Editions 10/18, 382 pages, 7,5€
4ème de couverture
Suffragette avant l’heure, la téméraire Charlotte Ellison n’aime ni l’étiquette ni le badinage des jeunes filles bien nées. Dévorant en cachette les faits-divers des journaux, sa curiosité la mêlera à une affaire des plus périlleuses, aux côtés du séduisant inspecteur Pitt de Scotland Yard. Dans le Londres des années 1880, le danger guette et les femmes en sont souvent la proie… Sherlock Holmes en jupons, la divine Charlotte dénoue son premier crime et inaugure une longue série d’enquêtes haletantes, dévoilant une Angleterre victorienne pleine de secrets.
Résumé
Charlotte vit à Londres au 19ème avec ses parents, sa soeur Sarah et son époux Dominic, sa seconde soeur Emily. Charlotte est différente de ses sœurs, car elle s’intéresse aux nouvelles et n’apprécie que peu les conventions sociales. Elle a le béguin pour son beau-frère, elle rejette donc plus ou moins consciemment les quelques propositions qu’on peut lui faire. De plus, pour sa famille, la franchise et la curiosité de Charlotte la desserrent même si c’est certainement celles des sœurs qui a le plus de charme. Seule chez elle, lors de la disparition d’une de leur employée, Charlotte décide de faire appel à la police. Sa famille s’offusque. Mais finalement, l’inquiétude des autres domestiques n’était pas vaine, la pauvre enfant a été retrouvé étranglée dans Cater Street comme d’autres jeunes filles avant elle… Il semble bien qu’un tueur en série rôde dans le quartier même si personne ne semble vouloir croire une telle chose…
Mon avis
Déception
En plus, la 4ème de couverture est une horreur, on présente Charlotte comme une « Sherlock Holmes » en jupon… Je me demande si la personne qui a rédigé cette 4ème de couv’ a vraiment lu, l’un ou l’autre pour le coup… De même… elle « dénoue son premier crime ».. ou encore « enquêtes haletantes »… Faudra me montrer où… Et Pitt « séduisant » (à sa façon aucun doute, mais ce n’est pas comme ça que l’auteure le décrit)… Bref, ne vous arrêtez pas à la 4ème (ça devient une habitude).
Déjà, je l’ai trouvé plus intéressant que le premier Anne Perry que j’ai lu (un Anne Perry de Noël avec Emily, c’est là que connaitre les persos doit aider à apprécier plus). A priori, ce n’est pas vraiment les intrigues policières qui font le succès de ses livres, mais plutôt les conventions sociales, les relations sociales et l’époque narrée par l’auteure. Et cet aspect là est très très bien fait. Par contre, amateur de polar, peut être serez-vous comme moi déçue (à nouveau par la collection Grands Détectives), on ne suit pas l’enquête, on ne sait rien de ce que l’inspecteur Pitt recherche. Le lecteur reste confiné dans la maison des Ellisons (ou presque). Bref, oubliez l’intrigue policière quasi inexistante (même la fin…) et concentrons nous sur les personnages.
Charlotte est un personnage très intéressant, jolie, intelligente mais trop franche, naturelle pour cette société qui place la femme comme l’inférieur de l’homme. Elle aimerait rejeter les conventions mais est obligée de s’y plier. Emily sa jeune sœur semble plus posée. En réalité, elle est surtout très intelligente, un peu calculatrice, elle souhaite une belle condition sociale et va tout faire pour y parvenir. Elle arrive à cacher son jeu. Ce qui n’est pas le cas de Charlotte, dont le visage et les attitudes reflètent ses émotions. Elle ne peut rien cacher aux autres. Sarah quand à elle est encore différente. Très respectueuse des convenances, elle semble aspirer à venir en aide aux miséreux en aidant le pasteur et son épouse.
Pour les parents, le père surtout, tout se joue sur la respectabilité de la famille, du quartier, de la maison. Si la jeune domestique est morte c’est qu’elle avait une petite vertu. Forcément. La pire dans la famille, c’est la grand mère, insupportable garante de la bienséance. Les femmes n’ont aucun droit et c’est bien normal et surtout c’est mieux comme ça.
C’est rien de dire que l’auteure est douée puisque j’ai eu ÉNORMÉMENT de mal avec les différences sociales, ce qui est voulu je pense. C’est en gros le cœur du livre, du coup, autant dire que ce fût dur pour moi, surtout qu’on a pas d’intrigue policière pour compenser…. Anne Perry décrit parfaitement bien les différences homme/femme, bourgeois/noble, bourgeois/police. Oui parce que ceux qui cherchent à vous protéger ne sont pas vos égaux, non non, ils sont moins élevés socialement et idiots, c’est bien connu. En tout cas, même si j’ai eu beaucoup de mal, j’ai apprécié Charlotte, car elle réalise progressivement que tout ça n’est pas normal et que c’est injuste.
Dans ce premier roman, il m’a manqué quelque chose, ça reste pour moi, assez plat, il manque des phrases du narrateur pour approfondir certaines choses, notamment les sentiments des personnages. J’ai en effet, trouvé que la façon de « succomber » de Charlotte est beaucoup trop rapide, pas assez développé, pas vraiment cohérent avec le reste.
Pour ce qui est de l’intrigue, j’avais pour le coupable, quelqu’un d’autre en tête, j’ai compris qu’à l’avant dernier chapitre. Par contre de là, à dire que Charlotte et Thomas Pitt résolvent l’affaire… Non quand même, faut pas pousser. Et puis on a rien après la révélation du coupable, dommage.
Même si je suis déçue de ma lecture, je tenterai bien la suite afin de découvrir si Charlotte aide Thomas dans ses enquêtes, si elle lui ai utile et si elle devient vraiment en quelque sort une Sherlock en jupon.
Bref pour les relations sociales du 19ème, pour les relations entre sœurs et prétendants : oui. Pour l’intrigue et le côté policier : non. Du bon et du moins bons pour moi, je suis curieuse, je tenterai certainement au moins le suivant.
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Le suivant est dans ma pàl ( attention tu risques de t’attirer les foudres des fans 😉 ) Mais c’est sur que le côté policier n’est pas le principal intérêt de ce livre.
Les foudres j’attends encore pour le moment :p
Merci pour ta critique très complète ! Tu m’as donné envie de le lire, comme quoi 😉
Merci 🙂
Je connais plein de lectrices qui ont adoré, y a pas de raison. J’espère que ça te plaira si tu le lis 🙂