Pocket, 7,20€, 517 pages
4ème de couverture
Pas plus que sa jeune acolyte, l’inspecteur-profileur Brolin ne pense que les tueurs en série reviennent d’outre-tombe. Fût-il le monstrueux bourreau de Portland qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper avec précision. Mais le bourreau est mort et le carnage se poursuit. Le nouveau tueur agit-il seul ou fait-il partie d’une secte ? Pure sauvagerie ou magie noire ?
Brolin a peur. Cette affaire dépasse tout ce qu’on lui a enseigné. S’immerger complètement dans la psychologie d’un monstre, le comprendre afin de cerner et de prévoir ses crimes, devenir un monstre soi-même, tels sont les moindres risques de son métier. On dit au FBI qu’il s’en faudrait d’un rien pour qu’un bon profileur aille rejoindre la galerie de ses pires clients.
Peut-on impunément prêter son âme au mal ?
Résumé du début
Début des années 2000, l’inspecteur Brolin est appelé sur une scène de crime, un nouveau corps a été retrouvé dans un court d’eau, les avant-bras sectionné, le haut de la tête rongé parce qui semble être un acide. Mode opératoire similaire à deux autres corps retrouvés quelques semaines auparavant, tout laisse à penser qu’il s’agisse bien d’un tueur en série. Juliette, étudiante en psychologie, raisonnable, réservée et studieuse, est kidnappée par un homme et enfermée dans une sorte de cave. Brolin suit une piste intéressante sur le meurtre de la 3ème victime. C’est ainsi qu’il va secourir Juliette qui était tombée entre les mains du tueur. Mais un an plus tard, les crimes reprennent ! Que se passe-t-il ?
Mon avis
Un thriller fort sympathique.
C’était mon premier Maxime Chattam et je suis contente de découvrir enfin cet auteur.
J’ai beaucoup aimé l’intrigue de ce roman et les personnages, en plus, Maxime Chattam ne tombe pas dans la facilité avec ses personnages.
Après un prologue assez rapide, on découvre Juliette Lafayette, une jeune femme charmante et intelligente qui en est à ses dernières années d’études de psychologie à l’université. Elle « chat » sur le net avec un homme sympathique mais un soir, ses questions se font plus intimes, il parle de la voir en vrai. ça n’intéresse pas Juliette qui préfère poliment clore là leur entretien du soir.
En parallèle, on apprend à connaitre Joshua Brolin, dit Josh, qui travaille depuis deux, trois ans dans la police de Portland, aux affaires criminelles. C’est un ancien du FBI, il voulait cependant, travailler sur le terrain sans perdre des années à prouver ses capacités au FBI, il a donc démissionné pour entrer dans la Police. Il a donc été formé à Quantico et est plutôt très doué pour se mettre dans la tête des tueurs, c’est un bon profiler même s’il ne portant pas officiellement ce titre. Josh Brolin (et là, je digresse en indiquant, que j’ai eu la tête de l’acteur du même nom toute ma lecture!) enquête sur plusieurs meurtres qui semblent reliés au même assassin, un certain Leland Beaumont. C’est là que les routes de Joshua et Juliette vont se croiser. Juliette enlevée par Leland, sera secourue par Joshua.
Mais ça, ce n’est que le début de l’intrigue ! Parce qu’un an plus tard, une nouvelle série de meurtres similaires à ceux de Leland, va donner du fil à retordre à la police de Portland. Des meurtres qui vont faire douter la police, inspirés de la Divine Comédie de Dante, folie sous-jacente, Josh va établit un profil de tueur étrange et complexe. Mais surtout pourquoi ces crimes ?
J’ai trouvé le « truc » dans l’intrigue vers la moitié du roman, les indices sont assez évidents, au début ça m’a un peu perturbée d’avoir compris, puis ensuite, je me suis intéressée à la façon dont les enquêteurs allaient découvrir les choses et quand. Malgré ce point, l’intrigue complexe (mais pas encore trop) est très bien montée, on se laisse prendre à la résolution de l’enquête. On ne s’ennuie pas.
On sent dans ce livre, tout le travail de recherches effectuées en amont par Maxime Chattam, sur le fonctionnement du FBI, sur les techniques scientifiques, sur les tueurs en série. C’est à la fois un énorme point positif et un petit bémol (oui oui c’est possible). Les informations qui nous sont données sont très intéressantes et pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude des thrillers et des séries policières, c’est excellent et très très bien amené dans le déroulement de l’histoire. Quand on a un peu plus l’habitude, ça ralenti un peu le récit, mais c’est une remarque toute personnelle et qui tient au fait que j’ai lu des romans de ce type avant et que je suis fan de séries policières!
J’ai trouvé les personnages, surtout Josh et Juliette, très bien construits, on apprend plein de choses sur eux, leur psychologie est travaillée, développée, on découvre leurs passés, leurs habitudes, leurs sentiments,… du coup, on s’attache facilement à eux. Et puis, les personnages secondaires, même si on sait moins de choses sur eux, sont quand-même présents, marquants qu’on les aime ou qu’on les déteste! Par exemple, j’ai beaucoup aimé Larry Salhindro, un collègue de Josh, il a plus de 25 ans de carrière, célibataire, avec de l’embonpoint, mais extrêmement fiable, volontaire, touchant; et j’ai détesté l’attorney Gleith et Bentley Cotland (qu’on colle dans les pattes de Josh, alors qu’il n’est même pas encore officiellement nommé à son poste d’adjoint de l’attorney) même s’il a une meilleure image vers la fin. L’équipe de policiers, l’assistant attorney, les médecins légistes ou techniciens de laboratoire, … apportent tous quelque chose à l’histoire, nous permettent d’en découvrir plus sur les personnages principaux mais aussi sur le fonctionnement de l’appareil judiciaire aux États-Unis.
L’âme du mal est un bon roman avec une fin que j’ai apprécié, en ça, l’auteur a su prendre des risques pour un de ses premiers livres et c’est plutôt chouette. C’est détaillé, bien écrit, cohérent (lenteur des investigations, les erreurs, …), vraiment très bien construit. Et la fin, un peu énigmatique, donne envie de retrouver la police de Portland dans d’autres affaires.
Par contre, je n’étais pas angoissée ou tendue pendant ma lecture, c’est un bon thriller mais il m’a manqué un peu de tension nerveuse. Je n’ai pas trouvé le contenu effrayant même si, faut le reconnaitre, les crimes du tueur en série et sa psychologie semblent vraiment réalistes.
Une remarque encore, je n’aime pas beaucoup quand les auteurs français écrivent des romans dont l’action se passe aux États-Unis, je préfère largement découvrir la France, l’Europe pourquoi pas, quand je lis un auteur français. Mais là, Maxime Chattam nous parle d’une ville qu’il connait bien, il y a beaucoup de recherches pour l’intrigue policière, sur le fonctionnement de la police et de l’appareil judiciaire là-bas, du coup, on est vraiment immergé. On pourrait croire à un auteur étranger. Avec l’avantage ici, pour le coup, de n’avoir aucune perte ou aucun soucis de traduction ! Cela montre que c’est vraiment bien écrit et le gros travail de préparation de Maxime Chattam.
Je continuerai avec plaisir cette « Trilogie du Mal » avec In Tenebris et Maléfices.
*****************************