L’île des chasseurs d’oiseaux de Peter May

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Éditions Actes Sud, Collection Babel Noir, 424 pages, 9€70

4ème de couverture

Marqué par la perte récente de son fils unique, l’inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d’élucider un assassinat commis à Edimbourg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n’est pas retourné depuis dix-huit ans. Un cadavre exécuté selon le même modus operandi que celui d’Edimbourg vient d’y être découvert. Sur cette île tempétueuse du nord de l’Ecosse, couverte de landes, où l’on se chauffe à la tourbe, pratique encore le sabbat chrétien et parle la langue gaélique, Fin est confronté à son enfance. La victime n’est autre qu’Ange, ennemi tyrannique de sa jeunesse. Marsaili, son premier amour, vit aujourd’hui avec Artair. Alors que Fin poursuit son enquête, on prépare sur le port l’expédition rituelle qui, chaque année depuis des siècles, conduit une douzaine d’hommes sur An Sgeir, rocher inhospitalier à plusieurs heures de navigation, pour y tuer des oiseaux nicheurs. Lors de son dernier été sur l’île, Fin a participé à ce voyage initiatique, qui s’est dramatiquement terminé. Que s’est-il passé alors entre ces hommes ? quel est le secret qui pèse sur eux et resurgit aujourd’hui ? Sur fond de traditions ancestrales d’une cruauté absolue, Peter May nous plonge au cœur de l’histoire personnelle de son enquêteur Fin Macleod. Fausses pistes, dialogues à double sens, scènes glaçantes : l’auteur tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.

Résumé

Fin Macleod est policier à Edimbourg, suite à la perte de son fils et un état dépressif, son supérieur ne lui laisse pas le choix, où il démissionne ou il reprend le boulot. Et pas n’importe quoi, retourner sur l’île où il a grandit, pour enquêter sur un meurtre similaire à un autre où il était enquêteur. La femme de Fin ne veut pas qu’il s’absente, depuis la mort de leur fils, leur couple est fragile, entourée de non dits et de rancœur. Elle lui pose elle aussi un ultimatum.  Mais Fin a déjà fait son choix…

Mon avis

Une excellente lecture !

Une véritable plongée sur une petite île d’Écosse. Le lecteur découvre Fin Macleod, un enquêteur écossais, originaire de l’île de Lewis. Il est basé sur Edimbourg, mais quand un meurtre survient sur l’île où il a grandit, similaire à celui sur lequel il travail, on l’envoie découvrir là bas, si le tueur est bien le même ou pas. Fin revient donc sur l’île à laquelle il a toujours plus ou moins, voire plus que moins, voulu échapper. Une île austère, rude et encrée dans les traditions. Comme ses habitants, du moins pour la plupart. Mais 18 ans après sa dernière venue sur l’île, les choses ont bien changées et avec le policier Gunn, Fin enquête sur le meurtre d’une ancienne connaissance et replonge dans son passé.

La construction du récit peut peut-être perturber. En effet, afin d’alterner le récit de l’enquête et les souvenirs de Fin, la narration est tantôt à la 3è et tantôt à la 1ère personne. Mais je vous rassure tout de suite, c’est très bien fait, en chapitre et il est impossible d’être perdu dans la temporalité. Bien que surprise au début, j’avoue que j’ai adoré cette manière de faire ! On est à la fois en plein dans les avancements de l’enquête sur la mort d’un homme craint des autres et que peu aimait, et dans la tête de Fin Macleod.

J’ai adoré les passages sur son enfance, on découvre la vie sur l’île, une bonne trentaine d’année plus tôt, la classe, le fait de devoir parler anglais uniquement, les copains d’école, ceux qui vous prennent en grippe et ceux qui se lient d’amitié avec vous, les tensions entre les gamins, les bêtises, les sales coups de la vie… On a vraiment l’impression d’une plongée dans l’Ecosse, sur cette île que ça soit dans les souvenirs de Fin ou dans les villes lors de son enquête. On sentirait presque les odeurs de tourbe, on verrait presque le temps changer du beau à la pluie en 5 min, on entendrais presque la tempête se déchaîner.  Le lecteur découvre également la tradition cruelle de la chasse aux Fous de Bassan. L’auteur donne beaucoup de détails sur ça et le reste, et on sent qu’il a fait un véritable travail sur les lieux, rencontré les gens,… Les passages qui se passent sur l’An Sgeir font frémir, quelle tradition particulière et la vie de 12 personnes retranchées sur un caillou…

L’ambiance est tantôt froide hostile et tantôt chaleureuse et légère. Même si le premier prime sur le second. Je me suis beaucoup attachée à Fin, et j’avais hâte de découvrir le fin mot de l’histoire. Les détails sont disséminés tout le long du récit et autant il y a des choses que l’on peut voir venir, autant d’autres m’ont scotché et je me suis laissée prendre complètement. L’enquête policière est un peu en retrait mais elle a quand même grand intérêt.

J’ai trouvé, le récit fluide et prenant, c’est bien écrit, détaillé, précis, certaines descriptions, la façon s’avancer les choses sont magnifiques. Et ça m’a donné encore une fois, l’envie d’aller en Ecosse voir tout ça par moi-même. L’île des chasseurs d’oiseaux est une super découverte qui m’a énormément plu et je lirai l’homme de Lewis, qui reprend le personnage, avec beaucoup de plaisir ^^

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Sous le règne de Bone de Russell Banks

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18 ème LC du Club de Lecture Lillois,  L’île aux Livres

4ème de couverture

« Mon existence est devenue intéressante, disons, l’été de mes quatorze ans. J’étais à fond dans la fumette et comme j’avais pas d’argent pour m’acheter de l’herbe je me suis mis à fouiner tout le temps dans la maison pour dénicher des trucs à vendre – mais il n’y avait pas grand-chose. » C’est alors que Bone, avec sa crête, son nez percé et le tatouage fondateur de son identité – des os en croix – prend la route, et que le roman se déploie au fil de ses aventures et de ses rencontres avec tout ce que l’Amérique puis la Jamaïque comptent de marginaux, d’aventuriers et de sages. Un percutant roman de formation, proche du road movie, et devenu le texte emblématique d’une certaine jeunesse américaine de la fin du XXe siècle.

Résumé

Chappie, 14 ans, vit chez sa mère et son beau-père à Au Sable, une petite ville où il n’y a pas grand chose à faire. Chappie sèche régulièrement les cours, fume et a un look « punk », il n’aime pas vraiment sa vie chez ses parents et squatte régulièrement chez son pote Russ. Après avoir volé l’argent de sa mère, il prend la porte du domicile familial définitivement pour s’installer avec Russ sur son canapé. Faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de place, les coloc’ de Russ sont des bickers à la limite de la violence, plongés dans des trafics. Pour survivre, Chappie revend de l’herbe, et traine souvent dans le centre commercial où il n’est pourtant pas le bienvenu. Un jour, l’enchainement d’évènements fera que Chappie quittera la ville, deviendra Bone et rencontrera des gens sensiblement différents qui auront un impact sur lui…

Mon avis

Difficile de résumer ce roman de Russell Banks, que je n’ai pas vraiment (su) apprécié. J’ai eu beaucoup de mal à me mettre à ma lecture, à avoir envie de tourner les pages. Déjà, le thème et le résumé ne m’inspiraient pas vraiment et le style de l’auteur (en fait la traduction, je pense) ne m’a pas aidé du tout.

On a deux parties à ce roman, d’abord aux USA, où Chappie nous raconte sa vie, ce qu’il fait, avec qui il vit, on sent que quelque chose ne va pas, mais, il ne se livre pas tout de suite. Puis, suite à des rencontres et une série d’événements, il va se rendre en Jamaïque.

Au final, ce livre se lit assez bien, rapidement mais n’a pas su me convaincre. Surtout à cause du style, le récit à la première personne ne me dérange pas d’habitude mais là ça manquait de quelque chose, de rythme peut-être. Et j’ai eu beaucoup de mal avec le découpage de la transposition des dialogues notamment. Et puis, je n’ai pas réussi à m’attacher à Bone, pourtant la vie de cet adolescent américain, n’est vraiment pas facile, on ne suit pas un drogué ou un junkie mais un gosse paumé avec des secrets et des espoirs déçus. Et pourtant, je n’étais pas accroché, à savoir ce qu’il allait vivre, ce qu’il allait faire, ce qu’il allait décider. Au début, il est un peu antipathique puis on comprend les choses, et son image remonte, mais il m’a manqué quelque chose pour que je m’attache, me sente proche ou m’intéresse à lui. Cela vient peut-être de sa manière de s’exprimer, d’une certaine indolence dans sa façon d’expliquer les choses. J’ai trouvé, qu’à part quelques passages, ça manquait de sentiments ou d’émotions, de rage, de désespoir, d’exaltation, de doutes… presque tout est raconté sur le même ton. Je me doute que ça doit avoir à voir avec la fumette, la culture rasta, mais … j’ai pas du comprendre ! Avec le récit à la première personne, c’est encore plus gênant.

Et pourtant, l’histoire est bien, les thèmes abordés également (la quête de soi, la recherche d’un ailleurs, le changement, l’apprentissage, le souvenir etc.). En plus, Russell Banks sait de quoi il parle, il est issu d’un milieu moins favorisé que d’autres, il a beaucoup voyagé,  a accumulé les petits boulots, … Je pense que pour moi, le gros soucis a été la traduction et le style qui en ressort. Accentué par des traductions perturbantes des thermes utilisés dans la « philosophie rastafarie » exemple « Je-même » qu’est-ce que ça sonne mal ! Et « Je&Je » au lieu du « I&I » ! On en vient à ne pas comprendre de suite la signification de « I-Man » du coup… Quel dommage. Surtout que c’est une culture, un état d’esprit, que je ne connais pas, et que je découvrais dans ce livre. Et lire ce que j’en ai lu, ne m’a pas donné, je le déplore, l’envie de m’y intéresser, de découvrir, d’en apprendre plus. Alors que la découverte d’une culture différente devrait être un point positif du livre, la narration ne m’a pas accrochée et du coup, je suis complètement passée à côté.

Non seulement, je ne me suis pas attachée au jeune Bone, sauf à la toute fin quand on comprend qu’il ne recherche plus que la compagnie de personnes qui ne lui voudront aucun mal et qu’il s’aperçoit vraiment être différent par rapport à l’année précédente. Mais c’est trop tard. Et dans l’ensemble du livre, il n’y a pas de personnage secondaire que j’ai pu apprécié pour rattraper cela,  ni la mère de  Bone, ni I-Man, peut-être juste Froggy/Rose, mais on ne s’attarde pas beaucoup dessus…

Pourtant, ce qui nous est raconté est terrible (une vie ou société où tout se monnaie, où on doit toujours vendre quelque chose drogue, sexe, son corps,…) , ça devrait marquer et je crois que dans quelques semaines, j’aurais oublié ce livre. Les éléments importants sont sous-jacents, normal, un gamin de 14 ans qui n’a pas clairement appris le Bien et le Mal (c’est lui qui le dit) ne peut pas tout expliquer. Du coup, pas de franche dénonciation, pas de révolte (des trafics, des abus, des dangers de certaines personnes,…) . Peut-être est-ce la volonté de l’auteur d’exposer tout ça de cette manière, comme si de toute façon, les choses ne pouvaient pas changer, être différentes ?

Il y a quand même deux-trois passages, que j’ai trouvé très bien, comme la première page, avec l’explication de Bone sur sa vie plus intéressante à sa 14ème année, l’expérience étrange qu’il vit dans la grotte en Jamaïque ou la fin et ses réflexions sur l’homme. Malheureusement, passages trop peu nombreux pour « me sauver » le livre.

J’insiste sur le fait que c’est mon ressenti, ma perception de la lecture, parce que je sais que certaines personnes l’ont adoré et je peux comprendre pourquoi, mais ça n’a pas été mon cas.

Un livre à lire en VO ?

Sans âme de Gail Carriger

Le livre de poche, 7,10€, 425 pages

Lecture commune de la 18ème rencontre du club de lecture L’île aux livres / Alille.com

4ème de couverture

Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire et fille d’un père italien, mort. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, défiant la plus élémentaire des politesses, ne lui avait pas été présenté. Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, Écossais et loup-garou à ses heures – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Découvrira-t-elle ce qui se trame réellement dans la bonne société londonienne ?

Résumé du début

Lors d’une soirée mondaine, Alexia Tarabotti, considérée comme une vieille fille par la Société, parce qu’à 26 ans elle est encore célibataire à cause semble-t-il de ses origines et de son physique à contre-temps du 19ème siècle anglais, s’ennuie ferme, surtout que ses hôtes n’ont même pas pris la peine de prévoir des encas digne ce nom ! Elle demande à se faire servir un thé dans la bibliothèque, sa pièce préférée où qu’elle aille. Mais alors qu’elle allait enfin manger, elle se fait agresser par un vampire étrange et hagard. Assoiffé aussi. Et malpoli. Par accident, Alexia cause la mort de cet individu mais ça n’est pas une façon de faire dans la bonne société londonienne, où les surnaturels cohabitent avec les humains suivant des règles précises.  De jeunes gens pénètrent dans la bibliothèque et Alexia feint un cri et un évanouissement. C’est alors qu’arrive Lord Maccon, comte de Woolsey, mâle alpha des loups-garou locaux et responsable du BUR. Lui et son bétâ ont en charge les relations entre humains et surnaturels. Alexia et lui se connaissent déjà, leurs retrouvailles sont empreintes de piques et de sous-entendus. Qui était ce vampire qui ne semble pas appartenir à une ruche ? C’est le début d’une aventure palpitante dans la vie d’Alexia Tarabotti…

Mon avis

Une lecture détente bienvenue.

Il est passé après ma lecture d’une place à prendre de J.K. Rowling, assez fort comme livre, et du coup, il est tombé à point nommé, j’avais besoin d’une lecture légère, sans prise de tête.

Alors c’est sur, je n’ai pas trouvé que c’était de la grande littérature mais le livre se lit facilement, vite et j’me suis surprise à être plutôt bien prise dedans. L’histoire manque cependant de surprise, on sait à l’avance ce qu’il va se passer par exemple entre Lord Maccon et Alexia, il n’y a pas vraiment de gros rebondissements, c’est un peu dommage. Il y a pas mal de déjà vu je trouve (dans les films du genre notamment, vu que je lis hyper rarement de la bit lit ou plus largement des histoires de vampires et de loups garou, par contre les films, ça oui, j’adore!). J’ai trouvé aussi que le côté steampunk du livre n’était pas suffisamment ancré. Voir même c’était juste pour dire d’en mettre. Je ne demande pas des thèses techniques sur les moteurs ou quoi qui alourdiraient inutilement ce type de récit, mais parfois, rien que le fait de citer un nom (Tesla, Bell, etc.) permet de donner plus de caractère à l’histoire.

Bien que les ficelles soient grosses tant au niveau de l’intrigue que de la relation entre les personnages, je me suis amusée à lire cette histoire. J’ai apprécié plusieurs choses notamment l’héroïne. On est pas là devant une jeunette ou une greluche écervelée (même si elle a des lacunes dans certains domaines, époque oblige). Alexia a 26 ans, elle est cultivée et lit beaucoup, elle a du caractère, un certain franc-parler et ne se laisse pas marcher sur les pieds, ce qui est appréciable. J’ai beaucoup souri dans ces échanges avec son ami Ivy ou avec Lyall et Lord Maccon. Par contre, son côté « sans âme » n’est pas suffisamment exploité. Comme le récit n’est pas à la première personne, il manque les vraies pensées d’Alexia qui n’est pas sensé agir comme tout le monde (on en a quelques unes mais généralement c’est en présence de Lord Maccon, pas vraiment les moments où sa caractéristique de « sans âme » est la plus intéressante). Elle devrait être plus froide, plus à côté de la plaque parfois. Et elle a de temps à autre des réactions qui ne collent pas avec son absence d’âme. Il y a quand même de temps en temps de référence à sa nature et les implications qui en découlent mais ça n’est pas flagrant.

Dans les autres personnages, j’aime beaucoup Lord Akeldama. Un « vieux » vampire à l’esprit vif et la garde robe impressionnante. Très cliché mais je lui ai trouvé plus de profondeur que voulu surtout à la fin. Et puis Lord Maccon, je résiste pas à un écossais de toute façon 😉

Pour la famille d’Alexia, j’avais l’impression de voir Cendrillon, avec deux demi-soeurs sottes et superficielles, qui elles vont au bal, pendant que leur ainée est coincée à la maison. Sauf qu’Alexia n’est pas une souillon. Autre référence, elle a la malchance d’avoir une mère geignarde, à la Mrs Bennett de Jane Austen.

Malgré tout ça, j’avoue que j’ai passé un bon moment, même les scènes hots du livre, j’avoue qu’elles m’ont plut (oui jetez moi des cailloux !) mais si parfois c’était un petit peu trop too much, ça me donnait plus envie de rire qu’autre chose. Mais bon quoi,… ah l’Écosse,… ;o)

Ensuite c’est l’ambiance 19ème qui m’a beaucoup plu, le Londres de la Reine Victoria, je trouve toujours que ça en jette, en bon comme en mauvais (faut pas se leurrer, ça craignait sans doute pas mal à cette époque) mais les calèches, les robes, les chapeaux, … Tout ça, ça me plait. Et on en a tout juste ce qu’il faut dans le roman.

J’ai apprécié les jalons posés pour les suites, par exemple, certains personnages uniquement survolés mais dont Alexia sait déjà qu’elle doit se méfier, l’explication des habitudes et mœurs des ruches et des meutes (c’est le premier livre lu sur des loups-garous, dommage qu’il n’y ait quand même pas plus de détails), le rôle qu’elle aura dans la Société (par contre la venue d’une certaine personne à la fin, c’était trop).

C’était pour moi une lecture sans prise de tête, vraiment détente, mais je lui reconnais quand même sincèrement certains défauts. Du coup, je sais que si je lis les prochains, je le ferais dans les mêmes conditions que pour ce premier tome, après une lecture plus difficile pour faire une transition vers autre chose (en espérant que les histoires des autres tomes m’intéressent quand même.).

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Camelot de Fabrice Colin

Editions Seuil,  9,50€,  201 pages

Lecture effectuée dans le cadre de la 17ème rencontre du club de lecture l’île aux livres/Alille.com, sur le thème « A la découverte d’un auteur : Fabrice Colin »

4ème de couverture

Institut Saint-James de B… Nathan a 17 ans. Il doit passer l’été à préparer son diplôme de fin d’études dans cet établissement prestigieux réservé à quelques privilégiés. Avec Eric, David et Mathis, ils forment un groupe d’amis fidèles, solidaires, dans cet univers de garçons où les rivalités sont parfois violentes. Un soir, arrive un nouvel élève : Arthur. Il exerce une fascination troublante sur chacun. Bientôt, les trois amis de Nathan disparaissent des nuits entières, sans qu’il ne puisse rien savoir de leurs escapades nocturnes. C’est avec Arthur qu’ils partent, Nathan en est persuadé. Il décide d’aller lui parler. Arthur lui propose alors de devenir à son tour un chevalier de la table ronde…

Mon résumé

Début de l’été, à l’Institut Saint-James de B…, Nathan et quelques élèves de promo, n’ont pas eu leur diplôme de fin d’études, ils restent donc à l’Institut afin de réviser, assister à des cours de rattrapage,… Nathan est très proche de 3 garçons : David, Mathis et Eric. Le temps s’écoule paisiblement, jusqu’à l’arrivée un soir, d’Arthur, un garçon troublant déposé en limousine devant l’établissement. Le père d’Arthur est un des donateurs de l’Institut, son fils est donc traité avec tous les égards. Mais son comportement inquiète Nathan et ses amis. Après des heurts entre David et des camarades de classe, Arthur s’entretient avec David et ce dernier autrefois craintif et passif, n’accepte plus qu’on lui marche sur les pieds. Il disparait la nuit et s’éloigne de Nathan, Eric et Mathis… Puis c’est au tout d’Eric et de Mathis de s’éloigner de Nathan après avoir discuter avec Arthur. Nathan n’en peut plus de cette situation causée par Arthur, il s’en va le trouver et ce dernier va l’intégrer à ce qu’il appelle La Table Ronde, Nathan devient alors Perceval… Mais Arthur leur confie ses craintes sur l’avenir, et va les pousser à chercher pour lui, le Graal…

Mon avis

Pour le club de lecture, j’avais choisi ce livre à son thème et pour son nombre de page relativement court, mais comme il a tardé à mettre livré, je l’ai lu après A vos souhaits. Et je regrette un peu cet ordre.

C’est de la jeunesse (j’étais prévenue) et pour la catégorie c’est vrai que c’est plutôt bien écrit. Ayant lu, A vos souhaits avant, je trouve que Fabrice Colin sait s’adapter à son public, ici pas d’univers fantaisiste, le récit est ancré dans la réalité même si on ne connait pas la ville dans laquelle se trouve l’Institut. Si vous cherchez une histoire contemporaine avec beaucoup de descriptions de la légende arthurienne, des détails, des références, passez votre chemin. Camelot ne prend ici que les idéaux du Roi, l’amitié, la quête, donner un sens à sa vie, … A part les références à la Table Ronde, à Excalibur et aux chevaliers, il n’y a pas d’autres éléments de la légende (pas de voyages réels ou imaginaires dans l’époque par exemple). Juste les idéaux. Personnellement, j’aurai aimé plus de choses sur cette légende qui n’est qu’effleurée, quelque chose de plus dense, plus fourni. Sur ce point, je suis déçue mais je suppose que ça n’était pas le souhait de l’auteur à l’écriture de ce roman jeunesse.

L’histoire en elle-même et bien construite, on découvre Nathan après les faits, sans savoir ce qui a pu se passer, et il a l’air complètement chamboulé. Il entreprend donc de nous raconter son histoire depuis l’arrivée d’Arthur à l’Institut. Et du coup avec ces éléments, on a envie de savoir de quoi il retourne, ce qu’il a bien pu se passer cet été-là qui soit si dramatique. Fabrice Colin a su m’accrocher avec son début (après discussion lors du Club de lecture, c’est une des forces de cet auteur dans les romans jeunesse notamment). Puis l’action et les interrogations montent crescendo jusqu’au dénouement final, plutôt bien trouvé (même si j’avais plus ou moins compris la trame).

Les sujets abordés sont complexes et le jeune lecteur sera confronté à des termes forts : la vie, la maladie, la mort, … La fin n’est peut être pas très jeune public, mais si le lecteur a à peu près l’âge de Nathan, je pense que ça passe.

C’est dommage quand même que ça soit assez rapide, assez peu détaillé dans les faits, parce qu’on a du mal à s’attacher à Nathan ou à ses camarades. Par contre, on peut s’identifier à l’un d’entre eux sans trop de problème en fonction de son propre passé.

Je ne saurai pas dire si j’ai aimé ou pas par contre, parce qu’étant un roman jeunesse, j’ai forcément trouvé ça pas assez approfondi par rapport à ce que j’ai l’habitude de lire mais si j’avais eu 15 ans de moins, je pense que ça ne m’aurait pas posé de problème. Je ne suis pas sure qu’il me laissera un grand souvenir. Pour une lecture adolescente de qualité, je dis oui, mais pour une détente adulte, je dirai non.

Je relirai du Fabrice Colin parce que c’est une bonne découverte mais par contre avec des romans adultes, j’ai vu qu’il se mettait aux thrillers (blue jay way), j’aimerai bien voir ce que cela donne et mon amie Lilith m’a prêté Confession d’un automate mangeur d’opium, un roman steampunk.