Le Paris des merveilles – T1 : Les enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel

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Bragelonne, 17€90, 384 pages

4ème de couverture

Paris, au début du XXe  siècle.
 
Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melons ; les dames portent des corsets, des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétardent parmi les fiacres le long des Grands Boulevards aux immeubles haussmanniens. Mais ce n’est pas le Paris de la Belle Époque tel que nous l’entendons : la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, des chats-ailés discutent philosophie et une ligne de métro permet de rejoindre le pays des fées.
 
Occupé à enquêter sur un trafic d’objets enchantés, Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan, se retrouve mêlé à une série de meurtres. Confronté à des gargouilles immortelles et à un puissant sorcier, Griffont n’a d’autre choix que de s’associer à Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien…
 
Bienvenue dans le Paris des Merveilles.

Mon avis

Une excellente lecture !

Isabelle de Saint-Gil est dans le train qui relie Saint-Pétersbourg à Varsovie  quand elle est dérangée par Lucien, un gnome, un de ses acolytes. Il lui annonce qu’ils sont poursuivis, ce qu’elle sait déjà, mais surtout, que leurs poursuivants sont très proches, vraiment très proches.  Ils vont donc devoir descendre du train. Le coin étant devenu trop dangereux, Isabelle de Saint-Gil, la belle intrigante, décide de rentrer à Paris.

En juillet 1909, à Paris, un homme se rend chez Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan.  Il trouve la maison vide. Cependant, poursuivant son chemin dans la maison, il finit par découvrir le mage au fond de son jardin s’affairant sur son invention la Pétulante, une motocyclette magiquement trafiquée. Le mage a oublié le rendez-vous pris par Monsieur Carrard, recommandé par monsieur Falissière, un excellent ami de Griffont.
Monsieur Carrard souhaite que Louis enquête sur un joueur de son cercle de jeu privé. Ce joueur gagne beaucoup sans jamais perdre et le directeur soupçonne quelque chose de magique derrière cela. Griffon accepte cette enquête.  Peu après, le mage retrouve Cécile de Brescieux une magicienne du Cercle Incarnat qui demande un service. Pour l’aider, il va devoir se rendre à Ambremer dans l’Outremonde. Autre monde dont l’influence n’a jamais été aussi présente qu’à Paris, une volonté des fées. Louis va mettre malgré lui, avec ces deux affaires, les pieds dans une drôle d’histoire de meurtres et de recel d’objets enchantés…

J’ai adoré retrouver l’écriture et l’imaginaire de Pierre Pevel. C’est un réel plaisir de découvrir ce Paris des merveilles, réellement bien construit, un véritable enchantement, un mélange bien dosé de merveilleux et de monde réel : des arbres qui parlent, une tour Eiffel en bois magique, des passage vers l’Outremonde, des chats ailés dotés de parole, le tout dans le vrai Paris du 20e siècle.

Dans ce premier tome, le lecteur apprend l’histoire de ce monde depuis que les fées se sont révélées, l’histoire récente de ces fées aussi, ainsi que l’existence d’enchanteresses, aux destins particuliers. Lors de divers événements emprunts de magie, le lecteur en apprend aussi beaucoup sur Griffont, ses amis et ses liens avec certains personnages.
Les fils des missions de Griffont vont se rejoindre pour une aventure passionnante, une enquête sur des objets magiques et sur le passé de l’Outremonde, d’Ambremer. Je préfère ne pas en dire trop / plus sur l’intrigue, pour vous laisser la découverte de ce merveilleux univers créé par Pierre Pevel.

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Griffont plus creusé que ce qu’on pourrait penser de prime abord. Il est attachant et j’ai beaucoup souri en découvrant son caractère et ses relations avec certains personnages féminins. De plus, tout ce qui tourne autour de la magie, d’Ambremer, du passé, etc. est vraiment passionnant.  J’ai aussi beaucoup aimé le personnage d’Isabelle de Saint-Gil, une voleuse pas comme les autres, elle aussi, un personnage plus profond que ce qu’on pourrait penser de prime abord. Le style est fluide et les dialogues sont bourrés d’humour, de second degré et je me suis beaucoup amuser lors de cette lecture. Tout cela, fait que ce premier tome est rythmé et que l’on passe un excellent moment de lecture.

Ce premier tome se lit très vite. D’ailleurs, je m’attendais un peu, au regard du format du livre, à un récit plus dense mais j’ai quand même beaucoup aimé. Le lecteur ne sera pas trop frustré à la fin car même si c’est un premier tome, que le récit est ouvert, on a bien une fin à l’enquête de Louis. Même si l’on n’est pas laissé en plein suspense, je n’hésiterai pas à acheter les autres tomes pour poursuivre l’aventure rapidement, surtout dans cette édition, avec les si jolies couvertures de Xavier Collette.

Les lames du cardinal de Pierre Pevel

Les Lames Du Cardinal - Pierre Pevel

Folio SF, 397 pages, 7,90€

4ème de couverture

1633, sous le règne de Louis XIII. Le Cardinal de Richelieu veille à la bonne marche du royaume de France, de plus en plus menacé par l’Espagne et ses nouveaux alliés : les dragons. Or à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels : le Cardinal se voit contraint de faire appel à une compagnie d’élite qu’il avait lui-même dissoute. Sous le commandement du capitaine La Fargue, les bretteurs les plus vaillants et les plus intrépides que possède le royaume sont ainsi réunis pour former à nouveau les redoutables Lames du Cardinal.

Résumé

Une femme accomplie un rituel de magie noire qui lui rendra toute sa jeunesse. C’est la vicomtesse de Malicorne, belle jeune fille qui charme la Cour de son air mutin. Mais derrière son sourire, se cache un âge avancée et une puissance du à sa race, celle des Dragons. Pendant ce temps, le Cardinal de Richelieu reçoit en privé le Capitaine La Fargue, lame expérimentée. Il lui demande de reformer les Lames qu’il a pourtant dissout 5 ans auparavant après le drame de la Rochelle. Mais l’heure est grave, le Roi prépare la guerre en Europe et la montée des Dragons en Espagne n’augure rien de bon…

Mon avis

Gros coup de coeur ❤

Quand on sait que mon roman préféré de « forever de toute ma vie » c’est Les 3 mousquetaires d’Alexandre Dumas, je crois que c’était « ça passe ou ça casse » et bien c’est passé, et même très très ben passé ! Un excellent tome, qui replonge dans l’ambiance du Paris du 17è avec des personnages attachants et fins, une intrigue passionnante et des rebondissements ^^ J’irai même jusqu’à dire que pour moi, c’est un bel hommage au maitre Dumas, loin de la copie, on retrouve une partie de son univers avec la plume et la touche très réussie de Pierre Pevel. Un univers fantasy qui va très bien avec l’époque, les tensions entre les monarchies. Et un monde de dragons fondu habillement et avec finesse dans le quotidien, la société. Une vraie uchronie de fantasy. Pas un instant, j’ai trouvé que c’était « trop ». Des complots, des intrigues, des secrets, … des personnages attachants et des dragons, un cocktail réussi entre cape, épée et fantasy !

J’ai découvert un univers à la fois historique et fantasy parfaitement conçu et « dosé ». J’ai toujours préféré Les Mousquetaires du Roi aux Gardes du Cardinal, Pierre Pevel réussi à me faire aimer ce personnages et ses lames, une sorte de « réhabilitation » ! Dans les 3 mousquetaires, il faut dire que les gardes sont presque hargneux et contrastent énormément avec les héros. Bon, c’est vrai ici on a pas vraiment les Gardes mais une sélection d’élite, les Lames ! Un personnage a part entière formé de plusieurs personnalités que j’ai adoré suivre !

Ce premier tome pose les personnages et présente la « mythologie » développée par Pierre Pevel. Des dragons ancestraux, grâce à la magie noire draconique, ont pris forme humaine et peuvent donc être partout donc sans que personne ne s’en aperçoivent. Certains se contentent d’être parmi les humains mais d’autres veulent  étendre leur influence et leur magie sur l’Europe et donc sur Paris.

Le Capitaine La Fargue essaie donc en cette année 1633 de reformer les lames du Cardinal. Groupe réduit réunissant des meilleurs lames du pays. Le lecteur découvre Agnès de Vaudreuil jeune baronne que l’on va apprendre à connaitre. Elle est indépendante et volontaire, elle chevauche comme un homme et ne s’inquiète pas des regards en coin. Elle est pourtant fragile et on sent une aura de mystère autour d’elle. Puis, on découvre Marciac (un gascon!) un brin débraillé, charmeur et qui collectionne les conquêtes, il ne semble pas s’attacher aux gens. En plus d’être un peu coureur, il est aussi joueur. Ce gascon a tout pour plaire et joue de son charme ! Vient ensuite Barllardieu un vieux soldat qui ont le comprend vite a élevé Agnès à la place de son père. Il passe son temps à boire et à manger et à surveiller du coin de l’oeil la baronne. Puis, La Fargue rappelle Almadès un espagnol professeur d’escrime que les parisiens aimeraient bien voir quitter la ville, car il est si doué qu’il fait de l’ombre aux professionnels du coin !

En parallèle, le lecteur va découvrir d’autres personnages Saint-Lucq, un être à part, ou encore Leprat, le chevalier d’Orgueil, à la rapière blanche, un mousquetaire qui est poursuivi par des Dracs (une race engendré par les dragons et qui les a asservi pendant des décennies avant qu’ils deviennent plus ou moins libre). J’adore quand il y a plein de personnages comme ça, qui s’entrecroisent, ça présage souvent d’une intrigue riche et dense et c’est le cas ici ! On croisera également Laincourt, enseigne dans les gardes du Cardinal, personnage que j’ai eu du mal à cerner. Et bien sur, que serait des Lames aiguisées et affutées sans ennemi redoutable ?! Ainsi, le lecteur découvre progressivement ce que trame la Vicomtesse de Malicorne et la Griffe Noire, qui intriguent contre la France. Mais sont-ils les seuls ennemis du roi, de la France, de Richelieu ?

Tome de présentation, il n’y en a pas moins une intrigue qui nait, des combats, des attaques et des rebondissements ^^ Des descriptions aussi de la Capitale principalement, mais dans un style fluide et dosé. Les éléments narrés ne sont jamais superflus, ils vont servir l’intrigue. Cela nous permet d’être dans l’ambiance et d’avoir toutes les clés pour l’ensemble de la trilogie. On assiste aux rivalités, aux haines, aux amitiés, aux secrets, aux révélations,… Pierre Pevel a réussi à me faire ressentir le climat tendu de l’époque. Et imaginez tout ça, dans un Paris nauséabond, suffoquant, d’un été qui n’en finit pas.

J’ai aimé suivre les personnages, je me suis vraiment beaucoup attaché à certains d’entre eux, notamment Leprat ❤ J’ai beaucoup aimé Laincourt, Agnès et Marciac. Ils sont tous si différents, qu’on ne les aime pas toujours pour les mêmes raisons. J’ai souri aux clins d’oeil de Pierre Pevel à Dumas, en évoquant certains mousquetaires, le récit pourrait être concomitant avec l’œuvre de Dumas si l’univers n’était pas différent (les dragons toussa). Je fais des petites comparaisons mais ce n’est pas une réécriture de l’oeuvre de Dumas, c’est vraiment ça qui est bien. On y pense mais ce n’est pas une copie, ce n’est pas du déjà lu.

La plume de Pierre Pevel m’a beaucoup plu, pas de fioriture mais travaillée quand même. C’est très bien écrit, j’ai été happé dans le récit et j’ai enchainé les chapitres (qui sont courts ce qui donne du rythme au récit). Je devais me modérer pour ne pas dévorer le livre, pour le faire durer !!!

J’ai adoré ce premier tome, où les apparences sont parfois trompeuses, où certains personnages semblent irréprochables mais on est parfois loin de ce que l’on va apprendre, la fin du tome a son lot de révélation.  J’ai adoré l’idée des dragons et des loges draconiques et j’ai trouvé ça très bien fait pour rendre compte de la tension entre la France et l’Espagne à cette époque. Les personnages gardent une part de mystère, pas de doute que la suite répondra aux questions qu’on peut se poser. C’était tellement génial que j’ai enchainé avec le tome 2 (et que j’ai même fini la trilogie à l’heure où j’écris !!). Je n’ai pas l’impression d’avoir dit la moitié du quart de ce que je voudrais dire tellement c’était génial mais je m’arrête là quand même, de peur de trop en dire. J’espère vous avoir donné envie avec cette avis déjà.

Et puis, ça m’a donné envie de relire Les 3 mousquetaires c’pas rien quand même ^^

Bref, un gros coup de cœur pour ce premier tome des Lames du Cardinal que je vous conseille (et pas besoin de connaitre les mousquetaires de Dumas alors pas d’excuse ^^).

A bientôt avec mon avis sur la suite L’Alchimiste des ombres, qui promis sera un peu plus court ^^

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