Le roi des fauves d’Aurélie Wellenstein

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Scrineo, 352 pages, 16,90€

Prix des Halliennales 2015

4ème de couverture

Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort.
Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ».

Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…

Mon avis

Une excellente lecture !

Dans le village d’Ivar, les habitants ont faim. Une famine de grande importance commence. Ivar, fils du forgeron, accompagné de deux de ses amis d’enfance Oswald, fil de l’herboriste et Kaya, fille de couturière décide de partir à la recherche de nourriture. Cependant, comme il n’y a plus rien chez eux et dans les bois environnant, ils se rendent sur les terres du Jarl où bien entendu, le braconnage est interdit. Les 3 amis arrivent mort de trouille dans les bois du Jarl et réussissent à prendre un lièvre. Malheureusement, ils sont repérés par le berserkir du Jarl qui les tient en respect. Le Jarl rejoint bientôt son hideux compagnon et sa cruauté est bien pire que celle du berserkir qui le sert. En effet, la créature est sous le contrôle de son maître, lié par une magie et ne peut s’y soustraire.

La rencontre entre ses personnages ne passent mal et de retour au village, les 3  jeunes adultes décident de n’en compter mot à personne et de reprendre leur vie. Cependant, un matin des Valkyries accompagnés de berserkirs débarquent au village et Ivar, Kaya et Oswald sont arrêtés pour meurtre ! Et leur châtiment sera d’être transformé en berserkir lors d’une cérémonie. Où ils découvrent ce que sont réellement ces créatures mi homme mi bête. La transformation prend en moyenne 7 jours pendant lesquels ils traverseront Hadarfell. Il semble n’y avoir aucun espoir d’y échapper, sauf peut être de répondre à l’appel du roi des fauves…

J’ai adoré cette lecture originale et très bien écrite. Elle se démarque des autres récits et c’est agréable de lire quelque chose de nouveau auquel on ne s’attend pas. Parce que tout le long du récit, le lecteur se demande où Aurélie Wellenstein veut en venir. L’histoire ne prend pas le cours de ce que je croyais qu’il prendrait. Rien ne se passe comme je m’y serai attendu en tout cas. Le récit s’inspire des mythologies nordiques (et ça change je n’en lis quasiment pas) et des guerriers ours: berserkir. J’ai adoré ce qu’a utilisé l’auteur pour récit.

Les héros ne sont pas épargnés par leur aventure. La psychologie d’Ivar et de ses compagnons est brillamment retranscrite, tout comme la lente transformation qui se fait en eux. Ce qu’ils vivent, est incroyablement dur, difficile et injuste et leur esprit est malmené. Que faire ? Comment réagir lorsque vous devenez un animal ? Que reste-t-il de votre humanité  quand s’exprime la bête en vous ? Faut-il l’accepter ou la combattre ? Faut-il baisser les bras, renoncer ? Ou est-il possible de vivre en étant l’un et l’autre ? Comment réagir quand votre corps se transforme  ? Quand vos instincts changent ?

La façon dont les personnages changent, caractère et physique, tout est vu à travers les yeux d’Ivar qui combat ce qu’il devient et ce qu’il espérait. L’auteur s’en sort à merveille dans ces descriptions qu’elles traitent de la psychologie des personnages ou des décors et créatures. Je n’ai eu aucun mal à m’imaginer les bersekirs, mi-homme mi-bête. Je ne m’attendais pas un tel panel de possibilité dans le choix de la transformation. Comme les berserkirs sont traqués et utilisés par les hommes comme des armes, je n’avais pas imaginé qu’il puisse y avoir des animaux plus faibles…

Le récit est bien plus tragique que ce à quoi je m’attendais et je trouve que l’auteur a su parfaitement surprendre son lecteur le long de ce qui ressemble à un chemin initiatique très particulier. Chacun des personnages va réagir différemment à sa transformation, à ce qu’il peut en attendre, espérer ou perdre espoir, la lutte si difficile contre ce qui est en eux. J’ai beaucoup aimé le passé du royaume ancien et les révélations qui nous sont faites.

Je ne m’attendais pas non plus à la finalité du récit, je m’étais trompé sur ce que je pensais qu’il se passerait et je suis ravie de m’être égarée au début de ma lecture parce que j’ai avancé en me disant « oh il se passe ça ?  » « pourquoi ils font ça » « qui est donc le roi des fauves ? »… Quelle excellente surprise que ce livre ^^
Il n’y a pas d’époque clairement indiquée mais le style et l’atmosphère étrange font penser à une sorte de moyen-âge et même sans datation, on s’y croit très bien. Le récit n’est pas trop horrifique mais les personnages n’étant pas épargnés dans leur voyage, une tension s’installe progressivement.

Dernier point et non des moindres, la couverture d’Aurélie Police est magnifique ❤ Elle retranscrit à merveille les berserkirs et l’atmosphère du roman. On est vraiment vraiment pas passé loin du coup de coeur pour cet excellent roman young adult, presque inclassable ^^ Bravo à Aurélie Wellenstein pour ce récit original et parfaitement travaillé. Il a gagné le prix des Halliennales 2015 et c’est amplement mérité !!! J’aurai plaisir à lire un autre des textes de cette auteure très prometteuse.

(j’ai respecté le singulier et le pluriel utilisés par l’auteure même si on écrit plus souvent berserk et berserkir)

11 réflexions sur “Le roi des fauves d’Aurélie Wellenstein

  1. Oooh ça me donne envie! ^^ et la couverture est fabuleuse, tu as raison!

  2. scarlett21 dit :

    Comment ne pas avoir envie de le lire après un billet aussi élogieux??? 🙂

  3. zeb dit :

    Je compte bien le lire ! J’espère que je serai surprise aussi par le déroulé de l’histoire 🙂 J’avais lu une nouvelle de l’auteur dans le fanzine Présence d’esprit et je me souviens avoir été séduite par l’écriture.

  4. Elhyandra dit :

    Waouh, il a l’air sensass, direct dans la wish list.

  5. Il me tentais déjà bien, mais là… Je ne penses pas savoir résister… pppff

une petite bafouille !