J Editions, 221 pages, 13,5 €
4ème de couverture
Pour un juge londonien de premier plan, un assassin est un homme comme les autres et, quelque soit l’atrocité de ses crimes, il faut songer à le réinsérer dans la société. Malheureusement pour lui, quelqu’un n’est pas de son avis et considère qu’il est temps de mettre un terme à la carrière de ce magistrat.
Sa brutale disparition risquant de provoquer de sérieuses perturbations, qui d’autre que l’inspecteur Higgins pourrait éteindre l’incendie ?
Mais découvrir son auteur ne sera pas aussi facile que prévu.
Mon avis
Cela faisait un moment que je voulais découvrir un des romans policiers de Christian Jacq. J’avais vu que sous le nom de JB Livingston il écrivait les enquêtes d’un inspecteur de Scotland Yard et je fus intriguée. La dernière masse critique de Babelio proposait Assassinat chez les druides, un thème qui me plait beaucoup, j’ai donc tenté ma chance…. Chance et pas de chance, l’éditeur s’étant trompé de titre, je découvre le héros de Christian Jacq, Higgins avec Justice est faite, dont le thème me tentait beaucoup moins. C’est une lecture qui fut rapide, sympathique mais qui ne restera pas, cependant, gravé des années dans ma mémoire.
Le juge Fichter est un juge convaincu que chaque homme, qu’il soit voleur ou assassin, a le droit à une seconde chance et il plaide en faveur de soins médiaux et d’une réinsertion rapide dans la société. C’est ainsi que ce juge parvient à remettre rapidement en liberté un tueur de fillettes. Quelque temps plus tard, quelqu’un se présente au domicile du juge alors qu’aucun domestique ne s’y trouve. Cette personne a quelque chose à confier au juge. Ce dernier bien que fatigué et d’humeur peu cordiale accueille cette personne et lui offre à boire. Alors qu’il part en quête de glaçons, le visiteur empoisonne le breuvage du juge qui meurt peu de temps après. Il le quitte sur ces mots « Justice est faite ».
Le superintendant Marlow est chargé de l’enquête. Il décide de contacter l’ex inspecteur Higgins, qui a à son actif de nombreuses enquêtes résolues, pour le seconder. L’inspecteur qui avait déjà décidé de prêter main forte au Yard accepte d’enquêter avec Marlow. Qui bien pu s’en prendre au juge ? De nombreux suspects viennent allonger la liste des inspecteurs. Un journaliste qui tente par tous les moyens de discréditer le juge ? Les parents des pauvres victimes du tueur en série ? A moins que ce ne soit le tueur de fillettes lui même ?
L’inspecteur Higgins est un mélange de Colombo et d’Hercule Poirot. Raffiné, patient, préférant la déduction, l’intuition, aux interrogatoires musclés et aux courses poursuites. Ce style que ne renierait pas Agatha Christie, charme anglais fait de cottage, thé et vielles dentelles est agréable. Cependant, on est quand même loin de la grande dame qui en général, fait se torturer beaucoup plus et plus longtemps les méninges de son lectorat ^^
Pendant une partie du livre ont est balloté d’une hypothèse et d’un coupable à l’autre mais les allusions sur le vrai coupable sont trop tôt distillées, les alibis trop vites confirmés, tout cela oriente trop rapidement le lecteur vers la solution de l’énigme. La lecture, bien qu’agréable, n’est pas franchement surprenante. L’intrigue est bien ficelée mais reste classique. Le livre est court, les chapitres aussi, ce qui donne du rythme, c’est vraiment vite lu. C’est parfois agréable mais c’est aussi un peu dommage, moi j’aurai préféré plus de détails sur les affaires du juge, sur celle du tueur en série, sur les fausses pistes, … que ça soit plus dense, les personnages plus creusés et que cela dur plus longtemps.
J’ai apprécié la réflexion sur la Justice et sur les hommes qu’amènent la lecture et le sujet. Il faut défendre les criminels mais jusqu’où aller? Parce que le juge représente un extrême, surtout quand on obtient des informations sur le tueur en série. Qui rend la justice finalement ? Peut-on lui faire confiance ? Peut-on comprendre et accepter le geste du meurtrier du juge ? Qui est le véritable assassin ? Etc. etc.
En tout cas, pas besoin de lire les 19 premiers pour comprendre, on ne creuse pas la vie du personnage suffisamment pour qu’il manque des clés de lecture ni pour s’y attacher à lui en fait. J’ai trouvé d’autres personnages plus attachants notamment du côté de la famille des victimes que cet inspecteur. Mais son style m’a bien plu.
Peut être qu’à l’occasion, je relirai un autre titre pour voir si toutes les enquêtes d’Higgins sont construites ou non de la même façon. Je reste intriguée par les premières enquêtes de l’inspecteur et Assassinat chez les Druides. Un jour peut-être.
Merci à Babelio et à J Editions pour cette découverte.