Éditions du Chat Noir, 200 pages, 14,90€
Lu en partenariat avec la maison d’éditions que je remercie chaleureusement pour sa gentillesse et sa confiance 🙂
4ème de couverture (moi je dirais pour une fois, à ne pas lire ou en diagonale pour garder un max de surprise)
Après avoir survécu au meurtre de sa mère, Steven est placé en institution et confié aux bons soins de Sylvère Murat. Une relation particulière s’établit peu à peu entre le psychologue et son patient de quatre ans, obsédé par le mystère du « chat qui s’allume », dernières paroles de sa défunte mère. Cependant, au fil des sessions, le thérapeute décèle dans l’ombre du garçon un énigmatique inconnu qui parle au nom du petit. L’étrangeté de ce phénomène atteint un point de non-retour le jour où l’enfant disparaît sans laisser de traces.
Pour Sylvère, le lien n’est pas pour autant rompu. Au contraire, une série d’inexplicables coïncidences vient le renforcer, poussant le psychologue à mettre sa vie routinière entre parenthèses afin de partir à la recherche de Steven.
Mais ce qu’il trouvera au terme de son voyage sera au-delà de toute imagination…
Avec ce roman aux accents Murakamiens, Olivier Moyano nous offre une fiction empreinte d’onirisme où l’on apprend qu’il n’est jamais trop tard pour trouver sa place.
Résumé
De septembre à décembre 2012, Steven, un jeune garçon de 4 ans se raconte à un expert psychiatre. En effet, l’enfant a perdu sa mère dans d’horribles circonstances et l’expert doit tenter d’évaluer s’il doit être pris en charge psychologiquement ou non. Steven est un enfant en avance sur son âge, intelligent mais il n’a pas encore pris conscience du drame qu’il vit. Il doit donc être placé en foyer, avec suivi psychologique. C’est le Dr Sylvère Murat qui s’entretiendra régulièrement avec le jeune garçon. Leur première rencontre fût spéciale, inaugurant des changements aussi bien pour l’enfant que pour le médecin. Et qu’elle est donc cette histoire de chat qui s’allume qui semble obséder Steven ?
Mon avis
Une lecture surprenante et déroutante, dans le sens positif de ces termes !!!
J’ai la chance d’avoir reçu ce livre en partenariat et bien qu’il aurait rejoint ma collection de Chat Noir, je ne l’aurais peut être pas lu si rapidement sans cela. Personnellement, la couverture a tendance à me faire flipper, pourtant j’aime les chats, et puis pour ne pas me spoiler, je ne lis plus les 4ème de couverture ou alors en diagonale, du coup, j’aurais peut-être trainée à l’ouvrir …. Et cela aurait été bien dommage !!!
Enfin un livre surprenant et déroutant, qui joue sur les ambiances et qui conduit le lecteur là où ne s’y attend pas, en littérature fantastique, ça fait du bien de sortir des sentiers battus. Voici donc un livre qui se démarque, une histoire particulière, originale, inattendue ! L’auteur mélange les genres et les styles, et réussi à s’en sortir haut la main alors que ça aurait pu vite partir de travers.
Olivier Moyano sait varier les ambiances, sa plume se fait tantôt dure, tantôt poétique. Le livre commence par la voix de Steven et place son lecteur dans une réalité cruelle, froide et laide. L’âge de ce petit garçon et ce qu’il va raconter vont créer chez le lecteur comme un malaise et surtout faire naitre de nombreux questionnements. Je suis allée de surprises en surprises au cours de ma lecture, ne sachant jamais à quoi m’attendre. Un thriller? Un thriller fantastique ? De la SF ? La 4ème dimension ? Un peu de tout ça, et en même temps, non, un résultat résolument : Fantastique ! Puis l’histoire prend une autre direction en suivant Sylvère. Le suspense est maitrisé, alors qu’on se dit qu’on a pigé le truc ! BaM ! La direction prise fait un virage à 180° !
Les personnages sont attachants, Steven surtout, et Sylvère, mais aussi Lucie (bien que son tic de langage m’ait agacé à la longue). Les autres personnages sont entourés de mystères. Je ne saurai pas dire ce que j’ai préféré : les références ? la construction ? les idées ? Toujours est-il que les symboles utilisés et la façon de le faire, d’entretenir le mystère m’ont beaucoup plu. Ce n’est pas un coup de coeur, parce qu’il m’a manqué la touche d’émotion (il y a certainement des références qui ont inspiré l’auteur qui m’ont échappé) que d’autres auront peut-être ressenti lors cette lecture. C’est en tout cas une excellente découverte qui a quelque chose de particulier, bien à elle.
J’ai adoré être déroutée à chaque chapitre démarré, parfois par le changement de style du récit, d’autres fois parce qu’on nous laisse en suspens en attente de réponse, par les interrogations qui naissent de la lecture. Certaines « théories » (désolée, je ne trouve pas le terme adéquate) peuvent paraitre compliquées mais le récit n’est jamais obscur ou flou. J’ai aimé cette impression d’être coincée entre réalité et fiction, entre folie et raison, entre rêve et volonté… ne sachant pas de quel côté allait pencher la balance. J’ai beaucoup aimé cette balade comme l’appelle l’auteur. Cette lecture a été moins éprouvante que le présageait le début et la couverture (et maintenant que j’ai lu le texte, je comprend et approuve ce choix, comme quoi! ) et j’ai passé un très beau moment de lecture (je me surprend d’ailleurs d’avoir autant apprécié, je ne pensais pas être la cible privilégiée pour de ce type d’histoire).
C’est très certainement un titre qui surprendra les lecteurs de la maison d’éditions (bien que je n’ai pas encore lu tous leurs titres, il semble bien se démarquer) en tout cas, je salue le choix éditorial, ce livre est un peu à part, différent (du moins de ce que j’ai déjà lu) mais il séduira les lecteurs, j’en suis sure, voilà un choix judicieux ! Proposer des choses différentes, se renouveler, et permettre au lecteur de déconnecter, d’être surpris, de découvrir autre chose. J’adore !
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