Dagon de H.P. Lovecraft

dagon

J’ai lu, 431 pages, 6€80

4ème de couverture

Indicible et innommable, l’horreur est partout. Une menace universelle, aux dimensions démesurées du cosmos : dans la brume entourant les falaises de Kingsport, dans une vieille maison solitaire qui entre en résonance avec l’au-delà, dans le cadre rassurant de l’université Miskatonic d’Arkham, où le docteur Herbert West réanime les morts… Mais aussi en d’autres temps, d’autres lieux : au plus profond des abysses marines, antre du terrible dieu Dagon ; à Ulthar, où règnent en maîtres les chats ; au grand temple d’Ilarnek, dans lequel les hideux servants de Bokrug, destructeurs de la ville de Sarnath, adorent encore aujourd’hui leur idole impie… Trente nouvelles d’effroi et de poésie ténébreuse, trente terribles révélations sur les secrets que dissimule la réalité.

Mon avis

Je suis très mitigée sur cette lecture. C’était mon premier Lovecraft et j’avoue j’en attendais beaucoup, on m’a tellement vendu l’auteur comme le maître de l’horreur que j’ai été déçue par cet aspect de ma lecture. L’horreur est partout oui mais elle est finalement très peu décrite et j’ai au final trouvé ce recueil de 30 nouvelles assez inégal et long. Je m’attendais à de récits plus horrifiques et j’ai donc été déçue.

Ce recueil comporte beaucoup de récits oniriques, à la limite c’est vrai de la folie, et j’avoue que c’est ceux auxquels, même si les histoires sont bien trouvées, j’ai le moins accroché. Aussi c’est sans doute pourquoi j’ai trouvé le recueil trop long. Toutefois, il y a de très beaux « exercices d’écriture », des nouvelles originales dans leur construction, comme La rue, que j’ai trouvé extrêmement bien faite même si je ne partage pas certaines choses / idées de l’auteur. Et une certaine poésie se dégage de ces nouvelles oniriques, sombres et mélancoliques.

En ce qui concerne l’écriture, je regrette les nombreux préjugés de certaines nouvelles même si malheureusement ils correspondent à l’époque. Le style peut être parfois un peu plus « compliqué » mais finalement comme ce sont des nouvelles le recueil n’est pas dur à lire.

Je me souviens de 3 ou 4 nouvelles plus longues que j’ai beaucoup aimé, celle où le docteur Herbert West réanime les morts, celle en Égypte où le narrateur est dupé par son guide touristique, ou encore celle, classée SF, où un homme se perd dans un labyrinthe sur Vénus. Le bémol de certaines de ces nouvelles, et qu’elles ont été assemblées à partir de feuilletons écrits pour la presse de l’époque, et elles présentent de ce fait, des répétitions qui rendent le récit plus lourd. C’est flagrant sur celle du Dr West et c’est dommage.

J’adhère par contre au principe de la nouvelle où l’on ne sait jamais si le protagoniste est drogué, fou ou complètement transporté dans un monde fantasmé et terrifiant. Il se dégage vraiment quelque chose du style de l’auteur et je comprend pourquoi il a inspiré autant de nos auteurs contemporains. Beaucoup de novellistes, lui rendent hommage et je comprend désormais mieux leurs références.

Il y a beaucoup de nouvelles sur le thème de la recherche de l’ailleurs, d’îles au delà des continents, du royaume des rêves, etc. et bien souvent, pour ne pas dire à chaque fois, le protagoniste y trouve des choses encore pires que dans notre monde, et pourtant ce dernier n’est pas exempt de ses créatures mythologiques et de ses abysses terrifiants. Les personnages ne ressortent pas indemnes de leurs expériences voire même n’en ressortent pas du tout… Il n’est pas toujours bon vouloir découvrir ce qui n’est pas visible…

Lovecraft sait parfaitement faire passer les émotions, certes assez négatives et malsaines. Il se dégage surtout des sentiments de désespoir, d’angoisse,  de malaise et c’est ce qui fait la marque de fabrique de l’auteur. Il sait aussi bien créé des choses mystérieuses, une ambiance pesante, des montres mythiques et surnaturels mais aussi des montres humains. Je regrette toutefois que les nouvelles choisies ne soient pas plus horrifiques, plus détaillées. Sur 30, on doit avoir à peine 5 nouvelles où apparaissent des créatures de cauchemar. Le plus gros problème pour moi c’est donc le déséquilibre des nouvelles. J’ai lu ce livre pour mon club de lecture et les autres membres m’ont assuré que d’autres étaient mieux construits.

Il est dommage que ce recueil n’est pas été plus équilibré concernant les périodes de l’auteur et qu’il n’y ait pas un fil conducteur vers le reste de son oeuvre. Parce que si je reste sur ce livre, je n’ai pas vraiment envie d’en découvrir plus et de creuser la bibliographie de l’auteur. Je pense que Dagon n’est pas forcément la meilleure façon de découvrir l’auteur et d’avoir envie de continuer. Toutefois, on ne sait jamais, il se peut qu’un jour je découvre un roman de l’auteur, pourquoi pas, L’Affaire Charles Dexter Ward ou Le mythe de Cthulhu.

 

Une réflexion sur “Dagon de H.P. Lovecraft

  1. scarlett21 dit :

    Je n’ai encore rien lu non plus de cet auteur. Je pense que je n’essayerai pas avec ce titre ^^

une petite bafouille !