Nos étoiles contraires de John Green

9782092543030

Nathan, 330 pages, 16,90€

4ème de couverture

Hazel, 16 ans, est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu’elle s’y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d’autres jeunes malades. C’est là qu’elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l’attirance est immédiate. Et malgré les réticences d’Hazel, qui a peur de s’impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d’amour commence… les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie.

Résumé

Hazel a 16 ans, elle est en phase terminale d’un cancer de la thyroïde. Elle n’a pas envie de grand chose ces temps-ci. Même aller au groupe de soutien ne l’emballe pas, elle s’y ennuie et ne parvient pas rester concentrer la séance. Le moindre effort lui coute, son dernier traitement est plutôt efficace. Elle ne sort pas beaucoup, sa mère la pousse dehors et lui recommande une énième fois de se faire des amis. Lors d’une réunion du groupe de soutien, Issac un des membres vient accompagné d’Augustus. Hazel se rend compte qu’il la regarde beaucoup et finit pas engagé la conversation à la fin de séance. C’est là que tout commence…

Mon avis

Une très belle lecture, j’ai vraiment bien aimé, mais ce n’est pas un coup de cœur (bien que je comprend vraiment mieux maintenant pourquoi s’en est un pour beaucoup de monde).

Un roman très juste et très fin sur un sujet délicat et qui malheureusement peut encore être tabou.Le sujet de la maladie, de la mort est superbement bien traité. Il n’y a pas de faux-semblant. Le style et la mécanique de l’auteur prennent à contre pied la manière dont le cancer est traité habituellement. Il y a dans ce récit beaucoup d’humour, de second degré, de dérision et d’auto-dérision. Les personnages d’Hazel et d’Augustus mais aussi plus secondaire comme les parents des adolescents, Isaac, etc. ont des réactions, des comportements, des réflexions justes et vrais. Presque à chaque fois, l’auteur trouve les mots justes et parle de façon sincère, touchante et réaliste de la maladie, de la fatalité, de l’échéance. Hazel ne se voile pas la face et n’entretient pas de faux espoirs, sa famille non plus, elle sait qu’elle ne vivra pas longtemps. Mais elle a du mal à profiter de ce temps, du temps présent. Elle a tellement peur d’affecter son entourage, qu’elle en oublie de vivre, d’avoir les joies qu’elle mérite même si elles sont éphémères. Hazel est au départ seule, renfermée mais sa fraicheur et son humour vont lui permettre de se rapprocher d’Augustus. Lui est en rémission depuis plus d’un an.

Hazel et Augustus vont vivre une jolie histoire qui transcende la fatalité de la vie. Hazel bien que réticente au début va faire lire son livre préféré à Augustus et ils vont partager leur gouts, apprendre de l’autre. Mais seront frustrés par la fin de leur livre de chevet. Et une folle aventure va commencer. A travers leur façon d’agir, de réagir, on s’attache à ses héros du quotidien. Des mots justes, des personnages sincères, attachants. Une vérité et une réalité qui permettent de réfléchir, de se poser des questions. On tombe rarement dans le pathos, exit la mièvrerie, le gros plus de ce roman est qu’il est juste, il ne donne pas de faux espoirs ou une fausse image. C’est assez réaliste et laisse quand même une part de « beau ». La couverture ne ment pas, c’est poignant et touchant, tout en étant, drôle et frais. J’ai beaucoup aimé le voyage que réalise Hazel et Augustus, au sens propre comme au figuré.

Je garde en mémoire la justesse des relations entre Hazel et Augustus mais aussi entre Augustus et Isaac ou Hazel et ses parents. On ne nous cache pas que c’est dur, qu’il y a de l’abattement mais qu’il faut aussi vivre, faire des projets, se divertir, apprendre. Chaque personnage est tout à tour drôle et émouvant. Il y a aussi de la colère, de la passion, du drame et de la joie. Ce roman est très complet, on parcourt toute une palette de sentiments et d’émotions en 330 pages ! J’ai aimé les personnages principaux mais ce sont les secondaires que j’ai aimé le plus, les parents d’Hazel et Issac, ce dernier a beaucoup d’importance dans ce récit tout en restant secondaire. Je ne sais pas comment le dire mais c’est ce que j’ai ressenti.

L’écriture reste simple et accessible, tout passe par le style et la façon de raconter l’histoire. Le style est percutant, il y a du rythme, c’est fluide, ça se lit aisément. J’ai quand même eu une impression de longueur, pas du fait de répétition mais peut être parce que certaines choses prennent trop de temps. Mais l’humour et la finesse des relations, des idées, des messages sont le gros plus de cette histoire qui ne peut pas laisser indifférent et du coup, je suis passée au dessus de ces « longueurs ». J’ai vraiment aimé cette histoire même si j’ai vite compris ce qu’il allait se passer, la tournure m’a semblé  inévitable, c’est du coup, une impression de manque d’originalité dans la direction prise mais  là encore, c’est une impression plus qu’un défaut.

Un point m’a toutefois plus « chagriné », le fond présent de religion : l’église où se passe les réunions, les croyances après la mort, les petites phrases dans la maison d’Augustus. Je sais bien que c’est comme ça en vrai pour les gens, je ne suis pas athée mais je trouve que c’est parfois un peu trop d’ancrer le récit dans ce fond là. Bon, ce n’est pas un point négatif qui empêche de lire ce roman, de l’apprécier et/ou d’être touché.

C’était une bonne lecture, merci Coquelicote pour le prêt 🙂 Maintenant je n’ai plus qu’à voir le film !

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95322822

2 réflexions sur “Nos étoiles contraires de John Green

  1. Coquelicote dit :

    C’est vrai que j’avais noté qu’on sentait bien l’importance de la religion dans la vie des Américains, mais j’ai vite oublié ce détail « embêtant » par la suite, je ne m’en souvenais même plus. On le sent beaucoup moins dans le film. Tu as pu le voir ? Je suis contente qu’il t’ait plu en tout cas !

une petite bafouille !