Le Long des Sentiers Obscurs d’Alexis Lorens

1134886_3074663Édition Nuit d’Avril, non réédité, 16,90€, 249 pages

4ème de couverture

Au XVIIIe siècle, dans l’Océan Indien, des marins hollandais croisent sur leur route un vaisseau fantôme, dont l’équipage a été crucifié sur les haubans. De nos jours, alors qu’il inspecte des installations pétrolières dans le désert du Néguev, Brian, un technicien irlandais, est victime d’une explosion. Il se réveille dans les profondeurs d’une grotte où, malgré ses blessures, il déniche, entre deux squelettes, le journal que tenait le médecin du navire batave…

À sa sortie de l’hôpital, il rencontre Leah, la sœur de son ami David : elle vient de faire traduire le manuscrit et lui en révèle toute l’importance. Dès lors, les trois jeunes gens partent dans un long périple qui les conduira à Amsterdam puis en Egypte, sur les traces d’une secte disparue, afin de retrouver de mystérieux médaillons censés ouvrir une porte sacrée. Celle-ci mène-t-elle à l’Enfer ou au Paradis ?

Résumé

Océan Indien septembre 1776, Philip DeVreck est un jeune médecin hollandais en route vers les Indes Britanniques. A bord du navire, l’équipage essuie une tempête impressionnante, quand tout se calme enfin, ils observent une navire non loin du leur, qui semble abandonné.  Ce qu’ils vont y découvrir, changera l’avenir de Philip.
En 2005, Bryan technicien irlandais inspectant des installations pétrolières, va être victime d’un accident, il va découvrir des documents qui vont l’entrainer dans une quête dangereuse vers la Vérité.

Mon avis

Une lecture sympathique

Il y a du très bon et du moins bon dans ce roman d’Alexis Lorens, qui a créé depuis une de mes maisons d’édition préférée : Les Editions du Riez. Le long des sentiers obscurs se découpe en 3 « actes ».

La première partie du roman se déroule en 1776 à bord du Marian, navire hollandais. Toute cette partie, est géniale, on sent vraiment qu’Alexis Lorens s’y connait en navigation. Le vocabulaire est précis, on se croirait vraiment à bord du bateau et en pleine tempête. La découverte du vaisseau à l’abandon est aussi très bien décrite et j’ai beaucoup apprécié cette entrée en matière.

Dans la seconde partie, on suit Bryan qui est envoyé en mission dans le désert du Néguev, il est victime d’une explosion et se retrouve bloqué dans une grotte. L’existence de cette grotte lui a surement sauvé la vie mais il faut encore pouvoir sortir de là. Blessé, il tombe alors sur des squelettes et sur un ouvrage écrit dans une langue qu’il ne sait pas lire. Retrouvé miraculeusement, il va donner ce livre à la sœur de son meilleur ami sur place, Leah qui fait des études d’histoire contemporaine et géopolitique, afin qu’elle trouve les bonnes personnes à la faculté pour le faire traduire.
Cette seconde partie me laisse avec un sentiment mitigé. L’intrigue qui se met en place est plus qu’intéressante, un mystère religieux, une énigme spirituelle, un jeu de piste, toutes les caractéristiques d’un roman ésotérique. Et moi qui adore ça, je suis à la fois contente de la tournure que prend l’histoire et un peu déçue parce qu’elle n’est pas suffisamment détaillée. De plus, j’ai trouvé que les événements s’enchainaient trop vite, que les réactions des personnages ne collaient pas toujours avec ce qui  leur arrive et que certains dialogues sonnaient faux. Notamment, ceux avec la police. Autant quand la personne qui va aider Leah et Bryan parle, on est scotché à ses lèvres et on a envie de savoir, de comprendre les écrits retrouvés par Bryan et de s’accrocher à ses explications, autant ça contraste trop avec le manque de réalisme des scènes avec la police (surtout que ça se passe en Irsaël dans un contexte très tendu). Concernant les personnages, j’ai pas vraiment réussi à m’y attacher parce qu’on ne connait pas grand chose d’eux au final. Et je suis mitigée quand à Leah. A la fois, elle m’a plu et déplu. Ce sont surtout ses réactions à elle et sa manière de s’exprimer (même quand elle se parle à elle-même) qui ne sonnaient pas bien. Mais elle a d’autres côtés intéressants.
Parfois, il y a trop de précisions, notamment les noms, sur des personnages secondaires, voire très secondaires, alors que les personnages principaux, ne m’ont pas semblé assez creusés psychologiquement.

Dans la 3ème partie, on découvre la clé du mystère -que je ne vous donnerais pas vous vous doutez bien- qui donne au récit une touche différente, plus fantastique, plus spirituelle. Je ne sais pas si ça m’a vraiment plu, mais en tout cas, elle a le mérite d’être originale, différente des fins qu’on lit dans les romans ésotériques et ça c’est vraiment très bien.

Le Long des sentiers obscurs est une bonne lecture mais parfois pas assez développée, pas assez aboutie. Peut être d’Alexis Lorens a voulu mettre tous les thèmes qui lui tenaient à coeur dans un même ouvrage et que ça ne donne pas une cohérence parfaite à l’ensemble. Par contre, plein d’aspect de l’histoire sont très appréciables. Le coté qui m’a moins plu, ce sont les sentiments, les réactions, la psychologie des personnages. Toutefois, il y a de belles prises de risque de la part de l’auteur, j’aime beaucoup.

Le style est bon, la plume est belle, le vocabulaire est adapté aux différents lieux, époques et quêtes. On ressent les voyages fait pas l’auteur, les paysages, les lieux, les recherches aussi, c’est un bel atout. Je garderai le souvenir d’une lecture sympathique, un sentiment positif même si j’aurai aimé plus de détails, plus de cohérences dans les réactions des personnages.

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