L’envol du cygne jaune d’Olivier Boile

104743422

Editions Voy’[el], collection e-court, ebook, 0,99€

4ème de couverture

Le Fils du Corbeau, seigneur des steppes, a souhaité la paix avec le Fils du Ciel. Pour sceller celle-ci, l’Empereur de Chine lui offre un présent inestimable : la main de sa nièce. Mais la belle Liu Xijun, devenue Dame de la main droite, ne peut oublier son pays natal. Alors qu’elle la regarde dépérir, la vieille sorcière au service du roi sait qu’un jour, elle devra peut-être agir.

Pas de résumé perso, la 4ème de l’e-court est nettement suffisant.

Mon avis

Encore une fois, je remercie les éditions Voy’el et Manon pour ce partenariat très enrichissant et plein de découvertes !

Cette fois, le lecteur découvre l’Asie traditionnelle et ce, à travers l’alliance entre plusieurs peuple, notamment les Chinois, les Wusun et les Xiongnu. Pour sceller la paix entre les peuples, le fils du Corbeau, Lie Jiaomi va s’unir à la nièce du fils du Ciel, la jeune princesse chinoise Liu Xijun, qui va devenir la Dame de la main droite, seconde épouse du roi des Wusun. Mais la princesse ne parvient pas à oublier sa Chine natale, son peuple et ses merveilles.

Une très jolie surprise ! Je ne suis pas fan de la culture asiatique, de l’histoire de l’Asie et je lis donc très peu, voir pas, de récit traitant de la Chine. Étrangement, comme avec le Japon de Rémiges de cendre de Julien Chatillon-Fauchez, j’ai été agréablement surprise d’apprécier ma lecture. Teintée de douceur, de poésie, de mélancolie, ce côté Asie traditionnel se marie bien avec les idées de liberté et de grands espaces. La nature et la liberté sont des thèmes qui me plaisent énormément et quand c’est si joliment écrit comment ne pas adhérer au récit.

La princesse Liu Xijun est un personnage sensible et fière. Elle essaie de supporter sa condition malgré l’entrave à sa liberté qu’a été son union avec le Fils du Corbeau. Elle est soutenue par Nalan une vieille, un peu sorcière, conseillère du Roi et elle même originaire de Chine, pays qu’elle n’a jamais connu. Cette dernière tente de sortir la Dame de la main droite de sa mélancolie mais de jour en jour la jeune femme dépérit. Une nouvelle, comme la goutte d’eau qui fera déborder le vase, est un jour annoncé à la jeune Dame. Trouvera-t-elle en la vieille sorcière une aide, une alliée ?

J’ai beaucoup apprécié cette histoire emprunte de tristesse et de dureté mais aussi de résignation, d’espoir et de choix.. Même si on se doute de ce qu’il va se passer, on a envie de se l’entendre conter. Car oui, pour moi, c’est bien un conte que cet envol du cygne jaune. L’histoire est touchante, la référence aux grands espaces, aux chevaux, aux oiseaux et à la migration sont des symboles et métaphores qu’utilise l’auteur pour faire passer ses messages. Comme dans les contes. Et comme quand les contes, tout n’est ni blanc, ni noir, la magie est présente et a des conséquences.

Le style d’Olivier Boile est vraiment plaisant, juste, équilibre, l’e-court se lit avec délectation, une belle parenthèse dans la vie de tous les jours. Dommage que mon trajet de métro m’ait obligé à couper ma lecture. Ce récit mérite d’être lu d’une traite. Et puis, ça m’aurait peut-être éviter de confondre des personnages, vu que j’ai quand-même du mal à retenir les noms 😉 J’apprécierai beaucoup de retrouver un jour la plume et l’imaginaire de cet auteur.

Comme la grande majorité des e-courts, des messages forts sont passés dans ces textes courts. Ici la liberté, le prix à payer, le poids des traditions. C’était vraiment bien. Un beau texte  et un auteur à découvrir !

Merci encore aux Editions Voy’[el] et la collection e-court, pour ce partenariat riche en très belles découvertes.