44 Scotland Street (Chroniques d’Edimbourg, T1) de Alexander McCall Smith

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Édition 10/18, 7€10, 414 pages

Lu dans le cadre du Club de Lecure L’île aux Livres

4ème de couverture

« Au 44 Scotland Street, dans le quartier Bohème d’Édimbourg, la vie frémit à tous les étages. Entre Bruce, jeune Apollon aussi narcissique que séduisant, la vieille Macdonald, une excentrique en mal de ragots et le petit Bertie, enfant prodige, Pat, découvre sa nouvelle famille. Des chroniques inoubliables empreintes de tendresse et d’humour so british !

Résumé

Pat arrive au 44 Scotland Street, pour visiter un appartement. Elle est accueillie par Bruce, un des 4 colocataires de l’appart. Il est grand, sportif et beau garçon, mais un de ceux qui le savaient et qui en jouent. Elle, elle entame sa 2ème année sabbatique, mais cette fois-ci, elle sera différente, Pat veut vivre en coloc dans ce quartier tranquille d’Édimbourg et a trouvé un travail dans une galerie d’art. Elle est prise dans la coloc, même si elle ne plait pas à Bruce, elle a l’avantage de payer son loyer d’avance et avec le manque créé par l’ancienne colocataire, une de ces filles à qui on ne peut faire confiance, il ne peut refuser l’aubaine. Pat va progressivement découvrir les autres habitants du 44 Scotland Street et commencer son boulot à la galerie…

Mon avis

Je n’ai pas aimé. Je n’irai pas dire que c’est une déception, parce que je n’attendais rien de ce livre mais c’est quand même pas loin. Certaines choses m’ont quand-même un peu plu mais pas suffisamment avec le recul.

L’histoire se passe en Écosse, à Édimbourg, dans un quartier tranquille mais branché de cette ville et plus particulièrement au 44 Scotland Street et ses rues proches. Pat commence une 2ème année off, on sait peu de chose de la première année mais elle ne semble pas s’être bien passée, elle cherche donc à rebondir, et dans le souhait de s’émanciper un peu de sa famille, elle prend une colocation au 44 Scotland Street. Pour le moment, elle est uniquement en coloc avec Bruce, un jeune homme, deux autres personnes font parti de la coloc mais ils ne sont pas présents actuellement.

Pat est jeune et « se cherche », elle a la chance d’avoir trouver un travail pas très loin de son logement, cependant, elle est surprise de la façon dont elle a été embauché et même se demande bien comment elle va occuper ses journées ! On a peu de renseignement sur Pat finalement. Je ne me suis pas vraiment attachée à elle. Elle aurait pu être touchante par son côté paumée, mais elle a fini par m’agacer. Peut être est-ce de n’avoir pas vraiment de billes pour la connaitre, on se demande ce qu’il lui ai arrivé mais on a aucune piste, aucun élément. Au début du livre, ça a été mais plus je lisais plus son comportement m’a agacé, elle tombe dans le schéma qu’on voyait venir comme le nez au milieu de la figure… ça m’a beaucoup saoulé.

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Le lecteur découvre plein de personnages, une belle galerie de caractères et de personnes différentes (ça c’est le point positif), Bruce, narcissique et prétentieux, il n’est pas complètement idiot mais son univers tourne autour des apparences, des faux semblants, du rugby et des filles… Bref, le type de gars macho qui m’est très antipathique. Je l’ai trouvé superficiel, creux et arrogant. On a aussi le patron de Bruce, Todd et sa femme, encore des personnages pour qui les apparences ont plus de poids que le reste. Dans le série des boss, on a celui de Pat : Matthew, le bon à rien, fils à papa, qui rate tout ce qu’il entreprend, paresseux et sans force de caractère. Et puis d’autres locataires du 44 Scotland Street, Irène, la mère de Bertie, 5 ans, enfant surdoué. Irène est horripilante, insupportable, prétentieuse, hautaine et snob. Je crois que c’est le personnage que j’ai le plus détesté du livre. Elle est convaincue qu’elle fait tout pour le développement et le bien être de son fils, or, on a beaucoup beaucoup de mal à être d’accord avec elle, ses idées et son comportement. Son mari ne vaut guère mieux. Dans l’immeuble, Pat fait la connaissance de Dominica, une femme de 61 ans, mais loin de la vieille chiante, elle vive et enjouée, elle a ses petites manies mais elle est tellement sensée ! Anthropologue, elle a souvent des remarques justes et pleines de bon sens. Et puis pas loin du travail de Pat, il y a Lou, une jeune femme qui tient un bar (une ancienne librairie reconvertie). Lou cherche à s’instruire, beaucoup, elle a gardé tous les livres de la librairie et les lit ! Et il y a encore d’autres personnages plus ou moins important dans l’histoire.Bref, vous le voyez, une grande et belle galerie de personnages ! Mais je peux compter sur les doigts d’une seule main les personnages que j’ai aimé suivre ou que j’ai apprécié. Beaucoup de personnages, sont insupportables et c’est un peu à qui le sera plus que l’autre !  Un ou deux évoluent. Pas toujours dans le sens qu’on voudrait (Pat par exemple) ou bien on découvre une personnalité un peu « moins pire » que prévu (je pense à Matthew).

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J’ai lu 200 pages en une journée, soit la moitié mais il ne se passe pas grand chose finalement, ou bien on apprend plein de choses sur des personnages horripilants, ce qui fait que j’ai eu beaucoup de mal à lire l’autre moitié. Alors que j’aurai pu le lire en une deuxième journée, je l’ai trainé encore 3 jours… Je n’ai apprécié les passages que sur Lou et Dominica qui a leur façon m’ont plu ou touchée. Et heureusement qu’il y avait ces deux femmes sympathiques parce que j’aurai peut-être abandonné ma lecture. Pas que ça soit mauvais mais ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Il n’y a que l’humour de l’intrigue de fin qui m’a emballée, le reste, je me suis ennuyée… Heureusement, les chapitres sont courts (il s’agit de chroniques publiées tous les jours dans un journal), et ça se lit facilement. Le principe de chroniques est sympathique mais je crois que j’aurais préféré lire ça au jour le jour dans le journal plutôt qu’en livre… Et puis ce roman ne m’a pas vraiment fait voyager, je ne peux pas (à part quelques peintres écossais) dire que j’ai appris / retenu grand chose, pas un monument, une architecture, … rien que je puisse citer. Pour moi, ça s’adresse à ceux qui y vivent ou connaissent parce que sinon… A la rigueur, je suis intriguée par l’opposition régulièrement faite entre Édimbourg et Glasgow, à part ça… Bref, je n’ai pas aimé, je me suis ennuyée et je n’ai pas envie de continuer (il existe au moins 3 tomes en plus). Je ne trépigne pas d’impatience pour ce que va faire Pat, vivre Bertie… Peut être que je suis passée à côté de certaines choses parce que je n’ai pas rit. Comme indiqué, seule la péripétie de la fin m’a fait sourire ^^

Concernant l’histoire… Il s’agit de suivre les personnages et il y a une « sous-intrigue » concernant un tableau de la galerie d’art de Matthew. C’est cette sous-intrigue qui m’a accrochée le plus, j’avais envie de savoir où ça allait mener. Mais c’est quand même long à venir, à se développer…Un personnage est lié à cette intrigue secondaire : Angus Lordie, un peintre excentrique mais très sympathique (ça nous fait 3 persos que j’ai aimé!).  La « chute » m’a bien surprise et m’a bien plut ^^

Bref, au final, une histoire assez peu mémorable, vite lu (enfin si on accroche), vite oublié pour ma part… Et pas suffisamment creusée ou drôle pour que je poursuive. Une lecture détente, oui, c’est bien pour l’été mais …. pas pour moi quoi ^^ L’auteur aura peut être droit à une seconde chance mais pas de suite et avec complètement autre chose, je pense.

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Cinq filles, trois cadavres mais plus de volant d’Andrea H. Japp

5filles-3-ca-10Marabout, 6,99€, 331 pages

4ème de couverture

Cinq copines partagent depuis toujours leurs déboires professionnels et sentimentaux : Emma la blonde pulpeuse en mal d’enfant, Nathalie la mère au foyer qui vient de se faire plaquer, Hélène la tête chercheuse qui a fait de son absence de diplomatie une arme redoutable, Charlotte la psy qui finit toujours par coucher avec le plus gratiné de ses patients, et enfin Juliette, l’esthéticienne qui dorlote une clientèle masculine triée sur le volet. Le jour où Charlotte découvre un cadavre enchaîné au volant de sa voiture, elle panique et appelle immédiatement ses amies à la rescousse. Les cadavres s’accumulent …

Résumé

10 ans avant, nous faisons la connaissance d’Hélène et Nathalie qui viennent rendre visite à Juliette, installée à la campagne avec sa ville Bénédicte, chez Régis son nouveau chéri depuis 7 mois. Mais catastrophe, comment Juliette peut-elle vivre avec cet homme froid, peu attirant, égocentré et dans des conditions pareilles ? Hélène va sortir Juliette de ce calvaire. Emma est chauffeuse de taxi, belle, attirante, elle se traine des gros lourds et vulgaires, pourquoi ? alors qu’elle ne souhaite qu’une chose, rencontrer quelqu’un de bien et faire un enfant ? De nos jours, on découvre Charlotte, psy, qui évite ses voisins et rage de s’accoquiner toujours avec le plus timbré de ses patients. Un jour, elle va tomber sur un cadavre placé dans sa voiture, quelle horreur, encore plus, quand elle s’aperçoit qu’elle connait la victime…

Mon avis

Bizarrement, j’ai beaucoup aimé!

Merci Pauline de m’avoir prêté ce livre.

D’abord grosse surprise, je ne connaissais pas du tout Andrea H. Japp, j’avais juste vu qu’elle écrit des policiers, et je suis partie en me disant que j’allais tomber encore à New-York ou à Londres et bien pas du tout, Andrea est française et son roman se passe à Paris. ça m’a changé de la chick-lit que je lis de temps en temps. Par curiosité, je cherche un peu plus et je découvre qu’elle est la traductrice en français des romans de Patricia Cornwell mettant en scène le personnage de Kay Scarpetta. Pas mal !

On suit 5 femmes différentes mais néanmoins amies : Hélène, une scientifique bac+11 divorcée d’un mari dessinateur de BD le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle a un sacré caractère, pas diplomate pour deux sous, elle met très souvent les deux pieds dans le plat et ne mâche pas ses mots; Juliette, influençable et jolie créature, elle a une fille Bénédicte, pas vraiment de vie amoureuse, elle tient un salon de beauté masculin de luxe, elle a quand-même un patron au dessus d’elle; Nathalie, un peu plus vieille que les 4 autres, elle a un mari, deux enfants d’une vingtaine d’année, mais qu’ils ne lui rendent pas tout ce qu’elle fait pour eux, elle s’est laissé aller pendant 20 ans mais elle peut compter sur ses amies; Emma, gérante d’une compagnie de location de limousine, championne de boxe française qui désespère de trouver le père de l’enfant qu’elle veut à tout prix et Charlotte, psychanalyste, dont le mari travaille en Arabie-Saoudite et qui cumule les liaisons avec des patients plus tordus les uns que les autres. Pas à dire, 5 portraits de dames différents, certaines où on a envie de dire qu’elles sont « complètement crazy »; d’autres qu’on trouve on ne peut plus communes. Ce qui les lie est une amitié indéfectible et c’est ça que j’ai aimé. Je pensais que ça m’aurait pas mal agacée mais finalement, j’ai beaucoup aimé ce quintette. Parfois, pas facile de se repérer dans les 5, mais finalement, comme ça se lit très vite, on a pas le temps de se perdre (par contre, une lecture hachée n’est pas conseillée, je pense, faut qu’en même s’y retrouver entre les 5, les mecs qui gravitent autour, leur ami ou enfant.).

Les dialogues, les réparties entre les filles ou avec les autres protagonistes m’ont plus d’une fois fait sourire ! Surtout Hélène. En cherchant des informations sur Andrea H. Japp, j’apprends qu’elle est docteur en biochimie, toxicologue de métier, et chercheuse réputée. Et là, je me dis qu’elle a du mettre un peu d’elle dans son personnage d’Hélène et je comprend pourquoi elle m’a accrochée toute de suite, ses réactions ne sont pas que pure fiction, j’ai l’impression !

Et certaines situations sont (peut-être exagérées c’est vrai) cocasses et marantes. On peut parfois se retrouver dans l’une des 5, dans sa façon de s’exprimer, ou de voir les choses, ou retrouver ses amies et ça fait sourire deux fois plus !

L’originalité de ce livre chick-lit est bien entendu cette intrigue policière et ensuite ces 5 femmes toutes différentes, 5 amies qui vont se serrer les coudes pour découvrir ce qu’il se trame dans leurs dos. Elles sont attachantes. Bien sur on ne nous épargne pas quelques clichés, comme l’ami homo, les vernissages dans des robes improbables, des citadines paumées à la campagne, … mais dans l’ensemble, on n’y prête pas vraiment attention. Les situations sont étranges, les éléments sont disséminés dans l’histoire, le puzzle se crée au fur et à mesure qu’elles vont « brainstormer » sur ce qu’il se passe. Pas banal de retrouver un cadavre dans sa mini !

Les pages se tournent toutes seules ! C’est très facile à lire, frais et léger, une lecture détente mais pas de la simple chick-lit, l’aspect policier permet de ne pas s’ennuyer. Alors okay, c’est sur, ce n’est pas l’intrigue policière la plus palpitante et angoissante que j’ai eu l’occasion de lire, mais c’est quand-même bien sympathique. Sur le chemin des 5 femmes que l’on suit s’accumulent les cadavres, on ne devine pas trop vite pourquoi et on ne sait vraiment le fin mot de l’histoire qu’à la fin du roman justement.

Ce que j’ai préféré dans ce roman, c’est les liens d’amitié très fort entre les 5 filles, la façon dont elles s’entra-aident, la manière dont elles se disent les choses. Peu importe leurs différences, elles sont là les unes pour les autres.

Je l’ai lu très vite, le style est entrainant et rythmé, le gros plus, ce sont les personnages et les dialogues, plus que l’histoire ou l’intrigue (mais il y en a une). J’ai passé un très bon moment en compagnie de ces 5 femmes et je serais pas contre lire le suivant Les cadavres n’ont pas froid aux yeux. Et pourquoi pas un des romans policiers historiques d’Andrea H. Japp.

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challenge destins de femmes

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Sainte Futile d’Alix Girod de l’Ain

Anne Carrière Editions, 18,30€, 305 pages

4ème de couverture

Les articles d’humeur de Pauline Orman-Perrin, dite POP, dans le magazine Modelle, ont fait sa réputation de journaliste vive, rigolote et gâtée. Après un douloureux accident du travail dans une boutique à la mode et une rencontre rêvée ? avec Dieu, POP se voit confier une mission: donner du sens à sa vie. Mais transformer une famille désordonnée et joyeuse en cellule d’accomplissement de soi et un magazine féminin en temple de la quête de sens, est-ce bien raisonnable ? Son mari et ses enfants s’habitueront-ils à la personne d’humeur égale qui leur tient lieu d’épouse et de mère ? Les rédactrices en chef de Modelle, continueront-elles à employer une journaliste qui refuse d’écrire la moindre perfidie sur qui que ce soit ?

Résumé

Pauline dite POP est LA spécialiste des billets d’humeur du magasin Modelle, des billets à la fois, drôle, percutant et décalé. Elle a un mari, deux enfants et approche de la quarantaine. Un jour après avoir couvert une semaine de défilés haute couture, elle s’accorde une pause dans un café chic de la Capitale et s’installe dans le recoin du café où sont exposées sur des étagères les plus belles eaux minérales. Et là c’est le drame. L’ensemble de la collection lui tombe sur la tête. Elle se réveille aux portes du Paradis devant Dieu, afin Karl Lagerfeld (oui, parce que Dieu nous apparait comme on souhaite le voir). Et là, c’est double choc, il ne la considère pas apte à rejoindre le Paradis, elle est trop égo-centrée pour ça, sa vie est dorée et futile. Soit elle accepte de tenir la sainte gazette soit elle est renvoyée sur Terre mais en ayant pour mission de faire le Bien, de vivre dans le Bon. Ni une, ni deux, POP choisi de rentrer. Commence alors une nouvelle vie…

Mon avis

Bof…

Je remercie Pauline qui m’a prêté ce livre qu’on a trouvé ensemble chez un bouquiniste (et finalement, je crois comprendre pourquoi il était là bas…).

Comment commencer ? L’histoire d’abord. Elle n’est pas hyper originale, on se croirait un peu dans la trame d’un téléfilm d’M6. Les rebondissements sont attendus, les réactions de POP aussi. Un point sympa une sous-intrigue sur le dernier tiers qui permet de maintenir  l’attention du lecteur.

Un gros point gênant, okay Pauline voit Dieu afin Karl, mais le livre est rempli de références religieuses (de tout type) ensuite. Elle passe de la journaliste branchée à la catho convertie. A croire qu’on ne peut pas être en même temps, utile, croyant et  fun et mode. Les références, à petite dose pourquoi pas, mais là c’est trop. En plus, cliché ultime, le bon chrétien ne l’est pas vraiment. Ah bah oui hein…

Ça se laisse lire mais voilà c’est rempli de clichés, alors oui le but est sans doute de dénoncer les a priori des uns et des autres, ceux qui bossent / aiment la mode, les peoples etc, et ceux qui les dénigrent;  et de convaincre que le futile est utile. Mais je n’ai pas trouvé que c’était la bonne manière de faire. Enfin pour moi, c’est toujours mieux que Confessions d’une accro du shopping 😉

Y a de bonnes idées mais elles ne sont pas données dans une forme qui me plait. J’ai  pendant les 2/3 du roman, eu l’impression qu’on ne pouvait pas être à la fois altruiste, rendre service et être généreux (si on exclu qu’être croyant c’est mieux) et être passionné par la mode, s’y connaitre un peu en people, etc. Pas possible d’être à la fois élégante et spirituelle. Pourtant j’en connais des filles comme ça moi ! avec ou sans croyances religieuses.

Sinon, question personnages, on s’attache quand même un peu à Pauline, mais surtout parce qu’on a des détails de sa vie de famille et pour sa relation avec sa meilleure amie.

Du point de vue de l’écriture, ça se lit bien, vite et c’est agréablement écrit. Une fluidité renforcée par un découpage en « journée », on n’est pas inondé d’informations inutiles, on sait l’essentiel de la journée de Pauline, pour ça, c’est pas mal, pas de temps mort. Il y a pas mal de second degré bien sur, de l’humour (surtout les rédactrices en chef de POP) mais pour moi, ça manquait quand même un peu de mordant, Pauline est trop « à fond » dans le changement radical.

Peut être qu’un jour que me laisserais tenter par De l’autre côté du lit de cette même auteure, qui a été adapté en film avec Sophie Marceau et Dany Boon.

Pour moi, ça sera un livre qu’on lit qu’une fois, et qui n’est pas indispensable à ma bibliothèque.

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Merci pour les souvenirs de Cecelia Ahern

J’ai lu, 7,30€, 474 pages

4ème de couverture

Après un accident qui a bouleversé sa vie et détruit son mariage, Joyce Conway ne doit la vie qu’à une transfusion sanguine. Mais des phénomènes étranges commencent à se produire. Elle se souvient de choses qu’elle n’a pas vécues. Elle peut parler des heures durant des rues pavées et sinueuses de Paris, ville qu’elle n’a jamais visitée, ou disserter sur l’architecture baroque. Et, toutes les nuits, elle rêve d’une petite fille aux cheveux blonds. Dès lors, Joyce n’aura plus qu’un but : découvrir à tout prix qui lui a donné son sang, dans l’espoir de comprendre ce qui lui arrive. Et retrouver le charmant Américain dont elle a fait la connaissance le jour de sa sortie de l’hôpital.

Résumé du début

Joyce est mariée et enceinte de quelques mois.  Suite à un accident, elle se retrouve à l’hôpital où pour la sauver, les médecins doivent la transfuser.

A Dublin, Justin Hitchcock, américain expatrié à Londres pour vivre près de sa fille, et de son ex-femme, doit donner une conférence sur l’art mais quand il arrive dans l’amphi, une jeune docteur est en train de faire une présentation sur le Don du Sang et  son importance et répond aux questions que se posent les étudiants. La jeune femme, Sarah, réussit à le convaincre de donner son sang. Mais Justin a peur des piqures et ne se rendra pas à la collecte du soir. De retour chez lui, il téléphone à sa fille Bea qui vit à Londres, elle lui fait remarquer son manque de courage et la honte d’avoir posé un lapin à Sarah. Avant de repartir pour Londres, Justin va pour les beaux yeux de sa fille et ceux de Sarah donner son sang.

Joyce de retour de l’hôpital s’installe chez son père et commence à remarquer que ses gouts, ses connaissances ont changés, de plus, elle dispose de souvenirs qui ne sont pas les siens…

Mon avis

Pas un coup de cœur mais j’ai beaucoup aimé ! Si je dois lire la « romance » ou de la « littérature pour filles », c’est exactement ça que je veux lire !!!

J’avais hâte de relire un texte de Cecelia Ahern après avoir eu un coup de cœur à la lecture de PS : I Love You et j’ai donc sauté sur l’occasion de la lecture commune de Tête de Litote pour sortir ce roman de ma PAL. Et même si j’ai moins apprécié que PS : I Love You, j’ai quand même beaucoup apprécié ma lecture et j’ai passé un très bon moment en compagnie de Joyce, son père, Justin et sa famille.

On suit en parallèle deux « familles » liés parce qui arrive à l’héroïne Joyce. On a d’abord donc Joyce (à Dublin) qui vient d’avoir un accident aux conséquences bouleversantes, son retour chez son père Henri, on apprend qu’elle a perdu sa mère 10 ans plus tôt et découvre ses deux meilleurs amies Kate et Frankie. Puis on a Justin, un bel américain, expatrié à Londres pour vivre à côté de sa fille Bea qui vit pour le moment chez sa mère et son nouvel ami. Justin donne de temps en temps des conférences à Dublin, l’Art c’est son dada. On découvre des personnages qui gravitent autour de Justin : son frère Al marié à Doris, son ex-femme, etc.  J’ai trouvé les personnages attachants surtout Justin et Joyce mais on a aussi une belle palette de personnages secondaires avec des caractères, des physiques et des actions tous différents.
Je me suis attachée à Joyce très vite parce que c’est principalement elle qui s’exprime et on a tout ce qu’elle ressent au moment où les choses lui arrivent. Elle traverse une palette d’émotions tout le long du roman qu’on partage avec elle, la peur, le désespoir, le doute, la joie, l’appréhension, etc.

Quand à l’histoire même si elle est moins originale que ce que j’ai pu lire avant, je me suis laissée prendre au jeu de cette expérience que vit Joyce, quelque peu « paranormale’, vivre avec des connaissances et des gouts, avec des souvenirs qui ne sont pas les siens. J’ai tout particulièrement apprécié qu’elle doute, se demande si elle ne deviendrait pas un peu folle, s’interroge sur la réaction des gens si elle devait se confier, … Quand elle va croiser par hasard Justin, quelque chose va se passer mais aucun n’imagine encore ce qui a pu les lier. Leurs rencontres inattendues, la reconnaissance que Joyce va avoir quand elle va comprendre, son envie d’aborder Justin, quelques quiproquos vont pimenter l’histoire et leurs vies.

J’ai retrouvé les thèmes que j’affectionne chez Cecelia Ahern et qu’elle arrive à retranscrire à merveille. Le premier est la relation père/fille, j’avais déjà fortement apprécié ce point dans PS : I Love You c’est encore plus fort et important ici entre Joyce et Henri et dans une moindre mesure entre Justin et Béa. Cette affection que Joyce et Henri se portent est très forte, Henri est vieux maintenant mais il sera un soutien et un pilier pour sa fille. Cette relation m’a tout particulièrement touchée, sincère et vraie, décrite avec subtilité et finesse par Cecelia Ahern. Le deuxième thème est « comment continuer à vivre quand un malheur vous frappe ». Dans Merci pour les Souvenirs, comme dans PS : I love You, l’héroïne doit apprendre à continuer d’avancer dans sa vie, et à chaque fois, tout se fait peu à peu sans qu’on s’en rend compte, grâce aux personnes et événements extérieurs. Ici l’amour et l’humour d’un père, le cadeau d’un lien entre elle et Justin, ses deux meilleurs amies qui vont l’épauler comme elles peuvent, et d’autres choses encore, vont permettre à Joyce d’aller mieux.

Je ne sais pas comment Cecelia Ahern fait, mais moi je suis conquise par sa manière de raconter ce type d’histoire, où j’oscille entre rire et larmes, les sentiments sont justes, quand c’est cruel, elle ne met pas de voile dessus, n’estompe pas la souffrance mais arrive à rendre ça plus léger mais pas moins fort. Elle arrive à insuffler dans ses histoires qui commencent par des drames, de l’optimisme, de la sincérité, un grain de folie, de l’humour, de la joie, tant de choses qui rendent le récit fort sans tomber dans le pathos ni la mièvrerie. J’aime beaucoup son style et la traduction est très bien faite. Le GROS plus de ce roman : l’humour ! J’ai ri plus d’une fois au cours de ma lecture. Il y a des situations ou des répliques vraiment drôles, une sorte d’humour thérapie (mais là je vais loiiiin). Mon personnage préféré de ce roman, le père de Joyce, Henri, à la fois fort et fragile, utilisant le sarcasme, l’humour, ses anecdotes, ses réparties et sa façon de parler, il est excellent !

Ce roman pourrait être une romance banale mais non, il a ce petit quelque chose en plus, qui fait que ça marche, une comédie romantique « mais pas que ». Parce qu’on n’a pas seulement une histoire d’amour (d’ailleurs ce n’est pas vraiment traité en tant que tel), une grande place est réservée à la famille, à l’amitié, à la (re)découverte de l’autre, de soi,… Complètement le genre de livre « pour filles » (même si je n’aime pas ce terme) qui me fait du bien !

Je crois que je suis fan de Cecelia (ça se sent non ?), j’ai deux autres de ses romans dans ma PAL et je crois que j’achèterai ceux que je n’ai pas. En espérant que comme pour cette histoire (et la précédente lue), je sois à la fois conquise par son style et surprise par le traitement du sujet.

En me relisant, je me rends compte que c’est un peu décousu mais je ne sais pas comment expliquer ce que je ressens quand je lis Cecelia Ahern…

Voici les avis de Natiora, Tête de Litote, Jasmine, …

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Confessions d’une accro du shopping de Sophie Kinsella

Pocket, 7€20, 371 pages

4ème de couverture

Votre job vous ennuie à mourir ? Vos amours laissent à désirer ? Rien de tel qu’un peu de shopping pour se remonter le moral… C’est en tout cas la devise de Becky Bloomwood, une jolie Londonienne de vingt-cinq ans. Armée de ses cartes de crédit, la vie lui semble tout simplement magique ! Chaussures, accessoires, maquillage ou fringues sublimes… rien ne peut contenir sa fièvre acheteuse, pas même son effrayant découvert. Un comble, pour une journaliste financière qui conseille ses lecteurs en matière de budget ! Jusqu’au jour où, décidée à séduire Luke Brandon, un jeune et brillant businessman, Becky s’efforce de s’amender, un peu aidée, il est vrai, par son banquier, qui vient de bloquer ses comptes… Mais pourra-t-elle résister longtemps au vertige de l’achat et à l’appel vibrant des soldes ?

Résumé du début

Rebecca Bloomwood reçoit sa facture de carte bancaire, et stupéfaction, elle ne s’attendait pas à avoir dépenser autant en si peu de temps ! L’occasion pour elle de faire le point sur ses dépenses, malheureusement rien ne cloche, elle est juste accro au shopping. Rebecca, dite Becky, est journaliste financière, boulot rébarbatif et peu intéressant, où elle a l’impression de ne faire que recopier les brochures de presse que lui envoient les banques, les assurances, …
A une conférence, elle papote avec une amie journaliste sans faire attention le moins du monde à ce pourquoi elle est là, obsédée par l’écharpe en solde qu’elle n’a pas pu payé faute d’avoir oublié sa carte bancaire au bureau. Son sauveur sera Luke Brandon, un patron de Brandon Communication, qui lui prêtera la somme qui lui manque en billet pour acheter cette écharpe après l’avoir entendu se morfondre de ne pas avoir assez d’argent liquide sur elle pour cet achat important.
Seulement, la facture de carte bancaire n’est pas la seule que Rebecca reçoit, elle a aussi des relances d’autres banques, pour d’autres cartes impayées, le loyer, … Comment va-t-elle s’en sortir…

Mon avis

Je cherchais une lecture légère d’été et je n’ai pas été déçue, c’est  léger, très léger, … malheureusement trop léger à mon gout.

C’était mon premier Sophie Kinsella, j’ai bien aimé son style, c’est fluide, ça se lit vite. J’ai apprécié les insertions des lettres de banques qui réclament les paiements et qui indiquent les excuses qu’utilise Becky pour ne pas régler la totalité de ses factures. Ces lettres et certains passages ou situations dans le livre sont très drôles par contre, j’ai trouvé le reste très agaçant.

Becky est une jeune femme fraiche, pétillante, qui est accro aux achats, aux bons plans mode, aux produits de beauté,… Elle s’y connait hyper bien parce qu’elle passe beaucoup de temps dans les boutiques. J’aurai pu m’attacher à elle, parce que parfois, je me suis reconnue dans certains passages : une contrariété, un passage à vide, hop, un tour dans une boutique, dans une librairie et ça va déjà mieux niveau moral. A la différence que souvent flâner me suffit, elle, elle achète toujours mais surtout elle a toujours une bonne excuse à fournir pour faire passer la pilule de la dépense.  Et encore pire, quand elle est à court d’arguments et de bonnes excuses, elle a comme par hasard, la capacité extraordinaire d’oublier ce qui l’angoisse ou la contrarie ! Comme c’est pratique !
Et puis on peut être accro au shopping (je suis bien accro aux bouquins, j’en ai plus que je ne peux en lire pour deux vies! et mon armoire de fringues, suit le même chemin que de ma bibliothèque, elle déborde !) et avoir un peu de cervelle ou de l’amour propre (le pôvre Tarquin quand même) ! Faut reconnaitre que certains passages sont limite affligeants !
Donc voilà, Becky, m’a plus agacée que charmée. Attention, je ne suis pas contre les achats (compulsifs, ça m’arrive d’en avoir), de choses et d’autres (souvent inutiles, je me fais avoir aussi),… ça arrive de ne pas savoir gérer correctement ses dépenses, ça ne fait pas de ces gens de mauvaises personnes, ce qui m’a gêné c’est la manière dont ça se passe pour elle. C’est trop facile, ça se veut trop léger alors la résolution de ses problèmes financiers vont lui tomber tout cru dans l’bec ! Même pas besoin de réfléchir, d’assumer un petit peu sa situation, … Y a quand même une légère prise de conscience, mais attend ! il fait beau là, c’est les soldes, pfut, envolée la prise de conscience.

Je n’ai pas détesté ma lecture, mais c’est quand même trop léger, trop facile, … On sait très vite comment elle va s’en sortir, très vite avec qui elle va finir.

On sent derrière tout ça, une dénonciation de la société de consommation (la banque qui vous propose une carte avec un gros découvert, à peine sorti de la fac, alors que vous ne bossez pas encore), de faire attention à ses placements, etc. Mais comme, on reste dans la légèreté et bien les situations s’arrangent vite, personne n’est malheureux, n’est triste, n’est pauvre… Un peu à l’image de la couverture, ça reste beaucoup trop rose même pour une lecture détente ! J’ai déjà lu des livres chick-lit où c’était quand même plus creusé. Après, je peux comprendre qu’on aime ou adore ça, mais pour moi, il manque quelque chose pour vraiment m’accrocher.

Du coup, à moins de tomber sur la suite à 20 cts ou au kilo, je ne pense pas poursuivre les aventures de Becky. Par contre, j’ai apprécié le style de Sophie Kinsella, alors peut être qu’un jour je me pencherai sur un autre de ses écrits.

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La prime de Janet Evanovich

Pocket, 6,10€, 319 pages

4ème de couverture

Plus de boulot, plus de voiture et un compte en banque dans le rouge cramoisi. Stéphanie Plum troque sa TV contre une vieille carlingue déglinguée pour se rendre chez son cousin Vinnie. A la clé : un job de classement minable et sous-payé. Quand elle ressort du bureau, elle est chasseuse de primes.  Enfin, à l’essai. Et sa première proie n’est autre que Joe  Morelli, accusé de meurtre. Un cachet de 10000 dollars pour elle si elle lui met la main dessus. Joe Morelli, le type qui, à intervalles réguliers, débarque dans sa vie pour la lui bousiller. La dernière fois, qu’elle a croisé sa route, il y a laissé une jambe…

Résumé du début

Dès le départ, le tableau est posé, Stéphanie nous parle de Joseph Morelli, un garçon de son quartier. Plusieurs fois au cours de sa jeunesse, elle eu « affaire » à lui et ne s’en est pas encore tout à fait remise. Les années ayant passé, Stéphanie est actuellement au chômage, contrainte de se trouver vite un job bien payé, pour ne pas finir à la rue. Elle accepte alors le conseil de ses parents, aller trouver son cousin Vinnie, il aura peut être un boulot de classement pour elle. Mais arrivée à son bureau, Stéphanie apprends que le job est déjà pourvu. Connie, la secrétaire de Vinnie, lui parle alors d’un poste vacant dans la boite, le type étant à l’hosto, ses dossiers s’entassent. Et il y a de l’argent rapide et facile à se faire ! C’est ainsi que Stéphanie Plum se retrouve… chausseuse de prime ! Et son premier dossier n’a rien de simple, un flic accusé de meurtre. Joe Morelli, la poisse suivrait-elle Stéphanie ?

Mon avis

Il s’agit du premier d’une série sur Stéphanie Plum, ancienne vendeuse de lingerie, devenu Chasseuse de prime, du jour au lendemain. C’est une bonne entrée en matière. Ce premier roman permet de poser les bases. A la fois policier et un peu chick lit (mais pas trop), on découvre Stéphanie, comment elle en est arrivé là et comment elle va se débrouiller dans ce job pour le moins particulier.

C’est pas mal du tout, écrit avec beaucoup d’humour, on retrouve souvent Stéphanie dans des situations cocasses. Mais dangereuses la plus part du temps, parce que le monde des chasseurs de prime c’est pas DU TOUT le même univers que la vente de lingerie bon marché.

Ce roman se lit très vite et est agréable à lire. L’histoire n’est pas des plus originales cependant (juste le sujet l’est), c’est donc le traitement humour + policier qui fait beaucoup dans ce livre. Toutefois, la chasse à l’homme, la manière de procéder de Stéphanie, d’être aidée, les événements connexes liés, sont très bien traités et ce n’est pas mauvais du tout concernant le côté policier.

J’ai quand même eu du mal parfois, à ne pas m’agacer, j’ai refermé plusieurs fois le livre en me disant « ce n’est pas possible, je vais la secouer !!! ». Mais Stéphanie est attachante et ce Morelli aussi, alors on continue facilement; on a envie de savoir comment cela va finir, et on passe sur le fait qu’on aimerait bien expliquer à Stéphanie qu’on ne met pas un tailleur et des chaussures à talon pour enquêter dans les quartiers chauds !

Autant, il y a des passages vraiment très drôles, autant il y a de la noirceur et de la violence dans d’autres passages, ça reste une histoire policière, mêlant prostitution, boxe et délinquances.

Stéphanie entretient une relation conflictuelle avec Joe Morelli qu’elle doit rechercher et ramener au poste de police. On ressent bien la tension entre les deux personnages, le jeu du chat et de la souris, avec des piques bien sorties et des situations complexes. C’est bien fait et on se laisse prendre à leur jeu. A la lecture, je comprend pourquoi il a été adapté en film, c’est construit un peu comme une série policière. Il ne me restera plus qu’à voir le film avec Katherine Heigh que je n’ai pas encore vu.

Une très bonne lecture pour l’été, détente, pas de prise de tête mais cohérente, et avec une intrigue bien faite. Pour ce qui est de continuer à suivre les aventures de Stéphanie Plum, peut-être, si je tombe sur une bonne occasion.

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7ème lecture réalisée dans le cadre du Challenge  La littérature fait son cinéma (2e année) via le blog Kabaret Kulturel