Géniteurs & Fils d’Anthony Boulanger

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Chat Noir Éditions, 14,90€, 170 pages

4ème de couverture

L’union tissée tre un père et son enfant est un lien primordial qui demeure bien au-delà du temps partagé, mais que se passe-t-il lorsque cette relation est non-fonctionnelle, défaillante, dangereuse ? Rabaissées, violentées, ignorées, quel destin attend ces pauvres âmes qui portent les stigmates d’une jeunesse gâchée ? Pourront-ils engendrer une nouvelle génération ou bien les séquelles de leurs traumas ne provoqueront-elles que la répétition de maux profonds ?
À travers les nouvelles de ce recueil, oscillant entre réel et fantasme, des Fils et leur Géniteur se fuient, se pourchassent, se détruisent, volant en éclats de vie et de peur. La plume d’Anthony Boulanger suit l’évolution de cette relation, en quête de compréhension et d’un changement possible afin d’effacer les erreurs vécues par les générations meurtries.

Mon avis

Un très, très bon recueil !

Une fois n’est pas coutume, je commence avec la couverture. J’ai longtemps hésité parce qu’elle est aussi belle qu’elle me touche et me fait peur. Je pensais que ça serait très difficile de lire un recueil sur un thème comme celui du père, du fils, et les poings serrés du père et le regard triste du fils laissent penser que ça ne va pas bien se passer. Et j’ai vraiment bien fait de dépasser mon appréhension, car ce recueil est une vraie réussite !

Géniteurs & fils est un recueil aux nouvelles sombres, parfois dures mais poétiques et fantastiques. Découpé en 5 parties, le lecteur découvre des nouvelles des plus poignantes, aux plus optimistes. 5 visions de l’enfance et de la confrontation entre la progéniture et le père. De multiples variations très réussies sur un même thème.

Je vais essayer de donner rapidement mon impression sur les nouvelles, sans toute fois, les résumer en détail afin de garder du suspense ^^

1ère partie : Génération première

Tombent les pluies

Cette nouvelle, c’est comme une rengaine, un poème. C’est différente façon de voir, de ressentir la douleur et la souffrance. Elle est très dure mais la façon d’écrire, le style d’Anthony Boulanger sublime l’écrit alors que le thème  reste très difficile, dur.

Entre 4 murs, entre 4 murmures

Un texte dur également. Un enfant enfermé pour un crime mais l’a-t-il commis ? La cruauté apparait progressivement et comme bien souvent les apparences peuvent être trompeuses.

Johann…

A sa façon, Anthony Boulanger traite de la violence conjugale et du drame familiale en mêlant fantastique, imaginaire, créatures et réalité. Une nouvelle magnifique, qui prend aux tripes.  Une histoire aussi belle que cruelle, très prenante.

Après le mot fin

Un côté fantastique très prenant également pour cette nouvelle, un hymne à l’amour d’un fils pour sa mère, un combat, des choix à faire.

Les 4 nouvelles de cette première partie donnent le ton du recueil, mélant de réalité froide et cruelle avec une dose plus ou moins importante d’imaginaire et de fantastique. 4 nouvelles traitées dont le thème de la violence est traitée de façon subtile, touchante, poignante, sans tomber dans le glauque et le pathos. Le lecteur n’en sort toutefois indemne. La violence d’un père, la maltraitance, la souffrance, … sont des thèmes dures à traiter qui sont ici abordés avec une certaine pudeur. Anthony Boulanger y parvient en introduisant une note fantastique qui loin de dédramatiser la réalité, permet de créer un échappatoire, de faire surgir un espoir, un moyen de fuir, de s’échapper d’une réalité trop dure.

2ème partie : Génération abandonnée

Proie et chasseur

L’histoire d’un homme traqué par un enfant accompagné de loups. Cet enfant pourchasse pour l’empire les déserteurs. Mais l’homme fuit, affronte les tempêtes, car il a espoir de revoir sa femme et son fils qu’il a du quitter pour combattre.

C’est une belle nouvelle même si on voit venir le twist on apprécie énormément de découvrir comment tout cela se passe. La traque est très bien contée. On s’y croirait vraiment !

L’écume des nuits

Deux adolescents, Delphine et Pierre se disputent. L’un veut attendre avant d’enfin s’échapper de l’emprise de son père. L’autre n’en peux plus et n’imagine pas rester plus longtemps.  L’histoire de l’indifférence de pères pour leurs enfants qui ne font pas le poids face à la Mer.

C’était pas mal du tout, on ressent bien les sentiments des adolescents et on aurait presque envie de les aider dans leurs desseins.

Disparition programmée

La vie d’un homme invisible, cobaye de son propre père, contée par l’homme invisible lui-même. Un être sensible, qui va s’épanouir dans l’Art. Et quelle fin !

Une nouvelle très surprenante et rondement bien menée ^^

3 nouvelles dans cette deuxième partie qui traitent de l’indifférence, du rejet et de l’abandon. Quand l’amour paternel fait défaut. On s’éloigne ici de la violence et on rentre dans la psychologie de l’ado ou de l’enfant qui a grandit beaucoup trop vite.

3ème partie : Génération perdue

Entretien de validation

En 2025, un enfant de 6 ans passe son entretien de validation. Peut-il présenter un valeur ajoutée sociétale ? Le jury va en décider.

Une nouvelle futuriste dans une société qui fait froid dans le dos. Une nouvelle courte mais efficace, qui donne matière à réflexion !

Repas de famille

Un enfant réveille sa mère en pleine nuit. Il est terrifié, il entend des coups donnés depuis le rez-de-chaussée et si des voleurs s’étaient introduit chez eux ?

Une fin terrible qu’on voit pas venir. Une nouvelle noire et glauque, courte mais terrifiante à souhait ^^

Hommes et chimères

Des hommes fuient afin d’échapper à la chimère de leur territoire. Cette créature qui autrefois les aidait et devenir récemment synonyme de malheur et de destruction. Les héros d’autrefois sont devenus des tyrans. Les hommes n’ont plus beaucoup d’espoir, vie est devenue synonyme de mort.

A travers la relation entre un homme et son fils, Anthony Boulanger nous transporte dans un univers que l’on aimerait voir développer. C’est avec plaisir qu’on lit cette nouvelle plus longue que les précédentes. Un univers créé en quelques pages déjà passionnants avec un vrai fond ! Très réussi !

Déchirures et tissages

Stephen marin aguerrit a fait fortune grâce à sa femme et son fils doués de don précieux en navigation. Cependant, il a eu le revers de la médaille, à trop en vouloir, le capitaine traine sa mélancolique, sa peine, et sa douleur derrière lui. Son fils survit plus qu’il ne vit. Ombre de lui même. L’équipage du navire se rend vers une station pour commercer. Mais elle a été attaquée ! Par qui et pourquoi ?

Comme pour la nouvelle précédente, Anthony Boulnager réussi à créer un univers original et qui tient la route en quelques pages. Un côté SF qui m’a beaucoup plut. Et toujours en arrière fond, la relation terrible, touchante et triste d’un père et son fils.

Ici Anthony Boulanger s’essaie à des thèmes différents en gardant en fils conducteur les relations parents / enfants. Des essais assez réussis dans des genres variéUs : SF, fantasy, horreur… 4 nouvelles avec beaucoup de travail d’univers. Un plaisir !

4ème partie : Génération sauvée

Il avait pour mères le brume et les Neufs filles…

Un viking fou de douleur d’avoir perdu sa femme  en couche et  dont le bébé ne va pas survivre, embarque avec son bébé à la proue de son navire pour mourir et rejoindre son aimée.  L’enfant est toutefois sauvé  par la brume.

Une légende Nordique très joliment écrite et contée ! J’ai beaucoup aimé l’atmosphère dégagée par l’histoire, le mélange légende et réel.

Le mal de pierre

Un jeune homme défie son père. Pour lui prouver que ce n’est pas un couard, il décide d’aller voir ce qui se trouve de l’autre côté de la cascade. Il découvre alors ce qu’il n’aurait jamais imaginer trouver. Mais une malédiction semble s’être déclenchée …

Une jolie nouvelle mais je dois le reconnaitre, elle m’a beaucoup moins plus que les autres.

L’écorce des coeurs

Une jolie histoire d’un homme amoureux dryade, mi femme ni arbre. Elle attend son promis et ne prête aucune attention au pauvre jeune homme….

Idem ici, à croire que je ne suis pas une romantique ^^ Mais l’histoire est jolie, elle est douce et la chute m’a bien plu ^^

3 nouvelles plus optimistes sur la relation père / fils, enfin parce que l’Amour est présent pour sauver cette génération perdue ^^  J’ai un peu moins aimé les 2 derniers textes mais cette petite baisse ne retire rien à l’intérêt des histoires et la qualité de l’écriture.

5ème partie : Génération seconde

Le rouge, le blanc et l’Artefact

Ressil Maler nous raconte les derniers événement survenus dans son monde. Tous les 262 ans, les 5 lunes forment un pentagone qui permet l’accès à une caverne, dont laquelle se trouve l’Artefact. Parmi les aspirants présents, serviteur de la Voie Blanche, un Pur, un seul aura le droit de demander quelque chose qui sera   accomplit. Mais qui est cet homme en rouge qui attend lui aussi de rentrer dans la caverne. Ressil ne peut rester à l’observer. Il décide d’aller l’aborder. S’en suit alors un échange très surprenant…

Une nouvelle très intéressante. Qui creuse le thème de la volonté, du choix, de la liberté. Il y a plusieurs niveaux d’interprétation et le récit est très prenant. Philosophique, la nouvelle aborde le libre arbitre, la violence, la rédemption, la foi, le pouvoir, la puissance. C’est très intéressant. Le thème père et fils est plus ténu mais on finit par le trouver et le comprendre.

Cette nouvelle allume le flambeau de l’espoir et conclue parfaitement le recueil.

Géniteurs & Fils est un très bon recueil de nouvelles, divers et variées. Tout en gardant, le fil conducteur, Anthony Boulanger suit une progression de l’horreur à l’espoir. Le fil conducteur est plus ténu dans les derniers textes, est-ce parce que l’image du père peut s’améliorer ? En tout cas, je découvre un auteur qui arrive à traiter de thèmes durs d’une manière poignante et belle, avec simplicité, avec l’aide d’un imaginaire curieux et prenant. Un auteur qui arrivent en peu de mots à créer des univers passionnants, à décrire les relations entre les hommes. Un auteur à découvrir.

Encore un très bon ouvrage, différent et réussi des Editions du Chat Noir ^^

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DefiPALImaginales2014

Le livre de la jungle de Rudyard Kipling

le livre de la jungleLu en ebook, gratuit

4ème de couverture

Un loup et sa compagne découvrent un Petit d’Homme errant tout nu dans la forêt. Mowgli : ainsi va l’appeler Mère Louve qui l’adopte comme un de ses petits, refusant de le livrer à Shere Kahn, le tigre boiteux. Furieux, le tigre vient exiger son dû au Conseil du Clan où, selon la loi, chaque petit du Peuple Libre doit être présenté devant les autres loups. Mais l’ours Baloo et la panthère Bagheera interviennent en sa faveur. Mowgli va grandir sous leur protection. Mais Shere Kahn rôde dans l’ombre…

Résumé

Découvrir les moments forts de l’enfance de Mowgli, du conseil des loups à l’affrontement avec Shere Kahn, le rapt par le peuple Singe, découvrir la loi de la jungle et ses animaux sauvages (et d’autres domestiqués),  voyager de l’Alaska à l’Inde … 7 nouvelles qui emméneront le lecteur vers toutes ses découvertes.

Mon avis

Une déception

ça ne m’arrive pas souvent mais là, je n’ai pas aimé. Je peux trouver des choses qui m’ont plu, mais mon ressenti général est que je me suis ennuyée et que je suis passée à côté des nouvelles et de leurs « messages ». En fait, c’est en discutant de ce livre, lecture commune du Club de lecture L’île aux livres, que je me suis rendue compte qu’il y avait certainement bien plus « à en tirer » que ce que j’en ai pensé.

Voici d’abord succinctement mon avis sur les nouvelles :

  • Les Frères de Mowgli (avec Mowgli)

Le lecteur découvre, au cœur de la Jungle, un clan de loups et l’arrivée surprenante d’un petit d’homme. Il faudra toute la persuasion de membres extérieurs à la meute, pour que le petit ne soit pas abandonné à son triste sort, servir de repas au tigre Shere Kahn. Et puis 12 ans après, la stupidité et la cupidité des uns, la cruauté et la méchanceté des autres vont le forcer à quitter la jungle.

Retrouver les héros du livre de la jungle, le dessin animé, est intéressant. Mais le style de l’auteur ne pas m’a pas aidé à me plonger dans ce récit. Pourtant, on a là, beaucoup de thèmes qui devraient toucher : le rejet, l’abandon, la trahison, … mais je ne sais pas pourquoi, la « magie » n’a pas opéré.

  • La Chasse de Kaa (avec Mowgli)

Mowgli a 7 ans, il apprend les lois de la jungle avec Baloo, qui n’est pas toujours très tendre avec lui. Quand, un jour, Mowgli est enlevé par le peuple singe, les Bangar-log, peuple sans loi, sans règle; à la mémoire courte, vaniteux, sot et stupide, Baloo et Bagheera vont devoir chercher de l’aide. Ils doivent s’en remettre à Kaa, pourtant le dernier animal de la Jungle auquel ils souhaiteraient demander de l’aide.

On découvre les lois de la jungle avec Mowgli. On retrouve Kaa, l’hypnotiseur serpent et le lecteur en apprend plus sur les liens entre les peuples, ce qu’il faut faire ou ne pas faire, les codes pour survivre. Cette nouvelle traite de l’importance de respecter les lois, les codes, les règles.

Encore une fois, je n’ai pas vraiment su apprécier, je pense être passée à côté des vrais messages à la lecture. La façon de faire m’a agacée et puis les dialogues m’ont gênés, comme s’ils ne sonnaient pas vrais.

  • « Au tigre ! au tigre ! » (avec Mowgli)

On revient sur Mowgli réfugié chez les hommes, qui apprend que Sheer Khan en veut toujours à sa vie. Mowgli doit prendre les devants, quitte à tuer avant de se faire tuer.

Manipulation, combat, ruse et tactique, sont les maitres mots de cette nouvelle. Des 3 nouvelles sur Mowgli c’est celle que j’ai le moins aimé.

Certains thèmes et certains passages ne sont pas vraiment adaptés pour les enfants, je trouve. Cette 3ème nouvelle est violente dans son genre. Je pense qu’il y a de quoi vraiment faire peur à de jeunes enfants. Il y a aussi des messages pour leur apprendre à respecter les ainés, les lois, ne pas suivre ou croire n’importe qui … mais je crois que ce n’est plus un style adapté pour notre époque.

  • Le Phoque blanc

Kotick est un bébé phoque qui apprend la vie. Nager, se nourrir, suivre les courants. Cependant, il est spécial. Déjà il est tout blanc. Et puis il est curieux. Il comprend que l’homme tue et chasse les phoques. Kotick décide de ne pas « s’établir » avant d’avoir découvert un endroit où les phoques de son clan, seront en sécurité.

Une nouvelle surprenante, que viennent faire des phoques dans la Jungle 😉 ! Ici, l’auteur apprend aux jeunes qu’il faut être curieux, altruiste et défendre ses idées. Mais je n’adhère toujours au style et la façon de faire. Je me rend compte que je suis passée complètement à côté de cet ouvrage…

  • Rikki-tikki-tavi

Une mangouste est recueillie par des humains. Elle n’est pas sauvage pour un sou,  elle est même très curieuse et se fait un devoir de protéger la famille qui l’a trouvé. Quand elle comprend que la famille est menacée par un couple de cobra noir, elle passe à l’action.

Alors là, je suis passée encore plus à côté de cette histoire que des autres …. C’est intéressant de voir comment les animaux « combattent » mais à part ça…

  • Toomai des Éléphants

Le lecteur suit les Toomai qui de pères en fils travaillent à rassembler et dompter les éléphants sauvages pour qu’ils soient ensuite « domestiqués » pour la guerre ou le confort des plus riches et l’homme blanc. Un soir, un vieil éléphant quitte le campement en emmenant avec lui le jeune Toomai…. qui va assister à la ce que personne n’a jamais pu voir, la Danse des Éléphants.

Cette danse est le passage le plus « joli » du recueil, un moment suspendu, un phénomène rare qu’aucun humain n’a jamais vu. Malheureusement, l’éléphant habitué à servir les hommes ne reprend pas sa liberté. Quel dommage. C’est la nouvelle dont j’arrive le moins à parler mais qui a été la plus sympa pour découvrir une partie de ce qui se passe dans la jungle au 19e siècle.

  • Service de la Reine

A l’aube d’une parade lors d’une cérémonie officielle, un soldat est réveillé en pleine nuit par un grand brouhaha. Un chameau a pris peur et dévaste le camp où les animaux et les hommes se reposent pour la nuit. Le soldat écoute alors les animaux du camp parler entre eux : boeufs, chameaux, mulets, cheval australien, … éléphant, chacun discourt sur sa place dans l’armée. C’est à qui est le plus utile et fait le mieux les choses, connait le mieux l’art de la guerre. Ils se disputent l’honneur d’être le meilleur à servir les militaires…

C’est la nouvelle que j’ai détesté le plus. Pour moi, elle met en avant la domestication, la servilité, l’obéissance dans l’art de la guerre. C’est un éloge à l’art de la guerre britannique en pays colonisé… Je n’ai pas du tout aimé.

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Donc voilà, je me suis ennuyée, je n’ai pas réussi à m’intéresser à ses histoires. Je pensais découvrir plus de choses sur l’Inde, même si je me doutais qu’on ne ferait qu’effleurer le pays et ses coutumes. Et même si découvrir les lois de la Jungle se révèle assez intéressant, ce ne fut pas suffisant. Je pense comme ma copine Coquelicote, que nous sommes désormais éloigné du public auquel ces histoires étaient destinées. Par contre, on ressent bien la marque du colonialisme anglais. Trop même je pense, surtout dans la dernière nouvelle. Ode à l’armée britannique. Pas de doute, ça change des autres histoires contées lors de l’ère Victorienne mais je n’ai pas réussi à accrocher. Même si certaines choses, avec le recul, m’ont plu comme retrouver les « héros » du livre de la jungle de Disney, découvrir la danse des éléphants, ce ne fut pas suffisant et cela ne m’a pas donné envie de lire Le second livre de la jungle.

Avec le recul, ce n’est pas aussi horrible dans mon souvenir. Même si certains messages me sont apparus depuis, surtout en discutant avec d’autres lecteurs, ce ne m’empêche pas de m’être ennuyée. C’est dommage, car il y a certainement un fond sur la protection de l’environnement, de la nature… qui pourtant m’intéresse beaucoup; mais tout est eclipsé par la mise en avant de la présence anglaise dans ce décor.

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Challenge La littérature fait son cinéma 2013. (2) jpg

Le lamento des Ombres – Les Enfants de Walpurgis

lamentoLes éditions du Chat Noir, 306 pages, 19,90€

4ème de couverture

Tempo sourd ou pure envolée, trille innocente ou rugissement de haine, la musique vibre à nos oreilles de ses multiples identités. Tantôt berceuse, parfois fracassante, elle n’a pas de frontières, elle ignore les bornes. Ou plutôt, elle les refuse.
L’harmonie, ce fluide évanescent de cannelle et de myrrhe qui perce jusqu’aux palissades des cultures, marche aux confins de la mortalité. Elle transgresse les limites humaines. Elle apporte l’ailleurs jusqu’à nous, nous y transporte. Elle ouvre des passages vers des mondes imperceptibles et les créatures qui y vivent. Pour la beauté, pour la musique…

Huit auteurs se sont rencontrés autour d’une poignée de notes. Certains ont pris l’immortalité en Dot majeure, d’autres un chant Fa-erique aux accents tragiques. Les restants se sont partagé des partitions en clés de Sol afin de passer une porte, une épreuve… ou la muraille dont s’entoure un cœur.
Dans ce grand opéra à huit voix, l’Histoire croise l’utopie, la fantasy médite en compagnie du fantastique romantique sur la magie et les pactes faustiens. Un arpège délicat se met en œuvre. Une mélodie douce-amère, où les ombres évoluent dans les brumes comme dans les consciences…

Le sentier du lamento vous mènera jusqu’à elles.

Mon avis

J’ai adoré cette anthologie publiée par les Éditions du Chat Noir. 8 textes de qualité ! Sur une thématique : la musique, la manière de la vivre, de la jouer, de la ressentir. Je me demande encore pourquoi j’ai attendu si longtemps pour la sortir de ma PAL, parce que franchement, c’était un régal. L’année 2014 commence bien avec cette première lecture (oui, je suis légèrement en décalage, lecture / chronique).

Comme on a ici 8 nouvelles, je vais donner mon avis rapide sur chacune d’elle 🙂

Maudite Sonate ! de Stéphane Soutoul

Joachim est pianiste, il compose sa plus belle sonate pour sa fiancée, sa bien-aimée. Malheureusement, son talent va séduire la Mort en personne… Elle lui jette alors une bien sombre malédiction quiconque entendra la sonate, que la Mort ne souhaite que pour elle, mourra, alors que Joachim devra vivre éternellement. Sauf s’il réussit une composition meilleure encore, à même de toucher à nouveau la Mort. A une autre époque, un homme est furieux car sa jeune épouse enceinte s’est enfouie. Comment a-t-elle bien pu deviner ses sombres desseins ? Qu’est-ce qui relie ces deux univers ?

J’ai adoré retrouver la plume de Stéphane Soutoul. Cette nouvelle est assez longue (40-45 pages) et est très bien écrite. On sent déjà une certaine maitrise même si le style est peut-être un petit peu moins assuré que les écrits récents de l’auteur (et c’est normal, ça va s’en dire), toutefois, pas de crainte à avoir, l’émotion passe vraiment très très bien dans cette nouvelle. Le thème musical est parfaitement intégré, et l’écriture est aussi fluide qu’une magnifique mélodie. J’ai beaucoup aimé l’implication de la Grande Faucheuse. Les personnages sont touchants et on a envie de savoir comment va finir cette nouvelle, on comprend au fur et  à mesure et on se laisse prendre dans l’histoire. Une nouvelle émouvante, poétique et torturée avec des personnages lumineux ou horrifiques habilement croqués.

Requiem pour un songe de Céline Guillaume

En 1950, une jeune violoniste nous raconte son retour dans sa demeure et comment elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, après des années de misère et de cruauté.

Une nouvelle assez courte (la plus courte je pense du recueil), joliment écrite. Le récit nous entraine là où on ne l’attendait pas. J’aurai bien aimé plus de détails, en savoir plus que Katerine, mais c’est toute la beauté du texte, nous accrocher et nous surprendre en peu de pages.

That’s a long way to hell de Marianne Gellon

Le guitariste-chanteur d’un groupe de heavy nous fait part des moments si particulier de la scène, surtout ce concert donné chez eux, à Neoberlin, aux frontières du No Man’s Land. L’adrénaline. Les vibrations. La transe. L’extase. Richard est en symbiose parfaite avec sa gratte, cependant, il a des bémols, Lisa la petite amie rabat-joie, le monde qui a changé,… et qui a changé les gens et Richard/Hans ne fait pas exception…

Une claque ! Cette nouvelle assez longue par rapport à la précédente. Elle nous plonge complètement dans la vie de Richard (de son vrai nom Hans) et dans ce monde différent où le totalitarisme soviétique s’étend sur ce qui n’a pas été complètement détruit par les bombes. Marianne Gellon a un don pour créer une atmosphère très particulière parfaitement réussie. Les descriptions de la façon dont Hans ressent les choses et notamment la musique, le son, le show,…  sont géniales, on est transporté à ses côtés et on vit les déchainements de violence, de cet homme qui brûle la chandelle par les deux bouts. L’histoire est détaillée, brillamment menée, la fin est très bien trouvée, les parallèles et les images enivrants. Parfait !

Song to the Siren de Cécile Guillot

Marion, ingé son, fan de métal féminin, nous raconte sa rencontre et son amitié avec Aysun. Elle croit rêver quand elle découvre la chanteuse de Song to the Siren, sa voie et son charisme. D’habitude, les chanteuses sont des divas et elles manquent de naturel, d’authenticité et de charme. Aysun est différente et ça sera vite le succès pour le groupe. Mais les gens ne supportent pas ce qui est différent…

Une nouvelle qui a une taille parfaite, ni trop longue, ni trop courte et la belle écriture de Cécile nous permet d’être rapidement transporté aux côtés de Marion et Aysun. Nous suivons l’ascension de Song to the Siren et la folie des médias. Cette nouvelle est emprunte de mélancolie, de beauté et de noirceur et qui aborde des thèmes forts : l’amitié, la tolérance, la folie. A la fin, on se dit que nous aussi, on aimerait que les légendes soient vraies.

Les flûtes enchantées de Vanessa Terral

Lors d’une réception au sein d’une famille plutôt aisée, le maitre des lieux apprend que son coffre a été forcé mais on ne lui a dérobé qu’une flûte… mais pas une fluûe ordinaire, pas l’instrument de musique mais une flûte à vin, à champagne… Pourquoi garder un tel objet dans un coffre? Soudain, l’hôte ressent de violentes douleurs et entend un hurlement déchirant à vous glacer le sang. Il en mourra, comme le reste de sa famille… Comment et pourquoi ? C’est la consultante en affaires occultes Hélianthe Palisède qui va répondre pour nous à ces questions. Elle va être chargée par une « gardienne » d’enquêter et de découvrir ce qui se cache derrière ces morts.

Une autre claque ! J’ai adoré. C’est avec cette nouvelle que j’ai découvert Hélianthe Palisède, cette enquêtrice que Vanessa fait vivre dans différentes nouvelles. Et c’est un coup de foudre pour le personnage. Le fait qu’elle soit enquêtrice doit y être pour quelque chose mais en tout cas, je me suis tout de suite attachée à elle. Et puis Vanessa nous entraine même… sur l’île d’émeraude ! Waouh !!!! J’ai adoré retrouver la plume de Vanessa et ses personnages si atypiques, elle arrive toujours à en créer un qui a une façon bien à lui de se conduire ou de s’exprimer, c’est génial ! ça donne le sourire et amène une pointe d’humour très appréciable. Cette nouvelle est vraiment super et on peut la lire sans connaitre le personnage ou l’univers car les rappels sont là et habilement amenés. On pourrait peut être regretter qu’on s’éloigne légèrement du thème du recueil (on le retrouve mais c’est moins marqué que les autres nouvelles) mais ma foi, c’est tellement bien qu’on lui pardonne complètement ! Gros plus à chaque fois chez Vanessa, les mythologies sont développées, on voyage, on apprend, simplement fantastique.

La chorale du temps d’Ambre Dubois

Eric est saxophoniste, il est abordé dans la rue par un homme de grande prestance qui lui propose de venir jouer chez lui quelques heures contre rémunération. D’abord existant, Eric si discret, va quand même sonner à la porte de cet étrange homme dont il ne sait rien. Dans la demeure de l’homme, Eric joue quelques heures dans le grand salon avec pour public son hôte et une belle statue de marbre représentant Lucilla, la bien aimée du maitre des lieux. Eric se rendra tous les jours dans cette maison et croisera même parfois d’autres musiciens habitués des lieux. Que cache donc cet homme ? Que cache la venue d’Eric dans ce lieu ?

Cette nouvelle est un peu plus courte que les précédentes. Je découvre l’écriture, très belle d’Ambre Dubois. L’histoire m’a beaucoup plu, elle est originale, bien menée, bien pensée et je me suis laissée porter par le récit. De drôles d’impression naissent à la lecture, comme une sensation de malaise et c’est super de parvenir à cela en quelques pages. Cette nouvelle a tout sa place dans le Lamento des Ombres <3, musique, douceur, noirceur et fantastique.

Salve Regna Stellarum d’Angélique Ferreira

Till est un jeune elfe à la croisée des chemins, il doit devenir adulte et servir dans l’armée comme son père et son grand père avant lui. Né dans une famille de soldats, il ne peut pas en être autrement. Cependant, Till n’est pas du tout comme ses pères, il aime l’art, la musique. Même s’il a conscience des sacrifices de sa famille, il souhaite vivre sa vie comme il l’entend selon ses valeurs. La passion et la liberté seront plus forts que l’amour filial. Il va se rendre à Camelot pour commencer une autre vie. Il va très vite tomber sous le charme d’une belle demoiselle mais leur idylle ne sera pas sans danger…

C’est, je crois, la nouvelle la plus longue du recueil. C’est bien écrit, fluide et entrainant. J’ai beaucoup aimé le monde des elfes et le fait de suivre un personnage confronté à sa destinée. Cette nouvelle colle très bien aux thèmes du recueil, la musique, les choix,… Mais elle contient également plusieurs petites choses dont je ne suis pas friande : l’amour réciproque au premier regard, le mélange des mondes et des mythologies (pourquoi des références arthuriennes ? ou aux légendes grecques ? dans un univers fantasy ???). Malgré ces petits bémols, on passe cependant un bon moment de lecture.

La Clef musicale de Bettina Nordet

Au 15è siècle, le jeune Leonardo achève une toile. Quand la nuit, lui apparait Loriel qui doit lui ravir son âme, Leonardo se réveille et s’étonne de cette présence à ses côtés. L’instant est déroutant pour les deux êtes et exceptionnel, car Leonardo peut voir l’ange de la mort. Loriel voit l’occasion de rompre un temps sa solitude et décide de prolonger la vie de celui qui deviendra un être célèbre et prolifique. Au 18è siècle, la jeune Aure reçoit de son père une boite à musique.  Cette nuit là, elle s’endort et rêve d’un étrange homme aux cheveux longs et noirs, qui deviendra son seul ami et confident. Qu’est-ce qui relie ses deux époques, et ces destinées si différentes ?

C’est une nouvelle très plaisante et très bien écrite. Le thème abordé est très intéressant et bien traité, j’ai beaucoup apprécié l’utilisation du personnage de Léonard De Vinci et ce qui fera le lien entre les deux époques contées. C’est une très belle histoire qui emporte son lecteur. J’ai beaucoup apprécié le style de Bettina et serait ravie de relire quelque chose d’elle.

Le lamento des ombres est vraiment un super recueil de nouvelles avec un thème, un fil conducteur que j’ai adoré, la musique et la musicalité ^^ Les 8 nouvelles sont toutes différentes, de part leur style, la longueur, leur traitement du thème, les histoires empruntes de fantastique.

Les enfants de Walpurgis c’est 8 auteurs à découvrir ou redécouvrir, 8 très bons, voire excellents moments de lecture. 8 nouvelles qui transportent le lecteur sur des rythmes effrénés ou lancinants, sur des tempos mélancoliques ou endiablés. 8 univers où les sons, la musique rendent amoureux, fous ou heureux, où les mélodies vous déchirent, vous délivrent, vous condamnent, vous bouleversent…. 8 récits où le lecteur est embarqué sur des harmonies nées des plumes de nouveaux auteurs fantastiques, portés par leur musicalité et leurs messages.

Bravo aux éditions du Chat Noir pour ce recueil et vivement ma lecture des autres recueils qui m’attendent dans la bibli !

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Punk’s not dead d’Anthelme Hauchecorne

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Midgard Editions, 461 pages, 16,50€

4ème de couverture

À quoi l’Apocalypse ressemblerait-elle, contée par un punk zombi ?
Qu’adviendrait-il si le QI des français se trouvait d’un coup démultiplié ? Un grand sursaut ? Une nouvelle Révolution, 1789 version 2.0 ?
Est-il sage pour un mortel de tomber amoureux d’un succube ?
Les gentlemen du futur pourront-ils régler leurs querelles au disrupteur à vapeur, sans manquer aux règles de l’étiquette ?
Comment se protéger des cadences infernales, de la fatigue et du stress au travail, lorsque l’on a le malheur de s’appeler « La Mort », et d’exercer un métier pour laquelle il n’est pas de congés ? 
Autant de sujets graves, traités entre ces pages avec sérieux. Ne laissez pas vos neurones s’étioler, offrez une cure de Jouvence à vos zygomatiques. Cessez de résister, accordez-vous une douce violence…De toute évidence, PUNK’S NOT DEAD a été écrit pour vous.

Mon avis

Définitivement fan du style d’Anthelme Hauchecorne !!!

Merci à Anthelme Hauchecorne et aux Editions Midgard pour ce partenariat !

J’ai vraiment beaucoup aimé ce recueil de 13 nouvelles, 13 histoires qui montrent l‘étendu de l’imagination de l’auteur, de son besoin de faire passer des messages de manière percutante et fun ! Toujours des sujets graves, traités de façon intelligente et non rébarbative. De la folie des hommes dévastant notre planète, à l’évolution engendrée par le chaos social, une palette de thèmes et de personnages habillement croqués, prennent vie sous la plume aiguisée et fluide d’Anthelme Hauchecorne. On sent parfois que des nouvelles datent un peu dans le sens où le style est peut-être plus balbutiant mais dans l’ensemble, 13 bijoux de précision, de beauté et de noirceur mêlés, de réflexion.

Le livre est magnifique ^^ La couverture est belle, je m’en lasse pas de la regarder (surtout quand on sait qui est en couv’), et les illustrations de Loïc Canavaggia sont superbes, je ne serais que trop vous conseiller de découvrir son coup de crayon. Chacun de ses dessins illustrent à la perfection les nouvelles d’Anthelme. A chaque fin de nouvelle, je revenais à l’illustration et je m’émerveillais des détails, de la justesse de l’interprétation. Vraiment bravo !

Autre élément génial dans ce recueil, les backstages, 2 ou 3 pages dans lesquelles Anthelme Hauchecorne, nous livre quelques clés sur la nouvelle, si elle est issue d’un appel à texte, le sujet devant être traité, son envie de faire passer tel ou tel message; si la nouvelle a été primée ou pas, ou encore ses influences musicales, lors de l’écriture du texte. C’est vraiment intéressant et montrent à quel point, il s’investit dans son écriture.

Difficile de dire quelle nouvelle j’ai préféré, je pense que certaines m’ont marquées plus que d’autres certainement quand le thème me touchait plus mais dans l’ensemble, j’ai passé 13 excellents moments de lecture ^^ Peut être une préférence pour la première, Décembre de cendres, où on est plongé dans le post-apo dès les premières lignes, ou La grâce du funambule qui se déroule à Roubaix ou encore La guerre des Gaules, où nos pires cauchemars deviennent réalité. Non décidément, c’est trop difficile de choisir !

Décembre de cendres, est une très belle nouvelle, mettant en scène Eva qui habite Brûle-Peste. Budapest post-apocalypse, où pour aider sa mère malade à se soigner, Eva va devenir Scropailleuse, un sort peu enviable, un « métier » où les plus fluets excellent, puisqu’il s’agit de rechercher dans les ruines de la ville des vestiges de l’ancien temps (conserves, bijoux, tableaux, alcool,…). Mais ces zones sont instables; le travail est dangereux, et les employeurs intraitables.
Quelle entrée en matière ! Cette nouvelle est très travaillée, superbement bien écrite, on est véritablement transporté dans le monde post-apo fantastico-réaliste et social ^^ Une leçon de vie pour Eva. Et pour nous ?

Sarabande mécanique est une nouvelle steampunk ^^ Dans le système planétaire Elisabeth IV, sur une planète quelque peu inhospitalière (mais ça n’a pas empêché les hommes de la coloniser ^^) Lord Patton et Edward Fleetwood attendent les témoins de leur duel… Une histoire comico-tragique, mêlant habillement les thèmes des classes sociales, du pouvoir, des conflits générationnels,… Le côté steampunk est très réussi, détails vestimentaires, vocabulaire, technomancie,… Une réussite agrémentée de références au cinéma de Kubrick.

No future. Le 25 décembre 2012, Johnny Rotten prend la plume pour écrire son témoignage, son testament. Suite à la Super Grippe, les survivants se sont faits rare mais ce n’était que la première étape de la destruction de l’Humanité par Mère Nature…. No future, ou l’apocalypse selon un zombi punk ! Nouvelle déjantée sur le retour de bâton de Mère Nature dans la face des êtes humains dépourvus de bon sens ! Tout ça est ma foi… assez juste !

C.F.D.T. Une légende existe sur un manoir hanté. Le père Gracchus, s’y rend pour l’exorciser mais au lieu d’y parvenir, il se retrouve témoin du legs du fantôme à une drôle de Confrérie…  De son côté, un viking recherche 3 jeunots jamais revenus de la chasse aux dragons…. Deux mondes qui vont se croiser… J’avoue avoir moins accrochée à cette nouvelle. J’ai bien aimé y retrouver des dragons, des fantômes. Mais je l’ai trouvé assez mal construite comparée aux autres nouvelles du recueil. Elle date de 2007, je pense que depuis Anthelme s’est doté un style plus percutant qui lui sied mieux. Ici c’est plus faible, sympa mais sans plus.

Sale petite peste, est une nouvelle tirée d’Hommage à Sir Terence ! 1349, la Mort est submergé de boulot avec l’épidémie de peste qui traverse l’Europe, la Pestilence nie y être pour quelque chose, bizarre… La Mort se rend chez M. Marasme, mort depuis 6 mois, recueillir son âme malgré le retard du à la pandémie. A sa grande surprise, il découvre que Mme Marasme est enceinte mais de moins de 6 mois, que se passe-t-il ? Qui se cache derrière ça ?
Je l’avais donc déjà lu, et c’est une nouvelle que j’adore ! Déjà le personnage de la Mort est un de mes préféré et je trouve d’Anthelme a su plus que très bien exploiter ce perso dans la lignée de Terry Pratchett ! Et on assiste à la naissance d’un personnage intéressant ! Du tout bon !

Les gentlemen à manivelle, est une nouvelle assez courte. L’histoire d’Eugénie au service de Maitre Brimborion. Maitre tête en l’air ou décarochant qui confond ses automates, les uns avec les autres. Heureusement il y a Eugénie et son sens inouï de la répartie !!! Un zeste de steampunk et une grosse dose d’humour, pour une nouvelle sur les robots un peu moins engagé que les autres nouvelles mais avec une fin très sympa ! Un gros plus pour les échanges entre Eugénie et Maitre Brimborion !

La guerre des Gaules, Énorme nouvelle ! Imaginez que le parti Nouvelle France (même si celui qui souhaite la fermeture des frontières, la sortie de l’Euro,…) gagne les élections de 2029. 5 personnalités reviennent sur cet événement qui plonger la France en guerre civile, car les pauvres sont toujours plus pauvres, les riches toujours plus riches, et  l’Europe s’en lave les mains… Et si pour s’en sortir, l’homme devait évoluer ? Sur un ton tantôt badin, tantôt hautin, tantôt beauf et tantôt aristo, à l’image des personnages interviewés , on découvre que la France devient après la victoire des extrémistes et des cons… Et nous ne sommes pas à l’abri que ça nous tombe sur le coin de la gu*ule… Sauf qu’on n’aura pas la chance d’évoluer … si ?  Une nouvelle marquée par un engagement sur un ton humoristique mais caustique et dénonciateur une série de thèmes sérieux et graves sont abordés, une excellent façon de faire passer le message (sur les différences, la société qui nous veut faire de nous des moutons, des abrutis, plus facile à manipuler). Une réussite !

Voodoo doll est une nouvelle assez courte, nous contant la nouvelle affaire d’un privé  chargé de retrouvée une jeune fille Angélique, qui a fuit son domicile. On decouvre un privé désabusé, une sorte d’anti-héros.  Anthelme Hauchecorne change de registre et se met au noir, et ça lui va plutôt bien ! A quand un polar, made in Hauchecorne ?

De profondis nous fait est une révélation, les dragons existent ! Ils vivent dans les profondeurs abyssales de nos océans. Mais leur nombre se réduit depuis peu. Que se passe-t-il ? Qui ou quoi s’en prend aux derniers géants ? Une nouvelle originale, l’accent est porté sur l’imagination qu’inspire le monde des mers et des profondeurs inexplorées. Mystères et créatures étranges. Moi aussi quand je vois les reportages sur tout ce qu’on aurait à découvrir dans le fond des océans, ça fait travailler mon imaginaire, j’ai beaucoup aimé !

La ballade d’Abrahel, une réécriture de conte lorrain. Martin, éleveur de brebis est marié à Martine. L’union n’est plus si heureuse, Martin reluque un peu trop la jeune et jolie Catherine. Mais Martin est dupé, Catherine n’est pas celle qu’il croit. La nuit, le succube reprend son apparence, et rentre dans son monde. Où il cherche à racheter un objet particulier mais là bas, tout se paie en âme… Une nouvelle qui m’a beaucoup plut! Le démon est plus qu’il n’y parait, que ce que l’on en voit. J’ai beaucoup aimé la fin.

Buto atomique, une nouvelle un peu en marge des précédentes, mélange de réel et de fantastique. C’est au lecteur de se faire son propre avis et de choisir. Un patient confie à son médecin la façon dont il a miraculeusement survécu à des radiations. Mais pour comprendre comment il a pu guérir, il lui faut raconter comment il a été contaminé. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, belle et gracieuse comme le thème de la danse développé ici. Très originale sur des sujets qui m’ont touchée. Je recommande !

La grâce du funambule, ou quand un jeune diplômé de Roubaix, souhaite quitter la ville et son homme pour rejoindre Paris et vivre son rêve. Julian est comme un funambule, en équilibre, obligé d’avancer pour ne pas tomber, pas possible de faire demi-tour. Une quête d’idéale dans un monde corrompu. J’ai été touché par cette nouvelle. C’est la seule qui n’a pas de touche fantastique, un défi pour l’auteur, réussi. J’ai adoré, les personnages, la façon de rendre hommage à Roubaix, à son passé historique, ses écoles de mode, tourné vers l’avenir, où une certaine misère sociale évolue dans un monde de strass et de paillettes, deux mondes opposés mais pourtant soudés. Une nouvelle « blanche » très réussie.

Le roi d’Automne, quand Dawn retrouve enfin l’Univers du Sidh qu’elle a tant adoré !!! (oui je parle de moi à la 3ème personne ;p) Qui a lu Âmes de verre, retrouvera avec plaisir un des personnages charismatiques du livre et ceux qui n’ont pas lu auront un avant gout de ce livre fantastique ! L’action se passe avant Âmes de verre, et Ambre est adolescente. Elle est jeune et chiante! J’adore ❤ Ambre est issue d’une famille ayant pour mission de protéger les Dormeurs des Daedalos qui essaient de passer à la Surface. Les jeunes de ces familles particulières doivent une nuit de Samhain, descendre dans l’En-Deçà, acquérir la Vue et la preuve de leur passage là bas, une arme ou un Daedalos ! Bref, une mission périlleuse. Ambre réussira-t-elle ? Est-elle vraiment maitresse de ces choix ? Une nouvelle que j’attendais et je n’ai pas été déçue, retrouver l’En-deçà, les Daedalos, l’étrange famille d’Ambre, un régal ! J’espère que cette nouvelle vous donnera envie de vous jeter sur le Tome 1 du Sidh, ça vaut vraiment le coup !

Voilà, à part un ou deux nouvelles que j’ai trouvé en-deçà des autres, j’ai vraiment beaucoup aimé ce cercueil de nouvelles ! Je regrette de ne pas avoir Baroque’n’roll dans ma PAL mais j’attends sa réédition (si je me trompe pas, ça devrait avoir lieu un jour), histoire d’avoir un aussi joli ouvrage que ce Punk’s not dead !!!!

Ces 13 nouvelles à leur manière plus ou moins développée, font réfléchir, abordent sur le ton de l’humour, de la dérision (permit par l’Imaginaire), des sujets sérieux et graves. Je n’ai pas eu l’impression qu’on voulait me donner des leçons, mais plutôt me permettre de réfléchir, de développer ma propre opinion, de m’intéresser à des sujets importants, sur des questions sociales et environnementales. Mais surtout Punk’s not dead est un recueil qui emporte son lecteur dans plusieurs univers et qui le fait réfléchir et moi c’est ce que j’aime dans mes lectures ^^ Une écriture belle, intelligente, fluide, un style percutant, de magnifiques illustrations, je vous recommande l’auteur et l’ouvrage !

Bonne lecture 😉

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JLNN

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Les vagues de Clamatlice suivi de Saison de pluie sur Clamatlice de Vanessa Terral

clamatlice

Editions Voy'[el], collection e-court, ebook, 0,99€

4ème de couverture

Clamatlice, un monde bien loin de notre Terre, surprend les voyageurs par ses plages de sable vert, ses deux lunes, sa végétation singulière et son surnom : la Planète aux Mille Pensées. Les premiers colons évoquent parfois, à mi-voix, des créatures gigantesques et une nature guidée par une forme de conscience. Bien entendu, les nouveaux arrivés – tel Noota, un jeune surfeur – ne croient pas à ces superstitions…
Jusqu’à ce que Clamatlice murmure à leur esprit

Résumé

Noota, un jeune surfeur terrien, est depuis quelques jours sur Clamatlice. Mais il ne surfe pas aussi facilement et aisément que lorsqu’il était sur Terre. Quel phénomène l’empêche d’user de la technique qu’il avait acquis sur Terre ?
Luccine n’est pas comme ses camarades de classe, elle est plus lente, un peu molle et est donc la candidate toute désignée pour subir les moqueries et les railleries de ses petits camarades. Mais c’est sans compter sur l’étrange rencontre que va faire Luccine…

Mon avis

Un excellent moment de lecture !

Tout d’abord, je souhaite remercier les Editions Voy'[el] et notamment Aude Bourdeau, directrice de la collection E-court, de m’avoir proposer ce magnifique partenariat avec la collection E-court !!! Merci aussi à Vanessa puisque c’est elle qui a glissé mon nom de blog à la maison d’édition ❤

Ce premier e-court inaugure la collection et je l’ai acheté dès sa sortie, je voulais découvrir la maison d’édition, et retrouver la plume de Vanessa Terral et le don qu’elle a de me transporter ailleurs. Et je n’ai pas été déçue !

Les vagues de Clamatlice

Ce premier texte, nous emmène sur la plage de sable vert jade d’Oxalatl, sur Clamatlice. Une planète singulière, à deux lunes, qui est surnommée, la Planète aux Mille Pensées. Elle était habitée avant que les Terriens s’y rendent, on y trouve donc des originels et des colons. Noota, un jeune adolescent est arrivé sur la planète, il y a une dizaine de jour. Pour Noota, la vie c’est le surf, mais il n’arrive pas à prendre la vague comme il le faisait sur Terre. Un jour, il rencontre Inès, une jeune fille née sur la planète, elle fait parti du Clan des Abysses, un de deux clans qui s’oppose sur la plage d’Oxalatl, réunissant les meilleurs surfeurs de Clamatlice. Elle va proposer à Noota de rejoindre son clan, mais avant cela, il devra passer par la case bizutage, ça n’effraie pas notre jeune surfeur, il avait l’habitude de ce type d’esprit sur Terre. Mais les choses se passeront-elles normalement sur Clamatlice, sur cette planète, où il semble y avoir de drôle de créature et où la Nature semble se lier aux êtres ?

Je suis ravie d’avoir retrouvée, l’écriture de Vanessa Terral, sans chichi, sans tournure de phrase alambiquée, mais non dénuée de douceur, de détails, de relief, de sursauts, de percutant. Les descriptions sont belles et visuelles, on n’a aucun mal à se croire sur les plages de Clamatlice, ce malgré le court format du récit. On est tout de suite là-bas, on arrive aisément à s’approprier l’endroit. Le lecteur est propulsé dans un autre monde un peu similaire au notre, avec ses particularités et cette sorte de « magie » qui peut faire peur comme faire rêver.

Ce texte, ce monde, c’est un peu comme le calme et la tempête mêlés, remplis de légendes, de créatures, de nature, d’émotions. Je ne suis pas particulièrement fan de plage et de surf, mais j’ai adoré découvrir ce que va vivre Noota. Ses choix, ses décisions et les rencontres qu’il va faire. Il en ressortira changer, un peu comme le lecteur. Ce texte donne un étrange sentiment d’apaisement, de mieux-être, sans doute, ce monde est un peu celui qui nous aimerions connaitre. On peut faire pas mal de parallèles avec la vie de tous les jours, émotions, états d’esprit, choix, …

Saison de pluie sur Clamatlice

Saison de pluie, c’est l’histoire de Luccine, une enfant sage et repliée sur elle-même, si s’émerveille de la nature mais qui n’est pas la plus vive des petites filles. Elle est un peu lente, un peu molle, elle n’aime pas le conflit et donc elle est la proie des moqueries de ses camarades de classe, qui savaient qu’elle n’ira pas se plaindre à la maitresse, ni à ses parents (elle a essayé de toute façon, ça n’a rien donné). Elle ne se sent bien nulle part, ni à l’école, ni chez elle. Elle essaie de se révolter et en décidant de rester fidèle à elle-même, elle va faire d’étranges rencontres. Suivre et prendre quelques risques, lui permettra de voir certaines choses différemment et peut-être de découvrir qu’elle n’est pas si seule au monde.

Luccine est attachante, en même pas deux pages, j’avais déjà envie de la prendre dans mes bras et de l’emmener loin, au monde des bisounours avec moi. Mais surtout, j’ai été très touchée par ce second texte à me faire monter les larmes aux yeux. Je me suis un peu retrouvée enfant en Luccine. ça m’a toute retournée. Puis, j’ai aimé découvrir là aussi, les rencontres qu’elle va faire et la tournure que vont prendre les événements. Ce texte aborde, bien qu’il soit court, des thèmes très forts mais sur un ton doux et plutôt optimiste : la différence, l’égoïsme, les choix, l’entre-aide, la fragilité, l’acceptation. Et oui, tout ça dans un texte court ! Une réussite !

On est toujours sur Clamatlice, ce monde où tout est lié à la nature, ce second texte est une nouvelle illustration de la Planète aux Mille Pensées. J’ai vraiment apprécié cet univers, et j’aimerai bien découvrir cette planète, ce monde presque pareil mais différent.

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A la fin des textes, Vanessa Terral confie rendre hommage aux œuvres japonaises qui l’ont touchée et partager cette ambiance douce et oniriques de ces univers. Et je trouve que c’est très réussi. Je ne suis pourtant pas attirée par les mangas, les récits japonais et pourtant, j’ai adoré l’atmosphère créé par les deux textes de Vanessa. On oscille entre langueur et action, c’est très imagé, visuel. Je verrai bien des fan-arts mangas (arf, si seulement, je savais faire ça). C’est très bien écrit, sans temps mort, c’est précis et entrainant.

Clamatlice est un monde qui m’a attiré dans les quelques lignes de la 4ème de couverture et que j’ai aimé découvrir sous la plume si prenante de Vanessa Terral. Vanessa propose à d’autres auteurs de prendre le relais et de faire vivre cet univers (ils peuvent envoyer des nouvelles à la maison d’édition qui en sélectionnera pour les publier en e-court, si je ne me trompe pas), je trouve ça vraiment chouette, c’est une très belle idée de partager un monde commun. J’espère qu’il y aura donc des auteurs tentés par l’expérience, parce que je lirai avec plaisir d’autres histoires se déroulant sur Clamatlice !!!

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J’ai découvert l’introduction de cette collection chez Voy'[el], et je la conseille, elle permettra de découvrir la plume d’auteurs à petit prix avant pourquoi pas de tenter l’expérience avec d’autres de leurs écrits ! Le ebook se termine sur une biographie et bibliographie, la maison d’éditions fait donc la part belle aux auteurs pour notre plus grand plaisir ^^ Merci encore à vous pour ce partenariat qui débute fort bien !!!

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Les contes de crimes de Pierre Dubois

Les contes de crimes

Folio, 6,95€, 304 pages

4ème de couverture

Il était une fois, au temps où les princes n’épousaient plus des bergères mais se pacsaient aux bergers, des contes de fées noirs à souhait. Cendrillon est victime des pulsions sexuelles d’un prince héritier, la Belle au bois dormant, l’otage pathétique d’un époux déséquilibré. Derrière Peter Pan se cache un dangereux innocent, derrière le Petit Chaperon rouge une machiavélique enfant. Pour résoudre une série de meurtres, Blanche-Neige fait appel à un détective spécialiste des nains de jardin… Pierre Dubois se livre à une réécriture diabolique des contes ayant bercé notre enfance. Issus du mariage improbable de personnages de Grimm avec le roman policier, ces Contes de crimes font autant rire que frissonner..

Je ne fais pas de résumé global mais un petit résumé par nouvelles.

19ème lecture du Club de Lecture Lillois:  l’île aux Livres

Mon avis

Une féérique découverte ! J’ai adoré !

Attirée par le jeu de mot du titre, par la 4ème de couverture : une réécriture des contes de fées dans lesquels s’insèrent des crimes, j’ai pris ce livre à la librairie sans en avoir entendu parler et sans connaitre Pierre Dubois.

Finalement, il ne s’agit pas de que de réécritures de contes, c’est plutôt des nouvelles prenant pour base les contes, un événement dans un conte et l’action des nouvelles est contemporaine. Mais plutôt que me contrarier, j’ai apprécié la performance de mettre le monde des contes, des princesses, des fées, des créatures imaginaires en lien avec notre monde, la réalité.

J’ai beaucoup aimé l’écriture de Pierre Dubois, ça se lit rapidement, mais peut-être pas aussi facilement que je l’aurai cru. En effet, Pierre Dubois en connait du vocabulaire, on sait qu’il maitrise à fond son sujet, et est également doué pour inventer des mots qui sonnent bien. Pas toujours facile donc, dans le sens où même si on n’arrête pas la lecture en cours, car on comprend le sens général, on se dit qu’on va devoir y revenir, pour acquérir toutes les subtilités de l’écrit. Finalement, j’ai cherché certaines références et puis j’en ai laissé tombé d’autres. Puis quand je ne comprenais pas clairement une partie, je m’imaginais ce qu’il voulait dire avec mes propres mots (quitte à être un peu à côté) et j’ai progressé dans la lecture, sans me lasser. Je comprend qu’on puisse vite décrocher de son style si particulier mais moi ça n’a pas été le cas.

Toutes les nouvelles, ne sont pas au même niveau d’intrigue mais elles sont toutes magnifiquement écrites. On ne peut nier que Pierre Dubois s’y connait en contes et en histoires, il est pas elficologue pour rien! On a là un vrai conteur, ça doit être quelque chose de l’écouter conter un récit, un univers empli de magies, de personnages féériques et pourtant aussi liés à nos époques plus ou moins passées.

Mes préférées sont celles qui font apparait le détective des fées C. Marmaduke Perthwee, un détective excentrique, qui perçoit le fabuleux et le merveilleux dans notre monde, un des rares à croire aux femmes-fées, aux gnomes, aux présences, aux fantômes, aux contes, etc. Il est accompagné de Roger Ackroyd qui l’aide dans ses investigations en lui jouant des airs de cornemuses. Marmaduke est une sorte d’Hercule Poirot fantasque fusionné avec un Sherlock Holmes mystique. C’est un personnage que j’ai adoré suivre. Ces nouvelles sont donc un peu plus policières et ce n’est pas pour me déplaire, on cherche le coupable d’un ou plusieurs crimes, et on se concentre à la fois sur ces crimes et sur les révélations faites par Marmaduke. Des intrigues parfois, oserais-je le dire ?, digne d’Agatha Christie. Ce que j’ai aimé également, c’est être surprise par la résolution de l’intrigue alors qu’on nous donne les plus flagrants des indices : le nom de la nouvelle et un extrait des contes de Grimm ! On en oublie les titres, et on est porté par l’affaire sur laquelle enquête Marmaduke.

Les autres nouvelles sont plus courtes, mélangeant divers sentiments, cynisme, humour, folie, sensualité, … Les histoires sont peut-être un peu moins originales mais toujours bien construites avec  tantôt des fins surprenantes, tantôt des fins qu’on voit quand même venir.

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Voici pour chacune des nouvelles, un petit résumé de l’action et mon ressenti :

La belle au Bois Dormant
Monsieur Pepinster cherche à se débarrasser de sa femme, mais rien de plus difficile que de faire passer ça pour un accident.
Un jour après une énième session de Luna Park, M. Pepinster a une illumination, et si sa femme devenait en quelque sort Une belle endormie comme la Belle au Bois Dormant ?

Ici, il s’agit d’une nouvelle assez courte. On y trouve beaucoup de jolis mots, de belles expressions mais parfois, je me suis retrouvée un peu bête à ne pas comprendre tout ce vocabulaire. C’est la première nouvelle, il faut un temps pour se faire au style de Pierre Dubois. Cette nouvelle criminelle, est légèrement cousue de fils blancs, j’ai vu venir finalement assez vite la fin mais une amie m’a dit elle n’avoir rien vu venir.

Riquet à la houppe
Un bébé est mis au monde, sa mère meurt en couche, il n’a pas de père et comble du malheur, il est né avec une excroissance qui le met à part des autres enfants. Riquet appelé ainsi car c’est son nom de famille, grandit en solitaire entouré d’Esprits. Il n’a qu’un ami Marc, chirurgien volage. Il est marié à Noémia, une belle jeune femme qui l’attend désespérément, chaque soir alors qu’il rentre tard. Riquet en est persuadé, Marc ne mérite pas l’amour de Noémia, mais lui si seulement,…

Avant de lire cette nouvelle, j’avoue, j’ai été voir le pitch du conte Riquet à la houppe que je ne connaissais que de nom. On ne retrouve pas ici toute la trame de ce conte mais l’idée est bien utilisée je trouve. Ici la mise en place est plus longue que dans la nouvelle précédente, l’angoisse et les interrogations montent crescendo, je ne me suis pas attendu de suite à la fin, ça m’est venu seulement juste quelques paragraphes avant la conclusion, les indices sont semés, afin de révéler le stratagème… Une nouvelle que j’ai trouvé très bien faite.

Cendrillon
Comme dans le conte, Cendrillon a perdu sa mère, puis son père et est laissée à la charge d’une belle-mère tyrannique et de deux belles-sœurs épouvantables. Cendrillon est vraiment leur bonne à tout faire et même encore plus…

On est ici presque dans la réécriture du compte tellement au début on est proche de l’original. Puis progressivement quelques détails diffèrent, et plus la nouvelle se poursuit, plus on s’écarte du conte que l’on connait. Je m’attendais à quelque chose de plus coquin, on est ici en tout en pondération, c’est un peu osé mais pas trop. J’ai beaucoup aimé la bonne marraine fée un peu étrange et loufoque. Dans cette nouvelle, le crime n’est pas si attendu que ça.

De nouveau, dans cette nouvelle, j’ai beaucoup aimé les effets et le style d’écriture, les figures de style employées, énumération, emphase, rimes, … Je l’aurai aimé un poil plus abouti quand même.

Le conte de l’amandier
Léonie Winkworth, française marié à un lord anglais, vit en Angleterre et après quelques belles années de mariage, son époux ne se préoccupe plus que du jardinage et de la croissance de son Amandier, sa passion, sa fierté. Léonie est délaissée, elle s’ennuie et ne supporte plus sa vie oisive. Déterminée à ce que cela change et à retrouver les verts paysages français, elle va se salir les mains…

Pour cette nouvelle, j’ai de nouveau cherché à quel conte faisait référence le conte de l’amandier. Je ne connaissais le conte du genévrier des frères Grimm. Et il s’agit encore une réécriture du conte qui s’approche du conte d’origine mais en gardant une trame originale. Encore une fois, pour moi, c’est superbement écrit même si y a des mots qui me sont inconnus. J’aime beaucoup la façon d’écrire sur cette dame française avec tout le champs lexical, les habitudes et les us anglais. J’aime beaucoup cette influence britannique. On ne serait vraiment cru dans une demeure britannique du début du siècle, ressentir cette lenteur, cette vie facile mais triste et longue, les odeurs, les couleurs, … C’était très visuel, ça m’a beaucoup plu.

Rapunzel
Dans les Ardennes, un vieil original fait construire un château sur le domaine du Val aux Sotais. Cet homme est fasciné par les contes de fées, les contes de Grimm, il collectionne les ouvrages et  vit comme dans ses livres. Sa femme est une très belle femme qui accepte cette douce folie et elle lui lit des contes chaque soir dans la haute tour du château. Un soir, les domestiques entendent deux cris terrifiants et découvrent Monsieur assassiné et Madame évanouie. La police ne trouve que peu d’indice voire aucun et soupçonne alors la jeune veuve. Elle fait alors appel à un détective des fées, un gentleman anglais qui perçoit ce que d’autres ne ressentent pas, C.Marmaduke Perthwee se rend alors de Londres au domaine du Val aux Sotais afin d’aider la « femme-fée » à prouver son innocence…

J’ai adoré cette nouvelle, dont je n’avais pas imaginé la fin (une de celles où j’ai oublié le titre tellement prise par la lecture!). J’ai beaucoup aimé, ce découpage en 4 actes, cette enquête paranormale policière qui termine par des faits concrets et réels. Un style très british avec une référence à Hercule Poirot pour un extravagant enquêteur qu’on pourra associé un peu à Sherlock Holmes. Une nouvelle particulièrement bien construite dans sa trame et son thème, une réussite pour moi. Une histoire qu’on pourrait aisément trouver chez Agatha Christie sans les références féériques. J’ai adoré cet un enquêteur loufoque mais attachant. On trouve également dans cette nouvelle, l’évocation d’autres contes de fée comme par exemple La Belle et la Bête ^^

Barbe de grive
Rosette est une jeune femme belle mais superficielle, elle recherche une union qui lui apporte plus qu’elle ne souhaite donner, villa, voiture, faste, etc. Elle refuse de se marier avec Barbe de Grive parce qu’il a le menton de travers. Ses parents l’obligent à épouser le premier venu. C’est alors qu’elle se met à envier ce qu’elle n’a pas, ce qui appartient à Barbe de Grive et qu’elle ne peut avoir. Elle finit par quitter son époux et se précipite chez Barbe de Grive qui l’accueille à bras ouvert. Mais la belle finit par jouer les effarouchées, ce qui ne va pas plaire à Barbe de Grive…

Une nouvelle un peu plus courte, un peu plus « gore » que les autres.  Elle fait froid dans le dos. *Pensez à ne jamais s’accoquiner avec un créateur de haute couture* ^^ J’ai bien aimé la ritournelle qui sert de fil conducteur peu importe ce qu’aurait fait la belle rousse, à mon avis, son destin était tout tracé…

Peter Pan
Des prostituées sont retrouvées égorgées, tailladées, massacrées dans les ruelles sombres de Whitechapel… Une, deux, trois, … huit catins assassinées, comme dans une comptine que chantent les mères pour effrayer leurs enfants. Marmaducke Perthwee est persuadé que le tueur ne s’arrêtera pas à 8, et qu’il cherche quelque chose de bien précis. Ce détective des fées, à deviner qui se cache derrière Jack L’éventreur…

Cette nouvelle prend comme thème Jack L’Éventreur. La comptine du début m’a fait pensé au livre 10 petits nègres d’Agatha Christie. Dans cette comptine sont évoquées les prostituées tuées par le mystérieux Jack, dont on cherche à connaitre l’identité. Encore une nouvelle pleine de références sur le thème mais également sur d’autres contes de fées. On sent toute la maitrise de Pierre Dubois sur ses sujets. Fabuleux ^^
Ce Jack est terrifiant, il entend une voix et récupère des morceaux de ces victimes. On a ici un portrait plus que concret d’un tueur en série et pourtant…  Jack cherche quelque chose et Marmaduke va nous apprendre quoi et pourquoi. Le destin de Jack se lie alors à celui de Peter Pan et au Pays Imaginaire. J’ai adoré cette nouvelle, remarquablement bien faite ^^ La nouvelle la plus réussie du recueil !

Petite table couvre-toi
Un homme s’adresse à un policier et lui raconte son malheur, une année plus tôt, ce passionné de cirque, mécenne à ses heures, s’éprend de Reptilia une contorsionniste qui est maltraitée par son partenaire de scène, lanceur de couteaux. Il en tombe amoureux et lui propose le mariage et de la sortir de son enfer quotidien. Mais cette dernière est morte désormais et notre homme est persuadé que le seul coupable ne peut être que l’ancien compagnon violent rejeté…

Encore un conte de Grimm que je ne connaissais pas. Ce livre m’aura fait connaitre trois contes parmi ceux des frères Grimm les moins connus. Je me suis laissée porter par la narration à la 1ère personne et ai été surprise de découvrir la trame de ce conte ^^ C’est une narration efficace et la nouvelle est hyper bien montée ! L’intrigue n’est pas celle qu’il y parait.

Le petit chaperon rouge
Viktor a été mis à la porte du domicile conjugal par sa femme Greta qui ne supporte plus son époux et ses petites manies un rien pervers. Il se retrouve dans sa voiture en route vers nul part, cet homme ne sait pas où aller. A l’orée d’un bois, il tombe sur une jeune fille habillée d’un chaperon rouge, il l’a prend en stop, elle lui conte se rendre chez sa mère-grand souffrante pour lui apporter un panier de galettes…

Un conte peu grivois cette fois. Un chaperon rouge un peu gourgandine, un homme jeté dehors par sa femme-fée, une cabane au fond des bois où grand-mère attend… Mais que va-t-il donc se passer ? On sent qu’un retournement de situation ne peut manquer d’arriver. Et on est pas déçu. Cette nouvelle est assez courte, je n’en dirai pas plus 😉

Blanche-Neige
Dans un club très privé de Chelsea, C.Marmaduke Perthwee passe ses vieux jours. Régulièrement, les dames présentes lui demandent le récit d’une de ses aventures, un conte de fées, … Cette fois-ci, Marmaduke va leur conter une affaire lié pourrait-on le croire au conte de Blanche Neige. Des petites filles sont retrouvées mortes grimées comme la princesse du conte et à côté de chaque cadavre, les enquêteurs découvrent un nain de jardin…

Pour mon grand plaisir on retrouve à nouveau Marmaduke ! Ici, il a vieillit et se contente de narrer une de ses aventures et non de nous embarquer avec lui au moment de son enquête. Il décide de leur raconter l’histoire de Blanche-Neige. Les dames du club de Marmaduke s’attendent à un conte de fées mais finalement on est ici dans une enquête policière qui n’a rien de féérique. Encore une nouvelle très bien écrite, une résolution de l’enquête logique. L’attrait de la nouvelle est ici de retrouver une dernière fois dans ce recueil le détective si particulier inventé par Pierre Dubois, ses réflexions et ses déductions, plutôt que l’originalité de l’intrigue policière.

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Dans l’ensemble, j’ai trouvé qu’on avait là de très belles nouvelles, bien écrites avec de très nombreuses références aux contes et contes de fées, Alice aux pays des merveilles, la Belle et la Bête, … des figures anglaises pour enfants. Certaines bien connues, d’autres un peu moins, du coup, on est souvent amené à chercher la référence. Cela permet d’apprendre pleins de choses mais dans la lecture parfois c’est gênant pour assimiler les subtilités qu’a voulu faire passer Pierre Dubois. En tout cas, on sent qu’on a affaire à quelqu’un qui s’y connait. Un conteur de talent. Depuis, je suis tombée en librairie sur des encyclopédies co-signées Pierre Dubois (Fantômes, Elfes, Fées), qui me font de l’oeil !

J’ai beaucoup aimé ce qu’a fait Pierre Dublois, des contes de fées, détourner l’image qu’on en garde. J’ai apprécié ses personnages diaboliques et les intrigues issues de son imaginaire. Un gros coup de cœur pour Peter Pan et Rapunzel !

Je pense que Pierre Dubois, on arroche ou on arroche pas, moi, c’est bon, je suis séduite.

Je pense que je lirai Les comptines assassines, la 4ème de couverture, me donne envie de continuer l’expérience :

«  » Il était une fois un assassin. Il était une fois une victime. Il était une fois une ville apparemment encline à favoriser leur rencontre.  » Que se passerait-il si le cruel Croquemitaine ressuscitait ? Et Dracula ? Et Barbe-Bleue ? Pire encore, imaginons le Chat botté, non plus au service du marquis de Carabas, mais comme un impitoyable serial killer, obsédé par l’infirmité. Et si Blanche-Neige,  » lèvres rouges comme la rose, cheveux noirs comme l’ébène, et blanche comme neige « , n’était pas l’innocente que nous présentent les frères Grimm ? Après Les contes de crimes, Pierre Dubois détourne de nouveau les contes de fées. Il nous en offre une version tour à tour drôle et terrifiante, nourrie d’un vocabulaire ensorcelant où l’extrême noirceur se combine au raffinement. »

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Christmas Pudding d’Agatha Christie

Christmas Pudding

Club des Masques, édition de 1975, occasion (5,20€ neuf), 186 pages

4ème de couverture

Ce volume contient trois longues nouvelles d’Agatha Christie:

Le retour d’Hercule Poirot

Christmas Pudding

Le policeman vous dit l’heure

Cet ouvrage a paru dans la collection LE MASQUE sous le titre « Le Retour d’Hercule Poirot »

Résumé

Comment Hercule Poirot retrouvera-t-il un rubis dérobé à un prince oriental ? Comment Hercule Poirot découvrira le meurtrier d’un lord alors qu’un coupable a déjà été arrêté ? Comment Miss Marple élucidera l’énigme du « policeman vous dit l’heure  » ou le meurtre d’une lady anglaise ?

Mon avis

3 nouvelles sympathiques !

Ce recueil d’Agatha ne sera pas un coup de cœur, mais il est cependant extrêmement plaisant de la lire. Pas de coup de cœur parce qu’on a ici des nouvelles sans angoisse ou suspens réels mais quand même très bonnes dans le cheminement de la résolution des  affaires.

C’est Christmas Pudding qui ouvre le recueil. Quelle ambiance ! On est plongé dans un noël traditionnel anglais avec ses traditions et ses plats typiques dont le fameux Christmas Pudding dont on nous raconte le folklore associé. Ce que j’aime particulièrement c’est la manière qu’à la grande dame de « nous perdre ». On commence avec un vol de rubis, on atterrit dans un vieux château anglais sans trop savoir pourquoi, Hercule Poirot pense pouvoir aider Mrs Lacey qui ne veut pas que sa petite fille Sarah épouse son ami actuel, on découvre que de jeunes gens prépare une farce le lendemain de Noël à M. Poirot et à la fin, le voleur est démasqué de manière théâtrale ! Tout s’enchaine de manière mystérieuse mais finalement avec logique et déduction !

Éléments que l’on retrouve dans Le Retour d’Hercule Poirot. Sir Ruben Atswell est retrouvé assassiné, sa femme ne croit pas en la culpabilité du neveu de sir Ruben, Charles Leverson. Elle requiert l’aide de Poirot, jugeant l’inspecteur Miller incapable de trouver le vrai coupable. Ici encore ce sont les déductions, la logique et l’instauration d’un climat stressant et pesant pour les personnes vivent dans la demeure de sir Atswell, qui vont permettre à Hercule Poirot de faire la lumière sur les événements passés et forcer le coupable à avouer son crime ! C’est très fort d’ailleurs parce que bien souvent dans les Agatha, pas besoin de preuves, c’est faire craquer le(s) suspect(s) qui est payant ! Dans cette nouvelle, c’est le caractère de Poirot qui est mis en valeur, son exubérance voulue, son côté très continental, à mille lieux de la réserve anglaise, et c’est aussi ce qui fait le charme et la drôlerie de ce personnage ! Encore un fois, il faut se méfier des apparences aussi bien du physique et du caractère d’Hercule Poirot que des coupables tout désignés. Agatha Christie ou l’art de dérouler une pelote remplie de nœuds!

Enfin, la troisième nouvelle Le policeman vous dit l’heure nous amène à la rencontre de Miss Marple. Cette vieille tante Jane qui sans bouger de son fauteuil fait jaillir la vérité sur un crime pourtant auréolé de mystères ! Elle puisse dans ses souvenirs, ses connaissances et son esprit de déduction, et avec nonchalance résolve l’énigme. Même si Hercule Poirot reste mon enquêteur préféré, il faut reconnaitre que Miss Marple est un personnage des plus intéressants. Tout le monde pense qu’elle perd la boule mais ces même personnes finissent toujours par reconnaitre qu’elle détient plus qu’à son tour la clé de toutes les énigmes ! Cette nouvelle est plus courte mais nous offre une belle énigme, résolue avec flaire et finesse !

Même si je préfère les romans de la Dame aux nouvelles, c’est une lecture très agréable et détente. La première nouvelle nous met bien dans l’ambiance des fêtes et j’ai vraiment apprécié de découvrir les traditions britanniques à cette période. ça m’a donné encore plus envie de gouter au fameux Christmas Pudding ! Quand je n’en sais rien, mais vraiment j’aimerai beaucoup ! Et peut être que je n’aimerai, allez savoir !!!! 😀

J’aime toujours autant lire les livres d’Agatha Christie, j’en ai encore dans ma PAL, on la retrouvera sur le blog dès 2013 !

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challenge incontournable

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Germ~iN~es[SENS]ce de Mathieu Guibé

5€, 141 pages, auto-édition

4ème de couverture

Des cerveaux programmés comme des ordinateurs…
L’autodestructions d’un dieu du rock…
Un vampire en crise d’identité…
Une amitié haute en couleur…
Un amour au-delà des sens…

Un vengeur masqué raté…

J’aime à dire que la germinescence est à l’imagination, ce que la germination est à la graine. L’éclosion et la croissance d’une plante qui se ramifie pour s’épanouir. Voici six histoires courtes pour nourrir votre imagination, pour planter le germe qui ne demande qu’à fleurir dans l’essence et les sens de votre esprit.

Mon avis

6 nouvelles sur la quête et/ou la crise d’identité, sur la façon dont on se perçoit et dont on est perçu.  Ce thème commun est le ciment de ce recueil de nouvelles. Qui somme-nous vraiment ? Pourtant les nouvelles ne se ressemblent pas et abordent des thèmes et des genres différents et j’ai beaucoup apprécié cette impression d’être transportée dans 6 univers différents!

J’ai pu discuter avec Mathieu Guibé au Val Joly’maginaire, c’est un auteur discret mais très charmant, qui aime parler de ses écrits et de ses projets. Il m’a confirmé une de mes impressions sur ce recueil, les nouvelles ont été écrites à des périodes différentes et elles ne sont pas dans l’ordre chronologique de l’écriture.

J’ai beaucoup aimé la première nouvelle Un bug humain, c’est une nouvelle plutôt science-fiction et le thème de la reprogrammation humaine m’a passionné. J’ai trouvé la nouvelle très bien construite, et c’était même trop court ! Pas dans le sens premier mais parce que j’imaginais déjà d’autres événements potentiels, une suite etc. Ce thème donnerait un chouette roman SF. J’ai aimé avoir le point de vue du personnage principal mais d’en apprendre plus sur le contexte, les événements passés par l’inclusion dans le récit de ce personnage d’extraits de journaux intimes, de conférence de presse, … ça permet d’en savoir plus et de donner beaucoup de profondeur à cette nouvelle. Et puis le style de Mathieu est excellent. Nouvelle coup de cœur  ❤

Ensuite la deuxième nouvelle V.M. location est assez drôle, beaucoup de second degré, on suit un vengeur masqué raté pas dépourvu d’auto-dérision. Cette nouvelle est issue si je ne me trompe pas d’une demande particulière, d’où un style très différent des autres nouvelles. J’ai bien aimé l’aspect crise d’identité du héros, de l’anti-héros finalement et son regard sur la vie et sur lui-même.

On découvre ensuite L’ennemi dans la glace, une nouvelle construite encore différemment des deux premières, on a ici l’alternance de point de vue simultané entre une actrice de cinéma adulée mais qui se sent horriblement seule (comme quoi les apparences peuvent être trompeuses) et un vampire en pleine crise d’identité à force de ne plus pourvoir se voir, il se sent vide et perdu. C’est une très belle nouvelle où on est dans la tête des deux personnages et Mathieu arrive très bien à nous transmettre les impressions et sentiments de ses deux êtres perdus. La fin est superbe, magnifiquement bien trouvée. Et c’est un style et une plume agréable tout le long de la nouvelle. Une incursion « vampirique » réussie.

La quatrième nouvelle Dans l’ombre d’un géant nous apprend de nouveau que les apparences sont souvent trompeuses et que par amour/amitié, certaines personnes sont prêtes à se sacrifier et à renoncer à beaucoup de choses. Ici c’est l’histoire de l’auto-destruction d’un leader d’un groupe de rock adulé. On va apprendre à travers les impressions d’un des membres du groupe, pourquoi, ce chanteur charismatique, cette star s’enfonce dans les drogues, les déboires judiciaires, etc. C’est une nouvelle à nouveau très bien construite même si elle m’a moins marquée, je l’avoue, que les autres. Pourtant, on a encore droit à un final fort.

La cinquième nouvelle m’a bouleversée, lis-moi, ça n’a pas été facile de reprendre ses esprits après la lecture. Le thème abordé ici c’est l’amour avec toutes ses difficultés, ses joies et ses peines. Elle traite aussi de la différence. C’est assez difficile d’en parler mais le final est très fort même si on se doute malheureusement un peu de ce qu’il va se passer, bien que je n’aurai pas imaginer ça. L’histoire et la manière dont les sentiments sont mis en exergue par Mathieu font oublier le style un peu hésitant (il m’a confirmé que c’était une de ses premières nouvelles) et certaines tournures de phrases.  Cette nouvelle m’a fait forte impression. Elle est à la fois  magnifique et dure.

Et enfin, le recueil se termine avec la nouvelle lauréate du prix Odette Massfelder 2008 : Arc-en-ciel en braille. Une très belle histoire. Un jeune homme est heureux parce qu’il a un rendez-vous un peu particulier dans la journée. Et bien quelle amorce parce qu’on peut tout imaginer ! Surtout si comme moi, on ne fait pas attention au titre de la nouvelle. Une histoire d’amitié haute en couleur nous dit Mathieu dans la 4ème de couverture, c’est bien vu (si je puis dire ;)). Notre homme heureux se rend à son rendez-vous avec un ami, cet ami assiste à une question anodine de cet homme heureux, question sans réponse ? Peut être pas finalement. Troublé cet ami arrivera à fournir une réponse originale et émouvante. (Difficile d’en dire plus sans spoiler beaucoup et donc si vous ne comprenez pas tout, rassurez vous ça ne vient pas de vous mais par contre, vous allez devoir lire la nouvelle ! et les autres bien entendu !).

J’ai beaucoup aimé ce recueil, quelle agréable lecture qui m’a fait passer par des émotions différentes à travers des univers différents mais pourtant pas si éloigné les uns des autres. Mathieu Guibé a une plume magnifique qu’on voit s’étoffer à travers ses nouvelles.Si vous croisez cette ouvrage en librairie sautez dessus, il ne serait plus imprimer, ça serait dommage de passer à côté.

J’aurai plaisir à lire d’autres productions de cet auteur à découvrir ! Et comme on ne peut plus trouver les premiers écrits de Mathieu, j’attends avec impatience le titre qui sera publié aux Éditions du Chat Noir en mars 2013, Even dead things feel your love.

Je vous met la vidéo de la lecture du début, vous permettant ainsi de découvrir l’écriture de Mathieu Guibé.

Couverture de Even dead things feel your love

Site de Mathieu Guibé : http://germinessensce.tahitosworld.info/auteur.php

Vous pouvez aussi le retrouver sur Facebook : http://www.facebook.com/pages/Mathieu-Guib%C3%A9-Officiel/195675980531485?ref=ts&fref=ts

Les contes d’Amy de Frédéric Livyns

Edilivre.com, 17€, 193 pages

4ème de couverture

Quels secrets se cachent derrière les murs de ce vieil asile abandonné ? Pourquoi ne trouve-t-il pas d’acquéreur après tant d’années ? Quelles horreurs renferment les cellules désertées ?

Ce recueil contient douze contes terrifiants magnifiquement illustrés par Kévin Biseau dans lesquels spectres et démons se livrent à une macabre sarabande. Ne soyez pas timide et entrez dans la danse ! Laissez Amy vous conter une petite histoire…

Né à Tournai en Belgique, Frédéric Livyns se passionne très tôt pour la littérature. Dans ses ouvrages, abordant aussi bien le fantastique que la poésie en passant par le roman noir, l’auteur n’hésite pas à jouer avec nos peurs et nos angoisses les plus sombres afin de mieux nous surprendre. Auprès de sa compagne et de sa fille, Frédéric Livyns vit toujours en Belgique.

Résumé

Il s’agit de douze nouvelles fantastiques et terrifiantes, plutôt que d’être centrées sur un thème ou un fil conducteur, la liaison se fait ici par l’intermédiaire d’Amy, une étrange petite fille qui ne parle pas et qui ne quitte pas son cahier d’écriture. Mais que peut-il bien contenir ? Quel est l’univers sombre et terrifiant d’Amy ?

Mon avis

Merci beaucoup à ma coupine Natiora pour le prêt de ce recueil, qui m’avait déjà passé Entrez…

Encore cette fois, j’ai adoré ! Dans un style un peu différent mais toujours en s’amusant de nos peurs et de nos frayeurs, Frédéric Livyns nous livre 11 histoires superbement bien contées ! 11 parce que la première et la dernière ne font d’une mais permettent de lier l’ensemble du récit. Un couple, Coralie et Charles, se rend dans un bâtiment laissé à l’abandon avec un agent immobilier pour une visite des lieux. Ils veulent faire de ce domaine, un hôtel. Mais notre couple apprend que le site est un ancien asile. Restée au rez-de-chaussée, Coralie découvre des dossiers, dont celui d’Amy, une des résidentes : une petite fille étrange par son aspect et son comportement. Coralie entreprend de lire le cahier qui ne quittait jamais Amy. C’est ainsi que commence le recueil, on retrouve le couple à la fin pour la dernière nouvelle.

Les nouvelles sont plus « travaillées » que dans Entrez… dans le sens, où elles sont bien souvent plus longues et qu’elles mettent en place plus de personnages.  Ce qui était déjà génial dans le premier recueil, l’ai encore plus ici ! C’est sombre, angoissant, relevé de fantastique et de visions effrayantes. Frédéric Livyns excelle donc dans l’art de poser le décor, de décrire ses personnages avec tous les détails et les enchainements nécessaires pour réussir de courtes ou de plus longues nouvelles.

Encore une fois, les chutes, les révélations à la fin de chacune des nouvelles sont cohérentes, surprenantes et bien amenées. Un plus dans ce recueil, la couverture et les illustrations en tête de chaque nouvelle. La couverture de Tina Chondropoulos met tout de suite mal à l’aise, elle est très bien choisie, car en accord avec le côté sombre, thriller et horreur qui se dégage des récits. Moi, j’adore, ça nous plonge tout de suite dans l’ambiance,  la couverture plante le décor et ne trompe pas le lecteur sur le contenu du recueil. Les dessins de Kévin Biseau illustrent des éléments de décor des différentes nouvelles, cela permet une base sur laquelle notre imaginaire prend le relais. Magnifique.

Comme dans Entrez…, la plume de Frédéric Livyns est simple mais efficace, très agréable, les nouvelles fluides se lisent vite, tant on est happé dans l’histoire et que le style d’écriture s’accorde aux récits. J’ai relevé une seule incohérence dans une nouvelle, une histoire de prénom mal utilisé, cela n’est pas vraiment gênant, si je l’ai repéré c’est que j’étais bien concentrée, passionnée par ma lecture. Encore un recueil qu’on ne lâche pas avant de l’avoir terminé !

De nouveau, je regrette que ça ne soit pas plus long ! On est tellement pris dans ces contes qu’on n’a pas envie de s’arrêter, j’aurais aimé 100 pages de plus, pour prolonger la plongée dans ces univers terrifiants et sombres. J’ai trouvé dans l’ensemble, que les récits étaient plus tournés sur le fantastique que le recueil précédent et j’aime vraiment bien. Je suis sure maintenant que c’est avec plaisir que je lirai le prochain livre de Frédéric, qui sera un roman !

Dans ce recueil mes histoires préférées, celles qui m’ont le plus marquées sont : le village maudit, cette nouvelle, la plus longue du recueil, est un hommage à Claude Seignolle, écrivain français. Je suis allée voir sa bibliographie car je ne connaissais pas, et vraiment je pense que l’hommage rendu est superbe ! L’histoire de cette nouvelle : un village semble être en proie à l’œuvre du Malin et les villageois, fermiers pour la plupart, cherchent à comprendre ce qui se passe. Vont alors resurgir les histoires et secrets du passé… Une trame parfaite de bout en bout ! J’ai beaucoup aimé aussi Réminiscences, où l’on suit Philippe qui après un grave accident de la route, reprend le travail et vit des choses étranges et terrifiantes (la chute est Bbrrr)  ainsi que L’ami qui raconte l’histoire de Christelle et sa fille Clarisse qui emménagent dans une vaste propriété dont il n’y a pas eu d’héritier pour réclamer l’usufruit. Plus le temps passe, plus Clarisse va se replier sur elle-même, que lui arrive-t-il ?

Les nouvelles sont un peu plus sombres encore que celles d’Entrez…, un échelon est passé dans la terreur sans que cela verse pour autant dans le gore, ces histoires restent abordables à un large public.

Pour les fans de fantastique et de thriller, c’est vraiment un très bon recueil.

Vivement la sortie du roman de Frédéric chez Val Sombre Éditions !!!!!!!!!!!!!!!

Rock, Inch, Hair (Les chaises musicales) de Jean-Christophe Kieffer

Edilivre.com, 12,50€, 92 pages, lu en ebook

4ème de couverture

Après La vie, ma muse, un premier recueil de nouvelles publié en 2009, voici Rock, Inch, Hair, une nouvelle balade à travers l’univers imaginaire et musical de l’auteur.
Pour quelques-unes de ses histoires, il part d’une photographie ou d’un fait authentique. Il donne alors sa propre vision de l’évènement (allant parfois jusqu’à le réécrire), en se plaçant alternativement en amont et en aval de l’instant T, tout en ajoutant au récit des personnages fictifs et bien évidemment de la musique.
Pour les autres, l’auteur prend comme point de départ une chanson, un lieu ou simplement une petite partie d’un lointain souvenir et met en scène une galerie de héros plus ou moins sympathiques, en même temps qu’il invite le lecteur à la (re)découverte de titres de chansons, célèbres ou moins connues.
Chaque chanson possède une histoire, chaque histoire pourrait être une chanson…

Un recueil original et réjouissant où s’entremêlent joyeusement histoires et chansons.

Jean-Christophe Kieffer est né en terre alsacienne l’année où les Beatles se séparaient… Pas rancunier pour un sou, il consacre la majeure partie de ses loisirs au Rock (avec un grand R) aussi bien en écoutant, en lisant, qu’en écrivant sur le sujet. Père de trois enfants, tous tombés dans la marmite musicale dès leur plus tendre enfance, il rêve secrètement de voir un jour sa tribu réunie dans le « plus grand groupe de rock du monde » ! En attendant, il écrit des histoires…

Résumé

Il s’agit d’une dizaine de nouvelles mélodiques et inventives prenant pour base un événement, une photo, une chanson,… réécrites ou avec des personnages inventées, illustrées par des extraits de titres plus ou moins connus, ce recueil nous permet un voyage en musique. Toutes différentes et courtes, il n’est pas possible d’en faire un résumé.

Mon avis

D’abord, merci beaucoup à Jean-Christophe Keiffer, lui-même, qui m’a proposé directement de découvrir son univers.

J’ai beaucoup aimé ! Ce recueil de nouvelles est une réussite, un petit ovni entre littérature et musique. La narration des nouvelles est principalement effectuée à la première personne, ce qui nous permet de découvrir l’histoire, les événements directement en même temps que le personnage, d’être dans sa tête, de nous interroger avec lui. La base de chaque nouvelle est la musique, soit le point de départ, l’idée de la nouvelle est issu d’un événement musical, des paroles d’une chanson, soit la musique est là pour illustrer l’événement choisi qu’il démarre d’une photographie ou d’un événement historique ou personnel. Les histoires contées sont toutes différentes, les époques, les personnages, les situations changent d’une nouvelle à l’autre. Certaines nouvelles sont surprenantes, d’autres sont drôles, beaucoup sont touchantes.

Les conclusions de ces nouvelles s’imposent parfois à nous, si l’événement est connu, on s’attend un peu à la fin, s’il est inconnu du lecteur, on se demande où Jean-Christophe Kieffer veut nous emmener, parfois on pense avoir trouvé et c’est le cas et souvent, Jean-Christophe Kieffer nous a joliment et avec réussite, « mené en bateau ».

J’ai beaucoup aimé les nouvelles qui prenait pour base des faits réels historiques ou personnels. Une réécriture des événements de Dallas et du Président Kennedy (Tête en l’air) ou encore la magnifique rencontre de deux personnes à l’occasion de la chute du mur de Berlin (Une photo, deux familles). Cette nouvelle se base sur la photo de Raymond Depardon:

Ou encore  Ad Vietnam aeternam, qui se base également sur une photographie (de Nick Ut, très dure) et qui nous place dans la vie d’un pasteur, ancien du Vietnam et qui vit avec un secret qui le ronge.

Chacune des nouvelles est l’occasion d’un voyage musical et de découvertes. Des extraits de chansons qui donnent envie de se réécouter AC-DC, Cohen, Bashung,…, d’autres extraits que je ne connaissais pas et qui m’ont permit de découvrir ou de redécouvrir des artistes et certains de leurs titres. (The Dorrs, R. Hantson,…). Toutes les références sont données dans le recueil et à l’ère d’Internet, il est facile d’aller chercher les clips, les chansons, etc.

De la même manière, poussée par la curiosité, j’ai cherché les photographies évoquées dans certaines nouvelles et me suis replongée dans l’histoire de ces événements. Bien sur, toutes les nouvelles se comprennent et se lisent très bien sans ça,  si on n’a pas le temps, ni l’envie de faire des recherches supplémentaires.

Jean-Christophe Kieffer joue sur les sonorités et sur les mots avec subtilité. C’est très agréable à lire. Très bien écrit, vivant, dans un style plutôt oral comme si on nous parlait à nous lecteur, comme des confidences, et tout cela est très travaillé. J’ai beaucoup apprécié le moment passé à cette lecture.

Voici quelques titres et l’idée principale associée (je vous laisse admirer les jeux de mots dans certains titres!)

Conte à rebours (jusqu’ici, tout va bien), retraçant le destin d’un couple dont le début commence comme dans un conte pour enfants
Sur des airs de Zazie, Bashung, Cabrel,…

As et décès , évoquant l’histoire d’un chanteur, joueur de poker
« I’m on a Highway to Hell…« 

Aux balles du samedi soir, quand le Grand Jacques reçoit un ordre de mobilisatio
…des titres et des personnages inspirés de Jacques Brel

Arno et Florence, sur les rencontres qui bouleversent votre destin
Sur des airs de The Cranberies, S. O’Connor, Steppenwolf,…

Tout slam est bien égal, une conclusion en chanson
Impressionnant slam où Jean-Christophe Kieffer se livre en musique

C’est juste une petite sélection pour vous donner une idée mais elles valent toutes le détour ! Je ne peux pas choisir une nouvelle plutôt qu’une autre parce que j’ai été touchée plus d’une fois par les textes.

J’ai beaucoup aimé aussi la dernière partie : Les aventures inachevées de Monsieur K. Lambourg, un bonus, « tout ce que vous ne lirez pas dans ce recueil », drôle et touchant. Drôle parce que certains titres sont tirés par les cheveux avec des jeux de mots pas possible (J’irai dormir (c’est le drame de Haute-Savoie), la pelle de la forêt, …) et touchant, parce que les sujets qui auraient pu être développés, sous ces titres, eux ne sont pas toujours sujet à la rigolade. Les nouvelles lues précédemment sont tellement bien, qu’on se demande « pourquoi ?! » on ne pourra jamais lire ces histoires-là !

Un bémol à cette lecture ? Quand c’est si bien c’est trop court ! Mais c’est sans compter qu’on peut retrouver Jean-Christophe Kieffer sur le site : http://laviemamuse.e-monsite.com/

N’hésitez pas à vous y rendre pour découvrir son univers, il y a quelques nouvelles et quelques écrits en ligne pour vous faire une idée 🙂 4 inédits sont en ligne ici

Et moi sur ce site, j’ai un énorme coup de cœur pour deux nouvelles : Bijou,le joyau de la Reine (ceux qui me connaissent comprendront tout de suite, pour les autres, cet écrit évoque Queen, mon groupe préféré) et L’aire de rien, qui prend pour base le mythique « Hotel California » des Eagles.

Merci encore à Jean-Christophe Kieffer de m’avoir contacter et de m’avoir permis de découvrir ce recueil et son univers.