Mes impressions lectures Fin d’année 2016 #2

note pour un monde meilleur

Notes pour un monde meilleur d’Agnès Marot

Editions du Chat Noir, 210 pages, 14,90€

Découvrez la préquelle de De l’autre côté du Mur. Isaac est physicien, Azra auteur. Ils ont toujours formé un front uni contre l’adversité, mais une terrible nouvelle s’abat sur leur couple et brise leur rêve d’un avenir heureux. Isaac est persuadé de résoudre le problème avec sa création ; Azra, en pleine fuite de la réalité, se cache derrière ses mots. Inévitablement, leurs chemins se séparent peu à peu. Jusqu’au jour où Isaac comprend que leur tragédie n’est que le reflet de celle qui déchire la société entière, partagée entre artistes et scientifiques depuis la découverte de deux énergies à la puissance incroyable. Fermement décidé à sauver tous ceux qui ont encore une chance, il place tous ses espoirs dans le chantier d’un nouveau monde : une institution où une poignée d’hommes et de femmes pourront, main dans la main, apprivoiser et maîtriser ces énergies avant de revenir vers les autres pour transmettre leur enseignement. Voilà l’immense projet d un homme qui consigne ses notes pour un monde meilleur pour les générations à venir. Pour sa descendance, qu’il n aura peut-être jamais…

Mon avis :

En 2016, j’ai lu cette préquelle à De l’autre côté du mur et c’était une lecture riche en émotions.

On y découvre deux personnages à travers lesquels on va comprendre la bascule vers le monde et l’endroit décrit dans le premier récit d’Agnès Marot. On recroisera aussi certains personnages. L’histoire d’Isaac et d’Azra est aussi belle que triste et l’autrice réussit un équilibre dans le dosage des sentiments, ni trop peu pour qu’on ressente bien les émotions et ce que vit le couple, ni trop pour ne pas tomber dans la surenchère.

On retrouve de façon plus flagrante, l’opposition Art et Sciences. Elle est encore plus marqué via le fossé qui se creuse entre un couple qui ne parvient pas à devenir parents. L’Art, la fragilité, les émotions vives et fortes vont enflammer la femme. La science, les découvertes, la recherche du possible vont refroidir l’homme. Un récit court mais riche et subtil. Le jeu des contrastes et des contraires est si bien mené par l’autrice.

Personnellement, je recommande de lire ce livre après le premier. Il est différent et apporte un éclairage sur le premier roman.

Un bémol, j’aurais bien aimé plus de détails, plus de développements de la fracture qui se produit de manière global et mondial entre les chercheurs et les artistes.

Dragons et autres maîtres du rêve de Jean-Luc Bizien et Caroline Picard 51FYEKXZGJL

Casterman, 55 pages, 15€39, d’occasion

Notre monde offre deux aspects bien différents.
Au vu de tous, il v a la planète des hommes, avec son histoire, ses lois, ses croyances, ses frontières…
Et puis il y a l’autre monde, invisible au plus grand nombre. Un univers peuplé de créatures étranges, nées de nos mémoires et de nos rêves, qui vivent et agissent sans qu’on s’en rende compte, mystérieuses et pourtant toutes proches…

Depuis la nuit des temps, le dragon évolue parmi nous. Mais sous sa carapace d’écailles, qui est vraiment cette formidable créature ? Monstre avide de destruction ou génie protecteur ? Le dragon peut-il cracher du feu ? Est-il capable de voler ? Amasse-t-il les trésors qu’on lui prête ? Peut-il survivre dans un monde hostile ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage se propose de répondre…

Dragons et autres créatures du rêve est l’un des deux ouvrages qui inaugura une nouvelle collection chez Casterman. Un choix qui s’imposait, tant le monde des dragons fascine durablement. L’album immerge les jeunes lecteurs au sein de « l’univers dragonesque » sous la forme de doubles pages thématiques éclairant chacune un aspect particulier de la vie et de l’environnement de ces fascinantes « créatures du rêve ». En contrepoint aux textes fouillés de Jean-Luc Bizien, Caroline Picard offre de ce bestiaire fabuleux une interprétation visuelle saisissante.

Jean-Luc Bizien a écrit de nombreux ouvrages destinés à la jeunesse, notamment chez Gründ, aux éditions Bayard et aux éditions du Masque. Spécialiste des jeux de rôles, il vit en région parisienne, à Clamart.

Caroline Picard collabore aux magazines Géo, Sciences & Vie Junior, Images Doc et Youpi. Pour l’édition, elle est illustratrice chez Gallimard et aux éditions Gulf Stream.

Mon avis :

Cet album est tout simplement magnifique. Je l’ai lu à mon fils l’après-midi ou le soir pour l’endormir. Des doubles pages qui donnent plein d’informations sur les dragons assorties de magnifiques illustrations. Je pense qu’il se fera un plaisir (enfin j’espère) de le parcourir quand il en aura l’âge (3 à 5 ans d’après l’éditeur). J’ai beaucoup aimé la mise en forme sur de double pages et de illustrations grandes et colorées.

Du mythe d’origine à « que reste-t-il des dragons aujourd’hui ? » en passant par le langage, la magie, l’œuf, le type de dragons : chromatique, métallique… Cet album relève leurs secrets aux risques et périls du lecteur qui ne suivraient pas les conseils de l’auteur.

On y retrouve également quelques histoires comme celle de Merlin.
Le lecteur est pris en aparté comme un effronté qui se mordra les doigts de chercher la créature mythique et de ne pas respecter cet être aussi fabuleux que dangereux.

Un album au magnifique visuel avec beaucoup d’humour,  de couleur,  de conseils et d’imaginaire.  Superbe.

Un coeur d’ange pour Noël de Vanessa Terral

couv-coeur-ange-noel-terral-vanessaVananith, 1,99€, ebook, Novella de 11 250 mots

Matthias est un tamiseur, un de ces gardiens qui veillent à ce que rien de trop gros, surnaturellement parlant, ne vienne perturber notre monde. Si le caillou ne passe pas, ils l’éliminent. En général, les anges ne font pas partie de ces cibles. Ils sont même « chasse interdite » par décret céleste. Mais le cœur de l’un de ces messagers de Dieu est la seule chose qui puisse sauver le frère de Matt. Dans la tempête des combats, par la magie et l’épée, il ne pensait pas hésiter… Et pourtant. Nolan est un ange déchu, vivotant de petits boulots à Nantes. Il a encore du mal à saisir la logique des émotions humaines. Avec Matthias, il va être servi! Vanessa Terral vous propose sa première Romance de Noël, une novella d’urban fantasy pleine de tensions, d’affrontements et de sapins.

Mon avis :

Une lecture faite pendant les vacances de Noël, une nouvelle fraîche et sympathique dans laquelle on sent que Vanessa a pris beaucoup de plaisir.  « Un peu beaucoup » fanfiction d’une série fantastique (que je ne regarde pas, découverte tard, il y a trop de saisons pour rattraper), j’ai quand même su accrocher et comprendre certaines références plus facile quand on a des copines fan quand même je pense). Elle peut de toute façon très bien se lire sans ce second degré de lecture, je vous rassure. Les personnages sont bien croqués et au fantastique sombre s’accroche une bonne dose d’humour. Le lecteur aura, je n’en doute pas, comme moi, envie de savoir comment se termine la quête de Matthias pour sauver son frère.

Cependant, je ai trouvé la novella un peu rapide, par parce que c’est un format court mais plutôt parce que j’ai eu un peu de mal avec les enchaînements. Même si  je n’ai pas retrouvé l’écriture aussi ciselée que j’aime tant chez Vanessa ni la touche de légendes, j’ai passé un bon moment en compagnie des deux frères et de l’ange déchu à qui l’un doit ravir le cœur pour sauver l’autre, au sens propre mais peut être pas seulement ?

Ce qui murmure – Les nouvelles aventures de Carnacki – Saison 1 de Frédéric Livyns

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L’ivre-book, ebook, 1€49

4ème de couverture

Le célèbre détective de l’occulte conte à ses amis le récit de sa première confrontation avec l’indicible et lève, par la même occasion, un pan du voile qui masque sa jeunesse.

C’est donc un Carnacki encore peu au fait des phénomènes occultes qui se verra contraint d’affronter la créature qui tourmente, nuit après nuit, l’un de ses compagnons d’études.

Quel est cet être indicible que l’on entend murmurer lorsque le soleil a disparu ?

Mon avis

Alors qu’il n’a pas mis les pieds hors de chez lui depuis quelques temps, Thomas Carnacki convie une nouvelle fois ses amis, dont notre narrateur, à un diner suivi de la traditionnelle aventure du spécialiste du surnaturel. Mais que va-t-il bien pourvoir leur raconter puisque la dernière histoire en date l’a épuisé au point qu’il n’a pas depuis pris nouvelle enquête ? Que s’est-il passé ou qu’a-t-il à leur confier ?

Et bien, cette fois, le narrateur, et le lecteur à travers lui, vont découvrir une des premières aventures de Carnacki, quand celui-ci n’était qu’au tout début de sa carrière de détective de l’occulte. Une nouvelle qui permet à l’auditoire de ce cher Carnacki de découvrir une partie de sa jeunesse et surtout de voir que tout n’a pas été facile pour le jeune homme dans sa confrontation avec le paranormal.

Il raconte cette fois, l’appel d’un des ses anciens camarades d’études lui demandant assistance. Ce dernier a entendu parler de la mésaventure de Carnacki et de sa mère, la vraie première confrontation du détective avec l’étrange, « la maison hantée » et il se dit que ce dernier pourra certainement l’aider. Le diplômé devenu marin ne trouve plus le sommeil. Toutes les nuits, à 1h du matin, il entend des voix… Carnacki lui propose de fouiller la maison, puisque l’ancien marin n’entend les voix que depuis qu’il en emménagé là. La maison était meublée, il doit certainement y avoir un lien… Carnacki découvre un miroir aux ornementations malsaines et si c’était la clé du mystère ?

Cette fois-ci, on découvre un ami de Carnacki, avec qui il a fait ses études. Mais qui a décidé de partir à l’aventure et qui s’est enrôlé dans la marine marchande. Mais une mauvaise blessure l’oblige, quelques années plus tard, à revenir en Angleterre. Malgré les années qui ont passées, une belle complicité lie Thomas et son ami, qui sont heureux de se retrouver même si l’ancien marin est effrayé parce que se passe chez lui. On cerne un peu mieux le personnage de Carnacki. La nouvelle est très bien construite et change de deux premières. Ici, Carnacki commence juste à s’intéresser aux manifestations étranges et occultes. On laisse de côté la routine de sa façon de procéder et des rituels pour découvrir comment il a commencé.

Comme pour les nouvelles précédentes, le récit est bien dosé, le style et le vocabulaire toujours recherchés et les impressions du personnage principal sont bien retranscrites. Surtout que l’on est peu habitué à la fin qui va être livrée par le détective…

Je confirme que j’aime beaucoup ce personnage et ses enquêtes. Ce qui murmure permet d’en apprendre plus sur son passé et sur ses doutes de jeune détective. Reste à découvrir comment a-t-il rencontré les gens qui viennent écouter ses histoires… et comment il a réagit la toute première fois qu’il a été confronté aux forces obscures.

Je recommande ces nouvelles aventures de Carnacki qui sont vraiment dans un genre et un style 19ème très plaisants. Une série passionnante, un rythme de publication qui fait qu’on ne se lasse pas. Des histoires angoissantes, effrayantes mais juste ce qu’il faut . Un auteur qui évite la redondance mais qui garde une unité dans ses textes ^^ Une réussite.

 

Le placard qui chuchote – Les nouvelles aventures de Carnacki – Saison 1 de Frédéric Livyns

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L’ivre-book, ebook, 1€49

4ème de couverture

Depuis la mort de son père dans des circonstances aussi troubles que violentes, des phénomènes étranges se produisent dans l’immense demeure familiale.
La folie et l’horreur s’entremêlent dans les ténèbres.
Quel est l’effroyable secret enfoui au sein de l’aile abandonnée de ce lugubre château?
Retrouvez avec plaisir dans cette enquête le célèbre chercheur de fantômes, le roi des détectives de l’occulte sous la plume talentueuse de l’écrivain belge, Frédéric Livyns.

Mon avis

Comme pour le premier épisode, suite à une invitation de Thomas Carnacki, notre narrateur se rend au diner du célèbre détective de l’occulte pour y écouter en fin de soirée la nouvelle aventure du spécialiste du paranormal. Cette fois-ci, notre homme arrive le dernier chez Carnacki et ce dernier a particulièrement très mauvaise mine. Il semble littéralement épuisé. Au commencement du récit de sa nouvelle aventure, l’enquêteur occulte rassure son auditoire. Certes, il a failli y rester dans sa dernière aventure mais il se porte mieux.

Il rapporte donc son arrivée chez Sieur Johnson junior, qui depuis la mort de son père, avec lequel il était en froid, entend et ressent des manifestations dans la chambre de son défunt père. Manifestations qu’il doit bien admettre malgré son scepticisme, n’ont rien de naturel.
Carnacki commence alors son enquête et la première nuit, il ressent bien en effet les effets de quelque chose de très puissant, il en perd ses forces vitales ! Que se passe-t-il dans cette chambre ?

A l’attitude des personnages, le détective comprend qu’on lui cache quelque chose. Pour démêler l’affaire et comprendre les non-dits, il va devoir passer une nuit dans la chambre et risquer sa propre vie. J’ai beaucoup aimé la façon de construire le récit. On retrouve un Carnacki fortement affaibli et on se demande ce qu’il a pu vivre. La révélation de sa part du danger qu’il a vécu, intrigue immédiatement de lecture et on a envie de savoir ce qu’il a bien pu vivre. Que s’est-il passé dans la demeure des Johnson ? Quel est le mystère qui plane sur le manoir?

Le récit est angoissant juste ce qu’il faut. Ce n’est pas de l’horreur ou de la terreur mais les événements font quand même se dresser les poils sur les bras ^^ Il s’installe une sorte de routine avec le personnage, on commence à s’habituer à sa façon de procéder, les protections, les rituels, etc. On a hâte de savoir quel est le mystère, pourquoi cette manifestation qui est très violente ? La résolution de cette enquête est assez rapide mais le pourquoi est un peu glauque et pourtant pas si surprenant que ça pour l’époque. Le récit est bien dosé, le style et le vocabulaire recherchés, les impressions du personnage principal sont bien retranscrits.

J’aime beaucoup ce personnage et ses enquêtes. J’ai trouvé le personnage a la fin moins expéditif et pourtant c’est toujours le même rituel, mais son état de santé explique tellement sa façon de faire cette fois, que je n’ai pas ressenti la même frustration que la première fois. J’espère qu’un jour on en apprendra un peu plus sur son passé, comment a-t-il réagit à sa sensibilité pour le paranormal dans un monde si borné, comment a-t-il rencontré les gens qui viennent écouté ses histoires ? etc.

Le style d’histoire et de façon de faire reprise de l’auteur initial sied vraiment très bien à Frédéric Livyns, il excelle dans ce type de nouvelles. J’espère juste que les affaires ne seront pas redondantes, il ne doit pas être aisé de renouveler le genre. En tout cas, la publication espacée des histoires, finalement, convient très bien au genre. Même si on en lirait bien une ou deux de plus. On en redemande ! C’est vraiment une série sympathique et j’attends le prochain épisode avec impatience.

La chambre Rouge – Les nouvelles aventures de Carnacki – Saison 1 de Frédéric Livyns

106354817L’ivre-book, ebook, gratuit

4ème de couverture

Dans cette enquête, Carnacki sera confronté à une entité mystérieuse qui sévit dans un hôtel.
Une série de morts inexpliquées, survenant toujours dans la même pièce de l’établissement, une présence inquiétante… Il n’en faut pas plus pour attiser la curiosité de notre enquêteur.
Mais, en décidant de résoudre ce mystère, Carnacki sera confronté à l’horreur qui habite dans ce que les journalistes ont appelé « La chambre rouge ».

Mon avis

Frédéric Livyns reprend les aventures de Thomas Carnacki, le détective du créé par William Hope Hodgson au début du XXe siècle. Et c’est une bien bonne idée !!!

Un ami de Thomas Carnacki reçoit une invitation à se rendre chez le fameux détective du surnaturel afin de découvrir sa dernière enquête en date. Thomas Carnacki sait recevoir et faire monter le suspense de son récit d’aventure.  Il raconte à son auditoire comment il a été amené à se rendre dans l’hôtel d’une veille connaissance pour l’aider à résoudre le mystère de la chambre rouge. Des événements bouleversants ont touché l’hôte récemment et des phénomènes des plus étranges et dramatiques surviennent dans la maison d’hôte. Que se passe-t-il ? Et pourquoi ? C’est ce que Thomas Carnacki va tenter de découvrir.

Le lecteur découvre ce personnage assez spécial et à l’esprit de déduction de tout ce qui touche le paranormal assez extraordinaire. A la façon d’un Hercule Poirot, il réunit un auditoire pour faire connaître sa façon de résoudre l’enquête. Il s’y connait en force occulte et n’hésite pas à prendre des risques pour faire toute la lumière sur ce qui se passe dans la chambre rouge.

On peut juste regretter que la façon de faire de Carnacki soit un peu expéditive avec ses amis. A peine son passionnant récit terminé, ses camarades n’ont pas le temps de l’assommer de questions et de remarques. Mais soit, le détective semble quelque peu original, on lui passera ce trait de caractère ^^

J’ai aimé cette enquête et l’ambiance qui s’en dégage. C’est une lecture courte et rapide mais bien montée et intriguante. Je pense que j’aurais apprécié pouvoir enchainer avec un ou deux autres aventures du détective. On entrevoit que peu l’ambiance du début du 20ème siècle et j’aurai été moins frustrée en passant un peu plus de temps en compagnie de Carnacki.

Cette nouvelle est différente des nouvelles plus horrifiques ou « traumagoissantes » (traumatisante et angoissante) mais elle est pourtant très adaptée à son style. J’ai beaucoup aimé. Frédéric Livyns est un excellent novelliste et les aventures de Carnacki semblent lui correspondre à merveille. Je ne connaissais pas du tout William Hope Hodgson mais je crois déceler que Frédéric est resté fidèle à son univers et à sa façon de faire. En tout cas, ça donne envie, à la fois de continuer à lire les nouvelles aventures du détective et de découvrir les originales si un jour l’occasion se présente.

En tout cas, c’est parfait pour découvrir l’écriture et le style de Frédéric Livyns, court mais dynamique et mystérieux (et gratuit) avant de passer à des nouvelles qui font peur ou qui peuvent sortir le lecteur de leur zone de confort.

Faim du monde de Tesha Garisaki

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Editions Voy’[el], collection e-court, ebook, 0,99€

4ème de couverture

Les étudiants mangent souvent des pâtes. Mais que connaissent-ils de la faim, la vraie ? Dans leur cité U cernée par les zombies, un petit groupe de survivants va en faire l’expérience.

Mon avis

Tout d’abord merci à Editions Voy’el, à la Collection e-court et Manon pour l’envoi de cet e-court 🙂

Benjamin est étudiant et court pour sauver sa vie. Poursuivit par des morts-vivants, il n’a pas trop le choix, il fonce vers la cité U et sa résidence, dans l’espoir qu’il pourra s’y calfeutrer. Il aurait du croire le gars qui avait annoncé la nouvelle dans l’amphi mais qui n’aurait pas pensé à une mauvaise blague ? Il arrive à proximité de la résidence juste quand les jeunes sont en train d’en barricader les portes. Heureusement son voisin de chambre le reconnait et convainc les autres de le laisser passer. In extremis.

Après un point sur la situation, les 13 étudiants de la cité U vont devoir s’organiser. Trouver à manger, s’occuper, espérer l’arrivée de l’armée…

Je retrouve avec plaisir la plume de Tesha, par contre, je ne suis pas fan du sujet. Moi et les zombies, on ne fait pas très bon ménage. Regarder un épisode de Walking dead en entier est un défi ^^ Mais ici, le format et la façon dont l’auteur aborde son sujet font que j’ai quand-même réussi à apprécier ma lecture. Tesha ne s’appesantit pas sur le phénomène zombie même si les jeunes se demandent ce qui a bien pu se passer. Elle développe surtout la psychologie des jeunes gens et notamment du point de vue de la faim comme le souligne le titre de cet e-court. Et le lecteur découvre alors le raisonnement très fin et juste de l’auteur sur la faim qui transforme les gens. J’aurai même bien aimé que cela soit encore plus long et plus développé. Attention, ce n’est pas non plus une thèse sur le sujet, le style n’est pas lourd.  Le développement de la nouvelle est très bien fait, la psychologie est fondue dans l’histoire.

Un peu comme une nouvelle qui traitait de l’absence de sommeil chez les gens, ici c’est l’absence de nourriture qui va pousser l’humain à des comportements auxquels il n’aurait jamais pensé. Mais est-ce une fatalité ? Est-ce que tout le monde va inexorablement agir de la même façon ? Que se passe-t-il dans la tête des autres ? Que devient-on ? Est-on alors si différent des choses qui nous traquent ?

Cet e-court plonge son lecteur dans la réflexion. Qu’est-ce que je ferai moi en cas d’attaque zombie ? Comment gérer la situation ? Comment gérer l’autre ? Comment gérer le manque ? Une nouvelle très intéressante qui se lit facilement, qui faut réfléchir. Qui vous permettra de découvrir Tesha ! Alors n’hésitez pas 😉 A lire même si comme moi, les histoires de zombies ne sont pas votre tasse de thé !

Merci encore à la collection e-court pour ce partenariat. Découvrir des auteurs et ici un même auteur dans deux styles d’histoire différentes est vraiment enrichissant.

Le triomphe de l’Impératrice de Cécile Duquenne

9782364752412

Editions Voy’[el], collection e-court, ebook, 0,99€

4ème de couverture

Et si le destin n’était qu’une intelligence artificielle quantique ?

Les Atouts du Tarot ne prédisaient pas l’avenir : ils l’écrivaient, supprimant toute incertitude quant au futur. Mais une poignée d’hommes réussit à renverser la tyrannie de ces immenses vaisseaux pourvoyeurs de destinée. En tout cas, c’est ce que dit la version officielle de l’Histoire…

Résumé

Viggo est peintre, un artiste qui a eu l’honneur de se voir confier la réalisation d’une fresque commémorant les 100 ans de la Bataille des Atouts. Le triomphe de l’Impératrice. L’œuvre de sa vie. Au centre de cette œuvre, une explosion, celle du vaisseau de l’Impératrice. Viggo est lié à cet événement, c’est une fierté pour lui d’avoir été choisi, et pour cause…

Mon avis

Un bon moment de lecture !

Je ne m’attendais pas à suivre des personnages liés les uns aux autres, encore moins de cette façon et sur une période assez longue. C’est une bonne surprise.

Le lecteur va découvrir le monde dans lequel évolue Viggo. Un monde où la Destinée n’était pas guidée mais contrôlée par les Atouts, des Intelligences Artificielles, créées par l’Homme. Les Atouts comme au Tarot. Chacun avec sa personnalité et sa façon d’influencer les hommes, le monde. Mais quand l’homme n’est plus maitre de son Destin et s’en rend compte, il se révolte. Mais comment faire quand ce sont vraiment des semi-divinités qui contrôlent votre vie ?

Le lecteur va découvrir comment cela a été possible à travers d’autres personnages, un professeur qui va rétablir la vérité, et via une jeune femme livrant combat sur un vaisseau. Plusieurs points de vue pour comprendre et découvrir la vraie histoire de la Bataille des Atouts. 3 parties équilibrées et prenantes qui vont éclairer le lecteur.

Une nouvelle très fluide, très bien construite. Un déroulé qui m’a vraiment plu, une façon de montrer les choses sous différents angles avec des points de vue différents. J’ai beaucoup aimé le personnage du professeur blasée, mais plein d’espoir. Qui ne désire rien de moindre que faire l’éducation de la nouvelle génération, sur la base de la Vérité. Car pendant trop longtemps, le rôle de chacun dans la bataille entre les intelligences artificielles et l’homme a été caché. Difficile d’en dire plus sans tout vous raconter de la nouvelle.

Je pense que j’aurai encore pu mieux apprécier cette nouvelle, si j’avais connu un peu mieux le jeu de Tarot (pas du tout dans ma « culture ») mais déjà, sans ça, elle était très intéressante. J’aurai quand même bien aimé un peu plus de détails sur les liens entre les Atouts et aussi sur le monde en général au temps de la Destinée.  Mais c’est un format court, on ne peut pas vouloir un roman !

J’ai beaucoup apprécié le style et la plume de Cécile Duquenne que j’espère avoir l’occasion de relire un jour prochain ^^

Merci aux Editions Voy’[el] et la collection e-court, Aude, pour ce partenariat riche en découverte d’auteurs et d’univers ! Je vous encourage à acheter quelques textes de cette belle collection remplies de talents et d’originalité.

Une octave de réalité de Julien Pinson

9782364752436

Editions Voy’[el], collection e-court, ebook, 0,99€

4ème de couverture

Les réalités se superposent à une octave l’une de l’autre. Les chats sont absents, mais présents, responsables des personnalités. Dans les nuages, Hanumân observe le combat. Et quelque part, une cartouche de gaz attend son atome.

Résumé

Henry est officier sur un vaisseau un peu particulier, comme son monde d’ailleurs. Lorsqu’il se réveille, son Cheshire Monsieur C, lui permet de dissiper tous ces rêves et souvenirs qui ne lui appartiennent pas. Henry a de la chance depuis que lui et l’équipage sont en mission, il n’a encore jamais décroché, ce qui n’est pas le cas du reste du vaisseau. Henry prend son poste auprès du Capitaine, qu’il ne peut pas sentir. A 6 mois de la retraite que lui réserve cette nouvelle mission?

Mon avis

De nouvelles parutions e-court sont sorties  !!!! Voici ma 5ème lecture dans le cadre du partenariat entre le blog et la collection e-court des Editions Voy’[el]. Merci de me permettre de découvrir cette nouvelle 🙂

Et bien le moins qu’on puisse dire c’est qu’en voilà une nouvelle originale, un poil complexe, à ne pas lire après 3 jours sans sommeil ! J’exagère un peu, elle est certes particulière mais une fois commencée, on est plongé dans un monde si différent, si intéressant que s’en est frustrant de la terminer ! Dans le monde d’Henry, les chats ne sont pas dans la même réalité que les humains et chacun en a un qui lui est nécessaire pour vivre. C’est le chat qui tire l’homme de ses cauchemars mais surtout qui l’aide à se reconnecter à la réalité quand le vaisseau fait des sauts entre les différents plans de réalité.

En fait, c’est assez difficile à expliquer alors que sous la plume de Julien Pinson c’est si facile à comprendre ! Dès le début, on est directement confronté à Henry qui doit aider son ami Fred à « reconnecter », l’auteur nous explique ainsi son monde par des exemples concrets ! Henry compose une litanie dans laquelle le lecteur va déjà en découvrir beaucoup sur l’univers dans lequel la vie évolue. Dans l’univers d’Henry, on peut passer d’une réalité à l’autre, grâce à la musique. C’est aussi avec la musique que se fait la guerre avec les Figés. Ce monde est régit par des règles : respecter les paliers, ne pas être séparer trop longtemps de son Cheshire ,…

Un univers complexe, dense et bien travaillé. Où l’on se bat à coup de percus, de cuivres contre des têtes nucléaires. ;Autant dire que ce n’est pas banal mais pas pour autant sans danger. Où sont mélangés physique quantique et héroïsme, solfège et science-fiction. Où en quelques pages, l’auteur réussit à nous happer dans ce bel univers. Ou l’on s’attache aux personnages. J’ai été surprise d’être si émue à la fin. Court mais prenant.

Il ne faut pas avoir peur des mélanges, de la physique quantique, des différents plans de réalité, d’un monde musical, etc., c’est ce qui donne sa beauté au texte, son originalité mais aussi sa poésie et une certaine impression de mélancolie. Une très bonne surprise, un e-court original à découvrir !

Merci encore aux Editions Voy’[el] et la collection e-court, pour ce partenariat décidément très riche en découverte et en histoire originale !!!

Au soir de la moisson – Le crieur des blés de Vanessa Terral

46109_148975801788964_6574091_nFanArt de Miss Gizmo avec l’autorisation de Vanessa Terral

http://missgizmo.deviantart.com/

Nouvelle extraite du n°8 du magasine Le Royaume des fées

J’ai découvert dans Le Lamento des Ombres (<3) le personnage d’Hélianthe Palisède, née de l’imaginaire de Vanessa Terral et pour qui qui j’ai eu un gros coup de coeur ! Du coup, je me suis jetée sur le net et j’ai cherché une autre nouvelle avec ce personnage, car Vanessa a fait vivre sa « petite fée » dans plusieurs textes, publiés dans des revues. J’ai donc lu Au soir de la moisson – Le crieur des blés (qui se passe avant la nouvelle dans Le Lamento, du coup, je passe ce billet avant le recueil du Chat Noir).

Hélianthe arrive en Picardie où elle rejoint sa sœur, Kia. Elle vient l’aider à résoudre un « cas », car Hélianthe est Consultante en affaires occultes, c’est un titre tout ce qu’il y a des plus officiels, depuis que Féerie a révélé son existence et que le monde magique côtoie de façon récente mais concrète notre monde. Kia a fait appel à sa soeur car non loin du lieu où elle séjourne avec des amis, des hommes ont été retrouvés noyés en plein champs, alors qu’il n’y a aucune point d’eau à des kilomètres. Enfin, plus depuis que la mairie a asséché cette zone de marécage pour vendre les terrains à des promoteurs immobiliers. Que se passe-t-il donc dans cette campagne pourtant tranquille ?

L’enquêtrice va vite comprendre de quoi il retourne, et le lecteur découvrira, s’il ne le sait pas déjà, ce qu’est un crieur ou encore appelé Houppoux. Cependant, les choses ne sont pas aussi simples qu’Hélianthe le présageait. Encore plus, quand en parallèle, Hélianthe renoue difficilement avec sa sœur, qui forme avec ses amis un convent pour célébrer les fêtes de Lammas et qu’elle semble influer sur ses compagnons ce qui lui est strictement interdit. Bref, une réunion de famille !

Le lecteur découvre donc la particularité de la relation entre Hélianthe et Kia, cette dernière ne pouvant utiliser comme son ainée leur héritage féérique. Ce qui ne va pas sans créer des tensions… Vanessa Terral creuse dans cette nouvelle, la personnalité de son héroïne, qui a du mal à comprendre les humains, à se mettre à la place de sa soeur. Elle se sent souvent seule et se retrouver avec « du monde » va engendrer des interrogations, elle va se remettre + ou – en question, réfléchir sur ses aspirations, sur la vie,… Cette nouvelle permet de donner de la profondeur à l’enquêtrice. On comprend mieux ce qui semble peser sur les épaules de cette héroïne et qui pourquoi elle semble parfois mélancolique alors qu’elle est plutôt pétillante en temps normal.

Vanessa Terral développe un peu de l’univers qu’elle a créé, Féerie, qui côtoie donc désormais la Terre des Hommes. Comme dans l’autre nouvelle, Vanessa fait référence à des créatures de légendes, à des rituels et des croyances. On sent vraiment, comme à chacun de ces récits, qu’ils soient courts ou longs, son soucis du détail, les recherches sous-jacentes et la passion.

J’ai beaucoup aimé le personnage d’Hélianthe, que je trouve fraîche et sympathique. J’aimerai beaucoup lire d’autres de ses aventures, surtout qu’il y a un côté enquête dans certaines nouvelles et que j’adore ça! Pourquoi pas un recueil Vanessa ? 😉

Au service des insectes de Cindy Van Wilder

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Editions Voy’[el], collection e-court, ebook, 0,99€

4ème de couverture

La peste a ravagé les cités-murailles. Jadis protégées derrière leur dôme, survolées de glorieux aéronefs, elles ne sont désormais plus que ruines où errent les survivants. Les Insectes ont envahi les territoires laissés vacants par les hommes. Leurs ruches s’élèvent fièrement à la conquête du ciel. Bess est l’une des femmes recrutées pour prendre soin de leurs larves, ce qui lui assure un minimum de confort. Mais en ces temps de dévastation, que peut encore attendre de l’avenir une humaine qui a tout perdu ?

Résumé

Bess vit avec Marge et Jeannie, qui sont comme elle des nourrices. Ces survivantes disposent d’un minimum de confort en échange de leur travail pour la ruche. Elles nourrissent et prennent soin des cocons des différents insectes de la Ruche. Bess se résigne à cette existence, elle aimerait en savoir plus, mais dans ce contexte, elle ne peut faire que survivre. Jusqu’au jour, où une attaque se produit..

Mon avis

Voici ma seconde lecture dans le cadre du partenariat entre le blog et la collection e-court des Editions Voy'[el]. Merci de me permettre de découvrir cette nouvelle et par la même occasion Cindy Van Wilder dont c’est le premier texte que je lis.

Une nouvelle angoissante !

Le lecteur pénètre dans un monde post-apocalyptique. Le monde était occupé par les Hommes et les Insectes (oui oui des insectes géants, terrifiant n’est-ce pas?). Protégés derrière les cités-murailles et leurs dômes, les humains cherchaient à  exterminer les Insectes considérés comme une menace. Mais la Peste a décimé les cités, les hommes luttent pour survivre et les Insectes ont envahi le monde. Rien que ce point de départ, pour une phobique des insectes, c’est l’horreur !!!! Mais comme j’adore me faire peur, j’ai lu cette nouvelle avec un plaisir mêlé d’appréhension !

Au cours de ma lecture, j’ai pensé à d’autres lectures (polars notamment) où des illuminés pensent que l’avenir appartient aux insectes, qu’ils domineront le monde et que l’homme sera anéanti par eux et la nature. Et bien, ici, ces passionnés des petites bêtes seraient enchantés, Cindy Van Wilder nous donne un aperçu de ce que serait ce monde et cela donne la chair de poule !

Nous suivons Bess, qui a un peu plus de « chance » que d’autres survivants, elle bénéficie d’un minimum de confort, car elle est Nourrice. Un poste considéré par les survivants comme humiliant et dégradant mais surtout comme une traitrise de la part de ses femmes qui ne cherchent qu’à survivre. Les autres survivants moins chanceux donc, vivent dans la rue, sans manger à leur faim, dans la misère et la pauvreté.

Bess s’occupe donc de nourrir et de prendre soin des larves des Insectes au sein de la Ruche. Elle s’efforce de faire au mieux en évitant de se remémorer son passé, dramatique. J’ai ressenti beaucoup de peine pour Bess et l’auteure nous permet de bien ressentir ses émotions, sa relative indifférence, ses questionnements, ses peurs, … La vie de Bess est loin d’être enviable, le travail est dur et la pression constante. Imaginez être inspecté, gardé, observé,… par des guêpes géantes, pas commode du tout… Bouhhhh Et encore s’il n’y avait que des guêpes … d’autres dangers rôdent, terrifiants, poilus

Bess est un personnage qu’on prend plaisir à suivre, elle qui a tout perdu, va découvrir qu’il reste peut être un peu d’espoir dans sa vie. Cette nouvelle est cependant trop courte !!! Oui, je sais c’est le principe de cette collection, mais là, quand même, j’aurais aimé suivre Bess plus longtemps, et en savoir plus sur ce monde si particulier (et oui même si les insectes et moi, on est pas copain-copain). L’auteure nous dépeint un monde qu’on aimerait découvrir plus en détails, qui ne rougirait pas d’être développer en format plus long ! 

J’ai apprécié cette nouvelle angoissante (voire même terrifiante quand on est phobique!), très bien écrite même si je dois reconnaitre que je reste sur ma faim concernant l’univers post-apo très intéressant qui mériterait un développement !!! Cindy Van Wilder a su créer une atmosphère étrange et particulière, entre courant glacé et torpeur moite, mélange d’oppression et de sérénité. Je suis contente d’avoir découvert une auteure, son écriture et je guetterais ses news concernant ses prochaines publications.

Merci encore aux Editions Voy'[el] et la collection e-court, pour ce partenariat très riche en découverte !!!

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JLNN

Le Tambour du diable de Lou Magma

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autoédition, 68 pages, ebook, 1,02€

4ème de couverture

On dit que « l’herbe est toujours plus verte chez le voisin »

Raphaël perd tragiquement sa famille à l’âge de dix-huit ans. Cette douleur restera en sommeil jusqu’à ses trente-trois ans. Son existence est depuis lors vécu de manière saccadée. Entre folie et réalité, le chaos frappe à sa porte…

Résumé

Raphaël Deschamps est un jeune cadre dynamique qui pour s’assurer un avenir se marie avec la fille de son patron Rebecca, qu’il supporte de moins en moins… Il se souvient des moments tragiques de son enfance et envisage de poursuivre sa vie dans une autre direction…

Mon avis

Une lecture en demi-tente

Il y a de très bonnes choses dans cette nouvelle mais également des aspects qui m’ont laissé perplexe.

On suit Raphaël, marié à Rebecca, une jeune femme peu avenante au yeux de son époux. On découvre les circonstances assez particulière de leur union et depuis, Raphaël passe de moins en moins de temps avec sa femme. Elle se désespère de ne pas avoir d’enfant, flique son époux et passe son temps avec ses amies.

Raphaël ne supporte plus sa condition, ce mariage malheureux et cette vie qui le pèse. En parallèle on découvre qu’il en est de même pour Rebecca. Mais il se passe des choses étranges autour de Raphaël. Il revit certains instants traumatisants de sa jeunesse, notamment les circonstances étranges de la disparition de sa famille. Et il prend conscience de la direction qu’a pris sa vie, et ça le met en rogne. Au fil du récit, le lecteur découvre que de plus en plus de choses se passent qui ne sont pas cohérentes. Raphaël a l’impression de voir sa mère, alors qu’elle n’est plus, il découvre des papiers qu’il n’a jamais reçu, Raphaël Deschamps n’existerait pas ?… Les choses qu’on apprend sur sa jeunesse restent floues, comme si même pour Raphaël tout ce qui se passe ou s’est passé n’est plus qu’un souvenir vague.

Le lecteur sent que quelque chose coince et on a envie de savoir quoi. Que fait vraiment Raphaël, est-il celui que l’on croit ? Pourquoi Rebecca semble à la fois distante et proche? Qui est vraiment la meilleure amie de Rebecca, Laura?  Ce côté troublant, perturbant dans le récit est le point que j’ai préféré, on avance à tâtons, on essaie de comprendre, on recueille des indices et la chute nous surprend. Cette nouvelle met en route notre imagination, que se passe-t-il vraiment ? Confusion ? Folie ? Errance ?

Mais tout se mélange un peu. Et c’est là que c’est dommage. Parce qu’il manque quand même certaines explications, certains liens. L’idée est intéressante, mais la structure narrative peut perdre assez vite le lecteur. Et les thèmes et les idées qui sont très forts pourtant, perdent du coup en conviction. Même si moi, ça ne me dérange pas de renouer les fils par moi même, je pense que cela posera plus de problème à d’autres lecteurs qui ne dépasseront pas le stade de certaines incompréhensions.

Le texte se lit bien, c’est rythmé, cependant, quelles coquilles trainent encore (certains mots m’ont semblé un peu mis à la place d’autres) et j’avoue avoir du mal personnellement avec les mélanges narratifs 1ère et 3ème personne. On comprend pourquoi au final mais j’ai trouvé ça, assez gênant.

Il y a donc de très bonnes idées (le confit entre Raphaël et Rebecca est super bien décrit), des thèmes intéressants (folie, souffrance, changement de vie), une intrigue assez originale et surprenante mais on sent qu’il faudrait peut-être approfondir certains passages pour fluidifier l’ensemble de l’histoire.

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JLNN