Je ne suis pas mort d’Arsène Prisca & Le syndrome de la poupée de chiffon d’Hubert Stern

Dans le cadre d’un challenge proposé par mon club de lecture : L’île aux livres, j’ai eu l’occasion de lire deux recueils de poèmes publiés par la maison d’éditions : Hybris Editions. Je découvre cet éditeur. Et je retrouve le plaisir de lire des poèmes, ça faisait longtemps !

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Je ne suis pas mort d’Arsène Prisca

Editions Hybris, 8,00€,

4ème de couverture

Arsène Prisca aborde autour de vingt poèmes la fin qui approche, l’échéance qui tarde, la fatalité qui ne montre pas son nez. Vingt poèmes, vingt instants survolés de vingt vies, animales et humaines. Tout ce qui vit est voué à l’extinction.

Les textes sont illustrés par un saisissant bestiaire. Les bêtes, loup, cerf, chien, corbeau et coq se croisent et errent au fil des vers. Dans leur regard se lit la fin qui approche et ce sentiment étrange de révolte qui grandit, je ne suis pas encore mort…

Mon avis

J’ai beaucoup aimé ce recueil, c’est dommage que ça soit si court. Arsène Prisca arrive à faire passer des émotions, un sentiment d’urgence d’apprécier sa vie, d’en profiter, parce que la mort peut débarquer à tout moment, même si bien souvent dans ses écrits, elle tarde un peu, prolonge la souffrance, la peine, le remord, … Etrange sensation d’urgence et de longueur. La mort est proche, imminente … souhaitée, voulue, envisagée ou redoutée.

J’ai apprécié le fait que le poète ne se limite pas à une vision humaine mais se fait tour à tour loup, corbeau, coq… Je ne suis pas une spécialiste de poésie, toutefois, j’ai été séduite par le thème, les messages, le rythme des poèmes, …

Certaines phrases subliment les instants précédents la mort : la chute, la fatalité, la finalité de l’existence. La mort est présentée sous tous ses formes : la guerre, la passion, la petite mort, l’animalité…Plusieurs façons de voir les choses, de les appréhender, de tenter de les comprendre, ou parfois, simplement « faire avec ».

Le recueil est court pourtant on y retrouve déjà beaucoup de sentiments, de musicalités, de thèmes sous-jacents au fil conducteur. Ce recueil m’a beaucoup plu, il n’a pas été aussi déprimant que je m’y attendais même si la mort, la fin de toute chose, ça n’est pas drôle, bien sur.

J’ai apprécié les illustrations aussi , réalistes qui donnent de l’effet aux poèmes : effroi et interrogation mélangée.

Je n’ai peut être pas toujours tout compris, c’est ça, la poésie mais ça m’a beaucoup plu.

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Le syndrome de la poupée de chiffon d’Hubert Stern

Editions Hybris, 10€

4ème de couverture

Hubert Stern nous offre avec régal son premier ouvrage. Un premier recueil de poèmes traitant de l’usure sous toutes ses formes. Noir et sarcastique, drôle et érotique, il appuie là où ça fait mal puis souffle et ça va mieux ! Une poésie classique, réaliste, à la recherche du beau dans l’épuisement et la fatigue. Un bain de fraîcheur pour tous les névrosés du ciboulot et une onde de choc pour tous les autres.

A vos bourses et bonne lecture !

Mon avis

Le syndrome de la poupée de chiffon est un peu plus long que Je ne suis pas mort. Il est découpé en 3 parties. La première, à part un ou deux poèmes m’a bien plu. Ce sont de beaux poèmes, travaillés, en rime, durs et touchants. Il y a un travail sur les sonorités, la musicalité, les allitérations, sur le choix des mots, sur le choix des thèmes. C’est vraiment intéressant. Même quand le thème ne m’a pas touchée, j’ai senti, qu’il y avait quelque chose.

Il y a peu d’illustrations dans ce recueil, on se concentre donc plus sur le ryhtme, les mots, les idées. On sent la sueur et les tripes. Les thèmes sont difficiles, trop parfois, pour moi, d’où le fait que je n’ai pas particulièrement accroché à la seconde partie, même si je reconnais qu’il faut « des couilles » pour traiter certains thèmes violents, glauques. Les poèmes de cette seconde partie, sont tout autant travaillés, mais ils m’ont mis mal à l’aise je dois le reconnaitre. Je suis donc plutôt du côte de « l’onde de choc » dont parle la 4ème de couverture. Certains propos peuvent heurter voire choquer, je préfère prévenir.

La 3ème partie revient à moins de violence, ça m’a permis de ne pas refermer le recueil trop mal à l’aise. C’est un découpage très bien fait.

Je retiens que le recueil contient beaucoup de niak, de travail et de réflexions. J’ai eu l’impression de sentir beaucoup de colère derrière ces poèmes. Je serai curieuse de savoir si c’est le cas ou non, pas facile, on a son idée, son ressenti mais est-ce celui de l’auteur. Veut-il surprendre ? Choquer? Faire réfléchir ? Ou peut être exorciser ?  C’est intime la poésie, pas facile à appréhender mais je trouve ça, d’autant plus intéressant !

Dernière remarque, j’adore la couverture !

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J’ai apprécié découvrir ces deux recueils, j’aime lire de la poésie même si je suis toujours un peu frustrée de ne pas savoir vraiment ce qu’il se cache derrière mais c’est le jeu. Je me laisse porter par les mots, les sonorités. Je suis touchée, mal à l’aise, apaisée, stressée, choquée. Panel d’émotion de lecteur, que presque seule la poésie me fait ressentir. Dommage de ne pas avoir assez de mémoire pour retenir certains vers. Bref, même si je n’ai pas tout appréciée, mon ressenti est positif et je suis contente d’avoir lu ces deux recueils.

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5 réflexions sur “Je ne suis pas mort d’Arsène Prisca & Le syndrome de la poupée de chiffon d’Hubert Stern

  1. carolebouquette dit :

    Je suis très contente que tu ai appréciée ta lecture.
    Ces deux lectures sont très particulière et j’attendais avec impatience le retour des lecture du club !

    Je te rejoins sur « Je ne suis pas mort » que je trouve très dense et trés enrichissant. J’ai adhérer à l’écriture, aux thèmes abordés et aux illustrations magnifiques.

    Par contre ne te lisant, je m’aperçois que je suis surement passée à coté du « Syndrome de la poupée de chiffon ». Je me suis totalement focalisée sur les aspects horrifiants des textes et je n’ai pas du tout entendu ce que toi tu as ressentie à la lecture.

    Merci d’avoir joué le jeu !
    J’ai déjà eu quelques retour de lecture sur ce challenge, on va pouvoir publié un premier ressenti sur ces deux recueils très prochainement sur le blog de L’île aux livres

    • Je suis contente d’avoir aussi bien aimé 🙂
      J’espère que les livres tourneront bien, parce qu’on aime ou pas, ils ont de quoi surprendre et faire réagir ^^

      • carolebouquette dit :

        Oui c’est pas des sujets évidents mais c’est bien amené et ça amène beaucoup de réflexions intéressantes

  2. […] l’Île aux Livres. L’avis de Dawn. L’avis des Sorcières qui […]

une petite bafouille !