Rebecca de Daphné du Maurier

Le livre de poche, 6,10€, 437 pages

MERCI à ma copine NyrA pour ce livre !!!!

Quatrième de couverture

Sur Manderley, superbe demeure de l’ouest de l’Angleterre, aux atours victoriens, planent l’angoisse, le doute : la nouvelle épouse de Maximilien de Winter, réussira-t-elle à se substituer à l’ancienne madame de Winter?
Rebecca, morte noyée, continue d’exercer sur tous une influence à la limite du morbide. La nouvelle Mme De Winter, timide, effacée, inexpérimentée, se débat de son mieux contre l’angoisse qui l’envahit, mais la lutte contre le fantôme de Rebecca est par trop inégale.

Résumé

La narratrice et son époux sont dans leur chambre d’hôtel, elle nous raconte qu’ils sont mieux là que dans leur domaine de Manderley, parce qu’il s’est passé trop de choses là-bas, que Manderlay n’est plus à eux, que Manderlay n’est plus. La narratrice nous raconte alors comment tout a commercé pour elle, un jour à Monte-Carlos, alors dame de compagnie de Mrs Van Hopper. Comment grâce au snobisme de celle qui l’emploie, elle va faire la connaissance de Maximilien de Winter. Ce quarantenaire charmant nous apparait sombre parce qu’il a perdu sa femme Rebecca, qui s’est noyée un peu moins d’un an plus tôt. Il a quitté l’Angleterre pour voyager et s’éloigner de ce passé douloureux. La narratrice et Mr de Winter vont être amenés à beaucoup de voir lorsque Mrs Van Hopper tombe malade et indisposée cette dernière doit rester dans son appartement à l’hôtel. Mr de Winter amène en promenade dans sa voiture notre héroïne et ils visitent les alentours de Monte-Carlo. Un jour alors que Mrs Van Hopper reçoit des nouvelles de sa famille et doit rentrée plus tôt que prévu à New-York, notre narratrice se rend compte qu’elle tient énormément à Maxim de Winter et alors qu’elle vient lui faire ses adieux, il la surprend en la demandant en mariage malgré leur vingtaine d’années d’écart, le fait qu’ils ne se connaissent que depuis peu et qu’aucun des deux n’a jamais évoqué à l’autre de sentiment amoureux particulier. Elle accepte et quitte le service de Mrs Van Hopper. Ils arrivent à Manderley (sur la côté anglaise), après leur voyage de noce en Italie,  la narratrice découvre que le domaine et la population avoisinante sont encore emprunts du vif souvenir de Rebecca, la première Mrs de Winter…

Mon avis

C’était une très bonne lecture, très agréable, j’ai beaucoup aimé même si quelques petites choses m’ont empêchés d’avoir un coup de cœur pour ce livre.

D’abord, je découvre avec plaisir Daphné du Maurier, son style et son écriture. Ce livre se lit très bien, rapidement, les descriptions des personnages ou des lieux sont savamment dosées, ni trop longues, ni trop courtes, c’est précis et très bien écrit. L’histoire est originale et très plaisante, la narratrice arrivera-t-elle à lutter contre le souvenir de Rebecca, cette femme qu’on luit décrit comme parfaite, belle et intelligente, qui savait administrer Manderley, le faisait briller aux yeux de la société et du voisinage ? Mais tout est-il aussi parfait ? Une grande partie du récit, se base sur les non-dits et les sous-entendus et comment la narratrice les interprète, car jeune, timide et très différente de Rebecca, elle n’ose questionner son époux Maxim, Franck qui s’occupe du domaine ou les domestiques. Elle se fait donc son idée sur qui était Rebecca, comme elle était et se sent progressivement inférieure à elle, gauche et insignifiante.  Le comportement des gens autour d’elle l’intrigue et l’angoisse progressivement. Influençable, elle interprète la  moindre chose, les moindres mots prononcés, se compare beaucoup à Rebecca et en vient à se sentir vaine et inutile.

Daphné du Maurier arrive parfaitement à décrire la peur, l’angoisse, les sentiments de son héroïne. Elle a également réussi à inventer des personnages très antipathiques, notamment Mrs Danvers, dont l’attitude envers la nouvelle Mrs de Winter est glaciale, plein d’animosité et parfois peut approcher la folie, elle considère la nouvelle femme de Mr de Winter comme une usurpatrice, bien en dessous de Rebecca et qui n’a rien à faire à Manderley; on peut citer également Jack Favell, personnage qui arrive vers le milieu du roman.

Le dénouement de cette histoire est brillamment trouvé, avec des retournements de situation qui tiennent le lecteur en haleine.

De plus, j’aime beaucoup, les romans (et les histoires en général) qui se passent dans les années 20 ou 30, l’ambiance, le charme et l’atmosphère des domaines et demeures anglaises, quand l’éducation prévalée sur la communication. Il était peu fréquent pour les dames de dire ce qu’elles pensaient sans peur de questionner. Les hommes ne se confiaient pas. D’où des non-dits qui accentuent les histoires et les situations.

Deux choses m’ont empêché d’avoir un coup de cœur pour ce roman. La première est que j’arrive difficilement à m’attacher à un personnage si je ne connais pas son nom, c’est bête, je sais. En effet, il n’est jamais fait mention du prénom de la narratrice. C’est voulu je pense, pour accroître le fossé séparant la nouvelle Mrs de Winter et Rebecca. En effet, le souvenir de cette dernière est tellement présent, c’est de ce personnage que né tout le drame du roman, qu’en comparaison, l’héroïne est effacée au point que le lecteur ne connaitra pas son nom.  Même si moi, cela m’a gêné pour m’attacher à la narratrice, je trouve que c’est vraiment très bien vu de la part de Daphné du Maurier. Seulement, cette difficulté à m’attacher à l’héroïne a été quelque peu renforcé par son caractère. A défaut se renseigner (ce qui est très cohérent vu sa personnalité : jeune et timide), elle  imagine souvent les choses, les pensées et les sentiments des autres et se fait ses propres scénarios. Au début de l’histoire, ça m’a agacé parce que c’était vraiment trop souvent sur trop peu de temps d’action. Une fois à Manderley, elle continue mais comme on rentre dans l’intrigue, dans cette lutte invisible avec le souvenir de Rebecca,  sa façon de voir, d’interpréter et de faire dans sa tête ses scénarios, sont beaucoup plus justifiés, utiles et intéressants.

Deuxième chose, si j’ai bien perçu que l’héroïne est progressivement effrayée et angoissée par tout ce qui se passe, je n’ai pas moi en tant que lectrice ressentie d’angoisse particulière. Maintenant, je pense que cela vient de moi, parce que le roman est très bien construit, les informations sont distillées au fur et à mesure, à juste dose pour faire de l’effet et les situations très efficacement contées. On est vraiment surpris de la tournure des événements.

Ces deux remarques, ressenti purement personnel, n’enlèvent rien au roman, qui est vraiment très bon! Je pense que je lirai, avec plaisir également, d’autres romans de Daphné du Maurier. J’aimerai bien voir maintenant l’adaptation du roman par Hitchcock sorti en 1940.

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2ème lecture réalisée dans le cadre du Challenge  La littérature fait son cinéma (2e année) via le blog Kabaret Kulturel

6 réflexions sur “Rebecca de Daphné du Maurier

  1. Natiora dit :

    Génial, ça te fait avancer dans ton challenge ! D’ailleurs j’avais beaucoup aimé l’adaptation ciné, j’avais ressenti la même angoisse qu’en lisant le livre !
    Finalement tu as plutôt bien aimé, je suis contente 🙂
    J’avoue n’avoir aucun souvenir de ce que tu dis sur la narratrice, je me suis laissée entrainer dans l’histoire sans aucune réticence.
    Je te recommande Ma cousine Rachel. Ca commence comme une histoire d’amour mais…. Du Maurier est diabolique !! ^^

  2. NyrA dit :

    J’ai beaucoup moins aimé Ma cousine Rachel, je ne sais pas pourquoi… Je conseille L’auberge de la Jamaïque et Le bouc émissaire ! Tant mieux si tu as aimé ^^ Je n’espérais pas non plus te faire découvrir le roman de ta vie ! Moi ça ne me gêne pas l’absence du nom de la narratrice. D’ailleurs quand j’écris à la première personne, j’ai souvent tendance à vouloir zapper les détails de la personne qui parle. Côté face fonctionne comme ça, on ignore le nom de la narratrice… J’ai beaucoup aimé le film aussi. L’actrice qui interprète la narratrice est très belle, ce qui ne colle pas vraiment avec la description du livre, mais l’ambiance hitchcockienne plus Du Maurier, c’est top !

  3. […] de nos sorcières Anne et Marie Céline Chronique de Dawn L’avis de notre Demoiselle Coqueliciotte La chronique Ciné de […]

  4. Difficile de faire la critique d’une telle oeuvre ! Pour ma part, c’est un véritable coup de coeur ! Et l’adaptation ciné est juste sublime.

une petite bafouille !