Les larmes rouges – T1 Réminiscences de Georgia Caldera

les-larmes-rouges,-tome-1---reminiscences-280734-250-400J’ai lu, 761 page, 10€90

4ème de couverture

« Le temps n est rien, il est des histoires qui traversent les siècles… »

Après une tentative désespérée pour en finir avec la vie, Cornélia, 19 ans, est assaillie de visions et de cauchemars de plus en plus prenants et angoissants.
Elle se retrouve alors plongée dans un univers sombre et déroutant, où le songe se confond à s y méprendre avec la réalité.

Mon avis

Cornélia est au bord du gouffre au sens propre comme au sens figuré. Personne ne la comprend, pas d’ami, pas populaire, solitaire, délaissée par son père, elle est seule depuis qu’elle a perdu sa meilleure amie après avoir perdu quelques années plus tôt que sa mère. On la découvre à un moment où elle veut sérieusement en finir avec la vie. Elle enjambe un pont de Paris. De plus, une petite voix dans sa tête la harcèle et la pousse à en finir. Est-elle folle ? Cornélia finit par sauter. Des flashs où elle voit d’étranges choses. Puis un réveil douloureux à l’hôpital. Elle n’est pas morte, quelqu’un l’a sauvé. A l’hôpital, son père lui promet de prendre soin d’elle. Elle voit également un psychologue, qui doit juger de ces tendances suicidaires. Elle se découvre alors, des marques sur les bras qu’elle n’avait pas qu’auparavant et qu’elle ne se souvient pas s’être infligée. En y réfléchissant, elle s’en souvient à travers les flashs qu’elle a eu en tombant du pont. Comment sont-elles arrivées là ? De plus, ses marques paraissent anciennes. Que se passe-t-il ?

A sa sortie de l’hôpital, son père l’emmène dans la demeure de famille qu’il n’a pas vendu au décès de ses parents. Là-bas, loin de la faculté, où les autres étudiants se moquaient d’elle ou l’ignoraient, Cornélia va se remettre de cet « incident ». Cependant, rapidement des phénomènes étranges surviennent. Il semble que quelqu’un lui veuille du mal. Et puis, qui est cet étrange jeune homme qui semble la surveiller ? Tous les villageois et son père s’accordent à dire que ce châtelain est dangereux et qu’elle doit s’en méfier. Cependant, il semble, après qu’elle l’ait rencontré, qu’il en sache beaucoup sur elle. De plus, il s’avère que ce jeune homme est celui qui lui a sauvé la vie à Paris. Comment peut-il se retrouver là à lui aussi ? Est-ce une simple coïncidence ? Quel mystère entoure Cornélia ? Et ce jeune homme ?

J’avais un peu peur de ne pas accrocher à cette histoire, de la trouver trop longue à se mettre en place. Et bien pas du tout !  J’ai rapidement accroché à cette histoire qui se dévore. Il s’agit d’un premier tome riche et passionnant. Georgia Caldera prend son temps pour dévoiler le destin de son héroïne, pour créer une ambiance, pour installer son univers.

Cornélia est un très beau personnage qu’on prend plaisir à suivre. Qui est-elle ? Comment va-t-elle se reconstruire ? Que lui arrive-t-il ? Cette héroïne est fragile. C’est une frêle jeune femme complètement perdue. Solitaire, elle n’aime pas les études qu’elle fait, souffre du manque d’attention d’un père trop souvent absent. Cependant, ses tendances suicidaires sont-elles vraiment dues à tout cela ? Les apparences vont-elles se révéler trompeuses ?

Henri est également un excellent personnage, mystérieux, romantique, cruel également . Le lecteur se demande ce qu’il va apprendre à Cornélia. La façon de faire du jeune homme est assez curieuse mais le lecteur à comprendra vite pourquoi. Au fil des pages, le récit se densifie et on apprend de plus en plus de choses sur Cornélia, Henri et sur leurs relations. Le lecteur découvre de plus en plus de personnages entourant la jeune fille ou Henri. On est également projeté d’une façon très habile dans le passé. On se croirait presque dans le château, dans la chapelle toute proche, dans les lieux où se rendent les deux protagonistes…

L’auteure a su retranscrire parfaitement les émotions de la jeune fille, ses doutes, son mal-être, sa surprise lorsqu’elle découvre qui elle est vraiment. Ajouter à cela que Georgia Caldera dépeint un vrai méchant qui glace le sang par son attitude et ses actions ainsi que des héros ambigus. On obtient un roman vampirique vraiment très bien fait où le surnaturel arrive progressivement et il est bien dosé tout au long du récit. J’ai beaucoup apprécié les descriptions et les passages placés dans le passé. Il y a un très bon équilibre entre ces parties et l’action se déroulant dans le présent.

L’écriture de l’auteur est efficace, fluide et prenante. Pas de lyrisme, c’est vraiment à la portée de tous les lecteurs avec néanmoins les impressions et l’atmosphère si particulières vraiment bien rendues. On ressent les influences de l’auteure, Stoker, Allan Poe, Rice mais tout ayant une prose originale avec un style propre. Quelque chose de lancinant parfois, de nostalgique, le rythme peut sembler un peu lent de prime abord mais en fait c’est juste une impression, car le roman se lit tellement vite.
J’ai hâte de connaître la suite des événements et retrouver Cornélia et Henri. Je suis curieuse de découvrir de ce que va réserver la suite de l’histoire.

Apostasie de Vincent Tassy

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Editions du Chat Noir, 333 pages, 19,90€

4ème de couverture

Anthelme croit en la magie des livres qu’il dévore. Étudiant désabusé et sans attaches, il décide de vivre en ermite et de s’offrir un destin à la mesure de ses rêves. Sur son chemin, il découvre une étrange forêt d’arbres écarlates, qu’il ne quitte plus que pour se ravitailler en romans dans la bibliothèque la plus proche.
Un jour, au hasard des étagères, il tombe sur un ouvrage qui semble décrire les particularités du lieu où il s’est installé. Il comprend alors que le moment est venu pour lui de percer les secrets de son refuge.
Mais lorsque le maître de la Sylve Rouge, beau comme la mort et avide de sang, l’invite dans son donjon pour lui conter l’ensorcelante légende de la princesse Apostasie, comment différencier le rêve du cauchemar ?

Merci aux éditions du Chat Noir pour l’envoi de ce roman.

Mon avis

Pas loin du tout du coup de coeur !

Anthelme, jeune homme désabusé, ne trouve pas sa place dans ce monde. Il dévore des livres, s’imprègne des histoires et rêve de mondes et de vies qui n’existent que dans les écrits. Sans attaches, il décide de voyager et d’errer par monts et par vaux au gré du vent. Cependant, un jour il pénètre dans une étrange forêt d’arbres rouges, dans laquelle il perd souvent la notion du temps, des heures, des jours et des nuits. Il découvre une cabane dans laquelle il s’installe. A partir de là, il va parcourir cette étrange contrée, entre lieux enchanteurs et sentiers déroutants. Il la quitte de temps en temps pour se rendre dans la ville la plus proche dans laquelle il pille la bibliothèque, tenue par Alice, de ses ouvrages fantastiques et envoûtants, des romans qui le font s’évader, vivre des vies et des histoires qu’il ne pourra jamais vivre. Un jour, il va tomber sur un roman fascinant qui parle de l’endroit où il a élu domicile depuis 3 ans. La Sylve rouge. Ainsi, il n’est pas seul à connaître cet endroit. Le jour où il le rapporte à la douce Alice, il va rencontrer Alvaron, auteur mystérieux, habitant de la Sylve, doté d’un magnétisme étrange.

Alvaron va donner rendez-vous à Anthelme dans un lieu à la fois ensorcelant et angoissant, la maison des Effraies. Dans cette tour sans âge, il va faire la connaissance de personnages singuliers et du maître de la demeure : Aphelion. Être autant charismatique qu’étrange, autant triste que fascinant, autant mystérieux que troublant…  A la douce lumière d’une bougie d’Ellébore, au son de la harpe, Aphelion va prendre tout son temps à conter, entre autres étrangetés, l’histoire mélancolique et sublime de la princesse Apostasie.

Ce roman, découpé en 3 parties, est une merveille. Au début, le lecteur découvre Anthelme, un être à fleur de peau, et sa vie dans la Sylve rouge. J’ai eu un peu de mal avec les premiers chapitres, tout s’est enchaîné très vite. Je m’attendais à suivre Anthelme avant la Sylve mais non, l’auteur nous plonge dans le vif du sujet dès le départ. C’était donc le temps d’accrocher au rythme de l’histoire et de me laisser bercer. La seconde partie se passe dans la Maison des Effraies,  et suite, … je vous laisse le plaisir de la découverte.

La plume de l’auteur est magique, très belle, envoûtante, je me suis laissée porter par les mots, les sonorités. C’est soigné, travaillé, chaque mot semble pesé et choisi avec soin. Le travail d’écriture a dû être important ou la muse très inspirée. C’est difficile d’en parler sans avoir l’impression de trop en dire, j’ai presque envie de vous laisser la surprise ^^

Le récit, l’histoire d’Anthelme est mélancolique, poétique, intemporelle. Pour le plus grand plaisir du lecteur, l’univers se veut sombre, romantique, un peu macabre, mais doux. L’auteur réussit à mêler les contraires: la cruauté et la douceur, la folie et l’espoir, la lumière et la nuit, la chaleur et le froid, … le tout dans un entêtant parfum de fleurs étranges et dans des décors abruptes. Même dans la manière d’écrire, Vincent Tassy souffle la modernité et le passé, il allie les références aux contes de notre enfance avec une histoire de buveurs de sang, hors d’âge, différente de celles déjà contées même si on y retrouve des thèmes chers au genre sous une nouvelle inspiration : ambiguïté sexuelle & sensualité exacerbée, souffrance & délivrance, rêves & réalité,…

La partie dans la Sylve est calme, c’est un temps propice à la découverte et à l’émerveillement, mélange de fascination pour sa flore étrange : fleurs et arbres rouges et de simplicité : promenades et repos. Ce qui se passe dans la maison des Effraies fait passer le lecteur du calme à l’agitation et il passe par une foule de sentiments. Dans cette demeure envahie d’effraies, de lierres et d’épines, on s’y sent à la fois bien et oppressé, fasciné et effrayé. Le merveilleux y côtoie l’horreur. On vit un émerveillement malsain dans une aura surnaturelle.
Tout le roman est poétique et enivrant, les lieux, les personnages, j’ai oscillé entre malaise et ravissement. L’histoire d’Apostasie et de ses parents m’a touchée, si belle, si triste, …. J’ai aimé découvrir Lavinia, liée à un amour inconditionnel non partagé; Ambrosius, si doué, si sensible et à la fois si grave. J’ai eu mal avec eux, espéré avec eux, lutter à côté d’eux. J’étais, comme Anthelme, envoûtée par les histoires, les drames, le beau, le merveilleux et l’horrible. Puis une révélation m’a frustrée autant que le protagoniste ! Pour dire comme l’histoire se vit avec intensité. Heureusement, tout n’est pas terminé à ce stade de la lecture. Pour le reste, il faudra lire ce roman.

Je retiendrai une histoire magnifique, envoûtante, différente et mélancolique et une plume précise, belle, avec sa musicalité et son rythme particulier. Ainsi que l’amour des belles histoires, des mots, des livres. Une réussite. Je vous conseille vivement ce roman et la découverte de cet auteur.

Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue – Les nécrophiles anonymes -1 de Cécile Duquenne

nécrophiles T1Editions Voy'[el], 185 pages, 10€

4ème de couverture

Népomucène, préposé à la Morgue, mène une vie tranquille et nocturne en compagnie de Bob, vampire d’environ 150 ans d’âge. Lorsqu’il manque devenir la cinquième victime d’un mystérieux assassin, son ami de longue date mène l’enquête. L’immortel est certain qu’une autre créature surnaturelle a commis le massacre.

Mon avis

Une lecture détente, rapide et amusante !

Népomucène est un jeune homme assez banal, un brin timide mais sympathique qui travaille de nuit à la Morgue et ça lui convient très bien. Il ne saute pas de joie à l’idée de voir ses collègues de jour (et c’est réciproque) notamment sa supérieure qui le harcèle lourdement. En commençant son travail, il était loin de se douter qu’il allait plonger dans un univers étrange, peuplé de créatures qui ne le sont pas moins. Et pas plus loin que dans un des frigos de la Morgue où il rencontre Bob, un vampire dandy qui a élu domicile là.

Quand son travail sur les morts est terminé, les deux acolytes font quelques petites expériences sur des corps.. d’animaux ! Ils cherchent la limite entre la vie et la mort. Mais un jour une horrible découverte est faite dans rue de la Morgue et les deux amis vont devoir enquêter sur un quadruple assassinat qui sent le surnaturel à plein nez.

Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue est un roman court, avec ses loufoqueries, de petits défauts mais dans l’ensemble, c’est une bonne lecture détente, sans prise de tête et sympathique comme son auteure. L’intrigue n’est pas forcément des plus originales – j’avais compris très rapidement qui était derrière les assassinats – c’est plutôt le second degré qui fait l’originalité du texte. Ainsi que les références, les clins d’œil et l’humour distillé par Cécile Duquenne. Oui oui vous avez déjà soupçonné cela avec le titre du livre, hommage à Poe mais ce n’est pas la seule référence, il faudra le lire pour découvrir les autres.  Certains passages vous feront penser à d’autres auteurs, aux séries TV de notre adolescence (ah James ❤ ).

Toutefois, j’ai trouvé le roman un peu court pour apprendre à connaitre et donc m’attacher aux personnages. Mais j’ai apprécié les suivre et voir comment ils allaient se débrouiller pour mettre le coupable hors d’état de nuire. Les personnages secondaires sont aussi barrés ou étranges que Népo et Bob, à croire que mettre le pied dans le surnaturel vous retourne le cerveau, sauf pour Népo ^^ En tout cas, cela donne une galerie de personnages haute en couleur et amusante.

La plume de Cécile est agréable, fraîche et drôle. On sent qu’elle s’est amusée à écrire son texte. Je lirai avec plaisir la suite des Nécrophiles anonymes 🙂

A l’ombre des falaises de Chloé Bourdon

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Les éditions du Petit caveau, 138 pages, 12€90

4ème de couverture

Nous sommes en 1901, dans un petit village des Cornouailles. Elisabeth vient de perdre son père et accepte difficilement la froideur de sa mère.

L’été où elle quitte l’enfance, elle comprend que derrière les apparences d’une petite bourgeoisie provinciale obsédée par la peur du scandale, se dissimulent des drames insoupçonnables, et des monstres qui rôdent, les soirs de pleine lune, dans l’ombre des falaises.

Mon avis

Dans les Cornouailles, Elisabeth, 14 ans, a perdu son père quelques semaines auparavant. Elle reste seule avec Judith sa sœur aînée sur le point de se marier et sa mère, une femme froide et soucieuse quoi qu’elle en dise des convenances et du paraître. Elles ne sont pas riches mais le monde extérieur ne doit pas s’en douter. Elisabeth pleure son père et ne comprend pas que sa mère semble si peu affectée. Cette dernière déteste Birdcliff et la demeure qu’elle a hérité de son père. Elisabeth s’ennuie aussi elle se réjouit d’apprendre que sa cousine Emily qui habite Londres va venir les voir pendant l’été. L’été où la destin de la jeune fille va changer. Où elle va comprendre que les monstres se cachent pas là où elle l’aurait cru…

Emily est une jolie jeune femme qui va divertir sa cousine en lui proposant des sorties. On peut difficilement refuser à Emily. C’est ainsi qu’un jour elles se rendent au château de Windmoor où vit Lord Osborne, un châtelain qui est récemment revenu des Indes et qui a amassé une belle forturne. Là bas, elles y feront la connaissance de Chris Osborne, que le Lord aurait eu avec une asiatique. Le jeune homme est différent par ses manières et sa façon d’être. Il ne laissera pas les jeunes demoiselles indifférentes… et leurs chemins se recroiseront.

J’ai beaucoup aimé ce récit. L’écriture est très maîtrisée pour un premier roman, très mature et précise. C’est vraiment bien écrit. Le style est juste et l’atmosphère, le vocabulaire, les us et coutumes, font que l’on se sent vraiment au début du 20è. Au fil de l’intrigue, l’atmosphère charge, l’ambiance se modifie, une sorte de tension monte. L’héroïne est un peu perturbée et un peu troublée, elle est tantôt naïve, tantôt plutôt mature. C’est difficile de la cerner mais on s’attache à elle quoi qu’elle fasse.

L’auteur a très bien détaillé son récit qu’il ne paraît pas court alors qu’on ne dépasse pas les 150 pages ! Elle a également sur rendre les liens entre la mère et la fille assez étranges, tendus… Comme si cette femme froide n’apprécie par son enfant, tout en essayant de la protéger de quelque chose de précis mais que le lecture ne connait pas. Il y a aussi les liens étranges entre Elisabeth et Christopher, comme une attraction malgré la différence d’âge. Le goût de l’interdit est superbement bien retranscrit ^^

Et puis, le décor, les Cornouailles, les falaises, la mer, une vieille demeure, ça a à la fois du charme et du caractère. Et une belle part de mystère.

J’ai apprécié l’histoire et l’appropriation de l’auteur du mythe vampirique. C’est vraiment intéressant et original. ça ne ressemble à pas à ce que je m’attendais et j’ai vraiment aimé ça. Elisabeth mène une sorte d’enquête et va creuse le passé, faire la lumière sur les secrets de famille. Le drame monte progressivement. Le lecteur devinera peut-être les révélations finales mais vouloir savoir la vérité et la façon dont tout s’est passé est vraiment prenant . Il y a quand même une ou deux choses qu’on ne voit pas venir.

Le récit est travaillé, si vous aimez le fantastique, les secrets de famille, le poids du passé, A l’ombre des falaises a tout pour vous plaire.

Les deux seuls points négatifs relevés : j’ai trouvé que pour son âge et sa condition Elisabeth a un peu trop de vocabulaire, mais l’auteure précise qu’elle lisait les livres de son père alors ma fois pourquoi pas. Ensuite, les jeunes gens de ce roman ont du mal à faire des déductions et sont parfois du coup, un peu tête à claque mais disons que ça ajoute à leurs caractères !

Je lirai avec plaisir un autre texte de Chloé Bourdon et ça tombe bien j’ai L’eau noire dans ma PAL 😉

Zone d’ombres de Frédéric Livyns

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L’ivre-book, ebook : 2,99 €, environ 70 pages

4ème de couverture

Ce recueil va vous faire rencontrer, au travers de ses différentes histoires, les êtres qui se dérobent à votre regard.
Tapis dans les ténèbres, ils n’attendent que l’occasion de se jeter sur vous afin de vous souiller de leur empreinte malfaisante.
Vous y trouverez des vampires, des zombies, des démons, des Grands Anciens… tout ce qui fait la saveur particulière du fantastique d’hier et d’aujourd’hui.

Mon avis

Merci à Frédéric pour ce nouveau partenariat 🙂 Je suis ravie d’avoir découvert son dernier bébé publié chez L’ivre Book. Le lecteur aura 7 histoires intrigantes comme autant de façons de découvrir l’univers de Frédéric Livyns.  Une plongée dans le fantastique à travers 7 fenêtres ouvertes vers les ombres…

L’autre côté
C’est une nouvelle assez courte et l’auteur joue sur les symboles et les impressions. Un homme se réveille dans une pièce sans issue, pourtant dans son lit mais il n’y a personne avec lui et aucun moyen de sortir. Comment est-il arrivé là ? Pourquoi ?
L’auteur parvient à surprendre son lecteur avec une fin inattendue.

Lilith
Dans un autre style, Frédéric Livyns fait avancer son lecteur vers une des facettes de l’horreur absolue. C’est une nouvelle assez glauque où l’on rentre dans la tête d’un homme prêt à tout pour sa campagne Lilith, pour leur passion dévorante.
Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette nouvelle mais elle a le mérite de mettre le lecteur légèrement mal à l’aise et donc réussie à l’amener dans une zone d’ombre.

Querry’s Dephts
Aux States, un ancien policier devenu détective enquête sur la soudaine et mystérieuse disparition d’une mère de famille et de ses deux enfants.  Le père de la jeune femme inquiet n’a plus de nouvelle de sa famille partie s’intaller à Querry’s Dephts, où l’activité touristique est en plein essor. Le détective va se rendre sur place, interroger les habitants du coin. Bien vite, il apprend que le passé du lieu est trouble… L’auteur amène le lecteur vers un mythe bien connu, vers un endroit maudit. Le clin d’oeil et les références sont bien amenés. La nouvelle est un peu plus longue que les précédentes ce qui aide à plonger le lecteur dans l’ambiance.

Lydia
Une main sort de terre puis le reste d’un corps. Lydia, abandonnée par son conjoint de façon peu élégante, revient à la vie et elle a soif de vengeance.
Le lecteur apprend comment la jeune femme a été traité par son homme et ensuite comment le « miracle » de sa renaissance est possible et enfin ce qu’elle compte bien faire pour se venger…
Une histoire sympathique qui permettra au lecteur de découvrir la plume de l’auteur dans un registre plus fantastique et moins horrifique. Un gros plus pour la psychologie de cette jeune femme.

Dancin’pig
Où comment vous faire faire des cauchemars la nuit, en espérant toutefois qu’ils ne soient pas similaires à ceux de Rudy… Rudy reçoit un spam dans sa messagerie, contenant une vidéo assez glauque et est invité à poursuivre une chaine comme on en reçoit tant. Mais notre homme même superstitieux, ne se voit pas transférer ce message horrible…
Le lecteur est plongé au cœur d’une légende urbaine qui prend vie… Une nouvelle avec son petit côté malsain, l’auteur joue avec les frayeurs et les superstitions.
J’avais déjà eu l’occasion de lire cette nouvelle et l’effet souhaité fonctionne encore même à la relecture ^^

Le manoir Winsart
Un jeune garçon pari avec ses copains qu’il pourra passer toute la nuit dans la vieille demeure Winsart, réputé hantée, sans prendre ses jambes à son cou. On rapporte que bien des choses horribles se seraient passées dans cette demeure. Peu rassuré, le jeune garçon s’installe tant bien que mal et parvient même à s’endormir. Quand soudain, un bruit étrange le réveille… A quoi va-t-il être confronté ?
J’ai  beaucoup aimé cette nouvelle, un peu plus longue que les deux précédentes. J’ai vraiment apprécié le thème et surtout la façon de le traiter. Une petite angoisse monte doucement et j’ai adoré la fin.

Zombie love
Une nouvelle courte, assez sympa et pourtant je ne suis pas du tout fan des zombies. A la fin du 19è, un homme ravagé par le chagrin suite à la perte de sa femme et de leur enfant, se rend toutes les nuits au cimetière. Un soir, il va y faire une mauvaise rencontre…

Zone d’ombres est un recueil très sympathique, un peu moins horrifique que les précédents de l’auteur mais qui est tout aussi efficace. Il est un peu plus abordable que Sutures par exemple si vous n’aimez pas le glauque et l’horreur. C’est une bonne façon de découvrir l’auteur en 7 nouvelles toutes différentes sur 7 registres fantastiques. Cette fois-ci, on retrouve vampire, zombie, loup-garou, monstres, créatures, …

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, le style est efficace, agréable et le recueil se lit rapidement. On est parfois mis un peu en dehors de nos zones de confort dans ces zones d’ombre. C’est donc réussi.

Je suis un peu moins surprise que pour d’autres récits de l’auteur, sans doute parce que je m’habitue un peu à son style. J’avais déjà lu 2 ou 3 des nouvelles également, ça doit jouer. C’est toutefois toujours un plaisir de retrouver Frédéric Livyns et ses histoires.

Even dead things feel your love de Mathieu Guibé

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Editions du Chat Noir, 276 pages, 19€90, mars 2013

4ème de couverture

Au terme de votre vie, à combien estimez-vous le nombre de minutes au cours desquelles vous avez commis une erreur irréparable ? De celle dont les conséquences régissent d’une douloureuse tyrannie vos agissements futurs jusqu’au trépas. Mon acte manqué ne dura pas plus d’une fraction de seconde et pourtant ma mémoire fracturée me renvoie sans cesse à cet instant précis tandis que la course du temps poursuit son inaltérable marche, m’éloignant toujours un peu plus de ce que j’ai perdu ce jour-là. Je me demande si notre dernière heure venue, les remords s’effacent, nous délestant ainsi d’un bagage bien lourd vers l’au-delà ou le néant, peu importe. Puis je me souviens alors qu’il s’agit là d’une délivrance qui m’est interdite, condamné à porter sur mes épaules ce fardeau à travers les âges, à moi qui suis immortel.

L’amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.

Mon avis

Il était franchement temps que je sorte le livre de Mathieu Guibé, dont j’avais beaucoup aimé Germinescence, de ma PAL ! J’ai beaucoup aimé ^^

Le prologue nous plonge immédiatement dans la tête de Josiah Scarcewillow à un moment de son existence qui le lecteur le comprendra plus tard, est des plus importants, moment charnière dans les événements qui vont se dérouler. Et nous comprenons bien vite que Josiah est une créature sombre, une créature de la nuit, un vampire.

1850, la science et le progrès explosent et Josiah n’apprécie guère cette explosion qui met en danger son existence, son secret. De plus en plus, les vampires sont chassés, traqués et les nouvelles techniques qui émergent ont tendance à trop venir en aide aux chasseurs. Pour l’heure, Josiah admire le bâtiment construit à Hyde Park avant de repartir vivre dans sa demeure délaissée du Gloucestershire. Il y retrouvera Rudolf, majordome. Quelques temps après son arrivée sur ses terres, Josiah tombe sur des chasseurs profitant que le domaine soit à l’abandon pour traquer le renard, braconner sur une propriété qui n’est pas la leur. Lors de cette rencontre, Josiah fait la connaissance d’une demoiselle ayant cherché, même s’il se fût trop tard, à apaiser les souffrances d’un renard touché par les gentilshommes. Abigale, différente, va toucher au plus profond de son être le vampire désabusé. Commence alors une passionnante histoire d’un amour contrarié, au romantisme torturé.

Au premier abord, complètement pas ce que j’aime comme histoire. Je suis encore novice en vampire, moi je suis plutôt sorcières et fantôme et les histoires d’amour compliquées ou à l’eau de rose… ce n’est pas franchement ma tasse de thé. Et bien, quelle surprise ! Ce qui aurait pu être mal parti c’est finalement soldé par une superbe lecture ^^ Comme quoi, il faut savoir donner sa chance à certaines histoires.

Le récit est découpé en plusieurs parties. A part la première, chacune d’entre elles m’a surprise, avançant vers l’inconnu (l’avantage de lire très peu de chroniques ou bien d’attendre deux ans pour lire un livre), le récit prend une tournure qui n’était inattendue. J’ai franchement aimé ce mélange de romantisme, de cruauté, de poésie et de noirceur. Un équilibre parfait des mélanges (comme dirait ma copine Brenda, du cœur à ses raisons, mais là je digresse.)

Even dead things feel your love est l’histoire de la rencontre entre deux êtres diamétralement opposés. Une jeune fille, Abigale, joviale, douce, spontanée curieuse  et intelligente, qui va se révéler à la fois forte et passionnée bien que subissant le devoir familial. Et un être qui n’est plus que l’ombre de lui même, Josiah, vampire désabusé, parfois cruel, à la créature sanguinaire et gentilhomme respectable en société, intelligent, mais blasé d’une si longue existence fade et monotone. Abigale va pourtant parvenir à troubler le vampire. Il est touché par la beauté de la jeune fille, par sa compassion, de sa façon de voir le monde et de la beauté en chaque chose. Josiah est un vampire comme j’aime en lire, il dispose de bons et de terrifiants côtés. L’auteur respecte la plupart des codes en la matière et y ajoute sa pâte, son grain de sel.  Les deux êtres vont être amenés à se revoir, et Abigale se relèvera plus surprenante que ce que je pouvais attendre du personnage. A son côté, le vampire oubliera même le danger qui rôde…

La première partie de transitoire est assez conventionnelle mais romantique et à la fois ni mièvre ni naïve. La psychologie de Josiah est finement travaillée, analysée et cohérente. Le récit est imprégné d’une sorte de romantisme nostalgique. L’écriture n’est pas envolée mais suffisamment poétique et imagée pour qu’elle touche le lecteur.

La présence d’Abigail fait en quelque sort revivre le mort-vivant, lui fait de nouveau ressentir un trouble, une envie, autre chose que chercher à étacher sa soif dévorante voulue par sa nature. Il se sent presque de nouveau « vivant », utile, aimé… Mais Josiah a baissé sa garde et le danger se fait de plus en plus présent. La seconde partie du récit est un maelström de sentiment : tristesse, haine, rage, dégout, rejet. La psychologie du personnage est toujours détaillée, subtile et juste. Le récit est le reflet du combat intérieur du personnage, une introspection, puis de sa douleur, de son envie de vengeance. La tournure du récit change, moins conventionnelle, plus originale. Cela continue encore dans les parties qui suivent. L’histoire bascule. Et j’ai beaucoup aimé ce changement de direction. L’envie de raconter autre chose. Le temps qui passe, la douleur, l’espoir, …. Et je n’en dirai pas plus, il faut le découvrir par soi-même mais je ne m’attendais pas aux changements opérés.

Even dead things feel your love est une histoire magnifiquement macabre, une débâcle des sentiments. Le gros plus du récit est la description de ces derniers. Ils sont forts, puissants, destructeurs. On a vraiment tout le désespoir ou l’espoir des personnages, la douleur de la perte de l’être aimé, l’insatisfaction de la condition des personnages ou leur questionnement. Par exemple, où commence l’inhumanité, qu’est-ce qui nous caractérise, etc.  ? C’est pour moi, une très belle lecture, la relation entre les deux personnages, et ce qui leur arrive m’ont surprise. Elle sort du lot. La fin est belle, un peu triste mais tellement cohérente avec tout ce qui s’est déroulé dans le récit. Mathieu Guibé a une belle plume et même si on ne trouve pas forcément à chaque phase, dans les tournures l’époque décrite, les détails et la psychologie du personnage principal font le reste.

Sorcières associées d’Alex Evans

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Auto-édition, ebook, 243 pages, 2,99€

4ème de couverture

Envoûtement de vampire, sabotage de zombies et invasion de gremlins font partie du quotidien du cabinet Amrithar et Murali, sorcières associées. Dans la cité plusieurs fois millénaire de Jarta, où la magie refait surface à tous les coins de rues, les maisons closes sont tenues par des succubes et les cimetières grouillent de goules, ce n’est pas le travail qui manque! Mais tous vous le diront: les créatures de l’ombre ne sont pas les plus dangereuses…

Résumé

Tanit et Padmé sont deux associées dont la spécialité est les enquêtes se rapportant au Pouvoir, à la magie, aux créatures surnaturelles. Elles sont installées depuis quelques temps dans un cabinet de Jarta, la cité millénaire où le commerce et l’argent sont rois. Quand se présente un vampire dans la salle d’attente du cabinet, Tanit reste maîtresse d’elle-même et accepte de le recevoir. C’est la première fois qu’une créature vient demander de l’aide contre un humain. Malgré les risques, Tanit accepte de s’occuper de son affaire. Puis se présente un industriel fortuné qui désire une enquête sur son usine, régulièrement sabotée. Il pense à une malédiction. Tanit n’en est pas convaincue mais l’appât de l’argent facile la pousse à accepter. Les sorcières vont se pencher sur ces deux affaires dont les enjeux risquent de les dépasser…

Mon avis

Merci à Alex Evans pour la confiance accordée et la découverte de ce roman auto édité.

J’ai beaucoup aimé cette lecture, un vrai moment de détente.

Les sorcières Tanit et Padmé travaillent ensemble dans un cabinet depuis quelques années. Elles commencent à bien se connaître et leur affaire fonctionne bien. Parmi les missions qu’elles réalisent pour leurs clients : exorcisme, enquête sur les malédictions, recherche d’objets magiques, etc. Elles sont chacune leurs talents et leurs caractères et  c’est un duo qui se complètent bien.

Les deux sorcières sont amenées à travailler sur deux nouvelles enquêtes, une des plus surprenantes, aider un vampire à trouver celui qui l’a amené dans notre dimension et se sert de lui comme d’une arme. Et une autre demande, qui va mettre les deux enquêtrices mal à l’aise, celle d’un industriel qui a remplacé ses employés par une main d’œuvre gratuite et…. particulière.

Chacune des sorcières enquête à sa façon, pour Tanit, l’ancienne agent spéciale, c’est l’action qui prime, pour Padmé, c’est plutôt l’investigation, les recherches, les entretiens.  Chacune à son style dans le travail comme dans la vie privée. Car non seulement, nous les suivons dans leur enquête mais nous les accompagnons aussi en dehors de leur travail. Tanit est plutôt du genre à ramener des hommes chez elle, Padmé plutôt du style à préserver sa vie privée et à s’occuper de sa fille. Cependant, elles pourraient bien cacher leur jeu toutes les deux. Elles sont en tout cas très attachantes. J’ai beaucoup aimé les suivre et découvrir leur passé. L’auteur en donne assez pour que le lecteur les découvre avec intérêt et pas trop, peut-être, pour nous préparer une suite ?

J’ai trouvé l’intrigue bien ficelée, les informations glanées le long de l’enquête, les recoupements, les recherches, c’est vraiment très sympa. Jarta est une ville avec un gros potentiel, il peut s’y passer plein de choses étranges. L’auteur a créé un univers très intéressant, avec des peuples différents et amenés à s’affronter. Le récit est émaillé de vielles rancœurs, de tentions, du retour inexpliqué et inattendu de la magie. Jarta est la ville du commerce où très peu de choses sont interdites, ce qui donne une atmosphère singulière, faite des extrêmes, pauvretés et richesse, débauches et croyances,… Un mélange hétéroclite où tout peut arriver. Ajoutez à cela les créatures surnaturelles, les goules, les zombies, les gremlins, les succubes, … et vous obtenez un mélange détonnant !

Il y a beaucoup de rythme dans le récit, de l’action, des rebondissements. J’ai beaucoup aimé la double narration. Être tantôt avec Tanit , tantôt avec Padmé qui apprennent des choses différentes. On découvre ainsi deux fois plus la vie en ville, les habitudes, les traditions, le passé des personnages et des territoires. J’ai beaucoup aimé aussi la « morale » de l’utilisation de la magie. Comme un effet boomerang si on ne la prend pas au sérieux. J’aurai toutefois bien aimé un peu plus de « mythologie », l’origine du Pouvoir, un peu plus de développement sur les circonstances de son retour. Peut-être dans une suite. En tout cas, il y a matière pour.

Personnellement, je ne comparerais pas le récit à Conan Doyle et son univers.Il n’y peut-être pas assez de détails tordus, d’addiction et de déductions tireparlescheveuxmaispasvraiment pour ça mais Sorcières associées est rondement bien mené, porté par des héroïnes qui se prennent en main et ne se lasse pas marcher sur les pieds. Un gros plus pour l’ambiance steampunk très bien rendue. Très bien fondue dans l’histoire. Ni trop ni trop peu. C’est assez imagé pour qu’on se fasse une idée des inventions, du fonctionnement de certaines machines et pas trop détaillé pour ne pas alourdir le récit et laisser une place à l’imagination du lecteur.

Un bémol toutefois, les coquilles et fautes.  Je ne suis pas trop sensible à cela, elles ne m’ont pas empêchée de savourer ma lecture. Je pense que certaines, signalées, seront corrigées rapidement. Il serait vraiment dommage de s’arrêter à cela. Même si ce type d’aventure peut fleurir ces temps-ci, le récit et l’histoire sont originales. Il y a de l’humour, de l’action, du fond. Alex Evans est une auteur à suivre ^^ Et j’espère qu’il y aura une suite, ça me plairait beaucoup de replonger dans Jarta en compagnie des deux sorcières.

Dernier point, la couverture est superbe ! J’aime beaucoup.

Le faucheur de Terry Pratchett

9782266211918

Pocket, 313 pages, 7€30

4ème de couverture

Fantômes vampires, zombis, banshees, croque-mitaines… Les morts vivants se multiplient. Car une catastrophe frappe le Disque-Monde : la Mort est porté disparu (oui, la Mort est un mâle, un mâle nécessaire). Plus moyen de défunter correctement. Fini le repos éternel et bien mérité ! Il s’ensuit un chaos général tel qu’en provoque toujours la déficience d’un service public essentiel. Et pendant ce temps-là, dans les champs d’une ferme lointaine, un étrange et squelettique ouvrier agricole manie la faux avec une rare dextérité. La moisson n’attend pas…

Résumé

Vindelle Pounze, 130 ans, mage de son état, va bientôt disparaître. Comme tous les mages, il sait quand il rendra son dernier soupir. Et puis privilège des « grands » du Disque Monde, la Mort, lui-même viendra le chercher. Quand le moment fatidique arrive, l’esprit de Vindelle s’aperçoit qu’il n’y a rien, personne. Intrigué, il décide de regagner son corps. Alors que les autres mages de l’université de l’invisible prépare la cérémonie, son inhumation, le corps de Vindelle se lève et reprend le cours de … sa mort-vivante ?

En parallèle, d’étranges phénomènes surviennent, des objets apparaissent en ville comme… par magie ? Mais les mages s’interrogent ! Tout ça ne sent pas la magie, alors que se passe-t-il ?

Et si tout ceci était lié au fait qu’un Ancien ait donné un sablier à la Mort. Cadeau de départ à la retraite. A son tour de profiter de … la Vie ? Mais que faire pour profiter ? La Mort décide d’aller vivre sa vie comme aide de ferme… Après tout, s’il y a bien quelque chose qu’Il sait faire, c’est faucher. Et la moisson c’est sérieux !

Mon avis

Lecture commune du club de lecture, je me suis fait violence et j’ai lu ce 11eme tome, alors que je m’étais arrêté au 6 ou 7ème ! Moi qui n’aime pas lire dans le désordre, je suis maintenant convaincue qu’ils peuvent bien se lire dans l’ordre que l’on veut, même si je préfère avoir toutes les références en main ^^

Dans ce tome, on suit plusieurs personnages. La Mort a qui les envoyés d’Azraël, le Grand Ancien (le commencement et la fin des temps), ont fait comprendre que depuis qu’il a une personnalité, il doit donc comme chaque personne mourir. Un drôle cadeau de départ en retraite. Il reçoit un sablier à son nom. Il décide donc de profiter de sa vie, du temps qui lui est imparti. Puis le lecteur découvre (ou redécouvre) les mages, qui sont loin de l’image que l’on peut en avoir. Notamment, dans ce tome, on retrouve : l’archichancelier Ridculle (que l’on ne peut que lire en ajoutant un « i » entre le d et le c) , l’économe, le doyen et bien entendu Vindelle Pounze, que la Mort en retraite n’ait pas venu chercher ^^ Pourtant après plus de 100 ans de bons et loyaux services au sein de l’Université de l’Invisible, Vindelle avait fait son temps ! Les dialogues  entre les mages sont complètements barrés. Et heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon, ils ne seraient déjà plus là ! Leurs chamailleries, leurs discussions, leurs prises de bec sont à mourir de rire.

Tous les personnages sont attachants, drôles et loufoques. Encore une fois, les personnages secondaires sont bien développés et on a encore une bien belle palette de personnages ^^ Mme Cake, avec ses prémonitions, sa fille Ludmilla, le fantôme Un homme-sceau. Ce petit groupe sera d’une grande aide à Vindelle. Les membres du club du Nouveau Départ : Raymond Soulier mort vivant et ses slogans hilarants « Inhumés oui ! Inhumains non! »; le croquemitaine Crapahut et sa porte pour se cacher, les vampires : le mari qui ne veut plus se changer en chauve souris et la femme à l’accent… changeant ^^ …. Chacun a sa petite histoire, sa petite particularité,… et sert l’intrigue.

J’ai trouvé qu’il fallait s’accrocher un peu, la lecture était un peu plus ardue que pour certains des tomes que j’avais déjà lus. Mais une fois accrochée, j’ai beaucoup aimé cette histoire, les personnages, l’humour loufoque, les situations ubuesques. Avec un Vindelle errant comme une âme en peine de mettre fin à sa mort/vie et qui découvre que son cerveau fonctionne bien mieux maintenant qu’il est un « zombie ».  Et en parallèle, la Mort  qui découvre le quotidien des humains, le temps qui passe, la vie qui s’écoule, les doutes, le train-train mais aussi l’espoir, la douleur, tout ce qui fait la vie… Les passages avec ce personnage et ses conversations avec la fermière Mlle Trottemenu sont emprunts de poésie et de tendresse. L’histoire de cette vieille demoiselle est touchante et j’ai beaucoup aimé la fin.

Dans cette histoire, on peut y voir aussi des réflexions profondes et sincères sur l’existence, la vie, le temps qui passe et qui ne laisse pas la même impression sur tout le monde. Les mages qui vivent vieux mais qui il faut bien le reconnaitre ne servent pas à grand chose, les arbres qui le temps d’une conversation perdent un ou plusieurs de leurs congénères, etc. la Mort qui angoisse des secondes qui s’égrainent comme le sable du sablier. Mais également, des réflexions sur le mode de vie des gens, les apparences, sur la surconsommation. Le trop plein de force vitale qui engendre des besoins en génération spontanée ^^ Bref, beaucoup de choses futiles et de choses profondes dans ce tome. On sourit beaucoup et on rigole même parfois à la lecture de ce tome décalé, bien barré mais on peut aussi se mettre à réfléchir (mais pas trop quand même hein 😉 )

C’est de nouveau un très bon tome qui se lit vite, toujours bien écrit, mêlant à la fois le ton sérieux et l’humour, de la parodie comme je les aime. J’accroche toujours autant à l’univers du Disque-monde. J’ai beaucoup aimé l’histoire et les thèmes abordés par ce tome. J’ai, de nouveau, aimé retrouver le décalage et l’humour de Pratchett, son style. Cette façon qu’ont les personnages à prendre au pied de la lettre les expressions, notamment la Mort. J’adore vraiment ce personnage, c’est mon préféré dans les récurrents et puis j’ai enfin fait la connaissance de la Mort aux Rats « COUIIII » ^^

Je ne sais pas encore si je reprendrais dans l’ordre (au 7ème ou 8ème ?) ou si je lirai ceux qui me tentent le plus. En tout cas, ce qui est sur, c’est que je compte bien continuer d’en lire un de temps en temps. Sir Terry vivra à jamais à travers ses livres et ses histoires ❤

L’école de la nuit de Deborah Harkness

9782253169840-T

Le livre de poche, 923 pages, 8€90

4ème de couverture

Diana Bishop, jeune historienne héritière d’une puissante lignée de sorcières, et le vampire Matthew Clairmont ont brisé le pacte qui leur interdisait de s’aimer. Quand diana a découvert l’Ashmole 782, un manuscrit alchimique, à la bibliothèque d’Oxford, elle a déclenché un conflit millénaire. La paix fragile entre les vampires, les sorcières, les démons et les humains est désormais menacée.
Déterminés à percer le mystère du manuscrit perdu, et tentant d’échapper à leurs ennemis, Diana et Matthew ont fui à Londres… en 1590. Un monde d’espions et de subterfuges, qui les plonge dans les arcanes du passé de Matthew et les confronte aux pouvoirs de Diana.
Et à l’inquiétante École de la nuit.

Résumé

Matthew et Diana sont parvenus à fuir dans le passé. Ils débarquent donc en 1590 dans le 16ème élisabéthain, dans la demeure de Matthew, Old Lodge où séjournent des amis de Matthew surpris de le voir à Londres, amaigri, rasé et surtout accompagné. Il est censé être en Écosse. Diana va devoir apprendre à se comporter comme une dame de cette époque, et bien qu’elle soit historienne, cela ne sera pas si facile de passer inaperçu. Son physique déjà assez éloigné des standard de l’époque, avec un accent étrange, incapable de se taire… De plus sa magie se transforme, il va falloir pour sa survie que Diana apprenne à maîtriser ses pouvoirs et qu’elle découvre ce dont elle est capable. Quand au Matthew du 21ème, il a pris la place de celui du 16ème et retrouve sa fonction d’espion à la solde de plusieurs grandes personnalités… Un voyage dans le passé riche en épreuve et en révélation.

Mon avis

Un 2nd tome encore meilleur que le 1er !

Dans Le livre perdu des sortilèges, j’avais accroché vraiment qu’à partir de la moitié du roman quand l’action commence. Ici, pas de lenteur dans le début, l’histoire reprend là où elle s’était terminée et j’ai beaucoup aimé. Bien sur, les deux héros doivent s’adapter. Enfin surtout Diana. Atterrir au XVIème siècle avec ses codes, ses tenues, rester discrète, … et partager Matthew avec ses amis, etc. Ce placement prend un peu de temps au début de l’intrigue mais même comme cela, il se passe déjà pas mal de chose pour les deux amants.

J’ai pris plaisir à retrouver Matthew et Diana, ils me manquaient. En effet, j’ai souvent pensé à leur histoire et il était temps de sortir la suite de ma bibliothèque. Dans le premier livre, j’avais plus accroché au vampire, ici j’ai aimé les deux personnages. J’ai aimé suivre leur relation qui évolue. Cette dernière se complexifie, devenant plus compliquée, dangereuse et plus belle au fur et à mesure que le temps passe. J’ai adoré découvrir dans L’école de la nuit des personnages connus ou inventés, me perdre avec Diana dans le Londres du XVIème siècle. Mais surtout, j’ai adoré découvrir une partie de la vie de Matthew, certains de ses secrets, et la nature de Diana, ce qu’est vraiment sa magie. J’ai été sous le charme des détails de cet opus. Le Londres élisabéthain, Prague, Sept-Tours, … et des nouveaux personnages. Ceux que j’ai vivement apprécié rencontrer comme Philippe ou les sorcières du XVIème, ou encore Mary Sidney ou Gallowglass, et ceux que l’on peut facilement détester, même si on peut comprendre leurs comportements, comme Kit, Rodolphe ou le roi des vampires de Londres. J’ai adoré aussi retrouver le côté scientifique et historique de l’intrigue, les recherches alchimiques. C’est vraiment un thème que j’affectionne dans la littérature et là c’était génial. J’ai vraiment hâte d’en savoir plus sur le livre perdu, le destin des espèces et sur le reste.

Comme dans le premier tome, j’aime énormément l’intrigue globale. Il y a une part de romance mais surtout il y a une vraie histoire complexe, riche et dense : la recherche des origines, le pourquoi du déclin des créatures, les tensions entre les uns et les autres, les histoires de famille,… etc. Ce second tome présente déjà des révélations, comme la nature de Diana, ce qu’elle est capable de faire. Il présente aussi les caractères des uns et des autres, permet la rencontre avec des personnages que le lecteur n’aurait pas pu connaître dans une autre époque. Enfin, il permet de faire le point sur le destin des héros à travers l’ombre de prophéties. Seront-elles réelles ou non, quel sens ont-elles, je pense qu’on le découvrira dans le dernier tome, Le nœud de la sorcière. (D’ailleurs, maintenant que j’ai lu L’école de la nuit, je comprend mieux le titre français du 3ème.) Quelles seront les épreuves que vont devoir vivre Matthew et Diana ? Quel rôle cette dernière va-t-elle jouer dans ce qui se passe ? Leur séjour dans le passé aura-t-il changé le présent ?

En parlant de présent, j’ai beaucoup aimé les passages dans le 21ème siècle, les quelques évocations des conséquences de la présence de Diana et Matthew dans le passé. Retrouver certains personnages du premier, Ysabeau, Sarah, Marcus. C’est même frustrant parce qu’on ne reste pas avec eux très longtemps. On ne sait pas ce qui se passe vraiment pour eux mais il est certain que des joies et des drames se nouent. La fin révèle des choses qui, j’espère, seront creusées dans la suite. J’ai vraiment hâte de savoir ce qu’il s’est passé dans le présent quand Matthew et Diana étaient dans le passé et aussi ce que trame la Congrégation…

En tout cas, je continue de trouver que l’auteur fournit un gros et superbe travail de recherche. On sent l’historienne derrière l’auteur et j’ai personnellement adoré, je ne me suis pas ennuyée une minute. La relation entre les héros est creusée, les contacts avec leurs amis ou famille également. Il y a beaucoup de personnages qui gravitent autour d’eux, peu importe où ils vont, c’est vivant, j’adore ça. Moi, qui n’aime pas les histoires d’amour qui se suffisent à elle-même et les romans historiques qui pourraient se passer dans une autre époque sans problème, j’ai ici apprécié grandement que cela ne soit pas le cas. J’ai appris pas mal de choses sur cette époque, le XVIème siècle, que je ne connais pas beaucoup. Et la romance sert l’intrigue complètement.

Je garde encore en tête cette histoire construite et détaillée servie par un style est en parfaite adéquation avec l’intrigue. Je suis impatiente de lire la suite. La sortie en poche du dernier tome n’arrivera jamais assez vite ^^ Je vais encore garder en tête cette histoire, ces personnages attachants et cette tension de poursuite et d’actions et cela va me suivre partout pendant des semaines. J’ai trouvé cette suite encore meilleure que le premier, je fonde beaucoup d’espoir sur le final, j’espère que je ne serais pas déçue.

Le sacrifice des damnés (Le cycle des âmes déchues, T2) de Stéphane Soutoul

Le-Sacrifice-des-Damnes-de-Stephane-Soutoul

Editions du Petit Caveau, 14,90€, 181 pages

4ème de couverture

Fin du XIXe siècle. Paul de Lacarme, l’héritier d’un clan dévoué à la chasse aux vampires, regagne la demeure familiale après une longue errance. Sur place, il ne découvre que mort et désolation. Les résidants du domaine mis à sac ont été assassinés, mais surtout sa sœur est portée disparue.

Léonore de Lacarme couve en son sein un terrible enfant convoité par un groupe de fanatiques. La jeune femme enceinte pourra-t-elle échapper à ces individus prêts à tout pour accomplir leurs sombres dessins ? Et son fiancé, cet amant à présent devenu un prédateur aux mœurs sanglantes et à la séduction irréelle… peut-elle encore lui accorder sa confiance ?

Paul de Lacarme va tenter l’impossible pour retrouver l’unique famille qui lui reste et la soustraire à un funeste destin. À moins que la trahison d’un ancien amour ne le précipite lui aussi au cœur d’un piège sans retour…  

Résumé

1899, Léonore de Larcame et son ami Norman sont en fuite. La demeure familiale de Léonore a été dévastée, mais ce ne sont pas l’argent ou les trésors que cherchaient les vandales.  Mais Léonore et son conjoint eux-même. Parvenu à se soustraire à ceux qui les ont enlever, ils reçoivent l’aide inespéré d’une jeune femme Sélène. Elale les met à l’abri, l’occasion pour Léonore de se reposer, bientôt au terme de sa grossesse, cette mésaventure l’a beaucoup affaiblit. Elle se remémore alors l’enfer qu’elle vient de vivre…

Mon avis

Une excellente lecture !

J’ai retrouvé avec plaisir la plume magnifique de Stéphane Soutoul, c’est à chaque fois un plaisir de lire un de ses textes, tant il a l’art de nous transporter dans un univers sombre et différent, ici au 19ème siècle. J’avais adoré le premier tome du cycle et je suis toujours autant emballée !

L’action se déroule un peu plus d’un an après Le mal en la demeure. Les deux textes pourraient se lire indépendamment mais c’est quand même plus sympa de lire le cycle en entier ! Toute fin 1899, le style d’écriture est toujours adapté à l’époque contée. Même si cette fois-ci, l’atmosphère n’est pas aussi marquée et que l’histoire se prête un peu moins à la description des us et coutumes de cette époque. Parce qu’il s’agit d’un tome, où l’action prime par rapport au précédent.

L’histoire et la trame est différente du premier, j’apprécie énormément quand on nous évite les répétitions. Quand on referme un tome d’une saga et qu’on se dit « voilà je n’ai pas eu l’impression de relire la même chose » et là c’est vraiment chouette ! Alors bien sur on reste dans le thème vampirique mais les personnages et ce qui leur arrive changent et ça renouvelle totalement le récit tout en gardant une continuité, des liens et l’esprit du premier tome.

J’ai beaucoup apprécié retrouver Léonore de Larcame, ce personnage m’avait déjà bien plu dans la nouvelle qui finissait Le mal en la demeure. Elle a changé, elle attend un enfant et a un homme dans sa vie. On tremble pour elle dans ce tome, pour elle, pour la famille Larcame. J’ai beaucoup apprécié Norman, son fiancé, surtout la psychologie de ce personnage qui lutte contre la fatalité. Il doit lutter contre des instincts qu’il exècre et son amour pour Léonore. La dualité qui se fait jour en lui est vraiment bien écrite, bien décrite. On ne peux qu’être révolté parce qu’il lui arrive et compatir à sa souffrance. Le lecteur également découvrira Paul, le demi-frère de Léonore, le grand absent du tome 1, que l’on apprend enfin à connaitre.

Dans ce tome, j’admire la façon dont Stéphane Soutoul surprend son lectorat en malmenant ses personnages. Oui, ce cycle, la destinée des Larcames est dramatique et je m’y attends, il n’empêche que je suis quand même surprise par la tournure des événements ! Les personnages de ce tome sont attachants, courageux, humains, avec des points fort et des faiblesses. Les ennemis de ce tome, font froid dans le dos. Trahison, vendetta, ambition, folie, cruauté,… un panel qu’on nous réserve certainement dans la suite, je pense. En tout cas, il est probable qu’on retrouve un personnage que je sais déjà détester au plus haut point !!!!

A la fin de ce récit, comme pour le premier, le lecteur découvrira une nouvelle qui prendra comme personnage un nouveau membre de la famille Larcame. On découvre donc quelqu’un qu’il sera plus que très intéressant de suivre dans le tome 3 ! Cette nouvelle donne sans soute le ton de la suite et je suis impatiente de la lire ! Entre ténèbres et lumière, entre espoir et désolation, je sens que je dévorerai le tome 3 autant que les deux premiers opus de ce cycle !

Le sacrifice des damnés est une digne suite du mal en la demeure, différente mais qui compète à merveille le cycle. C’est très bien écrit, délicat et cruel à la fois. Le style est un peu moins « victorien » que le premier tome mais on excuse bien volontiers l’auteur car il nous réserve de l’action, des surprises et des retournements de situation !

Cette chronique est assez courte mais ça serait gâcher votre plaisir que d’en raconter trop ! Sachez en tout cas, qu’une fois de plus, je suis charmée par les histoires et la plume de Stéphane Soutoul, qui est adorable en plus, toujours disponible pour vous parler de ses livres et de ses idées en salon ! Je suis heureuse de savoir que j’ai encore le tome 3 à lire et que je lirai certainement en début d’année prochaine le tome 2 d’Anges d’Apocalypse (sauf si je craque avant!) ^^

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