais Jamal est aussi quelqu’un de courageux et d’optimiste. La preuve : n’avoir qu’une jambe ne l’empêche pas d’avoir un rêve, un but dans sa vie. De vivre à fond et de se mettre des challenges ! Il a des principes et 5 choses qu’il a envie d’accomplir dans son existence. Cette histoire de suicide lui tombe dessus. Cela ne devrait pourtant pas l’inquiéter. Mais pourquoi, lors de l’enquête, les témoins n’ont pas la même version des événements que lui ? Pourquoi des preuves semblent s’accumuler contre lui ? Il n’est pourtant pas cinglé  ! La fille s’est jetée d’elle-même de la falaise ! Mais Jamal nous raconte-t-il la vérité ? Elle a été retrouvée étranglée. C’est donc un meurtre ?

Jamal découvre rapidement que cette mort, une jeune femme étranglée et violée, retrouvée avec une écharpe rouge  en rappelle d’autres qui ont eu lieu dans la région une dizaine d’années auparavant. Il y a-t-il là, un lien ? Doit-il creuser sur ces meurtres afin de prouver qu’il n’est pour rien dans celui qui vient d’avoir lieu ?

Je préfère volontairement ne pas donner de détails sur le récit, sur ce que vit Jamal pour maintenir le mystère. Juste que Jamal ne sera pas seul à chercher ce qui se passe. Il va rencontrer à Yport, Mona, une jolie rousse, intelligente et peu farouche, qui va croire sa version des faits et qui l’aidera comme elle peux.

Le lecteur suit le récit de Jamal, perd pied avec lui, essaie comme lui de dénouer les fils de ce mystère, ce suicide qui ne semble pas en être un. Est-ce que Jamal devient fou ? Est-il fou ? ou nous raconte-t-il la vérité ? Encore une fois, Michel Bussi maitrise l’art de dérouter son lecteur, de le mener là où il ne serait jamais allé. On s’interroge, on émet des hypothèses, on cherche la vérité. Michel Bussi maitrise les intrigues en toile d’araignée, tout en faux semblant, en vérité crue, en injustice, en doutes. A plus de mi-récit,  le lecteur ne sent toujours pas où tout cela va le mener. Puis les indices semés nous permettent de comprendre, de dénouer les fils du récit. Il reste alors à creuser la psychologie des personnages et découvrir le pourquoi après le comment !

Comme pour Nymphéas Noirs, je suis séduite par l’atmosphère créée par Michel Bussi. Et encore une fois, j’adore découvrir la Normandie et le caractère des gens de cette façon. Les paysages, le climat, la fausse tranquillité, les fais divers, … tout est conjugué pour immerger le lecteur dans l’histoire. On a envie de savoir, les pages se tournent « toutes seules ». Je n’ai pas réussi à lâcher le roman, que j’ai lu rapidement, avec peu de pauses. A lire d’une traite si possible ! Très fluide, très bien construit, très bien mené, c’est vraiment difficile de le poser.

Michel Bussi ne nous noie pas dans les expertises scientifiques, le gore et l’étrange mais il est indéniable que ces écrits sont travaillés pour surprendre le lecteur, maintenir le plus possible le suspense, pour perdre son lecteur au début et lui proposer les pièces d’un puzzle à remettre en place. J’adore ça ! C’est vraiment très bien fait.

J’ai adoré les personnages, surtout Jamal. Complexe et entier. Vraiment, je me suis attachée à lui. J’ai beaucoup aimé Mona aussi. Chaque personnage a sa part de mystère et cela ajoute de l’intérêt à l’intrigue. J’ai adoré l’histoire, être un peu malmenée par l’auteur, et surtout ne pas réussir à poser le livre avant d’avoir fini. J’ai même versé ma p’tite larme à la fin, pour dire comme j’ai été prise dans cette histoire, dans l’action.

Je conseille vraiment de découvrir Michel Bussi. Toute le monde devrait au moins en lire un dans sa vie ! Et plus si affinité. Moi ça sera plus, j’en ai déjà deux autres qui m’attendent dans la PAL !

Merci à Presses de la Cité et Babelio pour cette masse critique et cette super découverte !!!

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Apéro Polar # 1 au Furet du Nord de Lille le 11 avril 2013

305914_386638601453930_1243218813_nJeudi dernier, j’ai eu la chance de pouvoir partir plus tôt du bureau et d’aller retrouver mes amis Sophie et Nicolas, au Furet du Nord à Lille, pour assister au 1er apéro polar.

Une thématique : Le roman policer de la réalité à la fiction

Des invités de prestige : Franck Thilliez, auteur de thrillers; Michel Bussi, auteur de polars, Odile Bouhier, auteure de policier historique (les débuts de la médecine légale), Gilles Tournel, médecin légiste, responsable de l’unité médico-judiciaire de l’hôpital Salengro de Lille et Abdelkader Haroune, commissaire divisionnaire de Police, Chef d’Etat-Major de la direction départementale de la sécurité publique du Pas de Calais et Benjamin Parage, libraire expert.

Pendant 1h, nous avons pu en apprendre plus sur la place de la réalité dans les œuvres de fiction, les gouts des auteurs en matière de littérature, si pour eux le soucis du détail technique est important,…

Je vous ai préparé un compte rendu de ces échanges, attention, je ne suis pas à l’abri d’avoir mal compris ou d’avoir oublié certaines choses, j’espère que ceux qui y étaient ne m’en tiendront pas rigueur si c’est le cas. C’est un peu long aussi, merci à ceux qui auront le courage de tout lire ou en partie !

L’interview des intervenants commence même si le commissaire Haroune est en retard.

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La première question posée aux intervenants : Quelle a été l’influence de la littérature policière dans leur choix de carrière, ou encore est-ce qu’être ou non un lecteur de polars a pu les pousser à devenir auteur, médecin légiste, libraire,…

Gilles Tournel, médecin légiste a indiqué ne pas avoir choisi cette voie parce qu’il lisait ou non des polars, par contre, faire ce métier, lui a permit d’être sollicité par des auteurs, notamment Franck Thilliez comme expert. Et il reconnait que depuis le succès de certains livres mais plus encore de séries TV, beaucoup de candidats postulent parce qu’ils sont « fans » des experts par exemple !

Franck Thilliez indique que c’est plutôt son passé scientifique, le cinéma et la littérature qui nourrissent ses histoires.

Odile Bouhier avoue être une grande lectrice mais plutôt littéraire, ce sont les langues (chinois notamment) qui lui ont permit d’être très curieuse et ouverte d’esprit, elle a aussi une formation théâtrale et fait une école de cinéma (section scénario), ce sont tous ces éléments qui lui ont donné l’envie d’écrire.

Michel Bussi est géographe de formation, il a commencé la lecture avec les collections bibliothèques vertes, il a toujours aimé lire des histoires policières, il est plutôt de formation littéraire de cela lui vient l’envie de creuser plus l’aspect psychologique dans ses écrits.

Benjamin Parage avoue ne pas avoir été dans sa jeunesse un gros lecteur de livres policiers, sauf les classiques comme Agatha Christie ou Gaston Leroux, lui aussi est plutôt de formation littéraire et s’intéresse plus au côté social dans les livres policiers.

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2ème question de cet apéro polar : Quelle est l’importance de bien choisir son héros policier, le  « casting » est-il compliqué ?

Michel Bussi a fait le choix de héros non récurrents, donc il doit réinventer à chaque fois son personnage principal, son passé, ses qualités, ses défauts. Changer de décor l’aide beaucoup dans sa façon de choisir, il nous explique cela en prenant comme exemple son dernier roman qui se passe à la Réunion. Autrement, il adore se creuser la tête pour trouver de nouvelles choses à chaque fois.

Odile Bouhier a fait le choix de héros récurrents, un duo avec un policier et un scientifique entre autres. Réaliser une série de polar lui permet de développer les personnages, leurs passés, de les voir évoluer au fur et à mesure. L’action se situe au moment des années folles (1920 environ), cela lui permet de décrire ces années-là et d’évoquer également les conséquences de la 1ère Guerre Mondiale, ses héros sont donc influencés par cette époque.

Franck Thilliez, lui fait les deux, des livres avec des héros récurrents mais aussi des histoires indépendantes. Pour les histoires faisant intervenir Lucie Hennebelle et Franck Sharko, il doit anticiper les attentes des lecteurs mais également les surprendre, et faire vivre des choses différentes à ses héros. Le lecteur va exiger d’en savoir plus à chaque fois mais jusqu’à quel point peut-il aller ? Les lecteurs suivent finalement la série pour les personnages plus que pour l’histoire (mais qu’il ne faut pas négliger). Franck Thilliez cherche à raisonner comme son lecteur, si ce dernier prend la série en cours, il doit comprendre qui sont les personnages sans que pour autant cela soit redondant pour un habitué de la série. C’est beaucoup de travail. Et pour les histoires indépendantes, le travail est différent mais aussi complexe, il faut créer un nouveau personnage, avec son passé, sa vie actuelle, lui faire vivre une aventure en un seul livre qui soit complète. Il faut que le nouveau personnage soit atypique, différent ce qu’on peut trouver dans la série Hennebelle/Sharko mais aussi chez d’autres auteurs de thrillers afin que le lecteur est du « neuf » à chaque fois. Deux exercices passionnants mais demandant beaucoup de travail.

Sur ce, le commissaire divisionnaire  Haroune arrive et on lui pose également la première question : a-t-il choisi son métier parce qu’il était un amateur de lectures policières ?
Le commissaire nous indique d’abord pourquoi il a accepté de venir à cet apéro polar alors qu’il est en fonction. A titre privé, il s’intéresse beaucoup aux enquêtes criminelles, judiciaires, et sa hiérarchie est favorable à la communication sur ce thème, de plus il arrive régulièrement à la police de répondre aux questions de romanciers. Pour répondre à la question posée, il aurait plutôt été influencé par les séries policières si la fiction avait dû engendrer sa vocation, mais ça n’est pas pour cela qu’il est entré dans la police. Il reconnait que depuis le succès des livres, des séries policières, des films aussi, beaucoup de candidats se sont présentés, sans forcément savoir que la réalité est assez éloignée de la fiction. On lui demande à quel point est-ce éloigné ? Déjà il y a 4 à 5 ans de service sans spécialisation, avant de décider dans quel service on souhaite évoluer (mœurs, criminelles, …). Ensuite le métier est quand-même plus la lutte contre la moyenne délinquance que d’enquêter sur des affaires (crimes) que l’on trouve dans les romans. Il se demande d’ailleurs pourquoi autant de personnes sont passionnées par les policiers, les tueurs en série, … Il reconnait que son métier est publique et passionnant et surtout qu’il est difficile de s’en détacher au quotidien (on ne quitte jamais vraiment l’uniforme) et puis il nous fait comprendre qu’enquêter sur certaines personnes, c’est quasiment comme vivre avec elles pendant des mois, il faut être capable de gérer ce genre de choses.

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La troisième question de l’apéro polar est la suivante : A quel point  ce que l’on trouve dans les romans est crédible ?

Gilles Tournel (médecin légiste) indique qu’à la différence des romans, le médecin légiste ne travaille jamais seul, il y a toujours deux médecins pour une autopsie. Son travail est un travail d’équipe. Ce qu’on trouve dans les romans est quand-même assez loin de la réalité car il travaille beaucoup plus auprès de victimes vivantes (agression, agression sexuelle, enfants battus,…) que sur la science du cadavre. Et non, le médecin légiste ne mange pas dans la salle d’autopsie !
Notre hôte souhaite savoir ce que lui demande Franck Thilliez quand ils se voient pour un roman  ? Gilles raconte qu’il a rencontré Franck par l’intermédiaire d’un policier parce qu’il avait beaucoup de connaissances sur les violences sexuelles. En général, les questions de Franck sont très techniques afin d’être le plus proche possible de la réalité, ensuite c’est l’auteur qui décide ce qu’il conserve ou pas de ces échanges. Les dernières interrogations de Franck concernaient l’hypothermie et les violences sur les enfants. Quand Gilles ne peut pas lui répondre, il le renvoie sur des collègues plus spécialisés.

Qu’en est-il pour Michel Bussi, cherche-t-il absolument à ce « que ça fasse vrai ? »  Michel Bussi se place en spectateur, il ne commence pas par rencontrer des experts, ça n’est pas forcément intéressant dans un premier temps. Il se documente suffisamment, puis il écrit la scène comme le lecteur voudrait la lire sans trop charger de détails. Dans ses intrigues, il ne privilégie pas la dimension scientifique mais plutôt la psychologie du personnage.  Mais si l’intrigue le nécessite, il peut être amené à interroger des experts.

Pour Odile Bouhier, il y a eu un gros travail de documentation, car elle s’intéresse aux origines de la police scientifique.  Le premier laboratoire de police scientifique étant lyonnais, l’action de ses livres se passe donc là-bas, elle a du s’y installer, visiter certains lieux, rencontrer des gens. Puis, à elle d’assimiler les informations, de faire le tri et de transformer tout cela en fiction. Bien sur, il faut aussi prévoir des rebondissements pour ne pas lasser le lecteur. Elle s’inspire du passé, du réel (notamment Edmont Locard le fondateur du tout premier laboratoire de police scientifique à Lyon en 1910,  créateur de la criminalistique (forensic sciences) qui a servi d’expertise auprès de la police française, et qui allait devenir Interpol.) pour créer ses personnages.

Pour Franck Thilliez, le plus important est de trouver le bon équilibre entre la technique et l’histoire. Il aime enquêter à la façon d’un journaliste, creuser, découvrir,… Il est plutôt porté sur les aspects techniques, scientifiques et donc se documente beaucoup, rencontre des experts.

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Notre hôte fait un parallèle avec Simenon a qui la police avait indiqué que ces romans étaient beaucoup trop éloignés de la réalité, Simenon avait donc rencontré des membres de la police pour améliorer et rendre plus crédible ses histoires. Notre hôte demande au commissaire divisionnaire s’il est sollicité par des romanciers? Pas lui directement, mais les services de la police sont très régulièrement sollicités par les journalistes, des auteurs mais ils ne peuvent pas répondre à toutes les demandes, de plus en plus nombreuses.

Pour le libraire expert, Benjamin Parage, le lecteur n’est pas vraiment demandeur de réalisme ou de détails. Il est par contre attaché à la psychologie des policiers ou des criminels, c’est d’ailleurs ce qui marche le mieux en ce moment. C’est plutôt comment l’enquêteur appréhende les événements et va résoudre l’enquête qui intéresse le lecteur de polar.

Dernier point, les auteurs vont nous parler de leurs derniers écrits (sans spoiler j’espère).
Pourquoi Michel Bussi a-t-il choisi comme décor l’île de la Réunion ? Il indique que ça lui a permit de faire un livre dans un cadre enchanteur mais qui ne l’est pas temps que ça, on a beaucoup d’éléments de la vraie vie là-bas, plus social, et puis comme c’est une île, cela permet de fonctionner en huit-clos (car dans le roman, une femme en vacances disparait, son mari est suspecté, il s’enfuit avec sa petite fille de 6 ans). Il y a 3 niveaux dans l’intrigue : la traque, l’enquête, la violence réunionnaise. C’est le lieu qui a inspiré l’histoire.

Pourquoi Odile Bouhier a basé son récit dans les années 20 ? Pour pouvoir en plus de montrer l’évolution de la police scientifique, montrer les conséquences de la première guerre mondiale sur ses personnages, sur la France, sur les autres pays. Le dernier livre va parler des tous premiers tests de Rorschach ou psychodiagnostic, des névroses des soldats, du traumatisme de la guerre, etc.

Quand à Franck Thilliez, pourquoi des recherches sur l’hypothermie, pourquoi ce thème ? Pour savoir jusqu’où pousser la Science, la frontière entre la vie et la mort est-elle celle que l’on croit, si des cellules peuvent encore être vivantes des semaines après la mort, n’y a-t-il pas un moyen de revenir en arrière ? Son dernier livre permet aussi de voir les conséquences de Tchernobyl. Le tout est de bien choisir les points de vue narratif, pour aborder des sujets graves. Qu’on écrive des polars sociaux, politiques, sur fond historique ou contemporain.

Peu de questions ont été posées surtout parce que déjà beaucoup de choses avaient été dites. Voilà pour ce compte rendu, qui j’espère vous aura passionné, intéressé, intrigué, fait découvrir des auteurs et un peu de leur univers. (Bravo à ceux qui auront tout lu !).

L’apéro polar s’est ensuite terminé par des dédicaces des 3 auteurs présents (malheureusement boulet un jour, boulet toujours, je n’avais pas pris Nymphéas Noirs…) et d’un apéro au rez-de-chaussée du Furet.

J’ai personnellement pas vu le temps passé, cet apéro polar m’a permis d’en apprendre plus sur Franck Thilliez et Michel Bussi et de découvrir Odile Bouhier. C’était vraiment sympa d’avoir l’avis d’un médecin légiste et d’un policier en fonction, sur la réalité et la fiction. On voit bien que l’auteur reste maître de son histoire, à lui de déterminer le degré de précision des détails scientifiques et techniques, en fonction qu’il privilégie cet aspect dans son récit ou d’autres aspects.  ça m’a permis de confirmer qu’on a de plus en plus de réel dans un récit et que c’est ça qui fait froid dans le dos !

J’espère pourvoir aller de temps en temps à d’autres apéro polars, espérons que celui-ci ai plu à un grand nombre et que ça soit renouvelé régulièrement 🙂

Nymphéas Noirs de Michel Bussi

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Presses de la cité, 21,30€, 437 pages

4ème de couverture (attention y quand même un peu de spoil)

Tout n’est qu’illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels.

Au cœur de l’intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vielle femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûre, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps. 

Un étonnant roman policier dont chaque personnage est une énigme.

Résumé

Pendant 13 jours, va se jouer le destin de 3 femmes, Fanette 11 ans, Stéphanie 36 ans et une vielle dame solitaire. Tout commence avec le meurtre à Giverny, la ville des Nymphéas de Monet, d’un médecin ophtalmologiste parisien. Qui pouvait bien en avoir après cet homme ? Pourquoi ? Les enquêteurs ont peu d’indices et 3 pistes prioritaires. Pendant ce temps là, le destin de nos 3 femmes se joue, entre meurtres et impressionnisme…

Mon avis

Bluffant !

Qu’il est difficile de faire un résumé même du début de cette histoire ! Dès le départ, on est mis dans « le bain », le prologue nous l’annonce, 3 femmes, 3 destins, des meurtres et une seule personne pourra s’en sortir ! Quel mystère ! On suit l’histoire de 2 manières, d’abord la vieille femme solitaire s’adresse à nous et entreprend de nous rapporter ce qu’elle voit. Ensuite, un narrateur omniscient nous permet de suivre l’enquête de l’inspecteur Séverac du commissariat de Vernon et de son adjoint, ainsi que les faits et gestes de deux autres femmes du récit Fanette et Stéphanie.

Je ne peux presque rien vous révéler de l’histoire à part qu’elle est incroyable et formidablement bien menée ! Michel Bussi réussit à manipuler son lecteur, à l’intriguer, à l’amener avec lui à Giverny, à l’y installer et à le voir se débattre avec les indices et les pistes des enquêteurs. Nymphéas Noirs nous emmène en voyage de surprises en rebondissements. Le puzzle s’éparpille puis se reforme au fil des pages pour le plus grand bonheur du lecteur.

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Ce roman est une véritable surprise, j’ai traversé plusieurs émotions lors de ma lecture, de l’interrogation (où Michel Bussi veut-il m’emmener ?), de l’exaspération (même pourquoi cette vieille dame ne nous révèle rien!), de l’émerveillement (magnifique Giverny, on s’y croirait complètement), de l’énervement (mais pourquoi ?????), de la fascination (OMG quelle intrigue !).

J’ai adoré les enquêteurs Laurenç Séverac et Silvio Bénavidès, ils sont totalement différents mais on voit naitre entre eux une complicité, des réparties et un sens de l’humour particulier, un duo qui fonctionne à merveille. J’ai aimé suivre Fanette, cette petite fille de 11 ans, douée pour la peinture et qui décide de participer à un concours pour avoir la chance d’apprendre et de découvrir le monde. Fanette est touchante et on s’y attache beaucoup. J’ai eu un peu plus de mal avec Stéphanie l’institutrice de Giverny, qu’on n’arrive pas à cerner, là dessus le pari de l’auteur est réussi, on se retrouve confronté aux mêmes impressions que les inspecteurs. Et puis notre narratrice (ses passages sont à la première personne) petite souris ou fantôme, qui nous guide dans le village.

Giverny est un personnage à part entière. On est transporté dans ce village, les descriptions sont tellement bien faites qu’on s’y croirait ! Pour moi qui n’est pas eu l’occasion d’y aller, ça donne vraiment envie de découvrir (mais ce site a le revers de la médaille : l’affluence !). J’ai envie de voir le « Moulin de la sorcière », la maison de Claude Monet, l’île aux Orties moi aussi !

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Nymphéas Noirs est bien écrit et accessible à tous, que l’on aime ou pas l’Art, la peinture, Claude Monet ou l’impressionnisme (moi j’aime ça tombe bien !). Pas besoin d’être initié pour comprendre. Même je dirai qu’un gros atout est de faire découvrir au lecteur le village, l’histoire de Giverny autrement ! On apprend plein de choses sur Monet, l’impressionnisme mais sans avoir un cours magistral, c’est fortement agréable.Les plus curieux (comme moi) iront voir sur le net ou dans des livres certaines toiles ou certains paysages. J’ai même découvert un peintre que je ne connaissais pas : Theodore Robinson.

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La plume de Michel Bussi est belle, un brin mélancolique parfois. On sent la passion du détail mais l’envie de la transmettre différemment. Michel Bussi est géographe de formation et Normand et çà se ressent dans le texte, on sent de la justesse et de la précision. Nymphéas noirs est agréable à lire, c’est fluide et très bien construit. On y trouve de l’humour, de la passion, de l’espoir mais aussi des meurtres, des secrets, du désespoir. Un mélange très réussi !

Vous l’aurez compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre (Merci Ludivine <3), j’ai été bluffée par l’histoire, émerveillée par le contexte. Je découvre un auteur et je peux dire que je lirai avec plaisir d’autres de ces textes, surtout si les intrigues sont aussi travaillées et surprenante que Nymphéas Noirs. Notamment Code Lupin (moi qui suit une grande fan d’Arsène !) et ses deux derniers succès Comme un avion sans elle (merci Michel, c’est fait exprès ce titre qui nous fait chanter du Charlélie Couture depuis sa sortie ?? 😉 ) et Ne lâche pas ma main.

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