Les Dossiers Dresden – T1 : Avis de Tempête de Jim Butcher

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Milady, 7,00€, 384 pages

4ème de couverture

Tous les bons magiciens s’appellent Harry, et Harry Dresden est le meilleur. Techniquement, c’est même le seul dans sa  » catégorie  » : lorsque la police de Chicago est sur une affaire qui la dépasse, c’est vers lui qu’elle se tourne. Car notre monde regorge de choses étranges et magiques… et la plupart ne s’entendent pas très bien avec les humains. La magie, ça vous flingue un gars en moins de deux !

Mon avis

Une lecture détente mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Harry est magicien, il est aussi le seul qui officie régulièrement pour la police de Chicago, complément de son boulot de détective privé. Boulot qui ne paie pas fort, et faut reconnaitre qu’Harry a bien du mal à payer son loyer et ses factures. Pour la police, il bosse sur les affaires étranges et complexes, des affaires sur lesquelles elle bute face au paranormal. Surtout, que seule Murphy, croit vraiment à la magie, aux dons d’Harry, du moins c’est la moins septique de son équipe. C’est d’ailleurs pourquoi, elle doit gérer son service et subit énormément de pression de sa hiérarchie. Une relation tendue mais amicale unies les deux personnages.

Les affaires semblent repartir quand il reçoit un appel d’une femme qui souhaite l’engager pour retrouver son mari. Et qu’ensuite, il reçoit un appel du lieutenant Murphy. Cette fois-ci, Harry doit se rendre au plus vite dans un hôtel, où deux personnes ont été assassinées, de façon peu banale. Voire même sans équivoque, il y a de la magie là-dessous, un sort très puissant. Murphy demande alors à Harry de se renseigner sur la façon dont ce sort a pu être jeté et par qui. Cependant, Harry ne peut pas promettre à la flic de lui venir en aide, il est tenu de respecter les lois de la confrérie blanche, et sent que ce cas va le mener trop loin. Or il a une malédiction de Damoclès au dessus de sa tête et ne peut pas se permettre un pas de travers.

Il va alors devoir jouer serré, dans les deux affaires, car il a bien besoin de l’argent qu’il va pouvoir récupérer. Mais cela ne s’annonce pas facile, à peine sorti de l’hôtel, il est confronté au parrain du coin… Lors de son rendez-vous avec sa cliente, il sent qu’elle ne lui avoue pas tout… Harry aurait-il mis le pied dans un nid de guêpe ?

Une lecture en demi-teinte pour moi. D’abord, j’ai bien aimé la magie et la façon de la faire d’Harry, avec des petits riens, des choses basiques, c’est vraiment sympa. Harry a beaucoup d’humour, d’auto-dérision, se parle à voix haute. Il semble vraiment très puissant mais lutter pour ne pas sombrer vers la magie noire.
Dommage, cependant, on s’attache peu à ce personnage. Il n’est pas assez creusé, on a que des pistes sur son passé mais aucun développement. Forcément, c’est une saga, donc si le lecteur veut savoir ce qu’a vécu Harry pour devenir qui il est,  pourquoi il est sous le coup d’une malédiction, … et bien, il faudra lire la suite. Je ne suis pas forcément contre l’idée mais il reste qu’on a bien peu de billes pour s’attacher à lui.

La lecture est rapide mais toutefois, je n’avais pas une envie folle de me jeter sur le livre pour continuer. Le style est sympa mais pas transcendent. Toutefois, l’humour distillé par l’auteur rattrape la simplicité de l’écriture. Certaines scènes sont assez cocasses. Je reconnais avoir souri plus d’une fois. C’est ce qui permet, je pense, de sortir cette histoire du lot.

L’intrigue est bien menée, beaucoup d’actions et de rythme. On ne se repose jamais en fait, enfin, Harry. Il vit une véritable course contre la montre à la seconde moitié du roman. De ce fait, la lecture est dynamique. C’est dommage que l’auteur ne nous livre pas lus d’informations sur Harry et son passé, parce que du coup, je suis restée en attente et je n’ai vu que le côté « je vais toujours m’en tirer ». Alors que creuser un peu, l’aurais peut-être rendu plus attachant mais plus faillible aussi. J’aurai moins eu cette impression que tout est trop facile.
Pour l’histoire, on se doute vraiment vite de qui est le coupable. Mais, il est intéressant d’apprendre pourquoi et comment. De plus, j’ai été surprise par certains liens entre les personnages. De ce côté-là, c’est plutôt bien fait.
En tout cas, le personnage et les « dossiers » se prêtent bien à un approfondissement, je ne suis pas étonnée qu’une série ait été faite. Je suis assez curieuse de voir ce que ça a donné.

Un roman fantastique avec du bon et du moins bon, pas suffisamment original pour qu’il me marque plus que ça toutefois. Je ne pense pas lire la suite sauf si une opportunité se présente mais comme j’ai déjà plein de livres qui m’attendent, ça ne serait pas pour toute de suite de toute façon.

Les enquêtes de l’inspecteur Higgins – Tome 20 : Justice est faite de Christian Jacq

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J Editions, 221 pages, 13,5 €

4ème de couverture

Pour un juge londonien de premier plan, un assassin est un homme comme les autres et, quelque soit l’atrocité de ses crimes, il faut songer à le réinsérer dans la société. Malheureusement pour lui, quelqu’un n’est pas de son avis et considère qu’il est temps de mettre un terme à la carrière de ce magistrat.
Sa brutale disparition risquant de provoquer de sérieuses perturbations, qui d’autre que l’inspecteur Higgins pourrait éteindre l’incendie ?
Mais découvrir son auteur ne sera pas aussi facile que prévu.

Mon avis

Cela faisait un moment que je voulais découvrir un des romans policiers de Christian Jacq. J’avais vu que sous le nom de JB Livingston il écrivait les enquêtes d’un inspecteur de Scotland Yard et je fus intriguée. La dernière masse critique de Babelio proposait Assassinat chez les druides, un thème qui me plait beaucoup, j’ai donc tenté ma chance…. Chance et pas de chance, l’éditeur s’étant trompé de titre, je découvre le héros de Christian Jacq, Higgins avec Justice est faite, dont le thème me tentait beaucoup moins. C’est une lecture qui fut rapide, sympathique mais qui ne restera pas, cependant, gravé des années dans ma mémoire.

Le juge Fichter est un juge convaincu que chaque homme, qu’il soit voleur ou assassin, a le droit à une seconde chance et il plaide en faveur de soins médiaux et d’une réinsertion rapide dans la société. C’est ainsi que ce juge parvient à remettre rapidement en liberté un tueur de fillettes. Quelque temps plus tard, quelqu’un se présente au domicile du juge alors qu’aucun domestique ne s’y trouve. Cette personne a quelque chose à confier au juge. Ce dernier bien que fatigué et d’humeur peu cordiale accueille cette personne et lui offre à boire. Alors qu’il part en quête de glaçons, le visiteur empoisonne le breuvage du juge qui meurt peu de temps après. Il le quitte sur ces mots « Justice est faite ».

Le superintendant Marlow est chargé de l’enquête. Il décide de contacter l’ex inspecteur Higgins, qui a à son actif de nombreuses enquêtes résolues, pour le seconder. L’inspecteur qui avait déjà décidé de prêter main forte au Yard accepte d’enquêter avec Marlow. Qui bien pu s’en prendre au juge ? De nombreux suspects viennent allonger la liste des inspecteurs. Un journaliste qui tente par tous les moyens de discréditer le juge ?  Les parents des pauvres victimes du tueur en série ?  A moins que ce ne soit le tueur de fillettes lui même ?

L’inspecteur Higgins est un mélange de Colombo et d’Hercule Poirot. Raffiné, patient, préférant la déduction, l’intuition, aux interrogatoires musclés et aux courses poursuites. Ce style que ne renierait pas Agatha Christie, charme anglais fait de cottage, thé et vielles dentelles est agréable. Cependant, on est quand même loin de la grande dame qui en général, fait se torturer beaucoup plus et plus longtemps les méninges de son lectorat ^^

Pendant une partie du livre ont est balloté d’une hypothèse et d’un coupable à l’autre mais les allusions sur le vrai coupable sont trop tôt distillées, les alibis trop vites confirmés, tout cela oriente trop rapidement le lecteur vers  la solution de l’énigme. La lecture, bien qu’agréable, n’est pas franchement surprenante. L’intrigue est bien ficelée mais reste classique. Le livre est court, les chapitres aussi, ce qui donne du rythme, c’est vraiment vite lu. C’est parfois agréable mais c’est aussi un peu dommage, moi j’aurai préféré plus de détails sur les affaires du juge, sur celle du tueur en série, sur les fausses pistes, … que ça soit plus dense, les personnages plus creusés et que cela dur plus longtemps.

J’ai apprécié la réflexion sur la Justice et sur les hommes qu’amènent la lecture et le sujet. Il faut défendre les criminels mais jusqu’où aller? Parce que le juge représente un extrême, surtout quand on obtient des informations sur le tueur en série. Qui rend la justice finalement ? Peut-on lui faire confiance ?  Peut-on comprendre et accepter le geste du meurtrier du juge ? Qui est le véritable assassin ? Etc. etc.

En tout cas, pas besoin de lire les 19 premiers pour comprendre, on ne creuse pas la vie du personnage suffisamment pour qu’il manque des clés de lecture ni pour s’y attacher à lui en fait. J’ai trouvé d’autres personnages plus attachants notamment du côté de la famille des victimes que cet inspecteur. Mais son style m’a bien plu.

Peut être qu’à l’occasion, je relirai un autre titre pour voir si toutes les enquêtes d’Higgins sont construites ou non de la même façon. Je reste intriguée par les premières enquêtes de l’inspecteur et Assassinat chez les Druides. Un jour peut-être.

Merci à Babelio et à J Editions pour cette découverte.

Le lecteur de cadavres d’Antonio Garrido

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Le livre de poche, 761 pages, 8€60

4ème de couverture

Ci Song est un jeune garçon d’origine modeste qui vit dans la Chine du XIIIe siècle. Après la mort de ses parents, l’incendie de leur maison et l’arrestation de son frère, il quitte son village avec sa petite soeur malade. C’est à Lin’an, capitale de l’empire, qu’il devient fossoyeur des « champs de la mort » avant d’accéder à la prestigieuse Académie Ming. Son talent pour expliquer les causes d’un décès le rend célèbre. Lorsque l’écho de ses exploits parvient aux oreilles de l’empereur, celui-ci le convoque pour enquêter sur une série d’assassinats. S’il réussit, il entrera au sein du Conseil des Châtiments ; s’il échoue, c’est la mort. C’est ainsi que Cí Song, le lecteur de cadavres, devient le premier médecin légiste de tous les temps. Un roman, inspiré par la vie d’un personnage réel, captivant et richement documenté où, dans la Chine exotique de l’époque médiévale, la haine côtoie l’ambition, comme l’amour, la mort.

Mon avis

Ci est un jeune garçon qui va jouer de malchance pendant une grande partie du récit mais qui va vivre une aventure extraordinaire qui va l’amener à exceller dans le domaine de la science légale, la « lecture de cadavres », déterminer à partir des blessures, indices, modifications post-mortem, etc. la cause des décès. Inspiré de la vie d’un personnage réel mais romancé pour la majeure partie, le lecteur va suivre Ci dans la Chine du Moyen-âge.

Au début du récit, un crime est commis dans la province du Fujian, dans les champs cultivés de de la sous-préfecture de Jianyang. C’est dans cette province que vit Ci, avec ses parents, sa jeune soeur malade Troisième, chez son frère Lu, avec qui il a du mal à s’entendre. Lu possède son exploitation agricole. Il a accepté de s’occuper de sa famille, avec qui il était pourtant fâché, pendant le temps du deuil familial rendu aux aïeux et qui ont éloigné Ci et son père de la grande ville Lin’an. A Lin’an, le père est dans l’administration au service de l’honorable Feng,  juge spécialiste de la résolution de meurtres, morts suspectes et d’autres crimes, tandis que Ci étudie sous l’aile de Feng, en tant qu’assistant. Pour Ci le retour à la campagne est difficile et l’entente avec son frère houleuse. Pourtant, il l’aide du mieux qu’il peut même si son esprit est resté en ville. Alors qu’il travaille dans la rizière, il découvre un corps sans vie, qui a été enterré là. Ce dernier a été décapité.

Le juge Feng de passage dans la région se rend chez les parents de Ci. Ce dernier voit là l’occasion de demander à nouveau à son père de rentrer plus tôt à Lin’an avec Feng mais il accuse un refus cinglant. Son père lui fait même comprendre que lui n’y retournera jamais. Ci espère ensuite que le juge s’occupera du cadavre retrouvé dans les champs, même si le juge n’est pas dans sa juridiction. Cela lui donnera au moins l’occasion de renouer avec son rôle d’assistant, comme avant. Le juge fait les premières constatations et finira même par désigner avec une méthode originale, le coupable de l’assassinat. Malheur pour Ci, le juge désigne son frère Lu. Ce dernier est arrêté et torturé. Il finira par avouer le crime. La honte s’abat sur la famille de Ci. Mais comble du malheur, la nuit suivante, la maison de Lu part en fumée et cendres, et ne survit que Troisième qui s’était cachée et Ci qui n’était pas présent dans la demeure cette nuit-là. Après quelques jours de confusion, Ci tente de vendre les terres de son frère mais il se fait arnaquer par les personnalités les plus hauts placés du village. Son frère et ses parents disparus, il ne reste plus à Ci que l’exil avant d’être recherché et arrêté par ceux qui se sont joué de lui lors de la vente des terres de Lu. Ci et Troisième, de plus en plus souffrante, partent donc vers la grande ville…

L’histoire et le récit sont denses et pas simple à résumer. Là, ce ne sont que les grandes lignes du début mais elles annoncent déjà la malchance que rencontre Ci tout le long du récit. Parce qu’il n’en pas pas fini de fuir et de tenter de survivre. On découvre un jeune homme un peu (voire beaucoup) naïf, cependant débrouillard mais bien souvent à côté de la plaque. Par contre, il se révèle extrêmement doué pour trouver des indices sur un corps, déduire ce qui a pu arriver, d’abord grâce à son enseignement auprès de Feng, puis à force de côtoyer certaines personnes dont le personnage étrange de Xu, un fossoyeur et enfin par les études qu’il aura la chance de commencer à l’académie Ming. Enfin, il développera lui même certaines techniques et un certain savoir. Même si à chaque étape, il se fera avoir par les uns et les autres. Certains lecteurs auront l’occasion de s’attacher à Ci et d’autres pourront être énervés par son attitude. Moi, je me suis plutôt attaché à lui, j’avais envie de le voir réagir parfois mais j’avais aussi de la peine pour lui. Les lecteurs découvriront pléthores de personnages pour le moins antipathiques ce qui, moi, m’a conforté dans mon attachement au jeune homme.

Par contre, on peut regretter que le récit ne comporte pas assez de « lectures de cadavres » dans sa première partie, on assiste plutôt aux malheurs de Ci.  Qui cumule il faut bien le dire. Et ça peut même finir par être « trop », en devenir agaçant. Cependant, j’ai quand même beaucoup apprécié cette lecture, qui tourne ensuite en intrigue plus policière, dans la partie où Ci doit découvrir qui a tué plusieurs personnes au sein ou dans l’entourage de l’empereur. Il n’a pas droit à l’erreur d’ailleurs, sinon, c’est la mort assurée. Dans cette partie-là, donc, il est passionnant de voir comment il découvre les choses et déduit certains faits.

A partir d’un moment, on se doute de qui est le coupable, même si l’auteur arrive habilement à nous faire douter en introduisant un personnage ambigu. Et si finalement le lecteur faisait fausse route ? Il a du très bon dans ce récit comme du moins bon faut le reconnaître, mais dans l’ensemble, l’histoire de Ci se lit vite, et devient de plus en plus prenante. L’auteur a fait beaucoup de recherche sur la Chine du 13è siècle et sur le véritable Ci Song qui était a établit le premier traité légiste en 5 volumes, abordant des procédés et des caractéristiques légistes qui devaient être assez ardues, et pour d’autres tabous pour l’époque. Époque où la médecine était une discipline négligée voire répudiée et où les arts, la littérature et le droit étaient les sciences absolues. Au début, j’ai eu peur que ça soit très théorique et compliqué, mais ce n’est pas le cas, on peut même regretté un peu que la vie de Ci soit si romancée. De même, j’appréhendais beaucoup le côté Chine moyenâgeuse, une période que je n’apprécie pas du tout en général et qui ne me donnait absolument pas envie. Alors même si effectivement ce n’était pas une partie de plaisir de vivre à cette époque, la lecture n’en est pas trop lourde. Elle est peut-être un peu sombre, tellement, parfois, la misère et la cruauté de certaines pratiques nous sont narrées. Mais ce côté historique apporte un plus au roman et j’ai appris plein de choses. Finalement, ce ne fût pas une épreuve si terrible.

Dans son ensemble, j’ai beaucoup aimé cette lecture même si ça partait mal (Chine, 13è siècle, succession de malheurs). Et puis j’aime beaucoup les histoires de légistes, anthropologues, sciences légales, … ici ancêtre de la police scientifique. Ce fut donc une bonne lecture pour moi.

Le crime du golf d’Agatha Christie

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Mon édition : Le Masque, 251 pages, occasion

4ème de couverture

Une fois n’est pas coutume, cette enquête d’Hercule Poirot nous mène en France d’où M. Renauld – un monsieur qui semble avoir des moyens – a lancé un SOS impérieux au détective. Une limousine attendra Poirot et son ami Hastings à Calais… Mais à Calais, point de limousine : c’est que M. Renauld a été assassiné dans la nuit. On l’a trouvé lardé de coups de couteau dans le dos, au fond d’une tombe ouverte, creusée dans un terrain de golf… L’enquête ne sera pas facile : M. Renauld était bien discret sur son passé en Amérique du Sud ; et bien mystérieuses sont les deux femmes qui, aux dires des domestiques, le rencontraient souvent le soir… Mais Poirot est là, furetant partout, à récolter le moindre indice…

Résumé

Dans le train pour Calais, Hastings tombe sur une bien charmante mais agaçante demoiselle. Grâce à elle, le trajet passe plus vite et la traversée vers l’Angleterre a déjà un parfum de nostalgie. A Londres, Hastings retrouve Poirot qui s’ennuie à mourir. Bien vite pourtant, le courrier leur apporte une nouvelle aventure. Un riche homme d’affaire, M. Renauld, installé en France depuis peu, demande au célèbre détective belge de l’aide. Il reste très mystérieux sur les raisons de sa demande mais prie expressément Poirot de venir en France et de le rencontrer au plus vite. Ni une, ni deux, Hastings et Poirot se rendent à Calais où une voiture doit les attendre. Point de véhicule à l’arrivée cependant. Ils louent alors une voiture. Arrivés à Merlinville-sur-Mer, la police est sur les lieux.  M. Renault a été retrouvé mort… Poirot est arrivé trop tard…

Mon avis

Avec Agatha rien n’est jamais fortuit et j’aime ça !

J’avais envie d’une auteure doudou dans un passage à vide livresque et je suis bien contente d’avoir pris dans ma PAL le crime du golf.

Comme à son habitude, le célèbre détective Poirot met de côté les affaires trop conventionnelles pour se consacrer à un appel à l’aide d’un obscur homme d’affaires, M. Renauld, qui dans sa lettre ne s’explique même pas sur les raisons de sa demande. Mais arrivés dans la petite ville de Merlinville-sur-Mer, Poirot et son fidèle associé Hastings apprennent l’assassinat de M. Renauld. Tué prêt du futur golf, poignardé par derrière. Adieu l’invitation et l’enquête? Pas du tout, car la renommé du détective belge et surtout la lettre du défunt,cet appel à l’aide, lui permettent de participer à l’enquête de la police française. Bien entendu, la femme de M. Renauld est effondrée, elle ne peut pas pour le moment raconter ce qu’elle sait mais les employés racontent déjà qu’ils l’ont retrouvée ligotée sur son lit. Le fils du couple est quand à lui absent, parti à l’étranger pour affaires à la demande de son père.

L’enquête va vite révéler que M. Renauld recevait régulièrement la visite d’une dame. Habitante de la villa d’à côté. Se pourrait-il que le défunt entretenait une liaison avec cette Mme Daubreuil ? L’œil acéré de Poirot et sa façon de fureter partout seront bien utiles pour découvrir le fin mot de l’histoire. Le coupable et les raisons de ce meurtre. Et comme tout cela s’est déroulé.

J’ai passé un très bon moment avec cette lecture d’un après-midi. Déjà retrouver Poirot, c’est toujours un délice. Sa maniaquerie, sa façon d’être, d’épier sans se faire remarquer, pince sans rire, son air hautain et ses manières d’une autre époque. Mais quel cerveau ! Quel incroyable talent de déduction. Le meilleur élève de Joseph Bell (https://www.youtube.com/watch?v=h6oxaidos-c) ! C’est vraiment mon personnage préféré de la grande Agatha.

Dans le crime du golf, j’ai beaucoup aimé la relation entre Poirot et Hastings. La façon dont le capitaine est toujours en train de se demander de que pense Poirot, il le trouve un peu dépassé, peu enclin aux nouvelles méthodes et pourtant il doit bien reconnaître qu’il a la chance de suivre le meilleur ! Le lecteur découvre Giraud l’inspecteur français si différent du petit belge. La nouvelle génération qui épluche une scène de crime mais malheureusement n’établit de théorie qu’à partir des indices retrouvés. Tout ce qu’il ne faut pas faire ! Alors qu’Hercule Poirot lui utilise la déduction, et en maitrise parfaitement l’art ^^

En parlant d’art, celui d’Agatha Christie est d’imaginer des histoires où on ne voit pas venir l’évidence ^^ Où l’on se pose moultes questions. Et quand on pense que l’histoire est terminée et bien non ! Il y a encore un rebondissement que le lecteur n’a pas vu venir ^^ Excellent. Ici, on comprend peut-être un peu plus vite que dans d’autres histoires ce qu’il se trame mais sans jamais savoir qui a bien pu tuer M. Renault. On a bien quelques révélations au milieu du récit mais on n’a pas encore toutes les clés ^^  Comme à chaque fois, nous sommes comme Hastings en train de relier les éléments entre eux mais toujours moins vite d’Hercule Poirot.

J’adore l’atmosphère un peu vieillotte du récit, des villes, le voyage en train, location de voiture, villas au bord de la mer… C’est le charme du roman et finalement, il y a suffisamment peu de détails pour que le récit ne se démode jamais.

L’intrigue est incroyablement bien ficelée, c’est toujours un plaisir de retrouver l’esprit vif et retord d’Agatha. C’est court, rythmé, avec un suspense ménagé. Alambiqué comme il faut. Toujours une réussite.

Mon seul bémol, c’est que je ne suis pas fan des récits au travers des yeux d’Hastings. Et puis, il est un peu trop au centre d’une intrigue secondaire à base d’amour et de bons sentiments et ça m’a pas vraiment plu. Le personnage a tendance à m’agacer. Mais bon, ça fait du charme de l’histoire ^^ Heureusement, ces aspects du récit ne durent jamais trop longtemps.

En bref, une excellente lecture détente, peut-être pas le meilleur avec Poirot mais c’est quand-même toujours un régal. A découvrir ou redécouvrir.