Le joueur d’échec de Stefan Zweig

Le livre de poche, 3,60€, 125 pages

4ème de couverture (attention spoiler)

Qui est cet inconnu capable d’en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu’antipathique ? Peut-on croire, comme il l’affirme, qu’il n’a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l’inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l’isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse,  » pourrait servir d’illustration à la charmante époque où nous vivons « .

Résumé

Le narrateur effectué la traversée de l’Atlantique vers l’Argentine sur un paquebot,  quand lors d’une discussion avec un autre passager, il apprend la présence à bord du champion d’échec Czentovic. Ce dernier a un caractère bien spécial, bourru, il est quasiment inculte. Notre narrateur est intrigué et il voudrait l' »étudier », du moins pouvoir discuter avec lui mais Czentovic n’accorde aucune interview. Le narrateur se rend compte que pour l’approcher, rien de mieux que le faire jouer aux échecs, mais une partie en compagnie de ce champion est payante. Le narrateur rencontre vite un autre joueur amateur lui très arrogant qui va payer pour jouer avec le champion. Lors de leur partie, quelque chose va arriver…

Mon avis

Il sera court, car il s’agit ici d’une nouvelle écrite par Zweig, donc histoire assez courte. Zweig l’a écrite en septembre 1941 quelques mois avant son suicide en 1942. Cette nouvelle a été publiée à titre posthume en 1943 par la maison d’édition suédoise de l’auteur.

Tout d’abord si vous avez l’occasion de lire cette nouvelle évitez de lire la quatrième de couverture et la préface. Car malheureusement elles en disent beaucoup trop sur l’histoire et comme c’est très court (94 pages, 125 avec la biographie de l’auteur), et bien on est vite spoilé.

Du coup, je ne dirai pas ce qu’il se passe, juste qu’une intrigue inattendue sur ce bateau va prendre le pas sur l’histoire de Czentovic. Cette nouvelle est riche d’enseignement. Elle est courte mais forte et on est touché par les événements racontés.

Je conseille, comme c’est court, de la lire d’une traite. Parce que moi j’ai du couper à la moitié et j’ai perdu un peu cette impression d’être absorbé par l’histoire, comme ceux qui l’ont lu m’en ont parlé. Du coup, j’ai presque eu l’impression de passer à côté, alors évitez de faire comme moi je pense.

Si vous êtes curieux de l’histoire, il y a plein de chroniques sur internet qui vous raconteront tout en détail, personnellement je n’aime pas, quand il s’agit d’une nouvelle ou d’un livre court parce qu’en plus de ne plus avoir de surprise, on ne réfléchit plus sur le thème abordé par soi-même finalement.

Concernant les échecs, je vous rassure il n’est pas nécessaire d’y jouer et d’y comprendre quelques choses pour apprécier le livre. C’est l’élément porteur à un récit plus important.

C’est un livre fort, qui marque, malgré son nombre de page réduit, qui fait réfléchir et nous apprend des choses. Un parallèle peut être fait avec son auteur, la biographie accompagnant l’ouvrage est très intéressante et permet de faire la lumière sur le passé de Zweig pour mieux comprendre le livre.
Je vous conseille cette lecture. Un classique à connaitre. Je pense que je relirai avec plaisir d’autres écrits de Zweig. La traduction en tout cas laisse voir que la plume est excellente.

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6 réflexions sur “Le joueur d’échec de Stefan Zweig

  1. Cassiopée dit :

    Oh merci pour la chronique ! J’adore les échecs, j’y joue depuis très longtemps, alors un titre pareil a de quoi me séduire.
    Tu dis que c’est un récit touchant et tu le conseilles, donc j’imagine que tu as aimé? Ou il est simplement intéressant à lire?

  2. NyrA dit :

    J’aimerais bien le lire un jour ^^ J’ai beaucoup aimé « Marie Stuart » de Zweig, et comme j’ai réussi à oublier les spoils qui avaient été faits dessus au club, je devrais être surprise par l’histoire ^^

  3. Natiora dit :

    Je suis contente que ça t’ait plu. Et je suis entièrement d’accord avec toi, nul besoin de s’y connaître aux échecs pour apprécier l’histoire à sa juste valeur.

  4. zoso dit :

    C’est évidemment bien écrit mais au combien loin de la réalité !
    Du pur délire. Impossible de devenir un champion si on joue seul. Et tous les champions sont des psychopates !

    Ce livre là me semble plus proche d’une certaine réalité !

    • Je pense que c’est pas tant sur les échecs sur l’auteur a voulu se concentrer mais sur la vie d’un homme qui a basculé dans une sorte de schizophrénie à cause de la torture psychologique qu’il a subi, les échecs sont justes un prétexte.

une petite bafouille !