Bienvenue à Dunkerque de Maxime Gillio

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Editions Ravet-Anceau, 9€, 222 pages

4ème couverture

Inspecteur de police stagiaire, Stéphane Marquet a préféré s’éloigner de sa famille, quitter Nice et demander sa mutation à l’autre bout de la France. A Dunkerque, le jeune Niçois se retrouve sous les ordres de l’inspecteur Dacié, ancien prof de lettres entré dans la police par dépit. A son contact, Marquet va devoir oublier ses a priori et ses idées préconçues. Dacié est un homme seul, volontiers cassant, brisé par la mort de son fils. A ses côtés, Marquet découvre l’ambiance de Dunkerque, à travers une série d’attaques de pharmacies, la profanation d’une église et le meurtre d’une militante d’extrême droite.

Mon avis

Un homme visiblement sous l’influence de médicaments ou de drogue s’est caché dans une église. Il semble devoir accomplir certaines choses. Il profane l’autel, crée une mise en scène et ressort de l’église. La police est convoquée pour rechercher qui a bien pu agir de cette façon et pourquoi.

Stéphane Marquet, niçois, est fraichement arrivé à Dunkerque où il a demandé sa mutation. Il doit supplier le commissaire Dacié. Une rencontre qui fera des étincelles entre l’ancien prof devenu commissaire, natif de la région, au passé douloureux et le jeune niçois qui a demandé explicitation la localisation la plus éloignée de sa ville et de sa famille.

En parallèle, les deux flics sont amenés à enquêter sur la mort d’une CPE d’un collège difficile de Grande Synthe, corps sans vie découvert à son domicile. En creusant la vie et le passé de cette femme, les policiers vont découvrir qu’il s’agit d’une militante d’extrême droite en opposition avec des collègues de travail… S’agit-il d’un crime politique ?

Bienvenue à Dunkerque est un roman court certes mais qui réussit à allier de bons personnages auxquels on s’attache, une intrigue bien développée même si elle n’est pas retord, une cohérence dans la manière dont l’enquête est menée avec les différentes pistes, les latences d’une enquête policière, un style rapide et efficace et enfin une plongée dans la ville de Dunkerque, crédible entre industrialisation et patrimoine. L’auteur évite en plus les clichés sur le Nord ou les gens du Nord, ou alors pour les railler un peu.

Le lecteur s’attachera à ce commissaire un peu particulier, dont on apprend le passé au fil du récit. Il est touchant mais aussi assez tranchant avec son personnel. On se pose pas mal de questions sur Marquet. Leur duo fonctionne très bien. L’écriture de Maxime Gillio est fluide, pas rébarbative et il se dégage un certain humour très appréciable.

L’intrigue est bien menée et intéressante. J’ai bien aimé le mélange des thèmes politique, religion, espoir et mélancolie. Le roman est court mais on y trouve plein de choses. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, au risque de trop en dire. En tout cas, c’est agréable de lire un roman qui se passe dans sa région, j’ai (re)découvert des choses sur la ville de Dunkerque, patrimoine culturel ou historique.

Je relirai avec plaisir un roman de Maxime Gillio et peut-être retrouver un jour Dacié et Marquet, le dernier n’ayant pas je pense révélé tous ses secrets.

Trahisons et faux-semblants de Ludovic Rosmorduc

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Baam ! Editions, 14,8€, 286 pages

4ème de couverture

« Je me nomme Aurèle d’Angarande, je suis magicien. Autrefois, ce seul titre suffisait à entrouvrir bien des portes, à faire se courber bien des puissants. Mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, plus personne ne peut s’enorgueillir d’être magicien. Moi excepté. Je suis le dernier d’entre eux. »

Dans un monde où religieux et chevaliers se livrent une lutte sans merci pour le pouvoir, Aurèle d’Angarande s’est exilé d’Anoth au moment où sa guilde en a été bannie. Ce qui ne l’empêche pas d’ouvrir l’oeil sur la cité et sur ses habitants. Quand, un matin, c’est un cadavre crispé et bleui par le froid qui s’offre à sa vue, il décide de rompre le serment qu’il s’était fait et de franchir une nouvelle fois les murs de la cité fortifiée. Quitte à mettre les pieds en enfer.

Résumé

Aurèle d’Angarande, dernier des magiciens, s’est exclu de la ville et de la société depuis des années. Au château de Fontgrande, il n’a plus que pour compagnie son valet Alboin et les livres, grimoires et autres ustensiles magiques laissés à sa charge par sa guilde déchue. Il passe ses journées à faire l’inventaire des travaux de ses anciens confrères et à épier la ville depuis sa longue vue. Un matin, il ne voit pas se monter le marché hebdomadaire et se rend compte qu’un drame est survenu au sein de la cité portuaire d’Anoth. Sa curiosité le pousse à se rendre en ville pour en savoir plus. Une jeune femme a été retrouvé morte. Aurèle voit là une opportunité pour réhabiliter sa Guilde déchue. S’il parvenait à résoudre ce crime, la Magie aurait peut-être de nouveau sa place dans le monde ?

Mon avis

Une bonne lecture ^^

Le lecteur découvre donc le dernier des magiciens, Aurèle d’Angarande, qui n’a pas quitté Fontgrande depuis des années. Il tente de classer les travaux des anciens magiciens. Et il y a du boulot. Il vit reclus depuis que l’Église a rejeté la magie et a accusé les magiciens d’être hérétiques. Cette même Église qui désire tant prendre le pouvoir les villes et les âmes des sujets mais qui trouve encore de la résistance dans l’ordre des Chevaliers qui ne sont pas prêts de laisser la place. Religion et Chevalerie se livrent une lutte sournoise et sans merci pour le pouvoir. Tout est bon pour damer le pion à l’autre.

Pendant, ce temps, à Anoth, une série d’assassinat a débuté et terrorise les citoyens. En effet, c’est d’abord le corps sans vie d’une jeune femme qui est retrouvé un matin glacial. Son visage s’est crispé en une horrible grimace d’effroi. Même si rien ne semble indiquer un meurtre, son expression elle convainc le seigneur Gui de Longroi, chef des chevaliers, et le cardinal Thored qu’il s’agit bien d’un assassinat. Mais qui peut être responsable de ce crime ? L’église s’en prend à l’absence de vigilance et au défaut de sécurité dans la gestion de la ville par les Chevaliers. Quand au Faucon Noir, le seigneur de Longroi, il penche plutôt pour le Diable en personne… Alors que chacun s’organise pour découvrir la vérité, un second corps est retrouvé le lendemain matin, celui de l’architecte Guildebert. Encore une fois, il ne semble pas de trace de lutte, pas d’indice matériel, mais son visage s’est figé dans une expression de terreur.

Le magicien Aurèle voit alors l’opportunité de redorer le blason de la magie. S’il parvient à découvrir le coupable, peut-être que de nouveau le peuple et ses dirigeants se tourneront vers l’art de sa guilde… L’enquête du magicien va le conduire en ville et à la rencontre de personnages inquiétants, chacun possédant un bien étrange comportement… Dans quoi, Aurèle a-t-il mis les pieds ?

J’ai passé avec Trahisons et faux-semblants un bon moment de lecture. J’ai apprécié le personnage principal, Aurèle, le dernier magicien. On ressent son désespoir et sa résignation. La magie n’est plus la bienvenue. Les magiciens sont morts peu à peu ou se sont reconvertis. Il n’y a plus que lui pour entretenir les connaissances et pour que tous les enseignements magiques ne tombent dans l’oubli. Mais Aurèle a aussi besoin de distraction. C’est pour cela qu’il espionne un peu la ville de loin et surtout qu’il décide d’enquêter sur les meurtres qui se passent en ville. Et puis, il doit se prouver à lui même qu’il est encore vaillant et capable.

L’histoire est bien construite et le roman se lit facilement. Personnellement, j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop d’indices qui m’ont permis de deviner avant la moitié du livre qui est coupable. Ensuite, le tout était de découvrir comment et pourquoi. Je regrette un peu que le récit n’est pas été plus long afin de développer un peu plus le côté magique et les sorts que peut réaliser Aurèle. Et en même temps, je comprends qu’on n’en ait pas forcément plus. En effet, la guilde des magiciens est déchue, plus personne à part Aurèle ne pratique encore la magie et peut lancer des sorts et il ne peut pas tout savoir ou tout appliquer. En réalité, le choix de l’auteur illustre le déclin de cet art.

L’entrée en piste de nombreux personnages secondaires est très réussie, elle permet de semer le doute dans l’esprit du lecteur. Sentiment accentué par une double narration. Le point de vue d’Aurèle, on s’attache ainsi à ce personnage qui nous livre ses impressions et ses états d’âme. Et le point de vue omniscient qui nous permet d’assister aux différents meurtres. Ainsi, il y a beaucoup de mobiles et de possibilités quand à ce qui provoque cette série de mort. Le lecteur fait alors ses pronostics quand à la fin de l’intrigue.
J’ai apprécié les descriptions des deux pouvoirs en place, le cardinal et le chevalier en chef. Leur façon de voir les choses paradoxalement différentes et pourtant similaire. Vers le même but : nuire à l’autre afin de gagner plus de pouvoir. Certaines choses n’ont pas changé depuis le moyen-âge, les fonctions et costumes sont justes différents…

La fin m’a plu, j’ai beaucoup aimé la dernière phase d’ailleurs. Mais je l’ai trouvé peut-être un peu rapide. La confrontation entre les personnages ne dure pas assez longtemps à mon goût. Toutefois, c’est une lecture sympathique (même si le fond est bien sombre) qui m’a permis de découvrir un auteur que je relirai avec plaisir. Son style est agréable, fluide et précis. (Je regrette peut-être le titre qui sans qu’on s’y attend donne déjà trop d’idées sur la construction de l’intrigue. Stop, je n’en dirai pas plus ^^ ) Je retrouverai Ludovic Rosmorduc avec Le flibustier du froid aux Editions du Riez.

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La malédiction des templiers de Raymond Khoury

9782266213950Pocket, 646 pages, 8,40€

4ème de couverture

Constantinople, 1203. Tandis que les croisés s’apprêtent à assiéger la ville, un groupe de Templiers s’infiltre dans la bibliothèque impériale afin d’y dérober des documents secrets qui ne doivent en aucun cas arriver entre les mains du Pape. Les hommes parviennent à voler trois coffres recelant de dangereux secrets. Mais ils ne vivront pas assez longtemps pour les découvrir.
Le Vatican, de nos jours. Sean Reilly, agent du FBI, a le privilège de pouvoir consulter les archives secrètes de l’Inquisition conservées au Vatican, auxquelles seule la garde rapprochée du pape a accès. Mais il ne va pas tarder à violer la confiance du Saint-Siège. En effet, Tess Chaykin, la femme qu’il aime, a été enlevée par un terroriste, et la clé de sa liberté se trouve dans l’un des documents archivés : le Fondo Templari, une histoire secrète des Templiers… Alternant entre l’époque tumultueuse des croisades et notre monde actuel, ce thriller historique mené tambour battant plonge le lecteur au coeur de l’univers fascinant des Templiers

Résumé

A Constantinople en 1203, Everard de Tyr et ses compagnons pénètrent dans la ville aidés par les Gardiens. Ils viennent récupérer des coffres à mettre en lieu sur. Parce que les chrétiens pillent et tuent d’autres chrétiens, il est vital que le contenu des coffres soient protégés et mis en lieu sur. Mais les faire sortir discrètement de la ville ne sera pas aisé.

En Turquie de nos jours, le professeur Behrouz Sharafi est accosté par un étranger, ce dernier le menace. Il a découvert les recherches du professeur et souhaite qu’il œuvre désormais pour lui et tous les moyens sont bons pour qu’il parvienne aux bouts de ses recherches. Quelques temps après, l’agent du FBI Reilly accompagné de Sharafi se rendent au Vatican afin de pénétrer dans les archives secrètes, mais le temps joue contre eux. Pourquoi tant de précipitations ? et tant de mensonges ? Que fait Reilly avec Sharafi ?

Mon avis

Pas mal !

Cet été, j’ai décidé de vider un peu ma PAL des livres qui y sont depuis très longtemps ! Ce titre est la suite du Dernier templier, que j’ai lu il y a quelques années maintenant. Et j’avoue que je ne me souvenais vraiment plus beaucoup du 1er… Par exemple, je me souvenais de l’agent Reilly mais plus du tout de Tess … Au début ça m’a un peu gêné de ne pas me souvenir (et à l’époque pas de blog pour garder une trace) parce qu’on évoque un peu le passé de l’agent et j’étais un peu perdue. Mais finalement, ce n’est pas si essentiel de se rappeler. Et puis cette suite est bien faite, parce que si vous commencez pas celui ci, ça ne spoile quasiment pas le 1er et du coup, ce dernier peut être lu après sans problème.

Reilly se retrouve impliqué dans une quête qui n’est pas la sienne pour d’abord sauver Tess puis pour comprendre pourquoi un homme sème la mort autour de lui. Ce dernier recherche quelque chose qui a été, a priori, caché par des templiers au temps de l’Inquisition.  Reilly apporte son aide au professeur Sharafi bien qu’il ne le connaisse pas car ce dernier a assisté à l’enlèvement de Tess et d’un de ses confères archéologues. S’ils avancent dans les recherches de Sharafi, Tess sera libérée. Mais pour avancer, ils ont besoin de consulter des archives dans la Cité du Vatican. Et seul quelqu’un comme Reilly peut y parvenir, voilà pourquoi Tess a été enlevée. Ce n’est pas la première fois que Reilly se rend au Vatican, il y connait des personnes importantes. Et il peut, grâce à ce qu’il a accompli dans le 1er tome, bénéficier de l’aide dont il a besoin. Mais voilà, tout ne se passe pas là-bas, comme l’agent du FBI l’avait imaginé et débute alors une course poursuite entre l’Américain et celui qui recherche le « trésor » des templiers.

J’avoue que je n’ai plus l’habitude de ses romans d’actions de plus de 600 pages. Du coup, le jeu du chat et de la souris entre l’agent et l’Iranien m’a un peu agacé. J’ai trouvé ça un peu longuet mais ce qui est sur c’est que c’est : action, action, action ! La théorie développée dans cet opus m’a vraiment beaucoup plu et j’ai beaucoup aimé les parties qui se passent au 13ème siècle ou les découvertes de Tess. Pour les fans de roman avec des templiers c’est vraiment pas mal. Le lecteur accompagne les templiers dans leur fuite, découvre ce qu’ils vont devenir. Le lecteur est projeté au côté de l’empereur au moment du Concile de Nicée… Le roman évoque Acre, l’Inquisition, la percussion des templiers. Des thèmes qui sont récurrents mais qui sont attendus dans ce type de roman. J’aime bien lire un roman comme celui-là de temps en temps, les complots, les mystères, la religion, … ça m’intéresse et ça m’intrigue. Il y a souvent un fond de vrai, mais où s’arrête l’historique et où commence la fiction ? J’adore !

J’ai trouvé que centaines choses auraient pu être développées mais peut-être que les infos étaient dans le 1er tome ? La fin est un peu facile mais elle est ouverte sans l’être trop. Par contre, c’est abrupte. Un chapitre de développement, ça aurait été pas mal. Peut-être que ça se termine comme cela parce qu’il y aura une suite ? Le méchant m’a agacé, comme dans les séries et les films, il ne tue jamais ceux qui lui barrent la route ! ça se passerait pas vraiment comme ça dans la vie. J’attendais un peu plus de prise de risque ou de surprise dans cette suite. Les personnages principaux, Reilly et Tess, ne sont pas mes héros préférés mais j’ai apprécié les suivre.

C’est une lecture plaisante, bien qu’un peu répétitive parfois. Cette lecture m’a donné envie de voyager, de découvrir certains pays, certaines villes. De partir à l’aventure, découvrir des mystères ! Raymond Khoury est un auteur que j’aime beaucoup, c’était mon 4ème de lui et je continuerai à le lire. Ces récits sont vivants, bien documentés, il a un imaginaire fertile, et c’est rondement bien mené !

Voilà, mon avis est assez court malgré ces 650 pages mais je n’aime pas trop rentrer dans les détails pour ce type de roman. Je trouve que ça perd de son intérêt si on en raconte trop. En tout cas, je suis contente de l’avoir sorti de ma PAL et je l’ai apprécié malgré ses quelques défauts.

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La couleur de l’âme des anges de Sophie Audouin-Mamikonian

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Édition Robert Laffont, Collection ‘R, 448 pages, 18€15

4ème de couverture

Jeremy, jeune homme de 23 ans, est sauvagement assassiné. En devenant un Ange, il réalise que la lutte pour survivre n’est pas terminée et qu’il peut aussi mourir dans ce nouvel univers. En effet, pour ne pas disparaître, tout Ange doit se nourrir de sentiments humains. Et Jeremy va bientôt découvrir avec effroi qu’il doit même les provoquer ! Provoquer la haine, l’amour, la joie, la tristesse, la peur, la compassion… Seules les émotions fortes peuvent rassasier les Anges, colorant leur peau en bleu pour les émotions positives, en rouge pour les négatives. Recherchant la raison pour laquelle il a été tué, Jeremy piste alors Allison, une vivante de 20 ans, témoin involontaire de son exécution. À force de côtoyer, jour et nuit, la ravissante et naïve jeune fille, il finit par en tomber follement amoureux. Mais l’assassin de Jeremy cherche à supprimer à tout prix ce témoin indésirable… Alors que des Anges se liguent aussi contre lui, Jeremy parviendra-t-il à sauver Allison ? Sera-t-il capable de sacrifier ses sentiments et de vivre à jamais séparé d’elle ? Avec ce premier volet d’une duologie ambitieuse et envoûtante, l’auteur emmène ados et jeunes adultes dans l’au-delà, cet univers qui alimente toujours les plus grands fantasmes et la plus vive curiosité. Un thriller haletant dans lequel frissons et passions s’entremêlent, une traversée jouissive et inquiétante de l’autre côté du miroir, une atmosphère sensuelle et entêtante qui habitera longtemps le lecteur une fois le livre refermé.

Pour une fois pas de résumé

Mon avis

Une bonne lecture

Jeremy est un jeune homme qui mène une vie assez aisée mais il sort rarement la tête de son travail. A 23 ans, il est déjà un boss dans son domaine, c’est une étoile montante. Malheureusement, un soir qu’il rentre chez lui, il est attaqué en pleine rue et tué. Pas le temps de dire « Ouf » Jeremy voit son corps étendu sur l’asphalte et se retrouve de l’autre « côté ». C’est là, qu’il découvre ce que deviennent les hommes, une fois morts. Et le monde qu’il découvre est pour le moins étrange. Mais le plus difficile est certainement de s’adapter à une nouvelle forme de survie : se nourrir des sentiments des vivants pour ne pas disparaitre. Heureusement, Jeremy va être aidé dans cette après-vie par d’autres anges pour qui le sort des nouveaux, « des bleus » ne laisse pas indifférent. Le lecteur  découvre donc comment les anges vivent, ce qu’ils font, s’occupent comment ils se nourrissent, … et leurs particularités. J’ai aimé que le 4ème de couverture ne dévoile pas ces éléments et donc de les découvrir pendant ma lecture (donc pas de détails ici :p ). La « mythologie » de l’après vie développée par  Sophie Audouin-Mamikonian est vraiment passionnante. Assez originale aussi, je trouve pour ma part, sachant que je lis très peu de livres avec des anges.

C’est donc un univers qui m’a beaucoup plu. L’histoire a un aspect thriller intéressant (même si je dirai que ça reste un peu superficiel et jeunesse), ça a le mérite de permettre une vraie intrigue. Car Jeremy va chercher à savoir qui a voulu le tuer et pourquoi. Dans son « enquête », il va suivre des vivants et se lier d’amitié avec d’autres anges. Notamment, il croisera la route de savants, philosophes  et scientifiques mais aussi d’autres personnages plus ou moins connus… Il va aussi rencontrer Allison, une vivante qui a l’air d’en savoir pas mal sur son meurtre. Du moins, il a beau ne pas la connaitre, elle le pleure et se sent coupable de sa mort… Pourquoi ?

Le récit est plein de rebondissements, certains que l’on voit  venir, d’autres pas. Et il y a aussi beaucoup d’humour malgré le sujet. Ce sujet, la vie après la mort, est traité de façon assez positive, la mort n’est donc pas une fin mais une sorte de seconde vie. Tout y est très coloré, comme les sentiments des vivants mais des surprises se cachent derrière les facilités et les apparences sont trompeuses.

L’écriture est simple sans être simpliste, pas de fioriture mais un enthousiasme, un allant, qui donne un style fluide, frais et vivant. Comme je le disais précédemment, il y a des clins d’oeil, de l’humour, ce qui semble bien correspondre au style et à la façon de faire de  Sophie Audouin-Mamikonian.

Concernant les personnages, j’ai bien aimé Jeremy, même s’il a des défauts, ses traits de caractère m’ont bien plu, sa façon assez juste de réagir également. Il est intelligent, c’est un faux naïf … Par contre, j’ai eu beaucoup plus de mal avec Allison. J’ai bien aimé au début sa personnalité mais au fil du récit, elle m’a agacée. Elle cumule quand même pas mal de clichés… J’ai eu du mal à supporter son caractère même si l’histoire explique certaines choses. Dans les personnages secondaires, j’ai bien aimé les deux anges qui accompagnent Clark, Albert… mais surtout Lili !

Concernant l’histoire, plus on progresse, plus on s’aperçoit qu’il se passe des choses louches et que le monde dépeint à Jeremy n’est pas si parfait… On a envie de savoir ce qu’il se trame. Comme je n’avais pas lu beaucoup de chronique sur ce livre, j’ai été assez surprise de la tournure de l’histoire. C’est parfois un peu trop léger pour moi, mais avec le recul, ce n’est pas le premier point dont je me souviens. Je m’attendais à beaucoup moins apprécier, c’est donc une bonne lecture détente, une bonne surprise avec un univers bien conçu et bien trouvé. En plus, pas de frustration, il y a une fin (même si on sait que tout n’est pas fini), on peut lire ce livre sans en attendre plus. J’ai vu que la suite sortirait sans doute en janvier 2015. Je me laisserai sans doute tenter par la découvrir, même si je ne sauterai pas sur le livre dès sa parution 🙂

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Le Long des Sentiers Obscurs d’Alexis Lorens

1134886_3074663Édition Nuit d’Avril, non réédité, 16,90€, 249 pages

4ème de couverture

Au XVIIIe siècle, dans l’Océan Indien, des marins hollandais croisent sur leur route un vaisseau fantôme, dont l’équipage a été crucifié sur les haubans. De nos jours, alors qu’il inspecte des installations pétrolières dans le désert du Néguev, Brian, un technicien irlandais, est victime d’une explosion. Il se réveille dans les profondeurs d’une grotte où, malgré ses blessures, il déniche, entre deux squelettes, le journal que tenait le médecin du navire batave…

À sa sortie de l’hôpital, il rencontre Leah, la sœur de son ami David : elle vient de faire traduire le manuscrit et lui en révèle toute l’importance. Dès lors, les trois jeunes gens partent dans un long périple qui les conduira à Amsterdam puis en Egypte, sur les traces d’une secte disparue, afin de retrouver de mystérieux médaillons censés ouvrir une porte sacrée. Celle-ci mène-t-elle à l’Enfer ou au Paradis ?

Résumé

Océan Indien septembre 1776, Philip DeVreck est un jeune médecin hollandais en route vers les Indes Britanniques. A bord du navire, l’équipage essuie une tempête impressionnante, quand tout se calme enfin, ils observent une navire non loin du leur, qui semble abandonné.  Ce qu’ils vont y découvrir, changera l’avenir de Philip.
En 2005, Bryan technicien irlandais inspectant des installations pétrolières, va être victime d’un accident, il va découvrir des documents qui vont l’entrainer dans une quête dangereuse vers la Vérité.

Mon avis

Une lecture sympathique

Il y a du très bon et du moins bon dans ce roman d’Alexis Lorens, qui a créé depuis une de mes maisons d’édition préférée : Les Editions du Riez. Le long des sentiers obscurs se découpe en 3 « actes ».

La première partie du roman se déroule en 1776 à bord du Marian, navire hollandais. Toute cette partie, est géniale, on sent vraiment qu’Alexis Lorens s’y connait en navigation. Le vocabulaire est précis, on se croirait vraiment à bord du bateau et en pleine tempête. La découverte du vaisseau à l’abandon est aussi très bien décrite et j’ai beaucoup apprécié cette entrée en matière.

Dans la seconde partie, on suit Bryan qui est envoyé en mission dans le désert du Néguev, il est victime d’une explosion et se retrouve bloqué dans une grotte. L’existence de cette grotte lui a surement sauvé la vie mais il faut encore pouvoir sortir de là. Blessé, il tombe alors sur des squelettes et sur un ouvrage écrit dans une langue qu’il ne sait pas lire. Retrouvé miraculeusement, il va donner ce livre à la sœur de son meilleur ami sur place, Leah qui fait des études d’histoire contemporaine et géopolitique, afin qu’elle trouve les bonnes personnes à la faculté pour le faire traduire.
Cette seconde partie me laisse avec un sentiment mitigé. L’intrigue qui se met en place est plus qu’intéressante, un mystère religieux, une énigme spirituelle, un jeu de piste, toutes les caractéristiques d’un roman ésotérique. Et moi qui adore ça, je suis à la fois contente de la tournure que prend l’histoire et un peu déçue parce qu’elle n’est pas suffisamment détaillée. De plus, j’ai trouvé que les événements s’enchainaient trop vite, que les réactions des personnages ne collaient pas toujours avec ce qui  leur arrive et que certains dialogues sonnaient faux. Notamment, ceux avec la police. Autant quand la personne qui va aider Leah et Bryan parle, on est scotché à ses lèvres et on a envie de savoir, de comprendre les écrits retrouvés par Bryan et de s’accrocher à ses explications, autant ça contraste trop avec le manque de réalisme des scènes avec la police (surtout que ça se passe en Irsaël dans un contexte très tendu). Concernant les personnages, j’ai pas vraiment réussi à m’y attacher parce qu’on ne connait pas grand chose d’eux au final. Et je suis mitigée quand à Leah. A la fois, elle m’a plu et déplu. Ce sont surtout ses réactions à elle et sa manière de s’exprimer (même quand elle se parle à elle-même) qui ne sonnaient pas bien. Mais elle a d’autres côtés intéressants.
Parfois, il y a trop de précisions, notamment les noms, sur des personnages secondaires, voire très secondaires, alors que les personnages principaux, ne m’ont pas semblé assez creusés psychologiquement.

Dans la 3ème partie, on découvre la clé du mystère -que je ne vous donnerais pas vous vous doutez bien- qui donne au récit une touche différente, plus fantastique, plus spirituelle. Je ne sais pas si ça m’a vraiment plu, mais en tout cas, elle a le mérite d’être originale, différente des fins qu’on lit dans les romans ésotériques et ça c’est vraiment très bien.

Le Long des sentiers obscurs est une bonne lecture mais parfois pas assez développée, pas assez aboutie. Peut être d’Alexis Lorens a voulu mettre tous les thèmes qui lui tenaient à coeur dans un même ouvrage et que ça ne donne pas une cohérence parfaite à l’ensemble. Par contre, plein d’aspect de l’histoire sont très appréciables. Le coté qui m’a moins plu, ce sont les sentiments, les réactions, la psychologie des personnages. Toutefois, il y a de belles prises de risque de la part de l’auteur, j’aime beaucoup.

Le style est bon, la plume est belle, le vocabulaire est adapté aux différents lieux, époques et quêtes. On ressent les voyages fait pas l’auteur, les paysages, les lieux, les recherches aussi, c’est un bel atout. Je garderai le souvenir d’une lecture sympathique, un sentiment positif même si j’aurai aimé plus de détails, plus de cohérences dans les réactions des personnages.

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