L’écume des jours de Boris Vian

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Lu en ebook

Le livre de poche (ou 10/18), d’occasion ou neuf (6,60€ actuellement), entre 190 et 350 pages selon les éditions

4ème de couverture (amazon, dernière édition)

Chick, Alise, Chloé et Colin passent leur temps à dire des choses rigolotes, à écouter Duke Ellington et à patiner. Dans ce monde où les pianos sont des mélangeurs à cocktails, la réalité semble ne pas avoir de prise. On se marie à l’église comme on va à la fête foraine et on ignore le travail, qui se réduit à une usine monstrueuse faisant tache sur le paysage.

Résumé

Colin, jeune homme charmant, qui ne travaille pas, amateur de jazz, reçoit à déjeuner son meilleur ami Chick, ce dernier est ingénieur et donc gagne mal sa vie, fan de Jean-Sol Partre,  tous les lundi et parfois d’autres jours aussi. Lors de leur dernier repas, Chick fait la connaissance du cuisinier de Colin, Nicolas, coïncidence, ce dernier est l’oncle d’Alise la fille dont Chick est amoureux. Colin est jaloux, lui aussi, il vaut être amoureux, à une soirée chez Iris, une amie commune, il rencontre Chloé…

Mon avis

Très mitigée.

Je sais que pour beaucoup ce livre a été un coup de cœur, que beaucoup l’adore, j’espère qu’ils me pardonneront mon avis. Je ne peux pas dire que j’ai détesté, comme je ne peux pas dire que j’ai aimé. Je n’ai simplement pas été touchée, même si certaines choses m’ont plu, d’autres me sont complètement passées au dessus de la tête. Il m’a manqué des clefs de compréhension, un contexte, une atmosphère particulière, je pense pour totalement accrochée. Et donc, … j’ai pas vraiment accrochée.

On découvre et on suit des personnages atypiques dans un monde « à l’envers », surréaliste. Notamment, le travail est quelque chose de mal vu et il est plus glorifiant (mieux vu, mieux payé) d’être ouvrier ou manuel comme le cuisinier de Colin qu’ingénieur. Colin ne travaille pas, il a de l’argent, il invente pour son usage personnel quelques machines comme le fameux piano-cocktail et il vit dans un grand appartement. Il jalouse Chick car Alise lui plait aussi mais ça n’est pas possible. Heureusement, il va rencontrer Chloé, belle et spontanée. En fait, il serait très facile de dépeindre les personnages (ce qu’ils portent, comment ils sont) mais il est presque impossible de dire ce qu’ils ressentent et, leurs qualités. Car le livre a été voulu comme ça, on ne sait presque rien des émotions des personnages. Ce sont les lieux, les décors, les actes qui est le reflet de ce qu’ils ressentent. Comme à l’instar de la maison de Colin qui change quand les finances de ce dernier s’amenuisent.

Et j’ai eu du mal avec cette façon de faire. Autant, j’ai apprécié les métaphores, les jeux de mots, les descriptions d’un monde complètement barré parfois, c’est très poétique et ça aime beaucoup, autant j’ai eu du mal avec les personnages, que je ne comprenais pas, auxquels je n’ai pas réussi à m’attacher parce qu’il n’avait pas assez de consistance, assez superficiels. Je pense que c’était voulu par l’auteur mais moi j’ai eu du mal. J’aurais du être triste de ce que subit Chloé mais finalement je n’ai pas été touchée. Idem, j’aurais du être révolté par la religion et sa façon de faire et être en empathie avec Colin, mais je n’ai pas su. J’ai même préféré les personnage secondaires aux héros…

J’avoue je suis allée chercher sur le net, des explications pour certaines choses, et avec ses dernières, je comprend mieux ce que voulait faire passer comme messages Boris Vian. Mais j’aurai bien aimé ne pas à avoir besoin d’éplucher les sites. Il y a des messages qu’on comprend facilement, le travail, la place de la femme, l’espoir, la souffrance, la maladie, … Mais il y avait tellement de messages qu’on ne peut tous les appréhender de la même façon, reste encore la religion, la passion, la superficialité, l’irréel, … J’adhère d’ailleurs pas mal aux idées mais au final j’ai eu comme une sensation de… fouillis. Et puis, il fallait connaitre un minimum l’auteur et ses aspirations pour comprendre certaines images, l’évocation des lieux, du jazz, etc. Et je suis certainement passée à côté de plein de choses.

Sinon, ça se lit très vite, les pages se tournent toutes seules. Le style est donc particulier, mélancolique, burlesque, surréaliste, c’est beau, c’est vrai. Pour un premier livre, c’était vraiment quelque chose, différent, interpellant, marquant.

Je suis restée sur ma faim, même si finalement, il n’était pas nécessaire de développer plus, vu la tournure des événements. Donc mitigée parce que j’ai aimé l’univers, la façon de voire les choses (émerveillement et merveilleux), l’histoire et ses messages. Mais pas les personnages, la rapidité des événements, les enchainements, les réactions,…

Voilà, donc, je suis contente de l’avoir lu, mais je ne sais toujours pas si j’ai aimé ou pas. La balance ne penche pas d’un côté ou de l’autre.

J’irai voir l’adaptation au cinéma, parce que je suis curieuse de voir la façon dont certaines choses seront montrées. Et parce que j’aime beaucoup Michel Gondry.

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Challenge La littérature fait son cinéma 2013. (2) jpg

3 réflexions sur “L’écume des jours de Boris Vian

  1. Malgré que tu sois mitigée, ton avis m’encourage ! Je n’y retrouve que peu ce qui m’a vraiment dérangée dans L’Arrache-cœur (à savoir que j’ai quasi-rien compris du tout et que c’était sérieusement creepy par moments). Donc un jour, peut-être retenterai-je Boris Vian grâce à toi !

  2. […] chroniques de  Les Damnés de Ceallach de David Le Yaouang et L’écume des jours de Boris Vian, lus la semaine d’avant, sont en […]

une petite bafouille !