Noëls d’hier et de demain – Anthologie dirigée par Pierre-Alexandre Sicart

Couverture

Argemmios éditions, 391 pages, 20€

4ème de couverture

Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…

Voici Saint Nicolas, venu annoncer la période des fêtes, accompagné de ses rennes, de ses lutins, et parfois du Père Fouettard. Voici la Befana, qui le remplace en Italie. Voici les rois mages, sur le chemin qui les mènera jusqu’à l’enfant Jésus, qui ignore encore qu’il mourra sur la croix. Voici le temps des fêtes, qui font rêver enfants et commerçants. Voici le temps des cadeaux et des bonbons, de la chaleur familiale, et des sans-logis qui, sous le grand manteau blanc, lentement meurent de froid.

Voici le temps des histoires – au coin du feu, ou dans une lointaine station spatiale où il ne neige jamais que des étoiles.

Mon avis

Une superbe découverte, quel dommage qu’on ne le trouve plus que d’occasion 😦

Au sommaire de cette anthologie : David Baquaise, Olivier Boile, Ophélie Bruneau, Orson Scott Card, Muriel Essling, Pierre Gévart, Léo Lamarche, Meddy Ligner, Jean-Marc Ligny, Claude Mamier, Élodie Meste, Damien Nortier, Anne Rossi, Alain Rozenbaum, Nicolas Saintier, Léa Silva, Ian Watson, Dean Whitlock

Un recueil parfaitement équilibré, où le choix des nouvelles n’est pas laissé au hasard, leur ordre non plus, comme l’expliquer P-A Sicart. Une belle façon de découvrir certains auteurs ou de les redécouvrir. Et des genres, des styles différents. Des nouvelles poétiques, angoissantes, mélange d’espoir et de désespoir. Des visions des Noëls passés ou à venir qui émerveillent pour les premiers, font froid dans le dos pour les seconds.

On y croise le Père Noël, le Père Gel russe, la Befana, le père Fouettard, … mais aussi Marie, les Rois mages… des contes et légendes revisités et retravaillés à merveille par les auteurs.

Quand Jésus descend par la cheminée de Ian Watson

On a ici une réécriture complète des histoires de Noël et de Jésus. Dans un monde qui ne surconsomme pas, Jésus vient retirer aux gens leurs biens les plus précieux pour les redistribuer aux pauvres. Quand à Noël, à l’époque romaine, il a reçu de 3 magiciens un grand sac magique, il peut y trouver ce que désire les gens. Mais cela va lui attirer les foudres de l’empereur… Cette nouvelle démarre fort l’anthologie avec un récit original et surprenant.

La Méthode Noël de Nicolas Saintier

A l’orphélinat Clauss, le directeur s’appelle Noël Nicolas Clauss, débonaire mais sévère. Il est aidé par sa femme Befana qui s’occupe de l’intendance et par Hans Trapp qui corrige les orphelins pas sages. Marion est si triste, elle veut une belle poupée mais n’a pas d’argent. Le père Clauss lui promet donc le jouet si elle travaille dur. Et au bout de quelque temps, elle finit par l’avoir, ce qui va susciter la jalousie des autres enfants et entretenir une paranoïa. Hugo lui aussi quelque chose. Le directeur décide alors de faire travailler les enfants et de récompenser ceux qui se seront le plus dévouer à leurs tâches quotidiennes…. Cette nouvelle pointe les travers de notre société : surconsommation, travail des enfants, profit, …, elle réécrit le conte de Noël et la méthode Noël n’a vraiment pas que du bon !

Noël en solitaire de Léa Silva

Thomas ne veut pas fêter Noël. C’est devenu une fête célébrant la surconsommation et l’hypocrisie et plus une fête célébrant les notions de partage, d’espoir et de magie. Il sort donc se promener le soir de Noël. Là, il rencontre un vieil homme qui cherche la péniche de sa fille. Tom décide de l’aider à trouver son chemin… et va passer une bien drôle de soirée. Une nouvelle sympathique délivrant un joli message d’espoir. Je partage certaines convictions exposées dans ce texte.

Du Sang sur des mains de givre d’Olivier Boile

Snegourochka a décidé d’en finir avec Ded Moroz, le Père Gel, que tous les enfants russes adorent mais qui la brime, l’humilie et la prive à longueur de temps. La jeune fille est différente, c’est une filles des glaces et elle n’en peut plus et va agir,…. et ça être assez violent. On découvre ici la figure traditionnelle russe du Père Gel et de sa petite fille Snegourochka. Récit plus pessimiste, il n’aurait pas dénoté dans un recueil noir. Il est sombre, cruel et met fin au rêve.

Befana d’Anna Rossi

L’atmosphère de la planète est devenu irrespirable sans tomber malade et se condamner à une espérance de vie courte. Noël vit dans un immeuble équipée où la concierge Befana est encore la seule à sourire, à se faire la cuisine et à ne pas avoir peur de l’extérieur. Elle va ouvrir les yeux de Noël sur la dure réalité de la vie mais également sur l’espoir que la génération de Noël représente pour tous. J’ai beaucoup aimé cette réécriture de la légénde italienne de Befana. La nouvelle est teinte d’espoir, d’optimiste et reflète parfaitement l’Esprit de Noël.

Le Sauveur d’Alain Rozenbaum

Jos et Mia, deux petits vieux, reçoivent en ce soir de Noël leurs amis à diner mais surtout ils attendent impatiemment le moment où le Père Noël leur apportera ce qu’ils ont commandé, un robot chirurgien pour Jos qui ne voit plus bien et devient complètement incontinent et pour Mia une barrette mémoire parce qu’elle oublie tout. Et cette semaine là, elle a justement oublié d’acheter des recharges de carbone pour faire fonctionner le synthétiseur gastronomique et autres appareils technologiques dont ils ne peuvent plus se passer pour vivre. Mais ce soir là, le Père Noël qui voit l’humanité s’éteindre peu à peu, leur fait un cadeau d’un autre genre… Noire, très noire et  cynique à souhait. L’avenir est sombre et il ne reste plus beaucoup d’espoir pour l’humanité avec des personnages pareils !

Miriam, Messie de Dean Whitlock

Une réécriture de la vie de Marie, la mère de Jésus. Miriam a un don particulier. Elle reçoit la visite de l’ange Gabriel qui lui annonce qu’elle va accomplir de grandes choses et qu’elle doit se concentrer sur les signes. Alors qu’elle devient une femme, son père part à la recherche d’un mari pour elle. Un jour, elle reçoit de nouveau la visite de Gabriel qui lui annonce que leur peuple à besoin d’un chef et qu’elle a été choisi. Et pour ce que les gens la suive, il y aura un miracle. Elle aura donc un enfant cet hiver. Quand l’ange s’en va, elle rencontre un homme qu’elle ne laisse pas indifférent…  Une nouvelle qui conte les origines des célébrations chrétiennes de la nativité. Une pointe de fantastique ou de miracle ?

Gloire éternelle de Meddy Ligner

En pleine guerre des tranchées, les allemands célèbrent la nuit de Noël ce qui occasionne une trève. Le capitaine en profite alors pour envoyer Dubois chercher de l’eau. C’est bien sa veine, c’est loin, dangereux dans ces tranchées qui se transforment en pleine nuit en vrai labyrinthe… Mais pour ce soldat qui veut laisser une marqué indélébile dans l’histoire, pas question de désobéir. Il part donc accomplir sa mission mais elle ne se passera pas vraiment comme espérer … enfin pas tout à fait … Une nouvelle sympathique avec une chute assez bien trouvée.

Poupée et vieux journaux de David Baquaise

Mathilde et Marthe se rendent dans la maison de leur enfance abandonnée depuis quelques mois, depuis le décès de leur maman. Elles doivent y accomplir quelque chose et avec un peu de chance, elles seront enfin en paix… Un récit fantastique dans une atmosphère oppressante et fantastique.

Nuit de Noël à l’Octogone de Jean-Marc Ligny

Gabriel, SDF, cherche un refuge à l’abri du froid en ce soir de Noël, le dernier du siècle. Il tente la Maison-Dieu où il sait qu’un soupirail l’amènera vers une cave à l’abri. Mais tout est fermé. Il essaie alors l’Octogone en chantier. Peut-être qu’avec un peu de chance… Une nouvelle fantastique assez courte. Un peu trop pour moi d’ailleurs.

Le don de Damien X. Nortier

Jérémie passe Noël chez son grand-père que tous appelle Père Joseph. Le jeune garçon ne prend pas part aux jeux de ses cousins et décide de chercher la cache des cadeaux de Noël. Il se rend dans le cabinet de travail de Joseph mais il tombe nez à nez avec son grand-père. Jérémie avoue qu’il ne croit plus au Père Noël et qu’il s’attendait à ce que Père Joseph soit en train de préparer les cadeaux. Ce dernier lui demande ce qu’il aimerait pour Noël, la réponse de Jérémie ne le satisfait pas. Il va alors lui raconter une histoire de tradition sur le sens des cadeaux… J’ai bien aimé cette nouvelle qui revient sur les Roi mages et leur chemins vers l’enfant Jésus. Et sur un mystérieux 4ème mage…

A nos espoirs d’Ophélie Bruneau

Nolwenn, commissaire reçoit un appel le soir de Noël, une urgence sur Lyon, elle et ses collègues doivent s’y rendre au plus vite. A Lyon, Lydia n’a pas envie de rentrer chez elle après le lycée pour un tête à tête avec sa mère, carrément pas dans l’ambiance de ce soir de Noël. Il peut des cordes et elle se dirige vers le Vieux Lyon, un quartier qui l’apaise. Elle y percute un jeune de son âge, étrange, qui lui dit être polynésien. Il semble perdu voir recherché. Il lui demande de l’aide, se protéger de la pluie. Lydia se méfie mais elle décide de l’aider quand même… Une nouvelle fantastique qui vire à la SF. Peut-être un peu trop douce.

Un jour par an de Claude Mamier

Julien déprimé décide de tenter la Chance et se voir ce que ça va donner comme dans un récit qu’il vient de terminer. Il décide de se jeter du 9ème étage de son immeuble et de voir ce que va lui réserver le destin. Il est alors arrêté par le Père Noël qui n’est pas celui qu’on croit. Tout comme les lutins qui furètent dehors et qui ne sont pas là pour distribuer les cadeaux de Noël…. Cette nouvelle est très glauque et on se demande ce qui est vrai et ce qu’il ne l’ai pas. Julien est-il fou ?

A Christmas Carol de Pierre Gévart

Dans une station spatial, l’équipage s’apprête à fêter Noël, Goosta est de garde, aidé par Lia (une AI) qui lui annonce qu’ils vont entrer en collision avec un objet. Lia programme donc une manoeuvre d’évitement mais si elle réussit, l’objet lui change également sa trajectoire… Et l’équipage va voir débarquer le Père Noël et ses rennes ! Une nouvelle SF totalement loufoque ^^

Le village de M. Noël d’Élodie Meste

Noëlla a 5 ans et nous raconte sa vie. Elle vit en Suède avec son papa et sa maman. Elle teste des jouets que fabrique son papa. Mais elle ne peut les garder. A Noël, on les lui reprend et pendant ce temps elle dort. Elle ne comprend pas pourquoi papa n’aime pas Noël, qu’il se dispute de plus en plus souvent avec maman… Sa maman est si gentille et prévenante que la petite fille oublie vite certaines petites contrariétés…. Mais un jour le comportement de sa maman change… Une nouvelle angoissante, une idée bien trouvée, une fin… pfiou. Par certains aspects, elle fait même froid dans le dos.

Le Vœu secret des anges de Léo Lamarche

P’tit Luc ne parvient pas à écrire sa lettre au Père Noël… Parce qu’il est des choses qu’on ne peut pas demander comme ça dans une lettre. Lui ne voudrait rien d’autres que des parents qui s’aiment à nouveau, qui arrêtent de se disputer. Mais ça c’est impossible ça se trouve pas dans un catalogue… Alors P’tit Luc pleure. Et ses larmes coulent sur le papier… Une nouvelle qui reflète la magie de Noël.

Le Père Noël de Muriel Essling

Une nouvelle glaçante. D’un côté, un jeune homme Sam plaqué par sa copine le soir du Réveillon. Il est en rage, quoi il l’a trompé c’est vrai mais ça n’avait pas d’importance. On ne rompt pas un soir comme celui-ci. Il tente de la faire revenir en lui envoyant un dernier texto. D’un autre côté, une famille, un trajet en voiture vu par les yeux du plus vieux des deux garçons. Un petit trop lucide et froid pour son âge.

Pour une pincée de poussière d’Orson Scott Card

La nouvelle la plus longue du récit. Enoch est un petit garçon qui doit déménager parce que sa maman est gravement malade. Même s’il comprend, il n’accepte pas de devoir se séparer de ce qui fait sa vie. Surtout ça serait reconnaitre que sa mère va mal et c’est certainement ce qui lui fait le plus peur. Il décide de se perdre dans un grand magasin de jouet. Il tombe sur fille bizarre Mo et la suit. Il passe alors derrière des cartons, dans une pièce étroite et se retrouve dans un autre monde. Où les écureuils ne vous veulent pas du bien et où Mo est un chevalier qui doit délivrer un roi. Enoch va sans doute vivre des aventures comme on n’en vit jamais… s’il survit. Et eut-être trouvera-t-il la fameuse poussière qui pourrait sauver sa mère ? Un récit fantastique, fantasy, un peu à la Narnia, rempli d’espoir, d’amour et de choix.

Noëls d’hier et de demain est vraiment une anthologie agréable à lire, qui émerveille et fait frisonner. Les textes apportent tous quelque chose, sont à la fois différent (style, thème) et complémentaire. Le recueil est vraiment bien équilibré. J’ai passé un agréable moment de lecture.

Le dragon des arcanes – Les Lames du Cardinal T3 de Pierre Pevel

couverture-32753-pevel-pierre-les-lames-du-cardinal-3-le-dragon-des-arcanesFolio SF, 416 pages, 7,90€

4ème de couverture

Un immense dragon noir menace Paris. C’est du moins les informations dont disposent les fameuses Lames du Cardinal. Mais l’ordre des Sœurs de Saint-Georges, pourtant chargé de contrer les dangers draconiques, ne semble pas décidé à intervenir et fait même obstruction à l’enquête d’Agnès de Vaudreuil. Les hommes du capitaine La Fargue ont déjà payé un lourd tribut à la défense du royaume de France, mais il se pourrait que cette mission soit la plus difficile. Qui se cache vraiment derrière le complot qui se prépare ? Des forces incontrôlables n’ont-elles pas été libérées ? Dernier tome d’une série qui rend brillamment hommage aux meilleurs romans de cape et d’épée, Le dragon des Arcanes est une œuvre de fantasy historique remarquable, déjà traduite en dix langues.

Résumé

Agnès de Vaudreuil se rend avec Ballardieu au Mont St Michel enquêter sur la disparition du fils d’un ami de La Fargue et découvre le danger qui plane sur la Capitale. Agnès en sait alors trop et sera retenue contre son gré par les Soeurs de Saint-Georges et ses gardes. De son côté le Capitaine des Lames, décide de demander l’appui du Cardinal pour découvrir ce qu’est devenu le chevalier Reynault d’Ombreuse. Richelieu accepte que La Faugue rencontre la Mère  supérieure générale, Thérèse de Vaussambre mais cette dernière en froid avec le capitaine depuis des années, ne se laisse pas attendrir ni détourner de sa mission et refuse son aide aux Lames. Elle semble aussi faire peu de cas de la menace qui plane sur Paris, pourquoi ?

Les Lames endeuillées vont devoir affronter leur pire ennemi, la Griffe noire? Autre chose ? qui en sortira vainqueur ?

Mon avis

Trilogie coup de coeur !!!! Maintenant, je peux le dire !!!

Ce dernier tome m’aura fait passé par tous les stades, peur, appréhension, joie, tristesse, … j’ai pris mon temps pour le lire, pour ne pas quitter trop vite la plume de Pierre Pevel et son univers mais sur la fin, j’avais trop besoin de savoir, je n’ai plus lâcher le livre !!!

clic clic pour mon avis sur le tome 1  et sur le tome 2

Comme pour le deuxième tome, on retrouve les Lames où l’action précédente s’arrête et là déjà premier coup au cœur. Le lecteur va devoir se séparer d’un personnage. Le début de l’hécatombe ? Agnès est plutôt en mauvaise posture et on a du mal à comprendre le comportement des Soeurs de Saint-Georges. J’ai eu peur plus d’une fois pour certains personnages, l’auteur joue à nous torturer il faut le savoir ! La Fargue est diminué, il a morflé dans le tome précédent et on attend des révélations à son sujet. Les autres lames sont à des instants charnières, à un tournant de leur vie. Ils vont chacun devoir faire des choix, plus ou moins aisés, plus ou moins dramatiques.

Les pièces du puzzle éparpillées au fil des tomes se rassemblent progressivement. Le second tome m’avait semblé un peu moins chargé en action, nous parlant de personnages plutôt secondaires qui avaient plus ou moins d’importance. Mais avec ce dernier tome, on se rend compte que RIEN N’A ETE LAISSE AU HASARD par Pierre Pevel !!!! Le tome commence avec plusieurs chocs, auquel on ne s’est pas préparé et faut accuser le coup. Puis on passe de la tristesse à la joie puis aux larmes (vi vi, j’ai versé ma larmichette, je le reconnais).

A 100 pages de la fin, l’ensemble de l’intrigue s’éclaire, les secrets commencent à nous être révélé plus qu’à mots couverts. La Mort étend son aile sur la ville et sur les Lames… L’affrontement final commence à pointer, et vu ce qu’il se passe dans ce tome, on tremble pour ses personnages favoris, on sent que ça risque de se terminer en apothéose. J’ai complètement vécu la frustration des personnages, leurs doutes, la peur, l’espoir… On brûle de connaitre les secrets d’alcôve  et de découvrir les non-dits. Le destin de certains personnages sera précipité dans des directions inattendues. Que cache la Mère de Vaussambre, qui est le mystérieux Valombre ? Que sont les Arcanes ? Qui menace réellement la France et pourquoi ? Ce tome sera riche en révélations !!! Et en action ! Quelle fin !

Même si on se doute de certains choses, de ce que devront faire les personnages, on est tellement accroché à eux qu’on est pris dans leurs tourments, leurs troubles et qu’on les accompagne avidement jusqu’au bout ! Le lecteur verra à travers les personnages, la mort, la maladie, le courage, la foi, la fierté, l’honneur des Lames, chacun des personnages portant en lui un ou plusieurs de ces particularités.

Petit mini bémol, la fin est trop rapide. La phase combat de préparation d’une des Lames est trop brève, elle aurait mérité beaucoup plus de détails, de développement. Les dernières pages présentent certaines ouvertures : une suite un jour peut-être ? Tel un Dumas et son 20 ans après ?

En tout cas, ce fût une épopée de fantasy, de cape et d’épée qui m’aura complètement embarquée ! J’y est retrouvé tout ce que je cherchais, un souffle épique, une aventure d’hommes, une partie de mystère et de magie, un univers riche et dense qui me manque déjà ! Sûr comme Les 3 mousquetaires de Dumas, je relirai un jour Les Lames du Cardinal ! C’était prenant, intense, magistral et captivan.  Je recommande aux amoureux de fantasy, d’histoire de France, de combats, de dragons, d’épées, …. ❤

L’alchimiste des Ombres – Les Lames du Cardinal T2 de Pierre Pevel

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Folio SF, 402 pages, 7,90€

4ème de couverture

A peine remis de leurs dernières aventures, La Fargue et ses Lames du Cardinal doivent une nouvelle fois reprendre du service. En effet, la très belle et très dangereuse Alessandra di Santi, célèbre espionne connue sous le surnom de l’Italienne, les prévient d’un complot visant le trône de France et impliquant leur plus ancien adversaire : l’Alchimiste des Ombres, un dragon dont le seul but est de mettre à bas le royaume. Leur mission ne s’annonce donc pas de tout repos, d’autant qu’un danger bien plus grand semble menacer la France.

Résumé

Des soldats se dirigent clandestinement et en hâte en Lorraine. Pourquoi ? Ils y retrouvent Sœur Béatrice, et se préparent ensemble à affronter un Dragon. De son côté, l’Alchimiste se repose avant son arrivée en France mais il comprend qu’il a été retrouvé par les soldats. Un combat s’engage alors. Il pourrait s’avérer lourd de conséquences et de révélations…

Pendant ce temps, en Artois, terre étrangère, La Fargue et ses lames doivent rencontrer L’Italienne, une espionne aussi vile que belle qui dit détenir des informations concernant un complot visant le trône de France…

Avertissement : ça risque de spoiler un peu le 1er tome, je vais essayer de limiter mais …

Mon avis

Une très très bonne suite !

J’étais tellement dedans avec le premier Les Lames du Cardinal que j’ai enchainé avec la suite. Le lecteur retrouve avec plaisir le capitaine La Fargue et les Lames pour continuer l’aventure. Agnès la baronne indépendante et mystérieuse, Marciac le Gascon débraillé et pétillant, Almadès la lame experte et stricte, Ballardieu affectueux et débonnaire, et les autres Saint-Lucq l’énigmatique sang-mêlé, Laincourt l’espion mystérieux ou encore le Mousquetaire Leprat. Puis le lecteur découvre de nouveaux personnages : l’Italienne, une espionne qui vend ses secrets aux plus offrants. Elle semble protégée par les plus puissants dont le Pape. Elle demande la protection du Cardinal car elle aurait des révélations sur un complot menaçant le trône, mais une fois n’est pas coutume, cela ne viserait pas le Roi Louis XIII mais la Reine. J’ai découvert Mme de Cheuvreuse, une intriguante amie proche de la Reine, belle et indépendante mais assez proche des Lorrains… On découvre également le nouveau maitre de magie de Mme de Cheuvreuse qui ne semble pas bien net. Et d’autres personnages encore auquel on s’attache l’ami libraire de Laincourt, Mirebeau, un gentilhomme, … Pierre Pevel croque des personnages tous différents et attachants. On passe par toutes les émotions avec eux, on en déteste certains, adore d’autres.

Lors de la rencontre entre La Fargue, quelques unes de ces lames et l’Italienne, un attaque de Dracs survient. Ces êtres autrefois soumis aux Dragons sont à la recherche de la jolie espionne. Et ils ne semblent pas agir de leur propre volonté, qui souhaite le silence d’Alexandra di Santi ? L’Italienne apparait comme fourbe, elle séduit pour attendrir et récolter des informations. Est-elle pourtant sincère dans sa demande ? Joue-t-elle double jeu ? Il est difficile de savoir si on apprécie ou si on déteste ce personnage ! En tout cas, il est suffisamment auréolé de mystère pour nous intriguer et nous faire tourner les pages. Et puis quel est ce complot contre la Reine que l’on sait être espagnole, cela a-t-il un rapport avec les Dragons ? la Griffe Noire ? Ou cherche-t-on a mettre les hommes du Cardinal sur une fausse piste ? Et les visions de sœur Béatrice que l’on rencontre au début de cette histoire que veulent-elles dire, qu’annoncent-elles ?  Qui est réellement l’Alchimiste des Ombres ?

Quelques pistes s’ébauchent dans ce tome, on émet des hypothèses, on se demande ce qu’il se trame… Il y a peut être un peu moins d’action que dans le 1er livre mais on a plus de détails sur les Lames, sur les Dragons, sur les loges, sur les relations entre le Roi et la Reine, … Pierre Pevel continue de semer les indices sur sa route comme le Petit Poucet. C’est vraiment intéressant de savoir ce que sont les Louves, les Châtelaines, ces personnages qu’on entrevoyait dans Les Lames du Cardinal et qui semble liés à Agnès. Peu à peu, on en apprend plus en accompagnant les lames, et on s’attache ainsi encore plus à eux. J’ai adoré encore plus Leprat et Laincourt dans ce second tome et je tremble pour mes personnages préférés. Quel sort l’auteur leur réserve-t-il ? Et après les révélations de la fin du premier tome, quand est-il vraiment des personnages qui cachent leur jeu ?

Les livres étant sortis à quelques mois (année? ) d’intervalle, et parce que j’ai enchainé les deux titres, j’ai eu un peu de mal avec les répétitions. Mais ce n’est pas un défaut puisqu’au regard des publications, elles sont nécessaires. Comme pour le premier, les descriptions sont dosées et toujours utiles pour l’histoire. J’ai vraiment adoré être plongée dans cette année 1663. C’est entrainant, bien écrit. Les changements de personnages que le lecteur suit  donnent du rythme au récit et nous tient en haleine. L’intrigue est vraiment bien montée (et en ayant lu les 3, je peux vraiment le dire). Encore une fois, une réussite ! Même si j’aurai aimé voir le maitre de magie… user un peu plus de magie…

Le tome se termine en apothéose, il se passe des choses dramatiques et on ne peut que souhaiter avoir le dernier livre sous la main pour poursuivre et enfin tout savoir ! L’atmosphère s’assombrit et on devine qu’il va se passer des choses pas sympathiques dans la suite. Le plus gros des révélations sera livré dans la fin, vous vous doutez bien que du coup, je n’ai pas trainé pour lire Le Dragon des Arcanes. Mais cela sera l’objet d’un autre billet ^^

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DefiPALImaginales2014

Les lames du cardinal de Pierre Pevel

Les Lames Du Cardinal - Pierre Pevel

Folio SF, 397 pages, 7,90€

4ème de couverture

1633, sous le règne de Louis XIII. Le Cardinal de Richelieu veille à la bonne marche du royaume de France, de plus en plus menacé par l’Espagne et ses nouveaux alliés : les dragons. Or à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels : le Cardinal se voit contraint de faire appel à une compagnie d’élite qu’il avait lui-même dissoute. Sous le commandement du capitaine La Fargue, les bretteurs les plus vaillants et les plus intrépides que possède le royaume sont ainsi réunis pour former à nouveau les redoutables Lames du Cardinal.

Résumé

Une femme accomplie un rituel de magie noire qui lui rendra toute sa jeunesse. C’est la vicomtesse de Malicorne, belle jeune fille qui charme la Cour de son air mutin. Mais derrière son sourire, se cache un âge avancée et une puissance du à sa race, celle des Dragons. Pendant ce temps, le Cardinal de Richelieu reçoit en privé le Capitaine La Fargue, lame expérimentée. Il lui demande de reformer les Lames qu’il a pourtant dissout 5 ans auparavant après le drame de la Rochelle. Mais l’heure est grave, le Roi prépare la guerre en Europe et la montée des Dragons en Espagne n’augure rien de bon…

Mon avis

Gros coup de coeur ❤

Quand on sait que mon roman préféré de « forever de toute ma vie » c’est Les 3 mousquetaires d’Alexandre Dumas, je crois que c’était « ça passe ou ça casse » et bien c’est passé, et même très très ben passé ! Un excellent tome, qui replonge dans l’ambiance du Paris du 17è avec des personnages attachants et fins, une intrigue passionnante et des rebondissements ^^ J’irai même jusqu’à dire que pour moi, c’est un bel hommage au maitre Dumas, loin de la copie, on retrouve une partie de son univers avec la plume et la touche très réussie de Pierre Pevel. Un univers fantasy qui va très bien avec l’époque, les tensions entre les monarchies. Et un monde de dragons fondu habillement et avec finesse dans le quotidien, la société. Une vraie uchronie de fantasy. Pas un instant, j’ai trouvé que c’était « trop ». Des complots, des intrigues, des secrets, … des personnages attachants et des dragons, un cocktail réussi entre cape, épée et fantasy !

J’ai découvert un univers à la fois historique et fantasy parfaitement conçu et « dosé ». J’ai toujours préféré Les Mousquetaires du Roi aux Gardes du Cardinal, Pierre Pevel réussi à me faire aimer ce personnages et ses lames, une sorte de « réhabilitation » ! Dans les 3 mousquetaires, il faut dire que les gardes sont presque hargneux et contrastent énormément avec les héros. Bon, c’est vrai ici on a pas vraiment les Gardes mais une sélection d’élite, les Lames ! Un personnage a part entière formé de plusieurs personnalités que j’ai adoré suivre !

Ce premier tome pose les personnages et présente la « mythologie » développée par Pierre Pevel. Des dragons ancestraux, grâce à la magie noire draconique, ont pris forme humaine et peuvent donc être partout donc sans que personne ne s’en aperçoivent. Certains se contentent d’être parmi les humains mais d’autres veulent  étendre leur influence et leur magie sur l’Europe et donc sur Paris.

Le Capitaine La Fargue essaie donc en cette année 1633 de reformer les lames du Cardinal. Groupe réduit réunissant des meilleurs lames du pays. Le lecteur découvre Agnès de Vaudreuil jeune baronne que l’on va apprendre à connaitre. Elle est indépendante et volontaire, elle chevauche comme un homme et ne s’inquiète pas des regards en coin. Elle est pourtant fragile et on sent une aura de mystère autour d’elle. Puis, on découvre Marciac (un gascon!) un brin débraillé, charmeur et qui collectionne les conquêtes, il ne semble pas s’attacher aux gens. En plus d’être un peu coureur, il est aussi joueur. Ce gascon a tout pour plaire et joue de son charme ! Vient ensuite Barllardieu un vieux soldat qui ont le comprend vite a élevé Agnès à la place de son père. Il passe son temps à boire et à manger et à surveiller du coin de l’oeil la baronne. Puis, La Fargue rappelle Almadès un espagnol professeur d’escrime que les parisiens aimeraient bien voir quitter la ville, car il est si doué qu’il fait de l’ombre aux professionnels du coin !

En parallèle, le lecteur va découvrir d’autres personnages Saint-Lucq, un être à part, ou encore Leprat, le chevalier d’Orgueil, à la rapière blanche, un mousquetaire qui est poursuivi par des Dracs (une race engendré par les dragons et qui les a asservi pendant des décennies avant qu’ils deviennent plus ou moins libre). J’adore quand il y a plein de personnages comme ça, qui s’entrecroisent, ça présage souvent d’une intrigue riche et dense et c’est le cas ici ! On croisera également Laincourt, enseigne dans les gardes du Cardinal, personnage que j’ai eu du mal à cerner. Et bien sur, que serait des Lames aiguisées et affutées sans ennemi redoutable ?! Ainsi, le lecteur découvre progressivement ce que trame la Vicomtesse de Malicorne et la Griffe Noire, qui intriguent contre la France. Mais sont-ils les seuls ennemis du roi, de la France, de Richelieu ?

Tome de présentation, il n’y en a pas moins une intrigue qui nait, des combats, des attaques et des rebondissements ^^ Des descriptions aussi de la Capitale principalement, mais dans un style fluide et dosé. Les éléments narrés ne sont jamais superflus, ils vont servir l’intrigue. Cela nous permet d’être dans l’ambiance et d’avoir toutes les clés pour l’ensemble de la trilogie. On assiste aux rivalités, aux haines, aux amitiés, aux secrets, aux révélations,… Pierre Pevel a réussi à me faire ressentir le climat tendu de l’époque. Et imaginez tout ça, dans un Paris nauséabond, suffoquant, d’un été qui n’en finit pas.

J’ai aimé suivre les personnages, je me suis vraiment beaucoup attaché à certains d’entre eux, notamment Leprat ❤ J’ai beaucoup aimé Laincourt, Agnès et Marciac. Ils sont tous si différents, qu’on ne les aime pas toujours pour les mêmes raisons. J’ai souri aux clins d’oeil de Pierre Pevel à Dumas, en évoquant certains mousquetaires, le récit pourrait être concomitant avec l’œuvre de Dumas si l’univers n’était pas différent (les dragons toussa). Je fais des petites comparaisons mais ce n’est pas une réécriture de l’oeuvre de Dumas, c’est vraiment ça qui est bien. On y pense mais ce n’est pas une copie, ce n’est pas du déjà lu.

La plume de Pierre Pevel m’a beaucoup plu, pas de fioriture mais travaillée quand même. C’est très bien écrit, j’ai été happé dans le récit et j’ai enchainé les chapitres (qui sont courts ce qui donne du rythme au récit). Je devais me modérer pour ne pas dévorer le livre, pour le faire durer !!!

J’ai adoré ce premier tome, où les apparences sont parfois trompeuses, où certains personnages semblent irréprochables mais on est parfois loin de ce que l’on va apprendre, la fin du tome a son lot de révélation.  J’ai adoré l’idée des dragons et des loges draconiques et j’ai trouvé ça très bien fait pour rendre compte de la tension entre la France et l’Espagne à cette époque. Les personnages gardent une part de mystère, pas de doute que la suite répondra aux questions qu’on peut se poser. C’était tellement génial que j’ai enchainé avec le tome 2 (et que j’ai même fini la trilogie à l’heure où j’écris !!). Je n’ai pas l’impression d’avoir dit la moitié du quart de ce que je voudrais dire tellement c’était génial mais je m’arrête là quand même, de peur de trop en dire. J’espère vous avoir donné envie avec cette avis déjà.

Et puis, ça m’a donné envie de relire Les 3 mousquetaires c’pas rien quand même ^^

Bref, un gros coup de cœur pour ce premier tome des Lames du Cardinal que je vous conseille (et pas besoin de connaitre les mousquetaires de Dumas alors pas d’excuse ^^).

A bientôt avec mon avis sur la suite L’Alchimiste des ombres, qui promis sera un peu plus court ^^

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