L’anneau de Moebius de Franck Thilliez

moebiusPocket, 608 pages, 8€20

4ème de couverture

Pour sa première enquête, Victor Marchal aborde son métier de flic par sa face la plus noire : une actrice du porno torturée, une plongée dans le monde des déviants sexuels et des monstres de la nature.
Depuis toujours, Stéphane Kismet est hanté par des images prémonitoires, mais cette fois elles obéissent à une terrifiante logique. Dans ses rêves, Stéphane possède une arme, il est recherché par la police, une petite fille est morte…
Les trajectoires de Victor et Stéphane vont se rejoindre.
L’un n’a encore rien vu, l’autre ignore qu’il sait déjà tout…

Mon avis

Vic est un jeune flic qui vient de prendre sa première affectation à la criminelle. Il vient de s’installer avec sa femme enceinte en banlieue à Boulogne-Billancourt. Sa carrière démarre sur les chapeaux de roue, cela ne fait pas quelques semaines qu’il est là, qu’il est appelé par son supérieur sur une scène de crime, la victime, une ancienne star du porno, a été torturée et la mise en scène est particulièrement macabre. Vic arrive en retard, se fritte avec son commandant, laisse son collègue Wang lui exposer la situation. Il tente bien de poser des questions mais elles semblent stupides aux oreilles de son partenaire. Le moins qu’on puisse dire c’est que Vic n’est pas vraiment à l’aise, il a du mal à se faire une place dans son équipe. Moqué et raillé par ses collègues, il a hérité du doux surnom de V8, lui jeune homme qui a fini dans les premiers n’arrive pas à leur faire admettre qu’il n’a pas été pistonné. Comment pourraient-ils le croire, il est fils de flic et pas n’importe lequel. Du coup, sa hiérarchie ne lui passe aucune erreur.

En parallèle, Stéphane Kismet, artiste, travaillant pour le cinéma, se réveille très perturbé. Il se souvient de son rêve, ce qui ne lui est jamais arrivé de toute sa vie. Et ce dernier était particulièrement intense, si réel. Lui dans sa maison, comme en train de fuir quelque chose ou quelqu’un, qui se voit avec un oeil au beurre noir, en pleurs et le visage griffé. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi arpente-t-il les couloirs et les pièces de son sous-sol comme si sa vie était menacée? Et pourquoi, se met-il soudain à tout noter à la craie sur les murs comme s’il avait un message urgent à délivrer ?

Les rêves ou cauchemars de Stéphane sont de pire en pire. Il cherche alors à savoir si ces derniers pourraient être prémonitoires. La jeunesse de Stéphane a toujours été différente des autres et il a bien peur que ses rêves contiennent des vérités qu’il aimerait empêcher. Sa femme Sylvie, elle, ne voit dans les rêves de Kismet et dans les découvertes qu’il fait ensuite que de simples coïncidences ? Mais est-ce vraiment le cas?

Dans l’enquête sur la mort de la jeune femme, les policiers piétinent, aucun indice sur le coupable, sur ses raisons. Ils découvrent néanmoins que la victime avait des penchants particuliers. Dans un de ses rêves, Stéphane va voir des photos de jeunes femmes torturées, on comprend alors qu’il y a un lien entre les deux pans de l’intrigue.

Comment les deux personnages, si opposés, vont-ils être amenés à se croiser ?  Les songes de Stéphane et l’enquête criminelle sont-ils liés ?  Qui est donc Stéphane ? Le lecteur découvre son passé et s’interroge de plus en plus sur cet homme, des drames parsèment sa vie, le comportement de sa femme est étrange….

L’intrigue est une nouvelle fois bien menée, tambour battant. L’engrenage dans lequel les protagonistes osnt pris semble inextricable. L’histoire jongle entre les cauchemars de Stéphane et l’enquête de Vic. Entre présent et futur ? Entre fantasme et réalité ?
Les thèmes abordés sont ici encore une fois différents de autres livres de l’auteur. C’est ce que j’apprécie chez Franck Thilliez, on sent un renouveau dans ses one-shots, l’envie de ne pas toujours raconter la même chose et d’explorer de nouvelles facettes scientifiques et/ou de l’âme humaine. Ici, on évoque donc, comme le titre l’indique, l’anneau de Moebius, le temps, la douleur, les rêves et les impressions de déjà-vu. Il y a des questions sous-jacentes : Peut-on défier le temps? Peut-on agir sur un enchainement d’évènements ?

Le rythme est effréné, l’écriture efficace. Le lecteur n’aura pas le temps de s’ennuyer, les 600pages défilent à toute vitesse. La vulgarisation de théories scientifiques, d’évènements historiques, passent toujours aussi bien.
Il y a des personnages auxquels je me suis attachée, on a envie que ce qui semble tout tracer puisse changer. Et il y a des personnages qui m’ont fortement agacés. Antipathiques à souhait.

J’ai beaucoup apprécié cette intrigue et j’ai encore une fois passé un super moment de lecture avec M. Thilliez. J’ai hâte de continuer à découvrir ses romans. Je ne devrais pas tarder à retrouver Hennebelle et Sharko, je crois que le prochain que je dois lire est Le syndrome [E].

Orages d’Estelle Tharreau

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Editions Taurnada, 9,99€, 268 pages

Merci aux éditions Taurnada pour l’envoi et la découverte de ce roman

4ème de couverture

Si vous éleviez seule une fille de seize ans et que votre petit ami devenait trop encombrant, refuseriez-vous un travail et une belle maison dans un village de carte postale où tout le monde semble prêt à vous aider ? Il est probable que non. Pourtant, vous auriez tort !
Les nuits d’orage peuvent s’avérer mortelles pour qui ne sait pas lire entre les lignes du présent et celles d’un passé enfoui depuis plus d’un siècle dans un cahier d’écolier jauni et écorné.

Mon avis

Béatrice est tombée enceinte assez jeune et a décidé contre l’avis de ses parents de garder son enfant. Mise à la porte, elle trouve refuge chez une tante un peu hippie qui l’aide à reprendre le cours de sa vie. Béa réussit ses études et devient comptable. Elle élève donc seule sa fille Célia. Sa vie professionnelle se déroule bien même si elle y consacre beaucoup de temps, au détriment de sa fille, contrairement à sa vie amoureuse. Là, c’est la catastrophe, elle enchaîne les mecs qui s’enfuient dès qu’ils comprennent qu’il faut composer avec la petite. Le dernier en date est l’éternel mari qui doit bientôt quitter sa femme, … depuis 5ans….

Bien décidée à reprendre sa vie en main, consacrer du temps à son ado de 16 ans et fuir les mecs comme la peste, Béatrice choisi de mettre de la distance entre son ex et sa nouvelle demeure. Elle a accepté un poste à Sauveur, petit village de montagne où tout le monde se connaît. Les deux femmes s’installent dans la ferme qui sert aussi de bureau. Sauveur, c’est le village de l’amitié, tout le monde dépanne tout le monde. La nouvelle expert-comptable se sent bien dans ce petit coin de paradis. Si ce n’est l’étrange comportement agressif du boucher à son encontre, qui la menace d’un malheur si elle et sa fille ne quittent pas le village rapidement. Ou encore, une vieille de la maison de retraite qui l’apostrophe devant chez elle et qui l’effraie en la prenant pour quelqu’un d’autre.

Béatrice et Célia découvre vite la rivalité entre le maire du village et la famille du boucher. Un soir, Célia tombe sur un ancien journal intime. Marthe à la fin du 19ème y raconte sa vie, difficile, avec un mari violent, à la ferme. L’ado n’y aurait prêté plus d’attention si au lycée deux de ses camarades de classe, ne l’avaient pas mise en garde que quelque chose allait se passer, sans qu’ils puissent lui dire quoi… Des révélations glanées par la mère et la fille vont finir par leur faire douter de la gentillesse des gens du coin et du calme de Sauveur.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui se lit très vite et dont on a irrémédiablement envie de savoir la fin. Le mystère qui plane sur le village et que ressente les deux femmes est épais et les éléments de compréhension sont livrés par la plume maladroite d’une fille de ferme dans un vieux cahier. Il me tardait de retrouver Célia et sa lecture afin de connaître la vie de Marthe et des autres protagonistes et surtout de comprendre le lien avec ce qui se passe pour Célia et Béatrice arrivées depuis peu à Sauveur. Entre deux parties extraites du vieux cahier, Béatrice raconte au lecteur ce qu’elle vit et ce qu’elle découvre peu à peu sur le village et ses habitants. Un narrateur omniscient lui nous apprend que Célia et ses amis se posent beaucoup de question également sur la disparition d’une mère et sa fille, qui étaient elles aussi dans la situation de Célia et sa mère : résidentes à la ferme, sans famille, dans le besoin d’un travail au calme. Les enquêtes parallèles de la mère et la fille finiront-elles par se rejoindre?

Le récit alterne donc habillement passé et présent, le suspense est ménagé jusqu’au bout. Orages est très bien construit, comme un véritable orage, ça commence par un grand calme et un beau ciel bleu et progressivement; il fait trop chaud, l’atmosphère s’alourdit, la pluie (les révélations) commence à tomber, le vent forcit (les événements s’enchainent à un rythme effréné) et l’orage éclate (la révélation finale). Ce thriller est bien dosé, mystère, suspense, fausse piste, indices, LA révélation inattendue. L’intrigue est bien ficelée, l’histoire efficace.

Les personnages sont bien pensés. Je regrette un peu de ne pas avoir réussi à m’attacher plus à Béatrice, mais assez toutefois pour être porté par l’histoire et ce qui lui arrive. Les personnages sont bien croqués, tellement bien, tellement crédibles, qu’à un moment, j’ai même versé des larmes de frustration. La fin est pour moi un peu rapide mais on a les réponses à nos interrogations et on s’imagine aisément la vie des personnages après le mot « fin ».

L’écriture d’Estelle Tharreau est efficace et son style fluide. Mes passages préférés sont ceux du cahier de Marthe et la réaction de gens de Sauveur même si je m’en suis toujours pas remise ^^ La psychologie de tous les personnages n’est pas extrêmement développée (en moins de 300 pages, ça serait compliqué) mais suffisamment pour qu’on arrive à se poser des questions sur un ou une tel(le), pour qu’on apprécie ou qu’on déteste certains personnages et surtout pour comprendre tout ce qui s’est passé  jusqu’au moment où Béatrice arrive à Sauveur et pourquoi. L’auteure réussit à créer une atmosphère pesante et un climat lourd, pour un premier roman c’est une jolie réussite.

Je vous conseille cette histoire prenante et haletante, qu’on a du mal à quitter pour dormir son compte d’heures !

Encore merci à Tournada Editions pour sa confiance renouvelée et cette belle découverte.

Sans raison… de Mehdy Brunet

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Editions Taurnada, 9,99€, 287 pages

Merci aux Editions Taurnada de me permettre à nouveau la découverte d’un de leur titre 🙂

4ème de couverture

Je suis dans cette chapelle, avec ma femme et mes deux enfants, je regarde le prêtre faire son sermon, mais aucun son ne me parvient.
Je m’appelle Josey Kowalsky et en me regardant observer les cercueils de ma femme et de ma fille, mon père comprend.
Il comprend que là, au milieu de cette chapelle, son fils est mort. Il vient d’assister, impuissant, à la naissance d’un prédateur.

Mon avis

Une très bonne lecture même si j’avoue ne pas avoir adhérer à tout ^^

Josey Kowarsky et son fils assistent à un match de football au stade de Bordeaux, une surprise que leur a fait l’épouse de Josey. Une sortie entre garçon pour une des plus belles affiches de la saison. Christine, elle, reste avec leur fille de 8 ans pour une soirée DVD. Quand pendant la mi-temps du match, Josey essaie de joindre sa femme, il n’y parvient pas. Comme le match reprend, il n’y prête pas plus attention. Sur la route du retour, à quelques rues de chez lui, il croise une camionnette tous phares allumés qui l’ébloui et le fait sortir de la route. Plus de peur que de mal, il reprend la route. Arrivé chez lui, Josey s’aperçoit vite que quelque chose ne va pas, la porte d’entrée est ouverte, les lumières allumées et les filles ne répondent pas quand il les appelle. Il doit se rendre à l’évidence, elles ont disparu, et de façon inquiétante. Que s’est-il passé? Josey appelle son père, Aleksander, pour qu’il vienne chercher William et il appelle ensuite la police. Une enquête commence. Les premières heures sont cruciales mais il n’y a aucun indice, à part la camionnette à la conduite sportive dans les petites rues. Quand Josey reçoit un mail avec une vidéo attachée, sa vie commence à basculer…

L’histoire est bien menée, les codes du thriller sont très bien exploités. L’intrigue n’est peut être pas la plus originale, on voit venir pas mal de choses, mais elle a le mérite de nous confronter aux choix du personnage principal. De rentrer dans sa tête, de le suivre dans ses faits et gestes. Je me suis attachée à ce personnage même si je n’approuvais pas tout de ses actes, une part de moi avait envie de le voir réussir, une autre de me révolter ! De plus, ce roman est très bien écrit, fluide, concis, explicite. Il y a beaucoup de rythme, on ne s’ennuie pas une seule seconde, pas le temps ! Comme Josey on est toujours en mouvement.

Un thriller haletant, qui se lit vite. J’avais envie de savoir ce qu’allait faire Josey, ce qu’il allait décidé, jusqu’où il irait. Et même si je n’ai pas adhéré à ses choix, je ne pouvais m’empêcher de continuer. Le dilemme c’est que j’arrivais à le comprendre même si je ne pouvais pas cautionner ce qu’il faisait.

Déjà, on est horrifié parce qu’il arrive à la famille de Josey. Comme lui, on va alors ressentir des émotions fortes : souffrance, tristesse, révolte. Puis viendront la prise de conscience, la volonté d’agir. Mais que faire ? La haine engendrera-t-elle le goût de la vengeance? Dans Sans raison…, on aborde la noirceur de l’âme humaine. Cela aurait pu être encore plus poussé mais je trouve que là, c’est parfait, bien dosé parce que ça reste encore assez cohérent et réaliste. Même si certaines réactions de personnage m’ont un peu fait tiqué, je dois le reconnaître. Le roman aborde aussi l’enquête des policiers, qui piétine et la notion de justice. Il garde aussi une part de mystère, le pourquoi de tout cela ? Et là, j’ai apprécié comment a travaillé l’auteur, par touche on commence à comprendre. Mais est-ce possible ? Pourquoi ? Mais ça ne peut pas être ça ? Jusqu’à ce qu’on comprenne avec le comportement des personnages qu’une hypothèse est plus probable qu’une autre. Je suis assez contente d’avoir compris avant que cela nous soit explicitement révélé.

J’ai beaucoup aime le père de Josey, c’est un beau personnage. Une force de la nature qui n’a pas eu l’affection d’un père mais qui ferait tout pour sa famille même aller au delà ce qu’il pourrait être capable, de supporter, … qui n’a pas honte d’avouer qu’il a peur, etc. Vraiment, j’ai beaucoup aimé Aleksander. Et inversement, j’ai détesté d’autres personnages à un point ! Mais je ne vous en raconte pas plus !

J’ai trouvé la fin un peu trop rapide, peut être qu’au fond j’avais envie de suivre encore la famille Kowalski. Et puis, je suis intriguée maintenant par les toutes dernières lignes. Nul doute que Medhy Brunet n’en a pas terminé avec certains de ses personnages et que le lecteur pourra un jour retrouver sa plume et son style ^^

Merci encore aux Editions Taunada pour la découverte et la publication de romans très efficaces.

La mémoire fantôme de Franck Thilliez

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Pocket, 438 pages, 7€30

4ème de couverture

Quatre minutes. C’est le temps d’un souvenir pour Manon Après, tout s’efface. Puis recommence. Pour quatre minutes. Dans ces conditions, pas facile pour Lucie Henebelle, fraîchement promue lieutenant à la brigade criminelle de Lille, de trouver par qui la jeune femme vient d’être agressée. Et de comprendre la signification des mots gravés au creux de sa paume :  » Pr de retour « . S’agit-il du Professeur, ce tueur en série qui a sévi quatre ans plus tôt dans la France entière, semblant obéir à quelque sordide logique mathématique ? Lucie le pressent, la clé de cette affaire jamais résolue réside dans la mémoire fragmentée de Manon Une mémoire à laquelle plus personne n’a accès, pas même l’intéressée…

Résumé

Dans la maison hantée de Hem, un couple en quête de sensations tombe sur une une étrange scène. Un bruit survient, le couple panique et s’enfuit. Dans l’ombre, une silhouette se détache et met un point final à son Œuvre.

Un mois plus tard, un automobiliste récupère une jeune femme paniquée au bord de l’autoroute de Valenciennes. Quelques heures plus tard, des adolescents viennent sonner à la porte de l’appartement lillois de Lucie Hennebelle, une jeune femme désorientée et mal en point au comportement étrange a besoin d’aide. La flic pourra certainement l’aider. Lucie laisse ses jumelles sous la surveillance d’un des jeunes et part aider la jeune femme. Cette dernière semble avoir été séquestrée, des traces sont découvertes sur ses poignets et ses chevilles. Elle a une drôle d’inscription dans la paume d’une des mains. Lucile, rejoint par deux policiers, amène la femme à l’hôpital. Fait étrange, cette dernière semble ne conserver aucune mémoire des événements passés, ni même du présent…

Mon avis

Une excellente lecture !

J’ai tardé à retrouver Franck Thilliez et je me demande encore pourquoi ! J’avance doucement dans son œuvre mais si j’attends un an à chaque fois, je n’arriverais jamais à rattraper mon retard !  C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Lucie Hennebelle désormais lieutenant à Lille et ses mystères. En effet, depuis La chambre des morts, on se doute qu’elle garde en elle un lourd secret et peut-être que ce titre va enfin nous révéler quoi !

Lucie a décidé de ne plus passer ses nuits à la brigade afin de pouvoir s’occuper de ses deux petites filles qui ont désormais 4 ans. Mais l’enquête sur Manon va l’obliger à revenir sur la promesse qu’elle s’était fait. Manon est une jeune mathématicienne brillante qui a la suite d’un cambriolage, durant lequel le voleur a tenté de la tuer en l’étranglant, n’a plus de mémoire à court terme. Elle a gardé ses souvenirs jusqu’à cet événement tragique mais depuis 3 ans impossible pour elle de retenir ce qui se passe. C’est au prix d’un long et pénible travail qu’elle réussi à garder certaines choses en elle mais jamais comme des vrais souvenirs. Heureusement, depuis quelques temps, la technologie parvient à l’aider un peu, ou plutôt l’aide à se faciliter le quotidien.

L’enquête s’annonce compliquée pour Lucie. Manon a semble-t-il été kidnappée et détenue dans une cabane à Raismes mais elle n’en garde aucun souvenir. Que signifie la marque qu’elle a dans la paume d’une de ses mains « Pr de retour » ? Pourquoi errait-elle dans les rues de Lille ?

Au début de son enquête, Lucie va devoir interroger le médecin de Manon le docteur Vandenbusche à l’hôpital de Swynghedauw à Lille. Elle va aussi devoir se renseigner sur les problèmes de mémoire de Manon et sur son quotidien. A Swynghedauw, Lucie rencontre aussi le frère de Manon, Frédéric, ce dernier s’occupe de sa soeur. De ses entrevues, Lucie découvrira que l’intelligence de Manon est restée intacte malgré sa mémoire défaillante. Que se retrouver dans un environnement inconnu et stressant peut engendrer un comportement violent chez la jeune femme. Lucie découvrira aussi que Manon s’est donnée pour but de retrouver le Professeur, un tueur en série en sommeil depuis des années. Ce tueur au modus operandi particulier a en effet tué 6 personnes dont la sœur de Manon et Frédéric, Karine…

La jeune inspectrice recueille beaucoup d’informations en peu de temps mais le tout forme un véritable sac de nœud. Le Professeur est-il de retour ? Ou bien un autre tueur s’en inspire ? Dans la cabane de Raismes, Hennebelle comprend que la personne qui a kidnappé Manon a lancé un ultimatum. Va-t-il y avoir de nouveaux meurtres ? Au ragard à son comportement et de certaines de ses paroles, Manon semble bien impliquée/ liée à cette affaire. Lucie va donc devoir enquêter avec l’aide de la jeune amnésique. Oui, l’enquête du lieutenant Hennebelle s’annonce belle et bien difficile et mouvementée.

Encore une fois, il ressort de la lecture le travail de recherche de l’auteur. Ici sur la mémoire, son fonctionnement, les types de maladie, d’amnésie, … La différence entre les pathologies, les moyens de faire travailler la mémoire, etc. C’est parfois, un peu difficile de suivre les explications du médecin mais des mises en situation et des exemples éparpillés dans le roman permettent au lecteur de finalement tout comprendre. L’intrigue est une nouvelle fois bien menée et bien montée. Le fait que Manon n’ait pas de mémoire du présent engendre de nombreux questionnements. Est-elle en danger? Est-elle manipulée ? A-t-elle eu des informations que sa mémoire n’a pu retenir ?

Et le lieutenant Hennebelle saura-t-elle gérer son équilibre familial et son métier ? Va-t-elle enfin se confier à quelqu’un sur le lourd secret qu’elle cache dans une armoire fermée à double tour ? Dans ce nouveau tome avec Hennebelle, le lecteur en apprendra plus sur elle, sur sa façon de voir les choses, sur ses secrets. Comment Lucie va-t-elle réagir à certains événements personnels ? Même si comme tous les romans de Thilliez, La mémoire fantôme peut se lire indépendamment des autres, je trouve que c’est plus intéressant de les prendre dans l’ordre pour suivre l’évolution des personnages. Personnellement, j’ai préféré le personnage de Lucie dans ce roman, plus fragile et plus sensible.

L’intrigue va mener le lecteur là où il ne s’y attend pas. Chaque découverte de Lucie ou de Manon va engendrer d’autres questionnements, d’autres recherches. Comme mettre un doigt dans l’engrenage. J’ai vraiment beaucoup aimé ce thriller. Si je n’ai pas forcément apprécié ou si je ne me suis pas forcément attachée à certains personnages, j’en ai détesté un tout particulièrement. Je ne suis pas pressée de le recroiser ailleurs. Sauf si c’est pour le voir souffrir (si avec ça, je n’arrive pas à vous intriguer 😉 ).

Ce que j’ai beaucoup apprécié aussi c’est que je me faisais des réflexions auxquelles l’auteur a du penser aussi. Régulièrement, mes points de doute étaient levés. J’ai ressenti l’attention de Franck Thilliez à faire coller les détails, à éviter les incohérences. Très appréciable. Et comme toujours, le style est percutant et fluide. La mémoire fantôme se lit aisément et les pages se tournaient sans que j’y pense, tellement, j’avais envie de savoir la fin.
Second atout, l’action se passe vraiment par chez moi et j’adore toujours autant retrouver les noms des rues, des hôpitaux, des villages, etc. La petite fierté quand on sait ne pas écorcher le nom Swynghedauw (en fait c’est archi simple malgré les w) !

Voilà, je n’en dirai pas plus sur l’intrigue, le spoil est mon ennemi. En tout cas, c’était vraiment une excellente lecture et je pense ne pas traîner pour lire le prochain de Franck Thilliez sur ma liste : L’anneau de Moebius. Je vous recommande donc toujours autant de découvrir mon chouchou ❤

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Les étrangers du temps- T1-Destins obscurs de Corinne Gatel-Chol

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Editions La Cabane à mots, 9€50, 300 pages

4ème de couverture

Colombe Hadrien

Deux destins… deux lignes parallèles, sur le même plan, qui jamais ne se croisent.

1896 – Colombe survit dans un 19è siècle difficile où la vie et la mort ne se différencient guère.
De nos jours – Hadrien dérive dans un présent aseptisé qui va bien trop vite pour lui. Rien ne devrait permettre qu’un jour leurs vies se rejoignent.

Et pourtant…
Corinne Gatel-Chol nous emmène dans une aventure sombre, où passé et présent se confondent. Elle nous entraîne sur un chemin chaotique semé de meurtres… entre fiction et réalité.
Ne vous fiez surtout pas aux apparences, ce livre est un thriller et tôt ou tard, il vous fera frissonner…

Résumé

Hadrien et sa famille emménagent dans une vieille et immense demeure à retaper. Un ancien château d’un grand domaine morcelé. Une aile de cette demeure est condamné car dangereuse, les sols des étages ne sont plus très solides. C’est dans cette aile et plus particulièrement tout en bas sous les toits où se trouvaient les chambres de bonnes qu’Hadrien pour s’isoler, surtout qu’il se fait un plaisir de braver l’interdiction parentale ! Hadrien a un problème avec l’autorité, surtout il s’ennuie et trouve son existence morne et absurde. Hadrien n’a d’ailleurs pas que des soucis avec l’autorité…

Il va découvrir le journal d’une petite bonne du 19ème siècle qui va le fasciner. Hadrien va apprend d’étranges choses…

Mon avis

Une très bonne lecture !

Le lecteur découvre le roman avec une scène d’ouverture intrigante ! Personnellement, un mois après ma lecture, je me demande encore où elle se place dans la narration et comment elle est lié à ce que j’ai lu ensuite. ça commence fort ! Ensuite, nous découvrons Hadrien un jeune garçon bientôt majeure, qui vient d’emménager avec sa famille, une sœur jumelle, un grand frère, une petite soeur, et ses parents dans un ancien château où tout est à refaire. Hadrien semble avoir des problèmes assez importants, ils sont entrés en ligne de compte quand la grande famille à déménager de Lyon. Le jeune homme est mal dans sa peau, du moins on ne le sent pas à l’aise. Il n’est apaisé que quand il brave les interdits. Comme se rendre dans l’aile interdite de la demeure car trop dangereuse. Par hasard, c’est dans cette aile, à l’étage des chambres de bonnes, qu’il va découvrir un journal intime. Celui de Colombe, bonne au château en 1896.

3 narrations vont alors s’alterner dans le récit. On va suivre Hadrien et sa soeur Héloïse qui préparent leur anniversaire. Hadrien qui s’en contre fiche et sa soeur qui ne voit pas qu’elle l’éclipse totalement aux yeux des autres. Ils sont si différents. Surtout qu’alors qu’elle commence à sortir avec un anglais en vacances, Hadrien lui s’enfonce encore un peu plus dans la solitude. Le comportement d’Hadrien change et sa famille s’inquiète. Jusqu’où sa déprime va-t-il le mener ?

Le lecteur découvre des passages du journal de Colombe, lu par Hadrien, qui garde le secret sur sa découverte. Un lien étrange se noue pour Hadrien vis-à-vis de la jeune fille. Rien de fort passionnant pourtant, elle couche par écrit ses journées. Quand un événement survient, elle le consigne. Comme lorsque son amie Louise pense que le futur époux de la demoiselle du château est épris d’elle.

Enfin, nous suivons Sabatier de Chabriol, un nouveau riche qui vit au domaine à la même époque que Colombe. Il va marier sa fille Hortense à un italien trop beau pour être honnête. Alessandro semble cacher beaucoup de choses.

Hadrien est attachant. D’abord, il semble antipathique, rarement souriant, il semble se moquer de tout. Puis, le lecteur apprend à le connaitre et se rend compte qu’il est malheureux. Quelque chose le pousse à se faire du mal. Mais quoi ? Est-ce conscient, inconscient? Est-ce que le journal de Colombe le sortira de son isolement ? Ou bien sera-t-il encore plus seul ? Parfois, Hadrien a l’impression de voir Colombe derrière un rideau d’une fenêtre, parfois de l’entendre rire avec Louise… Hadrien devient-il fou ou a-t-il une imagination trop fertile ? Hallucination ?

Colombe elle se confie sur le comportement étrange de l’italien qui doit épouser la fille du propriétaire du domaine. Il ne semble pas à sa place, comme d’une autre époque dans son discours ou ses tenues vestimentaires. De plus, il a un regard effrayant.  Colombe est mal à l’aise en sa présence. Mais elle n’a pas le temps de trop s’en préoccuper, il y a toujours quelque chose à faire, des tâches de plus en plus lourdes, de plus en plus physique. Pas le temps de batifoler non plus comme Louise. Enfin, ce n’est surtout pas son genre à Colombe. Elle aussi semble différente. On a envie d’en savoir plus sur elle.

Les interrogations me sont venues progressivement. Que se passe-t-il au 19ème siècle, qui est Alessandro ? Que cherche-t-il ? Que cache-t-il ? De nos jours, pourquoi Hadrien s’isole-t-il ? Est-il malade ? Fou ? Les choses qui lui arrivent relèvent-elle d’un caractère fantastique ?

J’ai beaucoup aimé l’ambiance du 19ème et les révélations progressives qui font changer l’atmosphère vers l’angoisse. A notre époque, les découvertes d’Hadrien font frémir. J’ai lu ce premier tome en 1 après midi, captivée. On est happé dans cette histoire sans savoir où elle va nous mener, j’adore cette impression. Et puis cette fin ! Je suis frustration !!!! On a l’impression de n’en être qu’au début, le voile allait se lever sur un mystère et … que se passe-t-il ??? ha Corine Gatel-Chol est sadique ^^ Elle donne plus qu’envie de se jeter sur la suite !!! Depuis, j’échafaude des théories, essaie de comprendre. Vivement que je puisse lire la suite. Certainement en ebook, le second tome étant en rupture de stock actuellement ^^

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Palissade de Franck Villemaud

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Editions Taurnada, 9,99€, 180 pages

Merci aux Editions Taurnada de me permettre à nouveau la découverte d’un de leur titre, sorti tout récemment.

4ème de couverture

À sa sortie de l’hôpital psychiatrique, où il a séjourné un temps suite à une séparation douloureuse, Fred emménage dans une petite maison en arrière d’un immeuble, avec pour unique voisin Roland, ancien légionnaire d’une cinquantaine d’années.
Sur fond d’alcool et de rock’n’roll, une amitié trouble et déjantée va alors se nouer entre eux, dans le décor inamovible de leur cour commune que divise une vieille palissade en bois.
Jusqu’à ce que le passé s’invite à la fête…

Mon avis

Une belle surprise !

Fred est mort 6 mois plutôt. Et il va nous raconter comment tout cela est arrivé. Oui parce que Fred est notre narrateur ! Il a emménagé dans une petite maison à l’arrière d’un immeuble. Après une séparation douloureuse, il a passé du temps en hôpital psychiatrique. Fred a décidé de tirer un trait sur cette période, en profitant à fond. Inscrit sur les réseaux sociaux, Fred fait beaucoup de conquêtes et les filles défilent dans sa petite maison. Fred a une passion, il adore le rock’n’roll et joue de la guitare. C’est ainsi qu’un jour où il joue du Damien Rice, qu’il est invectivé par son voisin, Roland la cinquantaine, ancien légionnaire, qui voudrait bien entendre du rock, du vrai ! D’abord agacé, Fred lie connaissance avec Roland qui lui propose une petite soirée picole. Une soirée qui va se multiplier. Fred va donc picoler la nuit avec Roland, du rock et des cigarettes et s’envoyer en l’air avec ses nombreuses conquêtes le jour. Jusqu’au jour où une fille va faire chavirer le cœur de Fred et mettre en danger l’amitié entre Roland et notre narrateur. Et si cet événement allait révéler la vraie nature des deux hommes ?

Dans Palissade, on est presque en huit-clos. Fred ne sort pas beaucoup de chez lui, à part pour se ravitailler en clopes, en café… Pareillement pour Roland, à part une fois de temps en temps où il donne un coup de main dans une épicerie la nuit (où il se ravitaille lui en bouteilles, plus ou moins bonnes) sinon il ne sort que pour remplir le frigo. Les chapitres sont ponctués de références musicales, de sons, … mélange de douceur et de violence, un peu comme dans la vie de Fred, ou celle de Roland. Les personnages sont délicieusement tordus. Je me suis attachée à eux et je fus d’autant plus surprise de ma lecture. Parce que si on sait que Fred va disparaitre, on sent bien que quelque chose d’autre va se passer, mais comment, quoi, pourquoi, c’est ce que l’on va découvrir progressivement.

Les n° de chapitre sont décroissants, le narrateur compte donc à rebours vers l’inéluctable. Les chapitres sont courts, le style est percutant, l’écriture orale ce qui donne un récit très dynamique, qui se lit rapidement, avec un rythme d’enfer. Très addictif, on a du mal à le lâcher une fois commencé. J’ai beaucoup aimé le style de Franck Villemaud, direct, légèrement familier, franc mais jamais vulgaire. Un bel équilibre.

On a l’impression de discuter avec Fred. Il marque des pauses, des arrêts sur image, des retours en arrière comme si on retraçait littéralement le fil de ces 6 derniers mois. Il y a des passages drôles, d’autres plus mélancoliques ou encore plus violents. On est tellement embarqué dans le récit qu’on ne s’attend absolument pas à ce qu’il va se passer. La bande son est un plus dans le récit, on fait des découvertes, on réfléchit aux choix faits (ce n’est pas obligatoire mais c’est sympathique de se prendre au jeu d’écouter un peu les chansons). Vraiment chouette.

On apprend à la fin que le récit va être adapté en pièce de théâtre et je trouve que c’est une bonne idée, je m’en faisais même la réflexion lors de la lecture, que ça fait un bon scénario. Je souhaite beaucoup de succès au roman et à la pièce 🙂

Une lecture rapide, entrainant, surprenante. A découvrir.

Merci encore aux Editions Taurnada 🙂

Sortie noire de Christian Laurella

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Taurnada Editions, 9,99€,

4ème de couverture

Après vingt ans passés derrière les barreaux, Daniel‚ prisonnier modèle et complètement amnésique‚ bénéficie d’un régime de semi- liberté et trouve un emploi dans une menuiserie. En parallèle‚ deux femmes, dont l’une est au service de l’autre, habitent une maison isolée en province. L’arrivée d’une lettre annonçant la libération de Daniel va bousculer l’apparente quiétude qui semblait être le quotidien des deux femmes et allumer un feu d’enfer dans la maison.

Résumé

Après près de 20 ans passé en prison, Daniel apprend que sa demande de semi-liberté a été acceptée. Il va quitter sa cellule et sa solitude pour retrouver le temps de la journée un semblant de vie mais est-il prêt à être réinséré dans la Société ? Pendant ce temps, Marlène, la domestique d’Elizabeth réceptionne un courrier en recommandé du ministère de la Justice. Qu’est-ce que cela peut bien être, surtout que sa patronne doit recevoir à peine une lettre personnelle par an ?

Mon avis

Tout d’abord merci aux Editions Taurnada pour leur proposition de découvrir ce roman que j’ai pu lire en ebook.

Un très bon moment de lecture.

Dans Sortie Noire, le lecteur fait la connaissance de Daniel. Ce dernier est en prison. Enfin le corps de ce dernier, car dans sa tête Daniel vit au bord de la mère avec sa jolie épouse et ses enfants et même un chien. Daniel s’est réfugié dans une vie virtuelle, puisée dans son imagination fertile. Il a complètement oublié qui il était avant la prison et surtout pourquoi il a été condamné à 22 ans de réclusion. Mais l’existence solitaire et triste de ce détenu va soudain être troublée. Sa demande de semi liberté a été accepté, il va travailler dans une scierie la journée. Daniel appréhende beaucoup cette liberté retrouvée, même partielle. Il va devoir revenir progressivement à la réalité. Il n’a pas une belle maison au bord de l’eau, ni une charmante femme un peu jalouse. Plus il reprend pied dans la réalité, plus il a de mal à s’échapper dans sa vie virtuelle. Surtout, il commence à se poser plein de question, pourquoi est-il enfermé ? Qu’a-t-il fait ? Le lecteur va le découvrir en même temps que les personnages de ce thriller.

Parce que les réponses vont être apportées par Marlène, la bonne d’une femme mystérieuse. Maitresse de maison qui semble vivre reclus dans une demeure loin de la ville. La situation convient très bien à Marlène, dont le mari a disparu quelques années plus tôt, et qui le lecteur l’apprendra progressivement, a des choses à cacher. Mais pousser par sa curiosité maladive, Marlène ne peut s’empêcher de lire le courrier que vient de recevoir Elizabeth. Une lettre recommandée du Ministère de la Justice. Elizabeth qui ne se livre jamais à sa domestique, a-t-elle, elle aussi des secrets ?

Tandis que Daniel est perdu, confus, qu’il a l’impression d’avoir été emprisonné à tord, Marlène prend des risques pour percer les mystères de sa patronne. Quels sont les liens qui relient entre eux ses personnages ?

J’ai beaucoup aimé cette histoire. Le mystère épais du début est peu à peu dévoilé par les investigations de la très spéciale Marlène. On s’attache rapidement aux personnages, surtout à Daniel, cet homme qui doit en quelque sorte réapprendre à vivre. En lutte avec lui même. Il est bien accepté dans la scierie, il y trouve des personnes sympathiques auprès desquelles il peut se confier et qui le conseille. La scierie et la prison c’est le jour et la nuit. En prison, le surveillant en chef semble vouloir lui mener la vie plus dure que les 19 dernières années. Daniel est souvent à bout et on aurait envie d’aider cet homme. Et ce de plus en plus le long du récit. Vraiment l’histoire autour de ce personnage m’a vraiment plu. C’est à regret que je l’ai quitté.

Marlène est une drôle de bonne femme, elle cache bien son jeu. Et la suivre est un plaisir. Savoir comment elle va se sortir des situations dans lesquelles elle se met est un régal mais ce qu’on va découvrir sur elle nous surprend et nous stupéfait. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à cacher son jeu, le lecteur va en apprendre de belles sur ceux qui l’entoure ^^ L’horreur des situations, la folie de certains personnages montent crescendo et le final est en apothéose ! Cette fin…

L’intrigue est bien menée, c’est prenant, haletant. L’écriture est fluide, le style efficace. Pas de description inutile, l’auteur va à l’essentiel pour donner un rythme rapide et entrainant à son récit. Un petit bémol, j’ai parfois eu un peu de mal à comprendre les réactions de certains personnages avec les autres, notamment Daniel avec Bernard, et Marlène avec Elizabeth et parfois, j’aurai aimé un peu plus de détails mais je comprend les choix fait par l’auteur. En dehors de ces points tous personnels c’était une très bonne lecture.

Merci encore aux Editions Taurnada pour ce thriller endiablé et la belle découverte ^^

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Le cauchemar de Cassandre de JB Leblanc

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Val Sombre Editions, 564 pages, 23 €

4ème de couverture

Cassandre est la cible de Kolber, un tueur de légende. Infaillible. Insoupçonnable. Invisible.
Aidée par de mystérieuses créatures, la jeune femme parvient à le mettre en échec et à s’enfuir. L’assassin doit la retrouver à tout prix et honorer son contrat avant qu’elle ne dévoile son identité. Car à présent, elle connaît son secret.
Ce revers inattendu de Kolber permet aux hommes de la Police Judiciaire de se rapprocher de l’assassin. Cependant, ils ne sont plus seuls sur les traces de deux fuyards. Un flic, aussi ambitieux qu’inexpérimenté, et un prêtre exorciste envoyé par le Vatican, se lancent également à leur poursuite.
Une cavale sauvage et cruelle où chasseurs et gibiers se confondent. Des personnages en proie à leur destin, ébranlés au plus profond de leurs convictions.
Tous au coeur d’un complot millénaire…

Résumé

Kolber, une ombre. Non. Un mystère. Maniaque, méticuleux, il ne laisse aucun indice derrière lui. Jamais. Chaque étape de ses missions est calculée, maitrisée, rapide. Pendant, que le tueur fait le vide dans sa tête, le père Norbert est victime d’une bien étrange attaque dans son église. Alors que ce dernier fait le tour du lieu sacré pour s’assurer que personne ne se cache entre les bancs, l’atmosphère change. Et il aperçoit des ombres, l’eau frémit dans le bénitier mais que se passe-t-il dans ce lieu pourtant sacré ?

Quelques jours plus tard, pendant que Denis Béresson, flic de son état, recherche un médium d’un genre un peu particulier, le père Fantino aux ordres du Vatican rencontre le père Norbert qui a miraculeusement réchappé aux phénomènes survenus dans l’église. Que sait-il passé ce soir là ?

Quel lien relie entre eux tous ces personnages ?

Mon avis

Coup de coeur ❤

Un vrai bon thriller fantastique ! J’ai adoré !!!

Un roman dense, travaillé avec toute une galerie de personnages complexes et une intrigue passionnante ! Je pourrais m’arrêter là mais non, je vais détailler un peu quand même, je vous rassure ^^

Kolber est une légende. Un tueur qui ne laisse aucune trace derrière lui. Il a si bien organisé sa façon de faire que la police n’a pas le moindre indice sur lui en 8 ans. S’il ne laissait pas une carte avec sa signature sur le lieu de ses méfaits, la police ne pourrait même pas les relier entre eux. Kolber est méticuleux, organisé, maniaque et perfectionniste. C’est avec lui que le lecteur débute Le cauchemar de Cassandre. Et c’est une excellente entrée en matière. Car, nous sommes dès le début, dans la tête du tueur. Tueur si méthodique, que ça en est glaçant. Puis, progressivement, nous découvrons les personnages qui vont se retrouver impliquer dans la traque de Kolber mais aussi ceux qui gravitent autour de la prochaine victime du tueur : Cassandre. Ainsi, l’alternance de points de vue, de personnages et de lieux permet de dérouler l’intrigue, de creuser les personnages, de les connaitre, de les apprécier ou de les détester et de mettre un pas dans la trame complexe et fantastique de la trilogie concoctée par JB Leblanc.

Le livre est dense et d’une grande qualité, il est difficile de parler de tout sans spoiler, je vais essayer de faire de mon mieux. Le lecteur va donc à la découverte de personnages tous différents les uns des autres. D’un côté les policiers, notamment, Denis Béresson et son collègue Nathaniel Dresde. Aussi différent l’un de l’autre que le jour et la nuit. Denis est buté, déterminé et ambitieux, très ambitieux. Il est obsédé par Kolber et va essayer de le retrouver lui un petit fonctionnaire alors que les autres flics, même les meilleurs, font chou blanc depuis des années. Pour cela, il va faire appel à des méthodes qui ne sont pas reconnues par la police comme requérir l’aide d’un médium. Dévoré par son ambition, Denis a un comportement plus qu’odieux avec sa famille et il ne se rend pas compte qu’il passe à côté de l’essentiel. Nathaniel lui est posé, strict, droit, carré, imperturbable et peu affable. Il est très droit, maniaque et seul. Son appartement est sans âme, il n’a pas beaucoup d’ami. Un seul pour être précis. Et ne semble pas avoir de famille. Mais Nathaniel est un très bon flic qui a choisi de se faire muter en pleine gloire dans un petit commissariat pour ne pas être dévoré par sa carrière. Dans les policiers, il y a aussi le Commandant Marchegiani qui traque depuis des années Kolber, qui remonte toutes les pistes, qui s’obstine, tient bon alors qu’aucune piste n’aboutit, qu’aucun indice n’est découvert. Il est maniaque (genre pas possible pour lui de voir ces hommes passer au peigne fin une scène de crime !) et déterminé. Découvrir qui est Kolber mais surtout le confondre est devenu sa principale tâche. Plus posé que Denis son obsession est à l’image de sa maniaquerie.

Et puis, bien sur,  il y a la prochaine victime de Kolber, Cassandre, mannequin en pleine gloire, belle, arrogante et déterminée. Alors qu’elle accepte de rendre service à Meursault, responsable de l’agence de mannequins, elle se fait contrôler par la police. Et quand on passe de la drogue pour dépanner son boss, en général, si on se fait chopper ça ne se passe pas bien. C’est Nathaniel qui s’occupe de son dossier. Cassandre s’accuse et refuse de reconnaitre qu’elle agissait pour le compte de quelqu’un d’autre. Le capitaine Dresde ne croit pas qu’elle soit une toxico, mais elle s’entête. Le patron de Cassandre convaincu qu’elle finira par le balancer à la police et mettre fin à sa récente popularité, lance un contrat sur sa tête. Contrat qui sera accepté par Kolber. La traque commence alors.

En fait, nous avons là une double traque Kolber / Marchegiani, Kolber / Cassandre. Mais l’histoire pourrait s’arrêter là dans la complexité, s’il n’y avait pas l’étrange protection dont bénéficie Cassandre. Des ombres qui lui viennent en aide, le soir où Kolber passe à l’attaque. Et où ce dernier va laisser ses premiers indices en 8 ans. Cible ratée, Cassandre en fuite, la course poursuite débute. A cet instant, je vous préviens, vous serez « pris au piège » il est impossible de relâcher le livre après ça ! Kolber se rend compte que Cassandre est suivi par un drôle de prêtre, le père Fantino, aux ordres directs du Vatican ! Qui est ce prêtre qui ne ressemble pas à ceux de son ordre? En jean/basket, dont l’apparence semble changer avec son humeur ? Pourquoi suit-il Cassandre, qu’a-t-elle de particulier ?

Beaucoup de questions n’est-ce pas ? Mais aucune crainte, vous allez aller va alors de rebondissements en découvertes. Gros plus, on apprend vraiment à connaitre l’ensemble des personnages et on comprend progressivement que Cassandre est au centre d’enjeux qu’elle ignore et la dépasse. Kolber va devoir échapper à la traque policière tout en continuant à rechercher le mannequin. Pourquoi s’obstine-t-il alors qu’elle semble protégée ? Parce qu’elle a vu son visage, elle peut donc le reconnaitre. Kolber ne peut pas lui laisser la vie sauve. Mais les ombres ou ce qu’elles recèlent seront en travers de son chemin.

Vraiment, j’ai passé un excellent moment de lecture. J’ai au début trouvé un peu bizarre qu’un gérant d’une agence de mannequin mette un contrat sur son employée mais à part ça, j’ai trouvé l’agencement des événements, les détails, les explications très réussis. Le chemin des différents personnages vont se croiser, le mystère autour de Cassandre et de l’intérêt qu’on lui porte est progressivement levé. On s’attache aux personnages et on en déteste quelques uns. Je me suis attachée à Kolber alors que c’est un tueur froid et sans pitié. Mais il est complexe et en apprendre plus sur lui, peu à peu, permet de s’attacher à lui. Alors que je n’ai pas vraiment apprécié Cassandre même en découvrant son passé ^^ Chaque personnage, même secondaire, a sa place, son rôle à jouer et faire parti d’un tout.

A part quelques coquilles (franchement vu le pavé, elles sont négligeables avec le recul), ce roman est très bien écrit.  Le côté fantastique est distillé progressivement. De la façon dont cela est traité, pendant longtemps, on se demande s’il n’y a pas des hallucinations collectives. Cassandre est-elle folle ? Kolber ne disjoncterait-il pas ? Un côté fantastique un peu en retrait au début puis plus marqué, c’est vraiment le bon dosage pour un thriller fantastique. Et puis ENFIN un roman où le policier, Marchegiani, n’a pas de la me*de dans les yeux si je peux dire ! Il ne passe pas à côté des évidences et des coïncidences qui s’accumulent depuis la tentative ratée contre Cassandre. Bien sur, il y a des choses qui lui échappent, comme à nous en fait. Elles s’expliquent. Le tout est pour le Commandant de prouver son intuition. Difficile quand les indices laissés sur les scènes de crime sont incohérents et quand tout le monde, tueur, victime, suspect, témoin, joue au chat et à la souris !

J’ai vraiment adoré le travail de JB Leblanc. On sent qu’il maitrise bien le sujet, certaines habitudes policières, certaines façons de voir les choses. Les personnages sont travaillés, complexes, ont des réactions assez cohérentes vu ce qu’ils leur arrivent. Il y a pas mal de choses où on se demande s’il n’y a pas un peu de réalité, de vécu derrière tout cela (bon pas tout quand même, on est d’accord). Et puis, JB Leblanc réussi à créer aussi une atmosphère particulière tout le long du roman, un malaise qui s’insinue en nous, et certaines descriptions peuvent donner envie au choix : de se cacher les yeux/vomir/mourir. Car la plume de l’auteur sait se faire horrifique, glauque juste ce qu’il faut, quand il le faut.

La trame est très bien construite, bien ficelée, l’action monte crescendo. J’ai hâte de me procurer la suite. J’ai envie de savoir ce que l’auteur nous réserve. Et si les deux autres livres sont de cette qualité, ça va être un régal. Alors oui, c’est dense mais c’est génial ! Et puis pour une fois, je le dis, le livre peut paraitre un peu cher, mais 23€ pour un ouvrage comme celui-ci dans une petite maison d’édition, ça les vaut complètement ^^

Pour ceux qui se demanderait, la fin est ouverte juste ce qu’il faut. Certaines choses sont résolues, d’autres n’en sont qu’à leurs balbutiements. La fin est juste bien pour nous permettre de tenir avant de lire la suite mais aussi d’avoir envie de savoir ce que certains personnages vont devenir. J’espère n’en avoir pas trop dit mais suffisamment pour vous donner envie de courir sur le site de Val Sombre acheter ce premier tome ou de le sortir de votre PAL (attention, je ne serais pas responsable de vos cauchemars 😉 )

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99601762

Les apparences de Gillian Flynn

9782253164913-T

Le livre de poche, 696 pages, 8€60

4ème de couverture

Amy et Nick forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté Manhattan pour s’installer dans le Missouri. Un jour, Amy disparaît et leur maison est saccagée. L’enquête policière prend vite une tournure inattendue : petits secrets entre époux et trahisons sans importance de la vie conjugale font de Nick le suspect idéal. Alors qu’il essaie lui aussi de retrouver Amy, il découvre qu’elle dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d’autres plus inquiétantes. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, Gillian Flynn nous offre une véritable symphonie paranoïaque, dont l’intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.

Résumé

Tout commence le Jour où. Où Nick passe au bar qu’il tient avec sa soeur jumelle Margo. Où il se confie sur le 5ème anniversaire de mariage et le fait qu’il n’ait pas acheté de cadeau à sa femme Amy. Où le voisin de Nick l’appelle en pleine matinée pour lui dire que la porte de chez lui est grande ouverte et que le chat est dehors. Où Nick revient chez lui, ce lieu qu’il évite et où il découvre un salon sans dessus dessous et une maison vide. Où Amy sa charmante et belle épouse a disparu. Que s’est-il passé ? Où est Amy ? Est-elle encore en vie ? Nick est-il responsable de sa disparition ? La police va mener son enquête alors que Nick mal à l’aise, clame son innocence.

Mon avis

Un très bon thriller même si j’ai trouvé la fin un peu longuette.

Le choix de l’auteur se porte sur une narration en 2 points de vue, celui de Nick quand il découvre la disparition de sa femme et celui d’Amy à travers son journal intime. L’alternance de narration est extrêmement bien réalisée. L’auteure a vraiment su se mettre tantôt à la place de Nick, tantôt à celle d’Amy. C’est vraiment très bien construit.

Tout d’abord Nick nous raconte sa rencontre avec Amy, une femme sympathique, cool, belle et intelligente. Mais il ne sait jamais à quoi sa femme pense vraiment. Amy qui essaie de vivre malgré l’ombre de son personnage L’épatante Amy. L’héroïne d’histoires pour enfants que les parents psychologues ont écrits, sur une Amy idéalisée. Au point qu’Amy n’a jamais semblé aussi loin de ce personnage ! Amy dont le lecteur parcourt le journal intime. Elle aussi nous raconte sa rencontre avec ce beau garçon, installé à New York mais originaire du Missouri, journaliste. Tout de suite, ils s’entendent à merveille et même s’ils se quittent de vue un certain temps, c’est pour mieux se retrouver, comme le hasard fait bien les choses.

Mais la crise financière passe par là et Nick perd son travail, puis c’est au tour d’Amy et quand Nick apprend que sa mère est atteinte d’un cancer et qu’elle n’en a plus pour très longtemps, il décide de s’installer dans le Missouri. Un style de vie à des années lumière de ce que connait Amy. Mais elle le suit et fait de son mieux pour s’adapter à cette vie. Deux ans après leur arrivée, Amy disparait, le jour de leur 5ème anniversaire de mariage. Qu’est-il arrivé à Amy ? Nick a-t-il quelque chose à se reprocher? Est-ce une dispute qui a mal tournée ? Car depuis quelques temps, leur mariage s’est dégradé. Prise de tête, désaccords, et autres. La police commence son enquête et quand elle commence à trouver des indices accablants sur Nick, le lecteur se pose de plus en plus de questions. Surtout que Nick ,qui a des difficultés à exprimer ses émotions, n’agit pas de la meilleure façon, il semble cacher quelque chose. Il ment à la police. Pourquoi ? A-t-il fait du mal à sa merveilleuse épouse ? L’opinion publique commence à s’emballer. Les voisins font des révélations. Et le journal d’Amy nous apprend de terribles vérités… Que c’était-il passé ce jour là… ? Le récit à deux voix permet d’être encore plus proche de Nick et Amy, on est dans leur tête. Et parfois, on préférait être ailleurs !

Une construction magistrale, on se pose des questions, on collecte les indices, les incohérences? On essaie de déduire des choses, de décrypter les non-dits. Et plus on progresse, plus on découvre de choses, plus notre opinion change. Certains lecteurs ont trouvé le début trop long, moi je l’ai trouvé fascinant ! La psychologie des personnages principaux est hyper détaillée, travaillée. Très complexe. C’est un régal. Le livre porte super bien son titre. Les apparences, l’image que l’on donne, que l’on pense donner, que les autres perçoivent. Le livre est aussi là dessus. Le lecteur découvre en même temps que Nick, les évolutions de l’enquête de la police et tout s’enchaine avec précision, une course infernale. Telle la chasse au trésor qu’Amy organise chaque année à Nick pour leur anniversaire de mariage. Dans celle-ci, plus que les années précédentes, Nick va découvrir plus de choses sur lui et sur sa femme.

Et puis, le contexte est détaillé, précis et chacun de ces détails a son importance. Le travail des personnages est important que cela soit dans le moment du récit, lors de la disparition d’Amy, que les passages avant ce drame. Le couple heureux à New York qui change une fois dans le Missouri. Les soucis d’argent. Les parents de Nick, ceux d’Amy. Les bons et mauvais moments qui nous permettent de comprendre et connaitre Nick et Amy. Certains personnages sont complexes et effrayants. Amy n’est plus si cool, si parfaite dans le Missouri, Nick se met plus facilement en colère, il boit. Que se passe-t-il dans leur relation ?

J’ai bien aimé Nick bien qu’il ait des défauts (et un rédhibitoire pour moi d’habitude d’ailleurs). Mais ce chic type, est-ce un tueur, un homme violent ? Que cache-t-il ? Par contre, d’un côté j’ai aimé Amy et d’un autre pas du tout. Compliquée, ambiguë.  A la fois sympa mais hautaine. A la fois chaleureuse et glaciale. Ce qu’en fait l’auteure est génial. On ne sait jamais comment se placer.

La fin m’a laissée perplexe mais elle colle parfaitement avec le récit et les événements. J’irai même jusqu’à dire qu’elle est originale et cohérente. Mais terrifiante aussi d’un autre côté. Elle met mal à l’aise. C’est parfois glaçant. L’esprit tordu de certains personnages filent les jetons ! Certaines choses sonnent tellement vraies parfois que s’en est effrayant. Mais l’ensemble de l’intrigue est bien mené, bien construit. On dévore pour savoir ce qu’il va se passer. Ce que va être le rebondissement final. Les personnages secondaires sont importants, la soeur de Nick, les parents d’Amy. Ils permettent de comprendre certaines choses. Il y a aussi l’avocat de Nick : Tanner, la journaliste Ellen Abbott, … une galerie de personnage, tout sourire et/ou  venimeux. Emblématique de l’emballement médiatique. L’apparence au dessus de tout.

J’ai toutefois trouvé la fin un peu longuette à venir. On en rajoute dans l’esprit tordu et le rebondissement et au bout d’un moment quand j’ai eu compris, j’aurai aimé que ça arrive plus vite à la fin. En tout cas, le dénouement reste une excellente surprise malgré ma perplexité. Ce roman est dense et c’est un vrai plaisir à lire. Il est donc dur à résumer, difficile d’en dire plus sans spoiler.

Entre temps, j’ai vu le film Gone Girl. J’avais des doutes sur le film, la façon de donner les deux points de vue. Et j’ai bien aimé. Il est très fidèle au roman, jusqu’à certains dialogues ! Mais je l’ai vu trop rapproché de ma lecture, je n’avais plus aucun suspense. Je pense que c’est à voir avant pour une fois.

Voilà, je conseille cette lecture qui est pour une fois assez surprenante. Ma libraire m’a conseillé une histoire dans le même style, de Robin Cook, je me laisserai peut être tenter.

 

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Le club des apprentis criminels d’Audrey Françaix

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Editions Octobre, 18€, 272 pages

4ème de couverture

« Réfléchissez… Si vous tiriez accidentellement sur votre pire ennemi, essaieriez-vous de le secourir, au risque qu’il vous attaque en justice ? Pensez-y ! Qui n’a jamais eu envie de supprimer un être immonde ? Sans doute serions-nous tous des assassins, s’il n’y avait cette peur de l’emprisonnement. Cessons d’être hypocrites : c’est uniquement la crainte de la répression qui bloque nos pulsions meurtrières. »

Quand une bande de vieillards et un jeune orphelin commettent accidentellement un meurtre, puis prennent conscience du plaisir qu’ils ont à éradiquer les nuisibles, les homicides se succèdent à la vitesse de l’éclair dans la jolie station balnéaire de Reauville. Mais qui donc irait soupçonner cinq petits vieux bien sous tous rapports, et un gamin à qui l’on donnerait le bon dieu sans confession ? D’autant que ce club d’apprentis criminels ne manque pas de talent pour maquiller ses forfaits en disparitions ou en morts naturelles. Comme si, en définitive, certains de ses membres n’en étaient pas à leur coup d’essai…

Résumé

Simon a mauvaise conscience. Simon est responsable de deux morts. Deux, à même pas 10 ans… Simon vit à Reauville où sa mère s’est réfugiée après avoir fui Liège. Reauville et son festival du polar. Avec ses vieilles anglaises ayant élu domicile dans la région pour y passer leurs vieux jours. Reauville où des décennies plus tard, Simon peut enfin faire ce qui lui plait, depuis qu’Arlette, sa femme, a cassé sa pipe et que sa mère est à l’hospice. Mais Simon repense encore souvent à ces deux morts innocents. Simon visite, dans une maison de repos pour personnages âgées, aux  » Jours Heureux « , une ancienne actrice Alice Lefort dont il aimait beaucoup les films. Il n’est pas le seul à donner de son temps aux petits vieux. Michel un orphelin accompagné d’un chien vient régulièrement. Comme Miranda une vieille veuve anglaise et bigotte ou encore l’ancienne actrice Mlle Laine et sa secrétaire particulière…. Quand Alice va rendre son dernier soupir, tout ce petit monde va se retrouver, malgré leurs différents et leurs oppositions, chez Miranda, afin de lui rendre un dernier hommage. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu et ils vont faire parti malgré eux (?) d’un bien étrange Club…

Mon avis

Très mitigée

Le lecteur découvre toute une galerie de personnages, chacun ayant son caractère, ses manies, ses mystères. Au début, chaque personnage semble aimable, affable, parfait, ou au contraire affreux, vile, …. mais si tout cela n’était qu’apparence ? La trame narrative est très bien faite. Le lecteur se rend vite compte que les personnages décrits ne sont pas tout à fait comme il se les imaginait. Et ce sont tous, à part deux ou trois, de sacrés personnages, comme j’aurai bien du mal à en supporter ! Simon Agapit, discret et honnête semble pourtant cacher un secret. Lena Laine, ancienne actrice de polar est de plus en plus aigrie et mauvaise. Son assistance Rosalyne Chevin se plie pourtant à ses quatre volontés ? Pourquoi ? Le lecteur rencontre progressivement Miranda, veuve qui lorgne sur Simon, et la belle-fille de Miranda, une idiote qui ne pense qu’à toucher l’héritage de sa belle-mère. Michel un orphelin qui n’a pas d’ami et passe beaucoup de temps à rendre visite aux personnages âgés. Et encore d’autres.

Je n’ai pas été une grande fan du style choisi par l’auteure, des expressions graveleuses, des sous-entendus, du vocabulaire fleuri. Choisi pour contraster avec le rang des personnages présentés. Mais je n’ai pas su trop y adhérer. De même, j’ai eu du mal à comprendre la réaction de certains personnages. Mais une fois le livre terminé, on comprend bien ce jeu de contraste et les réactions, comme si finalement on ne devait apprécier que les personnages qui en valaient vraiment la peine.

Reauville et ses morts, ses tragédies. Car oui, progressivement des morts plus ou moins violentes surviennent. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la police ne fait pas vraiment son taff, d’ailleurs, ils sont inexistants dans ce roman ! Le lecteur va donc commencer à entrevoir le vrai visage des personnages, découvrir certains secrets, à mesure que les morts surviennent. Celles de petits vieux malades et fatigués. Celles de crapules qui n’ont pas pu être condamnées… Y a-t-il un lien ? Que se passe-t-il à Reauville et dans ses environs ?

J’ai bien aimé les personnages de Michel et son parrain, ils sont touchants dans leur façon de ne pas savoir se montrer affectueux. Ils traverseront des épreuves  qui les changeront. Avec ces deux personnages, on arrive à s’attacher à Simon qui survit dans son quartier craignos. Mais pour les autres personnages, j’ai vraiment eu beaucoup du mal à les aimer.

Je n’ai pas détesté cette lecture mais je ne peux pas dire non plus que je l’ai adoré. Au début, j’ai eu un peu de mal, puis quand les événements s’enchainent, quand le club se forme, j’ai trouvé l’intrigue plus intéressante. Ensuite l’action se déroule, même s’il y a des scènes qui furent de vraies surprises, le fil conducteur était un peu trop flou à mon goût. J’ai du mal à me prononcer sur ce roman. L’histoire ne m’a pas déplut et en même temps, elle ne m’a pas vraiment convaincue.

En tout cas, Audrey Françaix est douée pour créer des personnages infâmes, retords, pervers, horripilant, goujat ou noir et déprimé. Elle est douée pour créer une atmosphère particulière, une ambiance raffinée et glauque à la fois. Les thèmes sous-jacents portent la réflexion : les différences sociales, les apparences, les célébrités déchues parmi des personnes banales.. La plume d’Audrey Françaix est plaisante, le langage fleuri, sans sombrer dans la vulgarité même si le personnage est vulgaire. De l’humour aussi. Noir.

Mon ressenti est mitigé, je pense que ce roman n’était tout simplement pas pour moi. ça arrive parfois, c’est dommage, il avait tout pour me plaire pourtant. Vous l’avez lu ? Qu’en avez-vous pensé?

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