Les Grisommes T1 : Avènement de Frédéric Livyns

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Séma Editions, 228 pages, 15  €

Merci à Frédéric pour sa confiance renouvelée et la découverte de ce premier tome de sa trilogie jeunesse.

4ème de couverture

Une grande menace pèse sur notre monde. Nathan a laissé les Grisommes s’emparer d’une pierre aux pouvoirs immenses. Pour réparer son erreur, l’adolescent doit parcourir différentes dimensions et retrouver les Joyaux qui vont sauver l’humanité. Là-bas, il disposera d’une arme majeure : son imagination. Car c’est elle qui façonnera les univers où il devra se rendre.

Qui est l’étrange vieillard qui a confié à Nathan cette mission et quel rôle la belle jeune fille qui l’accompagne dans sa quête va-t-elle jouer à ses côtés ? Mais, surtout, l’imagination de l’adolescent sera-t-elle assez forte pour vaincre celle des Grisommes ?

Conçue spécialement dans une forme rappelant les aventures de jeux vidéo, cette histoire de Frédéric Livyns, deux fois lauréat du prix Masterton, enchantera à coup sûr les jeunes et moins jeunes lecteurs !

En savoir plus sur http://www.sema-diffusion.com/pages/sema-editions/catalogue/sema-gique/les-grisommes-tome-1-avenement-de-frederic-livyns.html#6J4ZUKB1cyQlTRUp.99

Mon avis

Une très bonne lecture jeunesse ^^

Je suis ravie de retrouver l’imaginaire de Frédéric et cette fois-ci dans un nouveau registre, après l’horreur, l’épouvante, les enquêtes du paranormal, voici une aventure fantastique jeunesse fraiche et bien adaptée à son public mais qui saura ravir les lecteurs plus âgés également.

Nathan, collégien, est petit, roux et la tête de turc idéale pour ses camarades de classe. Autant dire, qu’il ne se sent pas des plus à l’aise à l’école. Ravi que les vacances scolaires commencent, il découvre qu’il va devoir passer une semaine chez une parente qu’il n’a jamais vu et qui vit loin de tout. En plus, la séparation de ses parents le mine, son père n’est pas là, sa mère ne veut pas lui dire pourquoi il est si important qu’il parte à la rencontre d’une inconnue… Mais une fois là bas, dans cette maison au milieu des bois, il va vivre une aventure extraordinaire, comme en dehors du temps. Il va devoir affronter son destin et ses peurs les plus anciennes. Il rencontrera également des personnes complexes et attachantes, comme la jolie Orianne.

L’histoire est très bien menée et l’intrigue se tient parfaitement. Les dangers auxquels Nathan va devoir faire face sont liés à son imaginaire. On prend véritablement plaisir à le suivre et on développe nous aussi notre imaginaire, on puisse dans nos souvenirs d’enfance et on peut tout à fait se sentir proche de Nathan, de ce qu’il ressent et de ses réactions. Il y a une légère redondance dans la façon dont l’intrigue peut se répéter au fil des chapitres (là, ça vous parle pas, mais c’est plus clair à la lecture) mais Frédéric réussit à ne pas lasser son lecteur, maintient son attention par ses traits d’humour et ses rebondissements. Pour ce que vit Nathan, je vous laisse le plaisir de la découverte. En tout cas, on ne s’ennuie pas. La fin de l’intrigue ne frustrera pas le lecteur et même donnera envie de poursuivre l’aventure.

Les personnages sont attachants et on peut s’identifier à Nathan. J’aurai bien aimé un peu plus d’approfondissement parfois mais je pense que c’est parce que j’avais envie de rester un peu plus longtemps au côté de ce jeune garçon. Parce que c’est suffisamment détaillé et développé pour le public visé (8-12 ans). J’ai hâte d’en savoir plus sur les grisommes, la destinée de Nathan, et de découvrir ce que l’imagination de Frédéric va nous livrer comme personnage étrange et effrayant.

L’écriture de Frédéric se veut simple mais pas trop et c’est vraiment bien adapté pour tout public. Sa plume se veut tantôt amusante (jeux de mot pourri, personnage à la limite du risible), tantôt plus sombre, plus dramatique. L’alternance est parfaitement réussie. Frédéric s’est inspiré et a écrit pour ses enfants et je trouve ça touchant. On ressent une certaine sensibilité dans le récit et dans le style. Ce roman est efficace et se lit facilement, rapidement et emmène le lecteur vers le pittoresque, la surprise, l’imagination. C’est un récit que je me verrai bien lire à mes enfants plus tard. Je pense que la suite sera encore plus surprenante et connaissant Frédéric, il est pas impossible qu’une des suites fasse prendre à nos héros des virages à 180°. Vivement la suite.

A noter, de jolies illustrations intérieures de Philippe Lemaire et la belle couverture de Fleurine Rétoré qui apportent un subtil mais non négligeable petit plus à l’histoire.

Noëls d’hier et de demain – Anthologie dirigée par Pierre-Alexandre Sicart

Couverture

Argemmios éditions, 391 pages, 20€

4ème de couverture

Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…

Voici Saint Nicolas, venu annoncer la période des fêtes, accompagné de ses rennes, de ses lutins, et parfois du Père Fouettard. Voici la Befana, qui le remplace en Italie. Voici les rois mages, sur le chemin qui les mènera jusqu’à l’enfant Jésus, qui ignore encore qu’il mourra sur la croix. Voici le temps des fêtes, qui font rêver enfants et commerçants. Voici le temps des cadeaux et des bonbons, de la chaleur familiale, et des sans-logis qui, sous le grand manteau blanc, lentement meurent de froid.

Voici le temps des histoires – au coin du feu, ou dans une lointaine station spatiale où il ne neige jamais que des étoiles.

Mon avis

Une superbe découverte, quel dommage qu’on ne le trouve plus que d’occasion 😦

Au sommaire de cette anthologie : David Baquaise, Olivier Boile, Ophélie Bruneau, Orson Scott Card, Muriel Essling, Pierre Gévart, Léo Lamarche, Meddy Ligner, Jean-Marc Ligny, Claude Mamier, Élodie Meste, Damien Nortier, Anne Rossi, Alain Rozenbaum, Nicolas Saintier, Léa Silva, Ian Watson, Dean Whitlock

Un recueil parfaitement équilibré, où le choix des nouvelles n’est pas laissé au hasard, leur ordre non plus, comme l’expliquer P-A Sicart. Une belle façon de découvrir certains auteurs ou de les redécouvrir. Et des genres, des styles différents. Des nouvelles poétiques, angoissantes, mélange d’espoir et de désespoir. Des visions des Noëls passés ou à venir qui émerveillent pour les premiers, font froid dans le dos pour les seconds.

On y croise le Père Noël, le Père Gel russe, la Befana, le père Fouettard, … mais aussi Marie, les Rois mages… des contes et légendes revisités et retravaillés à merveille par les auteurs.

Quand Jésus descend par la cheminée de Ian Watson

On a ici une réécriture complète des histoires de Noël et de Jésus. Dans un monde qui ne surconsomme pas, Jésus vient retirer aux gens leurs biens les plus précieux pour les redistribuer aux pauvres. Quand à Noël, à l’époque romaine, il a reçu de 3 magiciens un grand sac magique, il peut y trouver ce que désire les gens. Mais cela va lui attirer les foudres de l’empereur… Cette nouvelle démarre fort l’anthologie avec un récit original et surprenant.

La Méthode Noël de Nicolas Saintier

A l’orphélinat Clauss, le directeur s’appelle Noël Nicolas Clauss, débonaire mais sévère. Il est aidé par sa femme Befana qui s’occupe de l’intendance et par Hans Trapp qui corrige les orphelins pas sages. Marion est si triste, elle veut une belle poupée mais n’a pas d’argent. Le père Clauss lui promet donc le jouet si elle travaille dur. Et au bout de quelque temps, elle finit par l’avoir, ce qui va susciter la jalousie des autres enfants et entretenir une paranoïa. Hugo lui aussi quelque chose. Le directeur décide alors de faire travailler les enfants et de récompenser ceux qui se seront le plus dévouer à leurs tâches quotidiennes…. Cette nouvelle pointe les travers de notre société : surconsommation, travail des enfants, profit, …, elle réécrit le conte de Noël et la méthode Noël n’a vraiment pas que du bon !

Noël en solitaire de Léa Silva

Thomas ne veut pas fêter Noël. C’est devenu une fête célébrant la surconsommation et l’hypocrisie et plus une fête célébrant les notions de partage, d’espoir et de magie. Il sort donc se promener le soir de Noël. Là, il rencontre un vieil homme qui cherche la péniche de sa fille. Tom décide de l’aider à trouver son chemin… et va passer une bien drôle de soirée. Une nouvelle sympathique délivrant un joli message d’espoir. Je partage certaines convictions exposées dans ce texte.

Du Sang sur des mains de givre d’Olivier Boile

Snegourochka a décidé d’en finir avec Ded Moroz, le Père Gel, que tous les enfants russes adorent mais qui la brime, l’humilie et la prive à longueur de temps. La jeune fille est différente, c’est une filles des glaces et elle n’en peut plus et va agir,…. et ça être assez violent. On découvre ici la figure traditionnelle russe du Père Gel et de sa petite fille Snegourochka. Récit plus pessimiste, il n’aurait pas dénoté dans un recueil noir. Il est sombre, cruel et met fin au rêve.

Befana d’Anna Rossi

L’atmosphère de la planète est devenu irrespirable sans tomber malade et se condamner à une espérance de vie courte. Noël vit dans un immeuble équipée où la concierge Befana est encore la seule à sourire, à se faire la cuisine et à ne pas avoir peur de l’extérieur. Elle va ouvrir les yeux de Noël sur la dure réalité de la vie mais également sur l’espoir que la génération de Noël représente pour tous. J’ai beaucoup aimé cette réécriture de la légénde italienne de Befana. La nouvelle est teinte d’espoir, d’optimiste et reflète parfaitement l’Esprit de Noël.

Le Sauveur d’Alain Rozenbaum

Jos et Mia, deux petits vieux, reçoivent en ce soir de Noël leurs amis à diner mais surtout ils attendent impatiemment le moment où le Père Noël leur apportera ce qu’ils ont commandé, un robot chirurgien pour Jos qui ne voit plus bien et devient complètement incontinent et pour Mia une barrette mémoire parce qu’elle oublie tout. Et cette semaine là, elle a justement oublié d’acheter des recharges de carbone pour faire fonctionner le synthétiseur gastronomique et autres appareils technologiques dont ils ne peuvent plus se passer pour vivre. Mais ce soir là, le Père Noël qui voit l’humanité s’éteindre peu à peu, leur fait un cadeau d’un autre genre… Noire, très noire et  cynique à souhait. L’avenir est sombre et il ne reste plus beaucoup d’espoir pour l’humanité avec des personnages pareils !

Miriam, Messie de Dean Whitlock

Une réécriture de la vie de Marie, la mère de Jésus. Miriam a un don particulier. Elle reçoit la visite de l’ange Gabriel qui lui annonce qu’elle va accomplir de grandes choses et qu’elle doit se concentrer sur les signes. Alors qu’elle devient une femme, son père part à la recherche d’un mari pour elle. Un jour, elle reçoit de nouveau la visite de Gabriel qui lui annonce que leur peuple à besoin d’un chef et qu’elle a été choisi. Et pour ce que les gens la suive, il y aura un miracle. Elle aura donc un enfant cet hiver. Quand l’ange s’en va, elle rencontre un homme qu’elle ne laisse pas indifférent…  Une nouvelle qui conte les origines des célébrations chrétiennes de la nativité. Une pointe de fantastique ou de miracle ?

Gloire éternelle de Meddy Ligner

En pleine guerre des tranchées, les allemands célèbrent la nuit de Noël ce qui occasionne une trève. Le capitaine en profite alors pour envoyer Dubois chercher de l’eau. C’est bien sa veine, c’est loin, dangereux dans ces tranchées qui se transforment en pleine nuit en vrai labyrinthe… Mais pour ce soldat qui veut laisser une marqué indélébile dans l’histoire, pas question de désobéir. Il part donc accomplir sa mission mais elle ne se passera pas vraiment comme espérer … enfin pas tout à fait … Une nouvelle sympathique avec une chute assez bien trouvée.

Poupée et vieux journaux de David Baquaise

Mathilde et Marthe se rendent dans la maison de leur enfance abandonnée depuis quelques mois, depuis le décès de leur maman. Elles doivent y accomplir quelque chose et avec un peu de chance, elles seront enfin en paix… Un récit fantastique dans une atmosphère oppressante et fantastique.

Nuit de Noël à l’Octogone de Jean-Marc Ligny

Gabriel, SDF, cherche un refuge à l’abri du froid en ce soir de Noël, le dernier du siècle. Il tente la Maison-Dieu où il sait qu’un soupirail l’amènera vers une cave à l’abri. Mais tout est fermé. Il essaie alors l’Octogone en chantier. Peut-être qu’avec un peu de chance… Une nouvelle fantastique assez courte. Un peu trop pour moi d’ailleurs.

Le don de Damien X. Nortier

Jérémie passe Noël chez son grand-père que tous appelle Père Joseph. Le jeune garçon ne prend pas part aux jeux de ses cousins et décide de chercher la cache des cadeaux de Noël. Il se rend dans le cabinet de travail de Joseph mais il tombe nez à nez avec son grand-père. Jérémie avoue qu’il ne croit plus au Père Noël et qu’il s’attendait à ce que Père Joseph soit en train de préparer les cadeaux. Ce dernier lui demande ce qu’il aimerait pour Noël, la réponse de Jérémie ne le satisfait pas. Il va alors lui raconter une histoire de tradition sur le sens des cadeaux… J’ai bien aimé cette nouvelle qui revient sur les Roi mages et leur chemins vers l’enfant Jésus. Et sur un mystérieux 4ème mage…

A nos espoirs d’Ophélie Bruneau

Nolwenn, commissaire reçoit un appel le soir de Noël, une urgence sur Lyon, elle et ses collègues doivent s’y rendre au plus vite. A Lyon, Lydia n’a pas envie de rentrer chez elle après le lycée pour un tête à tête avec sa mère, carrément pas dans l’ambiance de ce soir de Noël. Il peut des cordes et elle se dirige vers le Vieux Lyon, un quartier qui l’apaise. Elle y percute un jeune de son âge, étrange, qui lui dit être polynésien. Il semble perdu voir recherché. Il lui demande de l’aide, se protéger de la pluie. Lydia se méfie mais elle décide de l’aider quand même… Une nouvelle fantastique qui vire à la SF. Peut-être un peu trop douce.

Un jour par an de Claude Mamier

Julien déprimé décide de tenter la Chance et se voir ce que ça va donner comme dans un récit qu’il vient de terminer. Il décide de se jeter du 9ème étage de son immeuble et de voir ce que va lui réserver le destin. Il est alors arrêté par le Père Noël qui n’est pas celui qu’on croit. Tout comme les lutins qui furètent dehors et qui ne sont pas là pour distribuer les cadeaux de Noël…. Cette nouvelle est très glauque et on se demande ce qui est vrai et ce qu’il ne l’ai pas. Julien est-il fou ?

A Christmas Carol de Pierre Gévart

Dans une station spatial, l’équipage s’apprête à fêter Noël, Goosta est de garde, aidé par Lia (une AI) qui lui annonce qu’ils vont entrer en collision avec un objet. Lia programme donc une manoeuvre d’évitement mais si elle réussit, l’objet lui change également sa trajectoire… Et l’équipage va voir débarquer le Père Noël et ses rennes ! Une nouvelle SF totalement loufoque ^^

Le village de M. Noël d’Élodie Meste

Noëlla a 5 ans et nous raconte sa vie. Elle vit en Suède avec son papa et sa maman. Elle teste des jouets que fabrique son papa. Mais elle ne peut les garder. A Noël, on les lui reprend et pendant ce temps elle dort. Elle ne comprend pas pourquoi papa n’aime pas Noël, qu’il se dispute de plus en plus souvent avec maman… Sa maman est si gentille et prévenante que la petite fille oublie vite certaines petites contrariétés…. Mais un jour le comportement de sa maman change… Une nouvelle angoissante, une idée bien trouvée, une fin… pfiou. Par certains aspects, elle fait même froid dans le dos.

Le Vœu secret des anges de Léo Lamarche

P’tit Luc ne parvient pas à écrire sa lettre au Père Noël… Parce qu’il est des choses qu’on ne peut pas demander comme ça dans une lettre. Lui ne voudrait rien d’autres que des parents qui s’aiment à nouveau, qui arrêtent de se disputer. Mais ça c’est impossible ça se trouve pas dans un catalogue… Alors P’tit Luc pleure. Et ses larmes coulent sur le papier… Une nouvelle qui reflète la magie de Noël.

Le Père Noël de Muriel Essling

Une nouvelle glaçante. D’un côté, un jeune homme Sam plaqué par sa copine le soir du Réveillon. Il est en rage, quoi il l’a trompé c’est vrai mais ça n’avait pas d’importance. On ne rompt pas un soir comme celui-ci. Il tente de la faire revenir en lui envoyant un dernier texto. D’un autre côté, une famille, un trajet en voiture vu par les yeux du plus vieux des deux garçons. Un petit trop lucide et froid pour son âge.

Pour une pincée de poussière d’Orson Scott Card

La nouvelle la plus longue du récit. Enoch est un petit garçon qui doit déménager parce que sa maman est gravement malade. Même s’il comprend, il n’accepte pas de devoir se séparer de ce qui fait sa vie. Surtout ça serait reconnaitre que sa mère va mal et c’est certainement ce qui lui fait le plus peur. Il décide de se perdre dans un grand magasin de jouet. Il tombe sur fille bizarre Mo et la suit. Il passe alors derrière des cartons, dans une pièce étroite et se retrouve dans un autre monde. Où les écureuils ne vous veulent pas du bien et où Mo est un chevalier qui doit délivrer un roi. Enoch va sans doute vivre des aventures comme on n’en vit jamais… s’il survit. Et eut-être trouvera-t-il la fameuse poussière qui pourrait sauver sa mère ? Un récit fantastique, fantasy, un peu à la Narnia, rempli d’espoir, d’amour et de choix.

Noëls d’hier et de demain est vraiment une anthologie agréable à lire, qui émerveille et fait frisonner. Les textes apportent tous quelque chose, sont à la fois différent (style, thème) et complémentaire. Le recueil est vraiment bien équilibré. J’ai passé un agréable moment de lecture.

Notre-Dame des loups d’Adrien Tomas

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4ème couverture

1868, aux confins de l’Amérique, les Veneurs, une petite troupe d’hommes et de femmes sans foi ni loi, aux munitions forgées d’argent, l’âme froide comme l’acier, parcourent les immensités de l’Ouest sauvage.

Ils s’enfoncent, la peur au ventre mais déterminés, dans les gigantesques forêts que seuls les Indiens et les pionniers arpentent. Ils connaissent leur mission : elle pue le sang et la mort. Elle a le son des chairs qui se déchirent et des os qui rompent, des incantations vaudou, des balles qui sifflent et des molosses qui aboient. Au loin, les premiers hurlements se font entendre. La chasse commence… Une chasse qui doit réussir quel qu’en soit le prix. Une chasse pour abattre leur plus terrible ennemie : Notre-Dame des Loups…

Mon avis

Une très bonne lecture ^^

J’avais promis à Adrien que je lirai un de ses romans pour les Halliennales en octobre et enfin, je tiens ma promesse, j’ai pris le plus fin pour être sure de le terminer et je suis bien contente d’avoir redécouvert l’écriture de cet auteur très sympathique.

En 1868, en Amérique, les Veneurs recherchent la Dame qui a donné naissance aux Rejs, les loup-garous qui attaquent les villages et les voyageurs la nuit. La troupe est composée d’hommes et de femmes venus d’horizons différents. Des tireurs comme Arlington ou Winters, un maitre de chasse : Jack, un artilleur Jonas Jorgensen, une dresseuse et ses chiens : Evangeline et le fondateur de la troupe des Veneurs : Würm, qui vient de l’ancien monde. Chacun a ses bizarreries et ils se supportent comme ils peuvent.

Ils traquent dans les étendues glacées, à plusieurs heures voire de jours de cheval des villages, les groupes de garous de la région. Leur but ultime étant de mettre la main sur celle qui les créa tous, la louve surnommée Notre-Dame des loups.

Chaque chapitre présente le point de vue d’un membre de la Venerie, sa façon de voir leur mission, ses liens plus ou moins tendus avec les autres membres, … Le premier « à s’exprimer » est Aidan un Irlandais, qui a pris sa place dans la Venerie comme tireur. Le lecteur apprend comment il est arrivé dans ce groupe et en quoi consiste la traque. C’est lui qui en premier indique comment se compose la Venerie afin que le lecteur comprenne bien comment fonctionne le groupe. Chacun a son rôle et se doit de respecter et suivre le maître de chasse qui décide de tout.  Et il faut savoir que s’il arrive que la composition du groupe change, jamais personne ne quitte la Venerie de son plein gré…

Au fur et à mesure du récit et des changement de narration, le lecteur en apprend plus sur la Venerie, la façon dont elle a été créée, qui commande; sur les particularités des membres du groupe et sur la Dame. On comprend rapidement que quelque chose ne va pas au sein du groupe, la traque se poursuit mais la Venerie commence à perdre des membres de façon étrange. Que se passe-t-il ?

Les changements de personnage, de façon de parler, de voir les choses, leur psychologies sont bien maitrisés par l’auteur. C’est vraiment intéressant de voir comment sont réalisés les changements de narration. L’intrigue est parfaitement menée, il y a des rebondissement et la surprise dans l’intrigue est au programme de cette lecture. Le style est direct et concis.  L’ambiance western me faisait un peu peur mais finalement la façon de traiter l’histoire est originale et la lecture est agréable. L’atmosphère devient oppressante au fil du récit, le lecteur découvre des personnalités complexes et sombres. On se demande ce qu’il se passe et pourquoi les choses arrivent ainsi. Comme le récit est court et le rythme rapide, le lecteur n’a pas le temps de faire trop de conjectures, d’échafauder trop de théories et la surprise est au rendez-vous, aussi bien à la fin des chapitres, qu’à la fin du roman.

C’est court oui mais vraiment très chouette. L’histoire est originale, notre poste d’observateur au sein de la Venerie est un gros plus. Arriveront-ils à trouver la Dame ou seront-ils décimés avant d’avoir la chance de l’approcher ? J’ai beaucoup aimé les personnages de Würm l’allemand étrange derrière ses lunettes fumées qui ne le quittent jamais, Evangeline l’ancienne esclave adepte du vaudou et Waukahee une indienne qui cherche la même chose que les Veneurs. Chaque personnage apporte un point de vue  et on en apprend bien plus sur le groupe de cette façon tout en conservant des parts de mystère. Le lecteur découvre leur passé, leurs impressions, … et on n’a pas l’impression de lire un roman si court que cela finalement. Une belle découverte. Le livre est sorti en poche depuis agrémenté d’une nouvelle inédite, que j’avoue j’aurais bien lu pour prolonger le plaisir de la lecture ^^

Les Rois du Monde – T1 : Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski

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Folio SF, 460 pages, 8€

4ème de couverture

«Je m’appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, roi des Turons. Pendant la guerre des Sangliers, le haut roi, mon oncle Ambigat, a tué mon père. Ma mère, mon frère et moi avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu’il n’est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés. Le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s’est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : il nous a envoyés, mon frère et moi, guerroyer contre les Ambrones. Dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril, et je suis tombé dans un fourré de lances. Mais l’impensable s’est produit : je ne suis pas mort.»

Résumé

Bellovèse s’adresse à un riche marchand et lui demande de raconter sa vie partout où il ira. Alors pour que l’aventurier, le voyageur puisse le faire, Bellovèse lui raconte tout et commence par son séjour vers l’île aux Vieilles. Bellovèse voyage avec Sumarios un héros et Albios le Champion. Il doit se rendre sur l’île interdite, pour peut-être comprendre pourquoi lors d’un combat, il a été mortellement blessé mais n’est pas mort…

Mon avis

Une excellente lecture.

J’aurai pris mon temps pour le lire, mais c’est une magnifique découverte. Pas facile d’en parler d’ailleurs, c’est dense, précis et épique. Pas simple d’en faire un résumé ! Je vais faire de mon mieux 🙂

Centenaire, Bellovèse, héros celte, raconte donc à un riche marchand sa vie. Le récit m’a tellement emporté que je ne me souvenais plus qu’il lui parlait à ce marchand, j’avais tellement l’impression qu’il racontait sa vie rien qu’à moi ! Comme un chuchotement parfois, comme un cri à d’autres moments. J’ai parcouru avec lui les moments marquants de sa jeunesse. Il m’a raconté pourquoi il a dû se rendre sur l’île des vieilles où aucun homme n’a le droit d’accoster. Il m’a présenté  les circonstances de sa blessure, son destin de guerrier, de héros en devenir et ce qui le lie au Haut Roi, à Sumarios, aux autres personnages de l’histoire. Il m’a conté sa jeunesse, avec son frère Ségovèse, dans les bois interdits avec le doux dingue Suobnos, qui semble ne plus avoir la lumière à tous les étages et pourtant…

J’ai adoré ce récit où la frontière entre la réalité et l’Autre-Monde est si mince qu’elle peut parfois être traversée. Quand le récit dévie lentement et soudainement vers le Merveilleux. Certaines des anecdotes racontées par Bellovèse basculent le lecteur dans un autre monde, comme si cela était simple, naturel, parfaitement normal pour le guerrier celte.

Même pas mort c’est aussi l’apprentissage d’un jeune homme dont le père était roi. Qui a tout d’abord été comme banni de la cour et de la vie royale,  par son oncle le Haut-Roi. Qui a grandi dans l’ombre d’une mère protectrice ancienne reine celte. Qui a fait d’une drôle de façon son apprentissage martial. Qui a couru vers le danger avec la fougue de la jeunesse. Même enfant, le monde de Bellovèse n’était déjà pas assez vaste. Puis, jeune adulte mais pas encore adulte, le Haut-Roi semble se souvenir de lui et de son frère Ségovèse, il les envoie faire la guerre. C’est un drôle de voyage initiatique que va suivre Bellovèse durant toute sa jeunesse, comme en équilibre entre deux monde. Enfin, le jeune garçon va devenir un homme mais à travers une épreuve bien singulière. Comment ne pas être emportée par ce récit, par les événements, par les rencontres que va faire Bellovèse, les êtres peuplant la forêt, des guerriers terrifiants de son enfance, les combats, l’Autre-Monde,…

Il n’est pas facile de s’attacher complètement à un guerrier celte mais son destin est si singulier que j’ai réussi à m’attacher à lui, à ce qui lui arrive. J’ai bien apprécié aussi certains personnages secondaires, notamment Suobnos, un peu devin, un peu vagabond. On a bien du mal à le cerner mais quelques révélations sur sa vie nous aiguillent et nous intrigue. J’ai apprécié Sumarios aussi et pourtant parfois sa « bourritude » m’a agacé, mais dans l’ensemble c’est un personnage de son époque.

L’écriture est parfaite. Pas de lyrisme mais pas banale ou trop simple. Toutefois, comme Janua Vera, l’écriture est exigeante. C’est vraiment très travaillé. J’ai trouvé le style tantôt percutant, tantôt poétique, à la fois dynamique dans la construction du récit et calme, lent parce que Jean-Philippe Jaworski pose les bases avec soin. J’ai ressenti parfois physiquement les effets du récit. Doute, mystère, sensation de froid,… J’ai tremblé dans la forêt avec Ségillos, Bellovèse et Suobnos. J’ai été impressionnée par les guerriers celtes, massifs ou agiles, aux tatouages bleus. Qui rapportent de bien sinistres trophées des champs de batailles. Oui, j’ai vraiment été emporté loin dans le temps, dans les lieux, dans une autre époque.

Le récit est dense et riche. Précis. On apprend ou redécouvre beaucoup de choses sur la culture celte sans s’en rendre compte. Sur l’art martial, les joutes verbales, les duels, les armes, les traditions. Mais aussi sur la hiérarchie, les Druides au dessus du Haut-Roi, le Haut-Roi au-dessus des rois. Les guerriers, les héros, les Barbes et leur statut particulier. Ou encore sur les manœuvres stratégiques, politiques, … mises en place pour le pouvoir, la renommée ou encore par respect ou crainte des esprits, des dieux… Sur la place de la femme, importante dans la société celte, ou encore sur celle des druides, conseillers des rois, influençant leurs décisions. La vie sociale, guerrière, politique des celtes ; les journées-type des hommes en marche vers la bataille, tout cela est magnifiquement conté par Jean-Philippe Jaworski. Exercice d’autant plus dur que la tradition celte est orale et qu’il est bien difficile de savoir ce qu’il se passait vraiment chez ces peuples celtes qui peuvent nous sembler barbares. Toutefois, pas un seul instant, je n’ai eu envie de mettre en doute les choix fait par l’auteur, tout en sachant que rien ne peut être avéré à 100%.  J’avais vraiment l’impression d’y être. Le pari de Jean-Philippe Jaworski est réussi. On sent sans que cela soit faire avec lourdeur, les recherches historiques qui ont été faite, et qui ont très certainement servi de base à ce récit imaginaire.

Je regrette une chose, ne pas avoir une culture assez étendue sur les royaumes celtes. J’ai eu du mal parfois à m’imaginer à quel endroit il était. Les liens entre les peuples aussi, pas toujours évidents. Les relations entre les tribus celtes sont parfois complexes mais je suis toujours parvenue à ne pas m’emmêler les pinceaux. Le lecteur pourra au choix se laisser porter de lieu en lieu ou être assez curieux pour retrouver les racines des mots utilisés, retrouver les villes et les régions de France où se déroulent les différentes actions. Malgré mes quelques lacunes, j’ai adoré me plonger dans le monde celte et suivre Bellovèse. C’est vraiment un personnage intéressant et intriguant. Il semble plus sensible que d’autres au Merveilleux, il apprend vite, il est intrépide et téméraire. Il a un lien particulier avec la nature et le mystère. J’ai hâte de l’entendre me raconter la suite de son histoire. Même pas mort est un roman de fantasy comme je les aime, avec de vrais personnages creusés, avec un côté historique cohérent et intéressant, avec un basculement flou dans le Merveilleux. Un premier tome qui donne sérieusement envie de continuer l’aventure. Vivement la sortie de Chasse Royale en poche (et encore plus si la couverture est toujours signée d’Aurélien Police ❤ ).

La dernière lame d’Estelle Faye

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Le pré aux clercs, 451 pages, 16€

4ème de couverture

Un monde qui ressemble à notre Renaissance, menacé par la montée des océans grouillant de créatures maléfiques, où règnent la violence, la famine et la misère. L’Église des Cendres prospère sur tout ce désespoir, menée par la mystérieuse Marie aux yeux verts. Dans une des dernières villes émergées, Joad tente d’apaiser les souffrances et se prépare à affronter l’Armée des Cendres. Joad et Marie vont s’engager dans une course dont l’enjeu n’est rien de moins que le sort du monde.

Résumé

Sévrina et ses amis ont fait la fête plusieurs jours et nuits d’affilé. A l’aube du 5ème jour, la jeune fille décide de rentrer enfin chez elle, où elle vit avec son père, un des derniers docteurs de Scande. Il cherche un moyen de sauver sa ville mais pas que. La Terre entière est menacée par la Crue qui est en train de tout recouvrir. Pendant ce temps, l’Eglise des Cendres et ses prêtres prennent de plus en plus d’importance et de pouvoir. Ils cherchent à arrêter tous ceux qui se veulent donner de l’espoir aux autres, tenter de sauver le monde. Quand le père de Séverina est assassiné sous ses yeux, la jeune fille s’échappe par les souterrains inondés. Elle en sortira plus que mal en point. Son destin est en train de changer, que va-t-elle devenir ?

Mon avis

Une très bonne lecture même si j’aurai apprécié un peu plus de développement sur certains points.

Malgré ce fait, je n’ai pas été frustrée dans la lecture pour autant, ça aurait juste permit de prolonger le plaisir de la lecture ^^

Le lecteur découvre un monde différent du notre mais qui par certains aspects peut être similaire. Les eaux sont progressivement en train de recouvrir toutes les surfaces, le sel attaque le métal mais surtout des créatures marines envahissent les cours, les jardins, les demeures, … coquillages et crustacés. Mais pas si sympathiques sur les ballades au bord de l’eau l’été. Des créatures venimeuses, acides, coriaces. Auxquelles il ne vaut mieux pas se frotter. Pendant ce temps, la religion « majoritaire » celle des Cendres étant son aura, mais on se demande si les prêtes désirent vraiment sauver les hommes et leurs âmes. Dans ce contexte, il y a ceux qui suivent, ceux qui survivent et ceux qui tentent d’améliorer le quotidien des leurs. Comme Joad de Vorastburg. Un homme avec deux prothèses mécaniques (une jambe, un bras) qui s’occupent d’un hôpital. Un homme qui ignore tout de son propre passé. Car dans le monde créé par Estelle Faye, certains ont le pouvoirs de vous ôter tous souvenirs. Ce qui nous donne des personnages mystérieux, qui se cherchent, que l’on découvre à mesure qu’ils se découvrent.

Marie est de ceux-là. Elle aussi n’a plus de mémoire. Recueillie par des Cendreux, elle sera d’abord un souffre douleur, mais habile et têtue, elle acquiert une vraie force au combat. De là, à prendre la tête d’une troupe et de faire mieux que le valeureux et agaçant Laurent de Wörst, il n’y a qu’un pas. Qui sera franchi. Le destin va faire se croiser Marie des Cendres et Joad. Pour quelle raison ? Est-ce que tout est écrit d’avance ? Le monde court-il inexorablement à sa perte ? Peut-il encore être sauvé ? Bien entendu, le lecteur saura ce qu’il advient de la belle et insouciante Séverina.

Plusieurs contrées traversées ressemblent à l’Europe ou à l’Asie. C’était très intéressant à découvrir et le lecteur va croiser des personnages intrigants, haut en couleur, courageux ou avide de pouvoir. Le récit s’émaille de nombreux rebondissements et ceux dès le début. Je suis personnellement allée de surprise en surprise, je ne m’attendais pas à la tournure des événements.Les personnages n’ont pas évolués de la façon dont je l’imaginais. Toutes les cartes, tous les fils de l’histoire ne sont pas distribuées, tissés d’entrée de jeu. Cela change de mes lectures précédentes et c’est vraiment très sympa.

Et puis, les Cendres font froids dans le dos, comment ne pas faire la comparaison avec notre monde si réel. On peut donc choisir une double lecture. Fantasy ou fantasy/réflexion. J’apprécie beaucoup. Et ça reste une lecture détente mais avec un fond, quelque chose de plus profond si on a envie de le voir. Tous les personnages secondaires apportent quelque chose à l’histoire. Ils permettent soit d’éclairer le lecteur sur le monde, soit de comprendre un peu mieux les réactions des personnages principaux. D’ailleurs, les personnages principaux sont-ils réellement les personnages principaux ?

L’histoire est sympa, on ne sait pas où elle va aboutir, où l’auteur nous emmène. Personnellement, j’aurai aimé un peu plus de choses sur Jester  Une jeune femme, belle et vive, qui va croiser Joad alors en exil et qui aura son rôle à tenir. Personnage féminin importante mais qui n’a peut être pas été suffisant détaillée (son passé, ses impressions). Même si je reconnais avoir apprécié qu’elle n’apparaissent pas immédiatement. En tout cas, l’univers , le monde dans lequel évolue les hommes est fascinant, l’ambiance créée est réussie, noirceur, mêlée d’ombre, d’humidité, de salissures. Comme le reflet du monde que nous détruisons peu à peu par nos actes ou nos idées. On ressent presque la moiteur ambiante, la touffeur à la fin, la sensation oppression. C’est très réussi.

Les personnages sont complexes, Marie notamment, perturbants aussi. Dans l’ensemble, les personnages sont attachants et on a vraiment envie de découvrir ce qu’ils vont devenir.  Le style est fluide, l’écriture rigoureuse, beaucoup de vocabulaire précis, quelques inventions bienvenues, un univers bien décrit. Peut être qu’une géographie plus développée, une carte, aurait apporté un plus. Et j’ai juste eu l’impression parfois que les ellipses de temps, certains passages assez courts pouvaient perturber le lecteur.

Dans tous les cas, La dernière lame fut une belle découverte, un bon moment de lecture. Qui peut dérouter un peu mais qui se démarque. Sure que je relirai un ouvrage d’Estelle Faye !

La première nuit de Marc Levy

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Pocket, 489 pages, 7,70 €

4ème de couverture

L’amour est l’ultime aventure, mais l’aventure n’est pas sans danger…
Il est une légende qui raconte que l’enfant dans le ventre de sa mère connaît tout du mystère de la Création, de l’origine du monde jusqu’à la fin des temps. À sa naissance, un messager passe au-dessus de son berceau et pose un doigt sur ses lèvres pour que jamais il ne dévoile le secret qui lui fut confié, le secret de la vie. Ce doigt posé qui efface à jamais la mémoire de l’enfant laisse une marque. Cette marque, nous l’avons tous au-dessus de la lèvre supérieure, sauf moi.
Le jour où je suis né, le messager a oublié de me rendre visite, et je me souviens de tout…
Des hauts plateaux éthiopiens aux étendues glacées du nord de l’Oural, Marc Levy conclut avec ce nouveau roman la fantastique épopée commencée avec « Le premier jour ».

Résumé

Après les événements qui se sont déroulés en Chine, Adrian reçoit les photographies qu’il avait pris là bas avec Keira. Sur l’un d’entre elles, il aperçoit quelque chose qui va le faire réagir. Sous l’impulsion de son nouvel ami Walter, Adrian reprend l’avion direction la Chine. De nouvelles aventures commencent …

Mon avis

Mon avis sera assez court, parce que j’ai pas beaucoup de chose à dire mais aussi spolier le moins possible donc ne pas trop en dire sur l’action.

Autant j’avais vraiment aimé Le premier jour, autant La première nuit est une déception. Alors oui, il y a des choses sympas que j’ai aimé retrouver du premier mais dans l’ensemble, cette suite n’est pas à la hauteur de ce que j’attendais.

Déjà, avec les dernières pages du premier tome, je commençais à m’inquiéter et là j’ai quand même eu l’impression de me faire « arnaquer ». La fin surprenante et émouvante du tome 1 était en fait qu’un leurre. Comme je trouve cela dommage ! On tenait là, l’occasion de faire quelque chose de différent, de surprendre vraiment le lecteur, d’avoir une tragédie, des événements surmontés, un renouveau dans l’intrigue. Et bien non, rien de tout cela. Pas de prise de risque, pas de contrepied. Finalement, on reprend presque les mêmes choses que dans le premier et on recommence. Vraiment, pour moi c’est dommage. Une fois, cette première déception passée, il est vrai que c’est agréable de continuer à dénouer les fils de l’intrigue avec les personnages et de les retrouver.

Pour le début de ce second tome, Marc Levy s’amuse à perdre son lecteur (pour se faire pardonner ?) et c’est vrai que c’est pas mal fait. Mais pour le coup, ensuite ça donne des répétitions et des longueurs qui auraient pu être évitées. On ne peut pas tout avoir ^^ J’ai retrouver avec plaisir Adrian et Walter, leurs échanges drôles ou émouvants. Cependant, les événements qui vont se dérouler en vont pas nous permettre de voir aussi souvent Walter que dans le premier. Le lecteur est de nouveau embarqué sur les routes avec Keira et Adrian. On continue à voyager dans ce second tome, moins de lieux mais on y reste peut-être plus longtemps.

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Mann Pupu Nyor, Siberie

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Ile de Yell,Ecosse

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Amsterdam

St_Mawes_Castle_CornwallSt Mawes, Angleterre

Au fil des pages, les révélations apparaissent, les caractéristiques du bijou de Keira sont révélées et ce qu’il est aussi. Et on comprend alors pourquoi l’Organisation est aussi présente autour des personnages, pourquoi elle tente de les ralentir, de les arrêter. L’intrigue reste intéressante, on sent toujours des recherches sous-jacentes mais elle est moins emballante que dans la première partie. Pour tout dire, je me demande quand même pourquoi deux livres ? Est-ce qu’un livre de 600 pages n’aurait pas suffit finalement. Parce que cette fin … Je me suis dit « tout ça, pour ça ». C’est ma second déception, cette fin n’est pas aboutie. C’est peut être ce que je pourrais reprocher aux romans de cet auteur, même si je les apprécie, je trouve en général que les fins ne sont pas à la hauteur du reste, trop faciles, trop belles. Là, c’est encore pire, même si je comprend le choix des personnages… c’est pas terrible de laisser comme ça le lecteur sur sa fin. Pourquoi ne pas aller au bout et imaginer ce qui serait arrivé ? Enfin, ce n’est que mon avis. Et que dire de l’Organisation… La fin trouvera ses fans, je pense, mais moi je n’en fais pas partie. Cependant, cette fin reste ouverte. A moi de faire travailler mon imagination.

En ce qui concerne les personnages, autant dans le premier, j’ai réussi à faire avec Keira, autant dans le second, ça a été plus difficile, pour moi, c’est une tête à claque ^^ Et Adrian qui la suit… Okay leur relation est belle mais bon, il abandonne tout, bof bof. Et comme on voit moins les personnages secondaires que j’aime bien comme Walter, la mère et la tante d’Adrian, c’était un peu long. Cependant Adrian et Keira rencontrent des personnages atypiques, ça aide à tenir. Et on en revient toujours au voyage, aux expéditions.

Comme pour le premier tome, le style est simple, c’est facile à lire, il y a de l’action et les pages se tournent toutes seules. J’avais hâte de voir comment ça allait se terminer. Il fut plutôt vite lu malgré mes déceptions.

Voilà, une histoire qui avait bien commencée mais je reste sur ma faim, et donc du diptyque je ressors mitigée.

Le premier jour de Marc Levy

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Pocket, 496 pages, 7,70€

4ème de couverture

Un étrange objet trouvé dans un volcan éteint va révolutionner tout ce qu’on croit savoir de la naissance du monde. Il est astrophysicien, elle est archéologue. Ensemble, ils vont vivre une aventure qui va changer le cours de leur vie et de la nôtre.

Résumé

Adrian, d’origine grecque, londonien, est un astrophysicien dont les recherches l’ont emmené au Chili, à plus de  5 000 m d’altitude. Adrian cherche où commence l’aube, la première étoile. Mais, l’organisme d’Adrian ne va pas supporter le séjour dans les hauteurs. A son grand désespoir, il est rapatrié à Londres. De retour, il est contacté par Walter le gestionnaire de l’Académie des Sciences qui lui fait une drôle de proposition : participer à un concours pour gagner 2 millions de livres qui permettront de rénover le toit de l’université. Et s’ils gagnent, la faculté appuiera Adrian pour qu’il retourne au Chili. Adrian participera-t-il au concours ?
Keira est une jeune archéologue qui procède à des fouilles dans la Vallée de l’Omo en Ethiopie. Elle recherche le premier homme, celui qui serait le chainon manquant. Elle est persuadée être au bon endroit. Dans le camp qu’elle occupe, Keira a pris en charge Harry, un jeune éthiopien qui a perdu ses parents. Elle lui a appris à parler, lire,… Mais une tempête rarissime dans la région balaye les 3 années de travail de Keira. Elle voit alors tous ses espoirs de découverte s’évanouir. Elle doit rentrer en France mais ne peut emener avec elle Harry. La seule chose qu’elle emportera d’Éthiopie est un médaillon qu’Harry lui avait offert… Comment va-t-elle réussir à poursuivre ses recherches ?

Mon avis

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu un Marc Levy. Le premier jour m’a beaucoup plu, malgré ses défauts. Comme nombre des romans de cet auteur, je les lis pour me vider la tête et c’est encore réussi avec ce livre ! Bien sur, certains pans de l’intrigue sont cousus de fils blancs et les autres sont un vaste scénario rocambolesque, mais peu importe, j’ai voyagé et j’ai aimé suivre Adrian et Keira.

Adrian est un astrophysicien anglais surprend, à la fois consciencieux et désinvolte. Il a plusieurs côtés touchants et au début de l’histoire, il accompli enfin son rêve travaillé sur le plateau d’Atacama au Chili où se trouve un des meilleurs télescope du monde. Mais la chance abandonne notre astrophysicien qui ne supporte pas les 5 000 m d’altitude. Cet aventurier retourne à sa morne vie londonienne. Mais tout espoir n’est peut-être pas perdu s’il participe au concours que lui propose Walter, le gestionnaire de l’Académie.  Les deux hommes sont complètement différents. Adrian qui a ses racines en Grèce est passionné, aventurier, un peu mystérieux. Et puis c’est quand même le seul grec qui a le mal de mer ! Walter est l’anglais typique, froid, pincé, et qui se déride avec quelques verres de Whisky ! J’ai adoré leur complicité naissante, leurs échanges. Il y a beaucoup d’humour dans ce livre de Marc Levy ! Ce sont les personnages que j’ai préféré dans l’histoire.

Keira est un peu plus agaçante. Elle cache ses sentiments, elle est ambitieuse et parfois tête à claque. Mais au fil du récit, elle change un peu et je l’ai plus facilement apprécié. Keira est très affecté par la perte de ses recherches et se retrouve chez sa sœur Jeanne à Paris. Sa sœur travaille au Quai Branly et Keira l’y rejoint régulièrement. Là-bas, un vieux professeur Ivory remarque le collier que Keira a reçu d’Harry. Ce collier va beaucoup l’intriguer et Ivory va proposer à Keira de faire des tests sur ce bijou afin d’en savoir plus sur sa provenance. Intriguée elle pense que le vieil homme cherche à s’occuper et accepte sa proposition. C’est le début d’un engrenage pour l’archéologue qui ne s’en doute pas encore. Car le bijou n’est pas commun, ni une pierre, ni métal, un vrai mystère l’entoure.

Un engrenage parce que les recherches d’Ivory ne vont pas passer inaperçues et un étrange organisation mondiale va se mettre en alerte. C’est le début de l’aventure pour Keira et vous vous en doutez pour Adrian parce que c’est deux là vont être liés. Le premier jour est un vrai roman d’aventures, bien sur certaines situations sont un peu tirées par les cheveux mais on retrouve cela aussi dans les romans US ou canadiens alors franchement pas de quoi crier au scandale. Mais surtout, ce roman m’a donné envie de voyager. Vraiment, on est tout le temps en mouvement, entre avions, bateau, 4×4 …. ça n’arrête pas une minute !

Voyez plutôt :

gibe3_vallee_omoVallée de l’Omo, Ethiopie

41895Plateau d’Atacama, Chili

Dingbian-Great_Wall-ShaanxiProvince de Shaanxi, Chine

hydraHydra, Grèce

Alors ? N’est-ce pas, ça donne envie ! Bref, je retiens surtout ça, une course, des recherches, des pauses, des découvertes dans des parties du monde que Marc Levy nous donne envie de découvrir. L’histoire est prenante et le roman se lit assez vite. Il  y a de l’action, ça ralenti un peu parfois histoire que les héros soufflent, puis les recherches repartent de plus belles avec toujours l’Organisation en filigrane. Qu’est-elle ? En a-t-elle après Keira et Adrian ? Progressivement on commence à entrevoir ce qu’est le bijou de Keira, ce qu’il peut impliquer. J’ai trouvé la trame très bien faite. Ce roman est peut-être, pour moi, un des mieux documentés et construits de l’auteur. Le style est simple mais on retrouve de l’humour qui est un bon plus dans l’histoire. Bien sur tout ne sera pas rose pour les deux personnages, quand même, il faut du stress, des péripéties. La relation du couple est sympathique, pour une fois, ni mièvre, ni trop convenue, j’ai réussi à survivre à l’aspect romance ! Hourra !

Les personnages secondaires sont géniaux, c’est vraiment sympa ! Walter bien sur, la mère et la tante d’Adrian, ces deux bonnes femmes c’est quelque chose ! L’organisation aussi : qui est lié à qui ? Qui domine? Quel pays a réellement le dessus sur les autres ? Sont-ils unis, ennemis ? Le personnage d’Ivory m’a quelque peu agacé, le lecteur est en droit d’en savoir plus à un moment mais ce n’est pas le cas, dommage.

La fin m’a surprise, je ne m’attendais pas à ça et j’ai été agréablement surprise. J’ai même versouillé ma larmichette, gorge serrée et tout ! Dire si je l’avais pas vu v’nir. Mais les toutes dernières pages m’ont intriguées et si ce n’était pas ce que j’avais imaginé ? La fin donne bien entendu envie d’enchaîner avec le second tome de ce diptyque : La première nuit. Ce que j’ai fait et donc on se retrouve bientôt pour mon avis (en essayant de pas trop spoiler :p ).

 

Le Long des Sentiers Obscurs d’Alexis Lorens

1134886_3074663Édition Nuit d’Avril, non réédité, 16,90€, 249 pages

4ème de couverture

Au XVIIIe siècle, dans l’Océan Indien, des marins hollandais croisent sur leur route un vaisseau fantôme, dont l’équipage a été crucifié sur les haubans. De nos jours, alors qu’il inspecte des installations pétrolières dans le désert du Néguev, Brian, un technicien irlandais, est victime d’une explosion. Il se réveille dans les profondeurs d’une grotte où, malgré ses blessures, il déniche, entre deux squelettes, le journal que tenait le médecin du navire batave…

À sa sortie de l’hôpital, il rencontre Leah, la sœur de son ami David : elle vient de faire traduire le manuscrit et lui en révèle toute l’importance. Dès lors, les trois jeunes gens partent dans un long périple qui les conduira à Amsterdam puis en Egypte, sur les traces d’une secte disparue, afin de retrouver de mystérieux médaillons censés ouvrir une porte sacrée. Celle-ci mène-t-elle à l’Enfer ou au Paradis ?

Résumé

Océan Indien septembre 1776, Philip DeVreck est un jeune médecin hollandais en route vers les Indes Britanniques. A bord du navire, l’équipage essuie une tempête impressionnante, quand tout se calme enfin, ils observent une navire non loin du leur, qui semble abandonné.  Ce qu’ils vont y découvrir, changera l’avenir de Philip.
En 2005, Bryan technicien irlandais inspectant des installations pétrolières, va être victime d’un accident, il va découvrir des documents qui vont l’entrainer dans une quête dangereuse vers la Vérité.

Mon avis

Une lecture sympathique

Il y a du très bon et du moins bon dans ce roman d’Alexis Lorens, qui a créé depuis une de mes maisons d’édition préférée : Les Editions du Riez. Le long des sentiers obscurs se découpe en 3 « actes ».

La première partie du roman se déroule en 1776 à bord du Marian, navire hollandais. Toute cette partie, est géniale, on sent vraiment qu’Alexis Lorens s’y connait en navigation. Le vocabulaire est précis, on se croirait vraiment à bord du bateau et en pleine tempête. La découverte du vaisseau à l’abandon est aussi très bien décrite et j’ai beaucoup apprécié cette entrée en matière.

Dans la seconde partie, on suit Bryan qui est envoyé en mission dans le désert du Néguev, il est victime d’une explosion et se retrouve bloqué dans une grotte. L’existence de cette grotte lui a surement sauvé la vie mais il faut encore pouvoir sortir de là. Blessé, il tombe alors sur des squelettes et sur un ouvrage écrit dans une langue qu’il ne sait pas lire. Retrouvé miraculeusement, il va donner ce livre à la sœur de son meilleur ami sur place, Leah qui fait des études d’histoire contemporaine et géopolitique, afin qu’elle trouve les bonnes personnes à la faculté pour le faire traduire.
Cette seconde partie me laisse avec un sentiment mitigé. L’intrigue qui se met en place est plus qu’intéressante, un mystère religieux, une énigme spirituelle, un jeu de piste, toutes les caractéristiques d’un roman ésotérique. Et moi qui adore ça, je suis à la fois contente de la tournure que prend l’histoire et un peu déçue parce qu’elle n’est pas suffisamment détaillée. De plus, j’ai trouvé que les événements s’enchainaient trop vite, que les réactions des personnages ne collaient pas toujours avec ce qui  leur arrive et que certains dialogues sonnaient faux. Notamment, ceux avec la police. Autant quand la personne qui va aider Leah et Bryan parle, on est scotché à ses lèvres et on a envie de savoir, de comprendre les écrits retrouvés par Bryan et de s’accrocher à ses explications, autant ça contraste trop avec le manque de réalisme des scènes avec la police (surtout que ça se passe en Irsaël dans un contexte très tendu). Concernant les personnages, j’ai pas vraiment réussi à m’y attacher parce qu’on ne connait pas grand chose d’eux au final. Et je suis mitigée quand à Leah. A la fois, elle m’a plu et déplu. Ce sont surtout ses réactions à elle et sa manière de s’exprimer (même quand elle se parle à elle-même) qui ne sonnaient pas bien. Mais elle a d’autres côtés intéressants.
Parfois, il y a trop de précisions, notamment les noms, sur des personnages secondaires, voire très secondaires, alors que les personnages principaux, ne m’ont pas semblé assez creusés psychologiquement.

Dans la 3ème partie, on découvre la clé du mystère -que je ne vous donnerais pas vous vous doutez bien- qui donne au récit une touche différente, plus fantastique, plus spirituelle. Je ne sais pas si ça m’a vraiment plu, mais en tout cas, elle a le mérite d’être originale, différente des fins qu’on lit dans les romans ésotériques et ça c’est vraiment très bien.

Le Long des sentiers obscurs est une bonne lecture mais parfois pas assez développée, pas assez aboutie. Peut être d’Alexis Lorens a voulu mettre tous les thèmes qui lui tenaient à coeur dans un même ouvrage et que ça ne donne pas une cohérence parfaite à l’ensemble. Par contre, plein d’aspect de l’histoire sont très appréciables. Le coté qui m’a moins plu, ce sont les sentiments, les réactions, la psychologie des personnages. Toutefois, il y a de belles prises de risque de la part de l’auteur, j’aime beaucoup.

Le style est bon, la plume est belle, le vocabulaire est adapté aux différents lieux, époques et quêtes. On ressent les voyages fait pas l’auteur, les paysages, les lieux, les recherches aussi, c’est un bel atout. Je garderai le souvenir d’une lecture sympathique, un sentiment positif même si j’aurai aimé plus de détails, plus de cohérences dans les réactions des personnages.

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