Le pré aux clercs, 451 pages, 16€
4ème de couverture
Un monde qui ressemble à notre Renaissance, menacé par la montée des océans grouillant de créatures maléfiques, où règnent la violence, la famine et la misère. L’Église des Cendres prospère sur tout ce désespoir, menée par la mystérieuse Marie aux yeux verts. Dans une des dernières villes émergées, Joad tente d’apaiser les souffrances et se prépare à affronter l’Armée des Cendres. Joad et Marie vont s’engager dans une course dont l’enjeu n’est rien de moins que le sort du monde.
Résumé
Sévrina et ses amis ont fait la fête plusieurs jours et nuits d’affilé. A l’aube du 5ème jour, la jeune fille décide de rentrer enfin chez elle, où elle vit avec son père, un des derniers docteurs de Scande. Il cherche un moyen de sauver sa ville mais pas que. La Terre entière est menacée par la Crue qui est en train de tout recouvrir. Pendant ce temps, l’Eglise des Cendres et ses prêtres prennent de plus en plus d’importance et de pouvoir. Ils cherchent à arrêter tous ceux qui se veulent donner de l’espoir aux autres, tenter de sauver le monde. Quand le père de Séverina est assassiné sous ses yeux, la jeune fille s’échappe par les souterrains inondés. Elle en sortira plus que mal en point. Son destin est en train de changer, que va-t-elle devenir ?
Mon avis
Une très bonne lecture même si j’aurai apprécié un peu plus de développement sur certains points.
Malgré ce fait, je n’ai pas été frustrée dans la lecture pour autant, ça aurait juste permit de prolonger le plaisir de la lecture ^^
Le lecteur découvre un monde différent du notre mais qui par certains aspects peut être similaire. Les eaux sont progressivement en train de recouvrir toutes les surfaces, le sel attaque le métal mais surtout des créatures marines envahissent les cours, les jardins, les demeures, … coquillages et crustacés. Mais pas si sympathiques sur les ballades au bord de l’eau l’été. Des créatures venimeuses, acides, coriaces. Auxquelles il ne vaut mieux pas se frotter. Pendant ce temps, la religion « majoritaire » celle des Cendres étant son aura, mais on se demande si les prêtes désirent vraiment sauver les hommes et leurs âmes. Dans ce contexte, il y a ceux qui suivent, ceux qui survivent et ceux qui tentent d’améliorer le quotidien des leurs. Comme Joad de Vorastburg. Un homme avec deux prothèses mécaniques (une jambe, un bras) qui s’occupent d’un hôpital. Un homme qui ignore tout de son propre passé. Car dans le monde créé par Estelle Faye, certains ont le pouvoirs de vous ôter tous souvenirs. Ce qui nous donne des personnages mystérieux, qui se cherchent, que l’on découvre à mesure qu’ils se découvrent.
Marie est de ceux-là. Elle aussi n’a plus de mémoire. Recueillie par des Cendreux, elle sera d’abord un souffre douleur, mais habile et têtue, elle acquiert une vraie force au combat. De là, à prendre la tête d’une troupe et de faire mieux que le valeureux et agaçant Laurent de Wörst, il n’y a qu’un pas. Qui sera franchi. Le destin va faire se croiser Marie des Cendres et Joad. Pour quelle raison ? Est-ce que tout est écrit d’avance ? Le monde court-il inexorablement à sa perte ? Peut-il encore être sauvé ? Bien entendu, le lecteur saura ce qu’il advient de la belle et insouciante Séverina.
Plusieurs contrées traversées ressemblent à l’Europe ou à l’Asie. C’était très intéressant à découvrir et le lecteur va croiser des personnages intrigants, haut en couleur, courageux ou avide de pouvoir. Le récit s’émaille de nombreux rebondissements et ceux dès le début. Je suis personnellement allée de surprise en surprise, je ne m’attendais pas à la tournure des événements.Les personnages n’ont pas évolués de la façon dont je l’imaginais. Toutes les cartes, tous les fils de l’histoire ne sont pas distribuées, tissés d’entrée de jeu. Cela change de mes lectures précédentes et c’est vraiment très sympa.
Et puis, les Cendres font froids dans le dos, comment ne pas faire la comparaison avec notre monde si réel. On peut donc choisir une double lecture. Fantasy ou fantasy/réflexion. J’apprécie beaucoup. Et ça reste une lecture détente mais avec un fond, quelque chose de plus profond si on a envie de le voir. Tous les personnages secondaires apportent quelque chose à l’histoire. Ils permettent soit d’éclairer le lecteur sur le monde, soit de comprendre un peu mieux les réactions des personnages principaux. D’ailleurs, les personnages principaux sont-ils réellement les personnages principaux ?
L’histoire est sympa, on ne sait pas où elle va aboutir, où l’auteur nous emmène. Personnellement, j’aurai aimé un peu plus de choses sur Jester Une jeune femme, belle et vive, qui va croiser Joad alors en exil et qui aura son rôle à tenir. Personnage féminin importante mais qui n’a peut être pas été suffisant détaillée (son passé, ses impressions). Même si je reconnais avoir apprécié qu’elle n’apparaissent pas immédiatement. En tout cas, l’univers , le monde dans lequel évolue les hommes est fascinant, l’ambiance créée est réussie, noirceur, mêlée d’ombre, d’humidité, de salissures. Comme le reflet du monde que nous détruisons peu à peu par nos actes ou nos idées. On ressent presque la moiteur ambiante, la touffeur à la fin, la sensation oppression. C’est très réussi.
Les personnages sont complexes, Marie notamment, perturbants aussi. Dans l’ensemble, les personnages sont attachants et on a vraiment envie de découvrir ce qu’ils vont devenir. Le style est fluide, l’écriture rigoureuse, beaucoup de vocabulaire précis, quelques inventions bienvenues, un univers bien décrit. Peut être qu’une géographie plus développée, une carte, aurait apporté un plus. Et j’ai juste eu l’impression parfois que les ellipses de temps, certains passages assez courts pouvaient perturber le lecteur.
Dans tous les cas, La dernière lame fut une belle découverte, un bon moment de lecture. Qui peut dérouter un peu mais qui se démarque. Sure que je relirai un ouvrage d’Estelle Faye !
Bon, cela veut dire que tu m’en voudrais de l’avoir laissé dormir si longtemps dans ma PAL ? C’est vrai que les petits points négatifs sont finalement assez minimes.
Oh non pas du tout !!! 😀
MMMmm.. je ne peux que le noter! 😉
😉
[…] la biblio de Koko, Imaginelf, Lectures trollesques, Les découvertes de Dawn, Take a book (Moody) ont aussi admiré les tatouages de […]