
Synopsis du Tome 2 :
Lorsque l’on reçoit l’Ikigami, c’est qu’il ne nous reste plus que 24 heures à vivre. Le fonctionnaire Fujimoto continue de réfléchir au sens de son travail de livreur d’Ikigami, tandis que deux nouvelles jeunes personnes apprennent leur mort prochaine : une jeune femme plongée dans la solitude par un petit ami trop ambitieux, et un garçon qui doit annoncer à sa vieille patiente que, pour la seconde fois, la nation réclame la vie de l’homme qu’elle aime.
Kazé Editions, 206 pages, 7,99 €

Synopsis du Tome 3
Lorsque l’on reçoit l’Ikigami, c’est qu’il nous reste 24 heures à vivre. Le fonctionnaire Fujimoto semble avoir accepté sa situation et ses supérieurs le trouvent de plus en plus discipliné, mais en réalité, il se pose toujours plus de questions surla légitimité de la loi.
Cette fois, il doit livrer l’Ikigami au fils d’une politicienne qui base sa campagne sur le renforcement de la loi de la prospérité nationale, et aide une autre jeune victime a cacher la vérité à sa soeur aveugle.
Kazé Editions, 208 pages, 7,99 €

Synopsis du Tome 4
Tout semble de dérouler parfaitement pour le fonctionnaire Fujimoto, qui maîtrise à merveille les rouages de son métier, mais son ressentiment à l’égard de la loi est de plus en plus violent. Il ne se doute pas qu’au sein de son service, d’autres que lui cultivent des velléités de rébellion. Quant à ceux qui ont reçu l’Ikigami, ils tentent, à leur échelle, de s’opposer au système qui les a condamnés, mais ce qu’ils découvrent à l’issue de leurs errements est parfois bien différent de ce qu’ils cherchaient…
Kazé Editions, 208 pages, 7,99 €

Synopsis du Tome 5
La jeunesse porte en elle une énergie débordante, qui permet d’accomplir de grandes choses, et même de se soulever contre un statu quo inacceptable. Mais c’est aussi une période à laquelle on a plus que jamais besoin de l’approbation du groupe, et c’est dans ce terreau que se développe le fascisme. Entre un graffeur poussé par le désespoir à dénoncer la loi et une classe de lycéens où sévit la délation et l’intégrisme, Fujimoto a de plus en plus de mal à garder ses opinions secrètes.
Kazé Editions, 230 pages, 7,99 €
Mon avis
Tome 2
Dans ce tome, deux histoires comme à chaque fois. Toujours très dures, car comment cela pourrait être autrement quand une personne n’a plus que 24h à vivre. La première n’est pas des plus originale mais permet d’en apprendre plus sur Fujimoto par association d’idées. Dans « la drogue d’amour pur » on découvre un couple en crise, le jeune homme se drogue avec la dernière pilule à la mode, pour réussir dans son travail et sa copine doit le couvrir de ses absences à cause des effets secondaires. Elle n’en peut plus. Alors qu’il a enfin la chance de faire son premier reportage comme réalisateur, il est éloigné de sa copine quand elle reçoit l’Ikigami? Décidera-t-il de la rejoindre ou le boulot passera avant tout ? En parallèle, on découvre que Fujimoto était en couple et qu’il vient de se retrouver seul, sa copine ne supportant plus son métier, le fait qu’il délivre « la mort », qui fait de lui un garçon triste et contrarié en permanence.
La deuxième histoire « Veille de départ au front » raconte la vie d’un jeune aide soignant, plus jeune il n’était pas bon à l’école mais il savait s’occuper de sa grand-mère, il décide de travailler comme aide soignant dans une maison de retraite. Il est très maladroit et n’a pas confiance en lui. Un jour, une vieille dame qui refuse de marcher le prend pour son mari (elle est revenu dans sa tête à l’époque où elle était jeune fille), il est donc désigné pour s’occuper d’elle dans l’espoir qu’elle accepte de remarcher. Mais ce jeune homme reçoit l’Ikigami. Que va faire cette vieille dame abandonné une deuxième fois (son époux n’est jamais rentré de la guerre) ? En parallèle, Fujimoto fait la connaissance d’une psychologue et est très troublé qu’elle est soit très détachée par rapport au cas qu’elle traite, puisqu’elle travaille au Centre d’aide pour ceux et leur famille qui reçoivent l’Ikigami.
Une nouvelle fois, Motorô Mase donne des exemples plus ou moins originaux de cas de réception d’Ikigami, il est donne envie à son lecteur d’en savoir plus sur cette loi de prospérité nationale et de suivre les réflexions de Fujimoto. Dans ce tome 2, on a l’impression qu’il s’interroge moins mais on sent qu’il a beaucoup de mal avec le métier.
Tome 3
Cette fois-ci, les exemples choisies mettent en relief toute l’horreur de la situation que vivent les « désignés » et notamment par le fait de voir comment réagissent certaines familles.
Ceci est très fort dans la première histoire « Chute libre », où une politicienne cherchant à être élue au Conseil (elle a perdu les élections 4 ans plus tôt) base sa campagne sur le renforcement de la loi de sauvegarde de la prospérité nationale. Elle a repoussé son unique fils pas très bon à l’école parce qu’il pouvait nuire à sa carrière. Il reçoit l’Ikigami et elle lui demande de la soutenir, elle ne voit qu’une opportunité de publicité positive pour sa campagne. Comment va réagir ce fils? En parallèle, la psychologue qu’à rencontrer Fujimoto dans le tome précédent vient travailler dans la mairie, une annexe du Centre y est ouverte pour faciliter certaines démarches. Le supérieur de Fujimoto lui avoue certaines choses.
Dans la seconde histoire « Le plus pieux des mensonges », Fujimoto sera amener à aider le frère d’une personne ayant reçu l’Ikigami, alors qu’il n’a pas le droit de prendre d’initiative et doit rester détaché des cas traités. L’histoire tourne autour d’une jeune fille aveugle qui doit recevoir un don de corné. Mais l’attente est longue. Quand son frère reçoit l’Ikigami, il décide que ce sera lui le donneur mais ne peut en parler à sa soeur, convaincu qu’elle refusera ce geste.
Au fur et à mesure des histoires, on découvre une multitude de façon différente de réagir face à la mort prochaine. La première histoire m’a mise hors de moi ! J’aurai aimé secouer cette mère qui est égoïste et ne se rend même pas compte que son fils va mourir. Dans la deuxième histoire, j’ai été très touchée par le message d’espoir donné, tellement mise en relief par l’horreur de la situation. J’ai préféré ce tome au précédent.
Tome 4
Un tome où on en apprend plus sur l’Histoire du pays et surtout sur la loi de prospérité et l’Ikigami. C’est le patron de Fujimoto qui nous fait ces révélations. Après la guerre, le pays et le vainqueur ont signé le « traité dit de responsabilité des charges ». La loi de prospérité nationale faisait partie de ce traité. Les enfants étaient vaccinés à 14 ans, et il y avait beaucoup de protestation surtout à la première mort qui est apparu comme un drame, trop proche, trop concret. Motorô Mase part de faits réels, c’est très troublant et ancré encore plus cette uchronie dans la réalité. C’est flippant!
La première histoire « Dernière leçon » présente un professeur qui essaie d’être tolérant avec ses élèves, ses collègues le trouvent un peu laxiste, car pour lui les responsables du comportement et des résultats des enfants viennent du traitement des adultes. Il va avoir sur le dos un de ses élèves qui va monter un mensonge énorme et le faire accuser de voyeurisme. Il est obligé de démissionner. Il reçoit l’Ikigami, que va-t-il faire ?
Ce type de comportement se retrouve de plus en plus chez nos jeunes… Flippant de réalisme.
La deuxième histoire « Un endroit tranquille » raconte l’histoire d’une jeune fille de 17 ans qui tombe amoureuse d’un jeune gars dont la passion est le pilotage amateur, elle tombe enceinte, malgré l’avis défavorable de sa famille, ils se marient. Plusieurs années plus tard, la jeune mère reçoit l’Ikigami. Elle redoute de laisser sa fille asthmatique à son mari criblé de dettes et paresseux. Elle refuse surtout que la petite soit vacciné à son tour et encours le risque de recevoir un jour l’Ikigami. Que va-t-elle faire? On apprend dans ce tome que pendant les 24h avant leur mort, les détenteurs de l’Ikigami ont quelques « privilèges », cinéma, essence, restaurant gratuit par exemple. Mais n’est-ce pas juste un moyen de museler l’opposition ? Fujimoto est de plus en plus enclin à dire qu’il n’apprécie pas telle ou telle chose dans la loi. Mais son patron lui dit de se méfier car la police infiltrée est partout et on risque beaucoup à être arrêté pour être un élément dégénéré.
Tome 5
Un tome très dense et chargé en idées politiques, dans lequel Fujimoto continue de critiquer sa fonction. Il a du mal à se retenir. En plus, il ne sait pas sur quel pied danser avec la psychologue qui est tantôt dans la confidence, tantôt dans la réserve. Que cache-t-elle ? Serait-elle dans la police de prospérité nationale ?
Dans la première histoire « Sous la peinture une âme », un jeune garçon est obligé de mettre de côté son envie d’être illustrateur pour travailler dans l’entreprise famille de peinture en bâtiment. Mais c’est la crise et sa famille le force à délabrer les maisons des particuliers pour pouvoir s’occuper du nettoyage. Quand sa chance d’être repérée se présente, il est obligé de refuser. Mais il reçoit l’Ikigami ? Que va-t-il faire?
Ce jeune homme a la rage et présente une réflexion criante de vérité sur sa situation, on l’assassine car c’est bien ça que fait le gouvernement. Les sacrifices et les dénonciations ne font pas baissé la criminalité et n’améliorent pas la vie du pays, à quoi tout ça sert-il ?
La deuxième histoire « L’intégrisme Kokuhan » a l’inverse va s’intéresser à un jeune qui est fier d’être choisi pour ce sacrifice, de devenir un héros de la nation. Il est élevé dans une famille qui voue sa vie à la sauvegarde de la loi, le père est policier de la prospérité nationale. On aborde ici l’intégrisme de ceux qui croient, qui sont conditionner à croire à cette loi et ses bienfaits. Le jeune homme, comme le père, est partisan de la dénonciation, le devoir de tout bon citoyen. Un épisode qui fait froid dans le dos !
Un 5ème tome très intéressant, avec beaucoup de sentiments contradictoire, deux histoires fortes et révoltantes. Celui-ci vaut le coup d’être lu !
Ces 4 tomes ne sont pas tous équilibrés mais la découverte reste agréable et dure à la fois. Les dessins continuent d’être criant de réalisme et de sublimer la dureté des réactions, des actions, beaucoup d’émotions passent par elles. Par contre, j’ai encore du mal à distinguer certains personnages les uns des autres.
Le lecteur est tout à tour attendri, révolté, désespéré, optimiste, triste, … On a l’impression d’être comme Fujimoto, un spectateur passif qui aimerait être actif mais qui est entravé par le système. Pas si simple de se rebeller quand vous êtes surveillés en permanence, quand votre vie est en jeu également. On découvre ce qui va avec la loi de prospérité nationale : la police infiltrée, les dénonciations, les secrets, …
Je continuerai cette série avec l’envie de savoir encore plus de choses sur la loi, son application et son contexte. Est-ce que les gens vont se rebeller ? Est-ce que l’opposition muselée pourra s’exprimer? Comment vont évoluer les personnages ?
Moi qui ne lis pas de manga, je vois que j’accroche pas mal à celui-là, peut-être parce que le côté très réaliste, thriller d’anticipation un peu flippant me plait bien. Par contre, on a pas la pèche après la lecture. Je sais pas encore quand je lirai les suivants mais je ferais très certainement un billet comme celui-ci des volumes 6 à 9 et un dernier pour le 10ème et mon avis sur la fin!