Les étoiles de Noss Head – T1 : Vertige de Sophie Jomain

Les etoiles de Noss Head T1 - Vertige - Sophie Jomain

Rebelle Editions, 382 pages, 19€

4ème de couverture

Hannah, bientôt dix-huit ans, était loin d’imaginer que sa vie prendrait un tel tournant. Ses vacances tant redoutées à Wick vont finalement se transformer en véritable conte de fée… puis en cauchemar. Sa petite vie tranquille, ses idées bien arrêtées, ses projets… tout va changer, brutalement. Elle devra affronter l’inimaginable, faire face à ce qu’elle n’aurait jamais pensé croire un jour, car les légendes n’en sont pas toujours… Leith ne s’attendait pas non plus à Hannah. Il tombe de haut, l’Esprit a choisi : c’est elle, son âme sœur. Pourra-t-il lui cacher sa vraie nature encore longtemps ? Osera-t-il lui avouer qu’il n’est pas tout à fait humain ? Il n’a pas le choix, leur rencontre l’a mise en danger. Lui seul peut lui venir en aide.

Mon avis

Une sympathique lecture détente  ^^

Hannah est une jeune française qui part passer les vacances d’été, comme chaque année, chez sa grand-mère en Ecosse. Ses parents, écossais travaillant à Paris, en profite pour revoir leur famille. Même si elle adore passer ses vacances à Wick, cette année c’est différent, elle va avoir 18 ans et Hannah aurait aimé passer ce cap avec ses amis notamment sa meilleure amie Sissi. A l’aéroport, elle tombe sur un jeune homme superbe qui l’empêche de se rétamer sur le sol. Elle qui n’a pas pour habitude de mater les mecs se retrouve subjuguée par cet inconnu. Que lui arrive-t-il ?

A Wick, elle retrouve sa chambre d’ado et pour passer le temps, elle accepte de se promener avec Davis, un ami un peu plus vieux qu’elle. Lui, mais surtoutt sa soeur, ont passé leurs étés avec Hannah. Davis est pas mal et sympa. La jeune fille l’accompagne même au bar où il a rendez-vous avec ses amis alors qu’elle déteste ça. Il faut bien qu’elle rencontre des jeunes de son âge sinon comment s’occuper dans un lieu aussi calme que Wick ? Cependant, la soirée se passe assez mal et quand elle quitte précipitamment le bar, Davis légèrement éméché la suit. Quand il devient particulièrement lourd, elle est « secouru » par un jeune homme. Elle n’en revient pas, il s’agit du même type qu’à l’aéroport ! Elle qui pensait ne jamais retomber sur lui. Et ce n’est pas la dernière fois, que la route d’Hannah croisera le jeune Leith et ses magnifiques yeux verts…

Ce premier tome des étoiles de Noss Head est pas mal, mais ce n’est pas non plus le livre qui me marquera à vie. Je suis toutefois contente de découvrir la plume de Sophie Jomain que j’ai déjà croisé plusieurs fois en salon du livre et qui est adorable. J’avoue que les histoires d’amour ne sont pas ma tasse de thé mais il faut reconnaitre que l’histoire est prenante et que c’est bien écrit. Il y a de l’action et la mythologie garolle développée par Sophie Jomain est très intéressante. Le récit est émaillé d’une pointe de mystère, de drame et sur fond d’Écosse un pays magnifique. Ces trois éléments font que j’ai passé un bon moment.

Le caractère d’Hannah m’a un petit peu saoulé, c’est mignon qu’elle rougisse à tour de bras, qu’elle écrive à sa meilleure amie mais elle aurait besoin de lunettes pour voir les signaux par très discrets qu’il y a tout le long du livre ^^ Mais bon, ça aurait été moins fun comme ça non ? Par contre, j’ai trouvé ses réactions assez justes et c’est un personnage que l’on sent sincère. J’ai beaucoup aimé les personnages de Gwen, Bonnie et Al. Par contre, Leith est trop parfait, trop gentil, trop attentif, trop … trop et j’avoue les personnages trop parfaits m’agacent… Cependant, je dois reconnaitre que l’histoire entre l’humaine et la créature surnaturelle est belle et qu’elle est crédible. Les premiers émois, les choix, les changements, sont superbement bien décrit par l’auteur. C’est simple sans être simpliste et joli sans être mièvre ou niais. J’ai apprécié le traitement du personnage de Phillip, voilà le type de comportement qui fait flipper et l’auteur s’en sort très bien dans ce genre. Autre personnage qui m’a fait sourire plus d’une fois Elaine la grand mère d’Hannah, elle n’a peut être plus le sens de la vue mais les autres eux fonctionnent très bien.

Il y a du drame et des rebondissements ce qui permet au récit d’être fluide et un peu rythmé et on ne s’ennuie pas à la lecture. Le style est maitrisé et agréable. La plume de l’auteure est jolie et douce. C’est très bien écrit et l’histoire est bien menée. La tension pour Hannah monte crescendo et elle va devoir vivre avec ses découvertes, son monde qui change et surtout les dangers liés au fait de savoir et de côtoyer des garous.

Ce que j’ai vraiment préféré dans le roman c’est l’histoire, le passé des garous, Tyros, les différents espèces, les luttes d’opinion, etc. Évidemment, on a envie d’en savoir plus sur le passé des personnages, sur les divergences, sur leur code assez cruel. Ce premier tome est assez introductif, peut-être un peu trop pour moi, mais c’est une chouette lecture même si j’en attendais peut-être un peu plus. Il n’y a pas ici de fin faite de suspense et de grosses interrogations, si bien qu’il serait tout à fait possible de s’arrêter à ce premier tome. Moi en tout cas, j’ai les deux suivants dans ma pile de livres à lire, je continuerais donc les aventures d’Hannah et Leith.

L’île des chasseurs d’oiseaux de Peter May

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Éditions Actes Sud, Collection Babel Noir, 424 pages, 9€70

4ème de couverture

Marqué par la perte récente de son fils unique, l’inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d’élucider un assassinat commis à Edimbourg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n’est pas retourné depuis dix-huit ans. Un cadavre exécuté selon le même modus operandi que celui d’Edimbourg vient d’y être découvert. Sur cette île tempétueuse du nord de l’Ecosse, couverte de landes, où l’on se chauffe à la tourbe, pratique encore le sabbat chrétien et parle la langue gaélique, Fin est confronté à son enfance. La victime n’est autre qu’Ange, ennemi tyrannique de sa jeunesse. Marsaili, son premier amour, vit aujourd’hui avec Artair. Alors que Fin poursuit son enquête, on prépare sur le port l’expédition rituelle qui, chaque année depuis des siècles, conduit une douzaine d’hommes sur An Sgeir, rocher inhospitalier à plusieurs heures de navigation, pour y tuer des oiseaux nicheurs. Lors de son dernier été sur l’île, Fin a participé à ce voyage initiatique, qui s’est dramatiquement terminé. Que s’est-il passé alors entre ces hommes ? quel est le secret qui pèse sur eux et resurgit aujourd’hui ? Sur fond de traditions ancestrales d’une cruauté absolue, Peter May nous plonge au cœur de l’histoire personnelle de son enquêteur Fin Macleod. Fausses pistes, dialogues à double sens, scènes glaçantes : l’auteur tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.

Résumé

Fin Macleod est policier à Edimbourg, suite à la perte de son fils et un état dépressif, son supérieur ne lui laisse pas le choix, où il démissionne ou il reprend le boulot. Et pas n’importe quoi, retourner sur l’île où il a grandit, pour enquêter sur un meurtre similaire à un autre où il était enquêteur. La femme de Fin ne veut pas qu’il s’absente, depuis la mort de leur fils, leur couple est fragile, entourée de non dits et de rancœur. Elle lui pose elle aussi un ultimatum.  Mais Fin a déjà fait son choix…

Mon avis

Une excellente lecture !

Une véritable plongée sur une petite île d’Écosse. Le lecteur découvre Fin Macleod, un enquêteur écossais, originaire de l’île de Lewis. Il est basé sur Edimbourg, mais quand un meurtre survient sur l’île où il a grandit, similaire à celui sur lequel il travail, on l’envoie découvrir là bas, si le tueur est bien le même ou pas. Fin revient donc sur l’île à laquelle il a toujours plus ou moins, voire plus que moins, voulu échapper. Une île austère, rude et encrée dans les traditions. Comme ses habitants, du moins pour la plupart. Mais 18 ans après sa dernière venue sur l’île, les choses ont bien changées et avec le policier Gunn, Fin enquête sur le meurtre d’une ancienne connaissance et replonge dans son passé.

La construction du récit peut peut-être perturber. En effet, afin d’alterner le récit de l’enquête et les souvenirs de Fin, la narration est tantôt à la 3è et tantôt à la 1ère personne. Mais je vous rassure tout de suite, c’est très bien fait, en chapitre et il est impossible d’être perdu dans la temporalité. Bien que surprise au début, j’avoue que j’ai adoré cette manière de faire ! On est à la fois en plein dans les avancements de l’enquête sur la mort d’un homme craint des autres et que peu aimait, et dans la tête de Fin Macleod.

J’ai adoré les passages sur son enfance, on découvre la vie sur l’île, une bonne trentaine d’année plus tôt, la classe, le fait de devoir parler anglais uniquement, les copains d’école, ceux qui vous prennent en grippe et ceux qui se lient d’amitié avec vous, les tensions entre les gamins, les bêtises, les sales coups de la vie… On a vraiment l’impression d’une plongée dans l’Ecosse, sur cette île que ça soit dans les souvenirs de Fin ou dans les villes lors de son enquête. On sentirait presque les odeurs de tourbe, on verrait presque le temps changer du beau à la pluie en 5 min, on entendrais presque la tempête se déchaîner.  Le lecteur découvre également la tradition cruelle de la chasse aux Fous de Bassan. L’auteur donne beaucoup de détails sur ça et le reste, et on sent qu’il a fait un véritable travail sur les lieux, rencontré les gens,… Les passages qui se passent sur l’An Sgeir font frémir, quelle tradition particulière et la vie de 12 personnes retranchées sur un caillou…

L’ambiance est tantôt froide hostile et tantôt chaleureuse et légère. Même si le premier prime sur le second. Je me suis beaucoup attachée à Fin, et j’avais hâte de découvrir le fin mot de l’histoire. Les détails sont disséminés tout le long du récit et autant il y a des choses que l’on peut voir venir, autant d’autres m’ont scotché et je me suis laissée prendre complètement. L’enquête policière est un peu en retrait mais elle a quand même grand intérêt.

J’ai trouvé, le récit fluide et prenant, c’est bien écrit, détaillé, précis, certaines descriptions, la façon s’avancer les choses sont magnifiques. Et ça m’a donné encore une fois, l’envie d’aller en Ecosse voir tout ça par moi-même. L’île des chasseurs d’oiseaux est une super découverte qui m’a énormément plu et je lirai l’homme de Lewis, qui reprend le personnage, avec beaucoup de plaisir ^^

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Comme son ombre de Val McDermid

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Editions Flammarion,  21€, 457 pages

Lu en partenariat avec Entrée Livre pour A l’abordage de la culture

Quatrième de couverture :

Quand la psychiatre Charlie Flint reçoit un mystérieux colis rempli de coupures de presse à propos d’un meurtre sauvage, son sang ne fait qu’un tour. Le crime a eu lieu dans l’enceinte de son ancienne université à Oxford – un jeune homme battu à mort quelques heures seulement après s’être marié. Tandis que sa jeune épouse et les invités sirotaient du champagne, on jetait son corps ensanglanté dans la rivière. Charlie ne sait pas qui lui a envoyé le colis, ni pourquoi, mais elle ne peut chasser ce crime de ses pensées. Et avec sa carrière de psychiatre clinicienne qui bat de l’aile, elle dispose de beaucoup de temps libre pour enquêter. Charlie renoue alors avec le monde mystérieux et fermé d’Oxford et comprend que cet assassinat est lié à des événements encore plus sordides. Chaque pas vers la vérité la rapproche désormais du danger…

Pas de résumé perso, la 4ème de couv’ est bien faite ^^

Mon avis :

Un bon polar !

C’est pour moi, une découverte de l’auteure dont j’ai souvent croisé le nom et les livres sans sauter le pas. Et je suis contente d’avoir enfin pu lire cet écrivain écossaise.

Le lecteur découvre Charlotte Flint, dit Charlie, dont la réputation d’expert psychiatre pour la police est mise à mal suite à son témoignage dans une affaire de meurtre. Elle reçoit un matin une enveloppe contenant des articles de presse concernant un procès en cours : Philip un homme d’affaires a été tué le soir de son mariage, à Oxford, il semble que ce soit par ses associés qui se rendaient coupable de délit d’initié. Mais pourquoi Charlie a-t-elle reçu cette enveloppe et quel est le message qu’on souhaite lui faire passer ?

Nous suivons en parallèle Jay Stewart, une femme d’affaire douée et ambitieuse qui écrit le second volet de ses mémoires. Elle a eu une enfance assez difficile, élevée par une mère junkie qui alors qu’elle n’avait que dix ans, a du jour au lendemain « trouvé » Jésus et peu de temps après un mari chrétien extrémiste.

Concernant l’histoire, l’intrigue est bien ficelée. J’ai apprécié l’alternance des points de vue entre Charlie qui progresse dans son enquête officieuse et Jay écrivant ses mémoires. Nous comprendrons vite le fin mot de cette histoire d’enveloppe et pourquoi nous suivons ces deux jeunes femmes précisément.

J’ai apprécié cette mise en abîme entre un des personnages qui écrit et l’auteur du roman. En effet, on nous explique que Jay est passée maîtresse dans l’art de tenir en haleine son lecteur et de finir ses chapitres par des révélations chocs. C’est un peu ce qu’il se passe d’ailleurs dans le récit de Val McDermid, et c’est assez amusant à comprendre.

La psychologie des personnages est bien travaillée qu’on les aime ou les déteste, nous avons suffisamment d’éléments pour les comprendre même si bien sûr, il y a une part de mystère en chacun d’eux pour faire vivre l’intrigue. C’est un bon polar, avec une intrigue progressive. J’ai commencé à avoir des doutes sur un personnage vers la moitié du livre et à comprendre ce qui nous était caché vers le dernier quart. C’est un peu frustrant de se dire que l’on a compris mais après, nous voulons savoir pourquoi et comment Charlie va se sortir de son enquête.

J’ai beaucoup apprécié Charlie, je l’ai trouvé assez juste, elle doute, elle se passionne, elle cherche, elle est parfois perdue dans sa vie sentimentale. Elle a toutes les raisons d’être découragée par ce qui lui arrive professionnellement mais elle comprend qu’elle a besoin d’un défi, d’une occupation et elle accepte de faire des recherches sur ces meurtres suspects. C’est un personnage très intéressant que nous prenons plaisir à suivre. De plus, son enquête est cohérente. J’ai beaucoup aimé que l’auteure convienne que Charlie n’est pas une enquêtrice mais bien une psychiatre et que donc elle ne peut pas avoir accès à toutes les informations qu’elle souhaite. N’étant pas flic, soit il y a des zones d’ombre et elle devra faire avec, soit elle pourra être aidée. Mais jamais, elle ne dépasse sa fonction et devient une super héroïne. J’ai vraiment beaucoup aimé cet aspect et la maîtrise de l’auteure à s’y tenir.

Nous découvrons un peu Oxford et son fonctionnement universitaire dans les années 90. C’est très intéressant, et nous apprenons des choses parfois assez hallucinantes pour quelqu’un vivant à notre époque. Nous oscillons entre tradition et ouverture d’esprit, entre personnages conservateurs, catholiques, lesbiennes, psychologue, flics… Un monde en contraste, en opposition, en nuances, … Le livre est aussi une occasion pour l’auteure de montrer qu’il n’est pas facile, dans ce contexte universitaire (et dans d’autres) d’être d’orientation sexuelle différente, surtout au sein de familles croyantes et cela, aussi bien dans les années 80/90 que de nos jours. Un message de tolérance, d’actualité.

Jay est le personnage mystérieux de l’histoire. Tout ce qu’elle raconte dans ses mémoires est-il vrai ? Pourrait-elle avoir des choses à se reprocher ? Ou bien est-elle parfois simplement au mauvais endroit, au mauvais moment ? Nous aimerions nous attacher à elle mais nous ne savons jamais sur quel pied danser et la peur de se laisser berner par l’auteure l’emporte !

Des personnages secondaires existent. Maria la compagne de Charlie, que j’ai beaucoup appréciée ; Magda, la veuve de Philip, qui subit le procès des associés de son défunt époux ; Lisa faisant carrière dans le développement personnel. Elle a rencontré Charlie quelques temps auparavant et cette dernière n’est pas insensible à son charme. Personnellement, plus je lisais, plus je détestais Lisa !

Dans l’ensemble, j’ai trouvé, le roman très bon, mais je n’ai ressenti la tension dramatique, la montée de suspense que pendant une trentaine de pages avant de comprendre les liens entre les morts suspectes et le Qui.

C’est très bien écrit, toutefois cela manquait un peu de rythme pour moi (il y avait des extraits de mails, de journaux, qui aidaient à renouveler le récit), même si l’histoire est très bien menée. J’ai juste relevé une erreur de prénom vers la fin (traduction ?). C’est dommage, cela casse un peu la fin surtout quand nous nous apercevons de la confusion…

Un dernier point : cette histoire m’a donné envie de voyager et surtout de découvrir l’île de Skye mais peut-être pas au mois de février !!! 😀 (Vous comprendrez en lisant le livre.) Nous sentons en tout cas, que l’auteure aime son pays.

J’ai donc passé un très bon moment de lecture avec Comme son ombre et il est assez probable que je tente de nouveau un roman de cet auteure.

Merci à Entrée Livres et aux éditions Flammarion pour ce partenariat ! Et au blog à l’Abordage de la Culture ^^

Pour résumer en quelques mots : Un bon polar, bien ficelé et bien écrit, prenant mais qui manque à mon avis un poil de rythme. Cependant, les personnages sont finement creusés et l’intrigue et le roman brillamment construits. Un polar qui change, des personnalités fortes, notamment la psychiatre essayant de se refaire une carrière, des fausses pistes, des rebondissements, le tout en Angleterre et en Ecosse, je recommande !

44 Scotland Street (Chroniques d’Edimbourg, T1) de Alexander McCall Smith

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Édition 10/18, 7€10, 414 pages

Lu dans le cadre du Club de Lecure L’île aux Livres

4ème de couverture

« Au 44 Scotland Street, dans le quartier Bohème d’Édimbourg, la vie frémit à tous les étages. Entre Bruce, jeune Apollon aussi narcissique que séduisant, la vieille Macdonald, une excentrique en mal de ragots et le petit Bertie, enfant prodige, Pat, découvre sa nouvelle famille. Des chroniques inoubliables empreintes de tendresse et d’humour so british !

Résumé

Pat arrive au 44 Scotland Street, pour visiter un appartement. Elle est accueillie par Bruce, un des 4 colocataires de l’appart. Il est grand, sportif et beau garçon, mais un de ceux qui le savaient et qui en jouent. Elle, elle entame sa 2ème année sabbatique, mais cette fois-ci, elle sera différente, Pat veut vivre en coloc dans ce quartier tranquille d’Édimbourg et a trouvé un travail dans une galerie d’art. Elle est prise dans la coloc, même si elle ne plait pas à Bruce, elle a l’avantage de payer son loyer d’avance et avec le manque créé par l’ancienne colocataire, une de ces filles à qui on ne peut faire confiance, il ne peut refuser l’aubaine. Pat va progressivement découvrir les autres habitants du 44 Scotland Street et commencer son boulot à la galerie…

Mon avis

Je n’ai pas aimé. Je n’irai pas dire que c’est une déception, parce que je n’attendais rien de ce livre mais c’est quand même pas loin. Certaines choses m’ont quand-même un peu plu mais pas suffisamment avec le recul.

L’histoire se passe en Écosse, à Édimbourg, dans un quartier tranquille mais branché de cette ville et plus particulièrement au 44 Scotland Street et ses rues proches. Pat commence une 2ème année off, on sait peu de chose de la première année mais elle ne semble pas s’être bien passée, elle cherche donc à rebondir, et dans le souhait de s’émanciper un peu de sa famille, elle prend une colocation au 44 Scotland Street. Pour le moment, elle est uniquement en coloc avec Bruce, un jeune homme, deux autres personnes font parti de la coloc mais ils ne sont pas présents actuellement.

Pat est jeune et « se cherche », elle a la chance d’avoir trouver un travail pas très loin de son logement, cependant, elle est surprise de la façon dont elle a été embauché et même se demande bien comment elle va occuper ses journées ! On a peu de renseignement sur Pat finalement. Je ne me suis pas vraiment attachée à elle. Elle aurait pu être touchante par son côté paumée, mais elle a fini par m’agacer. Peut être est-ce de n’avoir pas vraiment de billes pour la connaitre, on se demande ce qu’il lui ai arrivé mais on a aucune piste, aucun élément. Au début du livre, ça a été mais plus je lisais plus son comportement m’a agacé, elle tombe dans le schéma qu’on voyait venir comme le nez au milieu de la figure… ça m’a beaucoup saoulé.

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Le lecteur découvre plein de personnages, une belle galerie de caractères et de personnes différentes (ça c’est le point positif), Bruce, narcissique et prétentieux, il n’est pas complètement idiot mais son univers tourne autour des apparences, des faux semblants, du rugby et des filles… Bref, le type de gars macho qui m’est très antipathique. Je l’ai trouvé superficiel, creux et arrogant. On a aussi le patron de Bruce, Todd et sa femme, encore des personnages pour qui les apparences ont plus de poids que le reste. Dans le série des boss, on a celui de Pat : Matthew, le bon à rien, fils à papa, qui rate tout ce qu’il entreprend, paresseux et sans force de caractère. Et puis d’autres locataires du 44 Scotland Street, Irène, la mère de Bertie, 5 ans, enfant surdoué. Irène est horripilante, insupportable, prétentieuse, hautaine et snob. Je crois que c’est le personnage que j’ai le plus détesté du livre. Elle est convaincue qu’elle fait tout pour le développement et le bien être de son fils, or, on a beaucoup beaucoup de mal à être d’accord avec elle, ses idées et son comportement. Son mari ne vaut guère mieux. Dans l’immeuble, Pat fait la connaissance de Dominica, une femme de 61 ans, mais loin de la vieille chiante, elle vive et enjouée, elle a ses petites manies mais elle est tellement sensée ! Anthropologue, elle a souvent des remarques justes et pleines de bon sens. Et puis pas loin du travail de Pat, il y a Lou, une jeune femme qui tient un bar (une ancienne librairie reconvertie). Lou cherche à s’instruire, beaucoup, elle a gardé tous les livres de la librairie et les lit ! Et il y a encore d’autres personnages plus ou moins important dans l’histoire.Bref, vous le voyez, une grande et belle galerie de personnages ! Mais je peux compter sur les doigts d’une seule main les personnages que j’ai aimé suivre ou que j’ai apprécié. Beaucoup de personnages, sont insupportables et c’est un peu à qui le sera plus que l’autre !  Un ou deux évoluent. Pas toujours dans le sens qu’on voudrait (Pat par exemple) ou bien on découvre une personnalité un peu « moins pire » que prévu (je pense à Matthew).

Samuel-Peploe-Ione

J’ai lu 200 pages en une journée, soit la moitié mais il ne se passe pas grand chose finalement, ou bien on apprend plein de choses sur des personnages horripilants, ce qui fait que j’ai eu beaucoup de mal à lire l’autre moitié. Alors que j’aurai pu le lire en une deuxième journée, je l’ai trainé encore 3 jours… Je n’ai apprécié les passages que sur Lou et Dominica qui a leur façon m’ont plu ou touchée. Et heureusement qu’il y avait ces deux femmes sympathiques parce que j’aurai peut-être abandonné ma lecture. Pas que ça soit mauvais mais ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Il n’y a que l’humour de l’intrigue de fin qui m’a emballée, le reste, je me suis ennuyée… Heureusement, les chapitres sont courts (il s’agit de chroniques publiées tous les jours dans un journal), et ça se lit facilement. Le principe de chroniques est sympathique mais je crois que j’aurais préféré lire ça au jour le jour dans le journal plutôt qu’en livre… Et puis ce roman ne m’a pas vraiment fait voyager, je ne peux pas (à part quelques peintres écossais) dire que j’ai appris / retenu grand chose, pas un monument, une architecture, … rien que je puisse citer. Pour moi, ça s’adresse à ceux qui y vivent ou connaissent parce que sinon… A la rigueur, je suis intriguée par l’opposition régulièrement faite entre Édimbourg et Glasgow, à part ça… Bref, je n’ai pas aimé, je me suis ennuyée et je n’ai pas envie de continuer (il existe au moins 3 tomes en plus). Je ne trépigne pas d’impatience pour ce que va faire Pat, vivre Bertie… Peut être que je suis passée à côté de certaines choses parce que je n’ai pas rit. Comme indiqué, seule la péripétie de la fin m’a fait sourire ^^

Concernant l’histoire… Il s’agit de suivre les personnages et il y a une « sous-intrigue » concernant un tableau de la galerie d’art de Matthew. C’est cette sous-intrigue qui m’a accrochée le plus, j’avais envie de savoir où ça allait mener. Mais c’est quand même long à venir, à se développer…Un personnage est lié à cette intrigue secondaire : Angus Lordie, un peintre excentrique mais très sympathique (ça nous fait 3 persos que j’ai aimé!).  La « chute » m’a bien surprise et m’a bien plut ^^

Bref, au final, une histoire assez peu mémorable, vite lu (enfin si on accroche), vite oublié pour ma part… Et pas suffisamment creusée ou drôle pour que je poursuive. Une lecture détente, oui, c’est bien pour l’été mais …. pas pour moi quoi ^^ L’auteur aura peut être droit à une seconde chance mais pas de suite et avec complètement autre chose, je pense.

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Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher

un bûcher sous la neige

J’ai lu, 475 pages, 8,00€

4ème de couverture

Au cœur de l’Écosse du XVe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d’une prison putride, le révérend Charles Leslie, venu d’Irlande, l’interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s’élève au-dessus des légendes de sorcières et raconte les Highlands enneigés, les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse. Jour après jour, la créature maudite s’efface. Et du coin de sa cellule émane une lumière, une grâce, qui vient semer le trouble dans l’esprit de Charles.

Résumé

AU 17EME SIÈCLE,

Charles écrit à sa femme restée en Irlande, il est bien arrivé en Écosse, mais un de ses chevaux est fatigué et blessé, il doit faire une halte imprévue, l’occasion peut-être de recueillir des indices sur les actions des partisans du roi Guillaume, en effet, Charles est jacobite et il paraitrait que des soldats à la solde de Guillaume ont massacrés des Écossais, parce que ces derniers ont prêté serment à Jacques, réfugié en France. La halte de Charles va être plus longue que prévue, la neige ne cesse de tomber, et l’état de son cheval ne lui permet pas de reprendre la route.
Corrag est emprisonnée dans un cachot sombre et humide et attend, tout en soliloquant, le bûcher car elle est accusée d’être une sorcière.
Charles découvre que Corrag aurait assisté aux massacres des Écossais, il décide de lui rendre visite malgré sa répugnance à s’adresser à cet être misérable et diabolique…

Mon avis

Lecture effectuée dans le cadre d’un challenge sur le blog de lecture L’île aux Livres, je n’avais pas entendu parler de ce livre avant que J’ai Lu le propose au Club et ça aurait été dommage, je serais passée à côté d’une excellente lecture !

Susan Fletcher est une auteure que je souhaitais découvrir, bon, je pensais que je serai amenée à lire d’abord La fille de l’Irlandais, mais le destin en a voulu autrement.

J’avoue il est assez difficile (enfin moi j’ai trouvé) de se mettre dedans, parce que le style oral de Corrag est pas mal déstructuré. Imaginez une jeune fille sans éducation, au XVIe siècle, qui a vécu le plus souvent seule, dans la campagne anglaise, qui s’exprime comme elle pense, avec des gestes, un peu comme si elle n’était pas toute seule dans sa tête. Au début, c’est l’impression qu’on a, puisqu’elle ne s’entretient pas encore avec le révérend Leslie.  Il faut donc s’habituer à sa façon de parler, décousue avec les idées qui se mélangent. On comprend ensuite ce qu’elle voulait dire parce qu’elle raconte à Charles les choses dans l’ordre chronologique et de façon petit peu plus ordonnée. Donc, on s’habitue et le récit va en s’améliorant du point de vue de la compréhension. En tout cas, pour moi, une fois dedans, ça se lit plutôt bien et j’ai eu rapidement envie de savoir comme l’histoire de Corrag et celle qu’elle nous raconte allaient finir.

Corrag a été élevée par sa mère Cora, elle n’a pas de père et elles vivent en retrait de la ville, dans une maison près d’un lac, légèrement beaucoup dominée par la nature. Cora est vue comme une sorcière, comme sa mère avant elle, et la première chose qu’elle dit à sa fille c’est qu’elle en est une aussi. Voilà dans quel contexte va grandir cette petite fille. Devenue femme, Corrag reste petite et fluette, on la « traite » souvent de gueuse, de sorcière. Mais est-elle vraiment une sorcière, qui envouterait les gens par ses mots et userait des plantes pour tromper son monde? Ou bien est-elle uniquement un être incompris, vivant avec la nature, un être que personne n’a jamais cherché à connaitre et à comprendre ?
Corrag sera amenée à fuir l’Angleterre et à trouver refuge en Écosse. Elle se sent attirée par les hauteurs, par les Highlands, par son climat froid, ses paysages sauvages et ses habitants que beaucoup considère comme des barbares. Ce n’est pas la violence qui l’attire mais va se sentir proche de ces gens qui sont comme elle, des marginaux.

Tout cela et bien plus encore, on l’apprend de Corrag même, qui raconte en plusieurs après-midi au révérend Leslie, sa vie, son enfance, son arrivée dans les Highlands et sa rencontre avec les MacDonald. Celle a qui Cora a demandé de ne jamais aimer parce qu’aimer c’est souffrir, ne fera pourtant que cela toute sa vie, aime sa mère, la nature, les animaux, lui…  Et oui, elle a vu des choses en Écosse et oui, elle dira tout ce qu’elle sait à cet homme qui la regarde d’abord comme une étrangère, comme une sorcière, comme le Mal incarné et qui progressivement va comprendre beaucoup de choses sur elle, sur les Écossais et sur lui-même.

Même si au début, j’ai eu du mal à dissocier Corrag de sa façon de s’exprimer, je me suis progressivement attachée à elle, à son histoire. J’étais triste pour elle, pour le sort qu’on lui réserve, révoltée de penser que certaines choses se passaient vraiment comme ça.

Le récit est ponctué par des lettres de Charles à son épouse, qui est restée avec leurs fils en Irlande. Ces lettres sont belles, on découvre un homme qui doute, qui se questionne, qui écoute l’avis de sa femme, qui cherche à comprendre. Corrag est-elle emprisonnée pour sorcellerie ou il y a-t-il autre chose ? Je n’ai pas tout de suite apprécié Charles, sa passivité et sa façon d’être borné à la religion m’ont irrité, puis on apprend des choses sur lui, sur sa famille, il adore son épouse,  il change progressivement et on apprend à l’apprécier.

J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, même si j’aurai préféré une fin différente. Bien entendu, je ne dirai pas comment cette histoire se termine, j’aurai aimé un peu plus de, comment dire, cohérence peut-être, mais bon, c’est presque un détail. Parfois, sur la fin, j’ai trouvé que cette jeune fille qui ressemble à une fillette quand même, faisait des choses peu cohérentes avec son gabarit, m’enfin, c’est un là encore peut-être juste moi qui chipote.

Un bûcher sous la neige, est une belle histoire avec des thèmes intéressants comme la différence, la tolérance, l’acceptation. C’est aussi un aperçu historique d’une Angleterre en transition, avec un peuple protestant qui craint un futur roi Catholique. Un livre sur les oppositions aussi entre foi/nature; Lowlands/Highlands, catholique/protestant; Angleterre/Écosse; barbares/civilisés. Où se situe la frontière entre les deux camps? Qui est préférable à l’autre ? Qui connait-on vraiment ?  Les apparences sont trompeuses et personne ne peut être complément tout blanc ou tout noir.

Le gros plus, dans ce récit, fût pour moi, c’est les descriptions de la nature, et surtout de cette Écosse sauvage, au temps changeant, capricieux, des grands espaces aux tons vert, rouille, orange et marron. Des cascades, des rochers, des lochs, des monts,… Une immense sensation de liberté, d’espoir et pourtant ancré dans un sens de l’honneur et des traditions. Une invitation au voyage. Les descriptions sont belles et poétiques, un émerveillement qu’on partage avec Corrag. On a vraiment l’impression d’y être et de sentir le froid, les odeurs de tourbes et le vent.

Il faut donc essayer de passer la barrière du style au début et si l’histoire vous embarque, alors, je pense que comme moi, vous passerez un excellent moment avec ce livre. Par contre, dans le cas, contraire, la moindre chose pourrait vous faire lever les yeux aux ciels. Avec le recul, personnellement, je trouve même que c’était un pari osé mais réussi de faire parler une jeune fille étrange, qui peut s’embrouiller, aller trop vite d’un côté, ou détailler à l’extrême la nature qui l’entoure. Parce que c’est bien ce qu’on doit retenir de Corrag, elle est « nature », les plantes sont sa vie, son univers, elle ne connait que ça. Et rendre tout ça, sa façon de parler, comme si les idées émergeaient trop vite pour elle, ça n’a pas dû être quelque chose de facile à faire et à traduire.

J’ai donc beaucoup aimé ce roman et il m’a donné envie de lire d’autres livres de Susan Fletcher, notamment la fille de l’irlandais,que pas mal de membre du challenge Irlande et Littérature irlandaise, ont lu.

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challenge destins de femmes