L’anneau de Moebius de Franck Thilliez

moebiusPocket, 608 pages, 8€20

4ème de couverture

Pour sa première enquête, Victor Marchal aborde son métier de flic par sa face la plus noire : une actrice du porno torturée, une plongée dans le monde des déviants sexuels et des monstres de la nature.
Depuis toujours, Stéphane Kismet est hanté par des images prémonitoires, mais cette fois elles obéissent à une terrifiante logique. Dans ses rêves, Stéphane possède une arme, il est recherché par la police, une petite fille est morte…
Les trajectoires de Victor et Stéphane vont se rejoindre.
L’un n’a encore rien vu, l’autre ignore qu’il sait déjà tout…

Mon avis

Vic est un jeune flic qui vient de prendre sa première affectation à la criminelle. Il vient de s’installer avec sa femme enceinte en banlieue à Boulogne-Billancourt. Sa carrière démarre sur les chapeaux de roue, cela ne fait pas quelques semaines qu’il est là, qu’il est appelé par son supérieur sur une scène de crime, la victime, une ancienne star du porno, a été torturée et la mise en scène est particulièrement macabre. Vic arrive en retard, se fritte avec son commandant, laisse son collègue Wang lui exposer la situation. Il tente bien de poser des questions mais elles semblent stupides aux oreilles de son partenaire. Le moins qu’on puisse dire c’est que Vic n’est pas vraiment à l’aise, il a du mal à se faire une place dans son équipe. Moqué et raillé par ses collègues, il a hérité du doux surnom de V8, lui jeune homme qui a fini dans les premiers n’arrive pas à leur faire admettre qu’il n’a pas été pistonné. Comment pourraient-ils le croire, il est fils de flic et pas n’importe lequel. Du coup, sa hiérarchie ne lui passe aucune erreur.

En parallèle, Stéphane Kismet, artiste, travaillant pour le cinéma, se réveille très perturbé. Il se souvient de son rêve, ce qui ne lui est jamais arrivé de toute sa vie. Et ce dernier était particulièrement intense, si réel. Lui dans sa maison, comme en train de fuir quelque chose ou quelqu’un, qui se voit avec un oeil au beurre noir, en pleurs et le visage griffé. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi arpente-t-il les couloirs et les pièces de son sous-sol comme si sa vie était menacée? Et pourquoi, se met-il soudain à tout noter à la craie sur les murs comme s’il avait un message urgent à délivrer ?

Les rêves ou cauchemars de Stéphane sont de pire en pire. Il cherche alors à savoir si ces derniers pourraient être prémonitoires. La jeunesse de Stéphane a toujours été différente des autres et il a bien peur que ses rêves contiennent des vérités qu’il aimerait empêcher. Sa femme Sylvie, elle, ne voit dans les rêves de Kismet et dans les découvertes qu’il fait ensuite que de simples coïncidences ? Mais est-ce vraiment le cas?

Dans l’enquête sur la mort de la jeune femme, les policiers piétinent, aucun indice sur le coupable, sur ses raisons. Ils découvrent néanmoins que la victime avait des penchants particuliers. Dans un de ses rêves, Stéphane va voir des photos de jeunes femmes torturées, on comprend alors qu’il y a un lien entre les deux pans de l’intrigue.

Comment les deux personnages, si opposés, vont-ils être amenés à se croiser ?  Les songes de Stéphane et l’enquête criminelle sont-ils liés ?  Qui est donc Stéphane ? Le lecteur découvre son passé et s’interroge de plus en plus sur cet homme, des drames parsèment sa vie, le comportement de sa femme est étrange….

L’intrigue est une nouvelle fois bien menée, tambour battant. L’engrenage dans lequel les protagonistes osnt pris semble inextricable. L’histoire jongle entre les cauchemars de Stéphane et l’enquête de Vic. Entre présent et futur ? Entre fantasme et réalité ?
Les thèmes abordés sont ici encore une fois différents de autres livres de l’auteur. C’est ce que j’apprécie chez Franck Thilliez, on sent un renouveau dans ses one-shots, l’envie de ne pas toujours raconter la même chose et d’explorer de nouvelles facettes scientifiques et/ou de l’âme humaine. Ici, on évoque donc, comme le titre l’indique, l’anneau de Moebius, le temps, la douleur, les rêves et les impressions de déjà-vu. Il y a des questions sous-jacentes : Peut-on défier le temps? Peut-on agir sur un enchainement d’évènements ?

Le rythme est effréné, l’écriture efficace. Le lecteur n’aura pas le temps de s’ennuyer, les 600pages défilent à toute vitesse. La vulgarisation de théories scientifiques, d’évènements historiques, passent toujours aussi bien.
Il y a des personnages auxquels je me suis attachée, on a envie que ce qui semble tout tracer puisse changer. Et il y a des personnages qui m’ont fortement agacés. Antipathiques à souhait.

J’ai beaucoup apprécié cette intrigue et j’ai encore une fois passé un super moment de lecture avec M. Thilliez. J’ai hâte de continuer à découvrir ses romans. Je ne devrais pas tarder à retrouver Hennebelle et Sharko, je crois que le prochain que je dois lire est Le syndrome [E].

Le sacrifice des damnés (Le cycle des âmes déchues, T2) de Stéphane Soutoul

Le-Sacrifice-des-Damnes-de-Stephane-Soutoul

Editions du Petit Caveau, 14,90€, 181 pages

4ème de couverture

Fin du XIXe siècle. Paul de Lacarme, l’héritier d’un clan dévoué à la chasse aux vampires, regagne la demeure familiale après une longue errance. Sur place, il ne découvre que mort et désolation. Les résidants du domaine mis à sac ont été assassinés, mais surtout sa sœur est portée disparue.

Léonore de Lacarme couve en son sein un terrible enfant convoité par un groupe de fanatiques. La jeune femme enceinte pourra-t-elle échapper à ces individus prêts à tout pour accomplir leurs sombres dessins ? Et son fiancé, cet amant à présent devenu un prédateur aux mœurs sanglantes et à la séduction irréelle… peut-elle encore lui accorder sa confiance ?

Paul de Lacarme va tenter l’impossible pour retrouver l’unique famille qui lui reste et la soustraire à un funeste destin. À moins que la trahison d’un ancien amour ne le précipite lui aussi au cœur d’un piège sans retour…  

Résumé

1899, Léonore de Larcame et son ami Norman sont en fuite. La demeure familiale de Léonore a été dévastée, mais ce ne sont pas l’argent ou les trésors que cherchaient les vandales.  Mais Léonore et son conjoint eux-même. Parvenu à se soustraire à ceux qui les ont enlever, ils reçoivent l’aide inespéré d’une jeune femme Sélène. Elale les met à l’abri, l’occasion pour Léonore de se reposer, bientôt au terme de sa grossesse, cette mésaventure l’a beaucoup affaiblit. Elle se remémore alors l’enfer qu’elle vient de vivre…

Mon avis

Une excellente lecture !

J’ai retrouvé avec plaisir la plume magnifique de Stéphane Soutoul, c’est à chaque fois un plaisir de lire un de ses textes, tant il a l’art de nous transporter dans un univers sombre et différent, ici au 19ème siècle. J’avais adoré le premier tome du cycle et je suis toujours autant emballée !

L’action se déroule un peu plus d’un an après Le mal en la demeure. Les deux textes pourraient se lire indépendamment mais c’est quand même plus sympa de lire le cycle en entier ! Toute fin 1899, le style d’écriture est toujours adapté à l’époque contée. Même si cette fois-ci, l’atmosphère n’est pas aussi marquée et que l’histoire se prête un peu moins à la description des us et coutumes de cette époque. Parce qu’il s’agit d’un tome, où l’action prime par rapport au précédent.

L’histoire et la trame est différente du premier, j’apprécie énormément quand on nous évite les répétitions. Quand on referme un tome d’une saga et qu’on se dit « voilà je n’ai pas eu l’impression de relire la même chose » et là c’est vraiment chouette ! Alors bien sur on reste dans le thème vampirique mais les personnages et ce qui leur arrive changent et ça renouvelle totalement le récit tout en gardant une continuité, des liens et l’esprit du premier tome.

J’ai beaucoup apprécié retrouver Léonore de Larcame, ce personnage m’avait déjà bien plu dans la nouvelle qui finissait Le mal en la demeure. Elle a changé, elle attend un enfant et a un homme dans sa vie. On tremble pour elle dans ce tome, pour elle, pour la famille Larcame. J’ai beaucoup apprécié Norman, son fiancé, surtout la psychologie de ce personnage qui lutte contre la fatalité. Il doit lutter contre des instincts qu’il exècre et son amour pour Léonore. La dualité qui se fait jour en lui est vraiment bien écrite, bien décrite. On ne peux qu’être révolté parce qu’il lui arrive et compatir à sa souffrance. Le lecteur également découvrira Paul, le demi-frère de Léonore, le grand absent du tome 1, que l’on apprend enfin à connaitre.

Dans ce tome, j’admire la façon dont Stéphane Soutoul surprend son lectorat en malmenant ses personnages. Oui, ce cycle, la destinée des Larcames est dramatique et je m’y attends, il n’empêche que je suis quand même surprise par la tournure des événements ! Les personnages de ce tome sont attachants, courageux, humains, avec des points fort et des faiblesses. Les ennemis de ce tome, font froid dans le dos. Trahison, vendetta, ambition, folie, cruauté,… un panel qu’on nous réserve certainement dans la suite, je pense. En tout cas, il est probable qu’on retrouve un personnage que je sais déjà détester au plus haut point !!!!

A la fin de ce récit, comme pour le premier, le lecteur découvrira une nouvelle qui prendra comme personnage un nouveau membre de la famille Larcame. On découvre donc quelqu’un qu’il sera plus que très intéressant de suivre dans le tome 3 ! Cette nouvelle donne sans soute le ton de la suite et je suis impatiente de la lire ! Entre ténèbres et lumière, entre espoir et désolation, je sens que je dévorerai le tome 3 autant que les deux premiers opus de ce cycle !

Le sacrifice des damnés est une digne suite du mal en la demeure, différente mais qui compète à merveille le cycle. C’est très bien écrit, délicat et cruel à la fois. Le style est un peu moins « victorien » que le premier tome mais on excuse bien volontiers l’auteur car il nous réserve de l’action, des surprises et des retournements de situation !

Cette chronique est assez courte mais ça serait gâcher votre plaisir que d’en raconter trop ! Sachez en tout cas, qu’une fois de plus, je suis charmée par les histoires et la plume de Stéphane Soutoul, qui est adorable en plus, toujours disponible pour vous parler de ses livres et de ses idées en salon ! Je suis heureuse de savoir que j’ai encore le tome 3 à lire et que je lirai certainement en début d’année prochaine le tome 2 d’Anges d’Apocalypse (sauf si je craque avant!) ^^

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