Le dragon des arcanes – Les Lames du Cardinal T3 de Pierre Pevel

couverture-32753-pevel-pierre-les-lames-du-cardinal-3-le-dragon-des-arcanesFolio SF, 416 pages, 7,90€

4ème de couverture

Un immense dragon noir menace Paris. C’est du moins les informations dont disposent les fameuses Lames du Cardinal. Mais l’ordre des Sœurs de Saint-Georges, pourtant chargé de contrer les dangers draconiques, ne semble pas décidé à intervenir et fait même obstruction à l’enquête d’Agnès de Vaudreuil. Les hommes du capitaine La Fargue ont déjà payé un lourd tribut à la défense du royaume de France, mais il se pourrait que cette mission soit la plus difficile. Qui se cache vraiment derrière le complot qui se prépare ? Des forces incontrôlables n’ont-elles pas été libérées ? Dernier tome d’une série qui rend brillamment hommage aux meilleurs romans de cape et d’épée, Le dragon des Arcanes est une œuvre de fantasy historique remarquable, déjà traduite en dix langues.

Résumé

Agnès de Vaudreuil se rend avec Ballardieu au Mont St Michel enquêter sur la disparition du fils d’un ami de La Fargue et découvre le danger qui plane sur la Capitale. Agnès en sait alors trop et sera retenue contre son gré par les Soeurs de Saint-Georges et ses gardes. De son côté le Capitaine des Lames, décide de demander l’appui du Cardinal pour découvrir ce qu’est devenu le chevalier Reynault d’Ombreuse. Richelieu accepte que La Faugue rencontre la Mère  supérieure générale, Thérèse de Vaussambre mais cette dernière en froid avec le capitaine depuis des années, ne se laisse pas attendrir ni détourner de sa mission et refuse son aide aux Lames. Elle semble aussi faire peu de cas de la menace qui plane sur Paris, pourquoi ?

Les Lames endeuillées vont devoir affronter leur pire ennemi, la Griffe noire? Autre chose ? qui en sortira vainqueur ?

Mon avis

Trilogie coup de coeur !!!! Maintenant, je peux le dire !!!

Ce dernier tome m’aura fait passé par tous les stades, peur, appréhension, joie, tristesse, … j’ai pris mon temps pour le lire, pour ne pas quitter trop vite la plume de Pierre Pevel et son univers mais sur la fin, j’avais trop besoin de savoir, je n’ai plus lâcher le livre !!!

clic clic pour mon avis sur le tome 1  et sur le tome 2

Comme pour le deuxième tome, on retrouve les Lames où l’action précédente s’arrête et là déjà premier coup au cœur. Le lecteur va devoir se séparer d’un personnage. Le début de l’hécatombe ? Agnès est plutôt en mauvaise posture et on a du mal à comprendre le comportement des Soeurs de Saint-Georges. J’ai eu peur plus d’une fois pour certains personnages, l’auteur joue à nous torturer il faut le savoir ! La Fargue est diminué, il a morflé dans le tome précédent et on attend des révélations à son sujet. Les autres lames sont à des instants charnières, à un tournant de leur vie. Ils vont chacun devoir faire des choix, plus ou moins aisés, plus ou moins dramatiques.

Les pièces du puzzle éparpillées au fil des tomes se rassemblent progressivement. Le second tome m’avait semblé un peu moins chargé en action, nous parlant de personnages plutôt secondaires qui avaient plus ou moins d’importance. Mais avec ce dernier tome, on se rend compte que RIEN N’A ETE LAISSE AU HASARD par Pierre Pevel !!!! Le tome commence avec plusieurs chocs, auquel on ne s’est pas préparé et faut accuser le coup. Puis on passe de la tristesse à la joie puis aux larmes (vi vi, j’ai versé ma larmichette, je le reconnais).

A 100 pages de la fin, l’ensemble de l’intrigue s’éclaire, les secrets commencent à nous être révélé plus qu’à mots couverts. La Mort étend son aile sur la ville et sur les Lames… L’affrontement final commence à pointer, et vu ce qu’il se passe dans ce tome, on tremble pour ses personnages favoris, on sent que ça risque de se terminer en apothéose. J’ai complètement vécu la frustration des personnages, leurs doutes, la peur, l’espoir… On brûle de connaitre les secrets d’alcôve  et de découvrir les non-dits. Le destin de certains personnages sera précipité dans des directions inattendues. Que cache la Mère de Vaussambre, qui est le mystérieux Valombre ? Que sont les Arcanes ? Qui menace réellement la France et pourquoi ? Ce tome sera riche en révélations !!! Et en action ! Quelle fin !

Même si on se doute de certains choses, de ce que devront faire les personnages, on est tellement accroché à eux qu’on est pris dans leurs tourments, leurs troubles et qu’on les accompagne avidement jusqu’au bout ! Le lecteur verra à travers les personnages, la mort, la maladie, le courage, la foi, la fierté, l’honneur des Lames, chacun des personnages portant en lui un ou plusieurs de ces particularités.

Petit mini bémol, la fin est trop rapide. La phase combat de préparation d’une des Lames est trop brève, elle aurait mérité beaucoup plus de détails, de développement. Les dernières pages présentent certaines ouvertures : une suite un jour peut-être ? Tel un Dumas et son 20 ans après ?

En tout cas, ce fût une épopée de fantasy, de cape et d’épée qui m’aura complètement embarquée ! J’y est retrouvé tout ce que je cherchais, un souffle épique, une aventure d’hommes, une partie de mystère et de magie, un univers riche et dense qui me manque déjà ! Sûr comme Les 3 mousquetaires de Dumas, je relirai un jour Les Lames du Cardinal ! C’était prenant, intense, magistral et captivan.  Je recommande aux amoureux de fantasy, d’histoire de France, de combats, de dragons, d’épées, …. ❤

L’alchimiste des Ombres – Les Lames du Cardinal T2 de Pierre Pevel

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Folio SF, 402 pages, 7,90€

4ème de couverture

A peine remis de leurs dernières aventures, La Fargue et ses Lames du Cardinal doivent une nouvelle fois reprendre du service. En effet, la très belle et très dangereuse Alessandra di Santi, célèbre espionne connue sous le surnom de l’Italienne, les prévient d’un complot visant le trône de France et impliquant leur plus ancien adversaire : l’Alchimiste des Ombres, un dragon dont le seul but est de mettre à bas le royaume. Leur mission ne s’annonce donc pas de tout repos, d’autant qu’un danger bien plus grand semble menacer la France.

Résumé

Des soldats se dirigent clandestinement et en hâte en Lorraine. Pourquoi ? Ils y retrouvent Sœur Béatrice, et se préparent ensemble à affronter un Dragon. De son côté, l’Alchimiste se repose avant son arrivée en France mais il comprend qu’il a été retrouvé par les soldats. Un combat s’engage alors. Il pourrait s’avérer lourd de conséquences et de révélations…

Pendant ce temps, en Artois, terre étrangère, La Fargue et ses lames doivent rencontrer L’Italienne, une espionne aussi vile que belle qui dit détenir des informations concernant un complot visant le trône de France…

Avertissement : ça risque de spoiler un peu le 1er tome, je vais essayer de limiter mais …

Mon avis

Une très très bonne suite !

J’étais tellement dedans avec le premier Les Lames du Cardinal que j’ai enchainé avec la suite. Le lecteur retrouve avec plaisir le capitaine La Fargue et les Lames pour continuer l’aventure. Agnès la baronne indépendante et mystérieuse, Marciac le Gascon débraillé et pétillant, Almadès la lame experte et stricte, Ballardieu affectueux et débonnaire, et les autres Saint-Lucq l’énigmatique sang-mêlé, Laincourt l’espion mystérieux ou encore le Mousquetaire Leprat. Puis le lecteur découvre de nouveaux personnages : l’Italienne, une espionne qui vend ses secrets aux plus offrants. Elle semble protégée par les plus puissants dont le Pape. Elle demande la protection du Cardinal car elle aurait des révélations sur un complot menaçant le trône, mais une fois n’est pas coutume, cela ne viserait pas le Roi Louis XIII mais la Reine. J’ai découvert Mme de Cheuvreuse, une intriguante amie proche de la Reine, belle et indépendante mais assez proche des Lorrains… On découvre également le nouveau maitre de magie de Mme de Cheuvreuse qui ne semble pas bien net. Et d’autres personnages encore auquel on s’attache l’ami libraire de Laincourt, Mirebeau, un gentilhomme, … Pierre Pevel croque des personnages tous différents et attachants. On passe par toutes les émotions avec eux, on en déteste certains, adore d’autres.

Lors de la rencontre entre La Fargue, quelques unes de ces lames et l’Italienne, un attaque de Dracs survient. Ces êtres autrefois soumis aux Dragons sont à la recherche de la jolie espionne. Et ils ne semblent pas agir de leur propre volonté, qui souhaite le silence d’Alexandra di Santi ? L’Italienne apparait comme fourbe, elle séduit pour attendrir et récolter des informations. Est-elle pourtant sincère dans sa demande ? Joue-t-elle double jeu ? Il est difficile de savoir si on apprécie ou si on déteste ce personnage ! En tout cas, il est suffisamment auréolé de mystère pour nous intriguer et nous faire tourner les pages. Et puis quel est ce complot contre la Reine que l’on sait être espagnole, cela a-t-il un rapport avec les Dragons ? la Griffe Noire ? Ou cherche-t-on a mettre les hommes du Cardinal sur une fausse piste ? Et les visions de sœur Béatrice que l’on rencontre au début de cette histoire que veulent-elles dire, qu’annoncent-elles ?  Qui est réellement l’Alchimiste des Ombres ?

Quelques pistes s’ébauchent dans ce tome, on émet des hypothèses, on se demande ce qu’il se trame… Il y a peut être un peu moins d’action que dans le 1er livre mais on a plus de détails sur les Lames, sur les Dragons, sur les loges, sur les relations entre le Roi et la Reine, … Pierre Pevel continue de semer les indices sur sa route comme le Petit Poucet. C’est vraiment intéressant de savoir ce que sont les Louves, les Châtelaines, ces personnages qu’on entrevoyait dans Les Lames du Cardinal et qui semble liés à Agnès. Peu à peu, on en apprend plus en accompagnant les lames, et on s’attache ainsi encore plus à eux. J’ai adoré encore plus Leprat et Laincourt dans ce second tome et je tremble pour mes personnages préférés. Quel sort l’auteur leur réserve-t-il ? Et après les révélations de la fin du premier tome, quand est-il vraiment des personnages qui cachent leur jeu ?

Les livres étant sortis à quelques mois (année? ) d’intervalle, et parce que j’ai enchainé les deux titres, j’ai eu un peu de mal avec les répétitions. Mais ce n’est pas un défaut puisqu’au regard des publications, elles sont nécessaires. Comme pour le premier, les descriptions sont dosées et toujours utiles pour l’histoire. J’ai vraiment adoré être plongée dans cette année 1663. C’est entrainant, bien écrit. Les changements de personnages que le lecteur suit  donnent du rythme au récit et nous tient en haleine. L’intrigue est vraiment bien montée (et en ayant lu les 3, je peux vraiment le dire). Encore une fois, une réussite ! Même si j’aurai aimé voir le maitre de magie… user un peu plus de magie…

Le tome se termine en apothéose, il se passe des choses dramatiques et on ne peut que souhaiter avoir le dernier livre sous la main pour poursuivre et enfin tout savoir ! L’atmosphère s’assombrit et on devine qu’il va se passer des choses pas sympathiques dans la suite. Le plus gros des révélations sera livré dans la fin, vous vous doutez bien que du coup, je n’ai pas trainé pour lire Le Dragon des Arcanes. Mais cela sera l’objet d’un autre billet ^^

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Les lames du cardinal de Pierre Pevel

Les Lames Du Cardinal - Pierre Pevel

Folio SF, 397 pages, 7,90€

4ème de couverture

1633, sous le règne de Louis XIII. Le Cardinal de Richelieu veille à la bonne marche du royaume de France, de plus en plus menacé par l’Espagne et ses nouveaux alliés : les dragons. Or à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels : le Cardinal se voit contraint de faire appel à une compagnie d’élite qu’il avait lui-même dissoute. Sous le commandement du capitaine La Fargue, les bretteurs les plus vaillants et les plus intrépides que possède le royaume sont ainsi réunis pour former à nouveau les redoutables Lames du Cardinal.

Résumé

Une femme accomplie un rituel de magie noire qui lui rendra toute sa jeunesse. C’est la vicomtesse de Malicorne, belle jeune fille qui charme la Cour de son air mutin. Mais derrière son sourire, se cache un âge avancée et une puissance du à sa race, celle des Dragons. Pendant ce temps, le Cardinal de Richelieu reçoit en privé le Capitaine La Fargue, lame expérimentée. Il lui demande de reformer les Lames qu’il a pourtant dissout 5 ans auparavant après le drame de la Rochelle. Mais l’heure est grave, le Roi prépare la guerre en Europe et la montée des Dragons en Espagne n’augure rien de bon…

Mon avis

Gros coup de coeur ❤

Quand on sait que mon roman préféré de « forever de toute ma vie » c’est Les 3 mousquetaires d’Alexandre Dumas, je crois que c’était « ça passe ou ça casse » et bien c’est passé, et même très très ben passé ! Un excellent tome, qui replonge dans l’ambiance du Paris du 17è avec des personnages attachants et fins, une intrigue passionnante et des rebondissements ^^ J’irai même jusqu’à dire que pour moi, c’est un bel hommage au maitre Dumas, loin de la copie, on retrouve une partie de son univers avec la plume et la touche très réussie de Pierre Pevel. Un univers fantasy qui va très bien avec l’époque, les tensions entre les monarchies. Et un monde de dragons fondu habillement et avec finesse dans le quotidien, la société. Une vraie uchronie de fantasy. Pas un instant, j’ai trouvé que c’était « trop ». Des complots, des intrigues, des secrets, … des personnages attachants et des dragons, un cocktail réussi entre cape, épée et fantasy !

J’ai découvert un univers à la fois historique et fantasy parfaitement conçu et « dosé ». J’ai toujours préféré Les Mousquetaires du Roi aux Gardes du Cardinal, Pierre Pevel réussi à me faire aimer ce personnages et ses lames, une sorte de « réhabilitation » ! Dans les 3 mousquetaires, il faut dire que les gardes sont presque hargneux et contrastent énormément avec les héros. Bon, c’est vrai ici on a pas vraiment les Gardes mais une sélection d’élite, les Lames ! Un personnage a part entière formé de plusieurs personnalités que j’ai adoré suivre !

Ce premier tome pose les personnages et présente la « mythologie » développée par Pierre Pevel. Des dragons ancestraux, grâce à la magie noire draconique, ont pris forme humaine et peuvent donc être partout donc sans que personne ne s’en aperçoivent. Certains se contentent d’être parmi les humains mais d’autres veulent  étendre leur influence et leur magie sur l’Europe et donc sur Paris.

Le Capitaine La Fargue essaie donc en cette année 1633 de reformer les lames du Cardinal. Groupe réduit réunissant des meilleurs lames du pays. Le lecteur découvre Agnès de Vaudreuil jeune baronne que l’on va apprendre à connaitre. Elle est indépendante et volontaire, elle chevauche comme un homme et ne s’inquiète pas des regards en coin. Elle est pourtant fragile et on sent une aura de mystère autour d’elle. Puis, on découvre Marciac (un gascon!) un brin débraillé, charmeur et qui collectionne les conquêtes, il ne semble pas s’attacher aux gens. En plus d’être un peu coureur, il est aussi joueur. Ce gascon a tout pour plaire et joue de son charme ! Vient ensuite Barllardieu un vieux soldat qui ont le comprend vite a élevé Agnès à la place de son père. Il passe son temps à boire et à manger et à surveiller du coin de l’oeil la baronne. Puis, La Fargue rappelle Almadès un espagnol professeur d’escrime que les parisiens aimeraient bien voir quitter la ville, car il est si doué qu’il fait de l’ombre aux professionnels du coin !

En parallèle, le lecteur va découvrir d’autres personnages Saint-Lucq, un être à part, ou encore Leprat, le chevalier d’Orgueil, à la rapière blanche, un mousquetaire qui est poursuivi par des Dracs (une race engendré par les dragons et qui les a asservi pendant des décennies avant qu’ils deviennent plus ou moins libre). J’adore quand il y a plein de personnages comme ça, qui s’entrecroisent, ça présage souvent d’une intrigue riche et dense et c’est le cas ici ! On croisera également Laincourt, enseigne dans les gardes du Cardinal, personnage que j’ai eu du mal à cerner. Et bien sur, que serait des Lames aiguisées et affutées sans ennemi redoutable ?! Ainsi, le lecteur découvre progressivement ce que trame la Vicomtesse de Malicorne et la Griffe Noire, qui intriguent contre la France. Mais sont-ils les seuls ennemis du roi, de la France, de Richelieu ?

Tome de présentation, il n’y en a pas moins une intrigue qui nait, des combats, des attaques et des rebondissements ^^ Des descriptions aussi de la Capitale principalement, mais dans un style fluide et dosé. Les éléments narrés ne sont jamais superflus, ils vont servir l’intrigue. Cela nous permet d’être dans l’ambiance et d’avoir toutes les clés pour l’ensemble de la trilogie. On assiste aux rivalités, aux haines, aux amitiés, aux secrets, aux révélations,… Pierre Pevel a réussi à me faire ressentir le climat tendu de l’époque. Et imaginez tout ça, dans un Paris nauséabond, suffoquant, d’un été qui n’en finit pas.

J’ai aimé suivre les personnages, je me suis vraiment beaucoup attaché à certains d’entre eux, notamment Leprat ❤ J’ai beaucoup aimé Laincourt, Agnès et Marciac. Ils sont tous si différents, qu’on ne les aime pas toujours pour les mêmes raisons. J’ai souri aux clins d’oeil de Pierre Pevel à Dumas, en évoquant certains mousquetaires, le récit pourrait être concomitant avec l’œuvre de Dumas si l’univers n’était pas différent (les dragons toussa). Je fais des petites comparaisons mais ce n’est pas une réécriture de l’oeuvre de Dumas, c’est vraiment ça qui est bien. On y pense mais ce n’est pas une copie, ce n’est pas du déjà lu.

La plume de Pierre Pevel m’a beaucoup plu, pas de fioriture mais travaillée quand même. C’est très bien écrit, j’ai été happé dans le récit et j’ai enchainé les chapitres (qui sont courts ce qui donne du rythme au récit). Je devais me modérer pour ne pas dévorer le livre, pour le faire durer !!!

J’ai adoré ce premier tome, où les apparences sont parfois trompeuses, où certains personnages semblent irréprochables mais on est parfois loin de ce que l’on va apprendre, la fin du tome a son lot de révélation.  J’ai adoré l’idée des dragons et des loges draconiques et j’ai trouvé ça très bien fait pour rendre compte de la tension entre la France et l’Espagne à cette époque. Les personnages gardent une part de mystère, pas de doute que la suite répondra aux questions qu’on peut se poser. C’était tellement génial que j’ai enchainé avec le tome 2 (et que j’ai même fini la trilogie à l’heure où j’écris !!). Je n’ai pas l’impression d’avoir dit la moitié du quart de ce que je voudrais dire tellement c’était génial mais je m’arrête là quand même, de peur de trop en dire. J’espère vous avoir donné envie avec cette avis déjà.

Et puis, ça m’a donné envie de relire Les 3 mousquetaires c’pas rien quand même ^^

Bref, un gros coup de cœur pour ce premier tome des Lames du Cardinal que je vous conseille (et pas besoin de connaitre les mousquetaires de Dumas alors pas d’excuse ^^).

A bientôt avec mon avis sur la suite L’Alchimiste des ombres, qui promis sera un peu plus court ^^

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Oraisons (L’intégrale) de Samantha Bailly

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Bragelonne, 25€, 716 pages

4ème de couverture

En Hélderion, la mort peut rapporter beaucoup… surtout à la famille Manérian, qui procède aux oraisons, les rites funéraires du royaume. Mais la réalité de la mort les frappe de plein fouet lorsqu’on retrouve le corps de leur plus jeune fille dans une ruelle sordide.
Tout désigne les clans, ces dangereux rebelles qui s’opposent à Hélderion.
Aileen, prête à tout pour venger sa cadette, se lance dans une enquête qui la mettra à rude épreuve.
Noony, leur sœur aînée, se retrouve quant à elle aux premières loges de l’entrée en guerre de son pays contre le continent voisin. Mais elle est bien décidée à s’opposer à ce conflit qui pourrait tourner en véritable massacre.
Prises dans des intrigues dont les enjeux les dépassent, les deux sœurs devront affronter le système qui les a forgées.

Résumé

En 897, Abranelle, en Heldérion est attaquée par les Lames Nocturnes, un clan de rebelles de Thyrane qui souhaite reprendre sa liberté. L’Ioden (l’héritier de l’Astracan, Soleil III), encore bébé est kidnappé par ces rebelles, qui ne parviennent pas cependant à tuer l’Astracan ou même s’enfuir avec l’enfant.
En 912, Mylianne Manérian, dernière fille du dirigeant de la corporation des marchands d’étoile (en Heldérion), s’enfuit de la pension où elle étudie (en Thyrane), afin de retrouver Glenn, un pensionnaire dont elle est amoureuse et qui s’est enfuit quelques temps plus tôt. Malheureusement, Mylianne est assassinée. Aileen, la grande soeur de Mylianne, également pensionnaire de la pension, se sent coupable de n’avoir pas empêcher la mort de sa soeur. Elle décide de tout faire pour retrouver le coupable et la venger.
Pendant ce temps là à Manérian, en Heldérion, Noony, la fille ainée des Manérian est sur le point de devenir pour de bon une oraisonnière, ceux qui aident les âmes à rejoindre leurs astres d’attribution, par la cérémonie de l’Oraison. Au même moment, où elle apprend la mort de sa plus jeune soeur, l’Astracan annonce que des territoires sacrés ont été souillés par des habitants des Terres Impies, la guerre semble inévitable et Noony va devoir s’engager dans cette guerre,… Cependant, les événements feront que son engagement va prendre un sens différent…

Mon avis

Attention coup de coeur !

Je l’ai terminé il y a quelques jours (mardi) et j’ai beaucoup de mal à me détacher de cette histoire et j’ai eu beaucoup de mal à quitter les personnages et refermer la dernière page.

Cette intégrale est un beau pavé de 716 pages, regroupant le diptyque de Samantha Bailly.  Pour tout vous dire, plus de 700 pages d’un grand format, faut que ça soit entrainant et intéressant pour que je ne décroche pas au bout de 150/200 pages. Et donc vous comprendrez qu’ici c’est mission réussie puisque je l’ai dévoré en 8 jours !

Le lecteur découvre un monde complètement différent, 3 royaumes, Hélderion, Thyrane et les Terres Impies. Il découvre rapidement que Thyrane est occupé par Hélderion, et que cela se passe plus ou moins bien, enfin, plutôt moins bien. Car des clans se sont créés, composés de Thyranniens qui ne veulent pas se soumettre à l’autorité de l’Astracan  ni à sa religion. Ces clans sèment régulièrement la terreur sur Thyrane, attaquent régulièrement les Veilleurs (des Hélderionnois qui protègent les villes principales) et les jeunes gens d’Hélderion qu’on envoie en pension sur ce continent.

Le lecteur débarque donc dans un monde où il existe des tensions entre les peuples. Et découvre par la suite tout l’univers riche et complexe mis en place par Samantha Bailly. On suit plusieurs points de vue et on apprend beaucoup de choses sur Heldérion, l’Astracan, la religion en place, l’Oraison, Thyrane, les Terres Impies, les Signes, l’union …
Pour tout découvrir, on suit principalement Aileen Manérian, pensionnaire à qui ont apprend à faire des belles révérences et à faire de beaux sourires parce qu’on l’élève en future femme de la bonne société, mais on sent rapidement qu’elle n’aime pas vraiment tout ça.  Elle garde le dessus à l’annonce de la mort de sa soeur, car dès lors, elle décide qu’elle ne peut que chercher à la venger. Aileen va donc prendre certaines décisions qui auront toutes de lourdes conséquences. Elle est combattive, parfois impulsive, forte et fragile à la fois, elle est loin d’être naïve ou niaise. Elle découvrira la vérité sur la mort de sa sœur et verra son monde changer et elle avec. Tout comme Noony sa grande soeur, qu’on va suivre également. Noony a été choisi pour plus tard succéder à son père, le dirigeant de la corporation des marchands d’étoiles, les oraisonniers et donc elle vit uniquement pour l’Oraison. Avec elle, on va découvrir ce qu’est vraiment la religion de l’Astracan, on va en découvrir plus sur l’Oraison, le rite, les croyances, on va découvrir le monde tel qu’il est vraiment. Noony est de prime abord froide et conditionnée, mais vite on comprend que ce n’est qu’une apparence. Elle est intelligente, réfléchie, elle se pose les bonnes questions et ne se laisse pas aveugler par sa foi. Elle a des fêlures mais garde toujours son humanité. J’ai beaucoup aimé Aileen mais je crois bien que ma préférée est Noony. On s’attache néanmoins beaucoup à ses deux sœurs. Leurs vies sont détaillées, leur fêlures, leur passé, leur actions, leurs sentiments, leurs rencontres, leurs questionnements, etc.

Le lecteur va aussi apprendre à connaitre plein de personnages secondaires, les membres de la famille Manérian et leurs proches, des membres des clans thyranniens, un veilleur Orius, l’Ioden, l’Astracan et sa femme, des habitants des terres impies… Il y a beaucoup, en Hélderion, de corporations allant de la protection (guerriers de l’aurore) aux divertisseurs (assurant le divertissement lors des cérémonies) en passant bien sur par les oraisonniers, les guérisseurs, les historiens et autres artistes de Volplume. C’est assez fastueux, on imagine Hélderion comme un royaume lumineux, prospère, paisible. Tout le contraire de Thyrane, qui a été dévasté par les armées des guerrières de l’aurore, et qu’on imagine froid, sombre, dangereux. Les Terres Impies nous apparait comme mystérieuses, dangereuses, hostiles. Mais les apparences sont bien souvent trompeuses.

J’ai beaucoup aimé les différences entre les peuples, leurs spécificités, leurs croyances. L’univers imaginé par Samantha Bailly est dense, détaillé (les us et coutumes, les villes, les différentes corporations, les créatures, les oppositions de point de vue) et superbement bien construit.
Chaque chapitre commence par un extrait, cela peut être un extrait de journal intime, de livres d’histoire, de guide rédigé par les dirigeants des corporations, de poème, … Puis chaque fin de chapitre permet un interlude, durant lequel on découvre d’autres personnages et ce qu’ils font ou ce qu’il se trame pendant l’action du chapitre. Ainsi on a plusieurs sources d’informations, plusieurs points de vue, ce qui permet la découverte du monde créé par Samantha Bailly, de l’action et des rebondissements / intrigues. Les chapitres sont plutôt courts ce qui permet de donner du rythme au récit. Un découpage en 4 parties par livre qui permettent d’avancer dans l’action et les intrigues de chaque protagoniste.

L’originalité de ce roman est la trame qui mène à la fois fantasy et intrigues façon polar (un meurtre, une enquête, un châtiment) mais pas uniquement ! Oraisons, c’est un monde, une histoire travaillée, dans laquelle on va de révélations en rebondissements. La plume de Samantha Bailly est déjà très assurée pour un premier roman, c’est fluide, entrainant, la lecture est aisée et les pages se tournent toutes seules. On a envie de découvrir les tenants et les aboutissants, ce que vont apprendre chacune de leur côté Noony et Aileen. Samantha Bailly nous plonge dans un univers riche, un monde détaillé, une fantasy avec les codes certes mais avec plein de choses en plus, des complots, une enquête policière, des intrigues politique sous fond de religion et de pouvoir, avec les thèmes suivants : trahison, amour, amour impossible, amitié, … Des atmosphères très différentes se dégagent de ces pages, mensonges, vergences et guerre, mêlé d’espoir et de changements. Un hymne à la tolérance, à la liberté et à l’ouverture d’esprit. Noony et Aileen seront actrices du changement et non les petits moutons qui suivent bêtement le troupeau, différentes de ce qu’on attendait d’elles.

Au départ, j’ai eu peur en voyant que les héros principaux, les soeurs Manérian et certains des personnages qui les accompagnent sont de jeunes gens (entre 16 et 20 ans), j’avoue j’avais peur que l’histoire tourne en mélodrame de sentiments amoureux, que ça manque de cohérence. Et même si on a dans les thèmes abordés l’amour, l’amitié, on ne tombe jamais dans ce côté que j’appréhendais. Au contraire, ces héroïnes mettent de la fraicheur dans un monde d’adultes noir et sinistre parfois. Et on oublie vite leur âge car les événements de toute façon, les font murir très vite et elles réagissent en cohérence avec leur fonction, sentiments, valeurs. Très appréciable aussi, dans ce récit, les images féminines sont mises en valeur, la mère Soliane des soeurs Manérian, Cataline, Nwinver, etc. A certaines choses, à la façon de les expliquer, on reconnait la plume d’une femme et ce changement fait du bien (après avoir lu quasiment que de la fantasy écrite par des hommes). Attention, les personnages masculins ne sont pas en reste pour autant ! J’ai beaucoup aimé aussi les liens entre les hommes et la nature, les créatures, … Je n’en dis pas plus sur les personnages volontairement afin que vous gardiez la découverte.

Dans le premier livre, on sent peut être encore quelques tâtonnements dans le style, mais c’est assez rare quand même, enfin, j’ai surtout tiqué lors de deux ou trois « coïncidences bien heureuses », où des choses / questions se dénouent assez vite. Mais uniquement dans le premier livre, et puis quand on voit la richesse de ce qui attend le lecteur ensuite, ce qu’il reste à apprendre et à élucider, c’est vraiment un détail mineur !

Vers la fin de la lecture, j’ai commencé à avoir comme un regret « j’adore ce que je lis mais je ne suis pas vraiment touchée émotionnellement » et là… c’est le drame ! Juste quand cette pensée m’a effleurée, j’ai eu la montée de stress à la tournure des événements, et la fin… J’en suis encore tout émotionnée. J’ai refermé le livre en n’ayant plus qu’un seul mot : « waouh« .

J’ai découvert une auteure qui écrit très bien, à l’imagination débordante, qui a fait siens les codes de la fantasy mais qui ne s’est pas arrêté à la facilité. Certains trouveront peut-être que des événements sont de trop mais moi je pense qu’on ne réussit son pari en écriture que quand on fait réagir le lecteur, qu’on malmène ses héros, qu’on leur fait des vies ni toute blanche, ni toute noire, j’adore quand un auteur prend des risques !

Je vous conseille cette auteure et cette magnifique histoire. Je serai ravie de faire dédicacer mon exemplaire (énorme quand même et encore les pages sont très fines !) aux Imaginales à la fin du mois ! (bon maintenant moi aussi je veux un lynx, comment je fais…)

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challenge destins de femmes